Immigration, asile : lassitude ! – Et merci à Etienne Pinte

Je n’ai pas voté pour Nicolas Sarkozy en raison de sa politique d’immigration. J’ai voté pour lui malgré certains propos. Lorsque, en janvier, Le Monde a prêté à Nicolas Sarkozy la volonté d’exclure du bénéfice du droit au logement les étrangers en situation régulière, j’y ai consacré un billet, j’ai interrogé les responsables UMP que je connais à ce sujet, et, me rendant au congrès d’investiture de Nicolas Sarkozy – que ce propos m’a gâché – j’ai interviewé tant Christine Boutin que Luc Chatel. J’ai pu constater, par la suite, que, lorsque le sujet a été de nouveau évoqué, il n’a plus été question que d’exclure les étrangers en situation irrégulière.

Sa proposition de Ministère de l’Immigration et de l’Identité Nationale ne m’a pas davantage transporté d’aise.

Je refuse un certain angélisme sur le sujet, j’admets que l’on puisse souhaiter réguler l’immigration, ne fais pas de bonds à l’évocation d’une « immigration choisie« , et ne suis pas choqué par principe par les reconduites à la frontière… mais ne ressens pas spécialement l’urgence qu’il y a à consacrer tant d’énergie à la question.

Et il y a certaines « convictions » auxquelles je commence à être profondément lassé de me trouver, même très indirectement, associé.

Authueil avait noté ce passage discret du texte, « en catimini dans la nuit« .

Et Eolas a la nausée. Il a relevé, dans cette loi, un amendement proposé par Thierry Mariani, dont l’hypocrisie laisse pantois.

De quoi s’agit-il ?

Il s’agit de réduire d’un mois à quinze jours la durée du recours contre une décision de l’OFPRA, cet office gérant les demandes d’asile. Je n’ignore pas que la demande d’asile est fréquemment utilisée de façon indue mais, comme le fait remarquer Eolas, il se trouve que, parfois, comme par enchantement, se trouvent aussi dans ces dossiers des demandes d’asile pleinement justifiées.

Je ne vais pas reprendre ici la procédure exacte, que je ne connais au demeurant pas, et vous invite à vous reporter au billet d’Eolas. L’important à retenir est que cette diminution du délai rendra en pratique un certain nombre de recours irrecevable pour une simple question de délai, et entraînera leur rejet sans examen. Bref, certains demandeurs d’asile, effectivement menacés dans leur pays, pourraient être reconduits à la frontière, renvoyés chez eux, parce que leur recours sera arrivé trop tardivement.

Thierry MarianiQue ceux qui se disent que dura lex sed lex se rassurent, ils étaient représentés hier soir. Monsieur Thierry Mariani a ainsi eu cette réponse qui devra rester dans les annales :

M. Serge Blisko – Un droit n’est rien s’il n’est pas effectif. Or, ce droit inaliénable hier encore ne sera plus applicable demain. En effet, le délai en question comprend le temps d’acheminement au greffe – souvent quelques jours – soit un peu moins d’un mois, sans compter qu’il ne s’agit pas d’arriver une minute en retard !

M. le Rapporteur – C’est toujours comme cela, pour les élections comme pour les trains.

C’est Eolas qui graissait, mais ça reste pertinent ici. Voilà. Effectivement, qu’il s’agisse de rater son train ou de rentrer dans un pays dans lequel votre vie est menacée, tout n’est après tout qu’une question de ponctualité. Et après tout, hein, c’est la politesse des rois, la ponctualité, alors…

On relèvera que le gouvernement n’a pas approuvé cet amendement, et s’en est reporté à la sagesse de l’Assemblée, dont elle a apparemment manqué malgré son invitation.

Monsieur Thierry Mariani était apparemment en verve malgré l’heure tardive et a ainsi justifié son amendement :

M. le Rapporteur – L’amendement 69 vise à réduire à quinze jours le délai autorisé pour introduire un recours devant la CRR lorsque la demande d’asile a été rejetée par l’OFPRA, comme c’est le cas ailleurs en Europe. Le délai actuel d’un mois allonge les procédures et nuit au bon accueil des demandeurs d’asile.

Tenter de faire croire à qui que ce soit que la réduction d’un délai de recours puisse constituer une mesure favorable à la personne qui est censée l’exercer est une insulte à l’intelligence commune, et d’une hypocrisie manifeste.

Alors quoi ?

Eolas le sait : l’adoption d’une loi à l’Assemblée en première lecture a un avantage sur l’assassin (celui qui attendait son heure), c’est qu’elle est moins définitive que la mort. Le texte passera devant le Sénat, souvent moins favorable à ce type de propositions, puis reviendra devant l’Assemblée. Il reste donc possible d’éviter que cet amendement ne figure dans le texte final. [édition suite au commentaire de MB : je n’avais pas noté la déclaration d’urgence]

* * *

Il reste également à évoquer Etienne Pinte. Etienne Pinte, député UMP de la première circonscription des Yvelines. Par son intervention, qui n’aura pas permis toutefois le rejet de l’amendement, Monsieur Pinte permet de sauver l’honneur de ceux qui se situent davantage à droite qu’à gauche sur l’échiquier politique.
Etienne Pinte

M. Étienne Pinte – Je suis très défavorable à cet amendement, qui remet en cause l’un des fondements du droit d’asile. À l’heure actuelle, le délai de quinze jours est insuffisant. Peut-être ne le sera-t-il plus après l’entrée en vigueur de l’aide juridictionnelle, mais nous n’y sommes pas encore, et le fait que les délais d’instruction des demandes aient été réduits à quatorze mois devrait inciter à la prudence. Puis-je vous rappeler la procédure ? Après que l’OFPRA a rejeté une demande d’asile, le demandeur doit prendre connaissance de cette décision, et beaucoup habitent en province. Il leur faudra ensuite trouver un avocat, rédiger un recours et, pour les non francophones, trouver un interprète. On peut, certes, faire référence aux dispositions en vigueur dans d’autres pays, mais la Déclaration des droits de l’homme de 1789 a été rédigée en France, et nulle part ailleurs ! L’asile est une tradition qui fait honneur à notre pays, et cette disposition, qui a suscité la stupeur et l’indignation du Haut Commissariat pour les réfugiés, lui porte une atteinte grave. À Villeurbanne, vous avez, Monsieur le ministre, visité le centre de transit de l’association Forum réfugiés dirigée par mon ami Olivier Brachet : vous avez dit qu’il n’était pas question de « faire du chiffre » à propos des réfugiés et que vous respecteriez le droit d’asile et protégeriez les réfugiés. Ce serait pourtant un très mauvais signe que de réduire à quinze jours le délai de recours.

Que Monsieur le député, dont j’apprécie spécialement certaines positions, soit remercié de son intervention.

Peut-on encore espérer qu’il mobilise les sénateurs qu’une telle disposition indisposera également, ainsi que, pour la deuxième lecture du texte, ceux des députés que l’heure tardive aurait éloigné de l’hémicycle ?

Quant à Thierry Mariani…

55 commentaires

  • C’est vraiment se tirer une balle dans le pied et permettre à l’opposition de réfuter en bloc tous les autres projets gouvernementaux – qu’ils aient trait ou non à l’immigration – sur l’argument de la scélératesse de cet amendement…

    C’est d’autant plus stupide (en plus d’être moralement intenable) que cet amendement sera sans doute retoqué ainsi que vous le laissez entendre

  • Vous avez voulu Sarkozy, assumez-le, mainteant. « Comme on fait son lit, on se couche », dit la sagesse populaire.

    L’ex-président de l’UMP a pourtant envoyé suffisemment de signaux à l’extrême-droite pour que les choses soient claires. Son projet était l’union des droites, de *toutes* les droites…

  • @ Right wing etc

    J’ai la vague impression qu’il s’agit là plutôt d’un mince espoir auquel vous vous raccrochez pour minimiser aujourd’hui le vote de la nuit dernière….

    Même si le Sénat vote différemment, nul doute que lorsqu’il faudra arbitrer entre la version AN et la version Sénat, vu qu’on aura zappé médiatiquement (on sera en pleine réforme des régimes spéciaux etc…) nul doute que les dernières disposition resteront, éventuellement légèrement toilettées au niveau de la rédaction pour que ces mesures paraissent bien évidemment « de bon sens » et que seuls « des fous et des vieux gauchistes bornés » continuent à s’indigner…

    Au pire on parlera d’expérimentation de cette mesure jusqu’en 2010 …

  • J’aime bien voir Laukar et Irène Delse arriver ici… Ce qui est assez pratique avec des personnes aussi prévisibles, c’est que si vous ne réagissez pas, ils vous opposent votre absence de réaction et, si vous réagissez, ils vous opposent que vous l’auriez voulu… Cela me fait penser à ces titres de dépêches  » la réforme trucmuche irrite l’opposition ». Rien que de très prévisible.

    Pour la gouverne d’Irène, qui s’en gouvernera peut-être mieux, (i) l’amendement est adopté sans le soutien des parlementaires et (ii) Etienne Pinte aussi a soutenu Nicolas Sarkozy. On peut simplement répondre à cela que c’est un imbécile. On peut. Mais je ne le pense pas. Et je garde espoir que cette disposition ne figure pas dans la version finale.

  • @Irene: On vote pour un packet d’idee de proposition et de reformes. Tout ne me plaisait pas chez Sarkozy, les peines plancher mon fait hesiter longuement, sa position sur les etranger ne m’inquietait pas trop.

    J’ai eu tords de sous estimer les volonter de serrage de vis de ce dernier, je l’admet mais je n’aurrai pas echanger le sort des demandeur d’asile contre les proposition de Segolene.

    Ce n’est pas parceque j’ai vote Sarkozy que je me met pieds et point lier a son services.

    Mais la franchement c’est trop fort. Le pire dans tout cela c’est l’inanite de l’opposition, elle est nulle, elle va dire que c’est pour un avantage politique que le gouvernement vote tel mesure ou tel autre. La musique habituelle. Il n’y a personne pour dire que certaine justification se foute de la gueule du monde. Il faut compter sur les refractaire de la majorite pour avoir un vrai interlocuteur discutant d’une proposition et non un épouvantail.

    C’est desolant.

  • J’ai envoyer un mail a mon depute (ump), je ne sais pas trop ce qu’il va en sortir, mais au moins j’aurai fais ce que j’ai pu.

  • J’ai vu ça chez Autheuil aussi, alors que bien sûr, comme tout le monde, j’étais fixée sur cette histoire d’ADN qui me déplait à première vue, je me disais que la notion de parentalité peut fluctuer, mais qu’on est bien obligé de mesurer aussi l’intérêt pour les familles qui attendent le règlement de leur dossier, sans occulter la fraude. Bref, peser le pour et le contre.
    Là… comment dire. On est obligé d’être contre.

    Pendant l’été, je me disais que Sarkozy ne ferait pas que des conneries. Que ça faisait un peu bizarre de voir un gouvernement de droite aussi ouvertement insoucieux de budget, et mettant les universités au main des syndicats, mais que bon, on allait tous y survivre et que probablement il ferait des choses bien, genre sur les régimes spéciaux, voire le Grenelle, ou même la comission Balladur. On est jamais à l’abri d’une bonne surprise, me disais-je.

    Mais quand même, il m’est arrivé cet été de m’inquiéter pour de vrai, je veux dire, hors de tout militantisme, et voilà un exemple supplémentaire. Si je détaille tu vas dire que c’est de la propagande ;). Et Autheuil qui sous-entend, avec le Canard, que Hortefeux est lui-même derrière tout ça. Il ne va pas faire que des conneries, mais on a des chances qu’il en fasse d’énormes.

    La bonne nouvelle, c’est que c’est drôlement fortiche de réussir à me décevoir quand même. Mais attendons les sénateurs, tout de même.

  • @ Esurnir: Il y a une certaine dose de mauvaise foi à voir le pire de l’affaire du côté de l’opposition. Lisez le billet d’Eolas et vous verrez qu’elle a joué son rôle dans le débat. Vous n’allez quand même pas lui reprocher d’être minoritaire ?

    Si le Sénat ne fait pas le ménage, ou bien s’il le fait mais se voit opposer le dernier mot de l’Assemblée, il restera le Conseil Constitutionnel.

    C’est pourquoi je vais faire comme vous, Esurnir: je vais écrire à mon député. Au passage, je ne suis pas mécontent d’avoir voté pour un député d’opposition, plus susceptible que ceux de la majorité d’aller déposer un recours. C’est très bien que NS ait les moyens de gouverner, mais les garde-fous et autres contre-pouvoirs finissent toujours par se révéler utiles.

  • @gwynfrid: Ce n’est pas de la mauvaise fois, en fait je fais reference a notre depute biodegradable. A droite il y a pire mais a la limite, ils sont dans leur role et leur agenda est clair.

  • Le Gouvernement a déclaré l’urgence sur le projet de loi relatif à la maîtrise de l’immigration, à l’intégration et à l’asile le 11 septembre 2007.

    Sauf erreur de ma part, il n’y aura donc pas de seconde lecture à l’Assemblée nationale.

  • « De quoi s’agit-il ?
    Il s’agit de réduire d’un mois à quinze jours la durée du recours contre une décision de l’OFPRA, cet office gérant les demandes d’asile. » (Koz)

    Il ne s’agit pas pour moi ici de prétendre que cet amendement est génial.
    Je voudrai simplement poser quelques questions :
    – s’agit il d’un recours ou d’une première demande ?
    – s’il s’agit d’un recours ( et j’imagine très bien qu’un délai de 15 jours est court lorsqu’on voit le temps que met une lettre pour faire ne serait ce que 60 km, à savoir entre 4 et 8 jours dans notre province ! ), s’il s’agit d’un recours, disais je, qui peut me dire statistiquement combien y a t il de telles demandes ?
    – sur ces demandes, combien y en a t il qui concernent des cas justifiés ?
    – sur quels critères s’appuie l’OFPRA pour rejetter une demande d’asile ?
    – pour la première demande y a t il besoin d’un interprète, d’un avocat ?
    – Quelles sont les pièces demandées pour un recours ? Sont elles différentes des pièces nécessaires pour le premier dossier ?
    – Le Haut commissariat aux réfugiés a t il possibilté de prendre en charge ces dossiers ( et les recours ) ?
    – Quelle est sa véritable activité ?
    – Y a t il des avocats spécialisés dans ce genre de dossiers ?

    Ne connaissant absolument pas ce sujet, je suis incapable de donner un avis quelconque.
    Je sais seulement que la justice se dépêche lentement.
    ( par manque de personnel, par manque de moyens, par mauvaise gestion du temps , par tous ces critères en même temps ? )

    Par contre, le fait que cet amendement « ai été voté en catimini dans la nuit » par 23 députés, je crois, me fait penser qu’aucune loi ou amendement ne devrait être voté si un certain quorum n’est pas atteint!

    Et s’il n’y avait que 23 députés, il me semble que l’UMP n’a pas été la seule à s’abstenir !
    N’en déplaise à Gwinfrid, s’il ne faut pas reprocher à l’opposition d’être minoritaire, on peut lui reprocher d’avoir – globalement – eu autant d’absents que la majorité !
    Il suffisait qu’une cinquantaine de ses députés – que dis je d’une vingtaine – pour que l’amendement ne passe pas .
    ( à moins qu’il y ait des procurations ?, mais comme un certain nombre de députés de droite étaient contre, l’opposition à l’amendement aurait été majoritaire ?).
    Il est facile de critiquer en étant absent !

    Pardon pour toutes ces questions.
    Mais je suis larguée par vos débats, mon incompétence en droit est l’équivalent d’un puits sans fond et je n’ai donc aucun avis objectif sur cette question – aucun avis d’ailleurs, si ce n’est celui du bon sens qui consiste à observer la lenteur des démarches administratives en France.

  • Peut-on évoquer l’immigration aujourd’hui en France autrement que sur le mode compassionnel ?
    Peut-on dire que la majorité des immigrés qui veulent vivre en France ne risquent pas leur vie dans leur pays d’origine mais espèrent vivre mieux ici que chez eux ?
    Peut-on dire qu’une majorité de français est favorable à une immigration limitée et n’est pas choquée par l’éventualité de tests ADN ?
    Non, on ne peut pas le dire sans être taxé de manque d’humanité, de xénophobie voire de racisme.
    Il y a un gouffre entre les indignations parfois sincères, parfois calculées de ceux qui ont la parole et les silences  » des gens ordinaires sans parole  »
    ( Les questions posées aux internautes sur les sites des médias du style  » êtes-vous d’accord ou non avec telle mesure ?  » donnent d’intéressantes réponses )
    A titre individuel, chacun peut ouvrir la porte de sa maison aux voisins qui la trouvent plus accueillante que la leur, quand il s’agit d’un pays, ne pas entendre la majorité même silencieuse est une faute.

  • Oui, je suis furax moi aussi. Cet amendement est indigne. Cela n’a rien à voir avec une politique de contrôle de l’immigration.

  • [quote comment= »48182″]Le Gouvernement a déclaré l’urgence sur le projet de loi relatif à la maîtrise de l’immigration, à l’intégration et à l’asile le 11 septembre 2007.

    Sauf erreur de ma part, il n’y aura donc pas de seconde lecture à l’Assemblée nationale.[/quote]

    Vous avez raison. La déclaration d’urgence m’avait échappé. J’ai modifié mon billet.

    [quote comment= »48192″] »De quoi s’agit-il ?
    Il s’agit de réduire d’un mois à quinze jours la durée du recours contre une décision de l’OFPRA, cet office gérant les demandes d’asile. » (Koz)

    Il ne s’agit pas pour moi ici de prétendre que cet amendement est génial.
    Je voudrai simplement poser quelques questions :
    – s’agit il d’un recours ou d’une première demande ?
    – s’il s’agit d’un recours ( et j’imagine très bien qu’un délai de 15 jours est court lorsqu’on voit le temps que met une lettre pour faire ne serait ce que 60 km, à savoir entre 4 et 8 jours dans notre province ! ), s’il s’agit d’un recours, disais je, qui peut me dire statistiquement combien y a t il de telles demandes ?
    – sur ces demandes, combien y en a t il qui concernent des cas justifiés ?
    – sur quels critères s’appuie l’OFPRA pour rejetter une demande d’asile ?
    – pour la première demande y a t il besoin d’un interprète, d’un avocat ?
    – Quelles sont les pièces demandées pour un recours ? Sont elles différentes des pièces nécessaires pour le premier dossier ?
    – Le Haut commissariat aux réfugiés a t il possibilté de prendre en charge ces dossiers ( et les recours ) ?
    – Quelle est sa véritable activité ?
    – Y a t il des avocats spécialisés dans ce genre de dossiers ?[/quote]

    Sur le nombre de députés présents, vous avez raison : si peu de députés UMP se sont mobilisés pour soutenir Etienne Pinte, peu de députés PS se sont mobilisés également. Pour François Bayrou, j’avoue que je ne sais pas.

    En ce qui concerne vos questions, je vous avoue que j’en ignore les réponses, si ce n’est qu’il s’agit d’un recours, non d’une première demande, que je ne crois pas que le HCR puisse intervenir, et qu’il existe bien des avocats spécialisés dans le droit des étrangers, parmi lesquels Eolas.

    Cela étant, sur la question du recours, et sans vouloir vous imputer quelque idée sous-jacente que ce soit, deux observations : (i) on ne peut pas présumer qu’un recours serait en soi inutile, c’est une garantie, dans chaque procédure, et les occasions sont bien nombreuses pour constater que c’est souvent indispensable, (ii) comme le fait remarquer Eolas en commentaire, la diminution du délai de recours sera davantage préjudiciable aux vrais demandeurs d’asile : pour les autres, constituer un nouveau dossier prend moins de temps, il suffit de rajouter des mensonges. Les vrais demandeurs d’asile, eux, doivent rapporter des pièces (et l’on imagine bien que, lorsque l’on est demandeur d’asile, il est difficile d’appeler la préfecture de son pays d’origine pour demander des attestations).

    [quote comment= »48194″]Peut-on évoquer l’immigration aujourd’hui en France autrement que sur le mode compassionnel ?[/quote]

    Oui, on le peut. Je pense que c’est ce que je fais.

    [quote comment= »48194″]Peut-on dire que la majorité des immigrés qui veulent vivre en France ne risquent pas leur vie dans leur pays d’origine mais espèrent vivre mieux ici que chez eux ?[/quote]

    On peut le dire. Mais cela n’a pas grand-chose à voir avec notre sujet. En l’occurrence, parmi les demandeurs d’asile, vous avez des personnes authentiquement menacées, et c’est bien à elles que le législateur devrait penser en premier.

    [quote comment= »48194″]Peut-on dire qu’une majorité de français est favorable à une immigration limitée et n’est pas choquée par l’éventualité de tests ADN ?[/quote]

    On le peut. Je suis moi-même assez peu choqué et ne voit pas en quoi il y aurait, comme l’a affirmé Fadela Amara, une stigmatisation quelconque.

    Par ailleurs, si le test ADN est refusé, il n’y a, a priori, pas de sanctions juridiques prévues, ce qui en limite la dureté… et l’utilité, au demeurant.

    [quote comment= »48194″]Il y a un gouffre entre les indignations parfois sincères, parfois calculées de ceux qui ont la parole et les silences  » des gens ordinaires sans parole  »
    ( Les questions posées aux internautes sur les sites des médias du style  » êtes-vous d’accord ou non avec telle mesure ?  » donnent d’intéressantes réponses )
    A titre individuel, chacun peut ouvrir la porte de sa maison aux voisins qui la trouvent plus accueillante que la leur, quand il s’agit d’un pays, ne pas entendre la majorité même silencieuse est une faute.[/quote]

    On ne peut pas vivre éternellement sur l’argument du nombre et sur les sondages. Ils sont pratiques mais la quantité n’a jamais fait la vérité. Coluche disait : « c’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison« . Cela ne signifie pas non plus qu’ils ont tort. Mais simplement que l’argument des sondages a une valeur relative.

    Et puis, les français ont bien voté Mitterrand en 81 et 88, ils ont voté socialiste en 97… C’est pas la preuve que la majorité peut aussi, parfois, faire des conneries, ça ?

    [quote comment= »48196″]Oui, je suis furax moi aussi. Cet amendement est indigne. Cela n’a rien à voir avec une politique de contrôle de l’immigration.[/quote]

    Non, effectivement. Et je pense que l’on peut bien « endurer » collectivement ces 15 jours de délai supplémentaire. On ne leur laissait tout de même pas six mois, jusque là…

  • Comme Tara, je me pose beaucoup de questions. La première étant « quel intérêt a cet amendement ? ». Quelle est la quantité de recours ? Quelle consommation d’administration cela représente-t-il ? Bref, à part une volonté de nuire à l’étranger (bouh qu’il est vilain), quel est l’intérêt de cet amendement ?

    Sinon, j’ai écrit aux sénateurs de mon département, mais la déclaration d’urgence joue-t-elle aussi sur le délai d’examen de la loi au Sénat ? Je veux dire que même si je me leurre peu sur la chance que mes mails soient lues par les sénateurs, ont-ils seulement le temps de me laisser cette chance ?

  • L’intérêt : considérer que l’OFPRA valide les demandes les plus évidemment fondées et que donc, pour le reste, eh ben merde. Et puis, probablement aussi, penser qu’en réduisant à 15 jours, les candidats auront moins de temps pour s’évanouir dans la nature.

    Il reste que l’on ne peut pas légiférer en présupposant la fraude, et en négligeant les intérêts de ceux pour lesquels ce droit existe effectivement.

    ps : au niveau sénateurs, il se trouve qu’à un dîner familial ce soir, je vais en croiser un qui a quelque influence. Je pense lui en toucher un mot. Ce sera déjà ça de fait. Même si (i) il est probablement déjà au fait de la chose et (ii) ce n’est pas ça qui bouleversera les données du pb, mais ça peut y contribuer.

  • Merci pour la réponse ! 🙂

    Je ne sais pas comment ils bossent à l’OFPRA, mais si c’est comme à la préfecture de Dijon, ça va devenir saignant pour les réfugiés… 🙁

    Pour tous ceux qui pensent qu’on est un pays de fachos, même avec la baisse des demandes de l’ordre de 33% entre 2005 et 2006, la France est encore très loin devant les autres pays d’Europe :
    http://www.ofpra.gouv.fr/documents/rapport_Ofpra_2006.pdf
    Ceci dit, c’est pas une raison pour laisser faire Mariani.

  • Il y a un petit quelque chose qui me gêne dans l’ensemble du projet de loi voté par l’Assemblée Nationale: globalement, il envoie le signal que l’immigration légale sera de plus en plus encadrée (regroupement, asile) et que les papiers seront plus difficiles à obtenir. Est-ce que cela ne va pas avoir pour effet d’augmenter l’immigration illégale et de rendre cette dernière plus attractive?
    L’absence de la plupart des députés montre bien que le terrain local ou le repos valent plus que la réflexion sur les décisions prises et qui engagent la Nation: moi qui croyait du haut de ma vingtaine d’années que faire de la politique était comme faire de la médecine ou tout autre métier une vocation (je n’ose pas le terme de sacerdoce, mais j’y pense) sinon un choix libre.
    Que dit ce projet sur l’immigration « économique »? Le président a annoncé la mise en place d’audit des politiques publiques (discours de Nantes à l’IRA il y a quelques jours): mais ne faut il pas faire une pause dans l’adoption de lois et de décrets d’application pour voir quels sont les effets réels sur le terrain des lois votés?

  • Merci Koz.
    Vous remontez un peu dans mon estime. (Je sais, ça vous en touche une sans faire bouger l’autre 🙂

    Il n’en demeure pas moins que ce qui arrive aujourd’hui n’est pas une surprise. On ne peut pas reprocher à Sarkozy de ne pas avoir annoncé la couleur haut et fort pendant la campagne. Mais il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Je pense à Simone Veil en particulier, dont le soutien aveugle à Sarkozy a été pour moi une énorme déception. Il y a quand même des valeurs fondamentales qui ont priorité sur les débats sur la politique économique.

  • Suzanne > Plus il est difficile d’être régularisé, plus l’immigration illégale baisse. Inversement, plus on facilite la régularisation, plus ça fait appel d’air. Non seulement, ça incite des milliers de personnes à risquer la mort en venant*, mais en plus, à l’arrivée, elles ne trouveront ni logement, ni emploi.

    * : ce n’est pas une formule, cf les fillettes tchétchènes en Pologne, les cadavres que ramassent chaque jour les Italiens et les Espagnols sur leurs cotes, etc…

    Pour la politique, la vie d’un député est loin de se dérouler dans l’hémicycle. S’il a d’autres responsabilités (maire, par exemple) ou qu’il a gardé son emploi (médecin, chef d’entreprise,…), cela l’occupe déjà un brin. Ensuite, les députés ne passent tous leur temps à voter des lois, ils les étudient aussi. Ils participent à des commissions, sous-commissions, missions d’enquêtes, etc… Enfin, sur le terrain, leurs administrés ont aussi besoin d’eux.

    Le problème n’est pas tellement de ne pas avoir été là ce soir-là, que de ne pas avoir lu et compris ce qu’il y avait dans ce texte de loi pour préparer une opposition qui tienne la route.

  • Les mails sont lus par les sénateurs ou plutôt par leurs assistants.

    Mais au lieu d’envoyer des mails aux sénateurs de votre département qui ne seront pas spécialement plus sensibles à vos arguments parce que vous êtes dans le même département, je vous conseille d’envoyer un courrier au rapporteur du projet de loi pour la commission des lois : François-Noël BUFFET, sénateur du Rhône.

    Sinon le 26 septembre, au Sénat, il y aura une présentation par le rapporteur du projet de loi devant les assistants parlementaires.

    Nous aurons certainement une meilleure idée de ce que la commission recommandera dans son rapport.

  • [quote comment= »48228″]Suzanne > Plus il est difficile d’être régularisé, plus l’immigration illégale baisse. Inversement, plus on facilite la régularisation, plus ça fait appel d’air. [/quote]

    C’est un truc qu’on entend souvent, mais je serais curieux de savoir s’il y a eu des études sur le sujet (au delà du bon sens en action). Peut-être un domaine où on aurait besoin de sociologues d’ailleurs…

  • Je ne vois pas la difference entre quinze jour et un mois pour s’evanouir dans la nature.

    Par contre je vois la difference pour le temps de preparation du dossier.

  • « L’intérêt : considérer que l’OFPRA valide les demandes les plus évidemment fondées et que donc, pour le reste, eh ben merde. Et puis, probablement aussi, penser qu’en réduisant à 15 jours, les candidats auront moins de temps pour s’évanouir dans la nature.

    Il reste que l’on ne peut pas légiférer en présupposant la fraude, et en négligeant les intérêts de ceux pour lesquels ce droit existe effectivement. »

    Merci Koz pour ce résumé lucide et concis.

  • Ouf, j’ai lu tous les commentaires.
    Je suis bien d’accord avec toi, Koz… Tout cela n’est pas très « humain » dans la façon de procéder. Pas du tout, même.
    Certes, si cet amendement prospère, la situation des vrais demandeurs d’asile sera plus complexe. C’est un vrai problème, et j’espère tout comme vous tous que l’amendement sera ejecté par le Sénat. D’ailleurs, on ne trouve guère de supporters à ce texte. Est-il donc juste de l’entériner?
    Puis-je cependant me permettre de suggérer que sur ce point, les faux demandeurs d’asile sont sans doute responsables du malheur des « vrais ». Combien de types s’introduisent en france, s’inventant un passé au Zaïre? La situation est confortable : pendant toute la durée de l’examen du dossier par l’OFPRA (àa peut prendre dix mois, un an, non?), ils sont peinards vis-à-vis de la PAF, et ne risquent rien.
    Je crois donc que l’esprit de cet amendement est là (du coup, mariani ne se soucie pas de ceux qui sont réellement en danger dans leur pays) car n’oublions pas que le gouvernement a des objectifs précis d’expulsion.
    Peut-on proposer une autre solution pour règler le problème sans que les vrais demandeurs d’asile en pâtissent?

  • Chez Esurnir, Libéral, ou même Koz (via l’allusion aux scandales de campagne) et, donc, Autheuil dans son blog, je vois l’indignation remonter jusqu’au président lui-même.

    En revanche, le système de pouvoir qu’il a voulu, lui, amène de telles aberrations.
    – communication axée sur l’efficacité, et la réalisation des promesses avec, en parallèle, dans la campagne, plusieurs coup d’éclats remarqués sur la rigueur et la lutte contre l’immigration ;
    – pression mise (en conséquence) sur un ministre au nom emblématique, à qui on demande du chiffre, et qui en retour demande du chiffre à ses administrations ;
    – au nom de l’efficacité, instrumentalisation de la majorité pour certaines lois, déclarées urgentes ;
    – vote de textes mal préparés

    Ce qu’on voit se dessiner ici dans vos commentaires, à mon avis, c’est l’autre perversion grave du système : étant donné la personnalisation du pouvoir, on se dit vite que Hortefeux c’est Sarko, qui peut tout et veut tout, et par conséquent, c’est Sarko qui a voulu cette mesure là en particulier, ou au mieux en est directement responsable.
    Lorsque les ministres, même pas le premier, n’ont plus d’importance, alors le président est en première ligne, et avec lui le pouvoir tout entier, dans tous les domaines.

  • @Tom Roud
    L’inconvénient de passer son temps à troller, c’est que ça ne laisse pas le temps de se renseigner. Si vous craignez que les chiffres soient faussées par le tout-vilain Sarko (que même qu’il fait peur au diable lui-même), prenez les chiffres espagnols, ils sont éloquents. Et puis prenez aussi ceux d’Italie, si vous avez peur de manquer, ceux de l’UE, des USA, d’Australie, prenez, prenez, vous ne serez jamais rassasié car cela n’ira jamais dans le sens de votre pré-supposé.

    Je ne vous mets pas de lien car :
    1) je ne suis pas payée pour ça
    2) vous seriez capable de m’accuser de les avoir choisis à dessein pour vous tromper…

    @Lisette
    Franchement, je ne trouve pas que le moment était idéalement choisi pour ce type de réflexion-analyse de comptoir. Fais plutôt comme Koz, dîne avec un sénateur ! 😉

    @Assistant Parlementaire
    Merci pour l’info ! 🙂

  • « ou au mieux en est directement responsable. »

    Il en est directement responsable, d’une manière ou une autre. Mais il n’est pas infaillible non plus. Et une connerie peut toujours être annulée. C’est aussi ça la vigilence citoyenne en dehors des clivages. C’est « des » diners avec « des » sénateurs qu’il faut.

  • @Delphine : Oh désolée, j’ai oublié une phrase, avant « en revanche » : je voulais dire que ce n’est pas juste de faire remonter tout ça à Sarko directement, et j’ajoutais même en souriant que je trouvais un peu fou de rappeler que le gouvernement Sarkozy n’est pas raciste ni xénophobe.
    Que la pratique du pouvoir puisse montrer des côtés pervers, c’est autre chose… d’où ma politique de comptoir (en même temps, je n’ai pas la vanité de prétendre à mieux 😉 )
    Et je laisse ma pratique au vestiaire…

  • [quote comment= »48326″]@Tom Roud
    L’inconvénient de passer son temps à troller, c’est que ça ne laisse pas le temps de se renseigner. (snip…)

    [/quote]

    merci de votre sollicitude. Ma question ne se voulait absolument pas polémique. Je me demandais simplement s’il y avait une étude statistique sérieuse là-dessus (je ne sais pas moi, genre avant/après le renforcement de la législation, en France). Je vois que je n’ai plus qu’à m’enfoncer toute honte bue dans ma propre ignorance.

  • Tout ce que je sais c’est que le nombre de personne regulariser sous Sarkozy ministre de l’interieur a literallement explose le plafon. Sisi, il y avait un article de lemonde avec de belle colones.

  • @ Delphine Dumont n’oublions pas non plus ces jolis article sur l’immigration espagnole, il semblerait que l’immigration n’aie pas que des mauvais côtés….

    L’ensemble de la presse espagnole traite des effets bénéfiques de l’immigration pour le pays.
    « L’économie espagnole croît seulement grâce aux immigrés »

    écrit en gros titre de couverture le grand quotidien catalan La Vanguardia.

    En pages intérieures, El Mundo, journal de droite, titre que « l’apport des immigrés sauve l’économie espagnole de la récession depuis 1995 », alors que le grand quotidien national El País, de centre gauche, précise que « le revenu par habitant aurait chuté de 0,6 % par an durant la dernière décennie sans les étrangers ». Ce constat unanime s’appuie sur les données du « Rapport semestriel sur l’économie espagnole et le contexte international » que vient de publier la banque Caixa de Barcelone.

    De 1995 à 2005, l’Espagne a été le principal pays d’accueil des étrangers en Europe, avec 3,3 millions de personnes sur les 11,95 millions entrés dans l’UE au cours de cette période.

    « Les conséquences de cette impulsion démographique sur l’évolution du produit intérieur brut (PIB) ou sur la richesse produite sont d’envergure », note El País. L’immigration en Espagne a permis au PIB annuel par habitant de rester positif pendant la décennie en étant à l’origine d’une croissance de 3,2 %. En stimulant l’emploi et en contribuant à la hausse de la consommation des ménages, les immigrés ont eu un impact bénéfique et « l’économie espagnole peut leur dire merci », constate La Vanguardia, car, « sans eux, elle aurait été globalement en mauvaise santé ».

    El Mundo va dans le même sens. Le journal espagnol de droite reconnaît que « l’arrivée d’immigrés a non seulement sauvé les comptes de la sécurité sociale grâce à aux régularisations de ces dernières années, mais elle représente aussi l’un des déclencheurs du miracle économique espagnol ».

    no comment

  • Il semble utile d’éclairer nos parlementaires sur les mauvais côtés de l’amendement. J’ai rencontré hier un sénateur, probablement pas spécialement informé de cet amendement précis, mais qui m’avait l’air sincèrement persuadé que cette diminution du délai de recours avait un caractère quasi-humanitaire, en évitant aux demandeurs d’asile de rester parqués dans des camps… Comme quoi, certains pourraient voter cet amendement pour de mauvaises raisons.

  • Pingback: “Toreador, un oeil noir … dans l’arène politique !” » Banderille n°159 : Gêne éthique

  • Pourquoi tant d’indignation? Si je comprends bien il s’agit de personnes déjà refusées par l’OFPRA, ce qui au minimum prend 3 mois pour l’étude des dossiers, ensuite c’est une demande de recours contre cette décision dont les principaux documents produits sont déjà dans les mains des décisionaires, il ne s’agit que d’un complément d’information que peut produire le demandeur à l’appui de son recours. pourquoi ne pourrait-on pas réduire effectivement le délai de réponse!
    Et puis, en filigrane cela pose en effet la question de savoir si, aujourd’hui, la France est en mesure de recevoir sur son territoire des étrangers qu’elle ne peux pas « intégrer » ni sur le marché du travail, ni pour les logements, ni pour l’éducation.
    Bienvenue dans le monde de l’esclavage moderne!

  • Merci à M. le député Pinte, merci Koz pour ce billet et un gros bisou macédonien.
    C’est d’ailleurs marrant : en Macédoine ils ont un nouveau président dont toutes les caractéristiques « novatrices » ressemblent à celles de Sarko.
    Et hier ça s’est bastonné au Parlement. Moi j’aimerais bien que ça bastonne sec en France contre le populisme ignoble et le racisme qui n’a même pas le courage de s’assumer de ces propositions.

    Quand on n’a prise sur rien, on joue sur des symboles. Le maniement de certains est gravissime.

    Au travail pour ouvrir la France au monde!

  • Merci pour votre post… mais c’est un peu facile.
    Heureusement, grâce à la pétition contre le test ADN, et d’autres protestations légitimes, les sénateurs UMP ont reçu pour ordre (je ne crois pas totalement à leur remords ici) de retirer cette disposition de la loi.

    En attendant une question :
    En ce moment des moines et des aspirants citoyens (l’un n’exclut pas l’autre) essayent de faire avancer le libéralisme, le vrai le beau, i.e. la démocratie et l’Etat de droit en Birmanie.

    Notre cher président, qui promettait de tout faire pour ceux qui souffrent dans le monde, etc. et propose un New Deal pas plus tard qu’hier à l’ONU, ne dit rien ou pas grand chose.

    C’est là que j’attendais une déclaration tonitruante ! du volontarisme ! Pour l’instant on a surtout entendu Gordon Brown, et un secrétaire d’Etat (si j’en crois la radio).

    Alors ? l’Elysée ? on se réveille ? c’est le moment non ?

    A moins qu’il y ait un rapport avec le pétrole et Total en Birmanie ? Je n’ose y croire…
    http://afp.google.com/article/ALeqM5gsvisVVodyTNWPZSMzkeHc8tzh0w

  • Pingback: Boule2Neige.com » Immigration : la morale et l'utilité

  • Comme je devine, Koz, que votre bonne conscience se limitera à des articles bien pensants et à une lettre à votre député, Sarkozy et sa politique de controle de l’emigration a encore de beaux jours devant lui.

    La solution ne consiste pas à accueillir en masse des réfugiés, sous pretexte d’une constitution écrite à une époque ou l’on ne pouvait envisager des moyens de déplacement tels que les nôtres.
    La solution passe par les réfugiés eux mêmes qui doivent prendre en main leur propre pays et le changer, ainsi que nous l’avons fait en notre temps.
    La solution passe aussi par une prise d’independance psychologique de ces populations vis à vis de l’europe et des anciens colonisateurs dont elles attendent la résolution de tous leurs maux comme par enchantement.

    Je n’ai rien contre l’accueil en masse des étrangers, par contre j’ai beaucoup de reserve contre la prise en charge totale des etrangers ( de l’aide jurictionnelle à l’attribution prioritaire de logements par exemple), cela ne peut que nous appauvrir sans les enrichir et créer chez les Français un puissant sentiment d’injustice.

    Par contre j’ai tout contre la compassion et indulgence hallucinantes des bobos de droite et de gauche face à certaines pratiques dites « culturelles » de ces populations telles que excision, piment sur le sexe des femmes, tchadors et autres foulards, femmes brulées vives, et j’en passe……ces mêmes bobos militant activement contre ces memes pratiques lorsqu’elles ont lieu hors de France!

    Bref, Koz, si vous êtes si indigné que cela, montez un comité de défense, vous qui êtes juriste, contournez la loi en toute légalité, créez un groupe de soutien, trouvez des finances, bref tout ce qu’il faut pour prendre en charge financierement, matériellement et juridiquement les réfugiés, démelez le bon grain de l’ivraie au passage….et bon courage! Pour avoir été sociologue dans des quartiers à réhabiliter, je peux vous dire qu’on finit par réviser certaines illusions…

    il suffit pas d’etre croyant, faut pratiquer aussi et pas que le dimanche à l’église ou lors des cours de caté. :)))

  • Cet amendement est d’autant plus scandaleux que rappelons-le, la question de l’asile ne se trouvait dans ce texte que pour créer un recours suspensif pour les déboutés non admis sur le territoire, dont l’absence avait valu à la France une condamnation par la CEDH en avril.

    Sans cette condamnation, le présent amendement aurait été très certainement été retoqué par le conseil constitutionnel comme « cavalier législatif »… belle ironie.

  • @Samson, la seul politique de controle de l’emigration que je connaisse a ete realiser par la RDA dont l’une des mesures phares a ete l’erection du mur de Berlin.

  • ESUNIR
    Vous oubliez les USA, la Norvége, le Canada, ainsi que l’exemple frappant des EAU que personne ne conteste avec son systeme de sponsorship, etc ….. (pas le temps de chercher pour vous faire une liste exhaustive)

    Bref je ne comprends pas trop cette réaction face à l’émigration.

    C’est comme si un chef d’entreprise embauchait toutes les candidats qui se présentent sous pretexte d’être accueillant!

    En tant que particulier vous embauchez tous les jardiniers, les nounous, les employés de maison ….vous? moi non, je n’ai pas les moyens et je n’en ai pas besoin.

  • @ Samson

    Vous parlez des USA, mais, à ma connaissance, le séjour irrégulier n’est pas un délit là-bas (l’entrée irrégulière l’est, mais le SEJOUR irrégulier ne l’est pas, alors qu’en France il s’agit d’un délit puni d’emprisonnement).

    De même, il ne me semble pas que la politique de quotas à l’américaine trouve son pendant français dans « l’immigration choisie », qui me ferait plutôt penser à un nouvelle couche de bureaucratisme tendant vers l’arbitraire (du mini-arbitraire, à l’échelle d’un rond de cuir, OK, je ne suis pas en train de dire que c’est du nazisme, merci de ne pas voir là de point godwin). Notamment, j’ai l’impression que nos règle françaises pèchent par manque de clarté, et par le grand pouvoir qui en résulte pour l’administration française (notamment sur le fameux thème de « l’immigration choisie » : qui décide que tel « talent » est à la hauteur du pays? le « sponsorhip » dont vous parlez ne remet pas ce type d’appréciation entre les mains d’un employé de préfecture).

    Ce qui est très bizarre en fait, c’est que sarko s’est voulu le candidat de la france dynamique, le candidat de l’anti-apathie bureaucratique dans un sens, alors que l’administration française reste, en matière d’accueil et de séjour des étrangers, l’une de plus fastdieuses du monde.

    En Chine, certains de mes collègues ou anciens collègues chinois passent désormais par le consulat allemand ou belge pour obtenir un visa vers l’europe : c’est beaucoup plus rapide. Pour la France c’est un festival de files d’attentes, de temps perdu, de paperasse, de condescendance et, au bout du compte, d’exaspération.

    Petite digression sur le bureaucratisme français :

    Je me souviens, au consulat de chine en France, quand j’avais été chercher un visa pour aller travailler en Chine (procédure très rapide pour ce qui nous concerne nous les français), j’avais croisé une française d’origine chinoise dont la maison située en banlieue parisienne avait brûlé; elle devait récupérer un acte de naissance de son village natal chinois (un acte de naissance dressé dans la Chine maoïste des années 50, je vous laisse deviner la facilité pour récupérer ce genre de document).

    Je lui ai demandé, par curiosité, si ça n’allait pas être trop compliqué pour elle. Elle était sincèrement morte de rire que je puisse croire que l’administration chinoise puisse être plus épouvantable que nos ronds de cuir nationaux. Et les gars du guichet (des chinois pur jus) ont opiné du chef et rigolé comme des baleines; avec la bureaucratie française, ils ont trouvé de la concurrence, croyez-moi. (et encore une fois il ne s’agit pas d’un point godwin; je me contente de mettre en parallèle des pratiques administratives et RIEN de plus).

    Bref, je ne vois pas très bien ce que la comparaison avec nos voisins ou partenaires économiques nous apporte sur cette discussion précise ; au contraire elle aurait tendance à nous ridiculiser, une fois de plus… dans l’ensemble en effet ce type de comparaison fait surtout ressortir une impression de naphtaline et de poussière toutes bureaucratiques de nos procédures et lois de l’emmerdement maximum. Mais c’est probablement ainsi avec l’immigration, parce que c’est ainsi avec tout le reste. Notre devise ne devrait-elle pas être « pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? »

  • immigration,asile,lassitude

    La prestation de N S comme ministre de l’intérieur ne vous avit elle pas ouvert les yeux?et le ton de sa campagne présidentielle?Allez,vous serez historiquement le premier sarkozyste de gauche déçu du sarkozysme

  • « Sakozyste de gauche » ? Vu la tonalité de votre commentaire, j’imagine que je devrais m’en sentir flatté. Si vous avez suivi les liens que j’ai indiqués, vous aurez noté que, même durant la campagne, je n’ai pas marqué un soutien indéfectible aux positions sarkoziennes sur l’immigration. Pour autant, voter pour un candidat, c’est voter pour un package. On peut m’opposer que cette dimension aurait dû avoir la primauté. Pour autant, je reste allergique à toutes les tentatives dramaturgiques de dépeindre les forces de police en réincarnation de la police vichyssoise, coursant les vieilles et arrachant les enfants à la mamelle maternelle. J’ai aussi un vague espoir qu’une amélioration économique – dont je persiste à croire les deux autres ex-candidats incapables de susciter – ait des répercussions indirectes sur l’acceptation de l’immigration.

    Je peux faire erreur, j’accepte la remise en question. Mais une chose qui m’exaspère un peu, c’est le fait de se voir reprocher alternativement une admiration sans faille pour Nicolas Sarkozy et de voir certains se précipiter sur la moindre critique, la moindre différenciation pour jubiler sur une prétendue contradiction. Acceptez donc l’idée que, lors d’une campagne, on fait son marché parmi des positions et des talents prédéterminés.

  • Drole de pays ou l’on s’indigne pour un test ADN mais pas pour des femmes, des enfants, des hommes qui brulent dans des hotels sordides parce que l’on a pas de logement de travail à leur donner.
    Et puis non, c’est pas vraiment drole, plutot triste.

  • Je craint que vous n’ayez pas compris mon trait d’humour, une politique de contrôlé de l’émigration est une politique visant a contrôlé les sorties du territoire. Sinon je corrige mon commentaire précédant, il existe un second pays ou l’on a pas le droit de se barrer, il s’agit de la Corée du Nord.

  • COCO:
    Je partage votre point de vue sur la bureaucratie française que nous subissons, tout comme les étrangers, tous les jours: lenteur, inefficacité, absurde, à l’image des 12 travaux d’Astérix ( si je vous racontais que pour obtenir une carte grise pour une mobylette, il m’a fallu un an?)

    ceci dit, Sarko a fait sa campagne à 50% sur le thême du contrôle de l’émigration, je suis étonnée que l’on s’étonne de ses décisions!

    Sarko a trouvé mieux que le confrontement brutal avec nos idées poussiereuses d’accueil: c’est l’inertie française de la bureaucratie aidée en cela par nos petits fonctionnaires zélés qui ont en grande partie voté socialiste d’ailleurs….

  • [quote comment= »49562″]Je craint que vous n’ayez pas compris mon trait d’humour, une politique de contrôlé de l’émigration est une politique visant a contrôlé les sorties du territoire. [/quote]

    C’est désormais une certitude.

  • Il faut poser des questions. Il faut ouvrir des débats. Il ne faudrait pas que l’immigration et les cris de certains cachent toutes les mesures mises en place par le gouvernement pour les Français.

    La lutte contre l’immigration clandestine est une priorité du gouvernement. Les méthodes envisagées peuvent faire débat, mais si ont peut s’interroger sur les moyens, c’est légitime, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain.

    Des adhérents UMP d’origine étrangère nous le rappellent chaque jour, ne rien faire n’aide pas ceux qui veulent s’intégrer à s’intégrer facilement.

    Gardons la tête froide et voyons les choses sereinement. Le débat est une bonne chose, il faut juste que chacun soit de bonne foi.

  • On ne fait pas de bonne politique avec de bons sentiments, pas plus que de bonne littérature, d’ailleurs. Pleurnicher indéfiniment sur les « pauvres demandeurs d’asile » nous perdra : il ne faut pas être naïf, il y a fort peu de vrais demandeurs d’asile : la plupart sont des migrants attirés par l’apparent eldorado européen et surtout français. Pensez-donc! Un pays où l’on peut être payé sans travailler, où une famille pléthorique vous enrichit et là encore vous dispense de travailler, où on peut se livrer à toutes sortes de trafics criminels sans se faire massacrer littéralement par la police, quelle aubaine! Comment cela peut-il exister, doivent se demander certains? Où trouver de pareils couillons?! Il faut encore durcir les mesures contre les immigration clandestine et rampante, sinon ce sera le raz-de-marée et toute notre société s’en trouvera déstabilisée : non seulement toutes nos lois sociales n’y survivront pas, mais le pays connaîtra des troubles très graves (cela a déjà commencé), voire la guerre civile, car ne nous leurrons pas : tous ces braves migrants ne nourrissent pas à notre égard de bons sentiments, ils sont même souvent haineux et revanchards et arrivent imprégnés d’idéologies tiersmondiste, voire ultraextrémistes. A leurs yeux nous avons des dettes envers eux et ils n’ont aucun devoir envers nous. Leur ouvrir grand les portes, c’est faire entrer le cheval de Troie!

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