Mon blog, ce monstre

Un blogueur suédois, qui attirait – tout de même – 250 000 lecteurs par semaine, a mis fin à son blog. Les motifs avancés ne sont pas inintéressants.

« J’ai d’abord senti un grand amour pour ce projet. Ecrire ce carnet me donne de l’angoisse, du remords, et je me sens souvent très mal. Le blog est devenu un monstre et je n’en peux plus. »

Et, surtout,

Alex Schulman fait son autocritique mais attaque aussi ses lecteurs. « Il y a une soif de méchancetés sur le Net. Chaque fois que j’en écris une sur une personne connue, on peut sentir aussitôt la soif de sang parmi les commentateurs. Ils rient crûment, écrivent qu’ils en veulent plus, plus, plus, et proposent d’autres noms contre qui je devrais être méchant. » Alex Schulman raconte comment son dégoût n’a fait qu’augmenter : « Je m’étonne de ma propre dureté et froideur », confie-t-il.

Voilà qui mérite d’être entendu.

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15 commentaires

  • 250K-lecteurs sur 9millions d’habitants, cela ferait plus d’1.6 millions ici en france, qui dit mieux? le blog etant en suedois je pense qu’il n’y avait pas trop de connections exterieures.

  • combien de fois, je me mords le clavier pour ne pas écrire une pure et gratuite méchanceté! oh la la! y’a des fois, j’ai quand même pas pu m’en empêcher. mea culpa! car je déteste la froideur et la dureté encore plus que la méchanceté.

  • [quote comment= »50960″]250K-lecteurs sur 9millions d’habitants, cela ferait plus d’1.6 millions ici en france, qui dit mieux? [/quote]

    Oui, en même temps, quand on promet à ses lecteurs une fellation par sa propre femme… c’est un peu comme ouvrir un concours de photos ciblées, ça assure de l’audience…

  • [quote comment= »50944″]Sinon, aurais-tu l’impression de t’y reconnaitre ? ;-)[/quote]

    Je crois parfois constater que mes billets « tendus » sont davantage commentés. Mais à vrai dire, je n’en suis pas certain. J’ai aussi des billets plus constructifs, ou plus neutres, qui sont semble-t-il appréciés.

    Son propos est probablement un peu injuste, dans la mesure où cette tendance n’existe pas que sur le net : il suffit de voir le succès qu’ont eu un Fogiel et un Carlier, par exemple. Et puis l’humour se fait tout de même fréquemment aux dépens d’un autre.

    Mais je ne trouve pas inutile de garder, dans un coin de sa tête, que cette « méchanceté » peut aussi parfois être la facilité.

  • « c’est un peu comme ouvrir un concours de photos ciblées, ça assure de l’audience… »

    Yavait une photo au moins ?

  • En effet on attire pas les mouches avec du vinaigre … j’ai pas encore vu que Koz mette des fellations aux enchères sur son blog, ou bien quelque chose m’a échappé ?

  • Bon, ça va, PUISQUE JE VOUS DIS QUE JE SUIS MECHANT ! Merde à la fin !

    A part ça, je vous recommande, globalement sur le même sujet, le billet d’une charmante lectrice, Delphine Dumont, pleine de considérations bienvenues (je ne parle pas de ce qu’elle dit sur koztoujours)

    Bref, le blog est une auberge espagnole à effet multiplicateur, on y trouve ce qu’on y amène mais amplifié, surmultiplié. A ce phénomène s’ajoute un autre phénomène : l’auteur du blog est aussi catalogué et englué dans les considérations manichéennes de certains lecteurs lourdingues.

    (…)

    Quand on commence un blog où l’on exprime ses opinions, on s’imagine naïvement qu’on pourra dire ce qu’on veut puisqu’on sera chez soi. Ha ha ! Pauvres innocents que nous sommes !… :’)

    Je vous laisse découvrir la suite de l’histoire chez Delphine.

    (ah : et, oui, je sais, le système de citations merdoie grave : la citation ci-dessus n’est effectivement pas de moi)

  • Etant suédophone, je peux préciser que ledit bloggeur a commencé sa rapide chute aux enfers tout d’abord en initiant un concours sur son blog, il y a quelques semaines, dont le premier prix était une fellation offerte par son épouse, également bloggeuse (il prétendit par la suite qu’il s’agissait d’un canular – on veut bien le croire), et ensuite en déclarant sa honte d’avoir pour collègue un journaliste nommément identifié (son blog était depuis peu hébergé sur le site du principal quotidien suédois Aftonbladet, 400.000 exemplaires quotidiens, qui l’avait recruté à prix d’or). Une révolte des journalistes du quotidien, solidaires de leur collègue, avait rendu sa situation personnelle intenable, la direction du journal n’ayant eu d’autre choix que de le pousser à la porte.

    Ses remords publics ont fait l’objet d’une dérision généralisée sur la blogosphère suédoise

  • Oui, j’imagine que, contextualisé, cela a pu apparaître comme profondément hypocrite. Un peu à la « je ne me reconnais pas dans l’homme qui a écrit cela« . Quand on fait son créneau de la méchanceté, il ne faut pas s’attendre à beaucoup d’indulgence en retour.

    Mais, hors contexte, je ne trouve pas le propos sans pertinence.

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