TPE : Ils ont 15 ans, et ils peuvent ne pas mourir

Si les TPE n’évoquent pour vous que les Très Petites Entreprises, les Terminaux de Paiement Electronique ou les Travaux Personnels Encadrés, c’est que, malheureusement, il était sans doute très urgent d’écrire et de publier ce billet.

En effet, dans le cadre de cet article, ces trois lettres signifient : Traitement Post Exposition. En termes médicaux, un traitement prophylactique administré lorsqu’un risque de contamination a été clairement établi ou plus simplement, un traitement permettant de prévenir l’apparition d’une maladie. Et vous vous en doutez certainement déjà, le TPE dont il est question ici concerne une affection et une épidémie sur laquelle chacun de nous croit connaître l’essentiel et dont le sigle appelle inévitablement un défilé d’affreuses pensées et de sinistres augures : le SIDA.

Sauf que dans ce cas, il s’agit plutôt d’une bonne nouvelle : il existe donc un moyen médical d’empêcher la transmission du virus dans le sang après une contamination.

Si cette nouvelle est rassurante, elle est également quelque peu surprenante.

J’ai effectué un rapide sondage – auprès d’adultes et d’adolescents (ces derniers étant pourtant une cible privilégiée des campagnes d’informations sur le sujet) – qui m’a révélé que personne autour de moi ne connaissait l’existence d’un traitement permettant de prévenir l’apparition d’une séropositivité au VIH malgré une contamination antérieure.

Plus préoccupant, les mêmes tests effectués auprès de quelques pharmacies, ont démontré qu’aucun des pharmaciens consultés ne préconisaient les mesures à prendre pour l’administration d’un tel traitement mais conseillaient simplement un test de dépistage. Je suis bien conscient que mon « sondage » n’est pas fiable, mais il indique néanmoins qu’il existe une sous-information quant à ces possibilités de soins et de prévention et qu’elle est probablement volontaire. Ce manque d’information apparaît plus grave encore, si l’on sait que pour être efficace, ce traitement doit commencer au plus tard, 48 heures après avoir été exposé à un risque et si possible dans les 4 heures suivant une contamination. Autrement dit, si un individu n’a pas connaissance de cette possibilité thérapeutique, il n’a que très peu de chance de se la voir proposer à temps.

En fait, dès 1996, en cas de risque d’infection par le VIH, dans le cadre professionnel, un traitement prophylactique (AZT/zidovudine) était disponible pour le personnel soignant. En 1998, ce dispositif a été étendu aux personnes ayant été potentiellement exposées au virus dans un cadre non professionnel sous la pression des associations concernées. En avril 2003, le Ministère de la Santé publiait une circulaire (DGS/DHOS/DRT/DSS/SD6 A n° 2003-165) établissant les moyens et la procédure devant être mise en œuvre afin de faciliter l’administration d’un TPE.

Dans les faits et de façon plus concrète, le traitement doit commencer le plus tôt possible, dans la limite maximum de 48 heures mais au mieux avant la 4ème heure suivant l’exposition. Après une prise de risque (à la suite d’un contact accidentel, une agression ou une négligence), il est nécessaire de se rendre immédiatement au service d’urgence le plus proche. Après exposition de la situation au personnel soignant et un bilan sanguin, la stratégie préventive est alors envisagée. Il est essentiel de fournir alors, le maximum d’informations à l’équipe soignante sur le mode de contamination. Dans le cas d’une contamination par voies sexuelles et si la personne à l’origine de la contamination est séropositive et sous traitement, ces informations aideront à orienter le choix et l’efficacité du traitement à administrer : le virus auquel la victime a été exposée est peut-être résistant à certains médicaments qu’il faut donc éviter.

Même si l’exposition au risque a eu lieu pendant la nuit il ne faut pas hésiter à se rendre au service d’urgence le plus proche. La précocité de la mise sous traitement garantit son efficacité. Sida Info Service (0 800 840 800) fournit les coordonnées des centres qui peuvent prendre les personnes en charge immédiatement. Bien entendu, il est nécessaire de signaler dès son arrivée qu’il s’agit d’un risque de contamination le plus rapidement possible – la procédure de prise en charge est alors accélérée, le TPE étant considéré comme une urgence prioritaire.

En résumé, le traitement proposé est tout simplement ce que l’on appelle une tri-thérapie. L’efficacité d’un TPE, selon les sources médicales, est démontrée bien que les praticiens manquent de recul sur ce mode de prévention. Les seules études dont on dispose permettent de déterminer que les risques de contamination sont réduits de 80% après ce traitement.

Pour revenir à la sous-information sur ce sujet, il semble, selon certaines sources, que quelques fonctionnaires aient craint que ce type d’intervention ne remplace les mesures de précaution habituellement conseillées face à cette épidémie. Ils ont donc décidé de ne pas promouvoir cette possibilité et dans les faits assez peu de gens sont avertis.

Il est vrai que l’on constate que certaines personnes utilisent l’IVG comme mode de contrôle des naissances et, dans le même état d’esprit, pourraient utiliser le TPE, un traitement coûteux et lourd, comme mode de prévention.

Mais attention, il suffit de comprendre ce qu’est une tri-thérapie et de lire les listes d’effets secondaires (ici ou ) susceptibles d’être induits par les molécules utilisées pour dégoûter quiconque de recourir à cette « solution ». Au mieux, le patient se sentira plus ou moins sur le point de vomir à peu près 24 heures sur 24 pendant un mois. Au pire, le traitement devra être interrompu pour ne pas risquer une détérioration irréversible du foie du malade. Le TPE n’est d’ailleurs pas systématiquement indiqué en application du principe suivant : « Les actes de prévention, d’investigation ou de soins ne doivent pas, en l’état des connaissances médicales, lui faire courir de risques disproportionnés par rapport au bénéfice escompté. » Il est d’ailleurs tout à fait intéressant de consulter les tableaux évaluant les risques de contamination dans différentes situations dans la circulaire ministérielle précitée. Enfin, pour revenir à la comparaison avec l’IVG, il ne s’agit pas ici de supprimer une vie potentielle ou réelle (selon ses convictions) mais d’en sauver une ou pas.

En effet, aujourd’hui les pratiques de « la fête » chez certains adolescents (comme le binge drinking, la consommation de produits stupéfiants et/ou le mode d’éducation sexuelle fortement influencée par le visionnage du pire porno sur Internet ou ailleurs), peuvent vite transformer « une joyeuse surprise partie d’anniversaire » en ce que nous appelleront pudiquement une pratique à risques ou une nouvelle forme de roulette russe. Et les ados ne font pas qu’hiberner dans la chambre du fond – des fois, ils sortent. Le fait que des gamins de 15 ans et plus connaissent les informations ci-dessus ou que leurs parents soient également au courant peut dans certains cas simplement leur sauver la vie. De plus, le monde dans lequel nous vivons est ce qu’il est. La contamination peut être accidentelle ou professionnelle. Une seringue infectée peut traîner dans un parc et des employés de la voirie ont pu parfois cruellement s’en rendre compte. Le risque d’une agression n’est pas non plus à exclure. Enfin, s’il est particulièrement horrible de penser qu’une maladie de cette gravité puisse pénaliser la turbulence d’un ado, il ne faut pas oublier que de nombreux adultes peuvent, eux aussi, avoir un comportement irresponsable. Tous n’auront pas la présence d’esprit de parcourir le Web au milieu de la nuit pour y trouver les bonnes données.

Alors voilà, ce sujet n’est pas à la Une de l’info. Il ne l’a d’ailleurs jamais été pour les raisons indiquées ci-dessus. S’il était publié, il serait de plus, noyé sous des tonnes de Sarko bashing d’une intense drôlerie, de polémiques politiciennes d’un immense intérêt, de petites phrases politiques absolument vitales à entendre ou du dernier scoop en date, ceci en fonction des quotidiens consultés.

Toujours est-il, que contrairement à certains fonctionnaires chargés de la prévention, je pense que cette « nouvelle » doit être connue et largement diffusée. Et si vous pensez que de remettre ce sujet sur la table risque de plomber votre quotidien, n’oubliez pas qu’il s’agit plutôt d’une nouvelle porteuse d’espoir et de possibilité de s’en sortir pour certaines personnes et pour leurs proches. Si vous étiez déjà informés, faites connaître cet article, il peut rendre service…

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37 commentaires

  • Hé bien merci, c’est noté, et je compte diffuser via un moyen ou un autre dans les jours qui viennent. Un link sur ton exhaustive explication de la situation me parait tout indiqué.

  • Ahurissant! Je n’ai absolument jamais entendu parler de ce truc-là.

    Si c’est vraiment des fonctionnaires qui ont organisé le silence pour faire le bien des gens malgré eux, c’est un exemple de plus (mais extrême, celui-là) de la nocivité de l’idéologie étatiste.

    Je suis perplexe: cette procédure existe-t-elle aux Etats-Unis, pays beaucoup plus libéral que le nôtre, en pointe dans la recherche médicale, et où l’information circule beaucoup plus librement?

    Je n’ai jamais lu non plus quoi que ce soit sur un tel traitement dans des médias américains.

  • Baptême du feu pour Eponymus réussi : de l’information et une bonne plume.

    Maintenant, quelles solutions proposes tu pour rendre cette information massivement publique ?

    Encore bravo sinon, et j’aurais pu faire partie de ton sondage dans la catégorie des mal informés (honte à moi si je suis le seul commentateur dans ce cas sur ce blog 🙁 )

  • Frederik Peeters en parle dans son livre « Les Pilules Bleues ». Comme il le fait dire par son personnage du médecin : « Bienvenue dans le petit monde du VIH ! »
    Pour ma part j’en avais entendu parler par ma mère, infirmière urgentiste puis infirmière scolaire, qui a passé son examen de titularisation sur ce sujet. Beaucoup de choses n’ont pas été relayées dans l’information de grande envergure, comme aussi le fait qu’on n’a su que très très très tard (contrairement à ce qu’il avait été avancé) que le virus ne se transmettait pas par la salive… Il n’est pas toujours évident de communiquer autour d’un problème d’une telle envergure – quant aux raisons…

  • @London

    Merci London (et aux autres commentateurs). Quant à ta question, je ne pousserais pas l’outrecuidance jusqu’à te la retourner 😉 mais bon, le web permet de relayer l’info, il faut en profiter.

    Sinon, de manière plus générale, je pense qu’une campagne bien faite, qui donne également un apperçu sur la pénibilité du traitement devrait être envisagée au niveau des pharmaciens (chez qui on se renseigne bien souvent en premier), ensuite auprès des ados et des parents pour commencer.

    [quote comment= »55505″]Ahurissant! Je n’ai absolument jamais entendu parler de ce truc-là.[/quote]

    Même réaction quand j’en ai pris connaissance !

    [quote comment= »55505″]Si c’est vraiment des fonctionnaires qui ont organisé le silence pour faire le bien des gens malgré eux, c’est un exemple de plus (mais extrême, celui-là) de la nocivité de l’idéologie étatiste.[/quote]

    Il faut souligner malgré tout, l’existence de la circulaire du ministère qui a mis en place l’accès aux TPE qui je le rappelle était uniquement réservé au début aux personnels soignants. C’était donc une excellente initiative qui n’est visiblement pas appliquée dans tous les pays qui peuvent se permettre de proposer l’accès à de tels soins. C’est juste le décalage entre des efforts absolument indéniables et considérables au niveau de la mise en oeuvre des procédures d’urgence et la frilosité des fonctionnaires chargés de la prévention résultant dans la non connaissance généralisée de ces procédures (même auprès du personnels para médical) qui m’a choqué.

    [quote comment= »55505″]Je n’ai jamais lu non plus quoi que ce soit sur un tel traitement dans des médias américains.[/quote]

    Moi non plus. En anglais cela donne le PEP – Post-Exposure Prophylaxis. Cela semble bien organisé aux USA pour le personnel soignant, mais j’ai rien vu au niveau de l’accueil tout public. Si tu jetais un oeil de ton côté ça serait intéressant de rendre compte effectivement.

  • Bon billet eponymus, très inattendu aussi quant au sujet !

    Je connaissais ce traitement -comme quoi, regarder des séries américaines peut aussi instruire…enfin, un peu-, mais j’apprends en te lisant des précisions fort utiles.
    Et notamment pourquoi il est des cas où ce traitement n’est pas recommandé. Je m’étais déjà posé la question, maintenant, je sais.

    Sur ton petit sondage auprès de pharmaciens, c’est effectivement un peu inquiétant.
    D’un autre côté, je ne m’imaginais pas aller voir un pharmacien dans un tel cas, d’autant plus aujourd’hui que j’en sais plus sur le traitement.

    Pour une meilleure diffusion de l’information, oui, on peut se demander pourquoi cela reste si ‘confidentiel’. Peut-être qu’en plus de la crainte d’un relâchement de la prudence des comportements sexuels, il y a une crainte d’une trop grande demande de traitements préventifs et d’incompréhension en cas de non-prescription. Enfin, c’est juste une supposition.
    Cependant, il serait assez simple, me semble-t-il, de concevoir une campagne d’information bien équilibrée, complète.

    En tout cas, merci. Je transmettrai autour de moi. En savoir plus, c’est aussi, en cas de problème, être plus à même d’obtenir une meilleure prise en charge.

  • [quote comment= »55522″]Pour information, ces traitements sont systématiquement proposés aux victimes d’agression sexuelles[/quote]

    Tout à fait et c’est également à saluer. Sauf que… dans les faits, entre le moment de l’agression et le dépôt d’une plainte, il peut facilement s’écouler plus de 4 heures voire plus de deux jours simplement parce que la démarche n’est pas anodine à effectuer pour la victime. Par contre, un traitement immédiat et anonyme auprès des services médicaux concernés est beaucoup moins difficile à entreprendre. Encore faut-il savoir que ce traitement existe…

  • Je ne connaissais pas ce traitement post exposition et je ne suis pas la seule semble-t-il…
    Il parait nécessaire que l’information existe au moins pour les cas de viols.
    Pour le reste, je suis sceptique quant à l’utilité d’une campagne largement diffusée et je ne crois pas vraiment à l’histoire des fonctionnaires qui font de la rétention d’informations selon Actup.
    Il y a un grand déni des risques liés à la sexualité malgré les campagnes d’informations.
    Il y a plus de 200000 avortements chaque année en France, cela veut dire combien de rapports non protégés chez les hétérosexuels ? vingt, trente fois plus, et chez les homosexuels ?
    La lourdeur du traitement post exposition implique un risque avéré et une conscience de ce risque, ce qui n’est pas le profil des jeunes ou moins jeunes défoncés à l’alcool ou à la drogue.
    ( Le cas relevé dans Rue89 est un cas de viol )
    Savez-vous combien de personnes bénéficient de ce traitement chaque année ?

  • Tu abordes un sujet délicat à de multiples titres. D’abord, tu traites du SIDA, sujet sensible par excellence. Ensuite, tu touches la question terriblement épineuse de l’information du public sur des sujets effroyablement complexes.

    Je ne suis pas un expert du SIDA, mais j’ai eu l’occasion de parler avec des chercheurs qui travaillent sur le sujet et qui m’ont convaincu que rien n’était simple en la matière. J’ai notamment appris qu’une grande partie des séropositifs ne développeront jamais la maladie sans qu’on ne sache pourquoi.

    Les tri-thérapies sont extrêmement onéreuses (on peut dire que ce n’est pas un facteur, mais on peut aussi essayer de rester dans la réalité) et surtout entraînent, comme tu le dis, des effets secondaires très lourds, susceptibles de déteriorer la santé des patients sur le long terme. Une façon de voir les choses est de les considérer comme un poison violent qui peut avoir un effet bénéfique dans le cas d’une contamination par le virus du SIDA. Aujourd’hui des praticiens doivent prendre des décisions du type : « dois je administrer une tri-thérapie à ce patient séropositif depuis 5 ans, qui n’a pas développé la maladie, sachant que s’il fait partie de ceux qui ne la développeront jamais, ce traitement aura uniquement un effet strictement négatif? »

    Je ne veux pas prendre la défense de ceux qui ont pris la décision de ne pas diffuser l’information sur le TPE parce que je ne connais pas assez le sujet. Mais peut être leur raisonnement a-t-il intégré ces contraintes et la difficulté de faire passer un message subtil au grand public. Car si on diffuse un message qui sera inévitablement compris comme l’existence d’un traitement du lendemain anti-SIDA, on va voir se précipiter dans les centres de soin quiconque a baisé sans capote ou en a crevé une.

    Quelle devra être la décision des praticiens? On ne sait pas si le patient est séropositif. On ne sait pas si la personne avec qui il/elle a couché l’est. Même si le patient est séropositif, il peut faire partie de ceux qui ne développeront pas la maladie. On n’a que 48 heures (et moins si le patient a tardé à se présenter) pour réunir le maximum d’info et prendre une décision. Sachant que chaque heure qui passe (et qui est passée) réduit la probabilité d’efficacité du traitement.

    Franchement, je ne voudrais pas être dans la peau du médecin qui voit débarquer au milieu de la nuit une gamine de 16 ans en larmes qui le supplie de bien vouloir l’empoisonner pour la prémunir contre un risque dont on n’est même pas sur qu’il soit avéré.

  • Il n’a pas droit à la majuscule sur son pseudo, eponymus ? Ça attire le regard, ces choses-là (oui, je sais, il ne m’en faut pas beaucoup)…

    [De Koz : c’est qu’il s’était enregistré sans majuscule, le bougre. J’ai modifié]

  • je connaissais la procédure, mais ne me rendais pas compte qu’elle était si inconnue … toutefois les raisons avancées telles que l’utilisation comme moyen de prévention sont sûrement à prendre en considération, parce que ce n’est qu’après la prise des médicaments que l’on se rend vraiment compte de ce qu’est le traitement. C’est aussi pour cela que, dans l’esprit des jeunes adolescents d’aujourd’hui le SIDA est une maladie comme une autre, qui se soigne … Pourtant, les effets du traitement sont connus, on en parle abondamment, mais cela ne semble pas faire réfléchir.
    je me permets de relayer l’article sur mon blog par un lien, il est très intéressant et utile. Merci à tous

  • [quote comment= »55675″]Tu abordes un sujet délicat à de multiples titres. D’abord, tu traites du SIDA, sujet sensible par excellence. Ensuite, tu touches la question terriblement épineuse de l’information du public sur des sujets effroyablement complexes.[/quote]

    Tout à fait d’accord, mais je pense que les études ayant motivé la circulaire (et la circulaire elle-même) que je cite répondent en grande partie à tes interrogations. Dans un TPE la tri-thérapie (dont la définition de poison n’est pas si loin du compte en effet) n’est administrée que pendant un mois – et non presque à vie pour un séropositif. Une personne en bonne santé est à priori susceptible de supporter le traitement et en plus, il n’est pas administré sur un coup de tête mais après un examen et une étude des risques décrits eux aussi dans la circulaire. Enfin, le protocole de soin est extrêmement rigoureux : bilan sanguin régulier, examen du foie, tests de diagnostic précoce d’infection, visites régulières pour détecter la manifestation d’effets secondaires sérieux, etc.

    Aussi, le coût du traitement est surtout, d’autant plus cher qu’il est administré dans la durée. Or, là aussi, le bénéfice de la prévention, peut être estimé également en termes économiques.

    J’ai pu me renseigner et les urgentistes sont apparemment super bien formés sur le sujet. L’accueil y est rapide, très bien fait, par des spécialistes du VIH qui ne connaissent que trop bien la problématique du SIDA, etc.

    Quand Act Up soutient qu’il faudrait informer les jeunes, leurs parents et les moins jeunes, ils ajoutent que ça ne pourra se faire qu’en accompagnant cette campagne d’un complément informant les gens sur la réalité thérapeutique de la maladie. Autrement dit 1. le TPE n’est pas une partie de plaisir 2. le SIDA est toujours mortel. 3. vivre non pas juste un mois mais des années sous tri-thérapie est un petit enfer. Une fois n’est pas coutume, je serais plutot d’accord avec eux. Si c’est bien fait, cela donnerait aussi l’occasion d’administrer une piqure de rappel (si j’ose dire) salutaire à nombre de personnes concernées par la remarque de Manue plus haut.

    Sans vouloir jouer le gros méchant, dans le cas d’une connerie, il ne serait peut être pas tout à fait stupide de prélever une partie du coût du traitement sur l’argent de poche de la personne concernée – mais je sais, ça se fait pas.

    Pour la fille de 16 ans ou ses parents, il faut juste se mettre à leur place et se demander quoi choisir – mais encore faut il être au courant de la possibilité de ce choix. Une chose est sure, si son comportement était à risque, elle ne le fera pas deux fois.

  • J’avais deja entendu parler de ce traitement par une amie victime d’un viol. Et je ne l’avais pas cru.. pensant qu’on lui avait raconté cela pour la rassurer..

    Mais effectivement, c’est un silence total à ce sujet.

    Pourtant si ce traitement est bien l’essoreuse que l’on décrit, ça devrait au contraire faire passer aux candidats l’envie de recommencer.

  • Pour évaluer l’efficacité du traitement, il faudrait ne donner qu’un placebo à certaines personnes, ce qu’elles accepteraient difficilement… En plus, la probabilité de transmission du virus étant faible (voir les chiffres dans la circulaire), on n’obtiendrait peut-être pas « assez » d’infections avérées pour disposer de chiffres pertinents.

    http://www.orspaca.org/4-publications/detail-2159-awareness_of_hiv_postexposure_prophylaxis_among_french_hiv_infected_outpatients__the_need_for_better_targeting.html :
    « Connaissance du traitement prophylactique après exposition non professionnelle au VIH parmi les personnes séropositives en France : la nécessité de mieux cibler »

  • L’article sur rue89 est titré: « Violé à Dubai, Alexandre, 15 ans, ira au procès de ses agresseurs ». La présomption d’innocence n’existe pas dans les Emirats ?

  • Arf…

    Je suis un professionnel de santé, comme on dit.
    Et je connaissais l’existence de ce TPE…
    Quand on risque un AES (Accident d’Exposition au Sang) tous les jours (ou presque), on sait comment gérer ce genre d’accident et les conduites à tenir…

    En tant que tel, je n’ai pas vraiment aimé le ton du début de l’article : « ils ne nous disent rien ; on peut éviter de chopper le SIDA ; on ne sait rien : c’est voulu de la part de l’Etat… » Je caricature certes, mais ces messages y étaient…

    Heureusement, le reste de l’article m’a quelque peu rassuré (ainsi que certains des commentaires) quant au sérieux de la démarche et de son auteur…
    N’empêche…
    Vous dites qu’il faut communiquer cette information à la population, en l’avertissant des risques encourus (protection imparfaite, traitement lourd à prendre au quotidien, risques d’effets indésirables graves (quel euphémisme !), nécessité d’un suivi régulier, etc etc) mais je pense que vous passez à côté d’un point essentiel, critique, même…
    Primo, les gens (en général) ne saisissent pas la nuance. La seule chose qu’ils (en majorité) vont retenir est la suivante : « même si on fait des c*****, un traitement peut empêcher d’attraper le SIDA. »
    Point.
    Je vous laisse imaginer ensuite l’attitude des gens qui auront compris cela vis à vis des « pratiques à risques » et l’explosion des cas d’infections par SIDA qui s’en suivra fatalement…

    Si vous pensez que j’exagère en prenant les gens pour des imbéciles, il faut que vous sachiez que depuis que les médias parlent de « traitement du SIDA », les cas d’infections du SIDA ont repris de plus belle chez les hétérosexuels… Parce que, pour la personne lambda, qui dit traitement dit guérison.
    Et même si on insiste en disant que l’on ne guérit pas du SIDA, ils n’intègrent pas cette information…

    C’est pourquoi, à mon avis, et en attendant une hypothétique vaccination, il vaut mieux communiquer (au grand public) sur la SEULE ET VERITABLE prévention qui est le préservatif.

  • Pour faire connaître le TPE, il existe des cartes postales: « En cas d’exposition possible au VIH, vous avez 48 heures pour tenter de vous en sortir. Format carte postale. Décrit les modalités de réalisation du TPE. »: http://www.inpes.sante.fr/guide_comede/pdf/6-Annexes.pdf

    « C’est pourquoi, à mon avis, et en attendant une hypothétique vaccination, il vaut mieux communiquer (au grand public) sur la SEULE ET VERITABLE prévention qui est le préservatif. »

    Si le préservatif se déchire, il n’est pas utile d’envisager une autre forme de prévention ?

    « Par contre, un traitement immédiat et anonyme auprès des services médicaux concernés est beaucoup moins difficile à entreprendre »

    C’est le test qui peut être anonyme, pas le traitement. D’ailleurs, en cas de test positif, on sera probablement sous traitement tôt ou tard (je ne sais pas si les examens destinés à déterminer quand il faut commencer le traitement chez un séropositif peuvent être anonymes), donc l’anonymat ne dure pas longtemps.

  • Je connaissais l’existance de ce TPE lors d’AES.
    Il est vrai que je ne me suis pas posé la question sur ce traitement dans la « vie courante ».

    Maintenant, je suis un peu perplexe.
    En effet, on constate ( études diverses, dont je n’ai pas vérifié la méthodologie ) une diminution du réflexe de prévention, tant dans la population homosexuelle, que celle des toxicomanes et des hétérosexuels.

    Pour quelles raisons ?
    Alors, si on met dans la tête qu’un traitement préventif existe et peut empêcher d’attraper le SIDA , je vous laisse imaginer les conséquences !
    Faudra t il légiférer pour que, comme pour la pilule du lendemain, les infirmières scolaires, le planning familial, les pharmaciens, délivrent illico presto et sans ordonnance un tel traitement ( gratuitement qui plus est ) à toute personne ayant eu un rapport non protégé dans les quelques heures qui précèdent ?
    Quid des effets secondaires lourds? Quid des traitements préventifs à répétition ? Quid des risques du traitement ?
    Je crois que nombre de gens ne se rendent pas compte de la lourdeur d’un tel traitement!

    Bien que comprenant totalement l’intérêt du TPE , comme tout personnel médical confronté aux AES, étant donné le pronostic de la maladie – non il n’y a pas de traitement curatif du SIDA à ce jour -, je ne suis pas certaine qu’il faille vulgariser le TPE, tout du moins dans les médias.
    Il est absolument necessaire qu’il soit acccompagné d’un suivi médical strict. Il est absolument necesssaire de faire comprendre que la balance bénéfices/risques fait qu’il est inconcevable d’en banaliser l’utilisation.

    Et c’est ce qui m’inquiète le plus en lisant ce billet ; la banalisation .
    Le TPE n’est pas un simple comprimé de paracétamol pris en cas de douleur légère !

    Dans l’état actuel des connaissances, il faut plutôt insister et insister encore sur la prévention et n’utiliser ce traitement que dans les cas avérés de risques, c’est à dire faire comprendre que ce traitement devrait être donné seulement en dernière intention. ( notamment en cas de viols, de déchirure de capote….)

    Pourquoi ne pas proposer une visite médicale – allez, gratuite, ne lésinons pas – dès qu’on suppose un risque ?

    Je me demande si certains ici se rendent véritablement compte de la déresponsabilisation d’un grand nombre de nos concitoyens sur nombre de sujets, dont celui ci !

    Il ne faut pas oublier que les maladies sexuellement transmissibles augmentent. On se focalise sur le SIDA parce qu’il est incurable, mais les autres MST ne sont pas géniales non plus .
    Genre papillomavirus et autres joyeusetés, vous voyez ? C’est vrai on a trouvé un vaccin pour le papillomavirus, mais il ne supprime pas la nécessité d’un frottis. On va voir à l’usage si les femmes continuent de faire faire cet examen ou vont se déresponsabiliser là encore

    C’est curieux ce fantasme humain de se croire immortel tout en ayant aussi peur de la mort !
    ( relire Freud pour ceux qui en ont envie …)

  • Je voudrais poser une question à tous les commentateurs, et même lecteurs , qui par leur métier, ou leurs connaissances en général peuvent parler en connaissance de cause du comportement général français face au sida.
    On entend très souvent dire que la population est de moins en moins prudente parce qu’elle s’imagine que les traitements existants leur fait croire qu’on peut désormais en guérir.
    Avez-vous des témoignages de cette dérive ?
    Entendez-vous une majorité de personnes infectées par le virus vous dire rétrospectivement, ne serait-ce qu’au tout début de leur prise en charge : ben, moi je croyais qu’on pouvait très bien vivre avec le sida maintenant grâce aux médocs, alors, je ne voyais plus l’intérêt de me protéger ?

  • [quote comment= »56531″] Alors, si on met dans la tête qu’un traitement préventif existe et peut empêcher d’attraper le SIDA , je vous laisse imaginer les conséquences !
    Faudra t il légiférer pour que, comme pour la pilule du lendemain, les infirmières scolaires, le planning familial, les pharmaciens, délivrent illico presto et sans ordonnance un tel traitement ( gratuitement qui plus est ) à toute personne ayant eu un rapport non protégé dans les quelques heures qui précèdent ?[/quote]

    Je comprends votre inquiétude Tara, et sur le fond elle est loin d’être négligeable, mais soyons sérieux juste quelques minutes et surtout lisez les documents cités en lien, en particulier la circulaire du Ministère de la Santé.

    C’est au contraire, très encadré, une évaluation précise des risques est effectuée, examens, prises de sang, et suivis thérapeutiques au cours d’examens ultérieurs extrêmement serrés. A tel point, que les médicaments sont délivrés pour une durée correspondante à la période entre deux examens. Relisez également les tableaux utilisés dans l’évaluation des risques. Et donc nul part, il n’est question d’en banaliser l’utilisation.

    Mais entre ne pas banaliser et ne pas informer, il y a une marge. Il faut aussi faire confiance aux professionnels de santé. Même Act Up qui n’ont pas pour habitude de prendre des gants, souligne qu’une telle campagne ne pourrait se faire qu’avec une grande explication sur la réalité de la maladie aujourd’hui – la morbidité des traitements, la mortalité de la maladie y compris. Et ils repprochent d’ailleurs aux pouvoirs publiques de ne pas s’engager dans une telle campagne de toutes les façons sur ces deux derniers points.

    La déresponsabilisation de certains concitoyens est même au coeur de cet article. Et en particulier, les attitudes irresponsables de la part d’ados, d’où le titre de ce billet. Pour tout dire, j’ai eu à connaître deux cas. Un plutôt proche et un autre plus éloigné ces derniers temps. Et je ne vous cache pas que c’est ce qui a motivé cette enquête et mon billet. Il se trouve que dans un cas il y a eu TPE avec une assez bonne tolérance au traitement et dans un autre, pas de TPE et une séropositivité. Dans les deux cas, 15/16 ans. Le premier cas n’était pas assez proche pour que j’ai eu à décider sur le TPE ou non, le deuxième je l’ai appris recemment et trop tard. Toujours est-il que je me suis juré de publier un article sur le sujet. La question de « la vie courante » est essentielle. Quand c’est un proche, sans même parler de son propre enfant, on raisonne de façon plus pragmatique, irresponsabilité du sujet ou pas.

  • Je suis un peu stupéfaite de ce que je lis pour diverses raisons.

    La première est que, contrairement à ce que tu affirmes, cette information est connue depuis très longtemps et oui, elle a fait la une des média en son temps. Ca fait des années et des années que je connais l’info et ce bien avant que je me retrouve un jour aux urgences pour cause de capote enfilée à l’envers par un amant désastreux qui n’a pas jugé utile de me prévenir immédiatement (eh oui, des mecs de trente ans complètement crétins et ne sachant pas se servir d’une capote, ça existe ! Les filles, prenez les choses en main et vérifiez TOUJOURS que les dites capotes sont bien mises ou mieux : faites le vous-même)

    La 2e est l’ambiguité de ce que tu écris. Je me limiterai à la comparaison des deux phrases en gras : la première sous entend que la non contamination est assurée par le dit traitement, ce que contredit à la fois ta 2e phrase en gras et les faits. La tri thérapie préventive ne garantit aucunement l’absence de contamination, elle en diminue apparemment les risques.

    La 3e chose qui m’embête (c’est un peu lié à la 2e) est le manque de précision de ce que tu écris… tu mélanges « risque de contamination » et « contamination ». Par définition, lors d’un rapport à risque, on ne peut pas savoir si on est contaminé ou pas.

    Il aurait été intéressant que tu te penches un peu sur les statistiques (en plus de survoler les effets secondaires) pour comprendre pourquoi les traitements préventifs par tri-thérapie sont très rarement prescrits. Certains médecins sont d’ailleurs complètement contre. Après avoir été longuement questionnée et informée lors de mon passage aux urgences, j’ai fait le choix de ne pas en suivre. Mon choix aurait peut-être été différent si j’avais décelé un risque du côté de mon partenaire « fautif » et il aurait sans aucun doute été différent si le dit partenaire avait été malade.

    Comme tu l’indiques toi même, les traitements préventifs ne sont pas du tout une solution et ce pour toutes les raisons que tu évoques. Les seules choses dont il faut se souvenir actuellement :
    – le Sida tue
    – capotes obligatoires (on ne tombe heureusement pas tous les jours sur un abruti incapable d’enfiler correctement un préservatif… mais c’est tout de même plus fréquent qu’on ne le croit… quand je pense aux nombres d’hommes qui écartent les capotes au lieu de les dérouler !!! Attention les filles, danger !!!).

    Point final.

  • [quote comment= »56711″]Après avoir été longuement questionnée et informée lors de mon passage aux urgences, j’ai fait le choix de ne pas en suivre. Mon choix aurait peut-être été différent si j’avais décelé un risque du côté de mon partenaire « fautif » et il aurait sans aucun doute été différent si le dit partenaire avait été malade.[/quote]

    Entre les commentaires, les réponses à ses commentaires, les références indiquées en liens et enfin, humblement, le billet lui même, je pense qu’il est possible de se faire une opinion des faits assez exacte. Je ne vais pas tout réécrire à chaque fois.

    Reste que votre témoignage est tout à fait intéressant et c’est tout l’intérêt d’avoir posté ce billet sur un site comme celui de Koz. La qualité des commentaires enrichissent le sujet de départ. Je cite votre phrase ci-dessus parce qu’elle résume bien ce qui a été mis en place par la circulaire dont je parle. Le système fonctionne donc. Il vous a permis de faire un choix adapté aux circonstances et c’est exactement la façon dont les services d’urgence ont été formés dans le cadre de l’application du TPE. Ils ne sont pas distribués comme des pillules du lendemain. Ils peuvent bien sur échouer. Ils peuvent aussi marcher. Et les traitements sont administrés justement sur la base d’une évaluation de ces facteurs risques/réussites/bénéfice/inconvénients.

    Reste un point… vous avez eu la possibilité de faire un choix parce que vous connaissiez l’existence du traitement.

  • Lu ce jour :

    « Vers l’utilisation « hors les murs » des tests rapides de dépistage du VIH
    Le Quotidien du Médecin – 19 novembre 2007

    Alors qu’en France, 40 000 personnes ignoreraient leur séropositivité, Le Quotidien du Médecin annonce sur sa Une que des associations de patients « réunies lors d’une journée de réflexion organisée par Sidaction » demandent aux autorités sanitaires « de revoir la stratégie de dépistage et d’autoriser l’utilisation « hors les murs » (des tests rapides), du moins à titre dérogatoire, dans des programmes pilotes ». Les tests rapides, donnant un résultat en 15 à 20 minutes à partir d’une goutte de sang prélevée au bout du doigt sont actuellement utilisés dans les laboratoires d’analyse en plus de la technique Elisa, explique le quotidien. Afin de répondre aux associations Roselyne Bachelot « devrait annoncer des mesures dans les prochains jours ». »

    40000 personnes ignoreraient leur séropositivité.

    Beaucoup à dire et à réfléchir

  • [quote comment= »56742″]Reste un point… vous avez eu la possibilité de faire un choix parce que vous connaissiez l’existence du traitement.[/quote]

    Certes, le point de départ de mon commentaire était de dire que ce genre de traitement était connu contrairement à ce que dit Koz (bref, on n’est pas d’accord sur ce point mais de toute façon, rappeler l’existence de ce traitement ne fait jamais de mal).
    Le hasard a voulu que quelques heures après que j’ai lu ce billet et posté mon comm., un épisode des experts (à N.Y. je crois), qui l’évoquait… un petit signe de plus qu’il n’est heureusement pas si confidentiel que ça.

  • Un complément d’information : il est possible de bénéficier d’un TPE, dans pratiquement les mêmes conditions qu’en France, dans d’autres pays européen. L’Espagne, par exemple, pratique la même procédure (jusqu’à 72h, cf. ci-après), couverte à 100% par la Sécurité Sociale (ne pas oublier de demander une carte ou une attestation de couverture européenne à son centre de sécu AVANT de partir en voyage en Europe).

    Autre complément d’info : un service d’urgence vous acceptera jusqu’à 72h après la prise de risque. Toute la littérature française indique 48h, et on peut le comprendre compte-tenu du (faible) recul qu’on a sur l’efficacité du traitement et la difficulté de communiquer sur une procédure d’urgence. Il est très important de rappeler que plus le TPE est démarré tôt, plus le risque de contamination est diminué. Les 4h signalés dans le billet correspondent au temps qu’il faut au virus pour fusionner avec une cellule, c’est le délai idéal pour l’éradiquer avant qu’il n’ait une chance de se multiplier. En pratique, ce délai n’est pas évident à tenir (p.ex. il faut une pharmacie de garde ouverte pour délivrer les médicaments la nuit, ce qui n’est pas le cas pour tous les hôpitaux).

  • [quote comment= »55716″]Sans vouloir jouer le gros méchant, dans le cas d’une connerie, il ne serait peut être pas tout à fait stupide de prélever une partie du coût du traitement sur l’argent de poche de la personne concernée – mais je sais, ça se fait pas.[/quote]

    Ça ne se fait pas parce que, précisément, l’idée est parfaitement stupide dans le cadre de la protection de la santé publique. Qui es-tu pour juger la « connerie » des gens en matière de santé ? Accepterais-tu, toi, d’être jugé par un médecin sur un critère aussi vague, qui plus est du ressort de la morale et pas de la santé ? Essaye une seconde de pousser ce « raisonnement » au bout de sa logique et de le généraliser. Vous fumez ? Parfait, on ne vous rembourse plus vos dépenses de santé, surtout en cas de cancer, zaviez qu’à être moins con ! Ou, hélas je n’invente rien, ça donnerait des pharmaciens qui refuseraient de vendre des capotes ou des seringues, parce que les gens n’ont qu’à suivre les bons préceptes moraux au lieu d’être « cons ». Bonjour l’arbitraire, adieu la prévention (parce qu’éviter à quelqu’un une contamination, même après une prise de risque, ça reste de la prévention, et c’est bénéfique aussi pour la collectivité).

    L’erreur est humaine. Mais dans ce cas précis tu oublies une donnée encore plus humaine quand il s’agit de sexe : la chair est faible. J’aurais aimé ne pas lire ça sur un billet par ailleurs bien écrit et utile.

  • [quote comment= »63707″] Ça ne se fait pas parce que, précisément, l’idée est parfaitement stupide dans le cadre de la protection de la santé publique. Qui es-tu pour juger la « connerie » des gens en matière de santé ?[/quote]

    Doucement. C’était une boutade dont l’application serait bien évidement impossible et effectivement totalement arbitraire en matière de santé publique. Je pensais plutôt à un gamin qui admet lui même qu’il s’agit d’une « connerie » et même en particulier à un cas précis où le gamin l’avait proposé de lui-même en réalisant le coût du traitement.

  • [quote comment= »63727″]Doucement. C’était une boutade […]. Je pensais plutôt à un gamin qui admet lui même qu’il s’agit d’une « connerie » et même en particulier à un cas précis où le gamin l’avait proposé de lui-même en réalisant le coût du traitement.[/quote]

    Ta boutade n’a rien de drôle, et un mois de traitement et les effets secondaires associés sont largement suffisants pour enseigner la leçon à ton gamin.

    Quant à croire que des gens mettraient leur vie en danger et iraient passer quelques heures dans un service d’urgence se faire piquer trois fois, tout ça pour obliger la sécu à dépenser 1000 euros, c’est du délire.

    « L’erreur est humaine » et tu es humain, hein.

  • [quote comment= »64042″] Ta boutade n’a rien de drôle, et un mois de traitement et les effets secondaires associés sont largement suffisants pour enseigner la leçon à ton gamin.

    Quant à croire que des gens mettraient leur vie en danger et iraient passer quelques heures dans un service d’urgence se faire piquer trois fois, tout ça pour obliger la sécu à dépenser 1000 euros, c’est du délire.

    « L’erreur est humaine » et tu es humain, hein.[/quote]

    Je ne crois pas que nous nous connaissons intimement… D’une part, il ne s’agit pas de mon gamin… D’autre part, je n’ai pas écrit cet article pour recevoir des conseils péremptoires en matière d’éducation des enfants. Et je pense que vous êtes un peu loin pour juger de la prise de responsabilité d’une personne précise face à des circonstances précises. Je ne vois pas de quel délire vous parlez, ce n’est pas absolument pas le sujet de cet article et je dirais même la démarche est même directement inverse. Relisez bien, relisez les commentaires et je pense qu’il serait aussi bien d’en rester là. D’avance merci.

  • Ben, oui, padawan, il me semble que, précisément, Eponymus, dans son billet, explique que l’argument selon lequel les TPE pourraient être utilisés par convenance ne tient pas. Ce ne serait tout de même pas inutile de tenir compte du billet, surtout lorsque l’on veut se montrer aussi catégorique. Ton agressivité me paraît plutôt déplacée.

  • Désolé, le terme boutade m’a énervé et j’avais compris la réponse d’Eponymus de travers, en particulier ceci : « le gamin l’avait proposé de lui-même en réalisant le coût du traitement » (j’ai lu « provoqué » -> le TPE). J’avoue que ça m’avait choqué compte-tenu de la qualité de l’article, que j’avais déjà mentionnée.

    Maintenant, Eponymus, sache que je connais très bien le sujet, même si je ne te connais pas personnellement (s’il fallait connaître les gens pour publier des commentaires, autant fermer nos blogs et tous aller s’enfermer entre amis sur Facebook ;-).

    Voilà qui t’expliquera j’espère mon agressivité épidermique, mon cher Koz. Errare humanum est, et je suis un homme, mes excuses à Eponymus.

  • [quote comment= »64074″]Maintenant, Eponymus, sache que je connais très bien le sujet, même si je ne te connais pas personnellement (s’il fallait connaître les gens pour publier des commentaires, autant fermer nos blogs et tous aller s’enfermer entre amis sur Facebook ;-).[/quote]

    Comme tu parlais de « mon » gamin, je te posais cette question… pour le reste je n’en doute pas surtout qu’au fond nous semblons être du même avis. Tes excuses (même si je n’en demandais pas tant 😉 ) sont acceptées bien évidement.

  • Les filles, prenez les choses en main et vérifiez TOUJOURS que les dites capotes sont bien mises ou mieux : faites le vous-même)

    Je plussoie sur ce point. Les hommes vous remercieront!

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