Vieux con

Mes ptits potes, on va pas me la refaire. Du temps de la première, j’étais un jeune chien fou. L’outil était tout nouveau, des sollicitations inconnues pleuvaient. Et puis il y avait ce vent frais.  Il y a 5 ans, pour ma première : j’étais déjà debout. Prêt. Attentif et anxieux.

Pour ma deuxième campagne présidentielle en tant que blogueur, ça va changer un peu. Je vous dis ça, parce que, au cas où vous l’auriez pas remarqué, la campagne, c’est parti. Copé va la lancer ce dimanche. Mais dès hier, nous avions les exocets. Ca volait en tir groupé. Et un Guérini dans ta face ! Vas-y prend la Libye ! Ta gueule, hé, DSK ! Hé, remember Bettencourt !

Alors, je pourrais,  je vous assure, je le pourrais, je pourrais me faire chaque polémique. En rajouter une louche sur DSK, goûter l’embarras du PS, mais je crois avoir tout dit. Rappeler aux socialistes qui s’indignent des pratiques décrites dans Sarko m’a tuer – de façon légitime, si elles sont établies – que, sans compter les illustres anciens, ils ont cautionné du Guérini, pas bien différent, pendant des années avant de le piétiner courageusement une fois à terre. Je pourrais aussi souligner que les libertés prises par la juge Prévost-Déprez avec ses devoirs, sa déontologie, la dignité de son métier, n’en font pas un témoin de moralité, impartial de surcroît.

Tiens, je pourrais tenter le méta-commentaire, et m’étonner du traitement médiatique respectif des écoutes internes et des opérations extérieures en Libye. C’est aussi que, dans un cas, ce sont les copains, alors que dans l’autres, ce sont des Libyens. Et puis, il y a Le Monde derrière, dont les scoops, étonnamment, ne sont pas dans ses colonnes, peut-être pour que Le Monde ne paraisse pas trop officiellement en campagne. Mais perso, je serais à gauche, j’aurais cogné sur cette histoire d’écoutes en Libye. Là, il y a un vrai scandale : la France qui offre son aide directe au système répressif d’un régime dictatorial, ça c’est du lourd et de l’inacceptable. Que la raison d’Etat s’accommode de contrats pétroliers, c’est une chose, qu’elle en vienne à fournir des outils à un système policier[1] … Par parenthèse, notez que c’est pas surprenant que l’info vienne des US : quand on s’est planté comme eux en Irak, ils doivent pas bien digérer le succès insolent de la France en Libye. C’est peut-être aussi la raison pour laquelle ce sujet a fait long feu : faudrait voir à pas non plus trop mettre la Libye dans le débat.

Enfin, bref, reprenons-nous car la pente est glissante.

Cette fois, c’est une réélection. Elle devrait mécaniquement, de la part du président sortant, être moins propice au soutien impétueux. On verra si les socialistes parviennent à s’enflammer pour « MA présidente » ou pour François Hollande et son « président lambda ». La crise de la dette, qui se réactivera peut-être voire probablement d’ici là, incitera peut-être les uns et les autres à modérer leurs promesses. Mais le vieux con vous dira qu’en 2007, certains (mais pas moi) avaient déjà tenté de mettre un frein à ce travers de campagne avec Débat 2007, et sa cellule de chiffrage. L’initiative avait rencontré quelques échos dans les médias – essentiellement lorsqu’il s’agissait de contester les propositions de Nicolas Sarkozy – mais avait remporté moins de succès auprès des candidats eux-mêmes. Cela peut laisser dubitatif sur la campagne qui vient…

L’évolution des medias ne devraient pas non plus militer pour une campagne plus axée sur les enjeux les plus profonds. 2007 devait être la première vraie campagne présidentielle avec Internet. 2011 sera la première avec twitter. Les télés suivent le rythme. On pourrait les croire, suivante l’excellente analogie de la timide Aliocha, aux prises avec les mêmes démons que la finance : « On me dit que la finance s’est déconnectée de l’économie ? Je crois pour ma part que les médias se sont déconnectés de l’information. Ils fonctionnent en roue libre, alimentant leur propre folie, dans une dérive tout à fait comparable à celle de nos chers financiers. »

Il y a donc tout lieu de penser que celle-ci ressemblera à celle-là. En pire. On n’a pas fini de sonner les HeuresLesPlusSombres. La place de la France dans la mondialisation, les atouts de la France, la dette, et même le bilan, risquent fort de céder la place aux petites phrases. Pas plus de 140 caractères.

De fait, aujourd’hui 2 septembre, je me dresse fièrement dans cet océan d’inconséquence et clame mon intention de rester le même.

A moins que je cède. Que je rentre dans la polémique. L’air de pas y toucher. Je vous l’ai dit d’emblée : je fais mon vieux con. Et le propre des vieux cons est de donner des leçons qu’ils ne s’appliquent pas eux-mêmes. C’est ce que disent les jeunes cons.

 

crédit photo : Danilo Mancha 

[NB : je n’entends aucunement présumer des qualités du modèle]

  1. post-scriptum : les explications de la société. Ca vaut ce que ça vaut. Mais ça vaut ce que ça vaut. []

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72 commentaires

  • Un vieux con est un jeune con qui a vieilli.

    Cette lapalissade étant dite passons au fond. Il faut reconnaître au maitre des lieux une grande qualité: la persévérance. Il continu depuis 2005 à nous donner une analyse utile et souvent pertinente sur notre actualité, sans se décourager face à l’ingénieuse bêtise de ceux qui nous gouvernes. Au fond votre action est une réponse à la citation d’Edmund Burke (encore que certains la conteste): « pour que triomphe le mal il ne suffit que l’inaction des gens de bien ».
    Merci d’avance pour vos prochains post et rassurez vous, nous les jeunes (et moi le premier) seront un jours, aussi, des vieux con donc merci d’avoir baliser le chemin 🙂

  • Je me précipite pour ne pas être cette fois le dernier des vieux cons à laisser mon commentaire

    J’ai adoré « l’excellente analogie de la timide Aliocha, aux prises avec les mêmes démons que la finance : « On me dit que la finance s’est déconnectée de l’économie ? Je crois pour ma part que les médias se sont déconnectés de l’information. Ils fonctionnent en roue libre, alimentant leur propre folie, dans une dérive tout à fait comparable à celle de nos chers financiers. »

    C’est si vrai. Et dire que les années 80 nous ont légué à la fois les junk bonds et le journalisme à la Plenel.

    Le Monde ne s’en est jamais complètement remis, et depuis l’arrivée de Bergé et consorts et le départ du délicat Fottorino, on peut même dire qu’on est en pleine rechute.

    Violer la loi, ce n’est pas bien. Violer la loi (de protection des sources du journalisme) que l’on vient à peine de faire adopter, c’est aussi un peu schizophrène. Cela confirme qu’il y aurait en effet (au moins) deux faces dans le sarkozisme, ce qui est toujours mieux que l’unique face obscure que l’on entend dénoncer ad nauseam. C’est mieux, par exemple, qu’un pouvoir qui ferait voter une loi pour obliger les journalistes à dévoiler leurs sources, ou qui écouterait ce que disent les journalistes. S’il y a eu en l’occurrence un dérapage, on le sait grâce à un juge qui instruit actuellement sans entrave, et il arrivera un jour où l’on verra les personnes concernées s’expliquer devant un tribunal.

    Je conçois bien que cela ne soit pas anodin, mais qu’on ne vienne pas me dire que cela remet en cause l’Etat de droit, car c’est exactement l’inverse de la réalité. Et j’aimerais faire acter qu’il est parfaitement indispensable que l’Etat soit en mesure de chasser les fuites.

    J’éprouverais beaucoup plus de sympathie pour Le Monde en particulier et les journalistes en général s’il ne violaient pas très souvent et sans vergogne une autre loi, celle sur le secret de l’instruction. Quelle est leur justification ? Le droit à l’information. C’est en effet une bien belle chose que l’information. Elle nourrit l’intérêt des lecteurs et le débat; mais il se trouve qu’elle nourrit aussi les journalistes. C’est leur business en somme. Je peux comprendre qu’ils préfèrent l’intérêt de leur business au strict respect de la loi, mais il y a là un conflit d’intérêts patent, qu’ils résolvent à leur manière sans faire honneur à leur sens de la retenue ni de l’autocritique. Et qui nous dira ce que ces journalistes promettent à leurs sources, pour qu’elles violent leur secret professionnel ou celui de l’instruction ? Simplement le scintillement de la reconnaissance médiatique ? Ou encore quelques avantages plus sonnants et trébuchants ?

    Eriger un mur de protection autour des sources du journalisme n’a de sens que si ces sources sont pures. Les organes de presse ne peuvent pas légitimement revendiquer une protection absolue, et organiser par ailleurs la violation systématique des lois, voire d’une certaine morale.

  • Mais non, t’es pas un vieux con, t’es plus jeune que moi 🙂 Moi je suis un authentique vieux con, d’ailleurs ma femme m’a traité de réac pas plus tard que le week-end dernier.

    J’aime beaucoup moi aussi l’analogie d’Aliocha. Et pour me montrer digne de ma vieuxconnitude (et troller un peu l’ami Gwynfrid), je rappellerais un autre point commun évident entre la finance et le journalisme : ce sont deux secteurs massivement et notoirement soutenus sur fonds publics.

    Pour finir sur une note optimiste (ben ouais, on va pas se renier d’un billet à l’autre), quelque chose me dit que cette campagne va être plus intéressante qu’on ne le croit. Certes, il y aura des coups bas, des boules puantes (ça a déjà commencé) mais cette crise de la dette publique qu’on ne peut plus ignorer incite les gens à sortir des sentiers battus. Ainsi Valls, Montebourg, Mélanchon, Le Pen adoptent des positions assez novatrices par rapport aux habitudes intellectuelles de leur camp. Je ne suis pas d’accord avec tout, mais ça entraîne des convergences et des divergences originales et distrayantes.

  • Lib a écrit : :

    Mais non, t’es pas un vieux con

    Je te rassure, je ne crois pas un traître mot de ce que je raconte.

    pulp a écrit : :

    Quelle est leur justification ? Le droit à l’information.

    Et même si, la loi est la loi, je ne suis pas certain qu’il convienne nécessairement de placer par principe le droit à l’information au-dessus de l’intérêt de l’Etat, de la loyauté des fonctionnaires et en particulier dans les cabinets ministériels.

  • Lib a écrit : :

    Mais non, t’es pas un vieux con, t’es plus jeune que moi 🙂

    +1 🙂

    Lib a écrit : :

    J’aime beaucoup moi aussi l’analogie d’Aliocha.

    +1

    Lib a écrit : :

    Et pour me montrer digne de ma vieuxconnitude (et troller un peu l’ami Gwynfrid), je rappellerais un autre point commun évident entre la finance et le journalisme : ce sont deux secteurs massivement et notoirement soutenus sur fonds publics.

    +1, rien que pour montrer à la fois ma vieuxconnitude et mon esprit de contradiction… et dans l’un comme l’autre cas, ce soutien, qui ne comporte aucune contrepartie, est générateur de bien vilaines habitudes.

    Lib a écrit : :

    Ainsi Valls, Montebourg, Mélanchon, Le Pen adoptent des positions assez novatrices par rapport aux habitudes intellectuelles de leur camp. Je ne suis pas d’accord avec tout, mais ça entraîne des convergences et des divergences originales et distrayantes.

    +1. Reste à espérer que cela donnera envie aux autres candidats d’en faire autant. Ce sont toujours les « petits » candidats qui sortent les trucs les plus audacieux, car ils ont moins à y perdre.

    Koz a écrit : :

    Je te rassure, je ne crois pas un traître mot de ce que je raconte.

    +1 🙂

    Et bien entendu, la citation qui s’impose:

    Quand ils sont tout neufs

    Qu’ils sortent de l’oeuf

    Du cocon

    Tous les jeunes blancs-becs

    Prennent les vieux mecs

    Pour des cons

    Quant ils sont d’venus

    Des têtes chenues

    Des grisons

    Tous les vieux fournaux

    Prennent les jeunots

    Pour des cons…

  • Bonsoir Koz,

    je ressens toujours le besoin d’un pluralisme, dont ton blog fait partie, pour compenser le parti-pris d’une majorité des medias et d’internet pour une certains gauche « sentimentale » pas très intelligente. Les rares medias de l’autre bord (Le Figaro, TF1…) ne jouent à mon avis pas très bien ce rôle. J’espère donc que tu couvres dignement les parties intéressante de l’élection présidentielle.

    Il y a à mon avis un vrai problème de fond de qualité du journalisme en France, au point que j’en viens à me demander si ce sont les écoles de journalisme qui ont tout faux. Ou peut-être est-ce notre approche au pouvoir qui ne connait pas de juste intermédiaire entre l’hostilité ou la servilité. Peut-être est ce aussi notre école qui n’enseigne pas assez la rigueur intellectuelle.

    L’étape d’après le blog, ce serait de réunir une dizaine de personnes, quelques millions d’euros, un éditeur de la presse anglo-saxonne parlant français et de lancer son propre journal indépendent. J’avoue que l’idée me traverse souvent. Si un jour je fais fortune…

  • Koz a écrit : :

    Et même si, la loi est la loi, je ne suis pas certain qu’il convienne nécessairement de placer par principe le droit à l’information au-dessus de l’intérêt de l’Etat, de la loyauté des fonctionnaires et en particulier dans les cabinets ministériels.

    Dans le genre, il y a les mémos non filtrés publiés par Wikileaks qui vont probablement mener à des vengeances sur des informateurs occidentaux. Pour moi, c’est complétement irresponsables, et cela justifie quelques actions ciblées et dissuasives pour s’assurer que cela ne se répète pas.

  • ce qui fait de toi un « vieux con » (je suis plus vieille et plus conne que toi, mais ça ne t’empêche pas de con-courir…) , à mon sens, c’est pas tant que tu n’appliques pas ce que tu dis,
    ….que le fait que tu n’y portes pas solution: Mais pourquoi tu ne te présentes pas?!?

    bon, je t’absoudrai si tu apportes tout de même ton soutien actif à un candidat plus crédible que toi auprès de la masse ignare et obscurantiste de l’ère pré-twitterrienne.
    je pense pouvoir affirmer qu’alors, je te suivrai. (..je te précède peut-être même déjà.)
    (désolée pour tous les … : j’ai cru percevoir qu’ils agaçaient déjà,
    mais moi je ne m’en suis pas encore lassée…).

    Ceci dit, je n’attend pas de grande nouveauté de la campagne ni de l’élection, mais plutôt de l’après élection: je suis convaincue que Sarko sera élu et que la France basculera dans le chaos et la violence dans les semaines qui suivront à cause de la masse immense de ceux qui auront l’impression -pas usurpée- de le subir et de n’avoir pas eu le choix. même s’ils ont voté pour lui faute d’un candidat acceptable. tout ceci, toujours, grâce à nos chers médias, qui ont fait activement le choix de ne laisser émerger aucun autre pouvoir, les polémiquettes gauche-droite étant plus sonnantes et trébuchantes que la recherche d’un quelconque bien commun.

    malfinance et maljournalisme, combien de mots avec ce préfixe nous verrons-nous encore infliger?!

  • Koz et Joyeux Acier, au cas où vous ne connaitriez pas, ce dont je doute …Néanmoins, je vous signale l’association ACRIMED : Action-Critique-Médias…

  • On sent une certaine lassitude bien compréhensible chez les électeurs de droite. L’enthousiasme qu’a pu déclencher Sarkozy en 2007 n’est clairement plus de mise, et on le comprend. Cela sent clairement l’alternance, qui est quand même la respiration de la démocratie (cela fera quand même dix ans en 2012 que la droite aura été au pouvoir sans discontinuité). Si Hollande ne fait pas d’erreur majeure et parvient à confirmer sa nouvelle dimension (pas seulement physique) durant la campagne, il devrait l’emporter. Sans promesses inconsidérées et avec comme premier objectif de ramener le déficit public à 3% du PIB. Je sens que tout le monde, même à droite, est, au fond, prêt à l’accepter, sans illusion inconsidérée, mais sans appréhension excessive. Au minimum, ça nous changera un peu et je crois que nous en avons besoin. Tous.

  • do a écrit : :

    je suis convaincue que Sarko sera élu et que la France basculera dans le chaos et la violence dans les semaines qui suivront à cause de la masse immense de ceux qui auront l’impression -pas usurpée- de le subir et de n’avoir pas eu le choix

    quand je lis ça je me dis que vraiment la démocratie représentative est tombée bien bas, pour que vous puissiez imaginer que le fait même d’élire quelqu’un suffise à précipiter les masses dans la rue contre lui !

    Comme pour ma part je ne vois pas de meilleur système que l’élection, et que les quelques embryons d’alternative qui s’agitent sous couvert d’indignation et de démocratie participative m’évoquent clairement les soviets, j’aimerais au moins qu’en ce début de campagne nous nous fassions la promesse de respecter le choix des urnes.

    Même si ça arrache la gueule des anti-sarko et que, perso, ça me ferait un sale goût dans la bouche de devoir me montrer meilleur démocrate que toutes les belles consciences républicaines du PS et d’ailleurs. Mais j’ai l’habitude 🙂

  • Sur le reste :

    • Guérini est indéfendable et les socialistes coupables de l’avoir laisser perdurer ;

    • le comportement de DSK avec les femmes est insupportable (même si rien ne prouve à ce jour qu’il ait commis un quelconque délit) ; de toute façon, il est désormais clairement out ;

    • l’affaire Bettencourt ne sent clairement pas bon et les méthodes du pouvoir pour étouffer l’affaire sont illégales (les deux premiers flics de France, proches du clan Sarkozy-Guéant, vont être mis en examen, au final ils seront sans doute gentiment sermonnés, mais de toute façon, en mai 2012, ils ne seront plus à leur poste) ;

    • l’affaire Karachi est sans doute beaucoup plus grave et plus explosive : c’est pourquoi, à moins d’une surprise, rien ne sortira vraiment (secret défense).

    De toute façon, l’élection ne se jouera pas sur ces affaires qui, par ailleurs, même si on peut effectivement se les renvoyer à la figure, n’ont pas grand-chose à voir entre elles.

    • En toute franchise, Jeff, je crois que vous pratiquez la méthode Coué et, prenez garde, la désillusion est sévère. Je me souviens de mes parents en 1988.

      Mitterrand n’a pas été réélu en 1988 avec l’enthousiasme de 1981. Et je ne me souviens pas vraiment que Chirac ait mobilisé la jeunesse en 2002, contrairement à 1995.

      Sarkozy n’est plus un « homme neuf ». Il a un bilan. Et quand on agit, on provoque des oppositions.

      C’est vrai que c’est un phénomène qui n’a jamais pu toucher Hollande, comme le font suffisamment remarquer ses copains socialistes. Et forcer le trait de son inexpérience avec son positionnement sur son « président lambda », dans les circonstances actuelles, me laisse pantois. Peut-être ne s’agit-il que d’un thème de primaires mais je pense que c’est une erreur de penser que les français ne veulent pas un « président spécial » susceptible de gérer les crises que nous rencontrons.

      Par ailleurs, Hollande peut être un bon candidat. Il a de l’esprit et de la proximité. Il peut même jouer la France profonde avec la Corrèze (mais est-ce encore important sinon dans l’imaginaire collectif ?), ce que ne sait pas faire Sarkozy. Mais s’il n’est pas émoussé, Sarkozy est aussi un très bon candidat.

      Bref, sauf à tabler, en militant actif, sur un discours performatif, je crois que vous êtes bien… optimiste.

  • @ pulp:
    Pour ma part je suis convaincu que la politique Tatcher a provoqué des émeutes en Angleterre ansi que la politique Cameron. Je suis d’accord avec l’analyse de Koz. La deuxième élection de François Mitterrand n’a pas suscité l’enthousiasme de la première. Je me reconnais dans tout ce que Koz écrit à Jeff. Je suis pour ma part un anti-sarkozyste primaire et ce depuis toujours, depuis sa manière de prendre la mairie de Neuilly, depuis qu’il a été ministre de Balladur, ministre de l’intérieur, président etc…etc… Mais je pense comme Clémenceau:  » à mon ennemi je ne souhaite qu’une chose, qu’il soit élu et réélu » . ( La citation n’est pas tout à fait exacte mais je pense en avoir conservé l’esprit). J’ai toujours voté à gauche. Je voterai à gauche par élimination. Je ne vais avoir semble-t-il que l’embarras du choix. Je fais un dernier commentaire: nous sommes en plein dans ce que De Gaulle appelait « la politique des boules puantes ». A ce jeu là oui do il y a un danger c’est qu’un matin pour une raison que personne n’aura prévue et vue venir les Français aient « les boules » et que ça pète dans tous les sens. L’Histoire de France mais aussi l’Histoire en marche ici et là dans le Monde en est pleine d’exemples.

  • Bonjour à tous,

    dans l’élection, il n’y a pas que les hommes choisis, il y a aussi le programme et l’état d’esprit dans lequel la personne est réélu.

    Dans un sens, un peu d’alternance ne ferait pas de mal: il y a des « clans » proches du pouvoir qui ont besoin d’être remis à leur place (et ce serait la même chose après 10 ans de pouvoir de gauche). L’alternance viendra de toute façon un jour. Et derrière l’alternance du pouvoir central, il y a aussi l’alternance inversée dans les collectivités locales, dont beaucoup sont mal gérées par la gauche. C’est aussi un enjeu important.

    Mais j’aimerais qu’elle vienne sans catastrophe économique de type programme commun de 81 ou 35 heures. Pour moi, la cible principale, ce n’est pas le PS qui est fait de presque les mêmes énarques que l’UMP, ce sont bien ces idées faussement progressistes mais qui font des ravages terribles, et que nos journalistes n’analysent pas suffisamment.

    Tiens, deux sujets que la gauche pourrait reprendre à son compte, et qui ne seraient pas à mon avis des catastrophes économiques: revoir et simplifier la fiscalité (augmenter la fiscalité sur le patrimoine et l’immobilier, supprimer les diverses niches, dont celle ultra-absurde sur la restauration, revoir l’assiette absurde de la taxe d’habitation), et remettre en place le marché de l’immobilier (simplification du droit de l’urbanisme en faveur des nouvelles constructions, construction de logements sociaux, fin des avantages fiscaux afin de faire baisser les prix, amélioration des transports de banlieue parisienne…).

  • Joyeux Acier a écrit : :

    augmenter la fiscalité sur le patrimoine

    Pourquoi pas, mais il ne faut quand même ne pas oublier que la taxation du patrimoine en France est parmi les plus élevées des pays de l’OCDE, et que la France est un des rares pays dont les riches s’expatrient en masse. Le départ des riches finira à l’évidence par faire baisser les inégalités, mais est-il vraiment une bonne affaire pour les pauvres ?

  • Pingback: Nous sommes tous devenus des médias « La Plume d'Aliocha

  • @ Koz,

    Vous avez peut-etre raison, l’avenir le dira. Mais j’ai vraiment l’impression que le rejet de Sarkozy est tel aujourd’hui, y compris parmi de nombreux électeurs de droite, qu’il ne pourra pas, malgré ses talents de communicant, inverser la tendance. Ce serait en tout cas un cas d’école, unique sous la 5e République, à la fois compte tenu du fait de son impopularité record et du fait qu’il n’est pas un président de cohabitation (contrairement à Miterrand en 1988 et à Chirac en 2002).

    @ Aristote,

    Selon l’économiste Thomas Piketty, en dix ans, les 1% de Français les plus riches ont bénéficié de 150 milliards d’euros de cadeaux fiscaux. Cela ne suffit pas ? Il faut faire encore plus pour éviter qu’ils ne partent à l’étranger ? Jusqu’où doit-on aller ? Et pour quels résultats jusqu’à présent sur la croissance et l’emploi ?

  • J’attends la suite avec impatience ! Rends-nous cette campagne moins morose avec ta prose… Et profite de la non-limite à 140 caractères de ton blog.

    Une phrase m’a fait sourire, alors que je rentre des USA : « le succès insolent de la France en Libye ». De là-bas, j’avais l’impression qu’Obama avait fait en sorte qu’un échec éventuel soit celui de Sarko, mais qu’une victoire soit interprétée comme une victoire américaine. Les forces spéciales US ont clairement joué un rôle — discret — dans le dégagement de la route vers Tripoli, même si on parle plutôt des SAS britanniques. Et la presse américaine, en général, était assez critique envers l’attitude des Européens, qui ont poussé pour l’entrée en guerre, mais se sont retrouvés rapidement à cours de munitions dans une OTAN impuissante sans l’aide américaine.

    L’édito du NYTimes tire des conclusions intéressante sur l’avenir de l’OTAN http://www.nytimes.com/2011/08/30/opinion/natos-teachable-moment.html

    En tout cas c’était très amusant de lire des articles du Monde qui expliquaient que les Libyens exprimaient sur place une grande reconnaissance à la France, et d’autres du Post ou du Times qui disaient que tout le monde en Cyrénaïque remerciait les USA. Je ne suis pas allé chercher ce que disait la presse allemande…

    Pour revenir aux élections, il ne faut pas oublier que 2012 c’est aussi http://www.barackobama.com vs X, et que ce résultat là ne sera pas sans conséquence pour nous, petits Français, jeunes ou vieux cons.

  • Ce qui est paradoxal et nouveau dans ces futures élections c’est que certains habitués à voter à droite seront tentés de voter à gauche car ils pensent qu’un gouvernement de gauche est mieux à même de les protéger des risques d’une vraie révolution.

    D’autres au contraire habitués à voter à gauche voteront à droite parce qu’ils craingnent qu’une victoire de la gauche précipitera la France vers la faillite, les marchés financiers risquant de sanctionner un tel événement par la perte du trop fameux AAA.

    Une campagne à front renversé ?

  • Aristote a écrit : :

    Pourquoi pas, mais il ne faut quand même ne pas oublier que la taxation du patrimoine en France est parmi les plus élevées des pays de l’OCDE, et que la France est un des rares pays dont les riches s’expatrient en masse.

    Bonjour,

    la fiscalité au total est une des plus importantes en France, mais il me semble que si les charge sociales sont plus élevées que dans d’autres pays, la taxation des revenus du patrimoine est plus faible que dans beaucoup d’autres pays: il me semble qu’il y a un prélèvement libératoire de 15 à 20%, et un nombre incroyable d’exemptions possibles.

    Quand à l’exil des riches français, je ne suis pas sûr que cela représente un si gros problème que cela, surtout maintenant que la Suisse et la Belgique ne sont plus si opaques que dans le temps.

  • Nicolas SARKOZY sera réélu en 2012.
    Aliocha a raison. Les média sont une formidable caisse pour un antisarkozysme qui s’empare des moindres faits pour les monter en épingle. Voyez le fameux tramway des Roms ! Les média sont déconnectés du pays réel. Les blogs tournent sur eux-mêmes et les intervenants imaginent une réalité qui leur échappe. Allez et discutez ici et là et pas uniquement dans un milieu clos. L’opinion publique est beaucoup plus dans la nuance. Chacun sait bien que, entre 2007 et 2011 il y a eu une formidable crise économique. Affronter cette tempête, ça n’a pas été facile. Jamais aucun Président de la République n’a été aussi vilipendé. Je ne suis pas certain qu’il l’ait pleinement mérité. C’est dans ce contexte là qu’il faudra juger le bilan dans un pays quasiment ingouvernable. Monsieur HOLLANDE ne pèsera pas lourd……..lui qui a laissé le Parti Socialiste en piteux état en 2008.

    Ensuite, au plan des valeurs, en tant que catholique, je ne me sens pas particulièrement à l’aise avec un parti qui met en valeur une conception du genre telle que Madame DE HAAS l’a défendue. Pas plus d’ailleurs que sur la position des socialistes concernant l’euthanasie.

    Alors, cher KOZ, restez tel que vous êtes. Votre avant-dernier billet portait sur l’euthanasie. Vous avez défendu des valeurs que je partage. Laissez les autres balancer les exocets.

    La campagne présidentielle se jouera aussi sur les valeurs. Cela il ne faudra pas l’oublier.

  • Joyeux Acier a écrit : :

    la taxation des revenus du patrimoine est plus faible que dans beaucoup d’autres pays:

    Non : le total des taxes sur le patrimoine (ISF, successions ou donations, taxes foncières, droits de mutation, impôt sur le revenu et sur les plus values, droit de partage, etc., la liste est infinie en France, plus courte dans bien d’autres pays) exprimé en % du PNB place la France dans le peloton de tête des pays de l’OCDE.

    L’exil fiscal n’est pas lié à un problème de transparence. Les contribuables qui s’exilent n’ouvrent pas des comptes anonymes en Belgique, ils établissent leur domicile en Belgique où ils n’ont même pas à déclarer leur patrimoine et où la fiscalité sur le patrimoine est nettement moins confiscatoire qu’en France.

  • Jeff a écrit : :

    Selon l’économiste Thomas Piketty, en dix ans, les 1% de Français les plus riches ont bénéficié de 150 milliards d’euros de cadeaux fiscaux

    Merci de me donner la référence pour avoir les détails, Piketty est fort loin d’être 100 % fiable.

    Cela dit, il y a un sens où vous avez raison. Les politiciens français adorent créer des taux élevés (cela fait social) compensés par des niches fiscales tout aussi abracadabrantes les unes que les autres (l’immobilier dans les DOM-TOM !), qui permettent à ces ploiticiens de focaliser leurs faveurs, soit pour se faire réélire, soit pour trouver par hasard des enveloppes bien garnies. On peut voir cela comme des « cadeaux » aux riches.

    Reste que, au net, le patrimoine est très imposé en France, plus que dans la plupart des pays de l’OCDE. Que les riches bien placés politiquement en tirent profit ne fait que rajouter une « inégalité » dans le traitement des détenteurs de patrimoine qui s’ajoute à une pression fiscale moyenne élevée.

  • rien qu’à voir les chiffres clés (partie des comptes consultables gratuitement) de la société éditrice du Monde sur société.com on comprend mieux…

    tiens médiapart a en 2010 amélioré sa situation financière. encore quelques « scoop » hervé plenel et ta société sera dans quelques années à l’équilibre…

  • D’après Yahoo finances: « Les revenus du patrimoine (intérêts, dividendes, plus-values, revenus fonciers…) sont actuellement soumis au taux global de 12,3 % de prélèvements sociaux. Ce montant passera à 13,5 % et s’appliquera aux revenus perçus en 2011 »

    Il ne faut pas mélanger la taxation des revenus du patrimoine, et la taxation du patrimoine. Je comprends bien que vous trouvez que la taxation du patrimoine est trop élevée. Mais augmenter celle des revenus du patrimoine parait réaliste, y compris récemment à droite (en échange de la baisse de l’isf). Je trouverais bien plus simple d’unifier les taxes sur les revenus, qu’ils proviennent du travail ou du capital.

  • @ Hervé:
    Je ne sais pas si c’est vraiment nouveau le vote à front renversé. J’ai eu l’impression à la première élection de François Mitterrand que ce n’était pas vraiment une victoire de la gauche, qu’une partie de la droite avait décidé de lâcher Giscard, de lui faire payer son manque de soutien à De Gaulle en 1969. Je me trompe?

  • @ jfsadys:
    Le front renversé, c’est une invention. La victoire de MITTERRAND en 1981, c’est une victoire de la gauche. Je me souviendrais toujours des paroles de MITTERRAND, parlant du « peuple de gauche ». Ces paroles-là je ne les ai jamais oubliées car elles sous-entendaient un « peuple de droite ». Opposition sommaire. Il y a un peuple de France. Que les gens fassent les calculs d’Hervé avant d’aller voter, ça peut exister mais c’est marginal. Les élections se font et se feront sur des valeurs.

  • niamreg a écrit : :

    Il ne faut pas mélanger la taxation des revenus du patrimoine, et la taxation du patrimoine.

    Pour mesurer la pression fiscale sur les détenteurs du capital, il faut bien prendre en compte la totalité de la charge fiscale pesant sur le capital.

    Il faut d’ailleurs faire de même pour la pression fiscale sur les revenus du travail. Ceux-ci ne supportent pas seulement l’impôt sur le revenu, mais aussi la CSG et surtout les cotisations sociales, y compris celles dites « patronales », etc., qui pèsent beaucoup plus lourd que l’IRPP.

    Mais vous avez aussi raison, pour une même pression fiscale globale, il y a des façons plus ou moins intelligentes de prélever l’impôt, et l’ISF à la française est particulièrement stupide (en théorie, un impôt à très bas taux sur la TOTALITÉ du capital pourrait se substituer à l’impôt sur le revenu du capital, mais les difficultés de mise en oeuvre sont très grandes).

    Il est très difficile de comparer la taxation des revenus du travail avec celle des revenus du capital, en raison notamment de l’inflation qui prélève de nos jours plus de 2 % tous les ans sur tous les actifs monétaires (comptes en banque, livrets de caisse d’épargne, assurances-vie en euros, etc.). Cette inflation n’est même plus compensée par les intérêts touchés, lesquels sont portant fiscalisés. L’heureux possesseur de quelques actions BNP Paribas (moi !) a vu son capital fondre de 25 % au mois d’août, ce qui ne l’empêchera de payer l’impôt sur les dividendes perçus !

    C’est la raison pour laquelle, pour juger de la pression fiscale sur le patrimoine, les comparaisons de celle-ci entre pays sont plus parlantes que les comparaisons entre fiscalité du travail et fiscalité du capital dans un même pays. Les comparaisons de taux nominaux sont délicates car du fait des niches fiscales propres à chaque pays, les taux effectifs n’ont pas grand chose à voir avec les taux nominaux.

    C’est pourquoi les comparaisons internationales se font sur la base du rendement effectif de la totalité des impôts levés sur le patrimoine (en France : x milliards pour l’ISF plus y milliards pour la taxe foncière, plus z milliards pour les droits d emutation, etc.) rapporté au PNB du pays.

    Comme vous pouvez vous en douter, la France est dans la tête du classement. Il ne faut pas en conclure qu’en France le capital est surtaxé par rapport au travail ! De façon fort logique, la France étant la championne toutes catégories de la dépense publique, il faut bien qu’elle se retrouve en tête des classements de pression fiscale, que ce soit sur le travail ou sur le capital.

    Le hic, c’est que le capital est plus mobile que le travail…

  • jfsadys a écrit : :

    une partie de la droite avait décidé de lâcher Giscard, de lui faire payer son manque de soutien à De Gaulle en 1969. Je me trompe?

    J’ai un cousin qui à l’époque militait pour l’UNR et qui m’a confirmé avoir reçu des instructions pour voter Mitterrand.

    Vengeance ? Non, calcul politicien à la Jacques Chirac qui pensait que les Français paniqués par la victoire de Mitterrand voteraient massivement pour le parti gaulliste aux législatives, lui donnant alors le pouvoir effectif.

  • Aristote a écrit : :

    Il est très difficile de comparer la taxation des revenus du travail avec celle des revenus du capital, en raison notamment de l’inflation qui prélève de nos jours plus de 2 % tous les ans sur tous les actifs monétaires

    C’est beaucoup moins vrai depuis que les salaires ne sont plus indexés sur l’inflation. Les hausses générales de salaires sont extrêmement faibles (je dirais en général entre 0 et 0,5 %), ce qui ne compense au mieux qu’un quart de l’inflation. Ceci en se plaçant bien entendu dans l’optique où les augmentations individuelles rémunèrent des compétences en augmentation, et non pas la hausse des prix. J’ai même entendu un économiste, dans feu l’émission de Taddei, expliquer qu’il n’y a inflation que quand les salaires suivent les prix, ce qui n’est pas le cas.

    Sinon, je suis convaincu que la complexité du système fiscal est une de ces dérives étatiques que Lib et vous dénoncez avec raison. Flûte, c’est notre argent, et on a le droit de comprendre comment ils l’obtiennent sans avoir fait des études supérieures en économie.

  • Joyeux Acier a écrit : :

    la taxation des revenus du patrimoine est plus faible que dans beaucoup d’autres pays: il me semble qu’il y a un prélèvement libératoire de 15 à 20%, et un nombre incroyable d’exemptions possibles.

    niamreg a écrit : :

    Les revenus du patrimoine (intérêts, dividendes, plus-values, revenus fonciers…) sont actuellement soumis au taux global de 12,3 % de prélèvements sociaux. Ce montant passera à 13,5 % et s’appliquera aux revenus perçus en 2011″

    Il y a les 2. Un prélèvement libératoire fiscal de 19% (de mémoire) auquel s’ajoute des prélèvements sociaux (CSG, CRDS…) de 13% soit un total d’environ 32%. Ca a pas mal augmenté ces dernières années mais ça reste très inférieur aux prélèvements sur salaires.

    Pour les salaires, en gros pour 100 de brut il y a 45 de charges patronales (soit 145 de superbrut), 22 de charges salariales et (pour les gros revenus) 30 d’impôt sur le revenu soit un net après impôts de 48 et un total de prélèvements de 97 soit 67% du superbrut. Exorbitant !

  • Lib a écrit : :

    Il y a les 2. Un prélèvement libératoire fiscal de 19% (de mémoire) auquel s’ajoute des prélèvements sociaux (CSG, CRDS…) de 13% soit un total d’environ 32%. Ca a pas mal augmenté ces dernières années mais ça reste très inférieur aux prélèvements sur salaires.

    Plus l’ISF, plus l’impôt foncier, plus les mutations, etc. Cela fait beaucoup plus que 32 % !

  • @ Aristote:

    Mon cher Aristote, les consignes de vote vous y croyez, vous ? Ma voix m’appartient et jamais je n’obéirai s à une consigne de vote qui, de surcroit, irait à l’encontre de ma sensibilité. Vous les écouteriez, vous, les consignes, avec la personnalité et le pseudo que vous portez ?! On a dit beaucoup de choses en 1981 sur les consignes de vote de l’UNR. La seule consigne de vote juste était celle d’appeler à voter Chirac pour des électeurs socialistes mais là, il y avait de terribles enjeux.

  • hélios a écrit : :

    On a dit beaucoup de choses en 1981 sur les consignes de vote de l’UNR. La seule consigne de vote juste était celle d’appeler à voter Chirac pour des électeurs socialistes mais là, il y avait de terribles enjeux.

    En fait, il est très rationnel pour un numéro 2 ou numéro 3 d’un camp de faire battre le numéro 1 en soutenant discrêtement l’adversaire d’une façon ou d’une autre. Cela discrédite le numéro 1 (et ses proches soutiens) et on donne le pouvoir à l’opposition, qui se discréditera dans l’exercice du pouvoir.

    Je pense que c’est à grâce ou à cause de sa « trahison » de 81 (qui est quand même très nette) que Jacques Chirac, qui n’a pas de compétences particulières à part le salon de l’agriculture, a réussi à être président en 95 après avoir flingué l’UDF et certains de ses rivaux au RPR. Et il me semble que le « soutien mou » de l’appareil du PS à Ségolène Royal en 2007 procédait de la même logique. Il y a eu aussi le même genre de manoeuvres entre partisans de Tony Blair et de Gordon Brown en Angleterre.

  • Aristote a écrit : :

    Plus l’ISF, plus l’impôt foncier, plus les mutations, etc. Cela fait beaucoup plus que 32 % !

    Tu parles d’immobilier ici, mais les très riches ont l’intelligence de ne pas investir dans l’immobilier, un placement à haut risque, faible rendement, et coûts de transaction exorbitant effectivement.

    Au passage, je serais plutôt favorable à baisser les droits de mutation, qui sont une taxe au déménagement sans grande justification à mon avis, et avec des effets de bords terribles (on refuse un emploi dans une autre ville pour ne pas perdre quelques dizaines de milliers d’euro.

  • Pour relier les deux sujets – l’élection et la fiscalité – rappelons que l’un des projets phares de François Hollande, notre futur président, est justement la réforme fiscale. Celle-ci se voudra ambitieuse (simplifier l’inextricable maquis des multiples taxes, contributions, impôts et autres niches fiscales) et juste (chacun devra réellement contribuer selon ses moyens à la réduction de la dette). Mais n’ayez crainte, même si l’ami Hollande a dit un jour qu’il « n’aimait pas les riches », cet ancien magistrat de la Cour des comptes ne va pas déposséder les possédants par une absurde politique confiscatoire. Les riches resteront riches mais en plus ils auront la satisfaction de mieux contribuer à l’intérêt général. Il s’agit juste de remettre un peu de bon sens et de justice après dix ans d’une politique un peu trop « orientée ». Si l’on y réfléchit bien, tout le monde a à y gagner.

  • @ hélios:
    Aie ! vieux con que je suis, j’ai pas trouvé les valeurs de la droite !
    Sans doute parce que je ne suis pas assez riche en ce siècle ?

  • @ hélios:
    Quand vous êtes membre d’un parti politique, que vous assistez régulièrement aux réunions, s’il n’y a pas vraiment de consignes de vote, encore que…, il y a des échanges, des discussions sur le vote à venir. Pour l’anecdote il y a aussi des hommes et des femmes qui sont assez en confiance entre eux pour en dehors d’un parti politique échanger amicalement sur pour qui ils vont voter. J’ai appris ainsi d’amis qui votaient communistes qu’ils n’ont pas voté François Mitterrand en 1981 à cause de griefs à son égard par rapport à la guerre d’Algérie, par rapport à ce que le PS et les radicaux socialistes avaient fait aux communistes avant la seconde guerre mondiale. ( Décret Daladier je crois?)

  • @ hélios:
    « Il y a un peuple de France. » Je n’en suis pas absolument convaincu. Parfois j’ai l’impression aussi que la France ça n’existe pas. Il y a la France du Nord, du Sud, de l’Ouest, de l’Est; des Français terriens conservateurs, méfiants de l’étranger, parfois avec juste raison quand on est sur des terres souvent envahies dans notre Histoire, des Français « marins » ouverts sur les autres, sur le monde. Bien sûr nous ne sommes pas dans la situation de la Belgique, de l’ex-Yougoslavie, du Liban mais que nous soyons un peuple j’en doute parfois. Peuple de gauche, peuple de droite, c’est une expression que je ressens depuis que je suis enfant comme une évidence, une vérité. Mais à mon avis il n’y a pas une gauche et une droite mais des gauches et des droites. « Les élections se font et se feront sur des valeurs. » De Gaulle dans son discours d’Oxford en 1941 dit  » les idées mènent le monde ». Que les élections se fassent sur des valeurs n’est pas pour me déplaire mais je sais que l’émotivité, l’irrationnel ça peut jouer aussi chez certains électeurs et électrices. Et puis je trouve, mais c’est juste mon opinion, que les valeurs de la droite Sarkozyste et de la gauche PS perdent de plus en plus en lisibilité et crédibilité. Et pour que mon commentaire ne prête pas à ambiguïté les valeurs de la droite identitaire ou frontiste ne m’attirent pas et ne m’intéressent pas.

  • do a écrit : :

    je suis convaincue que Sarko sera élu et que la France basculera dans le chaos et la violence dans les semaines qui suivront à cause de la masse immense de ceux qui auront l’impression -pas usurpée- de le subir et de n’avoir pas eu le choix.

    Dites-moi, do, auriez-vous oublié qui a écrit ce commentaire sur le billet précédent:

    Alors je suis tout à fait d’accord pour l’optimisme, car le pessimisme nous replie encore + sur nous mêmes.

    Sur le petit jeu des pronostics, je ne voudrais pas trop me hasarder, mais il me semble quand même que Sarkozy est particulièrement mal barré.

    Koz a écrit : :

    Mitterrand n’a pas été réélu en 1988 avec l’enthousiasme de 1981. Et je ne me souviens pas vraiment que Chirac ait mobilisé la jeunesse en 2002, contrairement à 1995.

    Certes, certes, mais, en 1988 comme en 2002, la réélection du sortant était en réalité une alternance au pouvoir. En fait, si on regarde bien, toutes les élections nationales entre 1981 et 2007 ont donné lieu à une défaite, le plus souvent sévère, de l’équipe au pouvoir. Même 1995 est de ce point de vue une alternance, avec le désaveu sec infligé à Balladur. Et en 2007, Nicolas Sarkozy n’a échappé à ce phénomène qu’en présentant avec force sa candidature comme une rupture avec le pouvoir en place. En 2012, il ne pourra pas réitérer cette astuce. C’est pourquoi je pense que la droite se plante en ne lui opposant aucun autre candidat solide, du moins pour le moment.

    hélios a écrit : :

    Les élections se font et se feront sur des valeurs.

    Pas d’accord. Si c’était le cas, les changements constants de majorité en France seraient inexplicables, à moins de prétendre que les Français changent de valeurs comme de chemise.

    Se déterminent sur des valeurs des électeurs qui s’identifient très fortement à un camp. Leurs valeurs ne changent que très lentement, ces électeurs-là sont donc fidèles. Mais ce ne sont pas eux qui font l’élection. Ce sont au contraire ceux qui basculent: ceux qui se déterminent sur les personnalités, ou les propositions de l’un ou l’autre candidat.

  • @ jfsadys:
    Merci pour votre très long message. Intéressant aussi.
    MITTERRAND, en 1981, s’était posé en « rassembleur ». Lors de son intronisation, il a parlé du « peuple de gauche ». Je pense qu’il y a un peuple de France. Il y a un peuple de France parce que nous sommes dans le courant d’une histoire commune. André MALRAUX dans son discours au Panthéon pour le dépôt des cendres de Jean MOULIN l’a dit de manière magnifique. Je me sens proche de Guy MOCQUET, héros communiste de la Résistance mais aussi d’ Honoré d’ESTIENNE D’ORVES, officier de marine, issu d’une vieille famille provençale légitimiste mort pour la Résistance aussi. Provençal, je me sens proche des Bretons, des Alsaciens ou des Normands….
    Quand je parle des valeurs je pense à des valeurs morales qui sont basées sur la foi. La Vie est l’une de ces valeurs par exemple. L’un des derniers billets portait sur l’euthanasie, là il y a un débat sur les valeurs. Cette fameuse notion de « genre » dont il est beaucoup question qu’en dit-on au-delà des polémiques inutiles en analysant les choses de manière rigoureuse ?
    L’élection présidentielle se fera aussi sur des valeurs et pas seulement sur des chiffres et des variables économiques qui sont discutables à l’infini (on pourrait prendre un seul exemple sur l’hypothèse de la croissance économique. Qui est capable de donner un chiffre fiable là-dessus ?).
    Merci de votre attention. Rien n’est simple et ce qui compte aussi c’est l’échange et le respect des idées des autres, ça aussi c’est une valeur. Hélios

  • @ hélios:
    Merci de votre réponse. Je sens que nos mercis vont agacer. Nous avons des références communes. Guy Mocquet. D’Estiennes d’Orves. J’ai le disque du discours de Malraux au Panthéon. Peu avant 1981 j’ai participé à la création d’une radio locale associative qui existe toujours. J’ai diffusé le discours de Malraux au cours d’une émission. Sur l’euthanasie nous partageons le même point de vue. Je ne sais pas si les futures élections présidentielles vont se jouer sur des valeurs morales basées sur la foi. Je crains une empoignade de chiffonniers. Je ne sais pas pourquoi mais la démocratie chrétienne a du mal à exister dans notre pays. Dans un monde sans foi ni loi lire et écouter et réfléchir à ce que disent ou écrivent des femmes et des hommes de foi ne me pose aucun problème. Au contraire ça m’intéresse.

  • @ jfsadys:

    Bon, alors je ne dis plus merci ! Je crois que le disque sur lequel il y avait le discours de MALRAUX, je l’ai toujours. C’est un monument de l’art oratoire ! Ah! oui, la floraison des radios……!

    L’intérêt d’un tel blog, justement, c’est d’échanger avec des gens qui ne partagent pas du tout nos idées ou notre foi. C’est un blog ouvert.

    Allez jf, bonne soirée avec un coin de ciel bleu des Alpilles en prime!

  • « Les élections se font et se feront sur des valeurs »…
    « Les valeurs de gauches » (entendu souvent ailleurs)

    Tous de droite et de gauche semblent faire référence à des valeurs pas assez présentes dans la vie de la cité. Et pourtant et ne se sais pas s’il faut s’en étonner mais quand un ministre souhaite enseigner la morale en primaire, à droite et à gauche tout le monde ou presque se défile.

    Est-ce un problème de sémantique, le mot « morale » faisant peur alors que le mot « valeur » reste politiquement correct ?

  • @ Hervé:

    Vous avez raison Hervé, le mot « morale » fait peur parce qu’il a une « connotation » réactionnaire. En outre, la morale est souvent en lien avec la religion, du moins, c’est ainsi qu’on peut le percevoir.
    Pourtant, les leçons de morale, au début de la journée, ont été mises en place avec l’école de la République.
    A gauche, on voit apparaître tous les clivages. CHEVENEMENT est revenu en 1985 aux leçons d’Education civique dans lesquels on parlait aussi de morale. Monsieur VALLS n’a rien trouvé à redire aux leçons de morale réintroduites à l’école.
    Ce qui fait problème, me semble-t-il c’est que la morale fait référence à ce qui est « bien » et à ce qui est « mal » ( « Tuer les gens, c’est pas bien » ) nécessairement. Or, on a du mal à se mettre d’accord, dans une période où le relativisme l’emporte, sur ce qui est « bien » et sur ce qui est « mal ».
    Pourtant, notre société ne peut pas échapper à un tel débat.

  • Joyeux Acier a écrit : :

    Tu parles d’immobilier ici

    Non, l’ISF et les droits de partage, de mutation, etc., jouent pour l’ensemble du patrimoine. Ce qui est spécifique à l’immobilier, c’est la taxe foncière et les « frais de notaire ».

    Mais vous avez raison, les très riches, dans tous les pays du monde, s’en tirent. Le patrimoine de Bernard Arnault, par exemple, est pour l’essentiel considéré comme un bien « professionnel » et échappe donc à l’ISF.

    La raison fondamentale est simple : les riches sont très mobiles, leur mode de vie est déjà très internationalisé. S’ils ne peuvent plus « gérer » la pression fiscale, ils s’en vont, comme l’exemple français le montre bien : quand ils ne peuvent plus bénéficier du bouclier « bien professionnel », ils partent.

    La vérité toute nue, c’est que dépassé un certain seuil, la charge fiscale finit toujours par être payée par ceux qui ne peuvent pas partir, les plus faibles, les moins qualifiés. L’incapacité de la France à contrôler la dépense publique se traduit in fine par une charge intolérable sur les plus modestes. Vous pouvez bien sûr durcir la fiscalité nominale sur les plus riches : vous aurez alors le choix entre recréer des « niches fiscales » aux effets mal contrôlés ou voir la matière fiscale s’enfuir.

    La Grèce, c’est une dépense publique incontrôlée et un système fiscal inefficace.

    La France, c’est une dépense publique incontrôlée et un fisc efficace qui asphyxie l’économie.

    La conclusion sera la même.

  • Si je me trompe que l’on me corrige mais la dernière édition d’un livre de morale à usage des enfants des écoles publiques remonte à 1962. « Les nouvelles leçons de morale au cours préparatoire et au cours élémentaire » par A.Souché, programme de 1945 comprend 381 pages. Et « L’Education morale par les textes choisis et par l’exemple » de Julien Bès pour les cours moyen et fin d’édudes, classes terminales du 1er degré, premier cycle des collèges, édition 1962, comprend 202 pages. J’ajoute que les leçons de morale à l’école c’est bien mais des leçons de morale à la bourse, à la banque, à l’Elysée, à la télé, à la radio, dans les journaux ça serait pas mal non plus. ;+)) Pour terminer sur le lien ci-dessous le discours de Malraux lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon. C’est long, 22 minutes; et il faut passer la bande annonce de pub avant que ça ne commence vraiment. Mais le vieux con que j’ai toujours été espère qu’il y a aura un ou deux lecteurs ou lectrices de ce blog qui iront jusqu’au bout de la vidéo. http://www.dailymotion.com/video/xfe7fs_transfert-des-cendres-de-jean-moulin-au-pantheon_news

  • @ jfsadys:

    Merci (encore direz-vous !) j’ai écouté le discours de MALRAUX pour le transfert des cendres de Jean MOULIN au Panthéon. J’espère que beaucoup de lecteurs et de lectrices de ce blog l’écouteront. Le point de départ de cette référence au discours de MALRAUX, c’était la notion de « peuple de France ».
    Ce petit détour par l’histoire donne un peu d’air. Hélios.

  • @ hélios:

    Que l’on ait du mal à se mettre d’accord, je le comprends tout à fait. Ceci dit je suis persuadé qu’il serait possible de convenir d’un « tronc commun » à la droite et à la gauche et de s’en tenir à l’appropriation de ce socle. Il y aurait déjà fort à faire.

    Le relativisme ambiant dont vous faites état n’affecte pas je crois toutes les valeurs simples à transmettre à un enfant.

  • @ Hervé:

    Tout à fait d’accord avec vous, Hervé. Et le dernier point me paraît un bon critère: qu’est-ce que nous voulons transmettre à un enfant en termes de valeurs auxquelles nous tenons et qui sont essentielles ?
    C’est un vrai débat qui concerne tout le monde et non un cénacle d’experts sur des domaines économiques que personne ne maîtrise.

  • @ hélios:

    Le problème c’est qu’à gauche les dirigeants craignent de se mettre à dos les instituteurs avec un tel programme difficile il faut bien le dire à mettre en œuvre.

    A droite les freins sont plus complexes à identifier. Pour certains la transmission de la morale doit rester l’exclusivité des parents et du «curés».

    Pourquoi pas, mais que l’on nous explique alors qui s’en occupe quand ces deux parties sont déficientes ou absentes ?

  • @ Hervé:

    Oui, vous avez raison le thème de l’Education nationale est un thème « casse-gueule » que les différents partis évitent d’aborder mais attendons la présidentielle pour voir ce que les différents candidats proposeront.

  • @ jfsadys:
    Merci pour le lien. J’ai écouté le discours, qui reste saisissant. Pour ceux qui n’ont pas les 22 minutes nécessaires, branchez-vous à la 19ème minute pour l’exorde.

    Avoir vécu toute notre vie dans le confort ne nous a pas préparé à parler avec cette force que donne le poids des sacrifices. Mais nous pouvons au moins mesurer qu’il y a dans l’homme autre chose que les petites sensibleries de notre temps.

  • @ pulp:

    Votre commentaire est juste.
    Finalement, écouter un tel discours, c’est remettre les choses à leur juste place par rapport à ce que vous, vous appelez, « les petites sensibleries de notre temps ». De temps en temps, on a besoin de faire ce détour par l’histoire pour mesurer en quoi, au-delà de nos divisions, nous sommes proches.

  • @ pulp:
    Merci de votre merci pulp. Né en 1953 je n’ai connu de cette époque que ce que mes aînés ont bien voulu m’en dire. Je suis d’accord avec votre commentaire. Il existe aussi une version 33 Tours de ce discours édité à l’époque par la RTF. On peut aller aussi sur le site de l’INA.fr pour une version longue et une version courte:
    http://www.ina.fr/recherche/recherche?search=discours+de+malraux+pour+le+transfert+des+cendres+de+jean+moulin+au+panth%C3%A9on&vue=Video

  • @ hélios:

    La demande du ministre d’enseigner la morale en primaire est bonne mais mal formulée et vouée malheureusement de ce fait au rejet.

    Il aurait du dire quelque chose comme « enseignement des valeurs partagées», c’est à dire échanger sur les principes de vie en société auxquels tout le monde ne peut qu’adhérer et qu’il faudrait formuler simplement.

    Ceci dit, de tels principes peuvent-ils vraiment se transmettre à l’école, je n’en suis pas sûr mais après-tout, l’école enseigne bien la philosophie, matière autrement plus compliquée !

    (Ce thème -« la morale »- résonne avec cette pub institutionnelle qui incite les contribuable à ne pas frauder. Alors assiste-t-on à un retour décomplexé de la morale dans le champ public ?)

  • Ca va fighter comme au bon vieux temps.
    L’intéret général aux oubliètes, vive le clivage et la défense de son carré d’électeurs.
    Nous, on est les bons, en face tous des cons.
    On va leur montrer qui c’est Raoul et tant pis si l’Europe coule…

  • @ Hervé:
    Le thème de l’école me paraît central parmi les enjeux de la présidentielle.

    Sur la morale à l’école, jamais les instituteurs et professeurs d’école n’ont abandonné ce sujet et ce, dès la maternelle notamment la grande section de maternelle (entre 5-6ans). Mais la morale n’est jamais enseignée de manière systématique. En Grande section de maternelle, les professeurs ont pour mission de préparer l’enseignement de la lecture. Donc, à l’occasion de la lecture d’un album, le maître ou la maîtresse peuvent aborder et abordent des questions de morale à partir des histoires qu’ils ont lues aux jeunes enfants. Mais je le répète, il n’y a rien de systématique. je ne suis pas persuadé qu’une circulaire va vraiment changer les choses.

    Pour revenir à l’école comme enjeu des élections, la question de fond pour l’école primaire c’est l’apprentissage des fondamentaux notamment la lecture. Les évaluations montrent qu’il y a beaucoup de travail à faire. Toutes les familles sont sensibles à cette question et souhaitent la réussite de leurs enfants. Actuellement, on sait bien que tout n’est pas une question de moyens.

    Mais l’école, c’est un thème très délicat à aborder nous verrons au moment de la présidentielle.

  • Bonjour,

    les cours de morale sont encore pratiqués au Japon, mais il me semble avec des résultats variables. Par exemple, le respect du groupe, des anciens et des traditions créent une certaine harmonie sociale mais au prix de situations choquantes que personne ne dénoncera.

    C’est pour cela que je souhaiterais une éducation « morale » limitée à la politesse, au respect des lois et à l’hygiène. Ce serait déjà beaucoup. Pour moi, il est contre-productif de mettre de la philosophie, du religieux, du nationalisme ou du socialisme là-dedans.

  • Le seul cours de morale qui vaille, c’est l’exemple.

    Il ne s’agit pas d’être parfait, à ce compte là, personne ne pourrait éduquer, même ses propres enfants. Mais c’est assumer que ce que l’on enseigne à ses enfants nous oblige, et que si nous écartons du chemin enseigné, et bien nous sommes en tort et devons nous attendre à une réaction indignée.

    Le refus d’enseigner la morale n’est qu’en partie explicable par un désaccord sur son contenu, plusieurs intervenants ont justement fait remarquer qu’il y avait un socle commun. Mais qui aujourd’hui accepte d’assumer l’obligation de respecter la « morale » qui vient avec la responsabilité d’enseigner la « morale » ?

  • @ Joyeux Acier:

    Vous avez raison Joyeux Acier.

    Il y a une lettre admirable qui résume tout qui reste inégalable sur l’enseignement de la morale et de l’éducation civique, c’est celle de Jules FERRY aux instituteurs ( Circulaire du 17 novembre 1883 aux instituteurs) Je vous conseille de la lire. Tout y est dit.

  • @ hélios:

    Merci Hélios d’avoir indiqué ce texte long (que je ne connaissais pas) qui met en mots ce à quoi je pense, en voici l’extrait qui précise les limites du contenu d’un tel enseignement :

    « Vous êtes l’auxiliaire et, à certains égards, le suppléant du père de famille ; parlez donc à son enfant comme vous voudriez que l’on parlât au vôtre ; avec force et autorité, toutes les fois qu’il s’agit d’une vérité incontestée, d’un précepte de la morale commune… »

    Pour définir ce qu’il entend par « morale commune » il ajoute ceci :

    « Demandez-vous s’il se trouve, à votre connaissance, un seul honnête homme qui puisse être froissé de ce que vous allez dire. » « Demandez-vous si un père de famille, je dis un seul, présent à votre classe et vous écoutant, pourrait de bonne foi refuser son assentiment à ce qu’il vous entendrait dire. » « Si oui, abstenez-vous de le dire ».

    Ainsi s’agit-il d’un enseignement public d’ordre moral qui ne fait pas référence à une transcendance, et qui ne s’y oppose pas.

  • @ Hervé:

    et pour terminer votre dernière phrase, c’est ce qu’on appelle la laïcité.

    Des générations d’instituteurs ont lu, étudié ou entendu parler de ce texte qui est un classique. Il peut toujours servir de base à l’ attitude « exemplaire » (je reprends l’idée d’Aristote) d’un enseignant.

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