Dissonance cognitive

L’information était à la une des Echos hier, avec un développement dans les pages intérieures. Pour réagir aux difficultés que traverse son pays, José Luis Zapatero va supprimer l’ISF en Espagne. Il va également remodeler (entendre réduire) l’impôt sur les successions. Il y aura aussi un dispositif fiscal destiné à soutenir le marché de l’immobilier.

Je la refais.

Le premier ministre socialiste de l’Espagne a annoncé un paquet fiscal très similaire à la loi TEPA pour relancer l’économie de son pays. Sur sa partie la plus controversée (l’ISF) , il va beaucoup plus loin que le gouvernement français puisqu’il ne se limite pas au bouclier fiscal ou à la déductibilité d’investissements dans les PME, il le supprime carrément.

Sans surprise, le journal de référence du microcosme a choisi de traiter comme elle le mérite la nouvelle que les socialistes espagnols sont plus à droite que Sarkozy : en la censurant.

On comprend son embarras. Je ne vois en effet que 3 explications possibles à cette situation qu’il est difficile de faire coïncider avec la ligne officielle.

1. Zapatero a trahi la cause socialiste. Il est devenu un ennemi des pauvres et a rejoint le camp du grand capital. Peut être faut il voir là la cause des récentes démarches de certains de nos socialistes pour trouver de nouveaux amis à l’étranger. Il paraît que Fidel Castro a du temps libre en ce moment, ça pourrait l’intéresser…

2. Zapatero a raison. L’opposition systématique riches contre pauvres n’a aucun sens. Les pauvres ont intérêt à ce que chacun soit incité à créer le plus de richesses possible car tout le monde en bénéficie. L’important c’est d’aider les pauvres, pas de nuire aux riches. Bon évidemment, choisir cette option nécessiterait quelques remises en question au PS qui, de Mitterrand à Hollande, s’est construit sur un socle résolument moderne : « ce qui est bon pour les riches est mauvais ».

3. Zapatero se trompe de bonne foi. Le pauvre, il est un peu con, il est Espagnol. Il n’a pas la grande chance qu’ont les Français de bénéficier du génie de ces centaines de commentateurs, experts et analystes subventionnés qui n’ont jamais créé un emploi mais assènent avec certitude que la meilleure façon d’y arriver est de taper sur ceux qui le font.

A la réflexion, cette dernière explication est la plus probable. Il est donc crucial de détromper ce pauvre Zapatero qui se fourvoie dans l’ultra-libéralisme.

Au nom de l’amitié séculaire entre la France et l’Espagne, je lance donc un appel solennel à François Hollande, Ségolène Royal et Bertrand Delanoë :

Allez à Madrid, convoquez les journalistes, provoquez une conférence-débat participatif. Forcez Zapatero à écouter vos arguments. Il est impossible qu’il ne soit pas ébranlé si vous lui dites que son projet est mauvais parce que c’est un cadeaupourlesriches (regaloparalosricos). Prenez le monde à témoin. Il doit savoir qu’on peut compter sur les socialistes Français pour être vigilants. La flamme de la lutte des classes brûle encore rue de Solferino.

48 commentaires

  • Je me permets de la refaire aussi parce que ça vaut le coup :

    « Le premier ministre socialiste de l’Espagne a annoncé un paquet fiscal très similaire à la loi TEPA pour relancer l’économie de son pays. Sur sa partie la plus controversée (l’ISF) , il va beaucoup plus loin que le gouvernement français puisqu’il ne se limite pas au bouclier fiscal ou à la déductibilité d’investissements dans les PME, il le supprime carrément. »

    A ceci, je commenterais : !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    Dans la péninsule concernée, les socialos ils n’y vont pas de main morte dans le côté ultra gauche ; c’est pas au Portugal que le gouvernement socialiste a contractualisé la moitié de ses fonctionnaires ou un truc de ce genre ? J’ai cru lire cela il y a un temps signalé par le Maître.

  • je le refais aussi, parce que c’est « trop », comme dirait mon fils!

    “Le premier ministre socialiste de l’Espagne a annoncé un paquet fiscal très similaire à la loi TEPA pour relancer l’économie de son pays. Sur sa partie la plus controversée (l’ISF) , il va beaucoup plus loin que le gouvernement français puisqu’il ne se limite pas au bouclier fiscal ou à la déductibilité d’investissements dans les PME, il le supprime carrément.”

    Quand on voit ce que font ceux d’Outre Manche, ceux du Portugal, on pourrait peut être se demander ce qui fait la spécificité des français.
    Non, ce n’est pas le steak frittes et le litron de rouge !
    c’est notre parti socialiste !
    Génial.
    on pourrait en faire un point de com pour attirer les touristes?
    ( avec comme cadeau surprise une photo de débats participatifs signés par la belle du Poitou)
    C’est pas tout ça, le Conseil municipal m’attend ( non, je ne participe pas, j’écoute, seulement. C’est encore mieux que le théâtre et c’est gratuit ! Vive la gauche !)

  • Je lui souhaite que ça fonctionne mieux qu’en France pour l’instant, où aucune retombée économique n’est encore visible, où il n’y a plus d’argent dans les caisses de l’État, et où l’opposition se saisit de la mesure pour dénoncer la politique économique et sociale dans son ensemble…

    Tant qu’à comparer ce qui est comparable : quelle est la situation économique de l’Espagne Libéral, et les finances publiques, quelle est leur santé ?

    Allez, y a pas de mal à se rassurer et à se faire du bien, mais je crains qu’un débat poussé ne nous amène à comparer les situations économiques et sociales des deux pays…

  • Les grosses difficultés de l’Espagne sont dues à leur marché immobilier qui est en train de se prendre une claque d’une ampleur mémorable, et que ça risque de foutre des centaines de milliers de gens à la rue… qui devront continuer à rembourser leur loyer.

    Je me souviens surtout de la tête des espagnols quand Christine Boutin est allée chez eux pour prendre exemple, vu qu’ils avaient 80% de proprios, les veinards, et que notre nouveau président voulait faire de la France un pays de proprios, enfin.
    Allez, une perle?
    « Le Président de la République a dit pendant sa campagne présidentielle qu’il souhaitait que la France devienne un pays de propriétaires. Donc effectivement l’Espagne est un modèle intéressant, cela dit, ce qui m’a surtout frappé c’est le mode de financements de cet immobilier, qui a montré que le logement est facteur de croissance. Il est donc indispensable que le logement devienne une priorité dans ce pays, car, à côté de la valeur travail qui a été parfaitement développé par le Président et qui a été pris par les Français à la suite de sa campagne et de sa responsabilité présidentielle, je pense qu’il faut le logement. Et en Espagne, on nous montre que le logement a eu un effet détonateur. Tout le monde montre l’Espagne comme un exemple de créativité, de développement, et c’est le logement qui a permis ça »
    http://www.rmc.fr/edito/info/4318/christine-boutin-il-faut-permettre-aux-francais-detre-proprietaires-/

    Prenons l’Espagne comme modèle les aminches, comme ça on sera encore plus dans la mouise qu’on l’est maintenant, et on pourra enfin appliquer des solutions catastrophe, ce sera cooool

  • rembourser leur emprunt, bien sûr.
    Je précise pour être honnête qu’après son voyage en Espagne (et avoir vu la tête des espagnols quand elle a parlé de les prendre en modèle), elle a changé d’avis et répété partout que finalement on avait plutôt de la chance d’avoir un parc locatif.

  • Je veux bien me joindre aux réjouissances générales si en contrepartie (« tout se tient ») de ces mesures, vous acceptez aussi quelques autres actes politiques de votre nouvel inspirateur

    tels que

    – libéralisation du divorce, mariage homosexuel, parité (en pratique), amnistie pour les sans-papiers clandestins, création d’une cour contre les violences faites au femme, …
    – immigration : voir cette vidéo http://tf1.lci.fr/infos/monde/europe/0,,3770337,00-immigration-cheval-bataille-droite-.html
    – augmentation du salaire minimum, prise en charge de la dépendance

    – investissements massifs dans l’éducation et la recherche au lieu de ne pas remplacer les professeurs (ouvrir une école, c’est fermer une agence ANPE comme le disait presque Victor Hugo)
    – opposition franche à la politique étrangère américaine (Iraq)
    – les caisses qui sont pleines au lieu d’être vidées [1]

    Alors là, oui, j’accepte de bon coeur la suppression de l’ISF & cie.

    [1] C’est un point important de mise en contexte, quand même, notez bien.
    Zapatero fait ceci non pas immédiatement après son arrivée au pouvoir,
    mais après 4 ans de gouvernement, une fois que les caisses sont pleines.
    En période d’abondance, on peut satisfaire Pierre ET Paul.

    En période de vaches maigres, les priorités resurgissent de manière plus saillante :

    Aujourd’hui, le système est ainsi mal fait qu’ un érémiste qui accepte
    un temps partiel perd de l’argent. Voyant qu’il y avait là non seulement
    une profonde injustice mais aussi une grande inefficacité économique, Martin
    Hirsch retrousse ses manches, fait ses comptes, et calcul qu’il en coûterait
    3 milliards d’euros par an pour atteindre son objectif, c’est à dire sortir
    deux millions de personnes de la pauvreté. Idée intelligemment reprise par Sarkozy.
    Mais remise en question aujourd’hui par ses autres choix budgétaires.
    Oh, le RSA n’est pas abandonné, non, non, mais il va falloir le faire
    « sans augmenter la dépense publique ».

  • Et voilà, quand on veut comparer, on fini par arriver aux comparaisons. Tout à fait d’accord avec toi jmfayard : l’état des finances publiques en Espagne n’est pas celui de la France… Sur ce, je sors !

  • Oui c’est sur que pour le salaire minimum qui est en Espagne d’environ 537 €, il y a un effort à faire. Pour s’alligner, devrait-on peut-être baissé le notre ? Remarque la différence, c’est que personne ne travaille pour ce salaire minimum en Espagne. Alors promettre une augmentation de celui-ci, ne mange pas trop de pain.

    La période d’abondance elle était là avant l’arrivée au pouvoir de Zaparetto. Tu penses sérieusement que la période d’abondance de l’Espagne est due au travail de ce dernier ? Peut-être que le gouvernement plus libéral précédent y était pour vraiment beaucoup ?

  • J’avoue que le lien entre la suppression de l’ISF, l’opposition à la politique étrangère américaine et la création d’une cour contre les violences faites aux femmes m’a subrepticement échappé, tout comme le reste.

    Vous semblez entreprendre de noyer le billet de Liberal sous une accumulation de petits faits alors qu’il n’est pas si difficile de saisir le sens véritable de son billet (mais pour quelqu’un qui, comme moi, peine à maintenir un intérêt soutenu sur les sujets économiques) : le parti socialiste français reste dogmatiquement braqué sur des points de blocage qui ne chatouillent visiblement pas les socialistes des autres pays, dont on peut pourtant penser qu’ils ne sont pas moins socialistes.

    Praxis, vous n’ignorez pas que les socialistes resteront farouchement opposés à la suppression de l’ISF quel que soit l’état des finances publiques. Là n’est pas le problème.

  • Bon, enfin, en réalité, tout ça veut dire quoi :
    ça veut dire qu’il n’y a plus qu’en France qu’on croit encore à la rupture droite/gauche entre libéralisme et socialisme.

    Sinon, je répète, heureusement pour nous, nos problèmes ne sont pas du même ordre que ceux de l’Espagne, par conséquent, les solutions devraient être différentes. En partie.

    C’est typique sur l’ISF : un impôt à la con, j’ai l’impression que tous les fiscalistes sont d’accord là-dessus (et aussi sur le fait que depuis qu’on a plafonné l’ISF on a créé encore plus d’impôts encore plus cons). Mais c’est symbolique. Et comme en France le coeur de notre problème est d’ordre symbolique, vu qu’il concerne le lien social et le sentiment de démocratie… ben on peut pas toucher à l’ISF.
    Pourquoi Sarkozy a pas supprimé l’ISF, alors que Zapatero le fait?
    Vraiment, vraiment, on se demande bien…

  • Je voudrais être sûr d’avoir bien compris mais…

    “Le premier ministre socialiste de l’Espagne a annoncé un paquet fiscal très similaire à la loi TEPA pour relancer l’économie de son pays. Sur sa partie la plus controversée (l’ISF) , il va beaucoup plus loin que le gouvernement français puisqu’il ne se limite pas au bouclier fiscal ou à la déductibilité d’investissements dans les PME, il le supprime carrément.”

    Je voudrais par ailleurs citer Epo pour toute réponse : !!!!!!!!!!!! […] !!!!!

    Très bon article encore une fois Libéral.

    Je suis en « feu rouge » comme dirais Thais, pas trop de valeur ajouté…

    Encore une fois j’ai l’impression que prendre ce genre de mesure est toujours plus facile ailleurs. Où les gens comprennent ce qu’est la pression fiscale et la courbe de Laffer apparemment.

    Je me souviens que les mexicains quand ils venaient étudier l’économie avec nous à Toulouse étaient un peu déphasés… par le manque de modernité des cours… par le militantisme de nos professeurs gardien du dogme keynésien (c’est d’ailleurs eux qui m’ont démontrés que l’utilisation de la théorie keynésienne correspondait à un cas particulier, une exception quoi…) .

  • @ Liberal,

    je sais que ce court billet ne se veut pas objectif mais tout de même plusieurs choses m’ont interpelé :

    – Votre raisonnement : cela fait plusieurs mois que la droite, et vous-même sur ce blog, nous expliquaient que le paquet fiscal (pardon, la loi « TEPA ») ce n’est pas le bouclier fiscal qui est marginal mais surtout les heures supplémentaires. Cette fois-ci, pour nous démontrer que les mesures fiscales de Sarkozy et de Zapatero sont les même, vous nous prenez l’exemple que je vous jugiez anecdotique dans le paquet fiscal sarkozyen… J’aimerais comprendre, c’est important ou non ?

    – Vos exemples : parce qu’en dehors effectivement de l’ISF (et encore, ça se discute), j’aimerais savoir quelle mesure de Zapatero correspondent à celles de Sarkozy :
    1. La hausse du SMIC ?
    2. La hausse du minimum vieillesse (850 € d’ici 2012), je vous rappelle simplement qu’en France il est de 600€ (généreusement relevé de 1,1% cette année) ;
    3. Indemnités logement de 200 € pour les jeunes (je vous rappelle qu’en France, l’APL moyenne est de 120€) ;
    4. Augmentation des aides pour les demandeurs d’emplois sans protection…
    5. Politique de grands travaux

    Et sur le reste, vous amalgamez des propositions du paquet fiscal construites sur une logique totalement opposée de celle mise en place par Zapatero :
    1. Le logement : il n’y a aucune mesure d’accès à la propriété dans les propositions de Zapatero, bien au contraire, il encourage à la location, tellement l’Espagne est précisément le modèle de ce qu’il ne faut pas faire (80% de propriétaires). L’extension du délai de remboursement des emprunts immobiliers pour les familles les plus en difficulté n’a strictement rien à voir avec la mesure Sarkozy !

    2. Les successions : contrairement à ce que vos cours de Jean-Marc Sylvestre vous ont appris, la France était déjà l’un des pays les moins taxés en matière de succession. Zapatero parle de « modernisation » et de volonté de laisser les classes moyennes transmettre une partie de leur patrimoine. Faudra m’expliquer le rapport avec le fait d’étendre le dispositif à 95% des Français, dont les classes moyennes supérieures, qui n’en ont vraiment pas besoin et surtout le laisser faire pour créer des dynasties d’entreprise. Vous n’êtes vraiment pas un libéral conséquent sur ce sujet d’ailleurs…

    Quant à la suppression de l’ISF, je n’y suis pas fondamentalement opposé… pas en ce moment en tout cas (je vous rappelle que l’une des remarques intelligentes du rapport Pébereau est de demeurer à niveau de PO constant dans la phase d’épuration de la dette) et surtout à condition que dans le même temps, on rétablisse la dernière tranche de l’IRPP (supprimée par la… gauche…), qu’on en renforce sa progressivité et qu’on supprime au moins une bonne centaine de niches fiscales. Chiche ? Vous allez voir, cela va avoir le même effet que le bouclier fiscal, l’administration va être obligée d’aller quémander le contribuable pour qu’il paie « moins d’impôts »… Ah qu’ils sont vertueux !

    @ London,
    je n’en reviens pas, puisque vous indiquez avoir suivi des cours d’économie, que vous convoquiez la courbe de Laffer. Cet « économiste » qui n’a laissé son nom qu’à ce U inversé a reconnu lui-même qu’il l’avait griffonné sur un coin de table en pleine euphorie monétariste, et cette courbe n’a jamais été démontrée économétriquement !

  • @ Liberal: j’ai été voir votre lien vers les Echos. Votre expression « paquet fiscal très similaire à la loi TEPA » est plus qu’exagérée. Je comprends votre désir de vous prouver à vous-même la force de votre argumentation, mais quand même…

    @ FX : +1, mis à part un ou deux détails.

    Sur l’ISF, j’ajouterais qu’il aurait bien mieux valu le supprimer tout simplement, plutôt que de créer une énième usine à gaz sous le doux nom de bouclier fiscal.

  • @ Fx_Perreti : Soit. Laffer est un con. C’est pour ça que quand Reagan ou Thatcher ont diminué la pression fiscale, il ont fait des gains fiscaux plus important. Les contribuables anglais et americains sont vraiment des cons 😉

  • « Les pauvres ont intérêt à ce que chacun soit incité à créer le plus de richesses possible car tout le monde en bénéficie. »

    – « Tout le monde en bénéficie ». Non, pas tout le monde. Un certain nombre de gens peut-être, pas tout le monde. Ce lien n’a rien d’automatique : regardez ce que font ceux qui créent de la richesse (f.e. faire monter les actions d’une société) en mettant des « ressources humaines » au chômage.

    « L’important c’est d’aider les pauvres ».

    – Non, l’important est d’arrêter la machine à fabriquer des pauvres. Observez le nombre grandissant dans le monde d’émeutes de la faim dues au renchérissement des produits alimentaires de premières nécessité.

    Rappelons au passage que la quasi-totalité des riches Français résidant à l’étranger ne s’est, malgré les « cadeaux » à eux faits, toujours pas décidé à rentrer au bercail. Et continue, pour certains, à nous donner la leçon.

    Et il est très heureux que Zapatero n’incite pas, contrairement à NS, ses concitoyens à devenir propriétaires. Pousser les gens à s’endetter pour des 20 à 30 ans en même temps qu’on leur vend l’idée de la précarité de l’emploi et de la mobilité de l’employé (oui, plus de boulot ici : pas grave, on vous propose la Roumanie ou le Brésil) comme un dogme, c’est gonflé lourd de lourd. Tiens, vous avez une maison à Grandrange : essayez de la vendre, alors qu’il y en a 400 comme vous et que plus personne ne veut aller dans ce trou du cul du diable abandonné de Dieu et de Mittal (et le deuxième a plus de pouvoir que le premier ;-))

    Il me paraît plus opportun de favoriser les propriétaires de maisons à louer. Les aider à rendre leurs maisons plus accessibles, à pallier à l’insolvabilité des locataires de bonne foi ou à virer ceux de mauvaise foi.

    (Fx_ Peretti, merci)

  • C’est étonnant, la suffisance que certains peuvent adopter dans l’ignorance totale du cursus de ceux auxquels ils s’adressent. « Vos cours de Jean-Marc Sylvestre »… Très fort…

  • @ London,

    je n’ai pas dit que Laffer était un con, c’est un idéologue, ce qui n’a rien à voir. Je n’ai rien contre l’idéologie, bien au contraire, sauf quand elle est dissimulée par ce genre d’artifice pseudo-scientifique. Contrairement à ce que dit Guy Sorman, l’économie n’est pas une science. Mais c’est un autre débat.

    Par ailleurs, ne souhaitant pas douter de vos connaissances, j’imagine que vous êtes ironique en disant que Reagan notamment a fait des « gains fiscaux plus importants ». Les 8 années de Reagan se sont soldés par un endettement des Etats-Unis absolument colossal (augmentation de 180% si ma mémoire est bonne entre le début et la fin de son mandat), sans parler même du déficit.

    @ Gwynfrid,

    suis preneur, sincèrement, de vos désaccords. J’ai rédigé mon message un peu tardivement. Par ailleurs, sur l’ISF, d’accord avec vous, ça aurait au moins été honnête. Mais ceci dit, il faut réfléchir au fait de savoir pourquoi même le MEDEF ne réclame plus depuis plusieurs années la fin de l’ISF…

  • Raaa, il est taquin le Perreti !

    Tu fais sympathiquement dériver le sujet sur le déficit américain (et c’est ton droit)(et si tu veux me faire dire que Reagan est pas le meilleur gestionnaire, soit). Mais y a t’il eu ou non des recettes fiscales supplémentaires sous Reagan après une diminution de la fiscalité Et pis, c’est pas pour dire, mais la méthode qui consiste à disqualifier, bof…

    Je te rejoins cependant tout à fait sur le fait que l’économie n’est pas une science. Et que l’économétrie est souvent chimérique (en tout cas, elle s’est toujours planté sur le niveau attendu de consommation des français et son étonnante stabilité). D’ailleurs, tant qu’on en parle, oui c’est pas « sûr » la relation pression fiscale/recettes fiscales, au sens où ce n’est pas scientifiquement prouvé. Trop de paramètres rentrent en compte et je crains qu’on ne puisse jamais modéliser correctement les variables culturelles et psychologiques. Je suis plutôt « autrichien » en cela. Reste les résultats, mêmes si ça fait prix de gros.

  • Bon, remettons les choses en perspectives. Depuis 6 mois, l’opposition et la presse affirment en boucle que la loi TEPA est idéologique et inefficace.
    Qu’y a-t-il dans la loi TEPA?
    1. Un aménagement de l’ISF
    2. Un dispositif destiné à soutenir le marché de l’immobilier
    3. Une éxonération des droits de succession pour les patrimoines de 150k€
    4. Un mécanisme de réduction des charges sur le travail, réparti entre salariés et employeurs et focalisé sur les heures sup.

    Là-dessus le socialiste Zapatero, devant les difficultés que traverse son pays, lance un plan d’action :
    1. La suppression de l’ISF
    2. Un dispositif destiné à soutenir le marché de l’immobilier
    3. Une réduction des droits de succession pour les classes moyennes
    4. Le passage du SMIC à 800€ et une réduction d’impôts de 400€
    5. Divers dispositifs à but social

    Sur le point 1. Zapatero va plus loin que Sarkozy. Est ce idéologique? Cela voudriat dire qu’un socialiste est plus à droite que Sarkozy. Est ce inefficace? C’est envisageable. Peut être le gouvernement de Zapatero est il plus incompétent que celui de Fillon. Je note tout de même que plusieurs commentateurs, rarement tendres avec Sarkozy, reconnaissent qu’au fond d’eux, ils ne sont pas convaincus des bienfaits de l’ISF. L’éclairage espagnol nous a permis d’établir que ce qui est idéologique et inefficace, ce serait plutôt l’ISF pas sa suppression. Bien. On n’a pas complètement perdu notre temps.

    Point 2. Là encore, mesures similaires entre les 2 pays. Lisette, qui semble connaître le sujet infiniment mieux que moi, nous dit que la situation des 2 pays est très différente. La crise immobilière est beaucoup plus grave en Espagne qu’en France. Très bien, comparons. Expliquons ce qui fait que la mesure est sereine et efficace en Espagne mais idéologique et inefficace en France.

    Point 3. J’ai déjà dit plusieurs fois que j’étais plutôt favorable aux droits de succession surtout pour les grandes fortunes. Mais 150k€, bien qu’une somme considérable, n’est pas une fortune. Fx_Peretti, croyez vous vraiment qu’on crée une dynastie avec 150k€? Là encore, en tous cas, un gouvernement dont l’idéologie ne le porte pas à aimer les rentiers a jugé qu’une réduction mesurée des droits de succession était efficace. Là encore, je suis demandeur de toutes les comparaisons argumentées visant à démontrer pourquoi la mesure de Zapatero est efficace là où celle de TEPA ne l’est pas. Ca nous changera de « cadeaupourlesriches » CQFD.

    Point 4. Là ça commence à diverger. Zapatero fait une relance par la demande, Fillon joue aussi sur l’offre. On verra ce que ça donnera. Mais si on veut faire des comparaisons internationales, on s’apercevra que la France est la championne des charges pesant sur le travail. Le Danemark est beaucoup plus bas par exemple. jmfayard, la bonne transposition de la phrase de Hugo serait : « Quand on ouvre une entreprise, on ferme une agence ANPE »

    Point 5. Là, il y a effectivement une différence franche. Mais n’oublions pas que, contrairement à ce que nous dit l’opposition, le gouvernement français ne tire pas toujours dans le même sens. Il y a bien sur le RSA, dont on verra bien ce qu’il deviendra. On peut aussi parler de l’augementation de la fiscalité sur les stock options dont personne ne parle.

    En résumé, il n’y a que deux franches différences : le projet de Zapatero est à l’évidence plus social et l’Espagne a plus de marges de manoeuvre budgétaires que nous.

    La première différence n’a rien de choquant quand on compare un gouvernement de droite et un autre de gauche. L’accusation d’extrémisme idéologique à l’encontre de Sarkozy ne tient pas. Présenté autrement, le paquet fiscal de Zapatero est plus proche de Sarkozy que du PS. C’est bien le PS français qui est idéologique et antilibéral. Ni les Anglais, ni les Allemands, ni les Italiens, ni les Espagnols ne le sont.

    Je conclus avec la deuxième différence, de taille. Oui, nos finances publiques sont en mauvais état. Il serait intéressant d’ailleurs de savoir comment les Espagnols, qui avaient il n’y a pas si longtemps un taux de chômage de plus de 20% et ont encore beaucoup plus de chômeurs que nous, arrivent à avoir des finances publiques saines.
    Mais le point important, c’est l’efficacité des mesures de TEPA. Si TEPA marche, on a raison d’y consacrer nos marges de manoeuvre.

  • bravo, koz : vous avez compris pourquoi aucun des actuels leader socialistes français ne gagnera jamais une élection. législative ou présidentielle

    Parce que si c’est pour appliquer un programme de droite, autant demander à la droite, ses experts et ses réseaux de le faire plutôt qu’employer des fonctionnaires désoeuvrés rassemblés en parti politique à contre-emploi.

  • Je ne veux pas être cynique, mais bon, à propos de Hugo, « si on fermait certaines filières universitaires, on fermerait aussi des agences ANPE ».

  • J’irais même beaucoup plus loin Epo : si on fermait l’ANPE, on ouvrirait des entreprises. Et des écoles. Et des filières.

    (London, l’air provocateur et fanfaron)

  • @Libéral : Sur le point 1. Zapatero va plus loin que Sarkozy. Est ce idéologique? Cela voudrait dire qu’un socialiste est plus à droite que Sarkozy.
    Rien que de lire ça, ça me fait ma journée.
    J’adore. Le clivage droite/gauche, c’est des conneries.

    Bon, sinon, j’avais pas l’intention de revenir, mais bon je réponds :
    Point 2. Là encore, mesures similaires entre les 2 pays. Lisette, qui semble connaître le sujet infiniment mieux que moi, nous dit que la situation des 2 pays est très différente. La crise immobilière est beaucoup plus grave en Espagne qu’en France. Très bien, comparons. Expliquons ce qui fait que la mesure est sereine et efficace en Espagne mais idéologique et inefficace en France.
    J’ai jamais dit que c’était serein et efficace, lol, je défends pas Zapatéro moi je n’ai aucun avis sur la question. Je sais juste que le boom de l’immobilier leur a permis quelques années d’abondance… et qu’aujourd’hui ça les met dans une situation probablement encore plus catastrophique que tout ce qu’on imagine aujourd’hui. En fait, au temps où il n’était pas question d’une bulle immobilière en France, ni même d’une quelconque baisse du marché de l’immobilier dû, dont nous sommes protégés par les Alpes, la Manche et les Pyrénées, il y avait deux pays européens où tout le monde parlait déjà de bulle et anticipait de très très gros soucis à venir : le RU et l’Espagne.
    Son ensemble de mesures n’a rien de serein, c’est un plan catastrophe. Ils sont dans une merde noire, c’est quand même la tonalité de l’article.
    Et ça m’a bien fait rigoler que pour la deuxième fois depuis 6 mois on parle de prendre l’Espagne comme exemple. La dernière fois, avec Christine Boutin pour l’immobilier et le « pays de propriétaires » ç’a a été tellement gaguesque que je m’en suis rappelée.

    Sinon, j’adore cette phrase : En résumé, il n’y a que deux franches différences : le projet de Zapatero est à l’évidence plus social et l’Espagne a plus de marges de manoeuvre budgétaires que nous.
    C’est toi-même qui le dit!
    Figure-toi que c’est tout pile là-dessus que portent les remarques des centristes et du PS soc-dém : le problème de la TEPA, c’est pas vraiment les mesures en elles-mêmes, c’est le fait qu’une fois prises on a plus un rond ET que la marge de manoeuvre qu’elles crament de fait n’est plus là pour des mesures sociales
    (comme je le disais il y a quelques jours : si jamais on ne trouve pas 3 milliards pour le RSA, je ne chercherait même pas à attendre pour voir si les mesures de la TEPA sont efficaces et comment)(idem si on supprime la carte famille nombreuse non mais c’est quoi ces conneries)

    Libéral, je suis d’accord avec toi, donc. Je trouve que Zapatero a bien raison de supprimer l’ISF, c’est juste un truc qu’on peut pas faire en France. Nous on voulait essayer de le remplacer par un impôt très faible sur une assiette très large.
    Et je le redis, ton billet m’amuse beaucoup.

  • « Le problème de la TEPA, c’est pas vraiment les mesures en elles-mêmes, c’est le fait qu’une fois prises on a plus un rond ET que la marge de manœuvre qu’elles crament de fait n’est plus là pour des mesures sociales. »

    D’accord avec ça : Zapatero dispose de 25 milliards d’excédents budgétaires, c’est énorme, et il peut ainsi relancer la demande tout en comptant sur un programme social qu’il n’a pas l’intention de renier (contrairement à certains, rhôô j’ai pas pu m’empêcher, désolé)…

  • Il a tout compris le Zapatero…
    Il va faire venir en Espagne tous les riches de France qui restent encore.
    Par ici les gars, venez donc vous domicilier en Espagne, en plus il y fait beau et chaud…
    Installez-y aussi vos sièges sociaux, vous serez plus près du bureau…
    Ça va leur donner un peu de fraîche comme on dit !

    Et là, Royal & consorts pourront alors comprendre que, comme pour le thon rouge ou les requins et les éléphants, il faudra se résoudre à sauver l’espèce… mais ils ne le comprendront que bien longtemps après Zapatero ; s’ils le comprennent un jour.

    C’est vrai quoi ! car, quand il n’y aura plus de riches en France, ils iront où donc chercher de quoi vouloir donner aux pauvres ?
    Restera plus que les un peu moins pauvres.
    Éternelle idéologie du nivellement par le bas…

    Oh … pôvres !

  • Il n’y a pas que les riches qui contribuent au système quand même ! je ne m’estime pas riche, je paye des impôts. Tout le monde paye CSG et CRDS, TVA, etc. ce qui rapporte le plus au budget de l’État. Donc, d’une il y a toujours des riches qui s’enrichissent en France (répartition par décile) et des pauvres qui stagnent (pour être poli), de deux ces riches vivent encore très majoritairement en France. Ceux qui partent à l’étranger finissent par revenir, souvent, quand ils font des enfants, bizarre hein ?

  • @ Liberal,

    – sur le point 1 : ok il supprime l’ISF dont le produit est de 1 Md € (contre plus de 2 Mds € en France) avec les situations budgétaires différentes que l’on connait. Ce serait totalement idéologique si cela s’inscrivait dans une baisse généralisée de la pression fiscale. Dans ce cas, il ne s’agit en rien de cela, l’ISF espagnol (comme français) représentant, contrairement aux fantasmes, un micron du total. Je l’avais écrit plus haut, c’est effectivement le seul point de concordance avec le paquet fiscal ;

    – sur tous les autres points :
    * point 2 : Lisette a effectivement bien résumé la situation des marchés immobiliers en France et au-delà des Pyrénées. Mais je l’écris à nouveau : les mesures proposées par Sarkozy et celles de Zapatero n’ont strictement rien à voir !

    D’un côté, Sarkozy propose la déductibilité des intérêts d’emprunts pour l’accès à la propriété. De l’autre, Zapatero propose un plan d’encourgament à l’accès au parc… locatif (aides au logement d’un montant élevé, logements sociaux, durées de remboursement des prêts plus longues…), il faudra m’expliquer le rapport…

    * point 3 : encore une fois, c’est un procès d’intention que vous faites à Zapatero. Il a dit souhaiter « moderniser » le dispositif qui effectivement en a peut-être besoin, cf : http://www.senat.fr/lc/lc3/lc33.html#toc23
    D’ailleurs, vous remarquez dans ce document que la fiscalité est loin d’être « légère » en Espagne sur les successions. Donc s’il s’agit de permettre quelques abattements et quelques transferts, pourquoi pas. Cela existait déjà dans la législation française avant le paquet fiscal qui n’a, je le répète, étendu des fortunes constituées déjà importantes. 150 K€ et plus, désolé, mais c’est beaucoup. Encore une fois, entre la modernisation et la « défiscalisation quasi-totale » (d’ailleurs, je rappelle qu’aux Etats-Unis, la législation est beaucoup plus dure et que les démocrates présentent tout de même cela comme des « cadeaux »), je ne vois pas le rapport.

    * point 4 : en quoi Fillon joue-t-il sur l’offre ? Précisément, c’est là aussi que le bât blesse. Zapatero prend des mesures de demande nécessaire mais complète par l’offre (R&D). Elles sont où les mesures d’amélioration de l’offre française ? A part le crédit d’impôt-recherche, j’aimerais savoir. Le budget des universités est une vraie farce (il s’agit pour sa plus grande partie de remboursement d’impayés). Par ailleurs sur le Danemark certes les charges sont moins élevées… au profit d’une fiscalité des ménages plus élevée… les PO représentent 50% du PIB contre 44-45% en France ;

    * point 5 :
    – sur le RSA, personnellement, si comme sur le Tibet, les OGM et le caractère dictatorial ou non de la Chine, vous arrivez à m’exprimer la position gouvernementale, je suis preneur !

    – sur la fiscalité des stock-options. Dans votre catégorisation facile, c’est donc la droite qui est archaïque jaimepaslesriches en augmentant cette fiscalité ou le PS qui est « môôderne » en la supprimant (encore une fois nécessaire dans les années 1998-2000) ? Mais surtout, vous savez comme moi que la solution choisie est bien loin des recommandations de la Cour des Comptes.

    Donc non le paquet fiscal (n’oublions pas les heures supplémentaires, censées être l’essentiel de la loi TEPA) sarkozyen n’a que très peu à voir avec les mesures de Zapatero.

  • J’entendais hier sur france info que la banque alimentaire avait du mal à assurer son service. Les donneurs se font rares et les demandeurs sont légions. Cette nouvelle était heureusement traitée en 10 secondes entre le briquet Olympique qui s’éteint tout le temps, et l’inquiétant Fourniret dont on se fiche complètement.
    C’était donc une bonne idée de reformer (moderniser on dit en novlangue) les droits de succession comme le fait le génial Zapatero. Les gens n’arrivent même plus à donner une boite de conserve à la sortie du supermarché, au restau du coeur mais ils pourront leguer leur fortune en fin de vie. On vit quand même dans une belle société. Je comprends quand on est socialiste comme Zapatero, qu’on aille vers ce modèle.
    Je reviens donc à ma question posée sur ce blog il y a 1 mois, le chômage est vaincu, les entreprises ont recours aux heures sups comme jamais et pourtant tout le monde déprime et n’est plus capable de filer une boite de cassoulet pour des pauvres de plus en plus nombreux. C’est marrant cette situation.

    Au fait, Zapatero va t’il aussi supprimer l’équivalent espagnol du département comme le préconisait le socialiste Attali ? Ou a t’il aussi un fils de 20 ans qui pantoufle dans une assemblée régionale ?

  • @Lisette,
    « le problème de la TEPA, c’est pas vraiment les mesures en elles-mêmes, c’est le fait qu’une fois prises on a plus un rond ET que la marge de manoeuvre qu’elles crament de fait n’est plus là pour des mesures sociales »

    Ca c’est pas très grave. Si on est d’accord pour dire que TEPA est non-idéologique et efficace, faisons-le. Ensuite, il y a dans notre pays suffisamment de trucs idéologiques, inefficaces voire carrément scandaleux pour faire largement les 3 milliards du RSA.

    Allez au pif, la RIVP. Tu sais, le truc qui gère des HLM dans les beaux quartiers de Paris en offrant des loyers qui défient toute concurrence. Le truc dont Delanoë nous a expliqué benoîtement que c’était un héritage du passé et qu’il n’avait pas trouvé le temps de le mettre au carré, depuis 7 ans qu’il est maire. Je suis sur qu’avec un peu de volonté politique, on pourrait reprendre le contrôle du merdier, renégocier les loyers à la hache et dégager des ressources colossales pour les pauvres.

    Je constate que tu préfères voir les pauvres crever de faim plutôt que d’envisager que des privilégiés payent un juste loyer. Tu me déçois beaucoup Lisette.

    Ha ha, je déconne, tu ne me déçois pas tant que ça. C’était juste pour illustrer qu’il n’y a aucune raison objective d’opposer TEPA à telle ou telle mesure sociale. Si on a besoin de ressources supplémentaires, il est beaucoup plus logique, efficace ou moral de couper dans les dépenses inutiles que dans un dispositif qui va globalement dans le bon sens.

    On rejoint la question de la comparaison avec l’Espagne. Comment un pays qui a longtemps compté 2 fois plus de chômeurs que nous a-t-il fait pour dégager 25 milliards d’excédents?

  • J’oppose pas, je constate.
    Je te dis, pour le moment, tout ce que j’ai lu me laisse à penser que la TEPA, c’était pas le moment, et que ça a brûlé les ailes, et qu’après on a plus rien eu. Que par conséquent idéologie il y eût à prioritairement plafonner l’ISF ou supprimer la pub, alors que d’autres dépenses devaient venir.

    Je viens répéter ça de temps en temps, parce que c’est le temps qui donnera raison. Il semblerait en effet que l’Etat qui n’était pas en faillite cet été, ait maintenant les poches vides. Bon…
    En tout cas on a eu les poches vides pour le plan banlieues. Me dites pas que c’est parce qu’il était tout nul : il était dans le programme à Sarko dont on nous a vanté l’absolue préparation et la mise au pointitude immédiatement applicable.

    Concernant Delanoë : sur ce point, je le crois, il fallait reprendre la majorité dans une commission.
    Suis assez d’accord sur le merdier des HLM, mais si tu le fais à la hâche, tu fais encore plus de mal que de bien. Je suis d’accord sur le fait qu’il faut hausser les loyers de ceux qui dépassent désormais le plafond de ressources, alors là carrément.

    Sinon, pour l’Espagne, ben je sais pas mais c’est un peu la question que tout le monde se pose. Pourquoi la France est-elle aussi mal en point budgétairement, pire que l’Allemagne alors qu’elle s’est pas tapé la RDA.
    Tous les autres se sont payé des années de politique de rigueur.

    Fallait voter Balladur en 95 et Jospin en 2002 qu’est-ce que vous voulez que je vous dise (l’option de 2002 c’est tout sauf Chirac)

  • J’avais lu une étude anglaise publiée sur le site de Bouba-Olga disant que le problème des entreprises françaises venait de la structure héréditaire de ses dirigeants. En France, papa transmet la boutique au gamin qui n’est pas forcement une foudre (le rejeton lagardere avouant au sujet d’airbus qu’il est incompétent) et comme le dit Warren Buffet : c’est comme si aux JO, on faisait courir le fils de Carl Lewis.
    En Allemagne, 60% des dirigeants des grandes entretprises sont des anciens cadres qui sont montés en grade …. 20% en France.

    Il y a une conception latine de l’ascenseur social, Zapatero, Berlusconi, Sarkozy, même vision, il faut favoriser la transmission des biens, des postes intéressants et le copinage. Les anglos saxons fonctionnent différemment, Bill Portail se montrant aussi hostile aux héritages.

    Celui qui se lève tôt et qui n’a pas de parents qui vont l’aider, il va falloir qu’il se lève vraiment très tôt pour financer l’achat d’un bien immobilier même avec les mesurettes idiotes de Sarko sur la deduction d’impôt sur les achats immos.

  • @ Buzzcokcs,

    tout à fait ! D’ailleurs, même s’il s’agissait aussi d’un choix politique orchestré par Thatcher et perpétué par Blair : pourquoi l’industrie anglaise est-elle totalement morte ? Précisément parce que les dynasties de dirigeants avaient accouché de dirigeants d’entreprises totalement incompétents.

    En France, lire l’excellent petit ouvrage « Le capitalisme d’ héritiers » de Thomas Philippon, économiste à la NYU.

  • @ FX: +1, encore une fois, pour votre démontage de la comparaison amusante proposée par Liberal.

    J’ajouterais ceci: d’après les Echos, Zapatero va rendre 400 euros à chaque contribuable. Cette mesure doit bien peser au moins 3 ou 4 milliards, non ? Et là, c’est incontestablement en direction des classes moyennes et modestes.

    Le point de désaccord auquel je faisais allusion hier porte sur la progressivité de l’IR. Moi j’étais plutôt pour la suppression de la tranche supérieure (par la gauche comme vous le rappelez). Le taux de 54% était un épouvantail pour les investisseurs étrangers et nous donnait une image de marque très négative. La supprimer n’a pas coûté si cher que ça, je crois. Ce symbole ne vaut pas la peine de s’y accrocher.

    @ Liberal: sans en connaître d’autres détails que ceux fournis par votre source, le paquet de Zapatero apparaît comme un effort de relance très classique. Il y a des mesures pour les riches, pour les classes moyennes, et pour ceux qui sont vraiment en difficulté. Il y a de l’argent injecté dans des projets de long terme (logements sociaux, recherche) et des mesures de sauvetage d’urgence pour secteurs en crise (la construction). Ne connaissant rien au contexte je ne peux pas dire si ce sont de bonnes mesures, mais la similarité avec la loi TEPA est quasi inexistante.

    Comme le rappelle Lisette, les objections faite au TEPA tiennent toujours. Les effets seront peut-être positifs, cela reste à évaluer sur la durée. La marge de manoeuvre, elle, ne reviendra pas sans de gros efforts par ailleurs. Vider les caisses, ce n’est pas fatigant. Trouver des économies, c’est plus difficile techniquement et surtout politiquement: il y a toujours des mécontents qu’il faut gérer, on le voit ces jours-ci. Et l’autre marge de manoeuvre dont disposait Sarkozy, à savoir son capital de popularité, a été étourdiment dépensée aussi, ce qui ne simplifie pas la suite.

  • C’est moi ou certains ont une vraie difficulté à s’élever au niveau des principes sur un billet pourtant simple ?

    Vous enrobez la question de préoccupations conjoncturelles mais ce n’est même pas le sujet.

    Je vais reprendre pour que ce soit plus clair pour certains : les socialistes français restent dogmatiquement bloqués sur des questions que les socialistes étrangers ne perçoivent pas comme une social-traîtrise.

    Ainsi de la suppression de l’ISF, ainsi de la contractualisation des fonctionnaires.

    Cela n’a strictement rien à voir avec l’état des finances, avec l’état du budget français, ce sont tout bonnement des tabous socialistes. Même dans la situation espagnole, les socialistes français ne le feraient pas. Tout simplement parce qu’ils ne cessent de lorgner vers leur gauche.

  • Koz, je te rassure : même la droite n’envisage pas de supprimer l’ISF… Donc notre droite est elle aussi trop dogmatique et trop socialiste, finalement… elle regarde trop sur sa gauche…

    L’objet du billet est aussi de légitimer la loi TEPA, de montrer que d’autres le font, et qu’ils sont de gauche ! Alors voilà : les gens de gauche, en France, c’est rien que des ringards.

    Pourtant même la droite n’envisage pas de supprimer cet impôt… alors ?

  • @ Koz,

    il me semble que le sens du billet de Liberal n’était pas seulement de démontrer l’horrible dogmatisme des socialistes français mais d’écrire l’équation suivante mesures Zapatero = TEPA (je vous fais plaisir, je ne parle pas de « paquet »), ce qui est largement erroné, tout le monde en conviendra.

    Ensuite, sur les socialistes français, il me semble l’avoir écrit à plusieurs reprises mais la suppression de la dernière tranche de l’IRPP, la défiscalisation des stock-options, un grand nombre de privatisations nécessaire (d’autres, on aurait pu s’en passer), la création de la LOLF (août 2001) qui instaure la culture de la performance dans la fonction publique sont des créations de la gauche.

    Contrairement à la droite, la gauche n’a jamais eu le pouvoir plus de 5 ans d’affilée et n’a pu mené à bien certains chantiers bien engagés. Voilà pourquoi en 2012, ce gouvernement n’aura plus aucune excuse.

    Enfin, concernant l’ISF, j’écrivais plus haut que le bouclier fiscal est un tel fiasco que la DGI est obligé d’envoyer des lettres de relance aux contribuables valeureux pour leur envoyer des chèques. Pourquoi ? Voilà pourquoi je veux supprimer l’ISF : parce qu’il est en réalité l’arbre qui cache la forêt : les contribuables s’en sont largement accomodés dans la mesure où il n’est pas si cher que cela (1000 € seulement dans les premières tranches) et que son existence a été contrebalancé par un nombre invraisemblable de niches fiscales qui parfois ne concernent que 200 à 500 contribuables.
    Voilà pourquoi la droite ne veut pas le supprimer et pourquoi la gauche devrait le faire d’une certaine manière.

    @ Gwynfrid,

    pourquoi pas effectivement remettre en cause le taux qui pouvait donner un signal négatif. Ceci étant, je crois effectivement que la seule solution pour rendre les prélèvements obligatoires et et mieux répartis, serait de réfléchir avant tout à leur assiette (bien trop étroite pour l’IRPP). L’une de mes marottes partagées avec Migaud serait alors la fusion IRPP/CSG accompagnée d’un prélèvement à la source, cf cet excellent rapport :
    http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-info/i3779.asp

  • Si je ne m’abuse, la CSG est déjà prélevée à la source.
    Mais, dans le fond, si on regarde l’ISF et son faible rendement, voire son coût, on ne peut que plaider pour sa disparition ou son remodelage (assiette élargie, contribution moins élevée en pourcentage).
    Et merci FX_Peretti de rappeler que, contrairement à ce que l’on entend de partout à droite, la gauche française (loin d’être exemplaire, mais dont elle n’a pas à rougir du gouvernement Jospin) est loin d’être aussi archaïque qu’on le prétend.

  • 1) Oui, merci Koz, , ça fait du bien de se marrer de temps en temps.

    2) oui Praxis, la différence ce ne sont pas les socialistes mais la droite française qui ne se prétend de droite que pour se faire élire et n’a ensuite qu’une idée en tête c’est de se la jouer socialo à la mode Tartarin de Tarascon.

    3) Se rappeler que c’est sous la droite que les impôts augmentent le plus (à part l’exception des trois premières années Mitterrand).

    4) Se souvenir donc que le problème en France ce n’est pas la gauche (elle se coule très bien toute seule, merci) ni la droite (elle se ridiculise très bien toute seule, merci), mais le fait que 80 % des français se croient moins riches que la moyenne et considèrent que seule l’impôt enrichit un pays.

    5) A propos on n’entend plus beaucoup parler de ce « système social » que le monde entier nous envie ! les choses changeraient elles tout de même un peu ?

  • « Celui qui se lève tôt et qui n’a pas de parents qui vont l’aider, il va falloir qu’il se lève vraiment très tôt pour financer l’achat d’un bien immobilier même avec les mesurettes idiotes de Sarko sur la déduction d’impôt sur les achats immos. »

    Soit il n’a pas de parents et c’est effectivement triste.
    (l’avantage, c’est que s’il fait trois enfants au moins, il aura toujours droit à la carte famille nombreuse, puisque ça, c’est pas une mesurette et que c’est hyper efficace pour avoir 4 enfants donc plus d’allocs…)

    Soit il a des parents.
    Auquel cas , quelque soit leur niveau de vie, ces parents peuvent l’aider.
    L’aider à bosser, l’aider en lui apprenant la responsabilité, le sens du respect, du travail.
    L’aider en lui apprenant à gérer un budget.
    Je crois que le livre de R Daty ( voir un ancien billet de Koz) montre qu’on peut s’en sortir, même venant d’un milieu pauvre.
    Enfin, il paraît que maintenant, on est plus heureux locataire que propriétaire ( voir le Figaro de cette semaine).

    Et où je rejoints Vercaud, c’est sur le fait que Sarkosy se la joue socialo. ( « à la mode tartarin de Tarascon », là, je ne saisis pas) C’est ce qui m’agace le plus en ce moment.
    Car je n’ai pas voté pour me retrouver avec un gouvernement socialo.
    j’en ai assez goûté depuis presque 20 ans ( Mitterand premier, puis Chirac deux avec Jospin, ça fait beaucoup ! )
    Les premières années de ma vie de mère de famille ont été assez dures avec les mesures stupides des années 80 , l’inflation à deux chiffres, les taux d’intérêt qui suivent , les salaires avec un % d’ augmentation à un seul chiffre et la diminution des avantages sociaux mis en place par Giscard, voire leur suppression ( justement sur la fiscalité des emprunts immobiliers pour les familles les moins aisées dont nous faisions partie, entre autres)…

    Quant au prélèvement à la source des impôts pourquoi pas ?
    Mais, là, l’opposition va encore faire descendre les pauvres dans la rue. C’est trop atlantiste!
    Pas gérable, tant que la gauche aura, en guise de programme, un pouvoir de nuisance tel que tout ce que peut proposer le gouvernement est forcément idiot!

    Oui je sais, aujourd’hui, je suis de mauvaise humeur : il pleut et je ne peux pas aller faire mon jardin…bio, comme il se doit.

  • @ Koz:
    « les socialistes français restent dogmatiquement bloqués sur des questions que les socialistes étrangers ne perçoivent pas comme une social-traîtrise. »

    Je suis d’accord, moyennant les exceptions rappelées par FX_Peretti – non négligeables, mais qui restent des exceptions, et qui sont vite passées sous silence une fois le PS revenu dans l’opposition.

    Mais, pour le démontrer, il n’est pas nécessaire de nous faire prendre des vessies pour des lanternes, ni les gouvernements voisins pour des admirateurs de Sarkozy n’ayant rien de plus pressé que d’imiter le génial TEPA que le monde entier nous envie (je caricature grossièrement le billet de Liberal, mais il y avait de ça, enfoui sous une élégante et légère couche d’ironie).

  • Pour ma part, la plus belle preuve du dogmatisme de notre gauche, c’est la présidentielle de 2002.
    Alors bon, si les journaux de gauche reflètent les pensées majoritaires de l’électorat de gauche, rien d’étonnant à ce que ce genre d’informations ne soient pas en première page !…

  • @ gwinfrid,

    par ailleurs, alors que tout le monde l’a oublié, je rappelle que les budgets votés entre 1997 et 2000 l’ont été avec une progression strictement corrélée à l’inflation, autrement dit avec un mode de gestion rigoureux. C’est d’ailleurs la seule période, avec croissance mondiale certes (mais aussi française…) que l’endettement a diminué. Que certaines réformes n’aient pas été entreprises, certes, rappelons toutefois que nus étions en cohabitation.

    @ cilia,
    j’aimerais bien que vous soyez plus claire, parce qu’honnêtement, je ne comprends rien. Ensuite, cette information avait été déjà largement diffusée il y a quelques mois, lorsque Zapatero a émis l’idée pour la première fois. J’ajoute que le Figaro n’en parle pas du tout par exemple… c’est simplement que la politique internationale détient la portion congrue dans les journaux, quelle que soit leur tendance ! Arrêtez de voir des complots partout.

    Et puis un jour, il faudrait trancher : soit les gens de gauche sont tous caviar et assujettis à l’ISF, auquel cas ils auraient tout intérêt à voir cet impôt supprimé, soit ils sont « dogmatiques »…

  • @Fx Perreti,
    J’ai eu l’occasion de demander à des proches, électeurs de gauche pourquoi ils n’avaient pas voté pour Jospin, et j’ai eu des réactions très dogmatiques : il n’était pas assez de gauche apparemment.
    Ce qui me fout personnellement en rogne, parce que je suis plutôt de droite, mais si j’avais eu le choix entre LJ et JC, je n’aurais peut-être pas voté Chirac.

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