Schneidermann n'en finit plus de déraper

Après la chronique dans laquelle Daniel Schneidermann reconnaissait en somme accuser sans preuve et s’en moquer, son dernier article suscite la réaction de Dominique Quinio, rédactrice en chef de la Croix, contre une « incroyable, inacceptable, conclusion« .

Le seul fait, au demeurant, que Dominique Quinio prenne la plume pour protester contre les idées développées par un confrère est en soi déjà notable. Je lis probablement le blog de la rédaction de La Croix depuis qu’il existe et jamais un confrère n’y a été nommément désigné. Ni la critique d’un confrère ni la polémique ne sont le style de La Croix, bien représentée par sa rédactice en chef.

Daniel Schneidermann et ses défenseurs protesteront vigoureusement de leurs convictions démocratiques jamais démenties. Il est vrai qu’on ne l’a jamais vu l’arme à la main. La plume, toutefois, peut être ravageuse.

Or, l’article qu’il produit, et que Libération a accepté de publier, est au minimum dramatiquement ambigu sur le cas Jean-Marc Rouillan, d’une telle ambiguïté d’ailleurs que la décision de ne pas l’écrire ou ne pas le publier aurait dû s’imposer avec clarté.

Comme à son habitude, Daniel Schneidermann prend la posture du critique lucide. Selon lui, en effet, « dans le tumulte de la crise financière, l’épisode n’a eu droit qu’à de courts articles« . Je ne les ai certes pas tous lus et peut-être étaient -ils effectivement courts mais le fait est que Google Actualités renvoie 410 résultats pour « Rouillan ». Ceci étant précisé, Schneidermann poursuit : « pourtant, nous voici comme obligés de nous élever au-dessus des petits calculs, des petites dérisions habituelles, pour regarder en face, au-dessus de la couche de nuages, le soleil noir de ce geste« . Eh bien non, Daniel, il ne semble pas que l’insuffisance de vos confrères ait rendu obligatoire l’article que vous avez commis.

Mais venons-en aux passages concernés, dans lesquels Schneidermann cultive l’ambiguïté, et où transparaît une certaine fascination pour Rouillan, qui ne passe pourtant pas pour un théoricien de génie.

« La prison n’a pas détruit le militant, tel qu’il se révèle à l’Express. Tout est intact, colère, vision du monde et cet étrange mélange d’extra-lucidité et de mystère autiste. C’est une butte témoin, un mégalithe. »

Si Rouillan reçoit Libération en prison, et pour autant qu’il consente à lire ce quotidien bourgeois, il appréciera l’hommage rendu à sa constance. Quand bien même cette constance produit précisément l’absence de regrets pour un double assassinat.

Mentionnons encore ce passage, qui lui donnera l’occasion de fustiger sa bête noire, son obsession, Calude Askolovitch :

« «Françoise Besse a des comptes à régler avec Action directe», réplique Besancenot. Oui, «comptes à régler» ! Simple maladresse de Besancenot ? Stupidité ? Ignominie ? Peu importe. On ne cherchera pas à savoir. Le facteur a mordu la ligne jaune. Son compte, à lui, est bon. »

Qu’il s’agisse d’une maladresse, d’une ignominie ou de stupidité, le moins que l’on puisse dire est que le propos de Besancenot est malvenu, et que le fait d’être en mesure de produire une telle déclaration est suffisamment éclairant.

Il poursuit :

« Pourquoi Rouillan a-t-il parlé à cet hebdomadaire bourgeois, dans lequel sa grande interview choc succède à celle de Carla Bruni ? Il ne répondra plus, répondons à sa place : parce qu’il se préfère en prison, conscience intacte, que muselé hors les murs. Le choix est respectable. »

On y est : l’hommage rendu à l’extra-lucidité de Rouillan, ce mégalithe, se double donc du respect de Schneidermann.  On aurait préféré qu’il s’abstienne d’affirmer ce respect. Cela nous aurait permis de penser qu’en qualifiant Jean-Marc Rouillan de « conscience intacte » – lui qui a commis ou organisé des assassinats, et ne le regrette pas – Schneidermann ne faisait que se mettre à la place de Rouillan. C’était avant que Schneidermann ne couvre ce choix de son onction.

*

Mais voilà la conclusion de Schneidermann.

« Comment empêcher les deux images, les deux époques, de s’entrechoquer dans les têtes, y provoquant d’épouvantables carambolages ? Et par exemple celui-ci, que l’on frémit d’avouer : et si, en pleine crise des subprimes, en pleine vague d’expulsions de misérables emprunteurs, quelque Rouillan américain avait descendu, en bas de son immeuble de Manhattan, le patron de la Lehman Brothers, qu’en aurions-nous pensé, au fond de nous-mêmes ?« 

Il y a à tout le moins deux bonnes raisons de réfuter cette conclusion.

La première, évidente, est la justification du meurtre, même timide, même précautionneuse, même ambigüe. Même hypocrite : car si Schneidermann avait conscience de procéder à un « épouvantable » rapprochement, qui le faisait « frémir » à raison, il aurait dû se retenir de l’écrire, de surcroît dans un quotidien national.

La seconde est l’indigence du raisonnement qui l’amène à une telle conclusion. Le moins que l’on puisse attendre d’un chroniqueur, surtout lorsqu’il se pique de déontologie et de critique des medias, serait de ne déboucher sur une justification à peine implicite de l’assassinat politique qu’au terme d’un raisonnement étayé.

Ce n’est pas le cas d’une conclusion abrupte qui ne se fonde que sur « des images [qui] s’entrechoqu[ent] ». Le fait de n’avoir que cela à avancer aurait précisément du inciter l’auteur à s’interroger sur la pertinence du propos. S’il n’y a pas un lien rationnel pour expliquer cet entrechoc, c’est que la comparaison n’a pas de sens. Et celle-ci n’en a pas. Quel est le lien entre la crise actuelle et la situation des années 80 ? Quel est le lien entre le patron de la Lehman Brothers, Georges Besse et René Audran ?

Et quelle est la pertinence de cette question : « qu’en aurions-nous pensé au fond de nous-mêmes ? ». Faut-il rappeler à Daniel Schneidermann que coexistent au fond de nous-mêmes le meilleur, comme le pire ? Ce pire qui peut aussi amener un journaliste à donner par avance une caution implicite à l’assassinat qui peut toujours intervenir…

Dominique Quinio titre fort bien son billet : « excès de crise« . Car si ces évènements économiques ont de quoi tourner la tête, s’ils provoquent la panique de certains, si l’on va vers un inconnu, c’est précisément dans ces moments historiques qu’il faut savoir faire preuve de lucidité, de sagesse, de mesure. Ne pas laisser n’importe quelles images s’entrechoquer. Et ne pas se tromper de combat.

43 commentaires

  • Il y en tout cas un lien entre Audran et Besse : ils ont tous les deux vendus des armes à l’Irak de Saddam Hussein au grand déplaisir d’un petit pays qui ne répugne pas au terrorisme et dont le Minsitre de l’Intérieur d’alors était officier d’honneur des services secrets. Coïncidence, comme le fait que Besse ait été abattu sur un intinéraire qu’il ne prenait jamais et le lendemain du retrait de sa protection policière…

  • Glaçant.

    Et puis le patron de Lehman (il n’a même pas pris la peine de chercher son nom) est trop loin, ou indisponible, ou difficile à identifier. Si, en pleine crise financière, quelque Rouillan Français descendait sur la dalle de la Défense quelque banquier anonyme, ou quelque quidam en costard qui a l’air riche, qu’en penserait Schneidermann au fond de lui-même?

    On retrouve chez lui le tryptique classique de la moralisation de la violence : certitude de son bon droit, sentiment de légitime défense, généralisation abusive. Selon les cas, cela mène aux ratonnades, à la Terreur, au goulag ou à Dachau.

    Les heures les plus noires de notre histoire frappent à la porte. Il n’est PAS paradoxal qu’elles soient amenées par ceux qui se sont le plus convaincus qu’ils sont des good guys.

  • Non, effectivement. Et si le propos est peut-être un peu trop anticipateur, s’il est peut-être excessif, je ne peux pas m’empêcher de penser que, dans les moments historiques, ces moments où tout n’est pas bien banalisé, dans lesquels il faut rester ferme sur certaines convictions – et notamment sur les convictions démocratiques – certains flanchent, et se trompent de « camp ».

    On espèrera que, à l’instar de la déclaration de Besancenot que reprend Schneidermann, il s’agit de sa part d’une simple maladresse, ou de stupidité, plus que d’ignominie et que son exemple ne soit pas suivi par d’autres journalistes.

  • Pour ma part, je comprends tout à fait que Schneidermann prenne le risque de se démarquer de cette espèce de journalisme-taliban.

    Que voit-on en effet ? Beau travail d’équipe (ou plutôt de chasse en meute) entre Christophe Barbier et Claude Askolovitch et consorts, grosses ficelles et emballement. D’abord on piège (ce con de) Rouillan, qui n’est pas la cible mais le prétexte : ensuite on transfère l’infâmie sur Besancenot, puis on résume le NPA à Rouillan ce qui est absurde[1], puis de proche en proche on somme ceux qui sont à gauche du PS de condamner sur le champ et de se démarquer, puis le PS de condamner et se démarquer, puis Schneidermann de condamner et de se démarquer, puis tous ceux qui estiment Schneidermann de condamner et de se démarquer, … jusqu’où peut-on aller comme ça ? Bayrou, peut-être. C’est vrai qu’il a une bonne tête de complice des meurtres de Rouillan ce Bayrou.

    Et bien non, il y a un moment où il faut refuser d’entrer dans le jeu de ces tristes sires.

    [1] quel que soit par ailleurs le peu d’estime que j’accorde au NPA, parti archaïque et purement tribunicien.

  • Jm, je crains que tu ne t’aveugles volontairement, ou que tu n’aies lu que la moitié de la chronique. On peut écrire ce que tu dis, sans cautionner (ou à tout le moins, en étant indulgent, en donner le sentiment) Rouillan, et finir sur une telle conclusion.

  • Aujourd’hui sur RTL :
    « JM Aphatie : Bon, il faudra vous présenter Olivier Besancenot ?

    A. Minc : Ah non ! Oh Olivier Besancenot, l’homme qui dit de madame Besse : « Madame Besse a un problème avec Action Directe », je trouve que les médias n’ont pas assez soulevé cette phrase qui est une honte absolue. »

    En temps de crise se révèlent ceux qui ont la maturité démocratique et ceux qui n’en ont que le mince vernis prêt à s’effacer pour faire place à la barbarie … Qu’un journaliste comme DS puisse ne serait-ce qu’esquisser la relativité d’une action de meurtre politique me surprend, me semble gravissime et totalement intolérable, quand cette même relativité ne me surprend absolument pas de la part d’un OB, choisi pour sa bouille bon enfant par les officines de l’extrême gauche mais programmé par ses maîtres à muer à la moindre faiblesse des démocrates.

  • Schneidermann s’excite en s’imaginant revivre les folles années de ses 20 ans : « Ah ça bougeait en ce temps-là, c’est pas comme maintenant, tous des vieux cons ! »

    Ca lui réveille des ardeurs, il se sent fringuant et il dit n’importe quoi. Il se rappelle tout de même qu’il doit un peu arrondir les angles (ou est-ce l’habitude qui parle ?) alors il rajoute des précautions, des flous artistiques…

    « Ah putain quand même, buter le PDG de la Lehman, ça aurait de la gueule. »

    Il s’échauffe, Papy Daniel, il dit des grossièretés pour augmenter son trip.

    La vieillesse est un naufrage…

    Pendant ce temps-là, sur un blog obscur, parait ce texte :

    “Comment empêcher les deux images, les deux époques, de s’entrechoquer dans les têtes, y provoquant d’épouvantables carambolages ? Et par exemple celui-ci, que l’on frémit d’avouer : et si, en pleine crise des médias, en pleine vague de dévalorisation de la presse, quelque Rouillan 2.0 avait descendu, en bas de son immeuble de Paris, le patron d’Arrêt sur Images, qu’en aurions-nous pensé, au fond de nous-mêmes ?“

  • Puisqu’il casse le morceau en termes clairs, le pire dans toute cette histoire, le plus ironique, ce qui fait qu’il s’agit d’un non sens absolu, c’est que le seul commentaire véritablement pertinent même s’il manque de détails, c’est celui d’Enzo en 1.

    Ceci n’enlève rien à la condamnation de Koz vis à vis des propos de Schneiderman ou de Besancenot qui est totalement justifiée. C’est juste que les deux personnages n’en sont que plus ridicules, sans parler de Rouillan lui-même.

  • Il y a une chose qui me choque probablement plus que tout autre dans ce texte de DS, c’est la notion de courage qu’il attribue à la constance de convictions de Rouillan.

    Je ne me prétends experte en rien, mais tout de même, il y a deux-trois bricoles qu’on finit par ressentir avec le vécu, et parmi elles, que l’une des plus effrayantes, des plus difficiles expériences d’une vie, c’est précisément de laisser entrer dans son esprit le doute quant à ses certitudes. A fortiori quand ces certitudes nous ont fait commettre des actes aussi extrêmes qu’irréversibles.

    Alors, il est fort probable que la prison, dans sa réalité, est si dure qu’elle développe l’entêtement par instinct de survie.
    Mais, avant de s’émerveiller du courage de Rouillan, il me semble que DS aurait pu se demander si un assassin politique n’avait pas beaucoup trop à perdre en équilibre, en force mentale à oser réfléchir sur la cruauté et la vacuité de ses actions.
    Alors qu’au contraire, cette constance lui a permis de rester en vie, de continuer à se respecter, et peut lui permettre, via l’engagement politique à sa sortie de taule (si il sort), de se justifier et de donner un vrai sens à son existence.

  • Il y a une chose qui me choque probablement plus que tout autre dans ce texte de DS, c’est la notion de courage qu’il attribue à la constance de convictions de Rouillan.

    Oui, courage, et puis une certaine beauté : le mec est un mégalithe, il est doublement intact (« tout est intact », « la conscience intacte »). Marrant comme choix de mot, ça, « intact ». Généralement, ce qui est intact, c’est ce qui n’est pas abîmé. On aurait pourtant pu penser que le fait de concevoir des regrets ne serait pas une façon de s’abîmer mais plutôt de s’amender, et de s’améliorer…

  • JMF,

    Un de vos collègues blogueurs a récemment retrouvé le « bijou » en lien ci-dessous. Il semblerait que les sympathies du « gentil facteur » sont partagées par ses suiveurs. Vous êtes bien gentil de parler de « journalistes-talibans » mais il serait temps que l’ i^dolatrie dont bénéficie Besancenot soit quelque peu tempérée.
    Désolé mais vos indignations déontologiques (?) me paraissent particulièrement malvenues et tristes (et je reste poli).

    http://comite-de-salut-public.blogspot.com/2008/06/bras-ouverts.html

  • « D’abord on piège (ce con de) Rouillan, qui n’est pas la cible mais le prétexte : ensuite on transfère l’infâmie sur Besancenot, puis on résume le NPA à Rouillan ce qui est absurde[1], puis de proche en proche on somme ceux qui sont à gauche du PS de condamner sur le champ et de se démarquer, puis le PS de condamner et se démarquer, puis Schneidermann de condamner et de se démarquer, puis tous ceux qui estiment Schneidermann de condamner et de se démarquer, … jusqu’où peut-on aller comme ça ? »

    Marrant de lire ça, mais quand Rascalovitch utilisait ces procédés contre le FN, tout le monde trouvait que c’était du grand journalisme… Per peri refetur comme disaient les anciens et prend ça dans ta face comme dit Chuck Norris…

  • à Erick :

    Vous allez avoir du mal à le croire, mais CSP et moi, on a beau être tous les deux à gauche d’Alain Lambert, on n’est pas copains pour autant. Si vous êtes malin, vous pouvez même retrouver avec google des commentaires sur koztoujours où il m’abreuve joyeusement d’injures.

  • «Françoise Besse a des comptes à régler avec Action directe», réplique Besancenot.

    Ca m’avait échappé. On pense à la blague de Desproges :

    On ne peut pas nier que les juifs ont eu une attitude franchement hostile à l’égard du 3e reich.

    Avec Desproges, c’était drôle…

  • Apparemment, Schneidermann n’est pas fier de sa chronique. Mais j’avoue que ses explications ne me convainquent pas. Sa chute est la plus condamnable, mais tout l’article est empreint d’une certaine complaisance, voire d’une complaisance certaine.

    Par ailleurs, quand je vois comme je me relis lorsque j’écris pauvre billet sur mon petit blog, je ne crois pas à la maladresse par écrit. J’ai du mal à croire aussi que le mec qui écrit : « pourtant, nous voici comme obligés de nous élever au-dessus des petits calculs, des petites dérisions habituelles, pour regarder en face, au-dessus de la couche de nuages, le soleil noir de ce geste« , ne relit pas ses phrases.

    Ecrivant sur un quotidien national, pas spécialement dans le feu de l’action, il me semble qu’il devrait assumer, et s’excuser. Mais peut-être lui non plus n’a-t-il pas de regrets ?

    Enfin, il prétend avoir condamné le propos de Besancenot, expliquant : « Pour moi, cette phrase est due soit à une maladresse, soit à une stupidité, soit à de l’ignominie, je l’ai écrit noir sur blanc. Et je remarque que ceux qui attaquent ma chronique avec des arrières-pensées se gardent bien de citer ce passage. Mais c’est habituel, et ça ne m’étonne pas« .

    C’est un peu prendre les lecteurs pour des cons. Il suffit de reprendre le passage pour comprendre que, s’il ne justifie pas le propos de Besancenot, l’objet de son développement n’est pas de le condamner, mais de condamner ceux qui auraient instrumentalisé cette déclaration :

    «Françoise Besse a des comptes à régler avec Action directe», réplique Besancenot. Oui, «comptes à régler» ! Simple maladresse de Besancenot ? Stupidité ? Ignominie ? Peu importe. On ne cherchera pas à savoir. Le facteur a mordu la ligne jaune. Son compte, à lui, est bon. Sur Europe 1, l’éditorialiste Askolovitch, avant même la sortie de l’hebdomadaire, peut s’émouvoir à grands cris et sommer Besancenot de virer Rouillan. Dans la journée, le parquet de Paris demande la réincarcération de l’ex-terroriste, qu’accorde le juge le lendemain. La République est sauvée. Ô vigilants médias ! Ô diligente Justice ! On approuverait sans réserves ce journalisme du croc-en-jambe si cette machine broyait aussi rapidement, aussi efficacement, les puissants, que le vermisseau Rouillan.

  • C’est avec ce type de raisonnement qu’on élimine « les autres »:
    ceux qui se signalent par leur différence, leurs origines, leur penchant politique….

    Oui, tuons les et après défilons pour réclamer l’abolition de la peine de mort.
    Oui, assassinons la différence car elle pointe sur nos insuffisances, nos faiblesses.
    Oui, érigeons nous en juge solitaire car nous sommes la minorité qui éclaire la démocratie.
    Oui, tuons LE coupable, cible facilement désignée à la meute car emblématoire.

    On a déjà vu ça quelque part, partout dans le monde et à toute époque, on sait que la haine de l’autre conduit à tous les excès mais chez nous, les démocrates, ce n’est pas de la haine c’est de la libre expression!
    Belle et digne libre expression !

    Je méprise profondément les minables dont le seul acte de gloire est de faire passer leurs certitudes pour de la philosophie avancée.
    De Ravaillac à Raspoutine les illuminés n’ont jamais fait autre chose que le lit de la misère humaine.

  • Très honnêtement :

    • il présente Rouillan de la façon suivante :
      « Tout est intact, colère, vision du monde et cet étrange mélange d’extra-lucidité et de mystère autiste. C’est une butte témoin, un mégalithe. La dépolitisation de la société le sidère. La marchandisation de l’icône Guevara le stupéfie (il semble pourtant que toutes deux étaient déjà bien entamées dans les années 80). »
      Moi j’ai surtout l’impression de voir une description d’un pauvre type illuminé déconnecté de la réalité, littéralement « butté » (butte témoin, mégalithe, pour moi on aurait pu remplacer ça aisément par vieux fossile). Vous avez mis « intact » en gras plus haut, moi j’aurais mis « autiste » qui me paraît être bien plus proche du sens général du passage et bien plus fort (si je dis de quelqu’un qu’il est un « autiste intact en colère », vous lisez vraiment cela comme un compliment ?). Il affirme aussi très bien dans ce passage le manque de lucidité de Rouillan vis-à-vis de son époque (l’extra-lucide qui ne voit pas la marchandisation de Che Guevara).

    • ce qu’a dit Besancenot est soit stupide, soit ignoble, soit les deux; et c’est comme ça moi aussi que je lis le passage en question (moi je pense que c’est à la fois les deux pour ne pas être accusé de militantisme caché à Action Directe). Il met « comptes à régler » entre guillements, point d’exclamation- cela veut clairement dire que la connerie des paroles le frappe-, puis « Stupidité », « Ignominie »; quand il dit « on ne cherche pas à savoir » en connaissant bien Schneidermann, ses paroles sur la presse, j’y vois surtout un reproche vis-à-vis de la presse traditionnelle qui n’a pas cherché à pousser Besancenot dans ses retranchements après cette phrase débile et horrible. Après, le passage sur Asko et Cie c’est du Schneidermann habituel sur l’emballement médiatique. Mais la chronique s’appelle « médiatiques », tout l’objet de ces chroniques est de discuter de la façon dont les media réagissent à l’actualité. DS ne tient pas un blog politique dans libé.

    • le choix respectable, passage que je trouve aussi maladroit, mais c’est le choix de préférer aller en prison plutôt que de mentir dans la presse. Pas le choix d’aller en prison plutôt que de condamner les meurtres. Maintenant, ce passage nous perturbe, pas pour ce qu’il dit, mais parce qu’ on se dit, au fond de nous, que Rouillan ne peut être considéré comme respectable et qu’il mérite uniquement qu’on lui crache dessus. Mais c’est, il me semble, une question quasi-philosophique : doit-on respecter un assassin qui ne regrette rien ? Respecter dans quel sens ? S’il y a une prison et une justice, et plus le pilori et la guillotine, la réponse de la société est, me semble-t-il, claire : oui, il faut respecter un assassin au nom de son appartenance à l’humanité et de la possibilité qu’il a, dans le futur, de s’excuser et de s’amender. Respecter ne veut pas dire lui envoyer des fleurs et lui dire qu’il a raison d’être « butté », mais simplement de le laisser purger sa peine, réparer comme il le peut sa dette envers la société, en espérant qu’il change. Si on ne respecte pas les assassins, autant rétablir tout de suite la peine de mort; si on ne le fait pas, c’est bien parce qu’on considère qu’il y a en tous une part d’humanité et de dignité humaine qu’on respecte malgré tout.

    En gros, je trouve que vous avez lu l’article avec l’a priori de l’article de La Croix dans la tête, et hors contexte de l’objet de cette chronique (les media) et des discours habituel de DS (mais ça, c’est de sa faute aussi, il a peut-être un peu trop l’habitude de s’adresser à des gens qui savent ce qui lui trotte dans la tête habituellement). Moi je n’y vois aucune excuse du comportement de Rouillan; par contre je vois bien les interrogations « tripales » habituelles de DS, ce n’est pas la première fois qu’il titille le côté sombre de chacun et de lui-même face à l’info, lorsqu’il parle de « choix respectable », et notamment dans sa remarque finale qui elle aussi est certainement maladroite, là je suis d’accord. Mais c’est triste à dire, si un type avait abattu le patron de Lehman Brothers, je suis sûr qu’effectivement certaines personnes se seraient publiquement réjouies, y compris dans les media, tandis que d’autres auraient condamné mollement. En gros, je crois que DS sent plutôt bien ses congénères humains, son époque et lui-même. Mais n’est-ce pas vous, Koz, qui aviez écrit un très beau billet sur la part de l’autre, la part de monstre que chacun a en soi ? Je lis tout ce passage final ainsi, mais je connais probablement mieux que vous les marottes de DS.

    Pardon pour cette longue plaidoirie pro Schneidermann.

  • merci beaucoup pour ces infos qui permettent de mieux cerner (un peu mieux) schneidermann. Il n’était déjà pas bien haut dans mon estime.

    Comme cela a été dit dans l’article et dans les commentaires (cf. le dernier de Koz) : il ne s’agit pas d’une interview, d’un texte oral et improvisé, et pour lequel le stress, la manque de temps, etc.. auraient pu « excuser » de tels propos (ni plus ni moins une justification du meurtre, en tout cas une compréhension coupable). Mais il s’agit d’une tribune écrite, et relue. Et corrigée.

    Qu’il assume donc son texte. et ses pensées floues, manipulatrices et douteuses…

    à bientôt !

  • Scnheidermann a ses défenseurs, c’est normal. Pour ma part, je pense être capable de m’extraire de la perception d’un autre, en l’occurrence Dominique Quinio, pour me faire la mienne. De toutes façons, un dérapage est rarement univoque.

    Je ne vais pas répondre à chacun de vos paragraphes. C’est affaire de perception et la mienne, vous l’avez plus haut.

    En l’occurrence, je n’ai pas votre grande indulgence (oui, il y a « autiste », mais dans le même passage vous avez « mégalithe », « extra-lucide », « intact »… Fort heureusement nous ne sommes tout de même pas dans le cadre d’une admiration brute). Ensuite, Schneidermann a l’habitude de l’écrit. Rappelez-moi depuis combien de temps il écrit dans des quotidiens nationaux ? Et sur une question aussi sensible, il termine par une telle ambiguïté ? Je le rappelle au cas où vous l’ayez raté : je compare, aussi, avec les précautions que je prends moi-même pour écrire un simple billet sur mon blog, à l’audience et à l’influence incomparablement plus faibles.

    La meilleure interprétation, la plus indulgente, serait l’indigence du raisonnement : qu’aurait-on pensé au fond de nous-mêmes ? Eh bien oui, la nature humaine fait que certains s’en seraient réjouis. Et après ? Franchement, qu’est-ce qu’on en à faire ? Qu’est-ce que ça apporte au débat ? C’est d’une banalité…

    Faudrait-il que l’on ait une autre perception de Rouillan parce que bon, au fond de nous-mêmes, on ne condamne pas forcément la violence ? Ca n’a pas de sens. Et ca en a d’autant moins que le propre de l’homme est bien d’être animé de sentiments divers, mais de faire le tri entre ces pulsions. Et de passer ou non, à l’acte. Au demeurant, de la part d’un Rouillan, on n’est plus dans le domaine de la pulsion.

    Que Schneidermann s’interroge sur ce qu’il a au fond de lui-même, soit – ce serait bienvenu – ça ne veut pas dire que la quesiton doive être universelle, ni qu’elle soit pertinente.

  • JMF,

    Les nuances qui agitent le microcosme à la gauche d’ Alain Lambert ne m’ intéressent pas. Je relevais ce post de CSP comme reflétant l’ attitude d’ une extrême gauche dont il se trouve que Besancenot est aujourd’hui le représentant « vedette ». En dénonçant ce qui vous semble être un acharnement contre ce dernier, il me semble que vous réduisez vous-même à peu la fâcherie qui vous opposerait à CSP.

  • Hier soir, j’ai regardé l’émission de Serge Moati  » mes questions sur la folie  »
    présentée dans les médias avec de très bonnes critiques.

    Ce que j’en retiens, c’est que Serge Moati a pris la place centrale dans son reportage, images et commentaires, le journaliste a peiné à s’effacer devant son sujet malgré  » son regard plein de tendresse sur les malades « 

    Il y a quelque chose du même ordre avec Daniel Schneidermann.

    L’objet central de son article, c’est lui même et sa vision en hauteur, au dessus des petites dérisions de la crise actuelle.

    Sur le fond, s’il faut quatre paragraphes à Tom Roud pour commenter éclairer défendre l’article de DS qui est journaliste et non philosophe, c’est qu’il y a un souci.

    J’en retiens que Rouillan le vermisseau a été piégé par des journalistes qui voient moins haut que DS, Besancenot lui même a été piégé lui dont personne n’a pris le temps de savoir si ses propos relèvent de la maladresse, de la stupidité ou de l’ignominie ( on aimerait connaître la conclusion de DS sur ce point )

    L’aller et retour express de Rouillan entre incarcération et liberté prend des allures de tragédie grecque alors qu’il pouvait se taire et garder pour lui ses convictions intactes que personne ne lui demande de renier, mais selon DS pour Rouillan se taire aurait été se sentir muselé…!
    ( si tel est le cas, alors Rouillan aurait du être encore plus clair dans ses propos et prendre moins de précautions oratoires )

    Quant à la conclusion et ses frémissements, Daniel Schneidermann aurait du l’écrire à la première personne du singulier et ne pas englober ses lecteurs dans un déplaisant  » on  » de confort.

  • Au-delà de la chronique de Schneidermann (je veux bien admettre que Schneidermann s’est planté), cet extrait de « non-fiction » éclairera peut-être – ceux que ça intéresse – sur les raisons pour lesquelles ces ambiances de chasse à l’homme par presse interposée me répugnent :

    Dans un article publié ce jour dans Libération on pourra lire un intéressant plaidoyer de Philippe Lançon pour l’écrivain Georges Bernanos, auquel s’en sont pris récemment Jean-Paul Enthoven et Alexandre Adler (« héroïques chasseurs mondains d’antisémites ») en le présentant, selon le journaliste passionné, comme la « bonne à tout faire de l’antisémitisme ». De quoi s’agit-il ? Tout simplement de ne pas ramener l’existence d’un homme à quelques phrases (notamment celle-ci : « Ce mot [antisémite] me fait de plus en plus horreur, Hitler l’a déshonoré à jamais. »). Car en effet, « Rien n’est donc plus aisé – ni plus vain – que de le condamner soixante-quatre ans plus tard. Il suffit d’oublier l’essentiel : la masse des autres articles, de ses essais, le sens général de son combat antivichyssois et antitotalitaire ; de réduire, en somme, la vie d’un écrivain mort en 1948 à quelques phrases, sans chercher à expliquer d’où elles viennent – non pour les justifier, mais pour le comprendre, lui. » Voilà donc à quoi s’attache, dans ce texte, l’admirateur de Bernanos qui a aussi cette phrase : « Il abandonna l’art romanesque pour mener, essais après articles, sa lutte contre la dégradation française et l’Europe fasciste. Il le fit selon sa perspective catholique, royaliste, antiprogressiste ; mais il le fit absolument. »

    Le point de vue en question : Philippe Lançon – Bernanos et les bien-pensants

  • Très intéressant, jm. Mais ta proposition de départ est erronée : il n’y a pas de « chasse à l’homme ». Il y a des hommes – Besancenot et Rouillan – auxquels on demande légitimement des comptes sur leurs propos, leurs présupposés, et les ressorts profonds de leur action politique.

    Au FN aussi, on trouve parfois qu’il y a une ambiance de chasse à l’homme vis-à-vis de Le Pen.

  • C’est amusant de voir Adler s’en prendre à Bernanos… On peut rappeler qu’en 1978 Adler faisait l’apologie vibrante de Lénine et de l’URSS dans une maison d’édition appartenant au PCF et qu’en 1995, il a fait l’apologie du massacre de 3,5 millions de femmes et enfants allemands par ses amis soviétiques. Adler n’a pas changé politiquement : sa haine est restée la même. La haine du goïm…

    « Ambiance de chasse à l’homme vis-à-vis de Le Pen ». Moins en tout cas que l’ambiance de chasse à l’homme vis-à-vis des membres du FN qui est allée jusqu’à persécuter,voir tuer, les enfants !

  • Enzo, vous dîtes certaines choses très intéressantes, mais vous engagez aussi des débats qui me laissent sceptique.

    Cela dit, voyez jm, comme son post illustre le mien.

  • Il va de soi que certaines de mes positions peuvent ébouriffer les Français, c’est une question de culture et d’histoire. Mais la différence enrichit non ?

  • Au FN aussi, on trouve parfois qu’il y a une ambiance de chasse à l’homme vis-à-vis de Le Pen.

    Certes, mais il est des personnes condamnées par des éditoriaux implacables qui ont une part d’humanité plus grande que Jean Marie Le Pen – et je ne parle pas là de Rouillan. Mais Bernanos par exemple.

    Mais il est en effet de notorioté publique que la stratégie employée pour contrer le front national surtout dans les années 80 a été très mauvaise. Il aurait fallu surmonter le dégoût légitime que Le Pen inspirait pour déconstruire patiemment les fantasmes ubuesques qui étaient le sable sur lequel il batissait son fonds de commerce.

  • La différence enrichit, oui. Je vois que vous êtes un adepte du métissage… Sans ironie cette fois : oui, la différence enrichit, et non je ne veux pas lancer d’exclusive mais je reste lucide. Et c’est moi qui ait les clés, soit dit en passant.

  • Bernanos ? L’homme qui cautionna les horreurs des Républicains en Espagne ?

    Le Pen a construit son succès sur une analyse de la société qui est en train de se confirmer. Mais il a, par son caractère de cochon hélas consubstentiel de ses racines bretonnes, a tout gâcher.

  • Plutôt que de « métissage », je suis partisan de ce que font les Japonais : s’inspirer de ce que les autres ont de mieux sans renier ce qu’on est.

  • Le Pen a construit son succès sur une analyse de la société qui est en train de se confirmer.

    C’est ce que les partisans de Besancenot pensent aussi des analyses de Besancenot.

    Quant à moi, c’est un peu ce que je pense de la doctrine sociale de l’Eglise.

    Et pourtant, je suis sûr que tout le monde n’est pas d’accord avec vous, avec moi, avec eux.

  • Tous les hommes sont dans une pièce sombre et chacun à une lampe à huile qu’il allume. Et chacun éclaire un coin de pièce et en remarque tous les détails. Et l’un de décrire la porte, l’autre la fenêtre, celui-ci le plafond, celui-là le plancher. Aucun n’a LA vérité, mais tous ont une part de celle-ci…

  • Il y en a qui ont une lampe à huile, et il y en a qui ont un projecteur comme Daniel Schneidermann ( et d’autres ) qui vous envoit SA vérité en pleine figure via les médias.

  • autant l’article de DS me met mal à l’aise, en particulier sa fin provocatrice,
    autant la phrase d’olivier besancenot me semble plus une maladresse qu’une infamie:
    la femme d’un type assassiné , comme tous les proches des victimes, comme les parents d’un jeune tué il y a quelques mois lors d’une arrestation de police à Grasse, ne sont pas neutres, bien sûr, ils ont une vision personnelle, partiale de celui qui a tué leur proche…

  • Ce n’est pas glorieux d’avoir Rouillan dans son parti politique mais bon, si on cumule Longuet, Balkany, Noir, Botton, Schuller, Chirac, Bédier, Drut, Médecin, Juppé, Pasqua, Vanneste (homophobe), ça fait un belle brochette de types au passé nébuleux et ça ne semble pas trop vous déranger. Certes, ils n’ont tué personne … quoique dans les affaires des frégates de Taiwan par exemple, on retrouve quelques suicidés des plus suspects … mais c’est Secret Défense.
    En bon catholique, vous pardonnez facilement à certains, moins à d’autres 🙂

  • Je vois que vous saisissez spontanément par où pêche votre raisonnement. Effectivement, ils n’ont tué personne. Effectivement, pour ne prendre qu’un exemple, je ne place pas Juppé sur le même plan que Rouillan.

    C’est juste absurde.

    Mais merci d’avoir participé.

  • Dans le Monde, une dame, philosophe de son état, s’interroge gravement :  » Quel est le crime de Jean-Marc Rouillan?  » Sa réponse: non pas le meurtre de Georges Besse et son absence de regret mais  » … d’être cohérent avec lui-même. Et, là, tout le monde est bien embêté, à gauche surtout, parce qu’il devient le miroir de nos hypocrisies et de nos petits arrangements avec nos utopies. » En clair: la gauche réformiste est incohérente et hypocrite. Elle a troqué ses idéaux contre de petits accomodemments et s’est révélé incapable de construire  » un espace politique qui prenne en compte nos aspirations au bonheur, à la reconnaissance et à la justice. » Que ça! Vient enfin la menace que je voyais poindre dans mon billet d’hier et qui s’exprime ouvertement aujourd’hui dans le quotidien de nos élites:  » Nous vivons à une époque où le capitalisme a atteint son maximum de violence. La crise financière exige des têtes, des coupables à désigner à la vindicte populaire. C’est fait, on peut même dire qu’il y a consensus sur le nom des coupables. Mais, attention, nous pourrions prendre M. Sarkozy au mot, et aller attendre Carlos Ghosn à la sortie de l’usine pour lui demander des comptes. » Le message est limpide: ne nous trompons pas de bouc émissaire , Jean Marc Rouillan ne doit pas être celui de notre  » propre impuissance « , car en lui s’incarne la pureté et la noblesse de nos idéaux trahis. Feu donc sur celui qui semble faire consensus: ce Carlos Ghosn au nom exotique et imprononçable! Les loups sont déjà dans les colonnes du Monde. A quand dans les rues?

  • bah oui, les puissants ont des hommes de mains pour liquider les gêneurs …. Cf les frégates de Taiwan ou le Rainbow warrior.

  • Si on suit votre raisonnement, on se demande alors pourquoi « ils » (le pouvoir à son époque) n’ont pas liquidé Rouillan puisqu’il gênait… Mais, peut être qu’il ne gênait pas, finalement… Si Rouillan ne gênait pas le pouvoir en place, on se demande pour qui il travaillait… qu’il en soit conscient ou pas… si donc, il travaillait pour le pouvoir en place, quelle qu’en soit la mesure, on se demande pourquoi l’extrême gauche le soutient… etc…

  • @ Liberal:
    La moindre des choses lorsqu’on instruit un procès d’intention c’est de définir ces intentions …

    Avouer qu’on aurait envie de tuer n’est pas une apologie du crime
    Ou alors je ne sais plus faire la différence entre envie et intentions

    Mais si vous même, êtes protégé des ses envies,
    que nul violence ne vous habite jamais, je comprends votre procès ! ! !

    mais je ne crois plus à votre condition humaine !

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