#Tweets | Euthanasie : la Belgique condamnée par la CEDH

La Belgique est condamnée par le Cour Européenne des Droits de l’Homme pour violation de l’article 2 de la Convention sur le droit à la vie, en raison de l’absence d’impartialité de la Commission de contrôle fédérale de l’euthanasie.
 

Vous apprendrez que le médecin qui a siégé à la Commission chargée d’évaluer la légalité de l’euthanasie qu’il avait lui-même réalisée (excusez du peu) est Wim Distelmans. Ca ne lui a pas nui, notez : aujourd’hui, il préside (!) ladite Commission.
 
Et cette situation ne lui est évidemment pas propre. Cela fait des années que le fait que des médecins siégeant à la Commission soient susceptibles de contrôler les euthanasies qu’ils ont réalisé eux-mêmes (ou leur confrère assis à la même table) est dénoncé.
 
Mais Wim Distelmans est un personnage intéressant, auteur de quelques répliques cultes.

 

Ainsi de celle-ci, en 2014, à Complément d’Enquête : « on ne contrôle que ce qui est déclaré, les cas douteux, forcément, ils ne sont pas déclarés, donc on ne les contrôle pas » (il suffisait d’y penser).

Ainsi de celle faite @RachelAviv du @NewYorker en 2015, qui l’interrogeait précisément sur cas. Pour lui, Godelive de Troyer « voulait faire au moins une chose convenable dans sa vie : mourir dignement, parce que le reste de sa vie était un horrible gâchis » newyorker.com/magazine/2015/…


Wim Distelmans, médecin capable de poser un jugement sur la vie de quelqu’un qui ferait s’étouffer n’importe quel professeur d’éthique ou déontologue, est malgré toujours président de cette Commission de contrôle.

Il a eu une autre idée géniale…

Wim Distelmans a emmené toute l’équipe de la Commission de Contrôle et d’Evaluation de l’Euthanasie en voyage d’études. Où ?

A Auschwitz.

Si vous ne me croyez pas, vérifiez : c’est public.


La meilleure explication qu’il a pu trouver est celle-ci : je voulais montrer tout ce que nous ne voulons pas. Cela dénote un sens très personnel du discernement.

Non seulement personne ne veut de camps d’extermination, merci Wim, mais… le rapprochement avec un régime qui a précisément mis en place l’euthanasie des « déficients » est une idée que l’on peut qualifier, avec indulgence, d’audacieuse. Après cela, quand je dis à Corinne Van Oost que la Commission ne contrôle rien, et que les médecins ne déclarent pas (enfin 50%), elle me répond : « nous avons une législation qui est bien faite et une société qui va bien ».

Une société qui va bien ? Vraiment ? Docteur, j’ai un doute.

Mais continuez donc à aller étudier le « modèle belge » (n’est-ce pas, @olivierveran).

Permettez-moi juste un conseil : ne vous contentez pas du village Potemkine.

 

Quelques explications à ce format insolite. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas tenté un fonctionnement innovant sur le blog. Il se trouve que j'écris parfois des "threads" sur Twitter. Un "thread", que l'on pourrait appeler "fil" est une suite de tweets imbriqués sur Twitter. Pour autant, ces threads ne sont pas accessibles aux personnes qui ne sont pas sur Twitter. Dans le meilleur des cas, ils peuvent lire le premier, puis Twitter leur demande de s'inscrire. Alors je vais tenter un outil, qui me permet de publier automatiquement ces threads sur le blog. Plus exactement, il faudra que je le déclenche mais je n'aurai pas de mise en forme à faire... ce qui implique que la mise en forme et le style détonneront nécessairement par rapport aux chroniques. Cela peut sembler un peu déstructuré, mais vous y trouverez les infos principales et ce sera un moyen de partager des brèves facilement. Je ferai le point plus tard sur l'utilité de l'outil.

3 commentaires

  • Merci! effectivement, je me suis inscrite sur twitter juste pour pouvoir lire vos TR (yep, je m’améliore dans le jargon!)
    Cela m’a permis de découvrir aussi d’autres belles personnes, mais j’avoue que ma maitrise de twitter n’est pas top

  • Les partisans de l’euthanasie n’ont que le mot « dignité » à la bouche, quand ils n’expliquent pas qu’achever un malade est un acte d’amour ou de bienveillance.
    Le voyage d’étude à Auschwitz, voilà qui ne s’invente pas, et qui me rappelle une citation glanée dans l’œuvre de Flannery O’Connor :
    “In the absence of this faith now, we govern by tenderness. It is a tenderness which, long since cut off from the person of Christ, is wrapped in theory. When tenderness is detached from the source of tenderness, its logical outcome is terror. It ends in forced-labor camps and in the fumes of the gas chamber.” (Mystery and Manners – Introduction to « A Memoir of Mary Ann »)
    (« En l’absence désormais de cette foi, nous gouvernons avec la tendresse. C’est une tendresse qui, depuis longtemps séparée de la personne du Christ, est enrobée de théorie. Quand la tendresse est détachée de la source de la tendresse, sa conséquence logique est la terreur. Cela finit dans les camps de travail et la fumée des chambres à gaz. » (Mystère et manières – introduction à « A Memoir of Mary Ann »))

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