Clotilde Reiss : on ne sait pas tout

Aussi vrai que L’Express aime ses couv’ sur les franc-macs, au retour d’un otage, certains se complaisent dans une posture répétitive, qu’ils croient pourtant éclairée : la chasse à la contrepartie. La France a-t-elle versé une rançon ? Si oui, à combien se monte-t-elle ? A-t-on échangé nos otages contre des prisonniers ? Et ta sœur, elle bat l’beurre ? Non, elle pisse bleu, pourquoi, t’as du linge à teindre ?![1]

Le Chafouin a assez parfaitement résumé mon point de vue sur le sujet:  les pisse-froids me les brisent. De la même manière qu’il y a un temps du deuil, il devrait y avoir le temps de la réjouissance. Il fut un temps où ce temps devait exister. Aujourd’hui, c’est pas qu’on veut pas, c’est qu’on peut pas : ça va si vite que si on ne s’interroge pas le premier, on risque de pas passer dans les médias. Alors, on fait vite, hop hop hop. A ce jeu-là, Benoît Hamon s’est montré le plus fort, ce qui lui a permis de revenir en deuxième semaine pour invoquer la « diplomatie de la posture ». Faudrait pas que le gouvernement tire un quelconque crédit de cette libération…

Fais pas ta pucelle, Benoît ! J’aime bien Benoît Hamon : il fait du rugby et il parle de sa fille sur twitter. Mais il m’énerve, aussi. Tiens, là, bon, il peut certes évoquer « la diplomatie de la posture », mais on évoquera en retour l' »opposition de la posture ».

Posture, que de jouer la clairvoyance : personne ne se fait d’illusions ! Qui croit vraiment que la libération de Clotilde Reiss a pu se faire sans contrepartie ?

Posture, lorsqu’il dit qu' »expliquer qu’il n’y a pas eu de contrepartie, c’est juste prendre les gens pour des imbéciles » : c’est peut-être prendre plus encore les gens pour des imbéciles que de penser qu’ils n’ont pas compris tout seul que contrepartie il y avait, mais que la diplomatie a ses raisons.

Posture, enfin, que d’affirmer qu’il s’agirait là d’un symptôme de « mauvaise gouvernance » en rattachant à toutes forces cette affaire à la situation économique !

Valls, lui, rappelle surtout que les socialistes, au pouvoir, « ont été confrontés à ce genre de problèmes [et savent] que c’est difficile ». Bref que Benoît, t’es mignon, quand tu « joues les vierges » mais on sait tous qu’au pouvoir, vous avez fait, vous feriez et vous ferez pareil.

Alors, on invoque le débat démocratique. On pourrait effectivement envisager d’en débattre dans les enceintes nationales. Il faudrait pour cela une opposition intelligente et la posture complaisante et démagogique sus-décrite est de mauvais augure. On pourrait espérer un résultat consensuel, l’opposition reconnaissant la justesse des contreparties accordées. Mais c’est un doux rêve. On aura droit avant tout aux roulements d’épaules de quelques matamores ignorants des détails du dossier.

Exiger la transparence est soit une vue de l’esprit, soit une naïveté. Les contreparties en cause relèvent du non-dit assumé, elles relèvent de la diplomatie. Elles relèvent d’ailleurs tellement d’un non-dit assumé qu’entre Kakavand et Vakili Rad, elles ne semblent mystérieuses pour personne.

La France avait précisément dans cette affaire l’inconvénient d’être une démocratie. C’est ballot mais les démocraties se soucient souvent plus de leurs ressortissants. Pour ce qui est de l’Iran et d’Ahmadinejad, on ne voit pas bien quel crédit international résiduel ils auraient pu perdre en laissant « croupir » une ressortissante française dans notre ambassade à Téhéran. Chacun cherche alors à conserver la face, mais dans un combat inégal.

Faut-il ajouter à cette négociation difficile et inégale, la nécessité de justifier des contreparties véritables devant l’opinion publique ? Faut-il introduire cette contrainte supplémentaire de devoir présenter une transaction admissible par chacune des opinions publiques ? D’ailleurs, si l’on se place dans cette hypothèse de travail bien théorique, il faudrait que les contreparties annoncées soient les contreparties effectivement données, ou alors on n’a guère progressé. Mais qui garantira alors que ce sont bel et bien les contreparties données ? La partie adverse ? Mais puisque, par définition, on s’est entendus avant, qui la croira ?

Quelle serait donc l’avancée réelle ? Si l’on imposait la transparence – celle que l’on annonce démagogiquement quand on est dans l’opposition – il n’en résulterait qu’une chose : les gouvernements présenteraient uniquement la partie la plus acceptable du compromis.  Avec un risque essentiel : parce que les dictatures sont ce qu’elles sont, elles n’accepteront pas d’admettre qu’elles ont procédé à un échange équilibré. Bref, la transparence est illusoire. Et l’exiger serait au bout du compte stérile, ce serait mettre en péril la libération de la personne retenue. Ce serait même, éventuellement, attiser les tensions.

*

Voilà donc une autre situation dans laquelle on n’a pas nécessairement besoin de savoir, dans laquelle je ne sais pas tout… et ça me va. Exiger que le gouvernement fasse connaître les contreparties accordées est véritablement démagogique. Ce qui est, pour le coup, une façon bien connue de prendre les gens pour des imbéciles.

  1. credit éternel à La guerre des boutons []

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26 commentaires

  • Et ce faux débat sur la DGSE, d’autre part, qu’il est ridicule…
    Tout ressortissant français qui se retrouve en pays sensible a des chances d’être briefé, et dans son intérêt, et parfois dans l’intérêt de son pays (horreur, honte, malheur, espion, traître à l’humanité !)

    Evidemment, il est vrai que, de toute façon, travailler pour son pays pourrait sembler au mieux patriotique, au pire réactionnaire et anti-humaniste, chez les Bisounours.

    Aussi, on est bien content de trouver des contacts bien renseignés à l’ambassade qui vous conseillent gentiment de dégager quand ça commence à sentir le cramé, comme ça a pu arriver à des miens camarades dans des circonstances semblables.

  • J’aime beaucoup la réaction de Manuel Valls. Très… responsable. Je suis en train de lire son bouquin, j’essaierai d’y consacrer un petit billet.

    Sur le fond, je suis bien d’accord avec ton propos. Il y a quand même une question dont personne ne parle, mais qui pour le coup mériterait d’être débattue publiquement.

    Doit on négocier avec des dictatures? Vaut-il mieux abandonner les Clotilde Reiss à leur triste sort et envoyer un message clair que le chantage contre la France ne sert à rien? Ou doit-on faire ce qu’il faut pour obtenir la libération de nos ressortissants, au risque d’encourager de futures prises d’otages?

    Avant d’aller chercher des poux dans la tête du gouvernement dans la libération de Clotilde Reiss, j’aimerais que les tartuffes répondent clairement à cette question. Les deux positions sont défendables, il y a des plus et des moins. Critiquer l’action du gouvernement après avoir répondu à cette question ne serait pas démago. Ce serait choisir un mal plutôt qu’un autre et l’assumer clairement. Ce serait responsable.

    Mais entretenir le flou et critiquer le fait que le gouvernement n’ait pas trouvé une solution sans défaut, laisser entendre qu’il y aurait une troisième voie magique qui permet de libérer Clotilde Reiss sans contrepartie… Ca c’est irresponsable.

  • « Exiger que le gouvernement fasse connaître les contreparties accordées est véritablement démagogique. »

    +1. Et par-dessus le marché, c’est totalement idiot. Faire connaître les contreparties, c’est fournir une base de comparaison à tous les preneurs d’otages potentiels, qu’ils soient des groupes terroristes, des pirates ou des gouvernements. Cela leur servirait de plancher pour leurs exigences. Les rendre publiques serait donc rendre un bien mauvais service aux gouvernements futurs (et aux futurs otages, car il y en aura encore, des affaires de ce genre).

    Bref, une exigence irresponsable venant d’un parti de gouvernement qui espère revenir au pouvoir dans seulement deux ans…

    @ Lib

    doit-on faire ce qu’il faut pour obtenir la libération de nos ressortissants, au risque d’encourager de futures prises d’otages?

    Oui, bien sûr. Sinon, ce n’est pas la peine de prétendre que nous sommes une nation.

    Par contre, il serait sans doute sage de traiter la libération d’un otage avec le maximum de discrétion, dans la mesure du possible. L’impact médiatique fait partie de la valeur de l’otage, et donc cela encourage et valorise les preneurs d’otages. Or, on renforce cet impact avec l’arrivée à Roissy en direct à la télé, le passage par la case Élysée, etc. On pourrait plutôt s’abstenir d’un accueil en grande pompe, et demander à l’otage libéré de ne pas forcer sur les interviews. Mais c’est peut-être trop demander à nos politiques et à nos médias.

  • Je n’ai pas grand chose à ajouter : je suis totalement d’accord. Réjouissons-nous, et espérons que la France continuera à se préoccuper des Français en difficulté, que cela soit dans un pays comme l’Iran, dans un bateau au large (plus ou moins lointain) de la Somalie, ou ailleurs.

    Pour ce qui est de Vakili Rad, les choses ont été dites et assumées depuis des mois, puis soudainement oubliées. Sa libération était prévue, soumise à la condition qu’un arrêté d’expulsion soit signé. La signature de l’arrêté a été repoussée tant que Clotilde Reiss n’était pas libérée.

    La discrétion est de mise dans ce genre d’affaire. Toute publicité nuit. Lorsque, lors de la première guerre du Golfe, des otages français avaient servi de bouclier humain, les iraqiens n’ont jamais su qu’un de leurs prisonniers était un employé du CEA. Sinon, il n’aurait peut-être pas été libéré avec les autres.

  • Ah, les promesses pour obtenir des libérations d’otages … la plus célèbre est celle que les Guignols avaient mise dans la bouche de Pasqua le jeudi 5 mai 1988 lorsque les otages du Liban avaient été libérés entre les deux tours des présidentielles : « On a promis de les rendre lundi ! » (lendemain du 2ème tour).

  • @Lib

    Désolé, mais personne ne répond simplement à la question que vous posez parce qu’elle ne se pose tout simplement pas en des termes aussi simples. C’est quoi « une dictature » par exemple?

    Vous pointez justement là les limites de ce type de raisonnement. Il n’y a pas de « cours de l’otage » français, qui monte et qui descend. Celui ci n’est déjà pas que financier, et se calcule au cas par cas en fonction de l’interlocuteur, du ressortissant concerné, des risques, et en général de données géopolitiques plus large. C’est de la diplomatie, quoi.

    Dire « pas un kopek pour mes ressortissants », c’est de la pure démagogie, puisque il faut immédiatement rajouter des conditions (dictatures…), la position étant intenable dans l’absolu. Les postures diplomatiques convenues où l’on dit que « tout est mis en oeuvre » sont du même tonneau. Pour prendre un exemple extrême, ben non, on ne fera pas la guerre au Mexique pour Florence Cassez, ca tombe sous le sens. pourtant « tout est mis en oeuvre… ».

    On en revient donc exactement au point de départ: le chiffrage des « contreparties » dans les coulisses de la diplomatie. Et donc de la publicité à leur accorder comme le traite Koz.

  • Plusieurs choses

    -Oui tu as raison il devrait y avoir un temps de réjouissance
    -Oui il est normal qu’on ne sache pas tout d’une négociation diplomatique entre Etats.
    -Oui le retour de Reiss est réjouissant

    mais

    -Il est malheureux d’afficher « on a rien laché » et le lendemain relacher un prisonnier Iranien. Faut pas prendre le citoyen pour une buse.

  • Entierement d’ accord avec l’ article de Koz . La suspicion lancée par certains socialistes et la vipére Noel Mamére sur les conditions de cette libération est indigne . A se demander si ces gens n’ auraient pas préféré que Clotilde Reiss reste détenue en Iran ; toute occasion leur est bonne pour cracher leur fiel . Cette jeune fille est tellement plus belle aujourd’hui qu’ avec son casque de tissu sur la téte !

  • romain blachier a écrit:

    -Il est malheureux d’afficher « on a rien laché » et le lendemain relacher un prisonnier Iranien. Faut pas prendre le citoyen pour une buse.

    Inutile que je te réponde, j’imagine, puisque tu ne fais que reprendre la position du porte-parole de ton parti auquel mon billet répond, sans autre argument.

  • Excellent ! Content de lire dans ton billet ce qui me chauffait furieusement depuis que j’ai lu les diverses déclarations.

    J’ajouterais un autre point de vue à propos des contre-parties. Il existe aussi des « vraies-fausses » contreparties dans ces affaires. Autrement dit, celles données qui ne coûtent pas grand chose mais qui permettent à l’adversaire de sauver la face lorsqu’il s’est enfoncé dans une situation qui devient soit intenable, soit embarassante et inutile. L’Iran détient une étudiante française ? So what ? Amine va faire pression sur le monde avec ça ? Le mec qui croupissait en taule et qui aurait du être libéré de toute façon, la France avait un intérêt diplomatique vis à vis du Moyen Orient à obéir à la demande d’extradition du Gendarme US ?

  • visblement Koz tu n’as pas vraiment vu mla position d’Hamon qui est plus virulente que la mienne .je trouve dommage ce refus de la discussion et cette agressivité a mon égard alors que je me réjouis de la liberation de Mlle reiss y compris grace aux nombreux efforts du gouvernement.Tu avouera le trouble tout de même entre la relaxe et le ‘on a rien laché’

  • « On pourrait effectivement envisager d’en débattre dans les enceintes nationales. Il faudrait pour cela une opposition intelligente et la posture complaisante et démagogique sus-décrite est de mauvais augure. »

    Koz, il y a quand même une histoire de poule et d’oeuf ici : rien de tel que de prendre les gens pour des buses pour avoir des réactions de buses. Il est un peu facile de dire que l’opposition est incapable de débattre alors qu’on lui en refuse systématiquement l’occasion (et à la majorité aussi, d’ailleurs). Cela n’est pas le monopole du gouvernement actuel, mais plutôt de la « tradition démocratique » française.

  • @ romain blachier: tu as raison, je suis injuste. Je te félicite de te réjouir de la libération de Clotilde Reiss.

    @ Hub: mais de même que pour la poule et l’œuf, je crains de ne pas être capable de dire qui a commencé.

  • @Koz : dans le cas présent, il me semble que le problème n’est pas de savoir qui a commencé, mais qui peut arrêter. Et en l’occurrence, il me semble que l’initiative ne peut venir que de la majorité, qui décide notamment de l’ordre du jour des débats parlementaires, en majeure partie en tout cas.

  • Après l’agressivité la condescendance Koz, tu m’inquiètes depuis quelque mois ou alors tu as une dent contre moi au delà des clivages politiques.
    Tant pis ca va pas m’empêcher de dormir mais c’est dommage. Je te dis juste qu’il faut faire la part des choses, du travail fait par le gouvernement, dont il est assez logique qu’un certain secret existe, et puis des affichages peu crédible. La raison d’Etat implique parfois des arrangements mais il n’est pas crédible pour des gouvernants d’afficher des positions démenties immédiatement par les faits. A bientot peut-être.

  • La diplomatie est un art de compromis et d’échanges dont la valeur apparaît à un moment donné équilibrée entre les protagonistes compte tenu de la situation.
    Il faut se réjouir de réussir à mener à son terme une négociation avec l’Iran, pays avec lequel nous sommes si éloignés sur nombre de sujets.
    Compromis ou compromission ?
    Il me semble qu’il s’agit davantage d’un compromis. Nous n’avons pas le pouvoir d’imposer aux Iraniens, qui ont leurs difficultés avec leur opinion publique, d’avoir notre manière de penser et de considérer que Mlle Reiss est « blanche comme neige ». Il fallait donc un échange.
    Vraiment, il faut se réjouir d’être capable de discuter avec ce pays, éventuellement par l’entremise d’intermédiaires.
    Quant à ceux/celles qui se drapent dans leur indignation, et qui laissent entendre que si ils avaient été aux affaires, ils auraient réussi à obtenir le retour de Mlle Reiss contre rien, ils font la preuve, soit de leur mauvaise foi et de leur opposition systématique, soit de leur incapacité à gérer le monde réel.

  • Les habitués de ce blog savent que vous êtes un élu socialiste et ils vous respectent d’autant plus pour cette raison. Toutefois, je n’ai pas l’impression, comme vous le prétendez, que vous ayez une position bien différente de celle de Benoît Hamon, quand vous dites :

    Il est malheureux d’afficher « on a rien laché » et le lendemain relacher un prisonnier Iranien. Faut pas prendre le citoyen pour une buse.

    Et que le porte-parole du PS dit :

    “Aujourd’hui, expliquer qu’il n’y a pas eu de contrepartie, c’est juste prendre les gens pour des imbéciles »

    Je comprends que vous ne voulez pas vous mouiller d’avantage, après tout Benoît Hamon est pour certains le n° 2 du PS.

    C’est subtil, mais êtes-vous en train de dire que Hamon a tord parce qu’il veut que le gouvernement dévoile tout sur la négo ? Et que vous vous réjouissez de la libération de Clotilde Reiss, ce qui n’est pas le cas de Hamon ?

  • sur les conditions de cette libération, on ne sait rien mais on devine tout. peu-être eut-il été plus habile d’invoquer le « secret diplomatique », ou l’ignorance, plutôt qu’un mensonge délibéré réitéré. mais les iraniens aussi tenaient à garder une apparence immaculée. acceptons en l’augure et espérons qu’un jour, pour notre satisfaction personnelle, les langues se délieront.
    les « échanges d’espions » de la guerre froide avaient une autre allure…mais les juges n’étaient en général pas concernés, ce qui change tout

  • Je suis assez d’accord avec Pepito, je vois pas très bien l’objectif du PS dans cette histoire à part d’essayer de discréditer systématiquement avec rien en plus. Est-ce que Hammon veux dire que lui aurait fait mieux ??? Ou que la gouvernement a mal fait ???

    Ce n’est même pas clair dans ses propos… ça relève plus de la vague suspicion gratuite lancée pour vite avoir quelque chose à dire sur le sujet – comme l’explique bien Koz d’ailleurs dans son billet -sans argument autre que « on ne vous a pas tout dit ».

    J’aurais préféré « j’accuse le gouvernement d’avoir échangé un prisonnier iranien contre la libération de Reiss, ce qui est contre-productif pour telles et telles raisons et le PS est en faveur de l’extradition de ce prisonnier vers les USA. Pour la libération de Reiss voici ce que nous aurions fait : blablabla. » Bon c’est peut être un peu trop demander… Mais au moins, la porte serait ouverte à l’argumentation. Parce que, finalement, quand bien même il y aurait eu échange, je ne suis pas sur du tout que c’était une mauvaise affaire.

    En tant que client de la politique, électeur en d’autres mots, c’est exactement ce qui me dégoute vraiment dans la posture actuelle de l’opposition. Et depuis que le PS ne propose rien « pour ne pas donner des idées à la droite/l’exécutif », il m’a offert la pelle pour l’enterrer à jamais. Le PS est devenu une sorte de boulet de la démocratie.

  • Pardonnez-moi. Je ne suis pas une habituée de ce blog. je vais néanmoins me permettre deux choses :

    D’abord, je ne vois pas – je suis peut-être aveugle – ce que Mr. Romain Blavier a dit de mal. Il n’a fait, comme son « patron », qu’énoncer une évidence. On peut, il me semble, se réjouir du retour de Mlle Reiss et dire ouvertement que les décarations du gouvernement n’ont pas de sens.

    Et ensuite : je ne sais pas si Mlle Reiss était une espionne ou pas. Re considère que celui qui l’a prétendu ou révélé est un pauvre type et peut-être même un traître. Mais je ne vois pas en quoi dire qu’elle était une espionne est en dire du mal. Etre une espionne n’est pas être « méchante ». C’est être patriote et courageuse. Et personnellement, j’aurais plus d’admiration pour elle en tant qu’espionne « tombée » en mission qu’en tant que « pauvre petite victime innocente et naïve ».

  • Je suis une « buse » qui se moque totalement de savoir ce qui a été échangé ou pas et qui considère que le corps diplomatique a bien fait son boulot puisque cette jeune femme est rentrée au pays.

  • Lambertine, melle Reiss a fort mal vécu cette pseudo-révélation, pour une raison qu’elle a très bien exprimée et qui respire la sincérité : il est difficile, lorsqu’on rentre dans son pays après avoir dû se battre contre des accusations d’espionnage, de se trouver en butte aux mêmes accusations proférées dans son propre pays.

    Quant aux déclarations du gouvernement qui n’auraient « pas de sens », il est quand même extraordinaire d’avoir à répéter l’évidence : dans ce genre d’affaires, une règle absolue est de toujours nier l’existence de contre-parties. Non seulement le public n’est pas dupe, mais il fait ce qu’on attend de lui, et qu’on attend aussi, figurez-vous, de l’opposition : il comprend qu’il s’agit de l’intérêt de son pays et, surtout, des cibles potentielles pour de futures prises d’otage.

  • lambertine a écrit:

    Et personnellement, j’aurais plus d’admiration pour elle en tant qu’espionne « tombée » en mission qu’en tant que « pauvre petite victime innocente et naïve ».

    Et en tant que chercheuse française, passionnée de culture persanne, qui se rend en Iran comme beaucoup d’autres français le font, mais qui y est un peu au mauvais moment ?

    Eponymus a écrit:

    Et depuis que le PS ne propose rien « pour ne pas donner des idées à la droite/l’exécutif », il m’a offert la pelle pour l’enterrer à jamais.

    C’est vrai que la posture est assez hilarante.

    D’ailleurs, ils ne la tiennent pas vraiment, vu leurs propositions sur les retraites, quelles qu’elles soient.

  • Toquevil,

    Je ne prétends pas que les soi-disant révélations de cet ex-agent étaient les bienvenues et qu’elles ont dû faire plaisir à Mlle Reiss. Ce qui m’étonne, et qui même me choque, c’est qu’elles soient perçues dans le public, et particulièrement dans le public favorable à l’UMP (à priori gaulliste et patriote) comme des « accusations ». C’est que Mlle Reiss puisse baisser dans l’estime des gens parce qu’elle aurait pû prendre des risques pour servir son pays. A vrai dire, c’est le monde à l’envers. Si elle a vraiment été une espionne, les patriotes devraient l’admirer pour ça et être heureux que le gouvernement ne laisse pas tomber ses agents tombés aux mains de l’ennemi.

    Koz,

    Passionnée de civilisation perse ou pas, là n’est pas la question. La question c’est « innocente » ou « agent ».
    Quant à l’attitude de l’opposition, c’est une attitude d’opposition. C’est la même qu’à chaque fois qu’un « otage » est libéré contre une rançon « qui n’a jamais existé ». Peu importe qui est au pouvoir ou dans l’opposition.
    Quant à l’attitude de déni du gouvernement, elle ne trompe pas plus le public que les différents preneurs d’otages potentiels qui ne sont pas plus stupides que nous.

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