Le vol bas du vautour en politique

IMG_3080On aurait aimé que la journée d’hier à tout le moins ait été la journée du deuil. On aimerait qu’un consensus existe dans notre pays pour que le jour de la mort d’un homme soit un jour de recueillement. Un jour durant lequel on aurait pensé avant tout à ce jeune homme et à ses proches. A ces 19 courtes années, si courtes lorsque l’on voit grandir si vite ses propres enfants.

A ce Clément, brillant élève, apparemment jovial, prêt à vivre sa vie, résolu à la construire, à s’engager, à aimer, à profiter aussi des beaux jours.

Las, les vautours volaient bas hier et ce jour pourra rester comme celui de la Grande Récupération. Le décès de Clément Méric n’était pas encore constaté que l’urgence pour certains étaient de trouver le bénéfice politique qu’ils pouvaient tirer d’un mort. Sans grande surprise, Pierre Bergé qui ne recule pas devant l’indignité – lui qui dénonce la violence après avoir retweeté qu’il ne regretterait pas qu’une bombe explose parmi les manifestants – fut le premier sur ce terrain. Alexis Corbières, du Parti de Gauche, avait ainsi à peine annoncé l’agression, que Pierre Bergé s’empressait d’accuser la Manif Pour Tous en général, et Frigide Barjot en particulier… comme s’il voulait s’empresser de donner le ton, le mot d’ordre.

Et c’est au lever, à 7h00 du matin, qu’en même temps que tu apprends l’agression, tu te découvres complice d’un meurtre.

Cela aurait pu resterl’affaire d’un Pierre Bergé, mais des députés ont pris le relais, des journalistes aussi, comme Renaud Revel (certes pas un brillant analyste, mais qui n’hésite pas à affirmer que ce drame serait  « dans les gènes du mouvement de la Manif Pour Tous« ) . Et aujourd’hui, Libération consacre sa Une à ces insinuations, avec une forme appuyée de lâcheté.

La précipitation à récupérer la mort d’un jeune homme est odieuse en elle-même, l’accusation est minable, détestable, insultante, poisseuse, sale. Pour ces gens-là, la mort de Clément Méric n’aura été qu’une nouvelle corde à leur arc pour nous interdire d’expression. Et Najat Vallaut-Belkacem peut, à raison, demander aujourd’hui aux medias de cesser de tendre complaisamment leurs micros à des groupuscules ultra-minoritaires, des félés locaux créatures des medias, ils ont été bien utiles à ceux qui voulaient nous imputer faussement la violence.

Car si des actes regrettables ont pu être commis, c’est de façon incroyablement anecdotique par rapport à l’ampleur de ce mouvement social. D’autres mouvements, de bien moindre importance, sont fréquemment plus gravement entâchés. Il n’est d’ailleurs pas indifférent de constater que le soir même de l’agression de Clément Méric, la protestation se poursuivait, avec les Veilleurs. Sans heurts, sans haine.

La réalité est qu’il n’y a aucun lien à faire avec la Manif Pour Tous – et personne, même offensée, n’aurait dû faire un lien quelconque – pour autant que l’on accepte de se pencher sur les faits, ou d’avoir un tant soit peu de mémoire.

Les faits (pour ce que l’on en connaît) sont déjà loin de permettre ces analyses abjectes.

Parce que le groupe dont se revendiquait la victime cultive un mimétisme surprenant avec celui qu’il combat, rendant parfois la reconnaissance difficile lorsqu’ils adoptent la même coupe et portent les mêmes fringues.

Et parce que plusieurs témoignages laissent entendre que ce sont les antifas qui ont provoqué l’affrontement, allant selon Le Monde jusqu’à « proposer aux skinheads de venir en découdre dans la rue » (voir également cette vidéo, cet article du Figaro et ceux du Point, 1 et 2) . On lit aussi que Clément Méric était même connu des services de renseignement pour faire partie d’un groupe qui « recherchait la confrontation » avec les skinheads.

Je n’échapperai pas au procès d’intention sur le paragraphe précédent. Je le regrette mais je le sais. Mais je n’écris en aucun cas cela pour rejeter une faute ou excuser quoi que ce soit. Aucune insulte éventuelle, aucune provocation ne peut évidemment expliquer la mort d’un jeune homme de 19 ans ou en atténuer l’horreur. Il devient en revanche intellectuellement pour le moins difficile de continuer à articuler ces reproches sur une « Manif Pour Tous qui aurait libéré la parole« , « libéré la haine« , sauf à ce qu’on en vienne à considérer qu’elle ait libéré la haine d’êxtrême-gauche.

Les faits écartent donc cet amalgame.

La mémoire aussi.

Tous les étudiants des facs parisiennes (et pas uniquement) ont connu ces épisodes de violence. Je me souviens de la Corpo d’Assas, pourtant apolitique, pourchassée sur le campus de Nanterre parce que venant d’Assas. Je me souviens aussi du GUD (UDEA à mon époque) faisant des « descentes » chez les « gauchistes » à Jussieu. Du SCALP, attendant le GUD dans le quartier. Ou du Betar aligné sur le trottoir de la rue d’Assas. De mémoire, c’était avant la Manif Pour Tous.

Et, loin des délires des idéologues, les politologues interrogés hier écartaient sans ambages tout lien avec la Manif Pour Tous.

Ainsi de Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite, pourtant guère porté à l’indulgence, comme en témoigne son blog hébergé par Le Monde, qui rappelle que cette violence est fréquente et qui rejette tout lien :

« Certains éléments radicaux sont en effet venus se greffer aux fins de manifestations contre le mariage homosexuel. Mais je n’y vois pas de rapport. Il y a toujours eu des violences entre les groupes extrémistes. Nous n’en sommes pas un à un point de violence sociale où une personne meurt à chaque fois qu’un texte de loi provoque des manifestations. »

Ainsi de Stéphane François, « spécialiste des droites radicales » qui, à la question de savoir si « la Manif Pour Tous a pu contribuer à les radicaliser » répond ceci :

« Non leur radicalisation date de bien avant, d’une certaine crise d’identité autour de la mondialisation et de l’Europe. Clairement dans la mouvance skinhead, ils ne sont pas vraiment portés sur la défense du mariage mais prônent l’union libre, la consommation de stupéfiants. »

*

 La mort d’un jeune homme qui ne verra pas ses 20 ans ne peut pas être pratique. Elle n’est que triste et douloureuse.

Photo : JR Guillaumin

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75 commentaires

  • Tout cela est fort triste, mais enfin, il ne faudrait tout de même pas mettre à des niveaux différents, comme c’est maintenant toujours le cas, des extrêmes qui sont tout aussi nocives l’une que l’autre. Il n’y a pas de bon extremiste à gauche comme à droite . La furie n’est jamais bonne pour qui que ce soit. La presse et les medias ont beau jeu de toujours soutenir la gauche, fût-elle extrême. Il n’ont pas goûté au goulag, ni au laogaï. Un manque, peut-être ?

  • Merci Koz.
    Ces rixes sont rituelles, entre ces groupes qui se haïssent de se ressembler trop.
    Ou se ressemblent de trop se haïr.

  • Le billet que l’on attendait tous… et qui permet d’imaginer en Koztoujours un ancien d’Assas ! L’ambiance y est toutefois nettement plus apaisée aujourd’hui. Ici comme ailleurs, le déclin des idéologies est allé de pair avec le recul de la violence politique.

  • Je ne suis pas loin d’être d’accord avec toi sur ce point, d’ailleurs si je suis pour le mariage pour tous, je ne suis pas un fan de tous ceux qui le défendent.
    Certains raccourcis sont beaucoup trop rapides.
    En revanche, je pense, et ça n’a pas grand chose à voir avec le cas Clément Méric, qu’il y a eu, de la part d’une partie des opposants au MPT, sur le web, une nette tendance à se nourrir de sites très « poreux »et à nourrir ses sites parfois.
    Parfois aveuglés par leur enthousiasme, parfois frustrés de ne pas voir leur parole exposée comme ils l’aurait voulu dans des médias grand public, souvent par manque de culture politique, et malheureusement aussi parfois, par une proximité idéologique assumé ou non avec l’extrême droite, beaucoup on fait la publicité d’article de boulevard Voltaire par exemple, qui est un magma de la pensée réactionnaire d’aujourd’hui (avec quelques effets comiques comme dans cet article http://www.bvoltaire.fr/yacinezerkoun/26-mai-nous-musulmans-descendons-dans-la-rue,23157 dont les commentaires, qui ont été fermés depuis, manifestait un trouble certains de se voir associé à la racaille musulmane ).
    Il est très complexe dans un mouvement de grande ampleur de dissocier les divers éléments qui le composent, cependant, il ne faut pas pour autant s’aveugler sur le fait qu’il contient parfois aussi les germes d’idéologies que l’on refuse. Ce qui est vrai de la gauche et du stalinisme, l’est aussi de la droite et de l’extrême droite. Il appartient à chacun de garder la tête froide et de rester éveillé.
    J’ai vu sur facebook des juifs envoyer des liens vers des sites antisémites, des membres de l’Opus Dei, envoyer des liens vers des sites qui cachent leur islamophobie derrière la défense d’une laïcité qu’il exècrent.
    Et puis pour info sur la proximité entre skins et antifa :
    https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=umZFeapPkKI Documentaire engagé certes, intéressant aussi.

  • Plus je lis la presse ces derniers temps, plus je me dis que René Girard a vraiment compris une des clefs de l’interprétation de notre époque. La recherche d’un bouc émissaire est la principale activité de trop nombreuses personnes.

  • @ Olivier V. : qu’il y ait eu aussi des gens dont je ne partage pas les vues dans les manifs, qu’il y ait aussi des personnes qui, comme tu le dis, par bêtise et/ou ignorance, publient sur des sites ou partagent des liens douteux, c’est bien possible. Qu’il y ait trop de bouillie, dans pas mal de cerveaux, c’est possible. Que certains partagent avec précipitation sans s’interroger une seconde sur la nature du site qu’ils relaient, c’est fréquent.

    Mais est-ce que ce que tu soulignes a radicalisé des skinheads ?

    Est-ce que cela a un lien avec le coup mortel porté à Clément Méric ?

    Est-ce que cette situation d’affrontement entre groupes fascistes et antifascistes est inédite ? Rare ?

    Non.

  • J’ai eu peur, en vous lisant au début, c’est-à-dire les deux premiers paragraphes, que vous ayez perdu la tête, mais heureusement à la fin de l’article, apparaît déjà un peu plus la vérité. Outre les insinuations mensongères et criminelles de certains idéologues en effet, qui entendent calomnier, les jeunes minets, les mères et pères de famille de LMPT, et sur lesquelles il n’est même pas digne de revenir, on peut s’interroger sur ce qui s’est passé; or, à l’écoute des témoignages, il semble qu’il y ait eu une rixe entre deux groupuscules de fous furieux très proches, et ne se disputant finalement que le monopole de la violence, et que cette rixe ait été provoquée par les autoproclamés « antifascistes », groupuscule dont la vision du fascisme est très large, puisqu’il considère comme « fascistes » tous ceux qui ne pensent pas comme eux et qui n’adhère pas à leur idéologie. Il est indigne de faire de ce voyou un martyr alors même qu’il fréquentait une sphère politique qui a l’habitude de faire subir des martyrs réels(passage à tabac, coups et insultes, menaces de morts et appel au meurtre) à des militants de l’UNI ou de l’UMP, (demandez à Samuel Laffont), à des jeunes Veilleurs qui, assis par terre sur les places publiques, chantent, lisent des textes et méditent, ou a des cathos. Donc lorsque vous dites, KOZ, « On aurait aimé que la journée d’hier à tout le moins ait été la journée du deuil. On aimerait qu’un consensus existe dans notre pays pour que le jour de la mort d’un homme soit un jour de recueillement » ou encore lorsque vous rendez hommage à ce criminel en disant « A ce Clément, brillant élève, apparemment jovial, prêt à vivre sa vie, résolu à la construire, à s’engager, à aimer, à profiter aussi des beaux jours. », cela me choque… Non, pas de deuil national, pour un jeune vivant de la haine, mort accidentellement lors d’une rixe contre d’autres jeunes haineux, rixe qu’il semble avoir désiré et provoqué, qui plus est. Et pour ce qui est d’un « élève jovial (de vivre de la violence?), prêt à vivre sa vie(au détriment de celle des autres?) résolu à la construire(dans la haine?) à s’engager (à casser du minet/catho/bourgeois/capitaliste?), etc… Je trouve que vous ne manquez pas de toupet, et il me semble que ce ton larmoyant ne vous sied pas du tout.

  • Eh bien, Des Esseintes, je pense que, si vous vous réclamez du catholicisme, comme je crois le lire entre les lignes, vous devriez forcer un peu votre nature. « Criminel », en particulier a un sens, et si vous perdez le sens des mots, ce n’est pas mon problème. Clément Méric n’était pas un criminel.

    Les faits ne sont pas encore établis avec certitude. Tout au plus peut-on penser qu’il a été un peu « jeune con » s’il a provoqué des skinheads mais, voyez-vous, il en est mort.

    Par ailleurs, j’en ai connu d’autres, des gars de 19 ans qui font les cons à cet âge, persuadés de se battre dans un grand combat contre le fascisme / le sionisme / l’immigration / les gauchistes. Et oui, ce sont aussi des gens qui rient, qui aiment, qui voudront fonder une famille. Ce sont tout simplement des personnes et, tout en ne partageant pas leurs idées, on peut pleurer leur mort. J’en ai connu un, en particulier, brillant étudiant d’Assas, intelligent, président du « GUD ». Aujourd’hui, il s’est éloigné de cela, a renié son passé violent, il est professeur agrégé des facultés de Droit. Il aurait pu être le meurtrier, ou la victime.

    Clément Méric avait, comme toute personne, une vie devant lui. Je ne pense pas que grand-monde ait le sentiment que, pour autant, j’en fasse un martyre. Mais il est mort, à 19 ans, et votre ton agressif et revanchard malgré sa mort ne vous qualifie pas pour me donner la moindre leçon.

  • Merci Me Koz pour cet article qui apportera à ceux qui le voudront bien un bon prisme de lecture.
    Mais ne sommes nous pas, vous auteur et nous vos lecteurs, des Don Quichotte qui voudrions en découdre avec un monde malade / moulin délabré où l’apparence seule importe, et où la substance est vouée aux Gémonies ? J’ai parfois le sentiment que ce combat est déjà perdu. Pas une raison pour abandonner tout de même …

  • @ Nicolas:
    Nicolas, Je pense comme vous que l’intuition de Girard est la meilleure des clefs qui permette de comprendre (un peu) le monde. Mais peut-être que cette connaissance peut aussi être utilisée sciemment comme un instrument de pouvoir.

  • Ce commentaire suivait un post sur Clément Méric mais ne concernait pas effectivement ce cas, (comme je l’ai discrètement souligné), en revanche j’espère qu’il mettra à nouveau en lumière, pour ceux qui l’aurait oublié, le potentiel de violence contenu dans certaines idées.
    L’antisémitisme, la xénophobie, l’homophobie, et tous les discours de rejet concernant une catégorie de personnes (en particulier lorsque ces personnes n’ont pas choisi d’appartenir à ces catégories, et ne peuvent donc en changer) ne même, lorsque le discours est poussé à bout qu’à la mort.

  • Tout ça, c’est vraiment pas gentil pour les vautours. Ces gentilles bestioles sont pourtant si belles (en vol, certes), et sont bien utiles pour nous débarrasser des charognes en montagne. Je me demande si La Hulotte ne devrait pas exercer un droit de réponse.

  • Vieil Imbécile : certes !
    Mais il y a une légère différence entre une charogne en montagne et un corps encore chaud rue Caumartin.

  • Irritant Monde, qui pratique l’amalgame l’air de ne pas y toucher, avant de se permettre de donner des leçons de pondération à la Terre entière. Dans le même temps, on apprend que ce ne sont même pas les skinheads qui cherchaient l’affrontement voire même que Clément Méric aurait tranquillement bénéficié de la protection du service d’ordre de la Manif Pour Tous après avoir cherché l’affrontement (je n’ai pas lu tout l’article, mais les photos sont assez parlantes).

    Je souhaite évidemment en rester au respect dû au mort, mais si certains continuent à pratiquer l’amalgame lâche et à malmener les faits, cela va se compliquer.

    @ Vieil imbécile : je me souviens d’une rencontre avec un vautour, pendant que ses copains finissaient une carcasse de cheval dans les Pyrénées. Etant tombé sur une patte de cheval au milieu d’un chemin, j’étais allé voir derrière une petite butte. Arrivé au sommet, j’ai failli me prendre le vautour pleine face. Il m’a survolé à à peine 1 mètre. Impressionnant.

  • @ Koz:
    Encore plus que pour le billet, MERCI pour cette réponse. Non, le jeune Clément n’était pas un voyou. C’était un gosse qui se cherchait et n’était pas très conscient de la violence…OUI, je suis « indulgente » et je ne le suis pas du tout pour Pierre Bergé qui ne maîtrise guère ses réactions, semble-t-il. Une vie ôtée, une autre brisée…c’est trop, beaucoup trop…Je pense aussi aux familles.

  • @ Nicolas:
    Chercher un bouc émissaire permet de donner un sens à un malheur absurde (ici, la mort d’un jeune homme) et de trouver un exutoire au sentiment de révolte qui est celui de toute personne normalement constituée devant un tel drame. Comme l’origine de cette bagarre peut être assimilée à un combat politique (curieux combat politique où de prétendus anarchistes et de prétendus révolutionnaires se retrouvent à une vente privée de vêtements de marque), il est assez tentant de condamner les fameux et bien pratiques « groupuscules d’extrême-droite » et d’éviter de se poser la moindre question (par exemple : où était la police ? peut-on s’étonner que les choses finissent par tourner mal quand on fait partie d’un groupe qui cherche systématiquement l’affrontement ?).

    Il y a un an ou deux, un collégien était mort après une bête altercation entre adolescents. Je n’ai pas l’impression qu’on soit loin de ce triste fait-divers. Une bagarre, même sans armes et sans intention de tuer, quelles qu’en soient les raisons (amour, politique ou argent), ça peut toujours mal finir.

  • Tellement difficile de s’exprimer sur un décès… quel qu’il soit… Tellement difficile d’entendre ça et là, au sujet de cet événement tragique, des propos et commentaires allant de la bêtise à l’indélicatesse en passant par la plus malsaine des récupérations politiques.
    Comme beaucoup je n’ai pas jugé opportun de ponctuer de quelque tweet ou commentaire cette triste disparition, m’efforçant de contenir les nausées suscitées par certaines réactions entachant les réseaux sociaux ou le petit écran. Et là, ton article, exprimant ce que je pensais bien trop fort pour pouvoir l’écrire de manière aussi pondérée. Alors, un immense merci Koz, pour ce post libérateur. Merci pour la justesse de tes propos. Merci d’avoir, une fois de plus, ajouté un peu d’âme et de bon sens à une situation qui en avait tellement besoin !

  • Au risque de paraitre insensible, il y a une centaine d’homicides de jeunes de 10 à 29 ans par an en France, on en entend parler de combien habituellement : 2, 3? Pourquoi celui-ci, involontaire et de responsabilité disons partagée devrait-il mobiliser notre attention? Les gueux qui excitent ces sots pourraient éventuellement en tirer des leçons, mais comme ce sont des gueux…

  • Je ne cherche pas, KOZ, à vous donner des leçons ou quoi que ce soit du même registre, ne vous sentez pas agressé, je dis que ce jeune n’est en aucun cas un martyr, les martyrs étant ceux qui sont déterminés pour défendre la Vérité, pour défendre leurs valeurs, mais sans aucune haine, sans jamais aucune violence, et qui sont prêts à se faire massacrer pour ce qu’il défendent, parce qu’ils considèrent que ce qu’ils défendent vaut bien plus que leur propre vie; ils sont ainsi prêts à rester passifs, sans même chercher à se défendre physiquement. Et quand je parle de criminalité de la part du jeune Méric, j’insiste sur le fait qu’il appartenait à un mouvement que l’on peut qualifier de criminel, dans la mesure où il n’a de cesse de prôner la haine et la violence, exactement comme les Skinhead ou je ne sais quel mouvement révolutionnaire de ce genre. Et moi qui suis jeune et qui ait vingt ans, je ne suis pas d’accord avec cette manière dont vous semblez excuser la violence lorsqu’elle vient des jeunes; on ne peut pas tout excuser par l’adage »il faut que jeunesse se passe »; les Veilleurs sont jeunes aussi, et où est la violence chez eux?
    Lorsque vous parlez de ces jeunes qui croient réellement combattre le fascisme,etc… Ils ne sont pas aussi stupides que cela, vous semblez insinuer qu’ils croient vraiment combattre des fascistes lorsqu’ils crachent ou qu’ils tapent sur des Veilleurs… Je pense, moi, qu’ils savent ou est la vérité, et qu’il ne font que justifier la violence et le désir de destruction qui est en eux en accusant ceux qu’ils persécutent d’être des « sales fachos »; procédé typique des totalitarismes.
    Enfin, je ne vois vraiment pas ce que vous voulez dire par « votre ton agressif et revanchard », si vous avez perçu mon message comme agressif et revanchard (et pourtant j’ai fais attention à ne pas me laisser emporter par ma fougue), je vous prie de m’excuser, car telle n’était pas mon intention, moi qui vous suis très reconnaissant de tenir un blog d’une aussi bonne qualité; sans cela, en quoi ai-je pu vous choquer?
    Sincèrement,
    Des Esseintes

  • Cher Koz,
    Votre texte ne peut qu’attirer une grande reconnaissance. Il permet, soudain, de mieux respirer. A la connerie teigneuse, suintant l’intérêt pour le bon coup, se parant à la hâte de sentiments fébrilement militants (Pierre Bergé, qui , accordons-lui cette circonstance atténuante, s’emparait de quelques propos déplacés de Mme Barjot) ), à la filouterie de quelques articles de presse, à l’hégémonie du mot émotion qui vient, sous la plume et dans la bouche des commentateurs, bloquer toute réflexion et analyse, il convenait, en effet, d’opposer la vertu du discernement. L’examen des faits. La mort sous les coups de nervis d’extrême-droite d’un jeune homme à l’apparence frêle et enfantine (ce point est important) s’est figée, telle une scène édifiante, politiquement exploitable. La douleur que l’on ressent (les larmes d’un député centriste sur un plateau de télévision la traduisaient) doit-elle empêcher cet examen, interdire ce discernement? Nullement. La reconstitution des faits, l’analyse de la conduite propre, du langage de chacun des deux groupes, doivent accompagner cette douleur – sans s’y substituer. A cette urgence, certains ont préféré la récupération émotionnelle en même temps que parfaitement cynique. Nouvelle occasion de taper, avec des mots, sur le une cause obstinée, a-politique, non violente dans son principe même – puisqu’elle s’oppose à une violence invisible, institutionnalisée… Cela les juge. Honte à eux.

  • Bonsoir,

    tout cela est bien triste, mais ce genre de violence, et les récupérations qui en suivent, ne sont pas surprenantes. Elles ne sont pas surprenantes car, et c’est bien regrettable, une partie des acteurs du jeu politique n’acceptent pas complètement l’alternance démocratique.

  • Bonjour,

    Ce billet exprime avec grand talent ce que nous sommes en effet nombreux à penser mais encore trop sidérés par une malhonnêteté médiatique généralisée pour pouvoir l’exprimer sereinement. Chaque jour qui passe ne fait que de révéler l’ampleur du désastre!

    En effet, je suis outré de voir comment les médias de ce pays ont renoncé à se contenter d’informer, flattant le politique en entretenant et diffusant de honteux amalgames qui tournent en boucle depuis des semaines :

    -Manif pour Tous = Homophobes et cathos intégristes…
    -Manif pour tous = extrême droite (peu importe si des gens de gauche ont aussi défilé et si Jospin lui-même s’est prononcé contre ce projet)
    -Prêtre = pédophiles (quand on associe homosexualité et pédophilie cela provoque des levées de bouclier -TOTALEMENT JUSTIFIÉES CERTES – mais quand on amalgame prêtrise et pédophilie ça ne dérange visiblement personne )
    -Mme Boutin trés élégament désignée comme « coincée de la fouffe » par les actrices de la palme d’or du festival de Cannes… lors d’une séquence tv rediffusée à plusieurs reprises… (oui, oui… c’est bien connu que la haine est du côté des opposants au mariage pour tous)
    Etc…

    J’entendais ce matin sur France Info un sujet mettant en cause les journalistes turques dans la façon dont ils couvrent les événements actuels en étant trop favorables au pouvoir aux yeux de leurs confrères français… Mais que peut on dire des médias français??? N’est-ce pas l’hôpital qui se fout de la charité??? Ce discours associant systématiquement les catholiques à la haine et au sordide témoigne-t-il de la Vérité censée leur être si chère? Ou ne témoignerait-il pas plutôt de leur quête d’audimat en entretenant une pensée simpliste et binaire auprès d’un public dont on attend juste qu’il ait du cerveau disponible pour le gaver de pubs, ou pire encore… de leur allégeance au parti politique représenté aujourd’hui à l’Elysée?

  • Tout ça m’inspire beaucoup de dégoût. Dégoût des médias qui ne prennent plus aucun recul sur les informations qu’ils s’efforcent de faire paraître le plus vite possible avant leurs concurrents et qui doivent absolument coller à la pensée dominante.
    Dégoût surtout de la classe politique française (droite et gauche) qui prouve encore sur ce drame qu’elle est incapable de sortir des propos de caniveau.
    Ca fait déjà quelques années que je vote blanc et je crois que ça va continuer.
    J’attends vainement l’émergence d’un parti d’inspiration clairement chrétienne qui ne soit pas inféodé à l’UMP comme le PCD, je crois que c’est la seule issue pour la France.
    Koz, lancez-vous! Je suis prêt à vous suivre.

  • Ce lien montre en effet que les « antifa » n’ont rien d’enfants de choeur

    et que renvoyer ces groupuscules haineux dos à dos est la seule attitude possible ; d’ailleurs leurs sites (voir antifa.fr) se ressemblent et apparemment ils sont amateurs des mêmes fringues ..; cela prêterait à sourire s’il n’y avant pas cette mort stupide et de plus les lamentables postures de Ayraault et Valls qui, en hommes d’état responsables (!!!) s’empressent de jeter de l’huile sur le feu…
    A Samuel… en attendant mieux, je pense que le PCD n’est pas un si mauvais choix ; dans les personnalités qui ont émergé de La Manif pour tous, je plébiscite Tugdual Derville ; j’espère que Koz ne sera pas jaloux !

  • @ silnenrestequ1:
    C’est une question difficile: d’abord, parce que justement, les « gauchistes » n’ont, pour le moment, tué personne en France même si on sent que leur idéologie peut en passer par le meurtre (en Europe, la bande à Baader et les brigades rouges ont vraiment existé et le baron Empain aurait pu perdre plus qu’un doigt). Ensuite parce que s’agissant des skinheads, ils sont quand même souvent d’une force physique supérieure à leurs adversaires, et c’est le cas ici; on n’a pas assez relevé que s’il y a bien équivalence dans la haine d’autrui, le fait est que dans une bagarre, celui qui est physiquement le plus fort, a fortiori s’il est armé et pas l’autre, ne peut pas, quand il frappe mortellement, parler d’un geste qui est allé trop loin dans la compétition, a fortiori évoquer une légitime défense. Or on retrouve plus facilement à l’extrême droite qu’à l’extrême gauche des gros bras, et plus facilement à l’extrême gauche qu’à l’extrême droite, une extrême violence verbale (insultes, moqueries méchantes), un peu comme si physiquement la brute était à l’extrême droite dont la valorisation du combat physique et de la victoire guerrière est tout de même une composante, contrairement aux violences d’extrême gauche qui sont d’abord collectives et harceleuses. Je crois quand même qu’il faut admettre que le fait d’avoir dans une rixe celui d’extrême gauche qui est tué n’est pas complètement un hasard. Ce qui n’empêche que le harceleur a toujours une responsabilité dans la montée de la violence. Et c’est là que le camp de la gauche a un problème de cohérence: la violence verbale, le harcèlement de l’autre la moquerie permanente, le rabaissement, sont en effet à l’origine de violences, et par conséquent il est à mes yeux indigne d’aller le chercher du côté des manifestants des derniers mois et des manifestants en général. Ce ne sont pas ceux-ci qui font de la dérision de la moquerie et de l’insulte sur les plateaux à longueur d’antenne. On peut en revanche reprocher aux leaders d’être tombés dans un manichéisme outrancier opposant le peuple dans la rue à ceux qui n’y sont pas et ne seraient pas le peuple. Cela, et cela seul dans le camp de la manif pour tous, a pu renforcer la volonté d’en découdre de façon guerrière avec l’ennemi du peuple. Mais l’ambiance verbale de mépris colportée, entre autres, par un P Bergé peut susciter bien plus massivement des haines féroces.

    Au total, l’extrême droite se révèle une fois de plus capable de passer à l’acte criminel; mais le grossissement de ces forces d’extrême droite est massivement dû au mépris et à la haine verbale de l’extrême gauche, particulièrement ces dernières années. Cependant, il faut bien reconnaître que celui qui tue a davantage tort que celui qui ne tue pas, et donc que l’extrême droite reste un danger pour l’ordre public plus que l’extrême gauche en France en 2013; nous ne sommes pas dans l’Espagne préfranquiste où ce fut longtemps le contraire.

    Je pense cependant que le billet aurait dû insister sur le fait que la violence criminelle en France est très marginalement politique de toute façon en ce moment (il n’en a pas toujours été ainsi dans notre Histoire!); à cet égard la déclaration de H Désir s’effrayant pour la sécurité de nos enfants dans les rues à cette seule occasion là est un monument de cécité ou d’hypocrisie qui m’a estomaqué.

  • Bien entendu, la grande majorité des participants à « la manif pour tous » n’ont rien à voir avec les groupuscules violents d’extrême-droite. Et ceux qui font cet amalgame sont intellectuellement malhonnêtes…

    Tout comme le sont ceux qui renvoient dos à dos les « antifascistes » et les « néonazis », comme étant deux groupes également extrêmes et violents, l’un d’extrême-gauche et l’autre d’extrême-droite.

    Vous avez raison de pointer les indécentes tentatives de récupération politique (j’ai vu surtout celle du Front de Gauche). Je pense qu’il faut aussi dénoncer cette confusion des esprits qui aboutit à la banalisation de l’extrême-droite (et qu’entretient artificiellement et dangereusement une partie radicalisée de l’opposition de droite).

  • Un homme est mort. La récupération politique qui est faite de cet événement est proprement répugnante. Un minimum de décence et de compassion serait de respecter sa mémoire et le deuil de sa famille. Aussi, est-ce bien le meilleur moment pour se lancer dans l’historique comparée de la violence chez divers groupes extrémistes ?

    Des Esseintes a écrit ::

    je ne vois vraiment pas ce que vous voulez dire par « votre ton agressif et revanchard »

    Sauf erreur, c’est la première fois que vous intervenez ici. Votre tout premier commentaire se termine par un « je trouve que vous ne manquez pas de toupet » adressé à l’auteur : il ne faut pas trop vous étonner d’être reçu un peu froidement.

    Des Esseintes a écrit ::

    Et quand je parle de criminalité de la part du jeune Méric, j’insiste sur le fait qu’il appartenait à un mouvement que l’on peut qualifier de criminel, dans la mesure où il n’a de cesse de prôner la haine et la violence, exactement comme les Skinhead ou je ne sais quel mouvement révolutionnaire de ce genre.

    Je vous suggère d’en revenir au dictionnaire. Un criminel, c’est quelqu’un qui commet un crime. L’appartenance à un mouvement politique, même extrémiste, même excessif dans son expression, n’est pas un crime, tant que ce mouvement n’est pas interdit. S’il y a un criminel ici, c’est l’auteur du coup mortel.

  • @Danette : quelle coïncidence, la vidéo de votre com’ est celle dont parle cet _article_ : « Quand Clément Méric se réfugiait derrière la sécurité de la Manif Pour Tous ».
    On y voit Clément dans quasiment tous les plans du début de la vidéo.
    Si à l’occasion, cela peut nous aider à avoir une pensée ou une prière pour lui, c’est toujours ça de donné.

  • Les skinheads ne datent pas de la Manif pour tous, ils étaient déjà là (leurs pères peut-être) au début des années 70, à une époque où tous les garçons portaient les cheveux longs, on ne pouvait pas les rater. Il y a 2 jours c’était David-fort en thème et en gueule contre Goliath fort en muscles seulement. Cette fois, David a perdu la vie et Goliath a gagné 15 ans de prison, c’est juste un immense gâchis.
    Cette récupération politique est indécente, mais je ne crois pas que la population dans son ensemble, et même à gauche, soit dupe.

  • Les média étaient déjà très sensibilisés à tout événement pouvant être catégorisé dans la dramatique politique prophétisée par Valls.

    Un exemple:
    L’émission « Le secret des sources » du samedi 1 juin à pour titre : Le mariage pour tous: les media ont-ils fait campagne pour ?
    Hé bien, il n’a suffit que d’un petit quart d’heure avant qu’un invité (mediapart) ne développe son message: La manifestation pour tous est totalement noyautée par l’extrême droite (financement, choix des thèmes mobilisateurs , communication, leaders, etc…). En gros : « on n’a pas fait campagne pour ; on a dénoncé un complot contre la République !… »
    Ce qui m’a gêné, c’est l’écart avec le thème de l’émission autorisé par le présentateur, plutôt révélateur…

  • Cette douloureuse affaire me fait penser à la responsabilité de tous les environnements, à la responsabilité des personnes qui n’ont aucun lien avec la victime et avec son agresseur, autre qu’un lien de parole ou bien d’écriture, bref, un lien de communication d’idées.

    Dans nos vécus, il est toujours profitable de reprendre des situations dans lesquelles nous avons été des témoins ou des acteurs directs, ou lorsque nous avons vu des acteurs et leurs témoins, dans des situations conflictuelles comparables, mais qui n’ont pas abouti cependant à la mort d’un homme.

    Un exemple qui mérite d’être étudié, où il est possible d’établir quelques similitudes :

    Au printemps de l’année 1969, des jeunes étudiants d’Assas et des jeunes du lycée Louis le Grand se rencontraient et s’affrontaient suivant les rituels de l’après-mai 1968.

    Tout le monde doit être accueuilli et le lycée Louis le grand accueillait bien tout le monde (pour math sup, la mention tb au bac est exigée, seulement la mention B quand on est en terminale; certains élèves sont là pour les études et d’autres sont là un peu par hasard, la proximité du lycée, ou autres raisons). Il y avait une grande liberté d’aller et venir.

    Les faits : un jeune du lycée Louis le Grand ramasse une grenade lancée dans le hall du lycée Louis le Grand pour la rejeter en direction du groupe dont un des membres venait de la lancer.

    Je suis en terminale TC3, et je ne suis pas témoin. Je passe dans le couloir avec mes amis de classe et nous voyons le sang frais qui a coulé : la grenade a explosé dans la main de l’élève qui avait ramassé la grenade et lui a sectionné la main. Il y a du sang partout, car le jeune homme a couru, notamment autour du beau jardin du proviseur.

    Une main coupée, donc, ce n’est pas une vie perdue, mais la vie de ce garçon, qui doit avoir la soixantaine, et que je n’ai pas connu, en a été changée.

    Bref, il semble utile de se taire, de ne pas en rajouter, mais des hommes vivent ou tirent un avantage certain de leurs paroles ou de leur plume, ou obtiennent des avantages matériels ou immatériels.

    Ne rien dire, ne rien ajouter, laisser du temps avant de s’exprimer, mieux étudier l’histoire ancienne : des environnements aussi privilégiés que Paris (je ne veux pas dire l’Ile de France) doivent permettre à chacun de vivre en paix et de pouvoir s’exprimer.

    Il me semble que si les environnements avaient pu reprendre la main sur ces deux garçons, la victime et son agresseur et leur faire faire une activité commune, l’acte fatal aurait pu être évité.

  • Jeff a écrit ::

    Tout comme le sont ceux qui renvoient dos à dos les « antifascistes » et les « néonazis », comme étant deux groupes également extrêmes et violents, l’un d’extrême-gauche et l’autre d’extrême-droite.

    Je ne vois pas où est la malhonnêteté intellectuelle, ces deux extrémismes ont beaucoup de points communs: codes vestimentaires, logos, recherche du « combat » (de la confrontation violente en réalité). Je ne vois donc pas pourquoi certains seraient bons et d’autres mauvais. Ces groupes extrêmes de tous bords sont à interdire.

  • Bruno Lefebvre a écrit ::

    d’abord, parce que justement, les « gauchistes » n’ont, pour le moment, tué personne en France

    Georges Besse, René Audran,…

    Zéro pointé en histoire, Cher Monsieur…

    Sans doute êtes-vous plus jeune que moi, je vous envie.

  • Samuel Duval a écrit ::
    Je ne vois pas où est la malhonnêteté intellectuelle, ces deux extrémismes ont beaucoup de points communs: codes vestimentaires, logos, recherche du « combat » (de la confrontation violente en réalité). Je ne vois donc pas pourquoi certains seraient bons et d’autres mauvais. Ces groupes extrêmes de tous bords sont à interdire.

    Vous pensez sincèrement que c’est la même chose de s’engager dans une idéologie qui considère comme des sous-hommes les noirs, les arabes, les juifs, les homosexuels, les handicapés, etc., et de s’engager pour combattre cette idéologie ?

    Vous pensez vraiment que la violence, l’organisation paramilitaire et la fascination pour les armes sont aussi présentes chez les groupes antifascistes que chez les groupes néonazis ?

    Vous pensez également que c’est un hasard si dans cette triste histoire c’est le « skin » qui tue l' »antifa », si le premier a des poings américains chez lui et pas le second, si le premier est agent de sécurité et le second étudiant à Sciences Po ?

  • @ Aristote:
    J’ai effectivement honte d’avoir oublié ces deux assassinats, et j’en demande pardon aux proches de ces victimes. Je n’ai pas même l’excuse de l’âge. Par ailleurs ça détruit mon argumentaire mais cela est secondaire. Merci pour cette correction Aristote.

  • J’ai quand même l’impression qu’il y a une différence sociologique entre les « antifa » et les « fa »; intuitivement, on peut penser que les skinheads recrutent davantage dans des populations marginalisées que les extrême-gauchistes. Si c’était vérifié, on pourrait dire qu’il y a davantage d’écart sociologique entre l’extrême droite politique et ses groupuscules violents qu’entre les partis d’extrême gauche et leurs propres activistes.

    « violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Effectivement, difficilement compatible avec un meurtre politique.

    Encore une fois, quand il y a un Merah, ou un crime dans une banlieue, on cherche à comprendre, et à dire que le crime est le fait d’un homme, et non d’un « isme ». Et on a bien raison. Comment justifier cette incohérence? Pourquoi la gauche nous fait-elle du Obertone à l’envers, sans même avoir l’air de s’en rendre compte? C’est vraiment difficile à comprendre, autrement qu’en termes girardiens, comme ça a déjà été dit.

  • Jeff a écrit ::

    Vous pensez sincèrement que c’est la même chose de s’engager dans une idéologie qui considère comme des sous-hommes les noirs, les arabes, les juifs, les homosexuels, les handicapés, etc., et de s’engager pour combattre cette idéologie ?

    Personnellement, non je ne pense pas que ce soit sur le même registre. Pourtant je suis bien forcé de remarquer que les gens qui se considèrent et se revendiquent comme anti-fascistes, anti-racistes, etc, sont souvent d’une intolérance qui confine à une autre forme de racisme non moins condamnable, il n’y a qu’à voir par exemple que pour eux un catholique opposé à l’avortement est un facho …
    Et il y a aussi une différence fondamentale entre le rejet d’une idéologie nauséabonde et le rejet des individus, après tout les skinheads sont aussi nos frères…

  • @ Michel

    Qu’il y ait des excès, voire de l’intolérance, chez certains antifascistes et antiracistes, c’est indéniable. Que certains aient tendance à employer le mot de « facho » à tort et à travers au risque de brouiller complètement le sens de ce mot, c’est vrai aussi et c’est fort regrettable. Mais cela ne suffit pas pour les renvoyer dos à dos avec les néonazis. Car là, la confusion devient vraiment dangereuse (j’ai bien compris que vous le la faisiez pas).

    Concernant l’individu en cause, oui, je vous l’accorde, c’est probablement avant tout un « enfant perdu », sans doute avec une histoire sociale et personnelle difficile, qui a cru trouver des « repères » et peut-être même une « famille » dans un groupuscule néonazi. Il devra néanmoins, comme tout un chacun, être jugé pour ses actes.

  • Toute sa vie durant j’ai rencontré régulièrement Simone Caillaouze, professeur d’Histoire à l’Ecole Normale d’Agen. Elle était catholique pratiquante. Elle m’a souvent souvent souvent répété:  » On ne tue pas pour de la politique. On ne se tue pas pour de la politique. On ne tue pas par amour . On ne se tue pas par amour. » Elle est décédée à 93 ans durant son sommeil.

  • Jeff a écrit ::

    Vous pensez également que c’est un hasard si dans cette triste histoire c’est le « skin » qui tue l’ »antifa », si le premier a des poings américains chez lui et pas le second, si le premier est agent de sécurité et le second étudiant à Sciences Po ?

    hummm, Jeff, votre commentaire en dit long sur votre propre idéologie…. celle de l’élite intellectuelle qui pense bien contre le prolo crétin qui pense mal.. ?

    Quant aux coups de poing américains, on voit que vous n’êtes pas allés beaucoup vous balader sur les sites des antifa et autres blackblocs… un exemple parmi (beaucoup) d’autres…. http://www.hapshack.com/images/Ptkpr.jpg

    Enfin, puisque vous parlez beaucoup de hasard, est-ce un hasard si un groupe qui se dit « anti capitaliste » se balade dans des ventes privées (sur invitation) de vêtements (fort) chers, les mêmes vêtements que portent ceux qu’ils prétendent combattre…?

  • Je comprends bien que fasciste c’est pas la même chose qu’anti-fasciste. Mais ce que je ne comprends pas, c’est la différence entre un groupuscule qui fait la guerre aux skinheads et une milice citoyenne qui casse du délinquant.

  • Béatrice a écrit ::

    hummm, Jeff, votre commentaire en dit long sur votre propre idéologie…. celle de l’élite intellectuelle qui pense bien contre le prolo crétin qui pense mal.. ?

    Vous allez un peu vite, Béatrice. Je pense qu’il y a aussi une élite intellectuelle qui pense mal et des « prolos » qui pensent bien. Mais je pense aussi, je le reconnais, qu’être néonazi, c’est (notamment) « mal penser » (l’éducation et la culture étant à mon avis des garde-fous importants contre ce type d’idéologie). Je pense aussi, je crois l’avoir dit, que c’est « mal penser » que de renvoyer dos à dos les néonazis et les antifascistes. Et je considère que cet amalgame et cette confusion sont dangereux. Cela me paraît même une évidence, mais apparemment pas pour tout le monde…

  • @ Jeff:

    Cher Jeff,
    je trouve que votre présentation d’une opposition néonazis/anti-néonazis est simpliste et orientée. Je pense que ce soi-disant combat contre le fascisme et le néo-nazisme dans la France de 2013 ne rime à rien car il n’y a absolument aucun danger de cet ordre. A mon avis, il est le prétexte pour ces groupuscules ultra-minoritaires (et tant mieux!) pour chercher la confrontation violente avec d’autres micro-partis aussi violents et anachroniques qu’eux.
    Je vous engage à surfer sur les sites des antifas et des JNR et vous verrez comme moi que les codes graphiques (couleurs rouge et noire, polices de caractères, slogans…) sont étrangement proches. Et oui, je crois malheureusement qu’on aurait pu déplorer une ou plusieurs victimes de l’autre bord car la violence frappe aveuglément. Pour finir, votre caricature de l’extrémiste de droite inculte (agent de sécurité) et de l’extrémiste de gauche cultivé (étudiant à Sciences Po) est un cliché un tantinet méprisant.
    Cordialement,

  • Samuel Duval a écrit ::

    Pour finir, votre caricature de l’extrémiste de droite inculte (agent de sécurité) et de l’extrémiste de gauche cultivé (étudiant à Sciences Po) est un cliché un tantinet méprisant.

    Et c’est donner un baton pour se faire battre : la violence des gauchistes n’aurait même pas l’excuse de l’imbécilité, circonstance atténuante pour les « fachos ». 🙂

    J’ai lu il y a quelque temps une « Histoire de la violence » de Robert Muchembled. Il y montre que depuis que l’on a quelques données, le XIIIème siècle, la violence meurtrière en Europe est de façon très prédominante masculine et juvénile, et souvent à l’occasion de bagarres entre jeunes, notamment de villages voisins. Sur longue période, cette violence a beaucoup baissé et a atteint son étiage dans la deuxième moitié du XXème siècle. Elle reste très basse.

    La menace fasciste semble très surfaite.

  • Cher Des Essenites,
    J’ai été choquée par votre dureté à l’égard de ce jeune mort ( dont je ne partageais pas les opinions et encore moins les combats ) et puis … j’ai vu votre âge : 20 ans !
    Je comprends mieux votre peu d’indulgence, pour vous c’est un contemporain !

    C’est sans doute très noble parfois de mourir pour ses idées voire, pour son pays mais là quel gâchis !
    Protégez-vous de votre caractère passionné !

    N.

  • L’amalgame entre néonazis et antifascistes (plutôt appelés pour faciliter cette confusion « extrémistes de droite » et « extrémistes de gauche ») était jusqu’à il y a peu l’apanage du FN. Je constate qu’il est aujourd’hui aussi utilisé par une bonne partie de la droite, tout comme l’amalgame entre Front national et Front de gauche, et dans la lignée du fameux « ni-ni » (ni FN ni PS en cas de duel entre ces deux partis politiques au second tour), inauguré par Nicolas Sarkozy lors des dernières élections cantonales (une première sous la Ve République) et confirmée par Jean-François Copé, au mépris des valeurs fondamentales des gaullistes et des centristes et de la réalité du terrain de la gestion des collectivités territoriales.

    Il semble qu’un responsable politique comme François Fillon ait plutôt choisi une ligne plus honnête et plus honorable sur ce sujet malgré les pressions électorales et politiques de son propre camp. Puisse-t-il défendre cette ligne avec vigueur. Car si la France n’est pas menacée, je vous l’accorde, par la montée du nazisme ou du fascisme, la proximité idéologique entre une partie de la droite et l’extrême-droite n’a, objectivement, jamais été aussi forte depuis quelques décennies.

    PS : A propos de l’argument du « rapprochement des extrêmes par les fringues », largement utilisé malgré sa faiblesse, il faut savoir que si la marque Fred Perry est effectivement très populaire auprès des skins et des antifas, elle l’est aussi auprès de jeunes beaucoup plus nombreux qui ne sont ni l’un ni l’autre.

  • @Jeff:

    Mais je pense aussi, je le reconnais, qu’être néonazi, c’est (notamment) « mal penser » (l’éducation et la culture étant à mon avis des garde-fous importants contre ce type d’idéologie).

    Jeff, et pourtant, l’Allemagne, le pays de Nietzche, Goethe et Wagner, s’est vautré complaisement dans cette « idéologie », et en particuliers ses élites

    C’est bien ce qui a choqué à l’époque, qu’une nation « civilisée », celle qui depuis 1 siècle hypnotisait le monde de ses succés, commette de tels crimes

    Je suppose que vous vous considérez comme éduqué et cultivé, et donc à l’abri du fachisme

    Vous devriez être bien plus modeste face à vous même, et ne pas vous auto-attribuer bonne conscience

    Selon le concept de péché originel, l’ennemi est d’abord intérieur à chacun

  • Sur le principe, évidemment, être antifasciste est mieux qu’être néo-nazi. Néanmoins, quand on forme un groupe anti- quelque chose, on se trouve dans l’obligation de trouver et dénoncer le quelque chose en question, quitte à le voir là où il n’est pas ; on fait donc partie de ceux qui entretiennent le quelque chose. La meilleure arme contre l’extrémisme politique, c’est l’indifférence moqueuse de l’opinion générale (prenez les royalistes : tout le monde s’en fiche, personne ne lutte contre eux et, pourtant, on n’imagine les voir renverser la République).

    Les skinheads ne sont pas des gens charmants, ils ont des idées peu recommandables, ils sont assez souvent portés sur la violence et aller les insulter a peu de chances d’aboutir à autre chose qu’une bagarre. Il me semble qu’en bonne partie, les idées qu’ils prétendent défendre sont surtout liées à une volonté de provoquer le bourgeois et de rejeter les valeurs consensuelles de la société, plus qu’à un début de complot pour renverser le régime en place afin d’instaurer un État fasciste. Il faut surveiller ces groupes pour anticiper leurs évolutions et éviter que des hurluberlus plus entreprenants que les autres mettent en œuvre des projets vraiment dangereux. En revanche, on ne peut rien faire produire de positif par une confrontation directe et des insultes. Et je crois qu’en faire l’ennemi public numéro un, c’est leur donner une importance exagérée et leur faire une publicité qu’il vaudrait mieux éviter.

  • @koz
    Votre billet ouvre le débat sur l’exploitation par une certaine presse et le pouvoir politique en place d’ un fait tragique. Cette exploitation vise à faire taire toute opposition ou tout questionnement sur les projets de société en cours et à venir. Cette méthode me glace d’effroi. Elle est bien rodée et je vous trouve très optimiste car je ne vois, à court terme, aucune issue.

    De plus, nous , les catholiques, sortons divisés de cette longue opposition au mariage pour tous.
    C’est peut-être là la conséquence la plus grave aujourd’hui.
    J’espère me tromper .

  • Jeff a écrit ::

    L’amalgame entre néonazis et antifascistes (plutôt appelés pour faciliter cette confusion « extrémistes de droite » et « extrémistes de gauche ») était jusqu’à il y a peu l’apanage du FN.

    Non, je ne crois pas, c’est une idée très ancienne, qu’on entendait déjà aux temps lointains où j’étais jeune (dans les années 80). L’idée que « les extrêmes se rejoignent », etc, est une idée courante, qui fait partie de la culture populaire d’un pays assez fondamentalement centriste et attaché à l’ordre établi.

    La symétrie entre antifascistes et néo-nazis est loin d’être évidente, idéologiquement et même sociologiquement. Mais elle est opératoire du point de vue de l’entretien d’une violence mimétique, comme l’explique bien Amélie. Et c’est ça qui compte. Comme je le disais plus haut, il est curieux qu’un groupuscule qui se propose quand même plus ou moins de faire la loi à la place de la police rencontre autant d’indulgence. Essayez dans un quartier un peu chaud de monter une milice citoyenne pour aller provoquer les petites frappes locales et en découdre avec eux, vous aurez une réaction un peu différente de l’opinion. Et pourtant, pour le coup, c’est exactement la même problématique.

    Les skinheads, quand ils sont violents, c’est de la délinquance, point barre. Pas de la violence politique. La violence politique, c’est quand un parti fait régner délibérément la terreur dans la rue pour faire progresser son emprise sur la société. On en est très, très loin. Le FN est totalement perdant dans ce genre d’affaires. En théorie du moins. Parce que si on continue à faire de la récup aussi énorme, ça va finir par lui bénéficier.

    Quant au rapprochement FN-UMP, qui d’ailleurs peine à se faire, il résulte du fait que le FN apparaît de plus en plus comme ce qu’il est, à mon sens, à savoir la composante réactionnaire de la droite traditionnelle, intégrée au jeu politique dans la plupart des autres pays. A cet égard, le parallèle FN-Front de Gauche (héritier du parallèle FN-PC, qui ne date pas d’hier non plus) n’est pas absurde.

    [trollingà2balles] Au moins, Marine ne fait pas officiellement l’apologie de Pétain… Mélenchon ne se gêne pas avec Robespierre. La proximité assumée avec des bouchers « gentils » m’inquiète toujours plus que la possible collusion cachée avec des grands méchants. [/trollingà2balles]

  • « La symétrie entre antifascistes et néo-nazis est loin d’être évidente », ai-je écrit; je voulais dire plutôt « loin d’être totale », parce qu’à bien des égards elle est constituée, notamment dans le discours anti-capitaliste et anti-système en général.

  • 1 partout balle au centre : l’article évoque des skinheads d’extrême-gauche. C’est vrai que ça veut juste dire « crâne rasé ». Personnellement pas du tout au fait des us et coutumes des groupuscules d’extrême-gauche, j’ai été frappée par leur ressemblance avec ceux d’extrême-droite. S’il faut regarder la couleur de leurs lacets pour les reconnaître…
    Apparemment la violence et l’agression des groupes adverses n’est pas du tout un monopole des groupuscule d’extrême-droite.
    La symétrie n’est effectivement pas totale comme dit Logopathe, mais elle est néanmoins frappante! alors sans les renvoyer dos à dos, je pense comme d’autres sur ce blog qu’il ne faut pas excuser la violence, fut-elle d’extrême-gauche. Et contrairement à ce qu’écrit Jeff, les groupuscules de gauche ne se contente visiblement pas de provoquer et d’insulter, mais partent bien en expéditions punitives contre les skins d’en face. Ils ont apparemment aussi leur lot de gros bras!
    Un mort dans l’autre camp était également possible. La violence imbécile peut avoir ce genre de conséquences. Le corps humain est infiniment plus fragile que ce qu’on croit généralement à 20 ans. Clément Méric était pourtant bien placé pour le savoir, lui qui se relevait d’une grave maladie.

  • Jeff a écrit ::

    Vous avez raison de pointer les indécentes tentatives de récupération politique (j’ai vu surtout celle du Front de Gauche). Je pense qu’il faut aussi dénoncer cette confusion des esprits qui aboutit à la banalisation de l’extrême-droite (et qu’entretient artificiellement et dangereusement une partie radicalisée de l’opposition de droite).

    Je crois que vous vous leurrez, en restant au stade des idées, qui permet de perdre de vue la réalité concrète des « antifas » et de leur engagement. Laurent de Boissieu décrit d’ailleurs assez bien les origines communes de ces deux mouvements.

    Le mimétisme girardien, ou ce qu’évoquait Hadjadj sur les deux pendants d’un extrémisme qui se donnent la réplique, fonctionne ici à merveille. Et comme je l’ai suggéré dans mon billet, j’ai eu l’occasion de l’observer de près pendant les cinq ans que j’ai passés en fac. Surtout, comme d’autres vous l’ont répondu, cela devient un prétexte commode à la violence, l’antifascisme. Il leur suffit de labelliser une opinion comme fasciste pour se donner une légitimité morale et une parfaite bonne conscience pour la violence.

    Dans le cas qui nous occupe, cela vous conduit notamment à oublier les faits, pas très favorables à vos thèses : ce sont bien les antifas – et certains disent même que c’est Clément Méric – qui ont provoqué les skinheads. En l’occurrence, ce sont eux qui ont déclenché la violence. Ça ne signifie pas que les skinheads ne fassent pas la même chose à d’autres moments, bien sûr. Mais en l’occurrence, la provocation vient des autres.

    A titre d’exemple de cette pratique trop habituelle qui consiste à coller l’etiquette de fasciste pour décrédibiliser l’adversaire, ou pour se donner un pretexte à la violence, l’actualité nous en fournit un quand on voit que Clément Méric, comme d’autres, n’hésitait pas à qualifier de fasciste la Manif Pour Tous, sans dédaigner sa protection quand ça tournait au vinaigre.

    Une fois encore, ce n’est pas parce qu’on est un jeune con que l’on doit voir sa vie stoppée à 19 ans mais le seul fait qu’il soit étudiant à Sciences-Po, comme vous le relevez, ne l’a pas aidé à avoir les idées claires.

    Vous vous leurrez aussi tranquillement sur le recours aux armes ou sur le niveau intellectuel des uns et des autres. Guère de différence entre eux. On y trouve autant d’abrutis et autant de battes de baseball. Le président du GUD, que je croisais, donc, a eu toutes ses années de droit à Paris-II (pas la moins exigeante) avec mention Très bien, il était probablement le plus brillant de la promo. Avant de finir agrégé. A côté de lui, il y avait aussi un gars qui s’était battu aux côtés des Serbes et auquel même eux ne s’aventuraient plusà dire bonjour (je l’ai compris le jour où il m’a levé de terre et collé contre un mur parce que je lui avais filé un tract de la Corpo). Mais il suffit de regarder un peu les gars chez les antifas, en écouter 2-3 pour comprendre que Méric n’y était pas non plus le cas général.

    @ Des Esseintes: à votre âge (désolé, mais c’est une donnée), vous manquez d’indulgence sur votre propre génération. Quoi qu’ai fait Méric, c’était un ptit jeune. Et oui, quoi que vous en pensiez, quand bien même il aurait été un gros salaud, il avait certainement envie d’aimer, de construire sa vie, de s’engager. Puisque vous vous réclamez effectivement du catholicisme, n’omettez pas de toujours voir l’homme derrière l’adversaire, à défaut de voir le Christ en tout homme, ce qui ne serait pourtant pas si con.

    Et oui, votre commentaire est agressif et revanchard. Je ne me sens pas « agressé » mais affligé. Mais si vous ne percevez pas l’agression, reprenez seulement votre dernier paragraphe dans lequel vous m’accusez de ne pas manquer de « toupet ». Votre agressivité est d’autant plus déplacée et dérisoire que vous vous enflammez sur l’idée que Clément Méric serait présenté comme un martyr, ce que je ne fais pas. Quand je consacre un paragraphe à rappeler les articles qui soulignent que c’est bien les antifas (et peut-être lui-même) qui ont provoqué les skinheads, à votre avis, est-ce le voir en martyr ? En revanche, oui, c’est une victime parce que jusqu’à preuve du contraire, c’est lui qui est mort.

    Il est revanchard parce que vous vous consacrez entièrement à montrer à quel point ce gars-là était un sale type. Hé, pause : il est mort. Il a vraiment perdu, là, vous pouvez reprendre votre respiration.

    @ Samuel Duval : dégoût de medias qui ne se contentent pas de ne pas prendre assez de recul mais deviennent soit des suivistes soit des militants.

    Pour ce qui est du parti politique, j’avoue être très dubitatif sur un parti chrétien, et l’volution du PCD comme de Christine Boutin ne m’incitent pas à l’optimisme. Ces derneirs temps, je serais plus porté sur l’influence au sein des partis. Compliqué, certes…

    @ Patrick Kéchichian : merci pour ce commentaire. Je suis toujours, vous le savez, sensible à votre appréciation.

  • Logopathe a écrit ::

    Les skinheads, quand ils sont violents, c’est de la délinquance, point barre. Pas de la violence politique. La violence politique, c’est quand un parti fait régner délibérément la terreur dans la rue pour faire progresser son emprise sur la société.

    Votre argumentation est intéressante (comme toujours) mais vous me permettrez de ne pas être tout à fait de votre avis sur ce point. Ce n’est pas de la violence politique au sens où les skinheads ne sont heureusement qu’une petite poignée et n’ont pas les moyens de faire régner la terreur sur la société, je vous l’accorde. Mais je ne pense pas que l’on puisse pour autant classer les actes violents de ces groupuscules dans la délinquance classique. Il suffit pour cela de se pencher sur leurs objectifs et sur les cibles qu’ils visent (et qu’ils ont visées au cours des nombreux faits divers tragiques et autres expéditions punitives qui ont jalonné l’histoire de ces mouvements) : les noirs, les arabes, les juifs, les homosexuels, les SDF, les handicapés… Cela n’est pas anodin et constitue encore une distinction fondamentale (une de plus et non des moindres) qui doit nous empêcher absolument de faire l’amalgame avec les antifascistes (qui ne font éventuellement le coup de poing qu’avec les skins et avec la police). Sinon, cela revient à oublier ce qu’est l’idéologie nazie ou fasciste, et au final le sens même de ces mots.

    Malgré quelques apparentes similitudes superficielles, malgré l’idée générale séduisante et parfois vérifiée selon laquelle « les extrêmes se rejoignent », malgré la commodité de ce type de raisonnement pour certains (qui ont souvent des arrières-pensées politiques), nous sommes clairement en présence de mouvements de nature, d’expression et de dangerosité pour les individus et pour la société très différentes.

    Aujourd’hui, les néonazis ne sont pas nombreux en France, heureusement. Mais si on les encourage à s’exprimer par un climat de radicalisation, si on les interviewe complaisamment sur toutes les chaînes de télé, si le Front national n’est plus considéré que comme l’aile droite de l’UMP et que la transgression d’extrême-droite consiste désormais à être à droite du FN, on peut connaître comme d’autres pays européens une montée de ces idéologies de haine.

  • @ Koz

    On ne peut pas mettre non plus sur le même plan la violence verbale et la violence physique (sinon la confusion devient vraiment totale). Même si ce sont les antifas qui ont provoqué les skins (cela semble être effectivement le cas), on ne peut pas mettre sur le même plan une insulte et de violents coups de poing ayant entraîné la mort (je pense que la justice, heureusement, fait bien la distinction). Cet argument ne me semble pas aller dans le sens de l’amalgame.

    Que les antifas utilisent abusivement le terme de fachos (et que c’est assez grave), je suis d’accord, je l’ai déjà dit. Ont-ils pour autant agressé physiquement ou commis des violences sur des manifestants pacifiques de « la manif pour tous » ? Ont-ils organisé une expédition punitive pour jeter un catholique dans la Seine ? Là, encore, on ne parle pas de la même chose.

    Sur l’analyse sociologique des individus composant ces différents mouvements, je ne m’y risquerais pas (même si mon intuition est effectivement différente de la vôtre, avec comme toujours des exceptions qui confirment la règle). Il faudrait regarder ce qu’ont pu écrire des spécialistes sur ce sujet…

    • Il ne s’agit pas de mettre sur le même plan violence verbale et violence physique mais, quand des antifas annoncent à des skinheads qu’ils les attendent dans la rue, ce n’est pas pour se lancer dans un concours d’insultes quelconque. Il serait un peu naïf de votre part de le croire.

      En ce qui concerne les agressions éventuelles, oui, il y a eu quelques heurts. Désolé, je n’ai pas les noms.

      Et pour ce qui est de l’analyse sociologique des fas et antifas, de fait, c’est vous qui vous y êtes risqué.

  • @ Koz:

    Koz, question pour un juriste: avec la QPC et la CEDH, la loi de 1936 sur les ligues peut-elle tenir longtemps, si les personnes visées ont un QI supérieur à -273, et font les malins judiciairement? Parce que si la liberté d’association est un principe constitutionnel, c’est difficile de la renier dans une procédure très peu contradictoire, devant l’ordre administratif et non judiciaire, non?

    Et pour le fun: la loi de 1901 (qui est constitutionnelle), n’est elle pas inconstitutionnelle dans sa partie relative aux congrégations, pour les mêmes raisons plus discrimination?

    Oui, c’était la minute « cette gauche qui crée des lois liberticides ».

  • Jeff a écrit ::

    faire l’amalgame avec les antifascistes (qui ne font éventuellement le coup de poing qu’avec les skins et avec la police).

    Jeff, vous avez le don de me faire bondir: vous pourrez voir ici: http://www.chretiente.info/201306062850/lhyperviolence-des-antifas/, qu’une librairie catholique a été vandalisée à Nantes par des antifas, que Mgr Aillet a été traité de « personne nuisible », qu’ Anne Hidalgo a été évacuée et que les Mères Veilleuses ont régulièrements prises à parti par ces mouvements d’extrême gauche.
    Et « faire le coup de poing » avec la police, c’est permis pour vous ? Il y a donc de la violence autorisée (de gauche) et de la violence interdite!!! Mais, avec de tels raisonnements, vous pouvez justifier n’importe quel massacre!

  • Jeff a écrit ::

    On ne peut pas mettre non plus sur le même plan la violence verbale et la violence physique (sinon la confusion devient vraiment totale). Même si ce sont les antifas qui ont provoqué les skins (cela semble être effectivement le cas), on ne peut pas mettre sur le même plan une insulte et de violents coups de poing ayant entraîné la mort (je pense que la justice, heureusement, fait bien la distinction). Cet argument ne me semble pas aller dans le sens de l’amalgame.

    Jeff, je vois que vous n’êtes toujours pas allé voir les sites antifa, leurs affiches, leurs badges, leurs mots d’ordre et les appels au meurtre dans leurs slogans… sans compter la mouvance ACAB (All Cops Are Bastards), et les slogans : « Un flic, une balle, justice sociale…. », « mort aux fachos », « à bas l’état, les flics et les fachos… »… scandés par des centaines de jeunes au cours de la manif d' »hommage » à Clément Meric.

  • Merci pour cet article.
    j’avais noté aussi, en complément intéressant mais qu’on a bien voulu « oublier » (il faut croire que la pensée d’un jeune homme de 19 ans compte tellement peu…) que Clément Méric était très critique du Front de Gauche, et refusait d’être assimilé à ce parti. Voir que le Front de Gauche a été le premier à récupérer ce crime, c’est désolant. Les amis-militants de Clément doivent être , en plus de leur chagrin, effondrés de le voir récupéré par un parti qu’il récusait…

    Par ailleurs, les « anti-fa » sont très massivement des non-violents par conviction. (même s’ils reconnaissent que l’Histoire est riche d’anti-fascisme violent, ils sont aujourd’hui pacifistes), et cela en fait un mouvement non-comparable avec l’extrême – droite. De plus, la pensée « fasciste » est un pensée, un choix. La pensée d’extrême droite qui assume racisme, homophobie, sexisme, etc, est bien dans la dénonciation d’ un Etre et non d’un Penser, ce qui est différent également.

    Enfin, beaucoup de choses sont dites autour de la « provocation » dont Méric aurait usé. Mais c’est quoi la provocation? Une notion très élastique. Pour certains, le fait même de ne pas s’éviter (en se rendant par exemple à la même vente privée) est une provocation. Avec ça, on a vite fait de justifier une bagarre.

    Non, le harceleur n’a pas de responsabilité dans la montée de la violence, parce que le « harcelé » peut toujours refuser de répondre violemment. Quand j’étais petite et que j’essayais de justifier d’avoir mis une gifle à mon frère parce qu’il m’avait tapée, nous recevions la même punition, lui pour avoir commencé, et moi pour avoir répondu de manière inappropriée, ça fait partie de l’éducation qui fait de nous des Humains civilisés et non des sauvages.

  • « Les idées nauséabondes ne sont dangereuses qu’en l’absence d’hommes pour en défendre de meilleures. » C’est paraît-il une citation d’Ayn Rand. Je ne suis pas un fan de tout ce qu’elle a écrit, mais j’achète cette citation, si toutefois elle n’est pas apocryphe.

    Dans un état de droit, les idées sont libres, les opinions sont libres. Seuls les actes peuvent être interdits par la loi. Cela a plein de vertus : (i) il vaut mieux régler les désaccords par la discussion que par la violence, (ii) des idées choquantes sont souvent à l’origine des meilleures innovations, (iii) la liberté d’expression est le principal obstacle à la tyrannie et (iv) laisser quelqu’un exprimer une idée consternante le décrédibilisera plus vite que toutes les interdictions.

    Je vais m’attarder sur le (iv) qui a été particulièrement illustré ces derniers temps. Beaucoup trop d’encre a coulé au sujet de la triste mort du pauvre Méric, mais un point me frappe qui a été assez peu repris.

    Toute la droite, même le FN a condamné sans réserve la violence. Toute la droite, même le FN a marqué sa différence et son opposition avec les idées véhiculées par les skin heads. Ca n’a pas été bien difficile, c’était totalement naturel. Nul ne doit initier la violence, c’est un principe très largement partagé par les libéraux (il y en a un peu à droite), les conservateurs et les cathos.

    Le contraste est saisissant avec les réactions de la gauche. Je ne parle pas de l’obscène récupération politique d’un cadavre encore chaud. Je ne parle pas de la dégradante tentative de mettre ce drame sur le dos de l’opposition. Je parle des sorties de route quant il s’est agi d’expliquer que l’extrême gauche était fréquentable.

    On nous a candidement expliqué que la violence est moins grave quand elle est utilisée pour les bonnes idées. On nous a candidement expliqué qu’il n’y a qu’une différence d’intensité, pas de nature entre gauche et extrême gauche.

    La gauche a passé une semaine à nous expliquer simultanément que la violence peut être excusée quand on invoque les « bonnes » idées et que les « mauvaises »idées sont intrinsèquement violentes.

    La gauche a réussi le tour de force d’avouer spontanément qu’elle était contre la liberté d’expression et pour la violence politique.

    Vous voyez ce que je voulez dire avec mon (iv) ci-dessus. Il faut laisser s’exprimer les gens qui ont de mauvaises idées. Ils sont leurs propres épouvantails.

  • @ Lib

    Personnellement, j’ai vu la droite et l’extrême-droite renvoyer dos à dos ceux qui adhèrent à une idéologie de haine et ceux qui prétendent la combattre. J’ai vu la droite et l’extrême-droite faire semblant de confondre violence verbale et violence physique, dégradation de biens et agression de personnes, bagarres et meurtres… J’ai vu la droite nier que sa radicalisation crée un climat propice à l’expression de ces groupes d’extrême-droite.

    J’ai vu aussi un néonazi pérorer sur toutes les chaînes de télévision face à des journalistes souvent complaisants… Ca m’a fait penser à la définition de l’objectivité journalistique donné par Jean-Luc Godard : « cinq minutes pour Hitler, cinq minutes pour les juifs ».

    Par contre, il n’est pas question de dire, en tout cas pour ma part (ni pour celle de Manuel Valls par exemple) que la violence peut être excusée au nom de « bonnes idées ». Le même acte d’où qu’il vienne doit être évidemment sanctionné de la même manière (même si la loi prévoit des circonstances aggravantes pour les crimes racistes). Vous avez raison, ce sont les actes qui comptent, mais une insulte ou une provocation ne vaut pas un meurtre, on ne peut pas faire l’amalgame entre les deux en disant qu’il s’agit de deux actes violents (et ce, même si les protagonistes portent le même polo).

    Si un antifa tue l’un de ses « ennemis », il devra être puni de la même manière que les skinheads qui ont jeté dans la Seine le Marocain Brahim Bouarram, le 1er mai 1995, en marge d’un défilé du FN (8 ans de prison ferme pour le principal accusé)… Ou comme les colleurs d’affiche du FN qui ont abattu le jeune français d’origine comorienne Ibrahim Ali, 17 ans, d’une balle dans le dos en février 1995 (15 ans et 10 ans de prison pour les deux principaux accusés)… Ou comme les trois skinheads qui ont assassiné François Chenu, à Reims en 2002, parce qu’ils voulaient « casser du pédé » (20 ans et 15 ans de prison pour les accusés)… Ou comme ces deux skinheads qui ont tué un redskin en le jetant du haut d’un pont en Isère en 2005 (verdict inconnu)… Ou comme ce skinhead qui a tué il y a quelques jours le jeune étudiant militant antifa Clément Méric à coups de poing (verdict à venir)…

    Heureusement, depuis la fin de la tragique épopée d’Action directe, jusqu’à preuve du contraire, l’extrême-gauche ne tue pas en France. Mais pour ceux qui font l’amalgame entre néonazis et antifas, ce ne doit pas être non plus une différence très importante…

  • @ Jeff:
    Avec un tel discours, Jeff, j’espère que vous avez été aussi ferme, en 2004, contre la levée de boucliers de ceux qui refusaient que la France extrade Battisti, aux mains tachées de sang d’au moins 4 meurtres (prémédités) ?….

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  • Jeff a écrit ::

    J’ai vu aussi un néonazi pérorer sur toutes les chaînes de télévision face à des journalistes souvent complaisants… Ca m’a fait penser à la définition de l’objectivité journalistique donné par Jean-Luc Godard : « cinq minutes pour Hitler, cinq minutes pour les juifs ».

    Votre tirade contre la liberté d’expression est très convaincante… pour nous démontrer votre hostilité envers la liberté d’expression. Invoquer Godard, dont on connaît la tolérance pour les idées des autres, est savoureux.

    Non, on ne donne pas la parole à Hitler, pas même pour 5 minutes. Par contre, c’est vrai qu’à la télé d’Etat, il y a 10 reportages antisionistes pour 1 reportage favorable à Israël. Mais ce n’est peut-être pas ce que vous vouliez dire.

    Donc vous ne voulez pas que l’extrême droite puisse s’exprimer (mais l’extrême gauche si, n’est ce pas?).

    Mois je souhaite que tout le monde puisse s’exprimer. D’abord par principe, parce que seules les opinions impopulaires doivent être protégées. Ensuite parce que c’est la meilleure façon de les combattre. Laisser l’extrême droite dire qu’elle déteste les arabes et les juifs, laisser l’extrême gauche dire qu’elle déteste les riches et les juifs, c’est la première étape pour les contredire. Les interdire, c’est en faire des martyrs. Et qui sait, ne soyons pas arrogant, il y a peut-être un truc ou deux de valable dans leurs discours, noyés dans une gangue de violence et de haine.

    Jeff a écrit ::

    J’ai vu la droite nier que sa radicalisation crée un climat propice à l’expression de ces groupes d’extrême-droite.

    Ah oui, vous êtes aussi contre la liberté d’expression de la droite tout court. Incapable de combattre les idées à la régulière, vous vous rabattez sur l’intimidation. La droite doit se taire parce qu’il existe une « extrême-droite » ultra-marginale avec laquelle elle n’a rien à voir. Vous êtes un grand démocrate Jeff, bravo.

    Jeff a écrit ::

    Si un antifa tue l’un de ses « ennemis », il devra être puni de la même manière que les skinheads qui ont jeté dans la Seine le Marocain Brahim Bouarram, le 1er mai 1995, en marge d’un défilé du FN (8 ans de prison ferme pour le principal accusé)…

    Vous vous êtes fait plaisir là, Jeff. Je vous imagine faisant votre recherche Google pour établir cette triste liste qui montre que le mal, c’est les autres.

    Les skinheads ont donc tué 5 fois en 20 ans en France. Environ 0,2% des homicides. C’est bien entendu 5 de trop, mais c’est un peu léger pour le ventre fécond. Vous pourriez mettre cet intérêt récent pour la criminalité à profit pour vous enquérir des 99,8%; mais vous n’en faites rien. Ce qui vous intéresse, ce n’est pas de comprendre, c’est d’accuser.

    Autre chose, les coupables ont tous été condamnés et personne ne le regrette. Leurs actes ont été condamnés par tout le monde, jusqu’au FN. A contrario, il faut lire le portrait incroyablement complaisant que Libé a fait de Jean-Marc Rouillan. Et ne pas le lire comme un ovni, un truc complètement décalé, un dérapage non représentatif. Il faut au contraire le lire dans le contexte de la myriade d’articles, commentaires, réactions et réflexions émanant de la gauche dite modérée et favorables à des meurtriers proches de leurs idées. Voir le comité de défense de Battisti, les teeshirts Che Guevarra, les drapeaux à l’effigie de Staline à la fête du FdG, la statue de Mao à Montpellier…

    La réalité est qu’il n’y a aucune proximité entre la droite et l’extrême droite alors que la frontière est extrêmement poreuse entre la gauche et l’extrême gauche. Aucun journal de droite ne s’est compromis à faire un portrait complaisant d’un skin assassin. La gauche dite modérée fait des comités de soutien pour des assassins d’extrême gauche et ne se rend absolument pas compte du problème.

    Jeff a écrit ::

    Heureusement, depuis la fin de la tragique épopée d’Action directe, jusqu’à preuve du contraire, l’extrême-gauche ne tue pas en France.

    Qu’en savez-vous? Notre presse, et vous vous en faites aimablement l’écho, est obsédée par l’extrême droite. Elle cherche le mobile raciste ou fasciste dans chaque crime. Jusque dans la mort de ce pauvre Méric qu’on essaie absolument de déguiser en crime politique quand tout indique une bagarre entre groupes violents opposés.

    Youssouf Fofana est-il d’extrême gauche ou d’extrême droite? Il est antisémite, ce qui ne suffit pas à trancher. Mais il a plusieurs fois exprimé son aversion envers Sarkozy. Personnellement, je me contrefiche qu’on le mette à l’extrême gauche ou à l’extrême droite, je me sens aussi éloigné d’un bord que de l’autre.

    Et vous?

  • A la lumière des derniers développements qui laissent penser que Clément Méric a porté le premier coup à Estéban Morillo, de surcroît de dos, peut-être peut-on espérer que certains revoient, en conscience, leur discours sur la responsabilité de la violence, ainsi que sur la Manif Pour Tous qui aurait radicalisée l’extrême-droite ? En tout état de cause, ne nous laissons pas manipuler !

  • C’est là que ceux qui se sont précipités pour récupérer les bénéfices politiques de ce drame se sentent soudain un peu moins à l’aise… Il n’est jamais prudent de sauter sur les conclusions alors que l’enquête de police n’est pas terminée.

    Lib a écrit ::

    La réalité est qu’il n’y a aucune proximité entre la droite et l’extrême droite alors que la frontière est extrêmement poreuse entre la gauche et l’extrême gauche. Aucun journal de droite ne s’est compromis à faire un portrait complaisant d’un skin assassin. La gauche dite modérée fait des comités de soutien pour des assassins d’extrême gauche et ne se rend absolument pas compte du problème.

    Je comprends ce que tu veux dire à propos des assassins et terroristes d’extrême-gauche. Il n’y a pas d’équivalent à droite. Il s’est trouvé un intello pour écrire un texte admiratif à propos de Breivik, mais c’est pour le moment un cas isolé.

    Par contre, il ne faut pas surestimer la portée de cette remarque. Bien sûr qu’il existe une proximité entre la droite et l’extrême-droite; elle s’est déjà manifestée dans des élections locales dans les années 80-90, et on se dirige vers un retour de cette tendance. Sur le plan des opinions, c’est d’ailleurs bien normal: il y a un continuum d’un extrême à l’autre. Seuls les militants et certains commentateurs veulent croire à des frontières étanches. Mettre les gens dans des cases rend la réflexion tellement plus facile.

  • Gwynfrid a écrit ::

    Par contre, il ne faut pas surestimer la portée de cette remarque. Bien sûr qu’il existe une proximité entre la droite et l’extrême-droite; elle s’est déjà manifestée dans des élections locales dans les années 80-90,

    Un journal du FN aurait-il fait un portrait complaisant d’un skin assassin ? Cela m’a échappé, mais il est vrai que je ne lis pas cette presse. 🙂

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