Les Cathos Linkent

Stéphane / le Père / L’Abbé Lemessin[1] l’écrit fort bien dans un billet finement troussé et magnifiquement illustré : la semaine est thématique. On pourrait d’ailleurs intégrer le débat sur l’euthanasie dans le thème de la semaine, puisqu’il a aussi été l’occasion d’une illustration du nouveau rôle pris par les laïcs catholiques, notamment sur le web.

Mais, à tout Pontife tout honneur, c’est bien le pape qui a tiré le premier.

Dans un message pour les journées de la communication sociale, celui qui a confessé par deux fois[2] l’incurie de la Curie en matière d’Internet[3] revient sur ses atouts et ses risques, et la forme que doit prendre une présence chrétienne sur le Net. Vous serez surpris d’apprendre je partage sa vision du web[4], dans laquelle il rend hommage à l’ingéniosité humaine et à l’enthousiasmant potentiel du Net tout en soulignant le risque réel d’addiction, d’enfermement et de construction d’une identité virtuelle sur Internet. Ce n’est pas ma femme qui le contredira. Ce message aurait toutefois pu souligner davantage que le web est aussi un vecteur de rencontres réelles, et un créateur effectif de lien, y compris local[5].

Le pape suggère aussi un mode de présence chrétienne sur le web.

« Il en résulte qu’il existe un style chrétien de présence également dans le monde numérique : il se concrétise dans une forme de communication honnête et ouverte, responsable et respectueuse de l’autre. »

Toujours cette manie de s’imposer des exigences… Notez toutefois que Saint Pierre et Saint Paul  avaient tous deux de sacrées têtes de cochons, sans que ça ne les empêche de remporter l’anneau d’or. Je me permettrai donc de me placer sous leur haut patronage en cas de saute d’humeur.

Voilà qui pourrait inspirer les cathos qui « s’organisent », comme le titre La Croix dans un dossier qui évoque à plusieurs reprises la notion de lobbying. Lobbying dont il nous est dit dès l’édito qu’il n’est pas jojo puisqu’il « brouille le regard sur l’Église en la faisant apparaître comme un puissant lobby, capable de faire jouer ses différents relais pour faire pression sur les esprits et peser sur les décisions publiques ».

Or, il est également écrit[6] que votre hôte « mène tambour battant une activité de lobbying ». Vous voyez que là, le bât blesse, n’est-ce pas ? Certes non, je ne crois pas que La Croix considère que je puisse « brouiller le regard sur l’Eglise ». Ca, c’est ceux qui font du lobbying pas bien et le Père Greiner ouvre lui-même la porte à un « lobbying évangélique », dont je n’aurais pas l’arrogance de me réclamer mais vers lequel je devrais tendre. Ceci dit je préfère dissiper la méprise et saisir l’occasion d’une explication.

Une observation préliminaire : fallait-il qualifier cette nouvelle action de « lobbying » ? Ainsi qualifiée, n’est-elle pas toute désignée pour susciter la critique alors qu’on l’eut pu qualifier de bien d’autres manières ?

Car, non, en ce qui me concerne, l’esprit n’est pas celui d’un quelconque « lobbying ». Il s’agit de la poursuite de la motivation première qui a conduit à l’ouverture de ce blog : porter une voix que je n’entendais pas assez. Il s’agit d’un engagement personnel, d’une volonté de porter des convictions jusqu’où il est possible de le faire. De les porter parce qu’il faut bien que quelqu’un le fasse, sans attendre d’être assez saint et exemplaire pour pouvoir se l’autoriser. Mais, comme on me l’a soufflé sur Facebook, il y a une différence de nature profonde entre cet engagement et un lobbying quelconque.

Outre le fait que le lobbying est généralement une activité menée par des professionnels rémunérés pour cela, il ne s’agit pas de lutter pour des intérêts catégoriels ou communautaristes. On peut certes contester le fait que mes convictions coïncident avec l’intérêt général, mais pas que j’en aie la volonté. Et lorsqu’un mouvement politique milite pour un thème quelconque, parle-t-on de lobbying ? Non. Il n’y a pas davantage de raison de le faire quand il s’agit d’un catholique. Non, le « lobbying », ce n’est pas du tout l’esprit.

Et, si les évêques se sentent un peu débordés par le mouvement, comme le suggère l’un des articles de La Croix, je dirai qu’ils l’ont bien cherché. On les a écoutés.

Je reprendrai d’ailleurs à cet égard le propos de François Jeanne-Beylot : « après tout, nous prenons notre responsabilité de baptisés ». Justement : fin 2004, ma fille aînée recevait le baptême. Le prêtre insiste : par le baptême, cette petite fille participe à la dignité de « prêtre, prophète et roi ». « Et par votre baptême, vous êtes, vous aussi, prêtre, prophète et roi ». Formule un peu mystérieuse mais qui me frappe : je suis donc moi-même « prophète » en un sens. Sacrée responsabilité, car les prophètes ne sont pas là pour tenir les propos qui complaisent. Sacrée perspective, puisque certains finissent la tête sur un plateau, ou les bras en croix. Cela dit, je n’ai pas trop usé mon costume de prophète. Y’en a encore sous le pied. Mais c’est, encore, une exigence.

Et puis, comme s’était exclamé Jean-Paul II dans un de ses derniers messages aux jeunes, « Si vous êtes ce que vous devez être, vous mettrez le feu au monde entier ! ». Et l’on ne demande pas l’autorisation, avant de foutre le feu. Même quand on va à la messe le dimanche.

Enfin, oui, très certainement, le fait de savoir que nous devenons minoritaires nous incite à l’ouvrir plus grande. Non pas, encore une fois, pour une défense communautaire mais parce que nous entendons cette parole : « s’ils se taisent, les pierres crieront » (Luc, 19, 40). Pas une menace de soulèvement, non, mais la conviction étayée par de multiples exemples récents et quotidiens que le monde finira par crier à notre place si nous nous taisons.

Bref, notre parole est poussée par nos responsabilités et les nécessités du temps présent, par un sentiment d’urgence, par l’idée que nous nous faisons de l’intérêt général. Pour en revenir aux réseaux, aux lobbies, aux chrétiens, je reprendrai simplement la conclusion du prologue du livre de Marc Baudriller :

« Lorsque les chrétiens auront abandonné toute velléité de transformer la société, de l’améliorer, d’y augmenter la quantité de bonheur partagée par tous, chrétiens ou non, de rappeler les limites éthiques, les voies de la vie intérieure et du bonheur éternel, lorsque les chrétiens assaillis, attaqués, détestés ici ou là, voire massacrés comme aujourd’hui dans les pays d’Orient, se replieront sur eux-mêmes, lorsqu’ils seront tentés de vivre entre eux, alors, ils auront abandonné leur vocation. Les réseaux cathos, c’est la manifestation d’un idéal, d’une lampe qu’on ne met pas sous le boisseau, comme dit l’Evangile, mais dont on se sert pour éclairer une société trop sombre à bien des égards« 

  1. rigolez pas : utiliser l’un pour l’autre, c’est un coup à avoir des emmerdes []
  2. dans une lettre aux évêques et dans Lumière du Monde []
  3. à cet égard, je leur suggérerais bien de prendre au moins la précaution d’envoyer leurs messages en pdf, c’est pas grand-chose mais sinon, ça donne des idées idiotes []
  4. « Comme tout autre fruit de l’ingéniosité humaine, les nouvelles technologies de la communication doivent être mises au service du bien intégral de la personne et de l’humanité entière. Sagement employées, elles peuvent contribuer à satisfaire le désir de sens, de vérité et d’unité qui reste l’aspiration plus profonde de l’être humain » []
  5. à l’échelle d’une paroisse, d’un village ou d’une ville, ce pourrait être un outil formidable. J’ai essayé de vendre l’idée à mon curé, mais mes journées n’ont que 24h []
  6. sans malice je le sais parce que c’est pas son genre, même si elle a les yeux qui pétillent []

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68 commentaires

  • Pingback: Les tweets qui mentionnent Les Cathos Linkent -- Topsy.com

  • Excellent que tu fasses un billet là-dessus ! Au sujet du lobbying, je reviens un peu sur ce que je t’avais dit : la définition que je m’en faisais était bien la défense d’intérêts, mais n’intégrait pas la suite : « d’un groupe ou d’une communauté ». Sauf à considérer que le monde entier constitue une « communauté particulière » au sens où peut l’entendre la définition, en effet l’engagement pour le bien commun des cathos n’est pas exactement du lobbying. Je me rétracte donc par rapport à ce que je t’avais dit.

    Sinon moi ce qui m’a fait réagir dans le message de Benoit XVI pour la 45ème journée des communications sociales, ce même petit passage que tu cites au début de ton article, c’est l’exigence que nous devons nous poser pour notre communication : « honnête et ouverte, responsable et respectueuse de l’autre ». Et franchement, quand j’entends ça, j’ai la cocotte minute qui chauffe en pensant à certaines pratiques bien peu dignes de blogueurs catholiques. Je ne sais pas si tu as vu, je m’en suis expliqué dans un billet concernant la marche pour la vie. Et depuis j’ai encore recueilli des attitudes et comportements largement à même d’entretenir cette indignation. Grrrr…

    Bon, pour rester dans le positif, j’en profite donc pour te féliciter pour ta cohérence : ton honnêteté, ton ouverture, ton sens des responsabilités à l’égard du témoignage que tu présentes comme catholique, et ton respect d’autrui. Le tout justement arrosé de cette humilité précieuse qui ne te fais pas partir du principe a priori que tu as toujours raison, et qui participe de cette ouverture et de ce respect. Bref, je m’arroge, à titre personnel, le droit de te décerner le certificat Benoit XVI de la communication (qui n’a évidemment de valeur que pour moi-même). Ne fais pas le jaloux, mais j’ai envie de préciser que d’autres très bons blogueurs que j’ai appris à découvrir et apprécier me semblent mériter aussi cette distinction.

  • @ Pneumatis

    Nous sommes tous des pécheurs, y compris quand il nous arrive de nous emporter dans un commentaire. Ben oui.

    Et comme dit si bien Paul, quand il faut reprendre quelqu’un, toujours avec douceur et bienveillance, toujours pour son bien.

    Même quand il faut reprendre un blogueur qui s’est emporté…

  • j’aime pas trop l’édito de la Croix.

    Les cathos pourraient avoir une influence ? Non, mais quelle horreur !

    Surtout dans le cas de débats qui ne sont pas confessionnels par nature, comme l’euthanasie, là, cela devient carrément un crime !!

  • La leçon que vous tirez après le baptême de votre est juste; je ne crois pas que nous faisons « pression », mais tout simplement que nous avons pris conscience que, comme tout baptisés, nous étions envoyés et les nouveaux moyens de communication sont des lieux d’envoi comme d’autres. Entre le drapeau flottant au vent et le repli timide de peur de ne pas effaroucher, nous témoignons, tout simplement. Je crois que c’est Saint Thomas d’Aquin qui a dit que les théologiens n’étaient pas les hommes de science, mais ceux qui vivaient leur foi. Nous faisons (essayons de faire) ce que nous disons et disons ce que nous vivons.

  • « Les Cathos Linkent » alors ça c’est pas mal, oui … Y’avait aussi « de l’obole au lobby », « le Saint Ternet au calendrier », ou « le web béni fait le pape happy » mais c’était beaucoup plus faible.

  • Bon… voilà… je vais écourter mon propre billet… Je reste en désaccord sur l’appréciation des techniques de lobbying. Ce sont des techniques ; elles sont neutres en tant que technique. Si elles sont mises au service de la vérité et du bien commun, il n’y a pas de mal.

  • Lobby : si je cherche dans le dictionnaire français-anglais, je trouve « hall, vestibule ». J’imagine bien certains consultants attendre dans le vestibule devant le bureau de personnalités qu’ils sont venu démarcher pour leur vanter les mérites d’un produit ou d’une idée qu’ils ont la mission de promouvoir dans le cadre d’un contrat de lobbying.

    Il n’en est pas du tout ainsi avec Koztoujours, me semble-t-il. Tout est fait au grand jour, le site est disponible pour tous 24/7. J’ajouterais que nous ne sommes pas sollicités, c’est nous qui venons lire si nous en avons envie. La démarche est totalement inverse.

    Que Koztoujours soit lu largement et apparaisse comme un relai d’opinion, c’est différent, mais ce n’est pas du lobbying.

    Merci pour cette forme d’évangélisation (le terme me semble plus approprié).

  • Aristote a écrit :

    Et comme dit si bien Paul, quand il faut reprendre quelqu’un, toujours avec douceur et bienveillance, toujours pour son bien.

    Même quand il faut reprendre un blogueur qui s’est emporté…

    Je suis d’accord, et je n’ai pas de problème particulier avec ça : cela arrive à tout le monde de s’emporter, à tout le monde de se tromper ou du moins de ne pas faire l’unanimité. Ce avec quoi j’ai du mal, venant de blogueur affichés catholiques, c’est lorsque, particulièrement quand ils s’emportent, ils ne publient les commentaires que de ceux qui surenchérissent ou qui chantent leurs louanges, et ne publient pas, voire tronquent les messages qui tentent justement de les reprendre ou de les contredire avec douceur et bienveillance.

    Il y en a comme ça, qui ont pignon sur rue si j’ose dire, et chez qui systématiquement, avant de lâcher un commentaire, j’en fais une sauvegarde sur mon poste, par principe. A partir du moment où je suis obligé de faire ça et pas pour des raisons techniques, ça signifie que le blogueur en question, tout catholique qu’il est, a perdu ma confiance. Et je peux vous promettre que cela n’a rien à voir avec le contenu des idées exprimées : je peux tout à fait avoir confiance et dialoguer avec quelqu’un avec qui je suis totalement opposé aux idées qu’il véhicule et ou même encore que ces idées me révulsent.

  • Les réseaux catho, c’est aussi à la une de Challenges, avec Augustin de Romanet, DG de la Caisse des dépôts qui cite deux fois saint Matthieu: « Si vous voulez vivre comme des justes, évitez d’agir devant les hommes pour vous faire remarquer ». Mais le même évangéliste dit qu' »on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ».
    Ce qui m’a l’air d’être dans l’esprit de ce que vous dites Koz.

    PS j’aime beaucoup la note 4!

  • Pneumatis a écrit : :

    j’en profite donc pour te féliciter pour ta cohérence : ton honnêteté, ton ouverture, ton sens des responsabilités à l’égard du témoignage que tu présentes comme catholique, et ton respect d’autrui. Le tout justement arrosé de cette humilité précieuse qui ne te fais pas partir du principe a priori que tu as toujours raison, et qui participe de cette ouverture et de ce respect.

    Merci. Je mettrai ça dans mon book.

    @ Aristote: je l’ai trouvé ambigu. Il m’a d’abord agacé, puis je me suis calmé, puis il m’a de nouveau agacé, ensuite j’ai pris le fait que D. Greiner évoque un « lobbying évangélique », comme le signe que tout lobbying n’est pas mauvais. Mais le fait est qu’il ne dit pas que le lobbying « brouillerait le regard sur l’Eglise » mais « brouille le regard sur l’Eglise », ce qui me semble clair sur son appréciation.

    J’ai aussi pensé que La Croix était un peu le cul entre deux chaises. Il y a clairement une attitude qui ne lui correspond pas et qu’elle n’apprécie pas, et qui correspond à l’attitude de riposte permanente, d’activisme systématique qu’emploient certains blogs catholiques de tendance tradi. Mais comme La Croix ne veut pas les mentionner comme tel, elle emploie du coup une appréciation très globale et peu compréhensible.

    Et puis, culturellement et peut-être générationnellement, une partie de la rédac (D. Greiner, D. Quinio) me paraît issue de la période « enfouissement » de l’Eglise, et les Assomptionistes (congrégation que j’aime bien et avec laquelle je partage des souvenirs) ont un côté très « enfoui ». L’évolution actuelle va donc peut-être à l’encontre de leur culture. J’avoue que, pour ma part, même s’il est évident qu’il s’agit bien de continuer à ‘ »être » et pas de se contenter de proclamer, lorsque le christianisme est susceptible de disparaître du paysage, il ne me paraît pas urgent de m’enfouir.

    De façon générale, je suis plutôt dubitatif sur l’opportunité d’avoir utilisé le terme « lobbying ». D’une part, parce que je ne pense pas que cela reflète fidèlement ce qui relève pour beaucoup tout simplement de l’engagement. D’autre part, parce qu’un tel terme est généralement perçu de façon péjorative, et oriente la lecture. Enfin, parce que, demain, L’Express – pour ne prendre qu’un exemple – nous fera un numéro sur le « lobby catho » en se servant de ce dossier de La Croix comme d’une caution.

    @ NM: je ne pense pas. Le lobbying peut certes être vu de façon neutre dans d’autres pays, dans d’autres cultures. Pas en France. En France, il reste perçu comme antinomique à l’intérêt général ou, pour employer une terminologie chrétienne, au bien commun. C’est le lobby des chasseurs, de l’industrie pharmaceutique, des automobilistes etc.

    @ PIC: Céline Hoyeau faisait référence à certains billets dans lesquels j’ai davantage invité à l’action concrète, en appelant à manifester pour les chrétiens d’Orient, ou en appelant à signer le manifeste pour la dignité de la personne en fin de vie (je précise que je connais un peu Céline et que je n’y vois aucune mauvaise intention de sa part et, au contraire, je la remercie de m’avoir cité). Cela étant, pour moi, il ne s’agit pas spécialement de lobbying. Comme tu le soulignes, et ça le distingue encore de cette action, le lobbying a un caractère davantage occulte. Ou alors il faudra aussi que l’on parle du lobby de l’ultra-gauche…

    PIC a écrit : :

    Merci pour cette forme d’évangélisation (le terme me semble plus approprié).

    Tu vas finir pas trouver que je suis emmerdant, mais je ne suis pas sûr non plus que ce soit de l’évangélisation. Certes, d’une certaine manière, je témoigne mais, même là, mon objectif n’est pas vraiment d’être un « témoin ». Et je n’annonce pas l’Evangile, non plus, je ne cherche pas à convertir (je n’ai rien contre, mais ce n’est pas ce que je fais) et mon blog aborde bien peu de questions d’ordre spirituel.

    @ ADG: oui, c’est en effet assez proche. Et sinon, la note 3, elle ne vous a pas plu ?

  • moi non plus, je n’aime pas tellement ce terme de lobbying, comme si on avait pas déjà assez de personnes prêtes à tirer sur l’Eglise sans leur donner nous même du grain à moudre.

    j’ai l’impression que ceux qui critiquent internet (ou qui en donnent une image inquiétante, comme en parlant de lobbying à propos de réseaux que tout le monde aujourd’hui peut utiliser), ce sont des gens qui ne l’utilisent pas. ou très peu. Du coup, ils restent sur le seuil.

    Alors pour peu que leurs intérêts soient un peu écornés par internet (la presse papier par exemple, ou encore certains politiciens ridicules qu’on voudrait voir éjectés de notre paysage), il n’y a qu’un pas: internet est un danger pour eux, et de là, il faut exagérer et en faire un danger planétaire.

    Alors qu’il suffirait qu’ils apprennent à s’en servir, qu’ils cherchent avec humilité en quoi ils peuvent apporter leur pierre -si effectivement ils ont quelque chose à apporter- ou encore, chercher ce que ça pourrait leur apporter à eux. comme tout un chacun.

    bon, je suis encore négative, pas ouverte, pas respectueuses de leur témoignage, et tout et tout….
    Mais réjouissez vous (si, si, en tout temps): j’ai pas de blog! Ce qu’internet m’a appris, c’est qu’on a rarement raison tout seul, et qu’on est pas obligé de donner son avis sur tout. Et c’est précisément sur ce blog-ci que j’ai peu à peu appris à moins râler, à rechercher un peu plus le positif, à réfléchir, et surtout, que j’ai vu que des gens réfléchissaient mieux que moi et m’emmenaient plus loin que là où je serais allée toute seule.

    donc non, c’est pas du lobbying, pas plus qu’un journal papier, c’est une façon de réfléchir ensemble et de confronter des opinions, plus facile d’accès, et moins soumise à pression que la presse papier ou la télé. Une façon de connaître des opinions différentes, aussi. bref, c’est vraiment un lieu de rencontre tout à fait honorable. Même s’il est vrai qu’il induit une segmentation… mais n’est-ce pas une segmentation aussi, le lecteur de libé ou de l’équivalent à droite s’il y en a, qui se fait sa petite rage compulsive tout seul en lisant un article qui le rejoint dans ses petites haines personnelles?

    Ensuite, si certains blogs sont un peu limite et qu’ils ont du succès quand même, (ça reste une forme d’expression moins violente que d’autres) il faut se poser les bonnes questions: pourquoi? que peut-on y faire? plutôt que de jeter le bébé avec l’eau du bain.

  • @ Koz: bon alors faisons du lobbying mais sans le dire… si c’est le mot qui fache. Reste que les techniques peuvent être utiles.

    En revanche, je distinguerais radicalement le lobbying/défense_catho/communication/autres_termes_qui_vous_convient du témoignage ou de l’évangélisation. Cela ne se situe absolument pas sur le même plan. Il y a des liens mais il est aussi nécessaire de distinguer les deux plans que de ne pas confondre la cité de Dieu et la cité des hommes…

  • Ah mais non. Je suis peut-être têtu, mais je maintiens. Ce n’est pas qu’une question de sémantique. Intervenir dans le débat public, ce n’est pas du lobbying. A l’exception peut-être de quelques mobilisations, comme semble-t-il à l’égard du lundi de Pentecôte (citée dans le livre de Marc Baudriller, quoique je n’ai pas le souvenir que l’Eglise ait été vent debout contre sa suppression), je ne vois ni intérêt particulier ni intérêt catégoriel ni intérêt communautaire dans les positions de l’Eglise.

    Il me semble que cela dépasse la question sémantique.

    Certaines actions sont plus ciblées toutefois, comme par exemple la protestation lors de la suppression de la publicité dans 20Minutes, mais est-ce du lobbying ?

  • Si je peux vous départager, on peut dire que DES catholiques font du lobbying, au sein de mouvements : comme par exemple, un catholique médecin engagé dans une association qui défend le droit à l’objection de conscience des médecins… mais ce n’est pas à proprement parlé du lobbying catholique dans le sens où ce ne sont les intérêts d’une communauté identifiée/représentante de l’Eglise qu’ils défendent. Non ?

  • Personnellement, je n’ai rien contre le lobbying. Certes, la connotation du terme est négative, mais soyons honnêtes, le lobbying, l’Eglise le pratique déjà ; à Bruxelles par exemple, avec la COMECE. Dans les paroisses, quand les scouts vendent leur calendrier et font de la pub pour leur mouvement, et pour ça assiègent le presbytère afin d’avoir une tribune toutes les 3 semaines… C’est du lobbying auprèsdu curé, non ? Bon, ok, j’exagère, mais je trouve qu’il n’y a pas de raison de ne pas utiliser ces techniques (ni bonnes ni mauvaises) pour rappeler la doctrine sociale de l’Eglise à nos élus. Quand les italiens montent au créneau (et leurs élus avec eux) pour défendre la présence du crucifix dans les écoles, c’est un débat européen, mais il est soutenu par certain groupes de pression au parlement (à Strasbourg par exemple). Ce n’est peut-être pas la définition exacte du lobbying, mais, honnêtement, ça s’en rapproche quand même.

    Après, dire comme La Croix que tu fais du lobbying mon cher Koz, je n’irais pas jusque là quand même. Ensuite, que ton blog et tes billets utilisés par certains pour fonder et asseoir leurs revendications, là, ce n’est plus de ton ressort. C’est la loi du Net que d’être parfois utilisé par les autres.

    Et enfin, quand tu dis que tu ne fais pas d’évangélisation, c’est plus ou moins vrai. Il y a l’évangélisation passive (un truc proche de l’enfouissement). Ceux qui te lisent et lisent parfois (comme tu l’a fait dans ce billet) quelques phrases bibliques, reçoivent bien l’Evangile quand même !

    Signé : Stéphane / Le Père / l’Abbé Lemessin (ouah tout ça rien que pour moi. I’m flaté !)

  • Si je peux me permettre, le lobbying au sens large inclut également l’opinion, et pas seulement les cabinets feutrés de nos chers décideurs. Alimenter la presse d’études et d’infos ad hoc, contacter les blogueurs influents, etc. relève aussi d’une campagne de lobbying.

    La distinction intérêt privé/général me paraît peu pertinente, parce que ces notions peuvent être subjectives dans certains cas. Greenpeace fait du lobbying au nom de l’intérêt général, non ?

    En revanche, les catholiques s’adonnent-ils du lobbying ? Je dirais oui s’il s’agissait d’une action concertée, coordonnée, etc.

    Présenter Koz comme une tête de pont est une expression sympathique, mais elle peut laisser penser que cette nébuleuse de blogs catholiques sont liés entre eux jusque dans leur politique éditoriale et trustant le Wikio, complétée par de solides relations journalistiques, parlementaires, etc. On en est souvent loin, même si tout ça est un petit monde…
    Figure de proue était peut-être plus approprié (et quelle figure ;))

    Maintenant, quand Koz met sa notoriété au service du collectif Plus digne la vie et qu’il entraîne dans son sillage une armée de Twitterers, est-ce du lobbying, un peu, beaucoup… Je ne sais pas, mais une chose est sûre : ça a contribué à diffuser des arguments qui avaient du mal à passer par ailleurs.

  • Je peux suggérer le terme « agit-prop », si vraiment le mot « lobbying » est trop négativement connoté 🙂

    Koz a écrit : :

    Ce n’est pas qu’une question de sémantique. Intervenir dans le débat public, ce n’est pas du lobbying.

    Je taquine, mais +1 sur ce point tout de même. Intervenir dans le débat public, c’est faire de la politique, c’est prendre parti pour un choix collectif, qui ne va pas nécessairement dans le sens de l’intérêt perso (cas de Greenpeace, des contributions au débat sur l’euthanasie, qu’elles viennent de l’ADMD ou de Plus Digne la Vie… on pourrait aussi citer les encycliques sur la DSE). Faire du lobbying c’est peut-être employer des moyens similaires, mais au service d’intérêts particuliers (cas des crucifix dans les écoles). Il n’y a pas nécessairement de mal à ça (je ne vois pas de mal à défendre les crucifix), mais ce n’est pas la même chose.

    @ Henry le Barde:

    Même si dans la pratique la distinction peut être floue, cela ne veut pas dire qu’elle manque de pertinence. L’intention, l’esprit dans lequel on fait les choses, ça compte.

  • Gwynfrid a écrit : :

    @ Henry le Barde:

    Même si dans la pratique la distinction peut être floue, cela ne veut pas dire qu’elle manque de pertinence. L’intention, l’esprit dans lequel on fait les choses, ça compte.

    Ça compte pour évaluer la portée morale ou le caractère légitime voire légal d’un acte, certes, pas définir le nom d’une action menée qui n’est au fond qu’une technique de communication !
    Le dictionnaire de l’Académie définit le lobby comme « groupe d’influence soutenant une cause, une catégorie d’intérêts ». Une cause pouvant être, objectivement ou subjectivement, juste et à portée universelle. Cette définition factuelle et excluant toute notion morale me convient bien, parce qu’elle peut convenir à tous pour définir telle ou telle campagne d’influence.

    Ce serait donner deux noms différents aux armes de poing du voleur et du policier sous prétexte que l’une sert un intérêt particulier et l’autre, théoriquement, l’intérêt général.

    Maintenant, je ne connais pas l’ensemble des actions de Koz, mais pour ce qu’on en sait tous, non, il n’est pas à proprement parler lobbyiste.

  • Henry le Barde a écrit : :

    Le dictionnaire de l’Académie définit le lobby comme « groupe d’influence soutenant une cause, une catégorie d’intérêts ».

    Certes, mais l’utilisation courante du terme n’est pas celle-là. Et en matière de langage, l’usage a le dernier mot. Arme de poing n’est pas connoté, lobby l’est. Ainsi va la vie…

  • Bonjour Koz,

    je pense qu’il est naturel que la hiérarchie catholique se sente mal à l’aise face aux initiatives de ses ouailles. Il y a 50 ans, les opinions des paroissiens ne quittaient pas le parvis en face du café du commerce, et l »église pouvait ainsi contrôler la communication qu’elle souhaitait faire au reste de la société. Ce n’est plus le cas. Je suis par exemple un lecteur régulier de Koz toujours, alors que je ne rentre que peu en contact avec la communication officielle de l’église catholique, que je trouve ennuyeuse.

    Le malaise de l’église peut simplement être celui de n’importe quelle institution qui perd du pouvoir, ce qui n’est pas agréable. Mais je pense que l’église voit aussi, à juste titre, un risque: il y a d’abord l’exposition au grand jour par cette communication non contrôlée de tous les petits défauts et travers des catholiques, qui sont des hommes comme les autres. C’est particulièrement visible sur Internet, qui est un amplificateur d’ego.

    De plus, il est possible que cette communication du terrain favorise les points de vue les plus extrêmes. Souvent, la base est plus extrême que la hiérarchie: c’est le cas en politique, où les militants en viendraient volontiers au main avec ceux de l’autre camp. Les gens avec les vues les plus extrêmes sont aussi souvent les plus enclins à abattre le travail très important qui est nécessaire à l’édition d’un site web de bonne qualité. De plus, l’extrême est plus facile à « vendre »: cela déclenchera plus facilement ces combats de commentaires qui sont le coeur de l’internet participatif.

    Enfin, je ne sais pas si tu fais du lobbying. Le mot est principalement utilisé pour les « représentants » rémunérés des industriels auprès des gouvernements, qui ont au passage aussi un rôle utile, car ils permettent souvent au gouvernement de comprendre les problématiques particulières à une industrie. J’ai l’impression que tu ne défends aucune industrie particulière.

    Mais le mot de lobbying est aussi utilisé pour des minorités qui souhaitent défendre leurs intérêts, tels le célèbre lobby israelien aux Etats-Unis. Dans ce sens, il me semble que l’action que tu mènes est assez similaire: il s’agit pour une minorité bien organisé de faire beaucoup de bruit pour espérer influencer les politiques plus que par son simple poids électoral. Nous avons eu plusieurs fois le débat de savoir si les religions devaient chercher seulement à préserver leur liberté de culte, ou aussi à tenter d’influencer les lois: je pense qu’en fin de compte, le second est contreproductif.

    Pour conclure par mon propre exemple, j’aime beaucoup venir sur Koztoujours, qui est un site intéressant avec des débats animés. Toutefois, je pense que l’influence de Koz sur mes propres idées n’a pas été profitable pour l’église. Je me méfie plus de l’église catholique, et surtout des catholiques, depuis que je lis ton blog.

  • C’est sainte Catherine de Sienne qui a dit cela : « Si vous êtes ce que vous devez être vous mettrez le feu au monde entier ».

    Pardon pour cette courte intrusion. 😉

  • Aristote a écrit : :

    Certes, mais l’utilisation courante du terme n’est pas celle-là. Et en matière de langage, l’usage a le dernier mot. Arme de poing n’est pas connoté, lobby l’est. Ainsi va la vie…

    Tout à fait et c’est regrettable. C’est ce que nous sommes les premiers à déplorer quand les médias et le grand public donnent un sens « courant » à des termes employés par l’Église. Conscience, morale, en sont des exemples récurrents…
    Mais oui, cher Aristote, je vous rejoins, l’acception courante, pas nécessairement la plus vraie, est une réalité à prendre en compte dans nos communications…

  • Voila comment je comprends la critique du lobbying, mais je suis peut-être à côté de la plaque :

    Autrefois, la figure du « héros » chrétien dans les médias c’était l’abbé Pierre. C’est à dire un chrétien social qui se signalait à l’opinion par son engagement personnel et par ses actes en faveur des plus pauvres. Il ne paraissait pas s’obliger à être fidèle à 100% à la doctrine. Ce qui lui importait, c’était d’agir conformément à l’esprit de l’Evangile et de le faire savoir.

    Aujourd’hui, les « réseaux cathos » tels que je les perçois et tels qu’ils surgissent dans les médias semblent plus sensibles aux prescriptions qu’aux actes dans le champ du social.

  • Joyeux Acier a écrit : :

    je pense qu’il est naturel que la hiérarchie catholique se sente mal à l’aise face aux initiatives de ses ouailles.

    Je n’ai pas bien compris l’objet de votre commentaire : où avez-vous vu que l’Eglise (que je suppose être cette grande personne habillée tout de blanc qui virevolte au-dessus des clochers en disséminant ses grâces et ses anathèmes, ou bien cette secte de vieux qui parlent en latin enfermés dans les somptueux palais du Vatican) se sentait mal à l’aise face aux initiatives de ses ouailles ?

    D’abord les ouailles, c’est aussi l’Eglise, donc à moins d’être bien névrosés, les ouailles ont justement l’air de se sentir plutôt à l’aise avec leur prise en main des moyens de communication. Pour les prêtres, il y en a un qui vient de répondre plus haut et qui avec sa revue de blog hebdomadaire, n’a pas l’air trop mal à l’aise avec ça. Ensuite, si vous cibliez plutôt le « haut clergé » (comme on disait dans l’temps) il semble que les encouragement du Pape à se saisir du continent numérique pour l’évangéliser, par exemple, témoigne d’autre chose que de ce qu’on peut appeler un malaise.

    Bref, non je n’ai pas du tout compris à quoi vous répondiez, en fait.

  • Il y a -hélas- du vrai dans ce que vous dites, Hervé.
    Mais pourquoi opposer la rigueur doctrinale et l’exigence de charité, alors qu’elles doivent marcher de pair ? Je vous passe les nombreuses références bibliques sur la foi et les oeuvres.
    C’est tout le message de BXVI dans sa dernière encyclique « Caritas in veritate », l’interdépendance entre Charité et Vérité.

    La vérité sans charité n’est pas vérité, et la charité sans vérité n’est pas charité…

  • Pingback: Le débat sur l’euthanasie « Thomas More

  • Je suis assez d’accord avec Hervé… A mon avis, les chrétiens ont quelque chose à dire et à faire (sur Internet ou ailleurs) si leurs messages et leurs actions s’inscrivent dans le prolongement évident des principaux enseignements du Christ tels qu’ils sont perçus par le plus grand nombre (fraternité, solidarité, etc.). Cela fait partie de notre héritage judéo-chrétien, qui peut très bien se marier avec les valeurs de notre République laïque (liberté, égalité, fraternité). S’il s’agit d’énoncer des dogmes, une doctrine, ou pire des règles de vie censés être valables pour tous, établis par l’Eglise, cela peut s’apparenter alors effectivement à une espèce de lobbying d’une minorité.

    On pourra évidemment me rétorquer (et l’on n’aura pas complètement tort) que j’aime bien les positions des chrétiens quand ils rejoignent les idéaux de la gauche laïque et que je les aime moins quand elles prétendent dicter les principes de vie des individus (sur les questions de moeurs ou de société).

  • Assez d’accord avec la proposition de Pneumatis (celle du 28 vers 17h!) mais aussi avec le Père/Abbè/Stéphane Lemessin…

    En réalité, je me demande s’il ne faut pas distinguer la prise de parole dans le débat public et ça je suis d’accord en tant que telle elle n’est pas assimilable à du lobbying. Les blogs ne sont pas un lieu de lobbying de ce point de vue. En revanche, certaines actions mettent en oeuvre d’authentiques techniques de lobbying au service du bien commun : argumentaires distribuer aux parlementaires, informations des journalistes, courriers…

  • @ Pneumatis:
    Pneumatis a écrit : :

    Joyeux Acier a écrit : :

    je pense qu’il est naturel que la hiérarchie catholique se sente mal à l’aise face aux initiatives de ses ouailles.

    Je n’ai pas bien compris l’objet de votre commentaire : où avez-vous vu que l’Eglise (que je suppose être cette grande personne habillée tout de blanc qui virevolte au-dessus des clochers en disséminant ses grâces et ses anathèmes, ou bien cette secte de vieux qui parlent en latin enfermés dans les somptueux palais du Vatican) se sentait mal à l’aise face aux initiatives de ses ouailles ?

    J’ai compris du post de Koz et de certains articles qui étaient liés que les responsables de l’église (évèques…) et certains de ses médias officiels (La Croix…) se sentaient assez mal à l’aise face aux activités de communications sur internet de la « base ».

  • Les lobbys se melent exclusivement de leurs oignons, laissant à la partie adverse/leur future victime le soin de lobbyer en contre. Une sorte de judiciarisation du debat ou on ne cherche guere le consensus. Les cathos se melent des affaires de tous, c’est meme pour ca qu’ils enervent, non. Pourtant le bien commun passe par une approche commune, et ne pas se meler des affaires des autres c’est de l’indifference.

    Donc les cathos n’ont pas a s’abaisser au niveau d’un lobby, mais ils doivent/peuvent s’impliquer dans les debats. Le mode d’intervention a deja ete prescrit par le big boss : etre temoin (martyre), c’est a dire partager ce qu’ils vivent et pensent et laisser les fruits pousser, sans proselytisme au fond.

  • Pour Herve dont on ignore les incroyables prouesses personnelles en matiere sociale, c’est dommage que vous ignoriez la premiere ONG sociale de France le secours catholique, ou encore le CCFD, la conference st vincent de paul, fidesco, Jean Vanier, la communauté sant edigio… Il y a ceux qui font et dont on ne parle jamais, sauf le Pape dans les avions mais on ne retient guere cet aspect la bizarrement, et ceux qui critiquent sans aucune rigueur intellectuelle et qu’on entend tout le temps (je ne dis aps specifiquement cela pour vous Herve, vous etes dans un mouvement d’ensemble la…).

  • @ Joyeux Acier:

    La Croix est un journal qui se veut d’inspiration catholique, et l’est, même si je ne suis pas toujours d’accord avec, ce n’est pas le journal officiel de la conférence des évêques ! Et son inconfort devant Internet résulte peut-être aussi du fait qu’il a à affronter une concurrence nouvelle, un peu comme le statut du Monde comme quotidien de référence en a pris un coup depuis que le Net permet de remettre en cause vigoureusement et en temps réel ses partis pris les plus criants.

  • Joyeux Acier a écrit :

    J’ai compris du post de Koz et de certains articles qui étaient liés que les responsables de l’église (évèques…) et certains de ses médias officiels (La Croix…) se sentaient assez mal à l’aise face aux activités de communications sur internet de la « base ».

    Si l’on en croit la série publiée par La Croix sur le sujet, tant l’édito que le ou les articles (je ne sais pas si il y en a eu plusieurs) il est vrai que la rédaction de La Croix semble témoigner d’un certain malaise « face aux activités de communication sur internet de catholiques ». Mais La Croix, ce n’est pas la hiérarchie de l’Église, c’est un journal catholique ; avec des choses que je trouve très bien, et d’autres plus discutables. Mais d’une manière générale, sa ligne éditoriale n’est pas pour représenter celle de l’Église.

  • S’efforcer de rechercher la vérité,et de communiquer ce que nous avons reçu d’identité et de compréhension à la lumière de l’Esprit Saint, par des moyens contemporains. Voilà comment je définirais nos activités. Si « La Croix » aime porter un jugement global autant que moral, cette même envie de juger peut leur retomber sur le pif, paf, pouf, Patate patatras!
    Merci de votre beau travail

  • @ Joyeux Acier:

    Je rejoins l’avis de Joyeux acier. Je pense que la conférence des évêques de France (je ne sais si c’est le bon terme) se méfie des sites cathos parce qu’elle ne les contrôle pas.

    Or les évêques sont de sensibilité politique diverse et les « lobbies» cathos je crois sont plutôt connotés à droite. Alors la hiérarchie catholique qui veut apparaitre comme neutre du point de vue politique craint que ces lobbies donnent de l’église du France dans les médias une image déformée.

    Je comprends cette méfiance,
    (existe-t-il un lobby catholique de gauche pour équilibrer ce lobby de droite ?)

  • @ PMalo: et Jean-Paul II citait explicitement Sainte Catherine de Sienne…

    Jeff a écrit : :

    On pourra évidemment me rétorquer (et l’on n’aura pas complètement tort) que j’aime bien les positions des chrétiens quand ils rejoignent les idéaux de la gauche laïque et que je les aime moins quand elles prétendent dicter les principes de vie des individus (sur les questions de moeurs ou de société).

    Vous avez fort bien anticiper et assumer l’objection. Je n’insisterai donc pas. Ce matin, à la messe, un propos du prêtre dans son homélie faisait écho à votre commentaire. Il signalait que, dans l’Evangile de ce jour, les « règles » que donnent Jésus ne sont pas des règles religieuses, cultuelles, mais des principes de vie. Bref, l’exemple vient d’en haut. Même si bien sûr, il faut toujours s’assurer de la conformité des règles que l’on croit pouvoir déduire aujourd’hui.

    Maintenant, si je comprends bien que, de l’extérieure, on opère son tri, un catholique doit au contraire s’efforcer de percevoir la cohérence de sa foi. Y compris pour quelqu’un de gauche, sur les thématiques connotées à droite, et inversement. La foi est aussi là pour nous bousculer dans nos certitudes.

    En ce qui concerne les évêques, je pense surtout qu’ils jouent sur du velours, dans un pays dans lequel le rapport à la religion est complexe. Or nombre d’initiatives « citoyennes » n’y vont pas par quatre chemins. Je comprends qu’ils puissent craindre que ces initiatives ne viennent saper le travail effectué, et qu’elles soient parfois en partie inspirées par des considérations idéologiques et pas forcément très conformes à l’esprit catholique.

    Le moindre groupe qui se constitue s’efforce de désigne un porte-parole pour que la com’ ne parte pas dans tous les sens. Je peux comprendre que les évêques s’inquiètent des initiatives qui pourraient être « labellisées » catholique et qui sont susceptibles de mettre à mal la cohérence de leur démarche.

    <

    p>Dernière chose : je progresse dans la lecture du bouquin, et je peux comprendre que la rédac de La Croix ait ressenti un relatif malaise. L’adjonction de petits combats, d’escarmouches diverses, donne une image qui n’est pas forcément celle que l’on peut souhaiter. En outre, il souligne surtout les « combats » victorieux, donnant l’impression d’une grande influence, alors qu’il y en a d’autres qui ont bien été perdus.

  • oim a écrit : :

    Pour Herve dont on ignore les incroyables prouesses personnelles en matiere sociale, c’est dommage que vous ignoriez la premiere ONG sociale de France le secours catholique… Il y a ceux qui font et dont on ne parle jamais, sauf le Pape dans les avions mais on ne retient guere cet aspect la bizarrement, et ceux qui critiquent sans aucune rigueur intellectuelle et qu’on entend tout le temps (je ne dis pas specifiquement cela pour vous Herve, vous etes dans un mouvement d’ensemble la…).

    Il existe, des cliniques aux écoles libres, en passant par les associations que vous citez, un nombre important d’institutions sociales gérées par l’église catholique, et souvent d’ailleurs, plutôt bien gérées. Nous pourrions disserter pendant des heures pour savoir si ces organisations font mieux leur travail que leurs équivalents laïcs: secours populaires, pompiers volontaires, association contre le cancer et surtout l’état français, qui est, et de très loin, le premier pourvoyeur d’aide sociale dans le pays: on peut citer par exemple les hôpitaux publics, dans lesquels le personnel soignant vit souvent un véritable sacerdoce. Il existe un secteur laïc de la charité qui ne se résume pas aux excités de Greenpeace ou d’Act-up. Pour résumer, l’église fait un travail social significatif, et c’est tout à son honneur, elle n’est pas non plus la seule à le faire.

    • Vous avez un sérieux biais, Acier. A aucun moment, oim ne revendique une exclusivité quelconque pour l’Eglise. J’imagine qu’il est plus pratique de forger soi-même sa petite image de l’Eglise que l’on critiquera soi-même. Et plus facile que de questionner ses présupposés.

      @ PMalo: ta ta ta, j’ai la parade, il y avait un lien !

  • @ oim:

    Je sais bien que l’église catholique a encore des activités nombreuses et variées dans le champ du social et m’en réjouis.

    Alors j’aimerais que les lobbies cathos, s’ils existent, fassent autant de publicité pour ces actions dans les médias qu’autour de leurs prises de position sur telle ou telle question de société.

    Non pas pour masquer leur point de vue mais pour offrir à l’opinion publique un visage mieux équilibré, plus fidèle de l’église.

  • Hervé a écrit : :

    Alors j’aimerais que les lobbies cathos, s’ils existent, fassent autant de publicité pour ces actions dans les médias qu’autour de leurs prises de position sur telle ou telle question de société.

    Est-ce l’Église qui fait de la « publicité » sélective sur une partie de son activité ou les médias qui s’obstinent à ne reprendre de ses paroles et ses actions que ce qui fait vendre ?
    La communication de l’Église (et de ses « lobbies ») n’est pas toujours parfaite, loin de là. Mais on ne peut pas dire que son discours se limite à la capote et au SIDA (si c’est bien à ce genre de sujets que vous faites allusion…).

  • Henry le Barde a écrit :

    Hervé a écrit : :
    Alors j’aimerais que les lobbies cathos, s’ils existent, fassent autant de publicité pour ces actions dans les médias qu’autour de leurs prises de position sur telle ou telle question de société.
    .

    Bonsoir,

    je partage l’avis d’Hervé. Je trouve, avec tous les aprioris de quelqu’un qui n’a pas beaucoup de temps à s’intéresser au sujet, que les « militants » catholiques insistent beaucoup plus sur le « déficit de valeurs » de nos sociétés que sur leur « déficit de générosité », ce qui n’est pas la même chose. Je ne me souviens pas d’articles traitant du second point sur ce blog, alors que ceux traitant du premier sont nombreux.

    Peut-être que la générosité n’est pas assez « différenciatrice », car c’est un thème consensuel, alors que les « valeurs » défendues par l’église catholique lui sont plus propres.

  • Ils sont terribles ces commentateurs qui viennent sur un blog pour déverser leurs hectolitres d’idées reçues contredites par ce même blog.
    Le lisent-ils, ou ne font-ils que commenter dans le vide ?

    Je n’ai rien contre les idées reçues : j’en suis fardé.
    Mais je ne vais pas ramener une science que je n’ai pas ; quand j’aborde un sujet, c’est que j’estime avoir assez potassé la question pour avoir quelque chose à dire, ou des questions pertinentes à poser.
    La plupart du temps, je ne fais que lire, et j’en apprends, des choses.

    Pardon Hervé et JA d’être aussi lapidaire, mais depuis le temps que vous commentez ici, ce sont toujours les mêmes poncifs qui reviennent. C’est fatigant.
    Des gens comme Yogui et Gatien, par exemple, même s’ils sont rarement d’accord avec les points de vue exposés ici -et c’est leur droit le plus strict, ont malgré tout une attitude plus réfléchie, de vrais arguments, et ainsi tout le monde progresse, soit en nuançant sa position, soit en la confortant : c’est ce qu’on appelle le dialogue.

    @ Koz : Pardon pour ce coup de gueule chez vous.
    Quant au lien, je vous ai déjà dit que je n’avais guère de temps… D’ailleurs, je file.

  • L’intérêt du blog de Koz, c’est qu’il attire aussi des non cathos dans ses commentateurs. Le dialogue n’est pas toujours facile, mais c’est ce qui m’y attire, au-delà de la qualité des billets de notre hôte.

    Donc bienvenu aux contradicteurs, mais attendez-vous au contre-feu !

  • Joyeux Acier a écrit : :

    Je trouve, avec tous les aprioris de quelqu’un qui n’a pas beaucoup de temps à s’intéresser au sujet, que les « militants » catholiques insistent beaucoup plus sur le « déficit de valeurs » de nos sociétés que sur leur « déficit de générosité », ce qui n’est pas la même chose. Je ne me souviens pas d’articles traitant du second point sur ce blog, alors que ceux traitant du premier sont nombreux.

    Peut-être que pour le catholique, le déficit de générosité est dû à un déficit de valeurs… Alors, autant remonter à la source que s’en tenir à l’écume des choses…

    Ensuite, l’emploi du terme militant pour désigner un blogueur vous conduit à une confusion : un blogueur n’est pas inféodé à l’Église. Il ne reçoit pas une feuille de route hebdomadaire de son évêque lui indiquant quels thèmes développer. Alors oui, s’il parle plus de certains sujets, ce n’est pas pour les promouvoir, c’est pour rétablir certaines vérités qu’il juge parfois malmenées par les médias.

    Bon, et sinon, vous avez manqué la polémique sur les Roms (et la réaction catholique, ici et ailleurs) de cet été ?

  • Le militantisme a tendance à s’inféoder à des partis, à chercher sa sécurité au sein d’un groupe, la personne qui témoigne est plus dans une quête de vérité, qui laisse libre. La différence est l’instrumentalisation de sa volonté. Quand je me laisse émerveiller, le tableau que je ferai sera d’une portée supérieure à un autre que j’aurai voulu. Se laisser surprendre ou émerveiller est le vrai ressort, car cela suppose de laisser une place éminente à ce qui n’est pas soi. C’est cet aspect des choses qui fait qu’un article, une œuvre d’art apporte réellement un témoignage; J’espère avoir su préciser ma pensée, Aristote dont le nom nous oblige à donner un peu plus.

  • @ boissoudy:

    J’ai choisi Aristote comme pseudo parce que j’ai commencé à bloguer en commentant sur des sites « scientistes » qui déniaient la possibilité de croire à être rationnel. Mon inspiration était Thomas d’Aquin, logicien et mystique, j’ai pris comme pseudo le philosophe que Thomas a tant commenté.

    Votre distinguo entre militantisme et témoignage me va bien.

  • Compliqué de voir évoluer le catholicisme … Quand on regarde l’avant, le pendant, et que l’on imagine l’après, on ne comprend pas le total décalage entre la pensée chrétienne et les actes concrets !!!

  • PMalo a écrit : :

    Pardon Hervé et JA d’être aussi lapidaire, mais depuis le temps que vous commentez ici, ce sont toujours les mêmes poncifs qui reviennent.

    Bonsoir,

    j’ai souvent remarqué que l’on ne prend en général pas la peine de comprendre les raisonnements de ceux qui ont des opinions opposées à la sienne.

    Je suis ceci-dit assez prêt à faire un concours de poncifs entre ce que j’ai écrit sur ce post « religieux » et certaines interventions sur l’économie et la mondialisation du post précédent, sujet sur lequel j’ai la chance d’avoir une expérience directe.

  • @ Henry le Barde:

    J’aimerais que les « lobbies cathos » par exemple soulignent plus dans les médias l’effort de tous les laïcs chrétiens qui donnent bénévolement de leur temps et de leur humanité pour accompagner les familles en deuil.

    C’est un sujet qui touche toutes les familles, croyantes ou non car souvent elles sont bien contentes de trouver des équipes formées pour animer les cérémonies et trouver les mots de réconfort dans ces moments douloureux (je n’en fait pas partie).

    Je reconnais, Henry, que ce genre de sujet, peu propice à polémiques, a peu de chance de trouver un grand écho dans les médias.

  • C’est bien le biais que je signalais. Dans sa declaration dans l’avion, le Pape rend un hommage appuyé à toutes les structures catholiques qui oeuvrent aupres des malades du SIDA puis tient un discours qui n’a pas tant à voir avec le dogme qu’avec une reflexion prophyllactique un peu plus intelligente que le simple « sortez couverts ». Le « lobbyiste » en chef met donc en avant l’action sociale, et personne ne le reprend. Vous voyez Herve comment ca se passe. Faire le bien ne vend pas de journaux, donc ca ne vous parvient pas, mais ca ne veut pas dire que les puissants lobbys catho ne mettent pas en avant la charité autant que la regle. Par la suite, on finit par citer plus des paroles du Pape, comme « l’Eglise fait beaucoup pour les malades du SIDA », et la Act-Up ironise genre « il se fout vraiment de nous », et personne ne les corrige car tout le monde a pris l’habitude de dire « l’Eglise parle beaucoup et ne fait rien de bien », c le nouveau dogme que beaucoup appliquent sans reflechir.

    Acier, je ne conteste pas ce que vous dites, je dis que 1 l’Eglise a un role social qui l’autorise à se mettre en avant, 2 certes il y a beaucoup d’associations tres bien, mais celle qui recupere le plus de fonds est le secours catholique, donc peut-etre de dons de catholiques lambda derriere, vous savez ceux qui parlent beaucoup et qui ne font rien…

    Ce prejugé totalement non prouvé voire contraire à la vérité commence donc à me gonfler et je souhaite qu’il cesse d’etre le point de depart de tout raisonnement sur les cathos…

    Par ailleurs je trouve que tous les commentateurs sont interessants sur ce site et chacun apporte des choses qui m’enrichissent, meme quand ils ont tort. Merci à tous donc, et au maitre des lieux en tete.

  • Je suis d’accord avec toi Koz, le lobbying implique une forme de pression. Faut arrêter de déconner, ou sinon chaque pécore qui donne son avis sur Nancy/Valenciennes fait du lobbying et on a plus qu’à la boucler définitivement.

    Si je blog pour Jésus (trop la classe), c’est parce qu’il a un message qui vaut la peine d’être entendu, et que l’Eglise a un vrai chemin de vie à proposer au monde. Faut dire qu’on en prend tellement plein la gueule gratos, forcément ça nous donne envie de l’ouvrir. Ca tombe bien, c’est notre job ici bas.

    Le reste, comme on dit à Abidjan, c’est « petits problèmes ».

    Chouette post, t’es bon.

    @ Hervé
    C’est de la faute des cathos si on ne parle pas de tous les engagements sociaux de nos frères dans les médias alors que nous sommes si nombreux à nous investir au quotidien ?
    C’est pas un peu se tromper de cible ?

  • @ Hervé

    J’appartiens à une paroisse bourgeoise de l’ouest parisien. Cathos, quoi.

    Cet hiver, elle héberge toutes les nuits 3 SDF. Elle les accueille pour un dîner pris avec un ménage de paroissiens, les héberge avec un ou deux paroissiens qui passe la nuit avec eux, leur donne un petit déjeuner, entretient leur linge, etc. Pour assurer tous ces services, le nettoyage, 7 jours sur 7, il y a une bonne soixantaine de paroissiens qui tournent. Quand l’idée a été lancée, il n’y avait aucune garantie qu’on trouverait ce nombre de volontaires. Eh bien ils étaient là. Rien d’héroïque, rien de spectaculaire, rien au JT ou dans Golias, juste quelques cathos de base, fidèles à leur Église et au Pape.

  • oim a écrit : :

    tout le monde a pris l’habitude de dire « l’Eglise parle beaucoup et ne fait rien de bien », c le nouveau dogme que beaucoup appliquent sans reflechir.

    Bonsoir Oim,

    l’église mène effectivement beaucoup d’actions sociales, souvent de qualité, et dont on pourrait plus parler. Je suis du reste, pour rester sur ce thème, bien prêt à reconnaître que je ne suis pas un modèle en terme de charité (dans mon cas, cela se limite a peu près à payer mes impôts sans chercher d’optimisation fiscale, et à donner beaucoup de temps à mes collègues de travail en plus de ce qui m’est demandé).

    Par contre, il me semble que la « charité » doit être faite pour ce qu’elle apporte à celui qui donne et à celui qui reçoit, pas pour en espérer un quelconque statut social. Si l’église peut certainement communiquer sur ses actions, et encourager à y contribuer, ces dernières ne lui donnent pas selon moi un privilège particulier.

    Enfin, je pense que si la charité est tout à fait respectable, elle reste pour moi un pis aller par rapport à l’adoption de mesures qui permettent de résoudre à la base un problème. Pour prendre quelques exemples simplistes, soigner les malades du sida, c’est bien, éviter les contaminations, c’est encore mieux. Héberger des SDF, c’est bien, ce serait encore mieux d’accepter que l’on construise une HLM à côté de son quartier pavillonnaire coquet de l’ouest parisien. Lutter contre la misère dans les pays pauvres, c’est bien, les aider à se développer en favorisant par exemple une démographie adaptée et le commerce, c’est encore mieux

  • JOyeux je ne reclame pas un statut privilegie pour l’Eglise, je reclame un statut normal, point! Quant à la gratuité de ces actions, le fait meme que vous trouviez que les lobbys cathos ne mettent pas suffisament en avant l’action sociale est bien la preuve que ces actions sont gratuites, non?

    Pour le reste vous enfoncez un peu des portes ouvertes, et opposez des solutions qui n’ont pas à l’etre, non? Sur le fond je pense d’ailleurs que vous avez tort, les solutions globales et statistiques ne sont ni les plus efficaces ni les plus chretiennes à mon avis. La charité (sens noble pour moi) de payer ses impots n’est guere percue comme telle, ni par ceux qui les paient, ni par ceux qui en recoivent le benefice. Un personnage mythique s’est glissé entre les deux : l’Etat qui fait tout pour s’en mettre plein les poches pour les uns, le systeme dont profiter sans scrupule pour les autres . Vous n’avez jamais entendu l’un? Constaté l’autre? Le jeune de banlieue qui crache sur les « cefran » mais qui encaisse son RMI… Le bon francais qui attend la fin de ses deux ans de chomage avant de se remettre serieusement a chercher du taf…

    Il faut etre plus pres des hommes pour que ca marche, il faut un vrai lien humain. Comme qui dirait, distribuer des capotes c’est bien, mais ca ne marche pas en afrique du Sud par exemple, impliquer l’ame des Africains et leur proposer un chemin different du consumerisme sexuel occidental, et eventuellement leur filer des capotes au cas par cas, ca marche, au Gabon par exemple…

  • Joyeux Acier a écrit : :

    Héberger des SDF, c’est bien, ce serait encore mieux d’accepter que l’on construise une HLM à côté de son quartier pavillonnaire coquet de l’ouest parisien.

    On peut certainement améliorer la politique de l’habitat. Mais d’avoir plusieurs fois rencontré ces trois SDF, dont une femme, leur avoir parlé, j’ai changé mon regard. Cela peut vous choquer, mais j’en arrive à penser qu’en fait, ils n’en ont rien à faire d’une HLM près des coquets pavillons de la banlieue. Oui, il y a des cas de figure indémerdables, et des pauvres, nous en aurons toujours avec nous. Peut-être pour nous faire prendre conscience qu’il y a d’autres dimensions de la vie, de notre vie, où c’est nous qui sommes dramatiquement pauvres et dépendants de l’Autre. Mais c’est une autre histoire.

  • J’aime bien particulièrement ce passsage du texte de BXVI à propos du net :

    “La vérité de l’Évangile n’est pas quelque chose qui puisse être objet de consommation, ou d’une jouissance superficielle, mais un don qui requiert une libre réponse. Même proclamée dans l’espace virtuel du réseau, elle exige toujours de s’incarner dans le monde réel et en relation avec les visages concrets des frères et soeurs avec qui nous partageons la vie quotidienne. Pour cela les relations humaines directes restent toujours fondamentales dans la transmission de la foi!”

    J’en retiens qu’échanger sur le net c’est intéressant intellectuellement mais pas suffisant dans une optique évangélique et m’adresse cette remarque à moi même.

  • Oui, il me plaît aussi. Si le net est plaisant, il faut prendre garde à ne pas s’enfermer dans une bulle. Tout le message du pape joue sur ce subtil équilibre.

    Comme je l’ai dit, toutefois, il y a une dimension qui n’est guère mise en avant : ce sont les rencontres permises par le Net. Je ne suis pas certain que j’aurais fait davantage de rencontres sans cette activité, et j’apprécie également le « brassage » qui s’effectue grâce à ce mode de contact.

  • oim a écrit : :

    Comme qui dirait, distribuer des capotes c’est bien, mais ca ne marche pas en afrique du Sud par exemple, impliquer l’ame des Africains et leur proposer un chemin different du consumerisme sexuel occidental, et eventuellement leur filer des capotes au cas par cas, ca marche, au Gabon par exemple…

    L’Afrique du sud a aussi souffert d’hommes politiques qui n’ont pas voulu considérer sérieusement une épidémie qui est là bas un véritable problème de santé publique. Je ne sais de plus pas si certains peuples africains ou asiatiques, notamment ceux de culture animiste, ont attendu l’occident pour faire du consumérisme sexuel. Le Japon possédait notamment une culture des bordels florissante à une époque où il n’y avait pas beaucoup de contacts avec l’occident.

  • Merci pour cet article et pour blog, Koz. C’est un beau témoignage de foi, comme Edmond Prochain, Pneumatis ou d’autres.
    N’ayant pas votre talent d’écriture, ni les autres qualités nécessaires à la tenue d’un blog, je me contente de lire, et, parfois, de commenter. C’est à mon avis, l’une des pépites des blogs : les commentaires, ces réactions fugaces sont parfois des beaux témoignages et pas que dans la blogosphère catho ! En plus ça a l’avantage d’être à la portée de beaucoup…

    Bon je ne sais pas si celui là de commentaire sera très utile mais bon…

  • Mais si Pauline, je suis sûr que votre commentaire sera au moins utile à Koz…

    Koz’, grand farceur, elle est géniale ton idée idiote de la note 3 !
    J’ai failli faire un peu la même chose avec des documents de l’Education Nationale, envoyés en .doc : j’avais même la signature d’un président d’université à disposition ! Mais quand-même, celle de notre Saint-Père, ça c’est fort !

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