Les doigts dans le pot de récession

Vous êtes pressés, vous ? Je veux dire : est-ce que vous entretenez la moindre illusion sur la capacité des économistes ou de la presse à mettre, à moyen terme, un mot sur la situation économique qui semble être celle de la France ? Depuis une dizaine de jours, chacun parle du choix des mots. Des rédactions s’interrogent sur « la bonne mesure » à respecter pour évoquer cette crise financière sans l’amplifier en ajoutant la peur à la panique. Et puis voilà, depuis ce matin, on perçoit une impatience que l’on a du mal à ne pas trouver malsaine.

« « La récession est là », martèle François Hollande« , nous dit le Nouvel Obs. « La récession est là« , affirme Julien Dray. « La récession est là« , pour Michel Sapin. Décidément. « C’est une évidence« , renchérit Bernard Thibault. « La France est en récession », reprend Marielle de Sarnez. Et la récession est en majuscules chez Moscovici.

Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage, les amis. Ne soyez pas si inquiets : il sera dit que la France est entrée en récession, que le gouvernement le veuille ou non, que vous le disiez ou pas, c’est évident. Il ne semble en revanche pas indispensable en ces temps de crise financière qu’une panique des français pourrait rendre encore plus catastrophique, de se montrer si fébriles. Les français ne vous auraient probablement pas reproché de ne pas donner l’impression de vous en réjouir un peu. Promis.

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55 commentaires

  • Je plaide coupable: la déconfiture du marché libre auto-régulateur parfait me fait plaisir, parce qu’elle me donne raison contre la pensée dominante, et que ça n’est pas tous les jours facile de défendre un point de vue ultra-minoritaire. Je comprends bien que les conséquences concrètes seront dures, et d’abord pour les plus pauvres, et ça, ça ne me réjouit pas.

  • Ouais, mais toi, c’est pas bien grave, tu n’es pas un responsable politique. Par ailleurs, la récession n’est pas liée à la crise financière de ces derniers jours. Tu n’as pas bien écouté le PS et le Modem.

  • Oui et puis il y a Jérôme Chartier qui préfère parler de croissance négative. Hier vous aviez 100, aujourd’hui vous avez 80, bravo vous avez gagné -20!
    Sous couvert de prévenir tout mouvement de panique, on nous prend vraiment pour des cons.
    Je rappelle qu’à Toulon on nous promettait la vérité, justement pour retrouver la confiance…

  • « la récession n’est pas liée à la crise financière de ces derniers jours. Tu n’as pas bien écouté le PS et le Modem. »

    Il n’a pas écouté non plus les économistes de tous bords…

  • Un journaliste économique n’annonce jamais ce qui va arriver mais explique après coup ce qui est arrivé.

    Un économiste n’annonce jamais ce qui va arriver, car il ne le sait pas plus que les autres, mais dit à tout le monde ce qu’il faut faire.

    Un politique n’annonce jamais ce qui va arriver mais explique pourquoi, son action, si on l’avait suivi, aurait fait le bien de tous.

    Un financier n’explique pas ce qui va arriver mais parie sur une option en se sécurisant par une option contraire.

    Le lecteur du blog ne sait pas ce qui va arriver mais se marre doucement en sachant que de toute façon c’est lui qui paiera pour tous ceux qui « savent ».

  • Ah ben non me gâche pas mon soulagement!!!
    Depuis que le gouvernement dit les choses, et sur la gravité de la crise, et sur la récession, je me sens mieux et je suis beaucoup plus prête à lui faire confiance.
    Alors, s’il te plaît, laisse-les dire!

  • Mouaip, ça me fait pas rire tout ça.

    Il y a un mois, on nous disait que « techniquement, on n’est pas en récession », puisqu’il faut deux trimestres. Maintenant on nous dit que c’est seulement une « récession technique » puisque l’INSEE en annonce 3 – jusqu’à décembre inclus, et on les prend au sérieux comme si les statisticiens pouvaient prévoir le futur.

    C’est surtout sept ans qu’on a perdus en méthode Coué à laisser filer le déficit et la dette en espérant que demain les élections seraient meilleures, que le 11 septembre et les guerres du Moyen-Orient ne seraient qu’un mauvais souvenir, que le réchauffement climatique s’arrêterait aux frontières de la civilisation et que les Français auraient des raisons d’avoir confiance dans leurs gouvernements.

    Menfin bon, je dis ça parce qu’on annonce une récession, sûrement. On aurait 4% de croissance et -4% d’émissions de CO2, je devrais dire le contraire. Sauf que, depuis tout ce temps-là, on n’a ni l’un ni l’autre.

  • Curieusement, personne ici n’a encore fait allusion à l’ineffable tartarinade de Sarkozy sur la croissance qu’on irait « chercher avec les dents ». Il y aurait de quoi, pourtant : le retour à la réalité est particulièrement cinglant. Les commentateurs de gauche seraient-ils endormis ? Ou serait-ce l’embarras de voir tous les ténors socialistes jouer les mouches du coche ?

    Sérieusement: mis à part des gesticulations infantiles sur les parachutes en or (à propos desquels je rappelle qu’on a déjà légiféré l’an dernier), Sarkozy n’a rien à proposer. Le PS non plus. La gauche de la gauche encore moins : elle se contente d’applaudir à ce qu’elle espère naïvement être la fin du système. Bayrou ? Pas mieux.

    Koz, si vous aviez encore en magasin un billet léger et délicieux comme celui de l’autre jour à propos de poules et d’oeufs… ça ne ferait pas avancer tellement le schmilblick, mais au moins ça serait bon pour le moral. Merci d’avance !

  • Dîtes, que l’on ait pu prévoir l’impact des subprimes, soit, mais la crise financière actuelle… vous me citerez les noms de ceux qui l’ont annoncée !

    Quant à chercher la croissance avec les dents, la moquerie est facile. Quand la croissance est certaine, gagnée d’avance, on n’a pas besoin d’aller la chercher.

    Nul ne sait s’il l’aurait trouvée ou non. Chacun peut avoir son opinion, mais une certitude… Et ceux qui font semblant de croire que c’est en un an de mandat qu’on impacte la croissance, hum…

    Et l’on n’exagèrera pas non plus la tendance prétendue du gouvernement à ne pas dire la vérité. Quand le Président dit que « la crise actuelle aura des conséquences dans les mois qui viennent sur la croissance, sur le chômage, sur le pouvoir d’achat« , que le Premier Ministre parle de « précipice » puis d' »un monde au bord du gouffre« , je n’ai pas le sentiment que le mot d’ordre général soit au « tout va bien madame la marquise« . Il est dommage que les opposants de tout poil y ait vu une invitation à se prélasser dans la proclamation de la récession. Proclamation dont on voit bien qu’elle n’est pas « entièrement » guidée par le souci de la vérité et de l’intérêt des français. Les leçons ne me semblent donc pas spécialement bienvenues.

  • Oui, koz.

    A part Buffet, personne n’a prévu l’impact secondaire désastreux des CDS, impact qui est en grande partie à l’origine du passage de la crise financière à la crise économique.
    Si les gouvernements n’ont que peu d’action réelle sur l’évolution de l’économie qu’ils ne font qu’infléchir ou accompagner, ils ont, par contre, un fort potentiel pour rétablir la confiance dans un système et relancer la machine dont tout le monde dépend quoiqu’on en dise.

    Cela commence par un état des lieux qui est, pour une fois, fait et de façon beaucoup plus rapide et réaliste qu’il y a quelques années encore (on oublie vite).

    Il ne s’agit pas de « cagnottes », il ne s’agit pas de bouclier fiscal franchouillard, il ne s’agit plus seulement de réinjecter l’argent dans les circuits financiers (c’est fait quotidiennement), il s’agit de faire circuler ces sommes colossales dont a besoin l’économie au niveau mondial.

    Ce n’est pas un Monsieur je l’avais dit, un politicard revanchard, une arriviste illusioniste ou un postier beau parleur qui auront le moindre impact à ce niveau.

    Osons espérer que le président en exercice de l’Europe aura pour une fois l’humilité de réaliser un travail d’équipe en mettant son énergie au service de cette Europe et laissons aux oies blanches le bonheur de cancanner dans le vide.

  • Non ce n’est pas en un an de mandat. Notre président a été ministre du budget et participe depuis des années aux gouvernements de droite. Notre premier ministre aussi et bon nombre d’autres membres du gouvernement. Par ailleurs, nous sommes nombreux à être effarés de constater que même en récession 42 millions d’euros sont budgétés pour la chasse aux sans papiers !!!
    Ensuite, si l’ampleur de la crise n’était peut-être pas prévue, ou du moins jamais évoquée en public car les cassandre sont toujours moquées, la possibilité d’une crise d’ampleur majeure été évoquée par de nombreux économistes et philosophes. De mémoire, je cite l’excellent livre de Jean-Pierre Dupuy « La Panique », qui n’est pas un gauchiste, mais un philosophe, polytechnicien et enseignant à Stanford, très lié également à René Girard, il l’évoquait aussi (la crise financière à venir) dans un autre livre, centré sur le nucléaire et le changement climatique intitulé Pour un catastrophisme éclairé.
    Je cite Dupuy, mais il en est d’autres que les conseillers du gouvernement auraient pu lire ou écouter :Joseph Stiglitz, Nouriel Roubini…
    Alors non, que l’on ne vienne pas nous dire qu’il s’agit d’une surprise !!!! Ou alors ceux qui nous gouvernent sont d’une incompétence rare !!!!

  • Ton pote Guillebaud parle dans une de ses conférences que nous vivons dans une période « d’apocalypse » ! selon l’origine du mot découvrir, révéler…

  • Si, j’ai un nom : Roubini, qu’est devenu une star.
    Non, en fait, personne ne « savait » exactement ce qu’il allait advenir de la crise des subprimes. Mais la crise que nous vivons actuellement n’est qu’un prolongement de la crise des subprimes, elle-même venue de la crise immobilière aux Etats-Unis.
    Les choses n’étaient pas prévisibles avec exactitude, mais il y avait tout de même de quoi sérieusement s’inquiéter.
    D’accord avec Vercaud sur les impuissances nationales et l’inutilité des discours volontaristes à ce niveau (à part dire a vérité, et donc contribuer à la confiance, ce qui n’est pas tout à fait rien). Et d’accord aussi sur la possible utilité d’une cohésion européenne sur ce point : efficacité sera gagée sur notre monnaie, qui elle correspond à qqe chose. Maintenant, pourquoi pas plus tôt, c’est un mystère pour moi…

    Enfin bref, donc, je me réjouis des expressions que tu cites, Koz, parce que j’ai l’impression enfin qu’on tient compte de la réalité.

  • « Nul ne sait s’il l’aurait trouvée ou non (la croissance). Chacun peut avoir son opinion, mais une certitude… Et ceux qui font semblant de croire que c’est en un an de mandat qu’on impacte la croissance, hum… »

    la dégringolade des chiffres économiques n’est certainement pas due aux initiatives prises depuis 18 mois, pas plus qu’elle n’a un quelconque rapport avec la politique menée depuis 2002 par l’UMP… en fait, la gauche, une fois de plus s’en sort bien, la crise financière est venue maquiller les effets désastreux des … 35h. est ce que j’ai bon Mr Koz? 😉

  • bon comme d’habitude j’ai pas trop le temps mais vercaud souligne un problème important: passer de « la crise financière à la crise économique. » c’est tout le noeud du problème. et bien sûr c’est là que le problème devient politique, et donc bien sur ouvert aux conneries habituelles de hollande &co.

  • « Dîtes, que l’on ait pu prévoir l’impact des subprimes, soit, mais la crise financière actuelle… vous me citerez les noms de ceux qui l’ont annoncée ! »

    Pour cela, lire le dernier Marianne.

    Oui, je sais, c’est un gros mot.

    Lire quand même ?

  • « Dynamique, innovant et créatif – Laurent Tylski est conférencier en motivation et coach de dirigeants. […]Ses interventions de – 30 minutes pour les sessions de motivation à 2 jours pour les workshops interactifs – sont à la portée de tous et assurent un retour sur investissement en terme de motivation, bonnes pratiques et efficacité. Son expertise professionnelle a comme objectif d’augmenter et renforcer les connaissances et la motivation de vos ressources humaines. Il s’engage à réaliser une prestation orale de qualité, assurant un retour sur investissement en marquant les esprits ».

    Rarement en accord avec vos idées, je suis par contre trés client de votre humour. Allez, une dernière pour la route :

    « Les idées sur la motivation, que j’utilise avec succès pour mes équipes, sont empreintes de bon sens et d’efficacité ».

    Excellent ! Le coup du « bon sens », ça m’a toujours bien fait rigoler.

  • Il est bien plus facile de « prédire » quand on est observateur en haut du mât, que politique à la barre. Cette restriction posée, la personne (parmi ce que j’ai lu) qui a le plus clairement expliqué, depuis bien deux ans, pourquoi cette crise était inévitable, avec chiffres mécanismes et tout, c’est un blougueur, José Ferré des Carnets de nuit.

  • Un journaliste avait détaillé dans sa revue dès 1997 le mécanisme exact de la crise qui se déroule actuellement. Il avait juste un peu anticipé la date, mais le déroulement a été totalement prévu…

    Vous en aviez entendu parler ? Il s’appelle Jacques Delacroix.

    Non ? Cela ne m’étonne pas, il est catalogué « d’extrême droite » et « conspirationiste », alors ce qu’il dit est évidemment « sans intérêt »…

  • « Dîtes, que l’on ait pu prévoir l’impact des subprimes, soit, mais la crise financière actuelle… vous me citerez les noms de ceux qui l’ont annoncée ! »

    Nul ne demande à Sarkozy d’être voyant. Par contre, on peut raisonnablement attendre d’un président qu’il ne prétende pas décréter la croissance, que ce soit avec sa plume ou avec ses dents, si longues soient-elles. Tous ses prédécesseurs depuis Giscard se sont résignés à admettre que ça ne marche pas. Mais bon, c’était la rupture, alors les règles habituelles ne s’appliquaient pas, hein… C’est en ce sens que le démenti du réel est rude.

    « Quant à chercher la croissance avec les dents, la moquerie est facile. Quand la croissance est certaine, gagnée d’avance, on n’a pas besoin d’aller la chercher. »

    La moquerie est facile parce que la cible est énorme. Qui est responsable, celui qui se moque ou celui qui s’est peint ladite cible sur l’estomac ?

    « Nul ne sait s’il l’aurait trouvée ou non. Chacun peut avoir son opinion, mais une certitude… Et ceux qui font semblant de croire que c’est en un an de mandat qu’on impacte la croissance, hum… »

    Evidemment, l’opposition fait sa polémique, c’est son boulot après tout (et elle le fait minablement, nous sommes d’accord). Mais les électeurs de Sarkozy qui ont cru aux effets magiques de la rupture ? Ils ont juste écouté le chef quand il disait (juin 2007):

    « Mes chers amis, il y a urgence à renouer avec la croissance. On va réussir ou échouer là-dessus. Ce point qui nous manque, on va aller le chercher. La croissance c’est un tout. La croissance c’est tous les secteurs qui
    s’entraînent les uns les autres. On va agir sur tous les leviers à la fois. Nous allons créer une masse critique de dynamisme, d’énergie, d’innovation et d’optimisme. Nous allons nous efforcer de le faire dans les semaines et mois qui viennent sans perdre une minute… »

  • «Dîtes, que l’on ait pu prévoir l’impact des subprimes,
    soit, mais la crise financière actuelle…vous me citerez
    les noms de ceux qui l’ont annoncée !»

    Warren Buffett:
    «mortgage-backed derivatives are “financial weapons of mass destruction”»
    http://news.bbc.co.uk/2/hi/business/2817995.stm
    C’était en 2003.

    Mais, on a préféré écouter un président du pouvoir d’achat, partisan du crédit à toutes les sauces.

  • “Et ceux qui font semblant de croire que c’est en un an de mandat qu’on impacte la croissance, hum…”

    En effet, le mandat de J.Chirac, prédécesseur et créateur du parti dont est issu le président actuel en est grandement responsable. blanc bonnet et bonnet blanc.

    Ensuite, la récession actuelle n’est pas (encore) due à la crise financière, mais à la Bulle Immobilière de France qui n’a pas «atterrit en douceur» depuis 2006.

    Le BTP tirait la machine France grâce à des prix toujours plus élevés, des crédits toujours plus long, une vrai folie collective.

    Les candidats à la propriété ont calculé leur future plus value alors que leur maison n’était même pas encore construite…

  • Avec TEPA, Lagarde nous expliquait, il y a encore 2 mois que les heures sups étaient légions, l’industrie carburait à plein régime, nécessitant donc l’emploi d’heures supplémentaires pour satisfaire les carnets de commande remplis à craquer.
    De plus, le chômage était vaincu (Fillon évoquait un taux possible de 5% à la fin du mandat donc le plein emploi).
    On résume, peu de chômeurs, des heures sups à gogo, donc ça doit faire des consommateurs tout ceci, ce qui doit entrainer un cercle vertueux de croissance.

    Et … zut … y a comme un raté.

    Donc les heures sups, c’est pour produire des biens qui ne se vendent pas !

    Alors oui, quand on est leader de gauche, on doit quand même bien se marrer cyniquement (il nous reste plus que ça après tout). Quand le taux de chômage baisse, les heures sups par millions, c’est grâce aux mesures énergiques du gouvernement, et quand ça se ramasse, c’est la conjoncture internationale.

    Et la France de propriétaires … ahaha, on se marre une nouvelle fois, plus rien ne se vend et c’est l’état qui n’a déjà plus de ronds qui doit acheter les projets pour soutenir le secteur ! Un vrai socialiste ce Sarkozy.

    Bon week end.

  • Turtle Crazy, ok, pour Buffet. Il est vrai que je pensais plus aux politiques français. Et vous ne pouvez pas prétendre que Sarkozy ait affirmé le contraire. On lui a même reproché d’être un vil gauchiste lorsqu’il a fustigé les patrons voyous, et la spéculation. Je ne prétends pas une seconde qu’il ait vu venir la crise mais, à tout le moins, il n’a pas donné sa bénédiction au système financier. Son discours sur le capitalisme financier, je l’ai entendu avant les élections.

    Gwynfrid, il y a bien des pays qui parviennent, avec des influences extérieures similaires à avoir la croissance (bon, en ce moment, je doute), il ne me semble pas stupide d’affirmer vouloir « aller la chercher ».

  • “Et ceux qui font semblant de croire que c’est en un an de mandat qu’on impacte la croissance, hum…”

    La croissance, peut-être pas, mais le taux de chômage, oui. Avec TEPA qui incite à donner des heures sup plutôt qu’à embaucher, l’effet a été quasi immédiat.

    http://www.alternatives-economiques.fr/chomage-et-heures-sup—au-royaume-d-ubu_fr_art_633_38403.html

    « Le nombre des heures supplémentaires déclarées – 182 millions au second trimestre 2008 – s’est accru de 6 % par rapport au premier trimestre 2008 et de près de moitié par rapport au premier trimestre 2007. Du coup, les exonérations correspondantes ont déjà coûté 1 355 millions à la Sécurité sociale sur les six premiers mois de l’année, auxquelles il faut ajouter les pertes d’impôt sur le revenu pour le budget de l’Etat. Soit un coût total estimé à 4 milliards d’euros en 2008 pour les finances publiques par Christine Lagarde. Quasiment la moitié du déficit de la Sécurité sociale cette année. Une politique qui profite surtout aux plus grandes entreprises : 85 % des entreprises de plus de 2000 salariés ont eu recours à ce dispositif contre moins du tiers des entreprises de moins de dix salariés.

    […] c’était déjà une politique étrange que d’inciter, avec force argent public, les entreprises à faire faire des heures supplémentaires aux salariés déjà en poste plutôt que d’embaucher des chômeurs ou des jeunes qui sortent de l’école. Alors qu’avec 8,5 % de chômeurs en juillet 2007, la France se situait toujours dans le peloton tête du chômage au sein de l’Europe des 27, précédée seulement par la Grèce, la Pologne et la Slovaquie… Mais aujourd’hui, il est tout simplement surréaliste de se féliciter de la poursuite de l’accroissement du nombre de ces heures supplémentaires. Un petit calcul de coin de table illustre l’absurdité d’une telle démarche dans le contexte actuel »

  • Trois trimestres de suite avec une croissance négative, on peut toujours jouer à se reprocher mutuellement de l’annoncer trop vite et trop fort ou inversement, mais ces bisbilles sont de peu de portée, les faits sont là, c’est formellement une récession.

    Mais je comprends que cette impression qu’on est dans le dénigrement systématique est désagréable ; aussi je veux bien pour changer faire l’éloge du président ; mais avec toute ma bonne volonté, je serais incapable de lui envoyer des fleurs aussi bien qu’il le fait lui-même, donc autant le citer directement :

    (Sarkozy): « Dans le monde, la seule voix qui a porté, c’est la mienne. A l’ONU, c’est mon discours qui a marqué les esprits avec la proposition d’un Bretton Woods. Et puis j’ai derrière moi Trichet, Juncker, Barroso »
    (…)
    (Sarkozy) : « Il est important qu’on sente qu’à la tête de la France, il y a quelqu’un qui a du sang-froid et parle d’une voix forte ».
    (..)
    (Guaino) : « Les faits nous ont donné au raison au Président et à moi. Nous avions déjà dénoncé les dérives du capitalisme pendant la campagne présidentielle, mais personne ne nous avait entendus. Tous les défenseurs de ce capitalisme là ont l’air bien malins aujourd’hui »

    Inversement, je me permets de prendre la défense de quelques usual suspects gauchistes.

    Pour préparer sa diatribe contre les paradis fiscaux, notre bon président n’a t’il pas été content de trouver des arguments à la pelle dans le travail parlementaire – villipendé à l’époque – réalisé en 2000 par Vincent Peillon et Arnaud Montebourg ?

    http://www.assemblee-nationale.fr/rap-info/i2311-611.asp

    Si notre bon président a pu rassurer en clamant que l’Europe était mieux protégée que les Etats-Unis, est-ce que le travail d’Alain Lipietz en tant que rapporteur du parlement européen sur les règles prudentielles applicables aux conglomérats de la banque-assurance n’y est pour rien ?

    http://lipietz.net/spip.php?article913

    Comme quoi, les gauchistes ne sont pas uniquement pénibles et pas toujours si économiquement ringards que ça….

  • Turtle Crazy, ok, pour Buffet.

    Entre autres.

    Et vous ne pouvez pas prétendre que Sarkozy ait affirmé le contraire.

    Le contraire de quoi ?
    Son gouvernement, en particulier par la bouche de la ministre de l’économie, a nié le danger depuis l’été 2007.

    Difficile de faire autrement, lorsque le président nouvellement élu déclarait:
    «[…]Or, une économie qui ne s’endette pas suffisamment, c’est une économie qui ne croit pas en l’avenir, qui doute de ses atouts, qui a peur du lendemain. C’est pour cette raison que je souhaite développer le crédit hypothécaire pour les ménages et que l’État intervienne pour garantir l’accès au crédit des personnes malades. Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement.»

    • pour le dernier point, cela existe plus ou moins sous le système des prêts-relais. –

    S’endetter pour l’avenir, garantir son emprunt par la valeur du logement: du pain bénit pour les financiers.

    mais, à tout le moins, il n’a pas donné sa bénédiction au système financier.

    Lors de ses diatribes en 2007 envers la BCE, au contraire, il donnait sa bénédiction au système en réclamant une baisse des taux.

  • « S’endetter pour l’avenir, garantir son emprunt par la valeur du logement: du pain bénit pour les financiers. »

    Turtle Crazy,
    ce à quoi j’ajouterai: l’emprunt est garantie ET en partie PRIS EN CHARGE par l’état (crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunt). Sous couvert de permettre l’accession à la propriété au plus grand nombre, c’est toute la machine financière qu’on alimente.

  • Je veux dire au grand patron qui gagne beaucoup d’argent qu’il est sain de gagner de l’argent quand on l’a mérité parce qu’on a contribué à créer beaucoup d’emplois et beaucoup de valeur. Mais je veux lui dire aussi que l’outrance en la matière est une insulte à tous ceux qui travaillent dur pour gagner péniblement leur vie.

    Je veux dire à ce grand patron dont la gestion est un échec et qui négocie une prime d’éviction en forme de parachute en or qu’il est légitime que la réussite paye mais qu’il est scandaleux que l’échec enrichisse et que son parachute en or n’est rien d’autre qu’une forme d’abus de bien social.

    La moindre des choses c’est que les dirigeants des grands groupes cotés assument leur rémunération devant leurs salariés, leurs actionnaires, et que, par conséquent la rémunération de chaque dirigeant ne soit pas secrètement fixée dans le huis-clos du conseil d’administration mais publiquement approuvée pour chacun d’entre eux par l’assemblée générale des actionnaires, et bien sûr publiée nominativement dans le rapport annuel. Je propose qu’il en soit de même pour toutes les primes exceptionnelles, les parachutes et les retraites chapeau.

    Je comprends que les stocks options soient considérées comme un bon instrument de motivation. Mais ce qui est bon pour les uns doit être bon pour tous.

    Je propose donc qu’aucun programme de stocks options ne puisse être réservé aux seuls dirigeants mais qu’il soit étendu à tous les salariés de l’entreprise de sorte que chacun soit partie prenante au succès de tous.

    Revaloriser le travail c’est faire en sorte que le revenu dépende davantage de l’activité, qu’il soit plus en rapport avec le travail. Mais c’est aussi – je le dis avec force – faire en sorte que le travail paye. Il faut briser la spirale suicidaire du revenu de la propriété qui explose et de la rémunération du travail qui s’effondre.

    Réunion publique Agen – 22 juin 2006

    On peut discuter de la mise en place, on peut discuter de la sincérité (quoique ça ne nous mène pas loin), mais il y a tout de même des constantes dans ses propos. Vouloir une baisse des taux de crédit pouvait certes entretenir le système qui a failli, mais cela pouvait aussi faciliter l’investissement des PME.

    Et Sarko a maintes fois condamné le capitalisme financier, pour affirmer sa préférence pour le capitalisme entrepreneurial.

  • Sarko peut condamner ce qu’il veut dans ses discours, il ne s’agit là que de surfer sur l’émotion de ses auditeurs.
    Du blabla à n’écouter que d’une oreille distraite.

    je m’en tient à celui sur les crédits hypothécaires, qui est bien plus précis.
    Il y a là un projet politique, d’un autre niveau que les propos moralistes et démagogiques que vous avez collé pour éluder la question.

    Heureusement pour la France qu’il n’a été élu qu’en 2007.
    Nous éviterons peut-être les situations dramatiques des “propriétaires” étasuniens et anglais.

    Aussi, j’espère que le nombre de prêts-relais accordés depuis deux ans, est resté relativement faible, malgré le signal donné par l’état en remboursant une partie des intérêts.
    Par ce signal, le gouvernement a jeté de l’huile sur le feu tout en vidant les caisses.

    Toute forte hausse de l’immobilier est un piège; et il n’est pas besoin de “subprimes” ou de produits dérivés adossés aux hypothèques pour fermer la nasse sur les plus naïfs (et/)ou les plus cupides.

  • Vouloir une baisse des taux de crédit pouvait certes
    entretenir le système qui a failli.

    «Pouvait» ? Oui «certes».

    C’est une baisse excessive des taux qui a provoqué ce désastre !
    Baisse amorcée pour les même mauvaises raisons: relancer l’économie rapidement après le 11 septembre.
    On prend les même et on recommence ?

    mais cela pouvait aussi faciliter l’investissement des PME.
    Ainsi que l’inflation, qui «pouvait» aussi profiter aux entreprises, n’est-ce pas ?

    Dès lors qu’il s’agit de décider des taux en Europe,
    à qui faites vous le plus confiance ?
    Aux analyses de la BCE, ou aux injonctions de notre président ?

  • Après avoir modéré un commentaire, je rappelle deux principes de fonctionnement qui n’ont pas forcément cours ailleurs : (i) ici, l’hôte adore quand on utilise le formulaire de commentaires pour commenter le billet, il ne s’agit donc pas de jouer à l’association d’idées dans le genre « ah tiens, alors, sarkozy, ça me fait penser à …« , ce qui est une illustration du (ii) au nom duquel je rappelle que, pour le pur sarko-bashing, vous avez pléthore de sites à votre disposition.

    Par ailleurs, pour le hors-sujet, vous avez un chat dans la colonne de droite.

  • jm: »Alain Lipietz en tant que rapporteur du parlement européen sur les règles prudentielles applicables aux conglomérats de la banque-assurance n’y est pour rien ?
    ouais c’est celui qui aime la sncf.

  • Effigy: gaffe, vous êtes HS.

    Moi pour une fois je suis en plein dedans, sauf à penser que la récession n’a absolument rien à voir avec la crise financière, et que la surveillance des conglomérats financiers n’est pas un point crucial de celle-ci.

  • Petite occasion de briller en société : saviez-vous que céder et récession ont la même origine ?

    Récession c’est recedere en latin : re pour indiquer un mouvement arrière (recule, retire…), et cedere pour aller (qui s’est transformé en « s’en aller », puis « céder » au fil du temps). Littéralement, cela donne donc « céder en arrière ».

    Le terme récession n’est pas réservé au domaine économique : on l’utilise également en astronomie (éloignement des galaxies les unes par rapport aux autres), et en sciences de la terre (décrue).

    http://etymot.blogspot.com (etymologie et histoire des mots)

  • @Gwynfrid(24)

    Amusant ton dernier paragraphe. Je suis sûr que tu l’as lu attentivement, comme tous ceux qui s’appuie dessus pour feindre de croire que Sarkozy a prétendu obtenir la croissance magiquement par sa seule volonté. Je l’ai lu aussi et j’ai beau chercher, je ne vois nulle trace de « je » ou « moi » (pourtant assez fréquents chez Sarko) mais j’y trouve des « on » et des « nous ».

    Quand on lit ce qu’il a dit, on trouve exactement le contraire : la croissance n’est pas le fruit magique d’une politique efficace, elle découle de l’énergie, de l’enthousiasme, de l’effort, du travail (je sais c’est un gros mot). Mais évidemment, dans un pays où les dirigeants ont renoncé à demander le moindre effort aux gens, où l’unique message politique est devenu « ne vous en faites pas, on s’occupe de tout », ce genre de discours est mal accueilli par le microcosme.

    @ Gatien(29)

    Mais bien sûr, il ne suffit pas de demander aux gens de se bouger, il faut les y inciter, tenter de créer une dynamique positive. Par exemple en adoptant une disposition qui permet de réduire le coût du travail et d’améliorer la flexibilité, telle l’exonération des heures sup. Alors évidemment, Alteréco et tous les malthusiens de la place ne peuvent pas comprendre. Ils sont convaincus que l’activité économique est totalement indépendante des prélèvements obligatoires, que les patrons ne rêvent que de virer leurs salariés et que seule la loi protectrice les en empêche. Alors forcément, réduire les charges ne sert à rien et augmenter la flexibilité est contre-productif. Mais combien d’entreprises échapperont à la faillite grâce à cette souplesse et à cette bouffée d’oxygène qui permettent d’absorber les mauvais coups?

  • Derrière Liberal se cache Guy Sorman ???
    On lit les mêmes âneries dans sa prose que sur le blog hilarant de GS.

  • C’est amusant : le commentaire de Bouba des landes est le type même de ces commentaires que je commence par modérer, pour les valider ensuite…

  • @ Liberal

    Après avoir retrouvé et relu ce discours j’ai eu la même impression que vous, en fait. Je me suis dit, c’est curieux, il ne dit jamais explicitement que la croissance va revenir par le seul effet de sa volonté. Et pourtant, c’est bien ça que j’ai cru entendre à l’époque. Et je ne suis pas le seul. Les commentaires de la presse allaient dans le même sens. Il y a un truc !

    Après, si on relit en faisant vraiment attention, on peut admirer tout l’art du théâtre politique: la juxtaposition des mots « on va agir » « sans perdre une minute » « énergie » « optimisme » est soigneusement calculée pour faire passer un message: la seule force du discours présidentiel est censée non pas créer la croissance directement, mais inspirer des comportements qui vont la faire venir. C’est une prophétie qui se veut auto-réalisatrice, et je pense que Sarkozy y croyait lui-même.

    Manque de chance, ça n’a pas marché. Avant même l’effondrement financier actuel, le petit élan d’énergie et d’optimisme qui a suivi l’élection était déjà retombé. Pourquoi exactement ? Toute réponse risque d’être fortement influencée par l’idéologie de chacun.

    Il reste tout de même une phrase sans ambiguïté: « On va réussir ou échouer là-dessus ». C’est à l’honneur de Sarkozy: il a toujours demandé à être jugé sur les résultats. Il lui reste trois ans et demi.

  • On est assez d’accord, Gwynfrid. Je pense que ce que tu appelles théatralisation ou prophétie autoréalisatrice est dans son esprit une forme de leadership. Un peu comme certains discours de Kennedy (ou d’Obama).

    Et l’ouverture en parallèle de multiples chantiers de réformes (plus ou moins abouties, plus ou moins pertinentes) procède de la même logique : montrer que les choses changent, que ça vaut le coup de changer de comportement.

    Arrive cette méga-crise. On peut dire que c’est pas de bol, je n’en suis pas si sûr. Ca laisse effectivement 3 ans et demi pour la surmonter ou non. Et c’est dans l’adversité qu’on mesure la valeur des gens.

  • Allez, un petit éditorial du financial times de février 2008 : http://blogs.ft.com/wolfforum/2008/02/americas-economy-risks-mother-of-all-meltdowns/

    Et je cherche depuis plusieurs jours une couverture de l’economist, datant de l’été 2006 il me semble (2006!) représentant une brique qui tombait du ciel, et c’était un truc sur tous les dangers liés à la hausse des prix de l’immobilier aux Etats-Unis, et notamment au mode de financement de cette hausse. « After the fall » je crois. Tout ça pour dire qu’il y avait largement de quoi s’inquiéter depuis longtemps de la situation des Etats-Unis.

    A propos de la volonté : c’est toute la campagne de Sarkozy qui a mené à cette image, je suis d’accord avec Gwynfrid et Libéral. J’en suis restée avec l’idée qu’il pensait sincèrement qu’un « choc de confiance » était nécessaire, pour le « choc de croissance », et que ça pouvait venir, tout ça, d’un homme politique particulièrement doué, mettant en avant la force de sa volonté (ça, c’est l’utilisation du je dans son discours, cf Véronis) et se fondant sur une série de promesses dont il annonçait la réalisation.
    Perso, plus il allait dans ce sens, moins j’avais envie de voter pour lui… tellement je ne pouvais pas y croire.

  • L’impuissance revendiquée?
    Oui, il y avait de ça. Je l’assume à mort. Le type a dit : j’ai 11 milliards de marge de manoeuvre, c’est peu, voilà ce que j’en fais pour relancer la machine, et pour le reste, les cocos, ça va être ceinture.

    Je dois être maso, mais ça j’y ai cru. Mais je n’ai pas voulu parler de Bayrou là. Tu n’as peut-être pas senti le petit truc positif qu’il y avait dans mon précédent comm : je peux comprendre pourquoi ça a marché politiquement, et je peux même comprendre pourquoi dans le contexte français ça pouvait paraître relativement raisonnable.
    Mais tout est dans « paraît », car en vrai ça ne l’était pas. Et en ce qui me concerne ça m’est complètement passé au-dessus. Je n’avais même pas l’impression de vivre dans le même pays que lui, pour dire.

    Merci pour la couv! c’est génial non? Avec le sous-titre sur morgan stanley, c’est délicieusement rétro aujourd’hui. En revanche, j’arrive pas à lire la date. c’est bien 2006?, ou 2007? (en ce cas, c’est au tout début des subprimes, moins avant-gardiste)

  • Je dois être maso, mais ça j’y ai cru.

    Il suffit de regarder Bayrou, pour y croire.

    Il a quand même eu le talent de retourner un défaut (ce type n’a jamais rien géré) en qualité (vu les finances, le mieux, c’est encore de ne rien faire)

  • @ Liberal: oui, on est assez d’accord. A ceci près que je ne crois pas tellement à cette forme de « leadership », à moins qu’elle ne soit appuyée par des actes significatifs. Les opérations genre Grenelle de l’environnement ou commission Attali démontrent un savoir-faire certain dans la communication, mais les réformes qui devaient en découler sont absentes, retardées, ou affadies. Comme disent nos amis américains dans leurs débats, he can talk the talk, but can he walk the walk ?

    Ceci m’amène à votre parallèle avec Barack Obama, que je trouve tout à fait pertinent… et, soit dit en passant (désolé pour le HS), l’expérience Sarkozy me rend d’autant plus sceptique quant aux miracles que certains attendent, notamment en Europe, en cas de victoire démocrate.

  • Cette critique sur le tiédeur des réformes est tout à fait recevable, et je la partage en partie.

    Les arguments en faveur de l’action du gouvernement sont défendables également.

    1. Juppé puis Villepin ont démontré que l’approche rigide ne marchait pas. Les socialistes n’ont rien démontré, ils n’ont tenté aucune réforme impopulaire.

    2. Dans le tas, il y a des trucs bien qui passent. Un bout de réforme des retraites, un peu de réduction des effectifs publics, un poil d’assouplissement du droit du travail, une réformette constitutionnelle essentiellement positive, le RSA quels que soient les polémiques grotesques sur son financement, la LME dont personne n’a parlé et qui devait donc être une bonne chose…

  • Les discours de Sarkozy n’ont aucune importance, et personellement les parachutes dorés ne me dérangent : ils sont négociés entre acteurs privés.

    Les abus de biens sociaux, la corruption des dirigeants d’entreprises, sont un peu plus problématiques. Et dans ce domaine, Sarkozy juge urgent de dépénaliser et de raccourcir les délais de prescription. Après çà, tous les discours sur les méchants patrons sont de la poésie.

    @Libéral

    Je ne trouve pas une phrase pertinente dans votre adresse. Le procès en gauchisme est hors sujet.

    Reste que les caisses vides sont gaspillées pour subventioner les salaires des employés à temps plein (pour réduire la réforme des heures sup à une réduction de charges il faut être gonflé), et que celà induit une augmentation du nombre de chômeurs, qui vident les caisse une deuxième fois.

    Le choc de croissance que cette réforme était censéé provoquer ne crève pas les yeux. Mais l’important c’est d’y croire, n’est-ce pas Libéral?

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