Dernier Week-End de campagne

Voilà. Nous pouvons commencer à compter les « derniers ». Ce week-end était le dernier week-end de campagne. Et nous sommes le dernier lundi de campagne. Et demain… Figurez-vous que – si vous me suivez bien – nous vivrons le dernier mardi de campagne. Moments de tension. Derniers efforts, dernières énergies. Nicolas Sarkozy concluait hier son meeting à Bercy sur ces « 8 jours » pour convaincre. Plus que 7.

Je dois l’avouer, si la campagne est prenante et passionnante à bien des égards, je reprendrai volontiers le cours de réflexions plus sereines. Une campagne n’est jamais le temps de l’expression nuancée, le temps du dialogue, le temps de l’échange. Celle-ci fut outrancière à bien des égards. Et rude. Peut-être un espace original d’échange, de dialogue, a-t-il été préservé grâce au Net ? Nicolas Sarkozy disait hier qu’il voulait se faire le porte-parole de la « majorité silencieuse ». En ce qui me concerne, je pense souvent aux lecteurs silencieux. De ce blog, et d’autres. Car, parmi les commentateurs, combien, en temps de campagne, sont véritablement susceptibles de changer d’opinion et, surtout, de le reconnaître ?

Alors, voyons ce week-end. Comme vous le savez, la semaine s’est close, pour moi, avec l’entretien de Jean-Louis Bourlanges au Figaro. Il y affirme certains points auxquels je ne peux qu’adhérer, les ayant moi-même énoncés quelques jours plus tôt. Ainsi, donc, du décalage frappant qui existe entre le propos, grave, de François Bayrou et le choix des élus de l’UDF. Aujourd’hui, sur 29 députés, et si mon compte est exact, ce sont 21 députés qui ont annoncé qu’ils voteraient pour Nicolas Sarkozy et, pour certains, ont appelé à voter pour lui. Ne restent donc, sur la ligne du et/et, du ni/ni, de François Bayrou, que sept députés avec lui.

Une telle situation laisse perplexe, sur le plan politique. Car François Bayrou fait figure de solitaire parmi les siens. Vous me connaissez, je ne déplore pas spécialement cette situation. Mais il faut s’y arrêter une seconde, parce qu’elle est tout de même assez unique. En l’occurrence, je note surtout que, lorsque François Bayrou emboîte le pas du PS sur la dénonciation de Nicolas Sarkozy en menace pour la démocratie, la quasi-totalité de ses élus ne le perçoivent pas ainsi. De là, deux possibilités : soit l’UDF compte à ce jour vingt-et-une chiffes molles, vingt-et-un fieffés opportunistes, en guise de députés, soit l’accusation est infondée. La première hypothèse n’est pas la plus flatteuse pour l’UDF. Si c’est la seconde qui prévaut, certains électeurs devraient peser avec plus de circonspection les déclarations de François Bayrou, certainement brillant à d’autres égards.

Ouvert sur la position de Jean-Louis Bourlanges, ce week-end s’est clos avec celle d’une personnalité de l’UDF qui n’a jamais fait preuve d’une grande tendresse à l’égard de Nicolas Sarkozy, Hervé Morin, président du groupe UDF à l’Assemblée Nationale . C’est « sans hésitation » qu’il votera pour Nicolas Sarkozy. On peut légitimement se demander si, dans l’hypothèse où les critiques formulées par François Bayrou mercredi dernier étaient sérieuses, le Président du groupe UDF voterait « sans hésitation » pour Nicolas Sarkozy – considérant au surplus que Ségolène Royal « n’est pas à la hauteur de la fonction présidentielle ». Surtout, sa position dénote comme une distanciation avec la valse à mille temps qu’impose François Bayrou :

« A mon sens, il est inconcevable quand on est un responsable politique de s’abstenir. Il y a un moment où il faut faire un choix »

J’opine.

* * *

Je n’ai pas vu le débat Bayrou / Royal. Je ne reçois pas la TNT, je ne capte pas BFM TV. Le résultat semble avoir été un débat relativement serein, les socialistes ne craignant plus d’être éliminés au premier tour. Convergences institutionnelles, divergences économiques. François Bayrou a apparemment énuméré les bons points et les mauvais. Etonnant. Elle va jusqu’à dire qu’elle serait prête à compléter son « Pacte présidentiel », ce qui laisse pour le moins sceptique : est-ce à huit jours du scrutin que l’on envisage cela ? Encore ne fait-elle que l’envisager : elle se garde bien de dire sur quels points elle y est prête. Et se garde encore plus de le faire.

J’ai entendu un seul échange. Celui dans lequel François Bayrou, sur les divergences, évoquait les 35 heures et notait qu’il lui faudrait encore savoir à quelle Ségolène Royal il s’adressait, celle qui considérait que les 35 heures étaient néfastes pour les personnes défavorisées… ou celle qui en prône la généralisation.

J’avais du carrelage à casser, dans la salle de bains. J’ai fini. Merci de vous en être inquiétés.

* * *

Dimanche : Bercy.

Je ne pouvais pas achever cette campagne sans avoir assisté à un seul meeting, celui du 14 janvier excepté. Et puis, le meeting, cela reste une figure imposée de campagne. Et ils auront été plutôt courus, les meetings, d’ailleurs, comme l’ont noté journalistes et politiques.

Je n’en suis pas exagérément fan. S’agissant généralement de galvaniser l’assistance pour que chacun rentre chez lui gonflé à bloc pour convaincre ses voisins et collègues de bureau, le ton est rarement d’une grande nuance. L’orateur enchaîne les phrases. L’inflexion de sa voix et son débit qui s’accélère permettent aux plus inattentifs de comprendre que c’est à la fin de cette phrase-ci qu’il conviendra d’applaudir. Et il est vraiment rare – mais alors, notable – que le procédé échoue.

Bénéficiant d’une accréditation presse, ce que j’apprécie le plus – outre le fait de pouvoir le faire valoir auprès de vous (super important, ça : ne pas oublier de le glisser dans le billet), le petit verre à la fin, et le placement rêvé – c’est de bénéficier du discours écrit. Cela permet, déjà, de savoir où l’on en est et si c’est bientôt fini. Cela permet aussi – surtout – de repérer ce que l’orateur renonce à dire, ce qu’il ajoute, ce que, donc, il improvise ou ce qu’il a voulu corriger dans les dernières minutes, la dernière heure.

Ainsi, même le discours en ligne sur le site de l’UMP n’est pas la transcription fidèle de celui qu’a prononcé Nicolas Sarkozy. J’ai noté par exemple que Nicolas Sarkozy n’avait pas prononcé un paragraphe sur les medias que j’avais trouvé, en le lisant quelques secondes auparavant, quelque peu excessifs. Lorsque Nicolas Sarkozy est revenu sur l’épisode du kärcher – ce que je trouve d’une opportunité relative – il ne s’est pas contenté du sybillin « je ne regrette rien » mais lui a préféré : « je ne regrette pas d’avoir stigmatisé celui qui est capable de tuer un garçon de 11 ans le jour de la fête des pères ». Propos plus signifiant, même s’il s’agissait d’une balle perdue.

Etre présent permet aussi, en écoutant les résumés qui en sont faits, de percevoir à quel point le propos est convenu. « Show à l’américaine », « appels aux centristes »… A croire que leur intervention était prête avant même le meeting. D’ailleurs, on a pu voir que certains reportages étaient faits alors même que Nicolas Sarkozy continuait de parler. C’est certainement formidable à l’image, comme accompagnement, mais le fait est que ces journalistes-là n’écoutent pas l’orateur. Que le discours distribué en salle de presse est et restera leur seule source.

Show à l’américaine ? Oui, il y avait une assez grande scène et un grand écran. S’il n’y avait pas d’écrans géants, on peut retrouver dans les images de meetings lointains et « bien français » des scènes identiques. Mais, puisqu’il s’agit de Nicolas Sarkozy, alors, va pour le « show à l’américaine » ! Les célébrités ? Oui, certes, il y en a eu. Certaines se sont exprimées. Bigard a montré qu’il faisait preuve, en politique, de la finesse qu’on lui connaît dans ses spectacles. Gilbert Montagné a fait une intervention assez développée sur la prise en compte des personnes handicapées par les politiques.

Mais ne voit-on donc jamais de célébrités dans les meetings socialistes ? Un volontaire pour me rappeler l’affiche de demain ? Certains ont chanté. Oui : trois chansons. Mais pas de ballons, pas de pomp-pom girls, pas de paillettes qui tombent du plafond…

« Appels aux centristes »… Si l’on veut. En termes de pages, cela correspond à une page et demi sur douze pages de discours.

Certes Simone Veil s’est exprimée, rapidement, sur un point qui lui tenait probablement plus à cœur qu’il n’intéressait vraiment la salle, en soulignant qu’elle ne s’était pas « ralliée » mais qu’elle avait soutenu Nicolas Sarkozy dès qu’elle en avait eu la possibilité, compte tenu de ses attributions de membre du Conseil Constitutionnel.

Certes, il a évoqué la possibilité de mettre « un peu » de proportionnelle, ce qui a provoqué la réaction pavlovienne attendue de la gauche, qui dénonce un appel aux électeurs du FN. Ce n’est pourtant pas la faute de Nicolas Sarkozy si ces crypto-facistes de l’UDF le réclament…

Mais Nicolas Sarkozy n’a pas véritablement procédé à un recentrage de son discours. Il était hier fidèle à ce qu’il a dit tout au long de sa campagne, fidèle à la volonté de développer ses propres valeurs, à ne pas « laisser à la gauche le terrain des idées », dénonçant le relativisme pernicieux de mai 68.

Autre lieu commun : Nicolas Sarkozy, un tribun hors pair. Quitte à me faire engueuler par ma mère, je dois vous le confesser : c’est faux. Nicolas Sarkozy n’est pas un excellent orateur. Mais, paradoxalement, plutôt favorable à Nicolas Sarkozy. Ce n’est en effet pas un hasard si, de Marianne à Libération, on célèbre les qualités oratoires de Nicolas Sarkozy. Cela rentre dans le schéma de campagne : Nicolas Sarkozy est une menace pour la démocratie, il est dans la lignée de certains orateurs. Devinez lesquels…

Or, non, Nicolas Sarkozy n’est pas un « tribun ». Son élocution est assez répétitive. Les phrases ont presque toutes le même rythme. Il n’alterne guère les tons, comme peuvent le faire certains, de la confidence à la déclamation. Il ne quitte pas une seconde son pupitre. Il lit son texte les ¾ du temps. Et en plus de ça, une chose semble profondément l’agacer : les cris sporadiques et les trop longs applaudissements. Comparez-le, sur tous ces points, à Jean-Marie Le Pen : la différence est criante.

Alors non, messieurs des medias et alii., Nicolas Sarkozy n’est pas un tribun. Il n’« électrise » pas les foules. Nous, ça va, merci. Et vous ?

Autant de discours convenus, creux donc, qu’il est difficile de dissiper sans être présent. En revanche, pour ma propre conviction personnelle, un meeting, c’est assez inefficace.

* * *

Mais voyez-vous, ce week-end, j’ai, aussi, pu visionner cette vidéo sur le blog « Catholiques de l’UMP ». Ceux qui ont lu mes plus récents billets sur la question de l’euthanasie – notamment celui dans lequel je déplorais le flou de la position de Nicolas Sarkozy (mais aussi celui-ci) comprendront mieux pourquoi, pour moi, une telle vidéo vaut plusieurs Bercy. La réponse qu’apporte Nicolas Sarkozy à la question posée est, comme le disent les rédacteurs du blog, « exemplaire ».

Elle est exemplaire en ce que Nicolas Sarkozy s’efforce d’aborder cette question dans toute sa complexité.

Alors que ses interviewers le pressent dans sa réponse, comme si, à une telle question, une position simpliste était possible, Nicolas Sarkozy développe la question des soins palliatifs, si indissociable de tout débat sur l’euthanasie. Car lorsque le « problème » semble pouvoir être résolu par injection, on consacre moins de moyens à la recherche sur la douleur. Or, le problème, c’est bien la souffrance. C’est la souffrance qu’il faudrait supprimer. Pas le malade.

Alors que Marie Humbert met en avant les 80% de français – dont, par hypothèse, nombre d’électeurs de Nicolas Sarkozy – qui seraient favorables à l’euthanasie (peut-on parfois penser que les sondeurs ne présentent pas nécessairement un tel sujet dans toute sa complexité ?), Nicolas Sarkozy « prend ses responsabilités », pour détailler la complexité du sujet, sa singularité. De la part d’une personne qui ambitionne d’être Chef de l’Etat, c’est une attitude appréciable. Pour le moins.

Enfin, sur le fond, il me semble inutile de détailler en quoi je suis en plein accord. Ecoutez Nicolas Sarkozy. Sur ce sujet, il dit précisément ce que je pense.

Le catholique se devant d’être impécunieux, l’émission a semble-t-il été enregistrée grâce à une version d’essai d’un logiciel, ce qui explique l’incrustation à l’écran.

84 commentaires

  • Pour ton info, à peu près toute la gauche et le centre sont aussi pour la proportionelle, les verts poussent pour qu’il y ait partout le plus de proportionnelle possible, Bayrou est pour 50% de proportionnelle, Ségolène Royal pour 80 à 120 députés élus à la proportionelle. Moi je suis favorable à une dose de proportionelle à l’assemblée mais surtout qu’à ce que le Sénat soit élu intégralement à la proportionelle dans le cadre de scrutins régionaux, histoire d’avoir une assemblée délibérative d’élus locaux qui représente plus finement la société française.

    Le procès fait à Sarkozy ne porte donc pas du tout sur le fond, plutôt sur sa brusque volte-face sur le sujet qui fait penser que …. etc … mais honnêtement ça ne tient pas tellement la route, à mon sens il y a des choses bien plus graves dans son programme.

  • [quote comment= »18705″]Le procès fait à Sarkozy ne porte donc pas du tout sur le fond, plutôt sur sa brusque volte-face sur le sujet qui fait penser que …. etc … mais honnêtement ça ne tient pas tellement la route (…)
    .[/quote]

    Nous sommes d’accord. Parce que, si la question est le changement de position de Nicolas Sarkozy, alors il faudra noter que, si Brice Hortefeux s’était prononcé pour l’introduction d’une dose de proportionnelle, ce qui ne semble pas avoir été fait en service commandé – ou alors la répartition des rôles a été très bien faite – Nicolas Sarkozy s’est prononcé contre cette idée avant le premier tout, soit lorsqu’il avait le plus besoin des électeurs du FN. S’il le fait maintenant, c’est à destination des électeurs de l’UDF. Mais bon, nous sommes en campagne, il s’agit de Nicolas Sarkozy alors, hop, la gauche en choeur : il chasse les voix du FN…

    Si c’est une question de timing, alors on dira que « à peu près toute la gauche et le centre » et « les Verts » aussi, chassent les voix du FN depuis bien longtemps. Ce qui serait absurde, n’est-il pas ?

  • Après le meeting de Nicolas Sarkozy à Bercy hier, nous avons droit ce soir à celui de Ségolène Royal à Charletty, des R.V. importants pour les militants et ceux qui aiment ce genre de manifestation, pour eux c’est une grande fête.

    Maintenant, nous allons voir Mercredi Soir :

    Les deux candidats à la présidentielle préparent leur débat télévisé de mercredi soir.
    Dimanche, Nicolas Sarkozy s’est dit prêt à débattre « avec respect et également fermement ».
    Ségolène Royal, elle, s’attend à une « confrontation beaucoup plus nette » que celle qu’elle a eu, samedi, avec François Bayrou.

    Il faut espérer que ce sera un peu plus vivant que le débat avec Bayrou, qui était plutôt un échange de bonnes paroles entre gens du monde dans un salon, il ne manquait que le thé.

    Il faut reconnaître que débattre avec une femme est pour un homme plus difficile, et Ségolène Royal est assez intelligente et agessive pour essayer, de part ses allusions, notamment à son bilan et à ceux des gouvernements auxquels il a participé, de lui faire perdre son calme.

    Car, comme l’a dit Christian Barbien, à C dans l’air, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, « ce n’est pas la peste et le choléra, mais la peste et cholérique »

    Si il ne veut pas être traité de macho, lui que l’on traite déjà, facilement, de fascho, il aura intérêt à peser ses paroles, ce qu’il a déjà dû faire en interne, avant de parler et de répondre.

    Les journalistes ne le lui feront pas de cadeau, bien qu’il soient, d’après Bayrou et Royal, tous… de droite.

  • ok la proportionelle mais alors comment se feliciter de la chutte du FN au premier tour si c est pour lui ouvrir comme mitterand les portes du palais bourbon

  • Disons qu’il est souvent légitime de s’interroger sur la sincérité des engagements qui ne s’inscrivent pas du tout dans une cohérence avec le parcours de celui qui fait les promesses. A l’heure des arbitrages, le naturel risque fort de revenir au galop. Par exemple, je ne crois pas mais pas du tout à la conversion écolo de l’UMP, la pauvre Nathalie Kosciusko-Morizet va se retrouver bien esseulée si Sarkozy l’emporte.

    En matière institutionnelle c’est différent. La réforme est appliquée ou non, point à la ligne, on peut en juger objectivement et il n’y a pas de contraintes externes lourdes(mondialisation, …) ou une complexité particulière qui exigent une volonté particulière pour l’imposer.

    Donc acte : je ne reproche pas à Sarkozy quelquechose avec lequel je suis d’accord.

    Post-scriptum : soyons clairs, chasser les voix du FN est une excellente idée, ce sont les moyens de le faire qui peuvent être dangereux (réveiller les démons identitaires, en rabattre sur notre ouverture à l’autre et sur notre ouverture au monde, stigmatiser une partie de la population) ou non.

  • Sans être un tribun, Koz, il dégage énormément d’énergie le bonhomme ! Mais par contre je suis d’accord qu’il n’y a rien à voir avec ce que la presse nous en donne. Les soutiens, je le répète ici, m’importe réellement peu, surtout les stars présentes. Par contre, j’ai apprécié que tout le monde se soit levé pour Simone Veil. C’est au moins à la hauteur de ce que je pense de cette grande dame.

    Je trouve qu’il a renouvellé son discours et est revenu au débat d’idée, sur l’héritage de mai 68 qui pourrait être un thème porteur pour le 2 Mai. Il y a eu aussi des coup de boutoirs d’ordre stratégique contre les syndicats (mais pas repris par la presse).

    Le début s’est voulu solennel, concentré dans un premier temps. La fougue est venue dans un deuxième temps.

    Bizarre la démultiplication des sentiments. Pas l’habitude. Je me suis parfois senti gêné, surtout pour certains arguments où comme dirait ma chérie « Allez, c’est cadeau! ». Mais dans l’ensemble, son discours méritocrate m’a séduit (et comme il fonde en grande partie mon choix…).

    Ps : c’est assez amusant d’aller lire la presse après. Pour une fois, même libé était pas trop à côté. Par contre les querelles de chiffres alors que force est de constater que c’était blindé de chez blindé, c’est assez pathétique.

  • >Koz

    Dans l’ordre…

    [quote]je reprendrai volontiers le cours de réflexions plus sereines[/quote]

    Je vais prendre un risque suite à ton rappel, mais je l’assume car ce n’est pas ma faute, c’est ton introduction qui m’y invite: effectivement, la campagne approche inéluctablement de la fin, c’est une lapalissade mais tout de même.

    Et donc ? Le choc post-électoral ne va-t-il pas être trop dur pour la blogosphère ? Bien des blogs s’atrophieront une fois le scrutin (et les diverses analyses et hystéries consécutives) passé.

    Mais toi ? Toi qui es né suite à un scrutin, et qui n’a pas eu à souffrir un autre appel aux urnes depuis ? Tu as su pendant plusieurs mois varier les plaisirs et les thèmes de réflexion, même au début de la campagne, quand tu te demandais ce que signifiait le fait d’être chrétien en politique. Et puis, noblesse oblige, tu as consacré toute ton énergie à cette actualité. Cela a donné un coup d’accélération à ton blog: nouvelle ligne éditoriale, invités… Mais bientôt, il va falloir trouver d’autres choses à dire, d’autres thèmes à aborder, d’autres actualités à épingler. Revenir peut-être aussi à plus d’intropection. N’est-ce pas un peu anxiogène ?

    Comprends que je m’inquiète, bien qu’avec un certain optimisme (je ne suis pas avare de contradictions).

    [quote]Quitte à me faire engueuler par ma mère[/quote]

    La mienne dit pareil. Ca doit être ciblé. Mais ma maman à moi dit aussi une chose qui m’a paru assez juste (instinctivement et même viscéralement, je ne le fonde sur aucune étude ni document, mais c’est ma maman à moi, alors ça ne peut pas être totalement faux): Sarkozy assume un positionnement et un discours « viril » (j’ai mis des guillemets) dans une société « féminisée » (j’en ai mis là aussi). Sans jugements de valeur et toutes proportions gardées. C’est d’ailleurs, toujours d’après ma mère (que j’embrasse), ce qui le ferait passer pour « brutal ». Note bien que je n’en tire ni leçon ni morale.

    [quote]j’ai, aussi, pu visionner cette vidéo[/quote]

    Je me souviens d’avoir vu ce passage et je m’étais promis de te l’indiquer (mais j’ai donc oublié, désolé). Je l’avais également trouvé tout à fait remarquable. Ne serait-ce que parce que dans un temps politique où la phrase choc, la concision de la réponse, le raccourci frappant s’érige en méthode (et Sarkozy n’est pas en reste), Sarkozy semble ralentir, peser ses mots, en essayant de ne rien occulter. Il en vient à reprendre Chabot, pressée de poser la question suivante, pour lui rappeler que certains sujets méritent qu’on y consacre un peu de temps et de pédagogie.
    Avec ce type de séquence, on est bien loin de « j’ai une question à vous poser », et ce n’est pas plus mal.

  • « Dans cette élection, il s’agit de savoir si l’héritage de mai 68 doit être perpétué ou s’il doit être liquidé une bonne fois pour toutes. Je veux tourner la page de mai 68. Mais il ne faut pas faire semblant ».

    Bigre ! Voici donc le programme de Nicolas Sarkozy, qui s’est longuement apesanti hier soir sur les effets néfastes de Mai 68, cause de tous les maux dont souffrirait la France, y compris la sauvagerie du capitalisme financier (fallait oser).

    « La France d’après » serait donc en fait « la France d’avant », celle d’il y a 40 ans…

    Amis sarkozystes, éclairez-moi : vous qui, pour la plupart n’étaient même pas nés en 1968, qui avaient toujours vécu avec une éducation et un enseignement supérieur démocratisés, le pluralisme de la presse, l’existence du syndicalisme, le SMIC mensuel, les droits des femmes, etc., votre objectif serait en fait de revenir en arrière, en des temps que vous n’avez même pas connus et que vous n’imagnez même pas ?

    Et après, une fois Mai 68 « liquidé une bonne fois pour toutes », on « tourne la page » de 1789 ?

    Une fois n’est pas coutume, je vous invite vraiment à aller faire un tour sur le site de l’UMP ou sur celui de Nicolas Sarkozy pour lire le détail de sa charge hallucinante sur le soi-disant héritage de mai 68.

    Et puis réfléchissez bien, en consultant éventuellement des livres d’histoire ou des ouvrages sur la société d’avant 68, et demandez-vous si vous souhaitez vraiment revenir 40 ans en arrière ? Ca vaut le coup de se poser la question avant de voter… Après, ce sera trop tard.

  • [quote comment= »18715″]ok la proportionelle mais alors comment se feliciter de la chutte du FN au premier tour si c est pour lui ouvrir comme mitterand les portes du palais bourbon[/quote]

    C’est une question de choix. On peut aussi considérer qu’un parti qui rassemble métronomiquement entre 10 et 15% des électeurs a le droit d’avoir un siège à l’Assemblée Nationale.

    Je ne suis personnellement pas pour la proportionnelle, pour les raisons qu’a évoqué Sarkozy hier. Mais je veux bien comprendre qu’il y a un monde entre le scrutin totalement majoritaire et le scrutin totalement proportionnel. Aujourd’hui, les 3 principaux candidats semblent donc être d’accord sur ce point, mais pas sur la posologie.

  • Oui, london, il dégage beaucoup d’énergie mais un grand orateur sait alterner les tons. Il va se pencher vers la foule et lui parler bas, puis se retourner, s’éloigner un peu, se retourner de nouveau, entamer une déclamation, faire trembler les murs de sa voix de basse etc…

    On parle de la scénographie. Mais, si tu veux vraiment y aller, alors, tu fais comme dans un concert, tu fais avancer une longue estrade au milieu de la fosse, pour montrer à l’assistance : regardez, je suis au milieu de vous.

    Je n’ai pas le sentiment que Nicolas Sarkozy goûte particulièrement ces moments de foule. Et, pour tout dire, non seulement ça ne me déplaît pas, mais je trouve ça plutôt rassurant. Ca ne me déplaît pas parce que, même si les meetings sont importants, et que les politiques « doivent » bien ça notamment aux militants, les meetings sont souvent un peu caricaturaux. Rassurant, parce que je n’aimerais pas avoir affaire à quelqu’un qui électrise la foule.

    Jpe > Merci, en tout cas, d’être fidèle. Est-ce que l’approche de la fin de la campagne est anxiogène ? Pas vraiment. C’est une inconnue. Et c’est vrai que de nombreux blogs vont très certainement s’éteindre, faute d’actualité à commenter.

    Je pense que j’aurai un peu de mal à me réacclimater à un rythme plus soft. Après la surchauffe de cette année, cela sera certainement difficile. On verra bien.

    Effectivement, j’ai essayé de prévoir cette période, notamment en invitant Dang et Liberal à s’installer. Les mini-billets répondaient aussi un peu à cette vocation. C’est raté, pour le moment.

    Sur la vidéo, je crois que nous avons précisément apprécié les mêmes choses.

  • [quote comment= »18726″] »La France d’après » serait donc en fait « la France d’avant », celle d’il y a 40 ans…[/quote]

    Drôle d’analyse en creux. C’est facile et ça peut rapporter gros.

    Alors qu’il suffit de bien vouloir concevoir l’idée folle et saugrenue qu’il n’y a pas qu’une seule manière d’avancer.

    Après, j’ai personnellement trouvé la charge sur mai 68 excessive, mais pour d’autres raisons: c’est parce que je ne suis pas sûr que qui que ce soit sache vraiment ce qui se cache derrière le concept de « pensée de mai 68 ». Donc comme souvent dans ces cas-là, on y met un peu ce qu’on veut (et généralement ce qu’on n’aime pas beaucoup).

  • Sarko n’est pas un tribun, il est juste meilleur que sa rival.

    Je me souviens de meeting comun Sarko – Madelin, en 99 je crois, pour les européennes; Madelin était bien meilleur.

    Maintenant vivement le débat SR – NS, ca va vraiment être le moment déterminant de cette camapgne à mon avis.

    Et jusque là, les jeux ne sont pas fait, loin de là.

  • [quote comment= »18731″]je ne suis pas sûr que qui que ce soit sache vraiment ce qui se cache derrière le concept de « pensée de mai 68 ». Donc comme souvent dans ces cas-là, on y met un peu ce qu’on veut (et généralement ce qu’on n’aime pas beaucoup).[/quote]

    C’est justement pourquoi je vous invite à consulter des livres d’histoire et des ouvrages sur la société d’avant-68 pour que tout le monde sache de quoi on parle. Je suppose que Sarko, lui, le sait.

    Mais pourquoi dit-il tout ça ? Il a déjà toute la droite et l’extrême droite derrière lui, il a juste besoin d’une partie significative des voix centristes… Parce qu’il le pense vraiment ? Je n’ose y croire car là, ça fait vraiment peur.

  • Je répète ce que j’ai écrit dans le commentaire d’un post précédent.

    Dans son discours de Bercy, je ne comprends pas la violence de Sarkozy contre 1968**. Ne s’agit-il pas désormais d’une date historique presque comme une autre ? D’anciens soixante-huitards ne sont-ils pas sarkozystes eux-mêmes ? Que peut bien évoquer cette date pour les moins de 50 ans ?

    Pourquoi toujours et encore cliver, cliver, cliver ? Comment compte-t-il gouverner en insultant 47 à 49,9 % du pays ?

    **PS: un indice peut-être: d’après les sondages , c’est uniquement grâce aux plus de 65 ans qui voteraient à 75% pour lui que Sarkozy serait élu ! Les autres tranches d’âge étant de 51 à 56% pour Royal… Amusant quand on pense aux slogans de Sarkozy sur « se lever tôt » et « travailler plus pour gagner plus » !

  • >Jeff

    Non, Jeff, ce que je veux dire, c’est que pas un livre d’histoire ne nous dira ce qu’est exactement la pensée de mai 68. Pour moi, c’est à Sarkozy ce que la démocratie participative est à Royal: un concept sur lequel se greffe des fantasmes. C’est comme dénoncer le patronnat, la collusion politico-médiatico-financière, les puissances de l’argent… On serait bien en peine de définir exactement précisement à quoi se rapportent ces thèmes sans en référer immédiatement à la définition donnée par celui qui l’utilise.

  • [quote comment= »18726″] »
    Amis sarkozystes, éclairez-moi : vous qui, pour la plupart n’étaient même pas nés en 1968, qui avaient toujours vécu avec une éducation et un enseignement supérieur démocratisés, le pluralisme de la presse, l’existence du syndicalisme, le SMIC mensuel, les droits des femmes, etc., votre objectif serait en fait de revenir en arrière, en des temps que vous n’avez même pas connus et que vous n’imagnez même pas ?
    [/quote]

    – SMIC : le SMIG, l’ancêtre du SMIC a été créé en 1950

    – Syndicalisme français : Par les lois Waldeck Rousseau en 1884

    – Droits des femmes et luttes féministes en France : depuis le milieu du 19ème siècle (suffragettes etc…)

    Ce ne sont que des exemples parmi d’autres. Il y avait des mouvements de modernisation de la société bien avant Mai 68. Derrière le concept de Mai 68, il y a justement cette cristallisation d’un phénomène qui n’existe pas réellement. Mais qui a réussit à justifier bien des pédagogismes que chaque instituteur dénonce à longueur de journée. C’est plus le mythe que la réalité qu’il faut abattre.

  • @Jeff:

    Je suis né après 68, donc tout ce que je sais de cette époque c’est la comparaison que je porte entre la vie de mon père et la mienne.

    Mon grand-père est rentré en Métropole en 1962, avec une valise, une femme et 3 filles. Il a était maltraité par les patos, c’est vu refusé bcp de travail puis a finalement repris un emploi comme garçon de café. Mon père, raflé à la sortie du lycée en 1961, n’a jamais passé son bac et a été démilitarisé en 63, sans emploi, sans diplôme, sans foyer, sans amis, sans pays même.

    A force de travail, mon père est devenu Notaire (sans bac), mes tantes, greffière, Directrices d’Ecole, et comptable. Et ça, c’est ce qu’a détruit la génération mai 68!

    De nos jours il est impossible, si on n’est pas dans le sérail de s’élever par son travail. J’ai cette chance, mes cousins ne l’ont pas eu parce que leur mère n’est que greffière et leur père un immigré électricien. Ma femme ne l’a pas eu parce que sa mère est femme de ménage. Et cela malgré des études longues et coûteuses.

    Mai 68 c’est une génération qui s’est servi sur dos de ses enfants.

  • Ségolène Royal et nos amis socialistes répondent bien, sur l’attaque de mai 68 : ils invoquent ce que Nicolas Sarkozy n’a pas critiqué. Ils défendent ce qu’il n’a pas attaqué. C’est assez efficace.

    Ainsi de ceci :

    « Amis sarkozystes, éclairez-moi : vous qui, pour la plupart n’étaient même pas nés en 1968, qui avaient toujours vécu avec une éducation et un enseignement supérieur démocratisés, le pluralisme de la presse, l’existence du syndicalisme, le SMIC mensuel, les droits des femmes, etc., votre objectif serait en fait de revenir en arrière, en des temps que vous n’avez même pas connus et que vous n’imagnez même pas ?

    Et que rien ne permet d’attribuer à mai 68.

    Oui, Jeff, la situation d’avant mai 68, c’était celle-là. Mais, par exemple, le droit de vote pour les femmes, par exemple, c’était sous De Gaulle. Le Front Populaire, lui, il n’avait rien fait.

    Ensuite, mai 68, c’est la permissivité, le relativisme, « tout se vaut », le « il n’y a pas de fautes de français, ce n’est que de la création » (propos tenu en fac de lettres à Nanterre), l’autorité qui est malvenue, parce qu’elle brime. Etc.

    J’ai trouvé sa charge un peu forte, trouvé le nombre d’occurrences de « mai 68 » un peu exagéré, trouvé que ce n’était pas véritablement ce à quoi je m’attendais, et m’étonne aussi qu’il ait voulu clore sur cela. Maintenant, que la gauche hurle aujourd’hui, c’est normal, puisqu’hier, il l’a rhabillée pour l’hiver (celui-ci, celui d’après et encore après).

    Et je note que lui, il ne fait pas varier son discours en fonction des circonstances et des interlocuteurs. Qu’il ne dit pas à Bayrou que son projet est beau, pour dire dans la foulée à Besancenot qu’il est d’accord avec lui aussi. Qu’il ne parle pas de modifier son projet en fonction des voix qu’on pourrait lui apporter. Et que c’est sur son discours qu’il veut obtenir l’adhésion. Marchera, marchera pas. Mais ce n’est pas la pêche aux voix de Royal.

  • [quote comment= »18740″]
    Mai 68 c’est une génération qui s’est servi sur dos de ses enfants.[/quote]

    Donc ? Quel est le projet de Sarkozy ? Opposer les fils aux pères ? Les filles aux mères ??

    Y en marre de ce fauteur permanent de querelles, de divisions et de guerres civiles larvées !

    Anti-sarkozyste, j’espérais vaguement que, vu son score de premier tour et sa déclaration du dimanche en tant que Martin-Luther Sarkozy, il allait choisir l’apaisement, le rassemblement, l’unité du pays.

    Or, c’est tout le contraire. La réconciliation du pays va être très dure le soir du 2e tour. Quant à moi, je me sens exclu de la nation par Nicolas Sarkozy

  • [quote comment= »18745″]Donc ? Quel est le projet de Sarkozy ? Opposer les fils aux pères ? Les filles aux mères ??[/quote]

    Prendre ses responsabilités pour que la génération actuelle ne fasse pas la même chose avec ses propres enfants ?

  • [quote comment= »18745″]

    Anti-sarkozyste[/quote]

    Vous vous sentez exclu ? Et la faute à Mr Sarkozy évidemment. Si j’ai choisi de ne citer qu’un mot, c’est pour que vous preniez conscience de la paille et de la poutre et du paradoxe de votre discours.

    Vous le vouliez rassembleur quand vous vous étiez déjà positionné comme « anti » Sarko ? Le front de la haine est donc un espoir fondateur pour notre pays, un thème qui devrait être rassembleur ?

    Je vais dire ça crument : vous vous complaisez dans votre malheur.

  • Ceux qui n’ont pas vu le débat SR-FB n’ont pas raté grand’chose sur le fond. Par contre, ce débat a tout de même mis en évidence un grand nombre de points faibles chez Royal et cela rendra la tâche plus facile à Sarkozy pour le débat du 2 mai. Il est incroyable de voir à quel point elle ne comprend pas les fondamentaux de certains sujets et qu’elle ne maîtrise pas un grand nombre de dossiers. Les dirigeants du PS ont beau dire que ce débat a été tout bénéfice pour SR, mais ils ne se rendent pas compte à quel point SR va être secouée mercredi soir. Elle aura pour commencer un mal fou à gérer son temps de parole car quand elle répond à une question, la moitié de sa réponse est hors sujet et elle répète comme un perroquet toute une série de phrases qui ne servent aucunement à éclairer le public (par exemple quand elle parle d’énergie elle va énumérer de manière exhaustive tous les différents types d’énergie renouvelable et que l’Afrique a de l’énergie gratuite et qu’elle doit utiliser des panneaux solaires).

    PPDA et Arlette Chabot ont jusqu’à maintenant posé des questions à SR avec beaucoup de soin pour ne pas avoir l’air impertinent en mettant le doigt sur les différentes failles du discours de Royal. Sarkozy a plus l’habitude de répondre à des questions directes et pointues. Même si les animateurs du débat ne posent pas des questions qui risquent de mettre SR en difficulté, Sarkozy les posera et ce sera très difficile pour Royal.

    Beaucoup d’aspects qui relèvent de la forme, auront un impact très grand sur les spectateurs et il sera très difficile pour le PS de faire les déclarations d’usage à la fin du débat pour donner Mme Royal victorieuse du débat.

  • @ ludovic
    Vous pensez sincèrement que si aujourd’hui, il est devenu plus difficile de « s’élever par son travail », c’est la faute à mai 68 ?

    Lisez le discours de Sarko sur mai 68 et ses soi-disant conséquences sur la société ! Vous vous apercevrez déjà, très concrètement, que le monde d’aujourd’hui qu’il nous décrit comme le dramatique résultat de mai 68 nous est en fait étranger, n’est pas la réalité, n’existe pas, mais n’est que pur fantasme.

    A vrai dire, j’avoue être sincèrement abasourdi par cette charge sarkozyenne contre mai 68. Un discours si peu rassembleur, si revanchard… si réactionnaire, entre les deux tours ? La France d’après qui s’efface d’un coup devant la France d’avant… Je commence à douter du cynisme de Sarko (rassurant si on met ses dérapages sur le compte de la stratégie d' »aller chercher un à un les électeurs du Front national », au besoin en empruntant « une à une » les idées d’extrême-droite) et à me demander, avec inquiétude, si par hasard, aussi gros que cela puisse paraître, il ne penserait pas vraiment ce qu’il dit… Car, j’en suis conscient, il a aujourd’hui de grandes chances d’être élu… Merde, j’en frissonne.

  • [quote comment= »18745″]Donc ? Quel est le projet de Sarkozy ? Opposer les fils aux pères ? Les filles aux mères ??
    [/quote]

    Plus simplement, reconnaître les erreurs et les corriger? Ne pas les reproduire? En finir avec les 80% d’une génération au bac qui produit du chômage d’un coté et 500 000 emplois non pourvus dans les métiers manuels de l’autre? En finir avec l’oisiveté récompensée au même titre que le travail? En finir avec les pompiers caillassés? En finir avec la Marseillaise sifflée dans les stades? Avec la détestation de soit et des autres? Avec la retraite à 50 ans d’un coté et à 70 de l’autre? Opposition père – fille ça me rappelle plutôt SR que NS? (j’aurai pas du le mettre ça, ça fait trash-politic)

  • >Francisc

    J’ai regardé le meeting à côté de mon père, et nous n’avions pas l’impression d’être montés l’un contre l’autre. Sarkozy ne doit pas être si fort que ça.

    > Pepito

    Je pense que ce n’est pas vraiment le sujet, d’une part, et d’autre part que ceux qui croient que Sarkozy va se sortir de ce débat les doigts dans le nez se le mettent dans l’oeil (le doigt). Royal n’est pas arrivée là sur un malentendu.

  • [Commentaire supprimé – J’ai beau, comme vous, n’avoir aucune intention de voter Royal, je vous signale ce billet, pas si vieux, puisqu’il date d’hier.

    Koz.]

  • Et associer l’esprit de 1968 avec les dérives du capitalisme financier, vous ne croyez pas que c’est un peu gros, tout de même ?? Non mais franchement. Un peu de décence.

  • C’est chiant, d’etre honnete, car je dois avouer qu’avec cette video sur l’euthanasie, je viens enfin de decouvrir une facette positive de Sarkozy. J’ai bien aimé sa réponse.

    Je vous laisse 5 minutes, je vais aller me faire vomir.

    😀

  • Pour les meetings, il faut surtout voir que cela s’adresse aux médias en premier lieu, et j’imagine que c’est l’intérêt bien compris de la plupart de tous ceux qui y participent. Pour trouver des gens à convaincre vraiment, j’imagine qu’il faut s’orienter dans les réunions publiques plus modestes, plus nombreuses, avec les seconds couteaux des partis politiques. Pour Bercy ou Charléty, le but de l’UDF, l’UMP ou du PS aura été de montrer qu’ils pouvaient remplir ces ensembles de grande capacité (ce qui n’est qu’une question de logistique en fin de compte) avec une population enthousiaste (pour le message positif).
    Après, il y a le discours du candidat ou de la candidate, en lui même, d’autant plus écouté que le meeting sera important.

    En l’occurrence, mai 68, pour moi qui ne l’ait pas connu, représente la revendication d’un esprit permissif et la glorification de l’hédonisme. Pas étonnant que ça soit en opposition avec les valeurs de Sarkozy, l’autorité et le travail.

    D’une façon plus vaste, ces dernières années j’ai pu constater ce qui est désigné sous le terme de bien pensance : le fait de voir ses idées disqualifiées sous des procès d’intention les plus délirants si elles s’écartent d’une ligne assez claire, celle de gauche en fait. Je pense que cette idéologie remonte justement à mai 68… On nous parle des carcans moraux qui existaient avant cet événement, j’ai justement l’impression qu’il y en d’autres à l’heure actuelle.

  • Sur le fond,

    encore une fois (bis repetita), l’attaque anti-1968 est un non-sens.

    Venant moi-même d’une famille d’anti-soixante-huitards, trentenaire, je ne vois pas en quoi cette diatribe m’aide à comprendre le monde d’aujourd’hui et de demain ?

    Il y a bien longtemps que les mauvais aspects de 68 (ultra-libertaires) se sont noyés (quelque part entre 1981 et 1989). Quant au reste, j’ose espérer qu’il fait l’objet d’un consensus général (émancipation des femmes, libération des médias notamment).

  • [quote comment= »18741″]Et je note que lui, il ne fait pas varier son discours en fonction des circonstances et des interlocuteurs. Qu’il ne dit pas à Bayrou que son projet est beau, pour dire dans la foulée à Besancenot qu’il est d’accord avec lui aussi. Qu’il ne parle pas de modifier son projet en fonction des voix qu’on pourrait lui apporter. Et que c’est sur son discours qu’il veut obtenir l’adhésion. Marchera, marchera pas. Mais ce n’est pas la pêche aux voix de Royal.[/quote]

    Hi hi, les hiatus entre les discours néo-conservateur à Washington, fédéraliste européen à Bruxelles, souverainiste à Agen, ça compte pour des pruneaux ? Pas de contradiction quand il fait un triomphe avec un discours ultralibéral lors de l’université d’été du MEDEF à Jouy en Josas puis qu’il tient un discours ultracégétiste quelques semaines plus tard devant des ouvriers ?

    [quote]J’ai trouvé sa charge un peu forte, trouvé le nombre d’occurrences de “mai 68? un peu exagéré, trouvé que ce n’était pas véritablement ce à quoi je m’attendais, et m’étonne aussi qu’il ait voulu clore sur cela.[/quote]

    C’est pourtant vieux comme le monde, face à l’incompréhension des nouveaux phénomènes et l’insuffisance des réponses qu’on y apporte, une seule solution pour détourner l’attention : stigmatiser un bouc émissaire. L’origine de nos maux, de tous nos mots, Nicolas Sarkozy, ses polices, ses artistes, ses philosophes, et surtout ces foules en liesse qui le portent au pouvoir, en ont trouvé l’origine : c’est Daniel Cohn-Bendit.

    Car bien entendu, l’électorat de Nicolas Sarkozy, lui, n’a rien à se reprocher, ne porte aucune responsabilité dans l’état actuel de la France. Les raisons sont externes, forcément externes.

    Comme ça a été dit par un intervenant, c’est tout simplement un discours de guerre civile qui consiste à rediriger l’exaspération d’une partie de la population sur une autre parte de la population, et c’est complètement inacceptable de la part d’un respoonsable politique.

  • [quote comment= »18726″] Amis sarkozystes, éclairez-moi : vous qui, pour la plupart n’étaient même pas nés en 1968, qui avaient toujours vécu avec une éducation et un enseignement supérieur démocratisés, le pluralisme de la presse, l’existence du syndicalisme, le SMIC mensuel, les droits des femmes, etc., votre objectif serait en fait de revenir en arrière, en des temps que vous n’avez même pas connus et que vous n’imagnez même pas ?
    [/quote]

    En effet, Jeff, mon objectif est de revenir en arrière. Car il existe en ce bas monde (et sur ce blog) des gens, autres que vous, qui ont connu l’avant mai 68.

    En ce qui me concerne, je n’ai nullement besoin de l’imaginer, voyez-vous: j’y étais.

    Et donc je ne peux pas vous laisser jouer votre pipeau d’ancien combattant supposé de mai 68: vous vous attribuez des mérites que vous n’avez certainement pas. Comme un grand nombre de « résistants » de la deuxième guerre mondiale qu’on entend beaucoup vociférer en 2007, mais qui sont nés bien après la guerre.

    L’éducation et l’enseignement supérieur sont beaucoup moins démocratiques aujourd’hui qu’avant mai 68. C’est dans les chiffres, et la démonstration en a été faite mille fois. Je vous revoie aux mutliples études sur le sujet.

    Le pluralisme de la presse n’a pas été inventé en mai 68, et en ce qui concerne la presse écrite, il était bien supérieur en 1950 qu’aujourd’hui.

    Le syndicalisme n’a pas été inventé par mai 68: bien au contraire, les militants de mai 68 ont, pour une bonne part, lutté contre les syndicats de l’époque, qui sont, pour les plus importants d’entre eux, également ceux d’aujourd’hui.

    En revanche, le relativisme moral et culturel, le refus systématique de l’autorité, le rejet de principe du passé, le mépris pour le savoir et sa transmission, le ridicule attribué aux notions de mérite et d’effort, la dévalorisation du travail, la culture de l’assistanat, du ressentiment et de la jalousie sociale, la collusion entre ces nouvelles anti-valeurs et la société de consommation la plus cynique, le refus des adultes d’assumer leurs responsabilités à l’égard de leurs enfants, de leur transmettre leur savoir, de les éduquer, de leur léguer des finances d’Etat saines, oui, tout cela date de mai 68.

    Et, oui, il est urgent de s’en débarrasser. L’accent porté là-dessus par Sarkozy prouve son talent politique, sa lucidité, son courage, son refus de se laisser intimider par les vieilles barbes qui tiennent aujourd’hui la politique et les médias.

    Et je vous rassure: l’histoire n’est pas une bande vidéo qu’en rembobine. Personne ne peut « revenir en arrière », comme vous dites. Il s’agit, bien au contraire, de s’adapter aux temps présents, de progresser.

    Quant à 1789, que vous craignez si fort qu’on remette en cause, en quoi serait-il interdit de soumettre cet épisode de notre histoire à la réflexion critique? La Révolution serait quelque chose de sacré, de tabou, qu’il serait interdit de discuter?

    On reconnaît bien là le terrorisme intellectuel de nos gauchistes. La Terreur, vous trouvez ça bien, vous? Exécuter sommairement des milliers de gens, comme ça, sans aucune véritable raison, vous êtes pour? Les massacres de Vendée, véritable génocide au sens strict du terme, avec ordres écrits d’avoir à tuer toutes les femmes et tous les enfants rencontrés (ordres qui ont été exécutés), ça vous paraît « cool », « de progrès », « de gauche », « citoyen », « de proximité » ou que sais-je encore?

    Au sens littéral du terme, c’est, en revanche, « républicain », ce qui devrait vous mettre en garde contre l’utilisation à toutes les sauces que l’ont fait de ce mot aujourd’hui à gauche.

    En revanche, vous devriez peut-être relire la première Déclaration des droits de l’homme et du citoyen: je ne suis pas du tout sûr que tout ce que vous y trouverez soit à votre goût.

    C’est, en effet, une magnifique profession de foi libérale.

    Je vous rappelle que parmi les tout premiers droits de l’homme, elle mentionne la « propriété » et la « sûreté ». Je vous rappelle qu’elle fait obligation (elle ou l’une de ses version ultérieures) à tous les fonctionnaires d’avoir à rendre compte de leurs actions au service de l’Etat, article constitutionnel parfaitement en vigueur actuellement, qu’ont commodément oublié tous ces syndicats qu’a inventé mai 68, selon vous.

    Donc, oui: feu sur le quartier général de mai 68!

    Feu sur les anciens combattants de mai 68 qui refusent de renoncer à leur adolescence mais qui s’accrochent aux prébendes du pouvoir, qui veulent le beurre et l’argent du beurre, la permissivité et le confort, l’hédonisme et l’assistanat, la liberté et l’irresponsabilité, le vernis moral de la rébellion et les biens matériels de la société de consommation!

    Feu sur la bourgeoisie conservatrice du gauchisme!

  • uhuh alors là faudra m’expliquer ce que le capitalisme (pire, l’horreur absolue, le capitalisme Financier!!) viens faire la dedans.
    Pour info, ma définition du capitalisme c’est la liberté d’entreprendre, la propriété privée, le libre échange, la recherche du profit, le salariat, la responsabilité. Quelle est la votre qui provoque la fin de la promotion sociale, la fin de l’artisanat, la fin du respect des lois?

  • J’ai vu son meeting (bien qu’il me manque une partie du discours, mais baste), et j’ai trouvé ça décevant.

    Décevant parce que j’ai lu/vu quelques discours, dont les principaux, et je trouve que ce discours là n’est pas ce que j’attendais.

    La condamnation de mai 68, le retour sur la sécurité, l’autoritarisme etc… tout ça c’était bien, mais c’est une peu « campagne de premier tour », droit/devoir et il s’enferme.
    C’était un discour passéiste d’ex-ministre de l’intérieur.

    Quand c’est qu’il nous parle d’avenir, de défis, de construction européenne, de climat, de recherche, d’excellence, de « rêve français » ?
    Sa déclaration du soir du premier tour était mieux. La ficelle un peu grosse du « rêve français » était en tout cas préférable à la volonté de solder 68.

    Un point appréciable était qu’il parlait avec ses tripes de son engagement, de ses émotions. Je pense qu’il est le seule se mettre en position « d’incarner » autant la fonction.

    Je pense qu’il en garde sous la pédale et que son dernier discours sera axé sur la « France d’aprés ». Mais en tout état de cause, j’ai pas été emballé ce dimanche.

  • l’explication « bouc-émissaire » en effet me paraît assez judicieuse. Finalement, ce ne sera que la énième fois que Sarkozy recourt à ce procédé….

    Mais tout de même entre les deux tours, il est gonflé le bonhomme !

    Quelqu’un a raillé ici le fait qu’anti-sarko de 1er tour, j’attende un discours rassembleur. N’est-ce pas pourtant le rôle que devra remplir très prochainement Sarkozy, « rassembler tous les Français [même ceux qui n’ont pas voté pour lui] ». Au lieu de cela, il attise les haines.

  • @ Francisc

    Oui la corde est un peu grosse…cependant, si le cynisme dénoncé par NS peut vous paraitre discourtois, je garde en mémoire une intervention d’un caricaturite connu à une émission de Stéphane Bern qui, face à une jeune étudiante qui interpellait d’anciens 68ards sur le fait qu’elle allait leur payer leur retraite sans certitude quant à ses propres droits en la matière, lui a répondu avec grâce : »On a pris ce qu’il y avait à prendre, que la jeunesse se démerde »

  • à Marchenoir, le trotsko-légitimiste (? j’essaie de comprendre votre positionnement politique complexe),

    que cela vous plaise ou non la société a changé et vous n’allez pas remettre des blouses noires aux écoliers.

    Vous oubliez des aspects de 68: l’émancipation féminine accélérée, la société moins hiérarchique, plus moderne.

    La « Nouvelle Société » de Chaban aurait-elle existé sans mai 68?
    La loi Veil aurait-elle été votée dès 1975 (contre l’avis de la majorité de droite) sans mai 68 ?
    Giscard aurait-il été élu en 1974 sans 1968 ?

    J’en doute fort. Mais ce genre de spéculations historiques n’a pas d’intérêt autre qu’encore une fois, nous diviser encore et encore, maintenir artificiellement cette ambiance de guerre civile qui fait tant de torts à la France. Comme Bayrou a raison sur ce point !

  • [quote comment= »18760″]Pour les meetings, il faut surtout voir que cela s’adresse aux médias en premier lieu, et j’imagine que c’est l’intérêt bien compris de la plupart de tous ceux qui y participent. Pour trouver des gens à convaincre vraiment, j’imagine qu’il faut s’orienter dans les réunions publiques plus modestes, plus nombreuses, avec les seconds couteaux des partis politiques. Pour Bercy ou Charléty, le but de l’UDF, l’UMP ou du PS aura été de montrer qu’ils pouvaient remplir ces ensembles de grande capacité (ce qui n’est qu’une question de logistique en fin de compte) avec une population enthousiaste (pour le message positif).[/quote]

    C’est très vrai tout ça.

    Je me suis fait la réflexion en entendant hier, au JT, le présentateur dire, en substance : « Nicolas Sarkozy s’en est pris à l’héritage de mai 68 ». Je me dis qu’au final, si Sarko l’a autant martelé, c’était pour être certain que ce soit repris. Ils auraient été capables de ne pas le voir s’il l’avait dit ne serait-ce qu’une fois de moins.

    D’accord aussi sur le fait qu’il n’y a que des convaincus dans les meetings. Si je peux m’auto-citer, voilà ce que j’écrivais il y a bientôt deux ans pour expliquer l’ouverture de mon blog (cf onglet « ? ») :

    « Enfin, la fréquentation des forums internet m’a apporté une chose : la diversité. Participer à une réunion publique, à un meeting, c’est motivant, ça vous regonfle, mais on ne fait que s’auto-entretenir dans nos certitudes, avec un risque de contradiction faible, si ce n’est nul. Sur le net, vous avez toujours un “gauchiste” à convaincre … »

  • [quote comment= »18769″]

    Quelqu’un a raillé ici le fait qu’anti-sarko de 1er tour, j’attende un discours rassembleur. N’est-ce pas pourtant le rôle que devra remplir très prochainement Sarkozy, « rassembler tous les Français [même ceux qui n’ont pas voté pour lui] ». Au lieu de cela, il attise les haines.[/quote]

    C’est moi même. NS veut rassembler. Mais pas à n’importe quel prix et sur des valeurs précises. Ne lui en voulez pas de ne pas donner dans le relativisme rassembleur.

    De la haine, je n’en vois pas. De l’affrontement de valeurs, oui. Et fort heureusement. Et sur le quota des affrontements, les deux candidats sont en bonne place. L’une centrée sur la personalité de NS, l’autre sur les idées.

  • >jmfayard

    On n’est pas beaucoup plus avancé, alors, puisque Royal a tenu le même type de discours (avec d’autres sujets. Souvenez-vous, les méchants colonialistes, la France qui n’a pas d’Histoire avant 1789, et plus proche de nous, les méchants patrons qui passent leur temps à compter leurs billets en essayant de trouver des moyens toujours plus sournois d’exploiter les gens)

    Donc une fois que tout le monde a eu un comportement inacceptable, on fait quoi ?

    Voilà où mène le jeu du « les gentils sont à gauche ». C’est que les gentils, en fait, ne sont pas moins des hommes politiques que les autres (qui seraient donc, par opposition, des méchants).

    Plutôt que de s’arrêter au libellé « mai 68 », il faudrait peut-être voir ce qui est sous-tendu.

    Sarkozy fustige le mode de pensée qui consiste à considérer que tout est acquis, que le loisir est au-dessus de tout, que les droits ne s’accompagnent pas de devoirs, que le travail est une contrainte archaïque.

    Bon, il se trouve que « il est interdit d’interdire », « ne travaillez jamais », « sous les pavés la plage », sont des slogans de mai 68, mais c’est pure coïncidence. Et je ne dis même pas ça ironiquement.

    Croire que mai 68 concentre tous les maux de la société actuelle est aussi faux que de croire qu’il n’a apporté que du bien.

  • [quote comment= »18765″]Le relativisme moral et culturel, le refus systématique de l’autorité, le rejet de principe du passé, le mépris pour le savoir et sa transmission, le ridicule attribué aux notions de mérite et d’effort, la dévalorisation du travail, la culture de l’assistanat, du ressentiment et de la jalousie sociale, la collusion entre ces nouvelles anti-valeurs et la société de consommation la plus cynique, le refus des adultes d’assumer leurs responsabilités à l’égard de leurs enfants, de leur transmettre leur savoir, de les éduquer, de leur léguer des finances d’Etat saines, oui, tout cela date de mai 68.
    (…)
    Donc, oui: feu sur le quartier général de mai 68!
    Feu sur les anciens combattants de mai 68 qui refusent de renoncer à leur adolescence mais qui s’accrochent aux prébendes du pouvoir, qui veulent le beurre et l’argent du beurre, la permissivité et le confort, l’hédonisme et l’assistanat, la liberté et l’irresponsabilité, le vernis moral de la rébellion et les biens matériels de la société de consommation!
    Feu sur la bourgeoisie conservatrice du gauchisme![/quote]

    Il n’y a pas à dire : vous êtes bien en phase avec votre candidat, sur le fond et dans la forme. Vous voulez vraiment retourner 40 ans en arrière… et plus si affinités (pourquoi pas au XVIIIe siècle, avant les Lumières cela va de soit).

    Mais le monde d’aujourd’hui dont vous parlez, si noir, vous le voyez où ? Pourquoi tant de ressentiment ? Croyez-vous que l’on peut rassembler avec de tels discours et entraîner un pays vers des réformes justes avec ces idées de revanche sur je ne sais quels passages historiques que vous n’auriez pas digérés ?

    Pour info, personnellement, 68, je n’y étais pas, j’étais vraiment trop jeune, je ne revendique donc rien du tout et n’ai aucune nostalgie ou idéalisation particulière de la chose. Je m’étonne simplement d’une telle charge de la part de Sarkozy avant le second tour… et aussi de voir qu’elle rencontre un écho positif auprès de certaines personnes…

  • [quote comment= »18774″]Vous oubliez des aspects de 68: l’émancipation féminine accélérée, la société moins hiérarchique, plus moderne.

    J’en doute fort. Mais ce genre de spéculations historiques n’a pas d’intérêt autre qu’encore une fois, nous diviser encore et encore, maintenir artificiellement cette ambiance de guerre civile qui fait tant de torts à la France. Comme Bayrou a raison sur ce point ![/quote]

    C’est bien j’observe que pour vous l’émancipation de la femme n’est plus née en 1968, vous etes sur la bonne voie.

    Je ne crois pas que NS dresse les Francais les uns contre les autres comme vous le dites; puisque mai 68 est l’alpha de la gauche Francaise (prémisse de l’union PS – PC, naissance des groupuscules d’extreme gauche sur un theme romantique cf les terroristes en France et en Allemagne ou le beau portrait du Che), il s’attaque à son héritage.
    Peut etre pas le meilleur moment, le meilleur moyen etc, mais pour moi cette vérité est incontestable.

    L’ambiance de guerre civil je la ressent beaucoup plus lorsque j’entend Besancenot le soir du premier tour annoncer un deuxieme tour dans la rue, appeler toutes les « forces de progrès » (sic) dans la rue et contre Sarko et les 30% de fachos qui ont voté pour lui. Ou lorsque J. Lang ou d’autres nous prédisent des emeutes si NS est élu.
    Enfin bon tout cela est une question de point de vue je suppose.

  • Robert Marchenoir l’a bien mieux exprimé, je vais essayer à mon tour de vous décrire pourquoi l’évocation de l’esprit de Mai 68 par NS ne me choque absolument pas bien au contraire elle correspond exactement à ce que je pense depuis très longtemps.

    Il s’agit d’une dérive sociétale du laisser-faire, de pertes des valeurs essentielles pour la cohésion et la création de richesses d’un pays.

    Pour ne parler que de quelques aspects de cette dérive :

    Je n’ai pas 65 ans, mais je me souviens très bien des valeurs enseignées avant dans les écoles et j’ai pu constater le changement en suivant l’enseignement dispensé à mes enfants dans les années 80 – 90.
    Des écoles censées former pour affronter la vie en fournissant un socle solide et enseigner le respect des règles établies sont devenues des écoles doctrinales d’un pédagogisme aberrant du laisser-faire à tout crin, de l’égalitarisme et du nivellement vers le bas.

    L’excellence et la réussite vilipendées, l’auto flagellation nationale et le multiculturalisme porté au cénacle favorisant les communautarismes, une tendance dangereusement culpabilisante de la société et d’indulgence envers ceux qui ne respectent pas les règles établies, une tendance excessivement moralisatrice cherchant à brider l’expression d’une pensée libre, etc. etc.

  • [quote comment= »18782″] Vous voulez vraiment retourner 40 ans en arrière… et plus si affinités (pourquoi pas au XVIIIe siècle, avant les Lumières cela va de soit).
    …[/quote]

    Le retour aux valeurs des lumieres ne me gènerai pas. Se dire que tout est possible, la naissance du libéralisme, le libre choix, le refus des privilèges etc… Ca je kiffe comme disent les post 68 ards.

  • Jeff!
    Sarko ne remets pas en cause les avancées humaines et sociales qui sont intervenues dans cette époque charnière pour nombre de pays, qui d’ailleurs n’avaient pas eu besoin d’un mai 68 pour çà! Ils ne sont pas restés dans « l’obscurantisme et l’ostrascisme » d’il y a 40 ans, enfin faut espérer, çà se saurait.
    Il dénonce les effets pernicieux de certains dogmes issus de cette époque qui sont la négation de valeurs humaines : le respect des autres, le mérite à l’école et au travail, la récompense, les devoirs en face des droits, etc. Un exemple : depuis cette époque, il ne faut pas « classer » les élèves, çà les traumatise. Donc pas de sélection, si ce n’est en fin de parcours, à plus de 20 ans (et bien plus!), quand on se frotte à diplome égal au monde réel! La sélection est finalement là par l’entretien d’embauche, et elle est cruelle. Et le traumatisme est d’autant plus profond. Et que fait-on du non sélectionné, qu’on aurait pu orienter bien plus tôt dans une filière où il aurait même pu s’épanouir, allez savoir ? Je ne vais pas revenir sur ce que je disais dans ces pages encore hier, à savoir que l’évolution de la société (que je ne stigmatise pas d’ailleurs) a fait que l’on passe moins de temps à éduquer les enfants et les jeunes, et du temps, il faut en passer tous (parents, enseignants, éducateurs et citoyens) sinon on continuera à avoir la jeunesse qu’on aura (mal)éduquée (c’est NOTRE responsabilité collective). Le terme « citoyens » n’est pas un gros mot, relisez les anciens (plutôt la civilisation grecque que les anciens d’il y a 40 ans!).
    Alors oui, je voterai pour Sarko, sans avoir peur de revenir aux heures sombres de Vichy (la franscisque aussi était une récompense! n’est-ce pas François ?) ni aux heures peu glorieuses de la 4eme (Mitterand y sévissait déjà comme ministre… de l’intérieur entre autres!). Cette époque est révolue et dire que Sarko en est un nostalgique est un (men)songe de campagne.
    Parmi les valeurs que veut remettre à leur place Sarko, il y a la morale (du capitalisme notamment), et çà non plus c’est pas un gros mots ni du vieux français… bien qu’il ne soit plus utilisé depuis longtemps. Enfin si vous avez fait plus que survolé le discours vous aurez entendu que toutes ces valeurs ne sont pas des buts, mais des moyens, pour remettre l’homme au coeur de la société! Lui rendre sa dignité.
    Et puis entre nous, ce discours avait pour but également de taper sur cette gauche caviar qui détient par essence la vérité absolue… C’est facile me direz-vous… A qui la faute ?

  • [quote comment= »18740″]@Jeff:

    Mai 68 c’est une génération qui s’est servi sur dos de ses enfants.[/quote]
    Quelle naïveté dans ce jugement ! ou quel aveuglement. Pour l’avoir vécu, je peux témoigner de ce qu’a été cette génération. Une génération qui après avoir beaucoup milité, beaucoup espéré dans une société meilleure, plus juste et solidaire, après avoir fait tant et tant de sacrifices pour ses enfants, voit ceux-ci (je témoigne ici personnellement), au sortir de l’université, rejetés du monde du travail, précarisés, comme ma fille qui est intermittent(e) du spectacle, ou mon fils ingénieur, dans un secteur soit disant « porteur » qui a attendu trois ans un CDI … Ce que tu dis est vrai pour Mr. Forgeard ou ses pareils, mais de grâce ne généralise pas.
    Nier mai 68 – même si cette page d’histoire n’a pas eu que des aspects positifs – pour moi cela a un nom : cela s’appelle du révisionnisme.

  • [quote comment= »18785″]
    C’est bien j’observe que pour vous l’émancipation de la femme n’est plus née en 1968, vous etes sur la bonne voie.[/quote]

    Je n’ai jamais écrit qu’elle avait commencé en 1968. Vous devriez mieux lire ce qu’écrivent les autres.

    [quote comment= »18785″]
    Je ne crois pas que NS dresse les Francais les uns contre les autres comme vous le dites; puisque mai 68 est l’alpha de la gauche Francaise (prémisse de l’union PS – PC, naissance des groupuscules d’extreme gauche sur un theme romantique cf les terroristes en France et en Allemagne ou le beau portrait du Che), il s’attaque à son héritage.
    Peut etre pas le meilleur moment, le meilleur moyen etc, mais pour moi cette vérité est incontestable. [/quote]

    mai 68, l’alpha de la gauche française ??? Prémisse de l’union PS-PC ??? Relisez les manuels d’histoire. Je suis historien et vous dis que vous ne savez pas trop de quoi vous parlez. 1965: candidature unique Mittterand, 1968: gauche écrasée aux législatives, 1969: division SFIO – PCF lors de la présidentielle, 1971: congrès d’Epinay, etc… à revoir ! comme disent les profs.

    [quote comment= »18785″]
    L’ambiance de guerre civil je la ressent beaucoup plus lorsque j’entend Besancenot le soir du premier tour annoncer un deuxieme tour dans la rue, appeler toutes les « forces de progrès » (sic) dans la rue et contre Sarko et les 30% de fachos qui ont voté pour lui. Ou lorsque J. Lang ou d’autres nous prédisent des emeutes si NS est élu.
    Enfin bon tout cela est une question de point de vue je suppose.[/quote]

    Ou sont les manifs anti-Sarko depuis le 22 avril ? Vous confondez peut-être avec le 21 avril 2002 ?

    Enfin, si certains prédisent des émeutes, c’est à cause de discours caricaturaux et diviseurs de Sarkozy, ce n’est pas pour le plaisir d’attiser les désordres. Vous croyez que ça amuse les maires socialistes du 93, les émeutes ?

  • [quote comment= »18792″]
    Quelle naïveté dans ce jugement ! ou quel aveuglement. Pour l’avoir vécu, je peux témoigner de ce qu’a été cette génération. Une génération qui après avoir beaucoup milité, beaucoup espéré dans une société meilleure, plus juste et solidaire, après avoir fait tant et tant de sacrifices pour ses enfants, voit ceux-ci (je témoigne ici personnellement), au sortir de l’université, rejetés du monde du travail, précarisés, comme ma fille qui est intermittent(e) du spectacle, ou mon fils ingénieur, dans un secteur soit disant « porteur » qui a attendu trois ans un CDI … Ce que tu dis est vrai pour Mr. Forgeard ou ses pareils, mais de grâce ne généralise pas.
    Nier mai 68 – même si cette page d’histoire n’a pas eu que des aspects positifs – pour moi cela a un nom : cela s’appelle du révisionnisme.[/quote]

    Relisez vous!

    Votre génération à tant fait … pour qu’aujourd’hui vos enfants n’ai pas de travail.

    « Révisionnisme »: C’est ce que je deteste le plus en politique, l’argument imparable qui tue sa race!
    « Si vous n’etes pas de mon avis, vous etes un facho, un révisioniste, un démon »
    Merci pour le bel exemple d’argumentaire Gauchiste.

  • [quote comment= »18781″]>jmfayard
    Plutôt que de s’arrêter au libellé « mai 68 », il faudrait peut-être voir ce qui est sous-tendu.
    Sarkozy fustige le mode de pensée qui consiste à considérer que tout est acquis, que le loisir est au-dessus de tout, que les droits ne s’accompagnent pas de devoirs, que le travail est une contrainte archaïque.
    Bon, il se trouve que « il est interdit d’interdire », « ne travaillez jamais », « sous les pavés la plage », sont des slogans de mai 68, mais c’est pure coïncidence. Et je ne dis même pas ça ironiquement.
    Croire que mai 68 concentre tous les maux de la société actuelle est aussi faux que de croire qu’il n’a apporté que du bien.[/quote]

    Non mais franchement: ‘1968: bon ou mauvais’, c’est une question d’historiens. point barre. Cela n’a rien à faire dans un discours de 2e tour de présidentielle 2007 !! (parlait-on de 1936 : bon ou mauvais lors de la présidentielle de 1974 ???)

    Qui proclame aujourd’hui le droit à la paresse ? La dépravation ? La permissivité ? Certains prétendent que notre système scolaire est ultra-permissif, c’est complètement faux ! La France est l’un des pays où l’on met le plus de notes et le plus précocément ! Les jeunes d’aujourd’hui qui courent de stages en stages, en serrant les fesses, sont-ils dans l’esprit de 68 ? les syndicats d’Airbus qui cherchent à sauver ce qu’ils peuvent, sont-ils dans l’esprit de 68 ? Même à la LCR, ils sont plus dans une logique de défense des acquis sociaux que de « grand soir » ?

    Mais enfin il est où cet esprit de 1968, sinon dans les fantasmes de Nicolas Sarkozy et d’une partie (minoritaire, j’espère) d’une droite archaïque ??

    — toute proportions gardées dans le genre débilement réac’, rappelons-nous le mot de Maurras lors de sa condammnation pour collaboration en 1945: « c’est la revanche de Dreyfus ! » avait-il dit à l’annonce du verdict. = complètement H.S. et complètement enfermé dans ses querelles d’un lointain passé —

  • L’héritage de mai 68, un thème porteur? Personnellement cela me paraît bien loin. Nous sommes en 2007. Est-ce vraiment structurant des choix de l’heure?

    A moins qu’il ne s’agisse de réveiller le goût de la revanche du « peuple de droite »… Il y a dans les arguments qui s’échangent dans cette élection des choses qui m’échappent.

  • [quote comment= »18793″] Prémisse de l’union PS-PC ??? Relisez les manuels d’histoire. Je suis historien et vous dis que vous ne savez pas trop de quoi vous parlez. 1965: candidature unique Mittterand, 1968: gauche écrasée aux législatives, 1969: division SFIO – PCF lors de la présidentielle, 1971: congrès d’Epinay, etc… à revoir ! comme disent les profs.

    Ou sont les manifs anti-Sarko depuis le 22 avril ? Vous confondez peut-être avec le 21 avril 2002 ?

    Enfin, si certains prédisent des émeutes, c’est à cause de discours caricaturaux et diviseurs de Sarkozy, ce n’est pas pour le plaisir d’attiser les désordres. Vous croyez que ça amuse les maires socialistes du 93, les émeutes ?[/quote]

    1965: hors course, pré 68!

    1971: congrès d’Epinay, j’ai du mal apprendre mes leçon …

    Oh ça alors !!!

    Wikipédia et ces millions de contributeurs sont dans l’erreur aussi:

    « Ce congrès légendaire voit habilement François Mitterrand, nouvel adhérent du mouvement, en devenir premier secrétaire sur ligne d’union de la gauche et candidat naturel à la prochaine élection présidentielle. »

    Je n’emploierai pas le ton condescendant que vous avez eu à mon égard, tout le monde peut se tromper même un « spécialiste »

    Désolé, je suis nul pour trouver des archives vidéo, quelqu’un pourra peut être le faire. Je n’avais pas bu Samedi 22 avril à 20h20, dans ces eaux là, j’ai très distinctement vu et entendu le facteur payé en partie par mes impôts pour se balader raconter des inepties dans tout les coins de France appeler à une manifestation anti-sarkosy avant le 2 eme tour.

    Quand aux émeutes chez les pauvres maires Socialistes du 93, je suis convaincu (j’ai sûrement tord mais c’est comme ça, les convictions vous savez c’est dure à faire disparaître) que l’origine profonde de ces émeutes tiens aux politiques successives menées par les maires communistes et socialistes dans ces communes depuis des dizaines et des dizaines d’année. Certains ont semblés vaciller sur leur certitudes gauchistes à cette occasion d’ailleurs.

    Les discours caracamachin de sarko? Des blagues! Dire qu’un voyou est un voyou n’est pas une caricature, dire à une dame qui l’interpelle, on va vous débarrasser de ces racailles (c’est nom qu’ils se donnent entre eux) ce n’est pas une caricature et c’est dire que la loi est la même pour tous et qu’aucune ville ,aucun quartier ne doit abriter des trafiquants sans que la police de la république ne les pourchasse. C’est usage fait de ce discours par la gauche qui divise et provoque des émeutes.

  • [quote comment= »18803″]L’héritage de mai 68, un thème porteur? Personnellement cela me paraît bien loin. Nous sommes en 2007. Est-ce vraiment structurant des choix de l’heure
    ?[/quote]

    Je suis assez d’accord avec vous. Fort heureusement, dans ce que j’ai pu entendre de lui, ou lire, j’ai trouvé des éléments plus orientés vers l’avenir. Je suis, comme vous, plutôt perplexe. Même si bon, le 22 avril, je me suis dit que, décidément, Sarko savait ce qu’il faisait.

  • @ ludovic,

    ouh là. Je comprends que vous ayez été blessé par mon ton condescendant mais vous comprendrez que je commence à en avoir marre de ces utilisations sarkozyennes de l’histoire, tordant complètement les faits (le summum, c’est Jaurès-Blum dans sa bouche!!). Un peu comme un coiffeur qui entendrait en permanence des néophytes donner des leçons de coiffure à tout le monde.

    Je persiste : mai 68, ce n’est sûrement pas l’acte annonciateur de l’union de la gauche. Il y avait déjà eu auparavant (en 1965) une union (pleine de sous-entendus) autour de Mitterrand et le programme commun PC-PS ne naîtra que suite aux défaites de juin 1968 et d’avril 1969, suite enfin à la naissance du PS (1971)… Enfin, je vous épargne le cours sur le gouffre de haine qui séparait alors gauchistes et communistes au point que l’on soupçonne le PCF d’avoir aidé Pompidou en sous-main en mai 1968…. Bref, dépassez le stade Wiki et lancez-vous dans un manuel (Serge Berstein, « La France de l’expansion », Nouvelle Histoire de la France Contemporaine n°17-18, Seuil).

  • > Nicolas Sarkozy développe la question des soins palliatifs, si indissociable de tout débat sur l’euthanasie

    C’est purement et simplement une manière de répondre à coté.
    Vincent Humbert était tétraplégique, aveugle et muet depuis un accident de la route mais il ne ressentait pas de douleur autre que la torture morale d’être à jamais prisonnier de son propre corps. Il voulait mourir pour être libéré de cette prison.
    En quoi les soins palliatifs et les médicaments anti-douleur ont-ils quoi que ce soit à voir avec sa demande d’aide pour mettre fin à ses jours ?
    Le fait pour les politiques de crier « Soins palliatifs ! soins palliatifs ! » quand on évoque le débat sur l’euthanasie n’est qu’une façon pour eux d’éviter le vrai débat et de se rallier à la position consensuelle et admise par tout le monde qui consiste à donner des médicaments à une personne qui se tord de douleur. Qui est contre ça ? En quoi est-ce courageux ?
    Bien entendu, quand on se targue d’une réflexion à la hauteur du sujet et de sa singularité, il est plus payant de dire « Je vais supprimer la douleur des souffrants et je respecte la vie » plutôt que de dire « Désolé monsieur Humbert mais faudra vous débrouiller tout seul car c’est dangereux politiquement d’entrer dans le débat sur l’euthanasie. ».

  • [quote comment= »18812″]@ ludovic,
    suite aux défaites de juin 1968 et d’avril 1969, suite enfin à la naissance du PS (1971)…[/quote]

    erratum (pour éviter qu’on me chipote sur des histoires de date): il fallait lire « juin 1969 » et non « avril 1969 ».

  • [quote comment= »18721″]Par contre les querelles de chiffres alors que force est de constater que c’était blindé de chez blindé, c’est assez pathétique.[/quote]

    Je crois que ça montre bien la carence de la gauche actuellement.

    Il est bon prince le Sarko, dans la partie où il a détaillé pourquoi la gauche en est là aujourd’hui, je ne retirerai presque rien, je le bassine presque exactement ce qu’il a dit en interne au PS depuis deux ans … il y en a même des qui sont d’accord avec moi. Rien n’y fit.

    Je pense qu’à gauche nous avons deux (voir trois si on tarde) mandats pour s’y mettre. Je ne suis pas optimiste. Quand Bayrou est « Le Pen lite », c’est qu’il y a du chemin à faire.

  • [quote comment= »18829″][quote comment= »18721″]Par contre les querelles de chiffres alors que force est de constater que c’était blindé de chez blindé, c’est assez pathétique.[/quote]

    Je crois que ça montre bien la carence de la gauche actuellement.[/quote]

    Si seulement c’était la première fois …
    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=16725

    Si Arnaud Montebourg s’était vanté d’avoir 300 000 adhérents en raillant le camp adverse (comme l’a fait Jégo, la vidéo est sur Dailymotion) on aurait eu droit à une belle dépêche AFP et à un billet bien garni chez Koz.

    Tout ça, ça rentre dans une stratégie de communication bien précise : exalter le TSS alors qu’il n’est qu’une infime partie du discours du camp socialiste pour faire tomber toutes les critiques adverses dans le fanatisme et éviter le débat.
    Il suffit de voir la démolition en règle qu’a effectué Piketty envers Copé (en matière d’économie !) sur France 3 pour s’en rendre compte ; le camp qui évite le débat n’est pas celui qu’on croit.

    Le plus inquiétant dans l’histoire, c’est quand même que les militants/sympathisants UMP laissent passer tout ça …

  • Effigy: personne ne m’a énervé en particulier. C’est juste la répétition des mêmes âneries en boucle depuis trente ans qui est, effectivement, énervante. Au bout d’un moment, il faut savoir dire stop.

    Je trouve que le moment est bien choisi. Pas vous?

    Francisc: vous trouvez mon positionnement politique complexe. Il ne l’est pas plus que celui de Bayrou, que vous soutenez. Et je le crois plus cohérent. Si vous voulez un mot simple pour le désigner, oubliez trotsko-légitimiste, et prenez libéral.

    Sur le fond, bien sûr que mai 68 a amené des évolutions positives. Bien sûr qu’il a mis fin à des situations que l’on n’accepterait plus aujourd’hui, et avec raison. Bien sûr que la société de l’époque avait des aspects étouffants et insupportables.

    La discussion porte sur la partie négative de l’héritage de mai 68. Etre opposé au négatif ne signifie pas vouloir abolir le positif.

    Et en l’occurrence, il ne s’agit pas tant de ce qui s’est passé en mai 68, que de ce qu’ont fait, plus tard, ses promoteurs, de son héritage.

    Exemple: vous donnez une super fête un soir, il y a plein de monde, c’est très sympa, les filles sont jolies, l’esprit fuse, tout le monde s’amuse bien.

    Premier cas de figure: à la fin, il y a trois-quatre personnes qui restent pour faire la vaisselle, nettoyer, tout ranger, et chacun rentre chez soi. Le lendemain, les lieux ont repris leur aspect habituel, tout le monde est débourré, et la fête reste un excellent souvenir.

    Deuxième cas de figure: à la fin, les bouteilles vides restent où elles sont, les cendriers débordent, personne ne lève le petit doigt pour mettre un coup de torchon, les invités décident de squatter les lieux, et, durant les mois qui viennent, continuent à biberonner de la vodka du matin au soir, de se nourrir de cacahouètes et d’écouter de la musique pas raisonnable sans interruption. Les chiottes se bouchent, les voisins se suicident, et, un an plus tard, l’immeuble, devenu une poubelle, est rasé.

    Vous voyez la différence?

    Concernant les fameuses blouses noires qu’on nous ressort si souvent (« vous ne voudriez pas qu’on remette des blouses noires aux écoliers »?), vous ne croyez pas si bien dire. Je n’y pensais pas, mais maintenant que vous m’en parlez…

    Je vous signale que dans l’enfer anglo-saxon (Angleterre, Etats-Unis), c’est un débat qui revient régulièrement. Non pas pour savoir s’il faut mettre des blouses aux écoliers, mais pour savoir s’il faut leur faire porter des uniformes. (Aaaargh!… Des uniformes!… Heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire! Eïn Volk, eïn Führer! Jeunesses hitlériennes! etc.)

    Ben, oui. Quand la pression sociale de ses camarades fait qu’un gamin est un bouffon s’il ne porte pas « de la marque », quand la marque en question coûte la peau du dos et met les familles pauvres (et les autres) dans le dilemme d’avoir à humilier son enfant ou d’avoir à dépenser de l’argent qu’elle n’a pas, quand ceux qui cèdent à la pression et portent « de la marque » se font, bien entendu, racketter, l’uniforme commence à apparaître comme une libération et non comme un carcan. Comme un facteur… comment dites-vous, déjà? de justice sociale et d’égalité des chances, c’est ça.

    Ca fait bien longtemps que ces salopards d’ultra-libéraux anglo-saxons discutent du problème, et, dans pas mal de leurs écoles, l’uniforme est obligatoire. Et, non, il n’y a pas de portrait de Hitler dans leurs classes.

    Mais chez nous, ce serait pas « républicain », pas « de gauche », pas « citoyen », alors: fin de la discussion (avant qu’elle ne commence). Que les familles continuent à se saigner aux quatre veines, que leurs enfants continuent de se faire racketter, m’en fous: c’est la faute au grand capital. C’est la faute à Sarko.

  • Je constate que je dois lire le blog à Koz pour apprendre que quand Sarko parlait de Kärcher, il faisait allusion à « celui qui est capable de tuer un garçon de 11 ans le jour de la fête des pères » (d’une balle perdue, précise Koz).

    J’en ai lu, pourtant, des kilomètres de commentaires sur le Kärcher.

    Eh bien c’est la première fois que j’apprends ça.

    Mais c’est un détail de l’histoire, hein.

  • Moi aussi je peux témoigner pour avoir vécu mai 68 et ses dérives, y compris, pour avoir un temps contribué à ses dernières. Peut être pour éclairer ceux qui n’ont pas directement vécu cette « crise de civilisation » comme De Gaulle la qualifiait très justement, je vous livre deux anecdotes assez frappantes sur l’avant et l’après dans un lycée de la Région Parisienne :

    Avant mai 68 : ambiance quasi militaire dans la cour du lycée. Le Surveillant Général rode à l’affût du moindre manquement. Sans foyer, sans vestiaire, les cartables devait être rangés bien en ordre contre un mur pendant le service de cantine. Au retour, le mien avait été quelque peu shooté par des petits malins. Le Surveillant Général, rigide au delà du possible, s’en aperçoit et malgré toutes les explications du monde me colle stupidement pour trois heures. Dans ce lycée mixte, on parlait d’un élève suspendu pour avoir été surpris en train d’embrasser son dernier flirt.

    Après mai 68 : on hérite d’un prof de maths remplaçant au milieu du premier trimestre. Les cheveux sur les épaules, la barbe, le sosie de Georges Harrison. Il est cool et compréhensif et favorise l’auto discipline bien comprise dont il nous parle souvent. Vient la première interrogation écrite. Il déclare qu’il ne nous réprimandera pas si on triche mais nous explique en quoi ça ne sert à rien, le devoir étant là pour jauger nos connaissances. De toute façon, les colles sont interdites et les notes réduites à du A à E. Il donne le top. Dans les dix secondes, absolument 100 % des élèves sortent les anti-sèches, les bouquins, se passent les copies dans un joyeux bordel devant le prof médusé. Les deux mois que nous avons passés ensemble ne furent qu’un vaste chahut. Il a quitté l’enseignement ensuite. Pendant ce temps le prof de français nous expliquait que les libertés étaient plus grandes en URSS qu’aux USA et nous emmenait voir des films de gauche qui passaient au théâtre des Amandiers.

    Au delà de ces anecdotes, mai 68 (et les années qui s’en suivirent) a consisté pour beaucoup de sujets à d’abord jeter le bébé avec l’eau du bain, ensuite à organiser quelques années plus tard l’infiltration calculée des syndicats et des partis de gauche par des activistes d’extrême gauche (j’en étais, mais chuuut), à se fourvoyer dans des solutions qui n’étaient pas seulement utopistes mais fausses, à remplacer la morale bourgeoise par une morale « de gauche » tout aussi rigide et contraignante dont les gros mots sont devenus travail, argent, capital, profits, bénéfice, etc., à trouver des solutions alternatives aux problèmes sociaux qui fonctionnaient en partie bel et bien mais qui furent totalement oubliés et même combattus par la gauche par la suite, à caillasser F. Mitterand au Larzac en 73 lorsqu’il essayait de récupérer le mouvement pour le compte du PS, à obtenir pour les ouvriers de belles augmentations de salaires rattrapées en quelques mois par l’inflation, l’abandon en grosse majorité des nationalisme et du patriotisme guerrier, l’intérêt pour la défense de l’environnement,… enfin tout ce fatras quoi le bon et le mauvais. Et cet état d’esprit dont certains acteurs ont su profiter pour s’installer au pouvoir en ’81 et faire exactement le contraire quelques années plus tard…

    Mais surtout – et dans son discours, c’est principalement ce à quoi NS a fait allusion à mon sens – mai 68 nous a donné dans l’éducation : le laxisme, l’interdiction de punir, l’élève au centre, l’enfant roi, l’abandon des repères, l’abandon de l’ambition professionnelle, la psychologie à la place du bon sens, etc.

    C’est pour ça que je comprends l’idée derrière le discours de NS mais je doute également que d’aborder le sujet dans un meeting électoral soit opportun. L’erreur serait de jeter maintenant mai 68 avec l’eau du bain car le mouvement était porteur pour une très grande partie plus d’une volonté de briser des carcans conservateurs indiscutables que d’un réel mouvement politique dans le sens le plus partisan du terme. Bref NS est très loin d’avoir complètement tort et très loin d’avoir complètement raison. L’analyse est bien trop complexe à faire pour être appréciée par un parterre de militants ou de journalistes à la recherche de « la petite phrase » pour leur prochain article.

  • [quote comment= »18894″]Madame Royal 1) CASSE, 2) COUTE CHER et 3) INQUIETE.

    Son premier objectif à la Région a été de casser le travail de ses prédécesseurs.
    (…)
    L’HYPOTHESE ROYAL EST D’AUTANT PLUS INQUIETANTE POUR PRESIDER LA FRANCE ![/quote]

    Votre long message rompt le fil de discussion, bref s’apparente à un troll.

  • Mais dans quel monde vivez-vous ? Avez-vous des enfants scolarisés ? Je vous assure qu’ils ont des notes régulièrement, que s’il n’y a pas de classement, on connaît avec le bulletin, la moyenne de la classe, la moyenne la plus haute et la moyenne a plus basse, ce qui permet de situer son enfant dans la classe, que les profs font des vrais cours, donnent pas mal de devoirs, et que les élèves écoutent et apprennent, et que, contrairement au tas de conneries qu’on entend, le niveau n’a pas baissé… Je défie la plupart d’entre vous qui n’auraient pas fait math sup ou quelque chose comme ça de vous attaquer à des problèmes de géométrie de seconde ou de première S ? D’accord, ils sont en jeans, baskets, tea-shirts, de préférence de marque, et non en uniforme (quoique)… D’accord, ils peuvent se permettre, plus que dans les années 50 ou 60, d’éventuellement contester à l’occasion l’autorité du prof ou de la maîtresse ou des parents… D’accord, il y a des zones en France où tout cela est encore beaucoup plus difficile… Mais de grâce, que votre candidat arrête de dire des bêtises plus grosses que lui sur mai 68 (d’autant que ce n’est pas son intérêt à l’heure où il est sans doute quasi-assuré de la victoire avec au moins 52% des voix). On s’en fout de mai 68, c’était il y a 40 ans ! Et personne ne va revenir en arrière. Alors assez de fantasmes populistes et place au réel ! S’il est élu, votre candidat commence son job bientôt… Ce serait pas mal qu’il se prépare un minimum et là, il ne s’agira plus de faire des grands numéros d’acteurs pour ratisser les électeurs du Front national, les vieux ou les ex-électeurs du PC…

  • Franchement dire que le Front populaire n’a rien fait ( pour le vote des femmes ) et que celles ci doivent à De Gaulle leur émancipation électorale c’est donner dans le raccourci idéologique.
    Il ne faut pas oublier que le Sénat (conservateur ) a constamment bloqué cette réforme et que c’est la guerre qui a levé les obstacles. En 1945 n’importe quel gouvernement aurait accordé le droit de vote aux femmes ( donné en 1919 dans la plupart des grandes démocraties ) .De Gaulle n’y est finalement pas pour grand chose.

    Merci à Sarkozy pour son discours sur mai 68 . Il est tellement caricatural que cela devrait rapporter des voix à la gauche!

  • Vous avez raison Jeff!
    Une différence entre Sarko et Ségo, c’est que l’élection est un départ pour l’un et une arrivée pour l’autre (on dit arriveuse ou … arriviste ?). Je crois que contrairement à elle, il est davantage conscient de l’immense travail à venir et de l’énorme responsabilité que celà représente. RESPONSABILITE! Pour ceux qui ne savent pas ce que c’est, çà veut dire qu’il faut prendre des décisions quand tout le monde se demande quelle décision il faut prendre… sans se laisser gagner par la facilité ou la complaisance, et sans attendre que quelqu’un vous souffle à l’oreille… Et même parfois, il faut prendre des décisions dans l’urgence. Bien sûr qu’il faut savoir s’entourer (de technocrates les plus au fait des dossiers, mais aussi d’hommes, dans le sens d’hummanisme), mais au final, il faut prendre LA décision! Et savoir assumer quand on se trompe, parce ce que çà peut arriver… Et franchement, là, je ne vois pas Mme Royal!
    Au final et derrière tous les arguments, il faut bien en arriver là : faire confiance ou pas. J’ai confiance en NS et pas du tout en MSR… et c’est là où le bât blesse, la diabolisation de sarko est insidieuse, plus qu’on le croit, pour saper cette confiance à la base.
    Amitiés citoyennes et… respectueuses!

  • [quote comment= »18915″]Votre long message rompt le fil de discussion, bref s’apparente à un troll.[/quote]

    C’est vu. Et j’invite chacun à prêter attention à ce que je rappelais ici. C’est d’autant plus agaçant de la part de nouveaux venus-aussitôt repartis (qui d’ailleurs, finalement, ne liront pas mon rappel).

  • Je ne résiste pas en lisant ces commentaires sur mai 68 à reproduire un slogan parmi d’autres :
     » Nous ne voulons pas d’un monde où la certitude de ne pas mourir de faim s’échange contre le risque de mourir d’ennui »
    ( De gauche socialiste?…)
    La contre culture n’est seulement l’héritage de mai 68 en France, mais aussi un refus mondial des structures anciennes échangées un peu rapidement par la naissance de l’individu roi et consommateur, désolidarisé et seul en face de lui-même.
    Finalement, ils ont consommé leur révolte et pas vu le grand soir.
    Merci à Koz et Marchenoir dont je lis toujours, avec délice les commentaires

  • Pingback: » Cohérence et stratégie du bouh !

  • bon c est pas en ligne directe avec ton billet mais il est notable que les syndicats sont les gros perdants de cette campagne et tant mieux

  • [quote comment= »18847″]
    Ca fait bien longtemps que ces salopards d’ultra-libéraux anglo-saxons discutent du problème, et, dans pas mal de leurs écoles, l’uniforme est obligatoire. Et, non, il n’y a pas de portrait de Hitler dans leurs classes.[/quote]

    Je suis d’accord, anglaise, de gauche, j’ai porté l’uniforme presque toute ma scolarité, comme tout le monde. Là-bas, c’est vu comme gage de égalité pour les raisons que vous dites. Etant souvent pauvre, celà évitait aussi bien des problèmes d’argent à ma mère,

  • Je commence par un remarque deplaisante, desole : ce blog est devenu extremement impartial et militant pendant la campagne. Penible.

    Autre remarque, qui confirme la premiere : il y a une 3e hypothese Koz : les UDF qui se rallient a NS sont des petits calculateurs de merde qui trahissent leurs electeurs et les valeurs defendues par Bayrou pendant la campagne. Vite, vite, jetons nous au cou des vainqueurs. Ecoeurant.

    D’ailleurs, est-ce que des electeurs UDF peuvent reagir a ce propos ? qu’en pensent-ils ?

  • [quote comment= »19086″]

    Autre remarque, qui confirme la première : il y a une 3e hypothèse Koz : les UDF qui se rallient a NS sont des petits calculateurs de merde qui trahissent leurs électeurs et les valeurs défendues par Bayrou pendant la campagne. Vite, vite, jetons nous au cou des vainqueurs. Ecoeurant.

    [/quote]

    Les électeurs des députés UDF ne sont pas les électeurs de Bayrou ! En 2002, personne au sein du bon peuple ne pouvait faire la différence entre le positionnement de l’UDF et de l’UMP (que la plupart des UDF d’alors ont rallié). Les députés de l’UDF ont été élues par des voix de droite (Il y a eu un accord électoral pour les législatives 2002, non ?).
    Les ralliements présents sont donc logiques. Bayrou (qui l’a d’ailleurs toujours joué perso en politique) aurait tord de s’en étonner

  • [quote comment= »19086″] ce blog est devenu extremement impartial et militant pendant la campagne. Penible.[/quote]

    Je suis un sale con. Ce n’est pas nouveau. Je ne me souviens pas de toi avant. Si tu étais venu sur ce blog plus tôt, tu n’aurais pas de raison d’être surpris.

    « Impartial et militant » ? C’est une performance d’allier les 2.

    [quote comment= »19086″]les UDF qui se rallient a NS sont des petits calculateurs de merde[/quote]

    Ah ben voilà… « Impartial et militant ».

  • Fabuleux cette campagne ! J’ai entendu Nico et Ségo s’exprimer sur mai 68. J’apprécie énormément les commentaires à ce sujet sur ce site (merci Eponymus). Ca craque, ça bouge !

    Moi j’étais trop jeune à cette époque pour en avoir des souvenir précis. Par contre j’ai entendu mille fois mes parents s’exprimer sur cette époque par des formules délicieuses du style « on a foutu en l’air les comportements de troupeaux ». Et les exemples qu’ils prenaient c’étaient la série baptème-communion-mariage-enterrement catho, le muguet du premier mai et les chrysanthèmes de la toussaint (plus quelques autres). L’évocation de ce qu’il y avait avant, et la manière dont ils le racontaient, nous a souvent fait rire aux larmes. Le résultat pour moi ça a été une jeunesse et une entrée dans la vie active complètement différente des leurs, qui ont été à peine différentes de celles de leurs arrière-arrières grands-parents.

    Le temps a passé et quand on en rediscute aujourd’hui, ce n’est plus tant cette joyeuse pagaille, ce fourmillement d’idées souvent exprimées de manière un peu lapidaire (combien de fois n’ai-je pas entendu « il faut prendre ses désirs pour des réalités » ?) qu’ils évoquent. Mais plutôt la télévision (eh oui) qui leur a montré le monde, qui leur a donné envie de bouger, et pui s la possibilité de prendre l’avion, de connaître un peu d’anglais et d’espagnol (merci Assimil et à ces disques qui tournaient à 16 tours/minute).

    Et puis, quand ils sont vraiment sérieux et poussés à l’analyse, ce qu’ils évoquent comme les plus grands changements, c’est la retraite (qui permet de pousser ses enfants à explorer le vaste monde, alors que pour leurs grands-parents les enfants devaient rester sur place pour financer leur vieux jours), la contraception, la possibilité pour une femme de travailler et de gérer son existence.

    Maintenant, si je reviens au débat français, je constate que ces grands chambardements vécus en une génération sont complètement intégrés par celle qui nous suit. Il n’est nulle part question de les remettre en cause (de ce côté, Ségolène apparaît un peu maboul en criant au loup). Je pense, mais je ne suis pas français, que sous Mittérand et Chirac, la France a un peu forcé sur le laxisme et l’assistanat sous couvert du formidable élan de mai 68. Vu de l’extérieur, la tendance semble s’être inversée : les conservateurs ce sont l’extrême gauche et les syndicats, ce qui est tabou à évoquer ce sont les régimes spéciaux de retraite et les fraudeurs du chomage et du RMI (alors que de nouvelles « petites gens » travaillent comme des malades pour à peine le SMIC). En fait, je crois que c’est exactement la même chose qu’il y a 50 ans. Des nantis du système, fermés sur l’extérieur et rétifs au mouvement, cherchent par tous les moyens à maintenir le verrouillage du système.

    Et je crois que ce qui attend la France, ce n’est pas un contre-mai 68 mais simplement l’évolution – osons le mot – libérale que connaît le monde qui nous entoure.

  • Je voulais dire : partial et militant, mes excuses. Mais puisque tu as conscience d’etre un sale con, et puisque tu l’assumes, pani pwoblem….

    Et il m’arrive de lire la presse, Le Monde par exemple (mais pas que) et un article allait dans ce sens : les deputes UDF se rallient vite a l’UMP de peur de perdre leur siege, question eminemment politicienne et calculatrice en somme (ah ! le pouvoir…). Je trouve que c’est exactement une illustration de la mauvaise image que l’on se fait, en France, de la politique. Nous verrons dimanche ce que vont decider les electeurs UDF, entre les pressions et menaces a peine voilees de ce grand parti democratique, l’UMP, et les ralliements calculateurs, pour la plupart, qui trahissent la campagne menee par l’UDF et qui a eu le succes que l’on sait…

  • Ah ce bon vieux mai 68.

    Mes parents aussi y ont participé et comme pour Philippe, ils en parlaient avec fierté quand j’étais encore une enfant.

    Puis, se rendant compte du niveau de mon école primaire, ils ont décidé de me mettre dans une « école de bourges ». La différence en termes d’exigence et de devoirs était flagrante.
    Il y avait un véritable respect du maître et on n’avait pas intérêt à disgresser les règles élémentaires de comportement.

    Puis, en grandissant, je trouvais l’éducation de mes parents hyper stricte par rapport à celle des mes potes. Il y avaient des règles à respecter, des limites à ne jamais franchir sous peine de sanctions parfois assez sévères.

    Maintenant que je suis adulte et que j’ai pris du recul par rapport à cette fameuse éducation trouvée injuste pendant mon adolescence, je me rends compte que les valeurs qu’ils m’ont inculquées ne sont autres que le travail, le respect d’autrui et des règles fixées par la société ou le groupe, la compassion, le goût de l’excellence et la méritocratie.

    Pour des 68-ards, ça me fait doucement rigoler aujourd’hui car ce qu’ils ont soi-disant combattu lors de ce mouvement, ils me l’ont imposé durant toute ma jeunesse.

    Pour en revenir sur la stratégie de Nicolas Sarkozy, je pense que de
    (1) c’était un excellent moyen de faire parler de lui et de soulever une nouvelle fois une polémique, et d’en venir à un débat lors du 2 mai ( ce soir donc) sur le sujet.
    (2) comme l’a énoncé Koz, c’était pour faire venir Ségolène Royal là où il voulait qu’elle vienne.
    (3) dénoncer mai 68 est beaucoup plus parlant que de rappeler une énième fois les valeurs auxquelles il croit et de dire ce que beaucoup, comme mes parents, pensent aujourd’hui de l’esprit persistant de mai-68 et que l’enfant-Roi était une belle connerie.
    (4) de faire réagir les héritiers de mai 68.
    (5) de conforter son électorat de droite pensant surement que JMPL donnerait comme consigne de voter blanc.

    Maintenant, il faut voir si cette stratégie sera payante.

  • Les commentaires sur Mai 68 sont affligeants. Vous faites de Mai 68 un bouc émissaire responsable de la reproduction sociale, du chômage, de tout ce qui ne va pas à vos yeux…

    Comparez ces commentaires-là à ceux que faisaient les royalistes sous la IIIème République quand ils dénonçaient 1789… C’est la même mécanique intellectuelle, c’est le même simplisme. C’est le refus d’assumer l’histoire et son époque.

    Quand on entend Sarkozy dire que Mai 68 est responsable des parachutes en or, alors là, on dit « chapeau l’artiste » car c’est quand même le gouvernement Villepin – Sarkozy qui a refusé toute législation contre ces primes à l’incompétence des patrons….

    Amis Sarkozistes, je vous le dis sans haine, votre candidat sera sans doute élu dimanche soir. Vous êtes jeunes et naïfs et remplis d’illusions. Mais, vous vous apercevrez vite que votre superhéros est en fait un superchirac qui ment comme il respire… Et plus c’est gros plus ça semble véridique….

  • [quote comment= »19261″]Vous êtes jeunes et naïfs et remplis d’illusions. [/quote]

    Vous êtes sans doute vieux et revenu de tout, mais cela ne vous empêche cependant pas de faire preuve de légèreté et d’une certaine malhonnêteté.

    Car réduire le discours de Sarkozy à « mai 68 = parachutes dorés », c’est tout de même un peu rapide. Sans compter que je ne vous ferai pas l’injure de vous rappeler qui était au gouvernement quand l’indemnité de Forgeard a été négociée.

    Quant à assumer l’histoire… Je vous invite à lire ce que Sarkozy a écrit à ce sujet (Koz en a parlé quelque part, il me semble), et à vous rappeler ce que Royal en a dit.

    Cela étant, votre diatribe et vos insultes (haineuses, malgré tout ce que vous en dites) décridibilise vos éructations.

  • [quote comment= »19264″]Cela étant, votre diatribe et vos insultes (haineuses, malgré tout ce que vous en dites) décridibilise vos éructations.[/quote]

    C’est amusant qu’à force, ce genre de commentateurs ne s’en rendent pas compte.

    [quote comment= »19261″]Amis Sarkozistes, je vous le dis sans haine, votre candidat sera sans doute élu dimanche soir. Vous êtes jeunes et naïfs et remplis d’illusions. Mais, vous vous apercevrez vite que votre superhéros est en fait un superchirac qui ment comme il respire… Et plus c’est gros plus ça semble véridique….[/quote]

    Le risque de déception existe. Je ne sais plus qui allait jusqu’à dire que décevoir ressortissait même du destin du candidat.

    De ce côté-là, il est vrai que les partisans de Nicolas Sarkozy sont plus exposés tant Ségolène Royal ne suscite ni enthousiasme ni attentes.

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