Cette envie de (se) manifester

Dimanche, à 15h, partira de la place de la République une manifestation contre tous les blocages« …

Il m’a fallu 1h45 ce matin pour rejoindre mon travail. 1 heure et 45 minutes qui laissent la place, entre deux compressions, à la méditation, à la réflexion, au souvenir, aussi.

Je me suis souvenu, ainsi, de cette grève de 1987, lorsque des camions militaires m’emmenaient au collège. Souvenu, aussi, du blocage intolérable des transports en 1995, qui m’a enfin permis de mettre en oeuvre mes talents enfouis d’agitateur. Souvenu de ces moments de galère imposée.

Ce matin, en l’absence de tout trafic sur ma ligne habituelle de RER, j’ai donc, comme tant d’autres, commencé par poireauter dans le froid en attendant un bus dont je savais qu’il serait bondé et qu’il avancerait au rythme ridicule de la circulation qui s’écoulait devant moi. Arrivé au métro, j’ai pu me glisser dans les quelques centimètres de quai qui restaient accessibles, tandis que, déjà compressés, d’autres attendaient dans un train à l’arrêt.

Une fois arrivé le train suivant, commence l’épreuve habituelle des jours de grève. Vous y êtes habitués alors vous ne vous en indignez plus.

Mais pendant tout ce trajet, vous vous retrouvez enfourné dans un wagon comme un animal, contraint à une proximité parfois bien embarassante, bousculé en avant lors de la sortie en station, puis en arrière pour la montée, par des personnes bien décidées à entrer coûte que coûte dans le train. Vous aviez pensé mettre un tant soit peu à profit le temps de galère qui vous attendait pour lire ? Impossible, vous n’avez pas l’espace nécessaire pour tenir vos feuilles suffisamment loin de votre visage pour qu’elles soient lisibles. Vous voulez écouter votre baladeur ? Au cours d’un chargement-déchargement, le câble en est arraché.

Autour de vous, que des odieux privilégiés.

Deux femmes parmi les plus velléitaires, à côté de moi, ont terminé le ménage de bureaux de La Défense. Pour cela, elles se sont probablement levées aux aurores et ont déjà vécu un premier transport de galère. Rentrent-elles chez elles ou poursuivent-elles sur un autre lieu ? Leur journée ne fait toutefois que commencer. Je regarde d’autres visages. Certainement de nombreux employés de bureau. De ceux qui vont devoir justifier un retard, auxquels on opposera qu’ils auraient dû partir plus tôt.

Ma sacoche en bandoulière me permet d’éviter de m’interroger sur la personne qui bénéficiera du contact involontaire de mon intimité. Chair contre chair, vous voilà pressé contre un gros homme ventru, ou précipité contre une femme qui fût élégamment habillée. Vous n’êtes plus une personne, libre de se déplacer, libre de choisir l’espace qu’elle entend maintenir entre elle et son voisin, vous êtes un voyageur comprimé, bousculé, pressé. Trois fois, le mot « bétail » retentira dans le wagon. Est-il exagéré ?

De cela, les agents du service public sont évidemment conscients. Cela fait partie du décor, voire du jeu. L’emmerdement maximum pour provoquer le mécontentement. Des agents du service public… Combien de fois les entend-on affirmer que c’est pour le bien du public, pour la revalorisation du service public qu’ils agissent ? Sur un gratuit, je lis ce titre : « c’est pour les gens du privé que nous agissons« . Il vaut mieux, pour le gréviste, le dire à un journaliste, que de l’annoncer en live dans mon wagon.

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* *

Et je repense à cette défense du service public dont ils se gargarisent régulièrement. L’esprit de responsabilité supposerait qu’il ne se serve pas d’une infrastructure qui appartient à la communauté comme d’un moyen de pression à finalité catégorielle. Les modalités mêmes de la grève invalident leurs grands discours. J’en viendrais à m’interroger sur la légitimité même de la grève dans un secteur aussi stratégique, et d’intérêt général, que le transport public. Peut-être est-ce l’arlésienne de la continuité du service public qui se rappelle à moi.

Dimanche, ce n’est pas seulement contre les grèves et les blocages qu’il faut aller manifester. Cela va au-delà.

Il n’est plus acceptable d’avoir en France une minorité agissante d’extrème-gauche, totalitaire et antidémocratique, qui puisse infléchir la politique gouvernementale.

On pourrait toutefois se réjouir d’une chose : il n’aura pas fallu un mois pour que soient dénoncées les conditions dans lesquelles sont décidées les blocages des Universités. Le fait que cela émerge si vite dans les medias – souvenir probablement de l’affaire du CPE – est en fin de compte bon signe.

Nos facultés hébergent en effet des comportements parfaitement intolérables. Des comportements qui existent depuis longtemps mais qui sont enfin mis en lumière. Ce sont les AG organisées entre étudiants syndiqués, sans information préalable. Ce sont les votes à bulletin secret perturbés. C’est, lorsqu’un vote a lieu, comme à Rennes II, la présence le lendemain d’une centaine de personnes, dont toutes ne sont même pas étudiantes, armées de barres de fer et de battes de base-ball, pour empêcher la faculté d’ouvrir. Le Président de Rennes II parlait de « comportement terroriste« . Il a parfaitement raison.

Et ce sont des discours surréalistes, dignes du best-of des discours des soviets, lorsqu’un étudiant affirme sérieusement qu’un vote à bulletin secret, c’est pas démocratique, parce que les votants n’étaient pas présents en AG ! C’est aussi cette pratique, entendue hier et pleinement assumée, consistant, en lieu et place d’un vote à bulletin secret, à faire entrer par la porte de gauche les étudiants favorables au blocage et par celle de droite ceux qui y sont opposés. Les militants de l’UNEF, du SCALP, de la CNT, on les trouve avant, ou après la porte de droite ?

A la SNCF et à la RATP, certains sont allés jusqu’à menacer la famille de non-grévistes, ou à marquer les non-grévistes, pour qu’ils soient identifiés et traités comme tels durant toute leur journée de travail !

Au-delà même de ceux qui entendent que soit respecté le programme de réformes engagé, au-delà encore de ceux qui, tout en acceptant évidemment la protestation, entendent que l’on ne porte pas atteinte à leur liberté, il faut aussi que se bougent les démocrates, ceux qui entendent refuser à l’extrème-gauche, totalitaire, un quelconque poids dans le pays.

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* *

L’appel à manifester circule largement. Chez les geeks, un groupe facebook compte déjà plus de 2 000 membres (salut aux deux premiers de la liste, lecteurs et commentateurs de koztoujours) .

Dimanche, à 15h, partira donc de la place de la République une manifestation « contre tous les blocages« … Je ne suis pas censé pouvoir vous y retrouver. Mais je crois que, ma foi, je vais faire un effort.

Faudrait que je rentre, peindre ma banderole, et puis acheter la kro et les merguez.

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111 commentaires

  • Moi, je manifesterais bien contre les « voleurs de mots », notamment ceux qui ont fait main basse sur le joli mot de « liberté » pour l’avilir au service de leur idéologie.

    (Et pourtant aujourd’hui, j’ai loupé deux rendez-vous et attendu 1 heure un métro qui n’est jamais venu).

  • [quote comment= »57724″]Moi, je manifesterais bien contre les « voleurs de mots », notamment ceux qui ont fait main basse sur le joli mot de « liberté » pour l’avilir au service de leur idéologie.[/quote]

    Tu parles de l’extrême (voire de la pas si extrême) gauche, Jeff ?

  • Tu as raison, Jeff, dans ce billet, il n’y a bien que cela qui mérite une réaction. Les barres à mine, les menaces à la famille, tout ça, ce ne sont pas des entraves à la liberté. Qu’on se mette autour de la table : rendez « progrès », on verra ce qu’on peut faire avec « liberté ».

  • Bien envie d’y aller.

    Cependant, j’avoue que cette grève m’emmerde à peine, étant donné qu’il y a un service minimum sur ma ligne. Et les gens ayant anticipé qu’il n’y aurait aucun train, les trains se retrouvent moins bondés que d’habitude.

    Mais en solidarité avec les travailleurs, je crois que j’irais marcher dimanche.

    @ Koz:

    T’as rajouté quoi, comme widget, vu qu’il y a mon avatar, qui apparait ? J’imagine que c’était pas prévu… 😉

  • En ce qui me concerne, pour mon retour, il semble que l’on s’achemine vers un train sur 10… Mais, à vrai dire, c’est au-delà de ça. Je trouve incroyable que l’on puisse se trouver, surtout dans les facultés, à la merci de groupuscules ridiculement peu nombreux.

    @ poly : c’est pas un plugin, c’est un bout de code qui intègre les gravatars. Mais j’ai encore un pb de mise en forme : l’image devrait s’intégrer dans le texte.

  • Il faut savoir que les bouchons, trains, métros, rer manquants, effets secondaires pénibles des modalités d’une grêve légitime, sont désormais de la responsabilité de l’UMP et de la direction de la SNCF : la cour européenne des droits de l’homme a obligé la Turquie (et donc à terme la France) à autoriser les « grêves – gratuité dans les transports » qui ne gênent pas – au contraire – les usagers qu’il n’est pas dans l’intention des grêvistes d’emmerder. Les syndicats y compris SUD-rail réputé le plus « extrémiste » sont pour, c’est la direction de la SNCF traîne les pieds et la majorité parlementaire ne s’est pas emparée du sujet – étonnant elle qui s’affiche d’habitude si concernée sur ce genre de sujets.

    La balle est dans leur camp. Vous pouvez trouver sur le site de l’assemblée nationale tous les contacts nécessaires si vous désirez faire pression.

  • Intéressant mélange : on commence par parler des grèves des transports qui dérangent puis on glisse sur les extrémiste étudiants armés et ainsi on assimile les premiers aux seconds. Tous les grévistent deviennent sous votre plumes des extrémistes armés !! Joli !

    Cependant, dites-vous que les grévistes de la SNCF et de la RATP ne font pas grève contre les usagers pas plus qu’ils ne vous haïssent… Vous subissez, à la marge, les effets du rapport de force entre eux et le gouvernement. Les gréviste n’empêchent pas les trains de rouler, il n’y a juste personne pour les faire circuler. De l’inaction (rester chez soi sans être payé) devient sous votre plumes (comme tant d’autres) du terrorisme (otages ? qui vous a empêché de sortir de votre cellule ce matin ?).

  • Bravo le KOZ
    J’ai moi aussi lancé un appel a venir manifester dimanche sur mon blog. Ce que l’on vit est surréaliste et personne ne bronche, merde.
    J’ai été choqué de voir les médias ne parler que de l' »exaspération » des passagers lors de la grève AirFrance le mois dernier alors que pour celle des « regi-speciaux » d’Octobre et à nouveau aujourd’hui, l’accent est avant tout mis sur les grévistes et rarement sur l’enfer indéfendable des clients qui payent non seulement par leurs impts mais encore par leurs abonnements et autres titres de transport.
    On marche sur la tête dans ce pays et rien ne changera tant que nous ne manifesterons pas en très grand nombre pour arrêter le massace.
    Mon rêve c’est de revoir les manifs monstres de l’école. Là au moins il n’y aurait pas photo. Mais bon je pense que ça restera à toujours un rêve car aucun soutien politique n’est apporté qux appels à manifester dimanche. Mais merde alors, ils font quoi à l’UMP? Pas de couilles ces abrutis.
    Amitiés
    Laurent

  • « L’esprit de responsabilité supposerait qu’il ne se serve pas d’une infrastructure qui appartient à la communauté comme d’un moyen de pression à finalité catégorielle. Les modalités mêmes de la grève invalident leurs grands discours. »

    Ces salauds, ils font grève en arrêtant de travailler. Faut qu’y z arrêtent. Y z’ont a pas le droit de faire çà. Qu’y fassent grève, mais en continuant de travailler. Cà, çà serait bien. Y seraient en grève, donc pas payés, hein, sinon c’est pas une grève, mais y continueraient à faire le boulot comme un jour où y f’raient pas grève. Paske sinon l’autre salarié, celui du privé pas service public qui peut pas faire grève sauf à perdre son job, y peut pas continuer à aller bosser et y peut pas lire son journal en faisant ses 2 heures de trajet quotidiens.

    Ah ouais, çà ce serait bien. Supprimons z’y le droit de grève aux salariés du service public. C’est vrai quoi, merde à la fin !

    * * *

    Plus sérieusement, vous voyez les choses comment ?

    Limitation du droit de grève pour les salariés d’entreprises rendant un service public ? Service minimum obligatoire ?

    Ou alors vous demandez à ces grévistes de trouver d’autres moyens d’action qui ne limitent pas votre liberté d’aller et venir et de travailler. Le problème de cette hypothèse est son manque de possibilité pratique : il est illégal de ne pas faire payer les transports (jurisprudence actuelle), et il est difficile de demander aux gens de faire grève en continuant leur travail habituel : on ne fait pas une manif aux commandes d’un train ou au guichet d’une gare… So what ?

  • Curieux argument jmfayard.

    A ma connaissance le gouvernement, la majorité et la direction de la SNCF sont également contre les grèves « classiques ». Ca n’a jamais empêché les syndicats de les faire. Je ne suis pas vraiment surpris d’apprendre que nos sympathiques syndicats sont favorables à un type de grève de plus. En revanche, dire qu’ils préfèrent la grève-gratuité mais qu’ils ne la font pas pour faire plaisir à leur direction est d’une rare hypocrisie.

    Accessoirement, rien ne me ferait plus plaisir que de voir les syndicats cesser d’encaisser le prix des billets, la RATP faire faillite et ses infrastructures reprises par une société publique qui emploierait des salariés en CDI de droit commun et qui aurait pour vocation le service public, pour changer.

  • [quote comment= »57751″]Curieux argument jmfayard.

    A ma connaissance le gouvernement, la majorité et la direction de la SNCF sont également contre les grèves « classiques ». Ca n’a jamais empêché les syndicats de les faire. Je ne suis pas vraiment surpris d’apprendre que nos sympathiques syndicats sont favorables à un type de grève de plus. En revanche, dire qu’ils préfèrent la grève-gratuité mais qu’ils ne la font pas pour faire plaisir à leur direction est d’une rare hypocrisie.[/quote]

    Que ça ne fasse pas plaisir c’est une chose, qu’il y ait ou non un droit à laquelle elle ne puisse pas s’opposer en est une autre.

    Dommage, tu aurais pris deux minutes pour lire l’article de Libé en question, tu y aurais trouvé de quoi assouvir ta « curiosité » :

    [quote]La cour européenne des droits de l’homme a jugé que cet acte [de faire une grêve des péages] « pourrait être considéré comme une action collective d’ordre général dans le contexte de l’exercice des droits syndicaux ». Leur action est donc licite.

    Les actions judiciaires en dommages et intérêts engagées par l’administration turque ont constitué « une ingérence dans leur droit à la liberté d’association », a jugé la CEDH. Sud rail s’est donc emparé du sujet pour demander la reconnaissance en France de la grève de la gratuité.

    En effet, pour l’instant la SNCF considère encore que le fait de faire voyager gratuitement des clients est une faute professionnelle. «A chaque tentative, explique Christian Aubineau, militant sud Rail, les sanctions envers les employés ont été assez lourdes, des blames, des grèves refusées. Le règlement de la SNCF l’interdit tout simplement ».

    La grève de la pince, qui consiste en fait à ne pas contrôler les billets aurait d’ailleurs déjà provoqué des sanctions dans les rangs. En 1989, la direction de la SNCF avait prévenu les contrôleurs que le mouvement constituait «une véritable remise en cause des obligations même du contrat de travail» des contrôleurs. De quoi refroidir les ambitions.

    Le syndicat demande donc une table ronde entre le ministère, les représentants du personnel et l’entreprise pour faire changer ces statuts et adapter donc le règlement à la décision européenne. [/quote]

  • [quote comment= »57747″]Intéressant mélange : on commence par parler des grèves des transports qui dérangent puis on glisse sur les extrémiste étudiants armés et ainsi on assimile les premiers aux seconds. Tous les grévistent deviennent sous votre plumes des extrémistes armés !! Joli ![/quote]

    Le mélange, voyez-vous, j’ai commencé par l’entendre de la bouche même des « étudiants », interviewés notamment hier soir sur TF1, qui commencent par vous parler Loi Pécresse, et finissent sur les retraites.

    Le mélange, c’est lorsque des cheminots sont présents dans les AG des facs.

    Le mélange, c’est quand des étudiants se mettent à vouloir bloquer les gares la veille d’une grève des cheminots.

    Quant aux comportements des « étudiants » et ceux des grévistes contre les non-grévistes, je crois cette violence comparable, et tout aussi anti-démocratique.

    [quote comment= »57747″]Cependant, dites-vous que les grévistes de la SNCF et de la RATP ne font pas grève contre les usagers pas plus qu’ils ne vous haïssent… [/quote]

    Merci, ça me fait énormément de bien ce que vous me dîtes là…

    Ils ne font pas grève contre les usagers, non. Ils ne les haïssent pas, non. En revanche, ils s’en servent, ils les instrumentalisent, ça, c’est certain.

    Ah, au fait, plus les heures passent, moins il y a de trains : voir ratp.fr. Le trafic est passé de 1/5, à 1/10, il est désormais « quasi-nul », comme ce matin, à l’heure de pointe. Sans vouloir être désagréable, sittingbulle, vous ne me prendriez pas pour un con, par hasard ?

    [quote comment= »57747″]Vous subissez, à la marge, les effets du rapport de force entre eux et le gouvernement.[/quote]

    Tu sais ce qu’il te dit, le pion ?
    L’instrumentalisation des usagers est délibérée. Et je ne l’accepte pas.

    [quote comment= »57747″]Les gréviste n’empêchent pas les trains de rouler, il n’y a juste personne pour les faire circuler.[/quote]

    Vous avez trouvé ça dans un recueil de perles ?

    [quote comment= »57747″]De l’inaction (rester chez soi sans être payé) devient sous votre plumes (comme tant d’autres) du terrorisme (otages ? qui vous a empêché de sortir de votre cellule ce matin ?).[/quote]

    Une précision : je n’ai pas parlé d’otage ni de prise d’otage. Il faut actualiser votre argumentaire, ou l’adapter à l’interlocuteur.

    Quant au terrorisme, il s’applique, en l’occurrence à ceux qui, munis de barres de fer et de battes de base-ball ont empêché la réouverture de Rennes II alors qu’un vote à bulletin secret l’avait décidé. Il s’agissait bien d’intimider, voire de terroriser les étudiants qui voulaient rentrer. Le terme est du président de l’Université, et je l’approuve.

    [quote comment= »57743″]Il faut savoir que les bouchons, trains, métros, rer manquants, effets secondaires pénibles des modalités d’une grêve légitime, sont désormais de la responsabilité de l’UMP et de la direction de la SNCF : la cour européenne des droits de l’homme a obligé la Turquie (et donc à terme la France) à autoriser les « grêves – gratuité dans les transports » qui ne gênent pas – au contraire – les usagers qu’il n’est pas dans l’intention des grêvistes d’emmerder. Les syndicats y compris SUD-rail réputé le plus « extrémiste » sont pour, c’est la direction de la SNCF traîne les pieds et la majorité parlementaire ne s’est pas emparée du sujet – étonnant elle qui s’affiche d’habitude si concernée sur ce genre de sujets.

    La balle est dans leur camp. Vous pouvez trouver sur le site de l’assemblée nationale tous les contacts nécessaires si vous désirez faire pression.[/quote]

    Vous ne devriez pas vous fournir sur intox2007.info, jm. Si la Cour Européenne des Droits de l’Homme en a décidé ainsi, alors, je doute fort que quoi que ce soit empêche les agents SNCF et RATP d’ouvrir les tourniquets, de ne pas contrôler les billets. Voire de limiter la grève aux guichetiers et contrôleurs.

    Et si ces entreprises devaient sanctionner l’un quelconque des salariés, ne craignez rien : il leur suffira, assistés de leur syndicat, d’exciper de la contrariété de la sanction avec la jurisprudence de la CEDH pour s’en sortir.

    L’argument circule beaucoup, mais il faudrait creuser davantage.

    [quote comment= »57748″]J’ai été choqué de voir les médias ne parler que de l' »exaspération » des passagers lors de la grève AirFrance le mois dernier alors que pour celle des « regi-speciaux » d’Octobre et à nouveau aujourd’hui, l’accent est avant tout mis sur les grévistes et rarement sur l’enfer indéfendable des clients qui payent non seulement par leurs impts mais encore par leurs abonnements et autres titres de transport.[/quote]

    Tout ceci est pris pour acquis. Et vous trouvez toujours quelqu’un pour vous opposer – ou insinuer, comme Jeff, plus haut – que votre réaction serait égoïste.

    Je ne trouve pas inutile d’incarner un peu ces moments de galère.

    [quote comment= »57748″]Mais merde alors, ils font quoi à l’UMP? Pas de couilles ces abrutis.[/quote]

    La stratégie de Sarko est de ne surtout pas mettre d’huile sur le feu. Je suis persuadé que l’UMP se félicite de ces appels à la manifestation. Mais elle ne peut pas se permettre de les soutenir. Dans le cas contraire, on dirait que c’est organisé par l’Elysée.

    Là, c’est plutôt organisé par des bayrouistes.

    [quote comment= »57750″]Plus sérieusement, vous voyez les choses comment ?

    Limitation du droit de grève pour les salariés d’entreprises rendant un service public ? Service minimum obligatoire ?[/quote]

    Eh ben voilà. En cherchant un peu, vous finissez par comprendre. Vous auriez pu vous épargnez toute la première partie de votre commentaire.

    Je commence en effet à considérer que lorsque l’on a la responsabilité d’un secteur stratégique, les modalités de la grève devraient plus strictement encadrées. Actuellement, c’est l’inverse, plus le secteur est stratégique, plus les salariés en profitent.

  • Le problème de la « grève de la gratuité » est, outre son caractère illégal actuellement est plus complexe que ça (et encore, je n’y ai pas réfléchi longtemps).

    Si on peu supposer que les personnels relevant de la tarification (guichetiers, contrôleurs) fassent grève (ce qui c’est déjà produit pour les guichetiers, les transports étant, de fait, gratuits ce jour là, la seule difficulté étant de passer par dessus les tourniquets) en ne travaillant pas, on voit mal comment le personnel roulant, les aiguilleurs etc. pourraient continuer à faire tourner les machines tout en ne travaillant pas (le principe de la grève, quand même). Ou s’ils travaillaient, ils ne pourraient pas se déclarer grévistes, sauf à travailler gratuitement, auquel cas le rapport de subordination n’existerait plus (car la rémunération est la contrepartie de ce rapport de subordination) et alors je vois mal la SNCF ou la RATP donner les clefs de ses trains à des personnes qui ne sont pas, (même temporairement) sous sa subordination/responsabilité…

    Ps ! merci de rester courtois, car même si mes propos ne vous plaisent pas, je pense moi-même faire preuve de courtoisie.

  • [quote comment= »57759″]Vous ne devriez pas vous fournir sur intox2007.info, jm. Si la Cour Européenne des Droits de l’Homme en a décidé ainsi, [/quote]

    Pourquoi ce « si » ?

    [quote comment= »57759″]alors, je doute fort que quoi que ce soit empêche les agents SNCF et RATP d’ouvrir les tourniquets, de ne pas contrôler les billets. Et si ces entreprises devaient sanctionner l’un quelconque des salariés, ne craignez rien : il leur suffira, assistés de leur syndicat, d’exciper de la contrariété de la sanction avec la jurisprudence de la CEDH pour s’en sortir.[/quote]

    Oui… à ceci près que « cela les emmenerait dans des procès qui s’étaleraient sur une dizaine d’années, difficiles à assumer » (article de libé toujours). D’où la requête des syndicats de réunir une table ronde entre le ministère, les représentants du personnel et l’entreprise pour anticiper cette adaptation des status de la SNCF. L’UMP s’étant toujours érigée en défenseurs des usages, je ne vois pas en quoi cela pourrait la gêner.

    A moins que le but poursuivi ne soit pas celui-là bien entendu

  • Eh bien, vous voyez, qu’en termes de mélanges, vous vous y connaissez bien. Si l’on parle de grève-gratuité, cela signifie que le service est assuré. Mais gratuitement. Donc que les conducteurs roulent.

    [quote comment= »57761″]Pourquoi ce « si » ?[/quote]

    Content de voir que vous vous attachez à ça, ça veut dire que pour le reste…

    [quote comment= »57761″]
    Oui… à ceci près que « cela les emmenerait dans des procès qui s’étaleraient sur une dizaine d’années, difficiles à assumer » (article de libé toujours)[/quote]

    Allons, allons… Avec le soutien du syndicat, les avocats du syndicat ?

  • [quote comment= »57760″]Le problème de la « grève de la gratuité » est, outre son caractère illégal actuellement est plus complexe que ça (et encore, je n’y ai pas réfléchi longtemps).
    [/quote]

    Je pense qu’il ne faut pas réfléchir très longtemps, et peut être, de façon moins compliquée pour s’appercevoir que ce système à ses limites : la destruction in fine, du fait de la gratuité, de l’entreprise elle-même.

    Comme en l’occurance, il s’agit d’une entreprise publique qui est financée uniquement par nous (nous usagers) et par l’Etat (nous contribuables) en position de monopole, le coût de la grève serait inévitablement compensé par une augmentation des tarifs et/ou une augmentation du prélèvement fiscal de façon directe ou indirecte.

  • Assez de cette minorité bloquante, extrémiste et totalitaire !

    La liberté, il n’y a que ça de vrai, mais les gauchistes ne veulent pas en entendre parler, non, et si ils pronent une forme ou une autre d’égalité c’est pour eux, pas peur de se voir dépassés, par pour ceux qui sont vraiment dans les ennuis.

    Mais la belle période où les journeaux de gauche refaisaient le monde selon leur idéologie est révolue et aujourd’hui on ne trouve pas un honnête (j’entends capable d’objectivité) homme défendant ces utopies d’un autre siècle ! Les syndicats ont mal, étant à la fois victimes d’une base partisane et souhaitant être aveuglée, et ayant des leaders qui malgré ce qu’ils simulent (la touffe à Bernard Thibault, non mais, ce type commande encore plus d’enquête d’opinions que Sarkozy) , sont capables de comprendre que le monde a changé…

    Koz, j’abuse peut être, mais voici un lien vers mon groupe Facebook, pronant les contre manifs pour la réforme des retraites, et parmi les premiers à avoir été créé : http://www.facebook.com/group.php?gid=6116767390 . Je t’y invite d’ailleurs, j’y relaye des informations de Liberté Chérie, les sondages récents et y expose quelques réflexions.

  • Te fatigue pas Epo, ce coup de la grève-gratuité, c’est de la fumisterie. Ce n’est qu’une diversion syndicale pour prétendre que c’est à contrecoeur qu’ils emm… les usagers : outre ce que j’ai indiqué plus haut (le droit français se devant de respecter la CEDH), que l’on m’explique alors l’évolution que j’ai constaté aujourd’hui sur le site de la ratp.

    1 train sur 5 à 15h, 1 train sur 10 à 17h, et maintenant, pour l’heure de pointe, trafic quasi-nul. C’est le gouvernement qui les y a obligés, alors que eux, en fait, ils aiment bien les usagers, et franchement, ça leur fait de la peine de leur compliquer la vie ?

    Allons…

    Gemini, t’abuse pas. Je vais voir.

  • [quote comment= »57747″]Vous subissez, à la marge, les effets du rapport de force entre eux et le gouvernement.[/quote]

    Légitimer la teneur du rapport de force en dénigrant le préjudice de ceux qui en patissent, moi je dis respect. Fallait oser.

    Sinon, la ligne 14 x 13, ca coute plus cher ou moins cher que le maintien des régimes spéciaux pour les conducteurs de métro ?

  • Aujourd’hui, au boulot, on a reçu un diaporama, surement du gars de la CGT, défendant la SNCF, avec écrit : « Eh oui, les cheminots osent se mettre en grève pour défendre l’emploi et un service public ferroviaire correspondant aux besoins des usagers !!! ».

    Non mais c’est à se tordre de rire ! Est-ce qu’ils connaissent seulement le mot service, ou le mot client ? Si ils en sont si surs, accepteraient-ils d’être rémunérés (allez soyons gentils en partie…) à la satisfaction clients ?

  • « Et vous trouvez toujours quelqu’un pour vous opposer – ou insinuer, comme Jeff, plus haut – que votre réaction serait égoïste ».

    Je n’ai rien insinué du tout (pas plus cela qu’autre chose). Je m’inquiétais simplement, et clairement me semble-t-il, du dévoiement, très à la mode, du mot « liberté » (l’organisation appelant à manifester contre les grèves – contre le droit de grève ? – que vous relayez s’étant honteusement baptisée du nom de « liberté chérie »).

    Au cas où vous en douteriez vraiment, je n’ai aucune sympathie pour ceux, d’où qu’ils viennent, qui manient la barre de fer ou la batte de base-ball, ni aucune accointance avec l’extrême-gauche (tout au plus confesserai-je une certaine indulgence pour les altermondialistes, parce qu’ils cherchent encore, eux).

    Concernant les grèves, il y aurait beaucoup à dire, dans un sens comme dans l’autre. Mais comme je suis d’un naturel taquin, je dirais simplement que les cheminots ne seraient sans doute pas dans la rue s’ils avaient la liberté de s’augmenter unilatéralement de 300%. Mais pour eux, c’est plutôt le nivellement par le bas qui s’applique.

  • 13 lignes 14 sur paris (ligne 14 = ligne automatisée) j’en reve à chaque greve. C’est à dire chaque année.

    On a eu cette année des syndicalistes qui sabotent les lignes pour empecher les trains de circuler : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2007/11/15/01011-20071115FILWWW00056-bloquages-a-lille-flandres.php

    On a eu des syndicalistes qui menacent physiquement les personnes et les biens des non-grévistes : http://www.lefigaro.fr/politique/2007/11/14/01002-20071114ARTFIG00012-si-tu-ne-fais-pas-greveon-va-te-peter-ta-bagnole-.php

    On a eu des étudiants qui bloquent une fac à coup de barres à mine et de batte de baseball, alors que le vote à bulletin secret avait voté pour la reprise des cours : http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/social/le_mouvement_etudiant/20071113.OBS4559/le_president_de_rennes_2_compare_le_blocage_a_un_compor.html?idfx=RSS_notr

    Et après ils viennent nous dire que Sarko est facho… Y’a vraiment du foutage de gueule. J’avais adoré la réaction d’un père de famille face aux étudiants qui bloquaient les voies mardi, qui lui disaient « on le fait pour vos enfants », le mec s’était énervé et lui avait sorti « vous êtes une menteuse, mes enfants vous ont rien demandé » 😀

    L’empire du Bien, y’a rien de pire.

  • Quel service minimum? Le seul service minimum acceptable, c’est le service maximum. Interdiction de la grève à tous les agents du service public, point barre.

    Quant aux merguez et à la Kro, faut pas confondre: ceci est une manif de droite. Par conséquent, champagne et saumon fumé obligatoires.

  • [quote comment= »57759″]

    [quote comment= »57750″]Plus sérieusement, vous voyez les choses comment ?

    Limitation du droit de grève pour les salariés d’entreprises rendant un service public ? Service minimum obligatoire ?[/quote]

    Eh ben voilà. En cherchant un peu, vous finissez par comprendre. Vous auriez pu vous épargnez toute la première partie de votre commentaire.

    Je commence en effet à considérer que lorsque l’on a la responsabilité d’un secteur stratégique, les modalités de la grève devraient plus strictement encadrées. Actuellement, c’est l’inverse, plus le secteur est stratégique, plus les salariés en profitent.[/quote]

    J’ai peine à croire que les salariés « profitent » de quoi que ce soit en faisant grève. Faire grève, c’est ne pas être payé et c’est aujourd’hui passer pour un salaud aux yeux des gentils salariés qui, eux, vont travailler sans se plaindre. C’est forcément pour faire chier les gens que la SNCF fait grève, c’est évident. Pas du tout pour faire pression sur la direction de la SNCF et les pouvoirs publics, seuls maîtres du budget.

    Oublions également que ces salariés qui peinent à aller à leur travail en cas de grève des transports sont aussi des salariés qui ne peuvent pas pour la plupart en pratique user de leur droit de grève dans leur propre entreprise, sous peine de se voir montrer la porte rapidement : entreprises trop petites ou pas de représentation syndicale… Le taux de grève dans les entreprises privées est tombé très bas : c’est forcément parce que les conditions de travail sont fantastiques, les salaires élevés, le chômage inexistant, les conventions collectives protectrices, bien sûr ? Ne serait-ce pas aussi parce que la représentation syndicale est inexistante dans le privé et que les pressions des employeurs sont sans contre-pouvoir dans les petites entreprises, ultra-majoritaires en nombre en France ?

    Le ressentiment de la masse est révélateur aussi de ce que la stratégie de monter les uns contre autres fonctionne : le bouc émissaire est trouvé. Les régimes spéciaux, de gens qui ont l’emploi à vie, et qui en plus vous emmerdent avec leur grève. Haro !

    Que les régimes spéciaux représentent une infime partie du montant global des pensions n’est pas à regarder : haro !

    Que les régimes spéciaux soient hérités de l’histoire et qu’ils aient mécaniquement été privé de nouveaux entrants par la diminution des effectifs importe peu. Nous ne payerons pas pour eux : haro !

    Que les retraités de ces sociétés publiques aient participé à créer des réseaux ferrés et d’électricité qui ont développé le territoire français n’a pas à être apprécié : haro !

    Que les régimes de la SNCF et de la RATP soient montrés du doigt quand ceux des militaires et des élus sont passés sous silence est normal : haro ! (C’est vrai qu’un militaire en grève n’embêterait personne. Et puis, il n’a pas le droit de grève, c’est pratique !)

    Que l’ensemble des pensions, régime général ou spécial, puisse être abondé autrement que par les cotisations des salariés n’est surtout pas envisageable : haro !

    Que la France, au vu de sa richesse, ait les moyens de financer l’ensemble de ses retraites n’est pas à prendre en compte : haro !

    Que les difficultés des caisses de retraite soient transitoires du fait de l’arrivée massive des baby-boomers n’a rien à voir : haro !

    Haro, vous dis-je…

    Quant à demander que le droit du travail prévoie l’absence pour cause majeure, n’y pensons pas ! Qu’il soit normal qu’un employeur vous demande d’être là à l’heure un jour de paralysie des transports quand vous habitez à 30 bornes du boulot en région parisienne, c’est normal. Débrouillez vous. Et si vous êtes en retard, un blâme ! Et si vous êtes absent, licencié ! Caricature ? Je demande à voir ce qui se passerait si des salariés expliquent aux prud’hommes qu’ils ont été licenciés pour absence un jour de grève comme le 18 octobre…

    Non. Les nantis sont les grévistes. Les gentils sont les usagers. Il faut donc mettre les grévistes au pas en limitant leurs droits plutôt que d’améliorer les conditions de tous.

    Je vous ai compris !

  • Dans l’ensemble je suis d’accord avec vous, Koz, sauf sur un point :

    [quote] Dimanche, ce n’est pas seulement contre les grèves et les blocages qu’il faut aller manifester. Cela va au-delà.

    Il n’est plus acceptable d’avoir en France une minorité agissante d’extrème-gauche, totalitaire et antidémocratique, qui puisse infléchir la politique gouvernementale.[/quote]

    Pas du tout. Les grèves des transports sont une pure et dure défense d’intérêts catégoriels. Point à la ligne. Le bla-bla gauchiste qui va autour, c’est du pipeau, offert par ceux qui espèrent encore un troisième tour social. D’ailleurs, comme d’habitude, les syndicats des transports se gardent bien de faire de l’idéologie, ils savent très bien que c’est perdant puisque la victoire de la droite dans les urnes ne souffre d’aucune contestation.

    Vous pouvez éventuellement parler de manipulation d’extrême-gauche à propos des universités, si vous voulez. Mais les vilains gauchistes ne sont pour rien dans l’inconfort que vous avez subi ce matin (je ne suis pas concerné mais je compatis). Parler de totalitarisme est donc un peu excessif, ce que j’attribue pour ma part à votre bien compréhensible mauvaise humeur.

  • @eponymus,
    tu parles des limites d’une grève de la gratuité, mais, la SNCF va rembourser tous les titres de transport. Donc, au final…?

  • Manifester, je veux bien. Mais je fais comment pour y aller si les transports en commun ne fonctionnent pas ?

    [quote comment= »57747″]Cependant, dites-vous que les grévistes de la SNCF et de la RATP ne font pas grève contre les usagers pas plus qu’ils ne vous haïssent… [/quote]

    Ah oui ? Alors pourquoi est-ce nous les usagers qui sommes plongés dans des emmerdes noires, alors que Sarkozy et le gouvernement vivront ces journées sans difficulté ? Cela n’a aucun sens.

  • [quote comment= »57806″]@eponymus,
    tu parles des limites d’une grève de la gratuité, mais, la SNCF va rembourser tous les titres de transport. Donc, au final…?[/quote]

    Les gens achètent moins de billets quand il est annoncé un traffic d’1 train sur 40…

    Je m’imaginais bien la grève de la gratuité chez Airbus… une journée pendant laquelle on peut partir avec son A380 sous le bras sans contrôle à la sortie…

  • [quote comment= »57747″]Intéressant mélange : on commence par parler des grèves des transports qui dérangent puis on glisse sur les extrémiste étudiants armés et ainsi on assimile les premiers aux seconds. Tous les grévistent deviennent sous votre plumes des extrémistes armés !! Joli ![/quote]

    Pfff ! Koz, non ! arrête, ils sont gentils, les cheminots grévistes, le monsieur a bien fait de te reprendre. Tiens, même le Figaro le dit que tout se passe dans la douceur :
    http://www.lefigaro.fr/politique/2007/11/14/01002-20071114ARTFIG00012-si-tu-ne-fais-pas-greveon-va-te-peter-ta-bagnole-.php
    Alors, hein…
    : )

  • [quote comment= »57779″]Quel service minimum? Le seul service minimum acceptable, c’est le service maximum. Interdiction de la grève à tous les agents du service public, point barre.

    Quant aux merguez et à la Kro, faut pas confondre: ceci est une manif de droite. Par conséquent, champagne et saumon fumé obligatoires.[/quote]

    Tu sais que y’a des gens de droite qui sont fils d’ouvrier, hein ? As tu déjà imaginé que la segmentation pouvait se faire sur autre chose que les moyens ou alors tu entretiens volontairement ton étroitesse d’esprit ?

  • « – Par conséquent, champagne et saumon fumé obligatoires.
    – Tu sais que y’a des gens de droite qui sont fils d’ouvrier »

    Et alors ? C’est pas parce qu’on est fils d’ouvrier qu’on n’aime ni le champagne ni le saumon fumé…
    Ou alors serait-on obligé dans ce cas de se délecter de pâté de foie industriel et de Valstar (la bière des stars) ou de vin du pays de l’Aude ?

    (Remarquez, je sais pas pour vous, mais moi le saumon fumé, je commence à en avoir par-dessus la tête, si je puis me permettre)

  • [quote comment= »57792″]J’ai peine à croire que les salariés « profitent » de quoi que ce soit en faisant grève. Faire grève, c’est ne pas être payé et c’est aujourd’hui passer pour un salaud aux yeux des gentils salariés qui, eux, vont travailler sans se plaindre. C’est forcément pour faire chier les gens que la SNCF fait grève, c’est évident. Pas du tout pour faire pression sur la direction de la SNCF et les pouvoirs publics, seuls maîtres du budget.[/quote]
    Les salariés RATP et SNCF profitent de la rente que leur procure la conjonction de leur monopole et de leur emploi à vie. Ils utilisent la grève pour préserver ou améliorer cette rente. Ils font pression en faisant chier.

    [quote comment= »57792″]Oublions également que ces salariés qui peinent à aller à leur travail en cas de grève des transports sont aussi des salariés qui ne peuvent pas pour la plupart en pratique user de leur droit de grève dans leur propre entreprise, sous peine de se voir montrer la porte rapidement : entreprises trop petites ou pas de représentation syndicale… Le taux de grève dans les entreprises privées est tombé très bas : c’est forcément parce que les conditions de travail sont fantastiques, les salaires élevés, le chômage inexistant, les conventions collectives protectrices, bien sûr ? Ne serait-ce pas aussi parce que la représentation syndicale est inexistante dans le privé et que les pressions des employeurs sont sans contre-pouvoir dans les petites entreprises, ultra-majoritaires en nombre en France ?

    Le ressentiment de la masse est révélateur aussi de ce que la stratégie de monter les uns contre autres fonctionne : le bouc émissaire est trouvé. Les régimes spéciaux, de gens qui ont l’emploi à vie, et qui en plus vous emmerdent avec leur grève. Haro !
    [/quote]
    Malheureusement, les PME françaises, quoique majoritaires, sont en nombre insuffisant pour créer les emplois nécessaires. Mais qu’à cela ne tienne; tapons leur un peu plus sur la gueule, ça devrait les aider.

    La juxtaposition du discours « patron=salaud » et de la complainte du bouc émissaire est particulièrement savoureuse. A l’évidence, la stratégie de monter les uns contre les autres a admirablement fonctionné avec vous. Vous semblez authentiquement incapable de concevoir qu’on puisse considérer un patron autrement qu’en ennemi.

    [quote comment= »57792″]Que les régimes spéciaux représentent une infime partie du montant global des pensions n’est pas à regarder : haro ![/quote]
    Je propose de créer un régime spécial juste pour moi. L’Etat me versera un million par an. Ce sera un montant encore plus infime que les régimes spéciaux. Vous êtes d’accord?

    [quote comment= »57792″]Que les régimes spéciaux soient hérités de l’histoire et qu’ils aient mécaniquement été privé de nouveaux entrants par la diminution des effectifs importe peu. Nous ne payerons pas pour eux : haro ![/quote]
    Si les salariés bénéficiaires de régimes spéciaux veulent rejoindre le régime général pour pallier leur problème d’effectifs, ils seront accueillis à bras ouverts. Pas besoin de faire grève, tout le monde est d’accord.

    [quote comment= »57792″]Que les retraités de ces sociétés publiques aient participé à créer des réseaux ferrés et d’électricité qui ont développé le territoire français n’a pas à être apprécié : haro ![/quote]
    Et les retraités bouchers et boulangers qui ont nourris ces fiers bâtisseurs des infrastructures françaises, ça n’est pas appréciable?

    [quote comment= »57792″]Que les régimes de la SNCF et de la RATP soient montrés du doigt quand ceux des militaires et des élus sont passés sous silence est normal : haro ! (C’est vrai qu’un militaire en grève n’embêterait personne. Et puis, il n’a pas le droit de grève, c’est pratique !)[/quote]
    Proposez vous que les cheminots renoncent à leur droit de grève? Quant aux députés, je suis d’accord avec vous. Ceci dit, je me suis laissé dire qu’il y avait à l’assemblée quelques députés de gauche. Rien ne les empêche de renoncer unilatéralement à leur régime spécial. Voila qui serait un beau symbole.

    [quote comment= »57792″]Que l’ensemble des pensions, régime général ou spécial, puisse être abondé autrement que par les cotisations des salariés n’est surtout pas envisageable : haro ![/quote]
    Vous avez raison mais c’est hors sujet. Indépendamment du mode de financement, il s’agit de traiter les gens équitablement.

    [quote comment= »57792″]Que la France, au vu de sa richesse, ait les moyens de financer l’ensemble de ses retraites n’est pas à prendre en compte : haro ![/quote]
    C’est toujours hors sujet, mais là en plus c’est faux.

    [quote comment= »57792″]Que les difficultés des caisses de retraite soient transitoires du fait de l’arrivée massive des baby-boomers n’a rien à voir : haro ![/quote]
    Aucun problème, on remettra en place les régimes spéciaux dans 40 ans, quand les baby-boomers seront morts.

    [quote comment= »57792″]Quant à demander que le droit du travail prévoie l’absence pour cause majeure, n’y pensons pas ! Qu’il soit normal qu’un employeur vous demande d’être là à l’heure un jour de paralysie des transports quand vous habitez à 30 bornes du boulot en région parisienne, c’est normal. Débrouillez vous. Et si vous êtes en retard, un blâme ! Et si vous êtes absent, licencié ! Caricature ? Je demande à voir ce qui se passerait si des salariés expliquent aux prud’hommes qu’ils ont été licenciés pour absence un jour de grève comme le 18 octobre…[/quote]
    C’est bien de jouer à se faire peur avec les méchant patrons-ogres qui mangent les gentils enfants-salariés mais l’hypothèse du salarié viré à cause de la grève est très improbable. En revanche, le client que vous êtes n’aura aucun scrupule le 25 novembre pour acheter un produit italien à la place du produit français qui n’a pas été fabriqué le 18 à cause de la grève. Et il n’y a pas de prud’hommes contre les clients qui virent leur fournisseur sans justification.

    [quote comment= »57792″]Non. Les nantis sont les grévistes. Les gentils sont les usagers. Il faut donc mettre les grévistes au pas en limitant leurs droits plutôt que d’améliorer les conditions de tous.[/quote]
    Les gentils sont les clients et les contribuables. Usager est un terme novlangue qui se traduit en Français par pigeon. Il s’agit d’améliorer les conditions de tous notamment en évitant de leur pourrir la vie en bloquant les transports.

  • Un beau moment de dialectique avec Judith Bernard :

    On entend beaucoup ces jours-ci les usagers se plaindre que les grévistes les « empêchent » d’aller travailler. Or, au sens strict, ils ne les empêchent pas. Ils cessent de les y aider.

  • Koz, là je viens de vous retrouver!

    Pas que vous ayez disparu ces derniers temps, mais votre verve était en sommeil.

    Comme vous le dites, il me semble moi aussi inadmissible que quelques groupuscules plus ou moins fascistes ou gauchistes puissent bloquer avec une centaines de quidames, une université d’une grosse dizaine de millier d’étudiants.

    Et ce qui m’énerve le plus, c’est que ces imbéciles viennent nous expliquer que si les « anti-blocages » (merci la novlangue de ne pas appeler cela des étudiants qui veulent travaillent) veulent empêcher cet état de fait, ils n’ont qu’à manifester et se faire entendre. …

    Voila la nouvelle démocratie française:
    en France aujourd’hui vous n’avez plus des droits et des devoirs qui vont avec! vous devez vous manifester et vous faire entendre pour que votre liberté d’étudier ou de circuler soit RESPECTEE!

    Alors, je dirais:
    continuez messieurs les bloqueurs, les agitateurs publics, les fouteurs de souc, … et pour tout dire les fainéants! Vous vivez dans votre microcosme parisien, alors continuez donc à vous leurrer et à croire que l’on peut gonfler le peuple sans limites.

    Moi dans la campagne environnante (juste l’Aquitaine, c’est tout petit), dans ma ville de province j’entends le peuple qui gronde! j’entends les citoyens qui commencent à demander des comptes, qui commencent à considérer la pénibilité de leur propre travail, etc … des citoyens qui proposent de remplacer les conducteurs de métro par des robots comme sur la ligne 14 puisque votre travail est si pénible … des citoyens qui commencent de demander la privatisation de la SNCF et de toutes les entreprises publiques (et aussi de pas mal d’administrations)

    j’entends les mécontent de l’ANPE : en fait tous ceux qui ont connus ses publiques vexations (comme l’aurait dit Bastiat), les mécontents de la CAF, de l’assedic, de la région, du département, de la communauté de communes, de la commune, etc etc etc … ceux qui demandent l’application de la loi et des traités europeens; et donc la liberté de quité la SECU (au moins la branche santé)! Des citoyens qui commencent a comprendre qu’ils payeraient plus de 4 fois moins cher en SECU si ils pouvaient en partir …

    Continuez donc messieurs les privilégiés a défendre vos droits seigneuriaux! Allez y! le soulèvement du peuple et les émeutes rurales ne sont pas loin … mais continuez, après tout moi je n’ai rien à y perdre!

    Par contre, vous! vous, vous avez ENORMEMENT à y perdre! vos acquis, vos retraites, vos études, et touti quanti … tout cela va disparaître soit parce que le peuple va dire : « ça suffit, nous ne payons plus », soit parce que les préteurs vont dire  » ça suffit nous ne prêtons plus »

    Vous avez encore la possibilité de sauver les meubles … à vous de choisir! Le peuple de France n’a plus rien à perdre! Vous voulez la faillite? alors OK, va pour la faillite! moi je m’en tape j’aurais du boulot vu mon niveau de qualifications et d’expériences (et le fait que je peut m’adapter à presque tous les jobs) … vous, vous serez à la rue? vous crèverez de faim? vous crèverez de froid? Et alors????? Qu’est ce qu’on en aura à foutre?

    J’oserais dire que ce ne sera que justice après nous avoir traités comme vos esclaves!

  • @ koz : le pire après avoir lu le billet de Judith Bernard, c’est d’essayer de lire les commentaires. Au début on rigole, après on s’énerve, on est pris de quelque nausée et on finit triste. Ce qui est triste c’est que j’ai l’impression de vivre dans un univers paralèlle à l’auteur et aux commentateurs. Je verrais bien Dimanche pour savoir si mes compagnons de marche sont bien en chaire et en os 🙁

    @jmj arras : plusieurs docs intéressants sur ton blog dont celui ci que je connaissais pas :

    http://www.lefigaro.fr/assets/pdf/sncf-v5.pdf ou comment les syndicats se sont mis eux même dans un bras de fer avec le gouvernement pour revenir la queue entre les jambes, vers une négociation entreprise par entreprise (comme prévu initialement par Bertrand, mais bon les médias inféodés à Sarko ont l’air de faire comme si l’idée venait de Thibaut alors faites comme si j’avais rien dit…)

    Bravo en tout cas et bonne continuation !

    @Sam : ça c’est un billet d’humeur ou je m’y connais pas ! Ces gens qui se mettent en colère sur le net tout de même !! 😉

  • pardon koz … j’ai un peu dérivé …

    mais quand j’entend en ce moment les dire de mes concitoyens, je suis tres inquiet pour les mois a venir!

  • [quote comment= »57862″]@ koz : le pire après avoir lu le billet de Judith Bernard, c’est d’essayer de lire les commentaires. Au début on rigole, après on s’énerve, on est pris de quelque nausée et on finit triste. [/quote]

    Je n’ai même pas pu aller au bout…

  • @london
    le meilleur commentaire, c’est Judith Bernard qui le commet en réponse à un commentateur qui espère que des grévistes viendront commenter : Quelle joie ce serait ! Qu’ils ne se laissent pas intimider surtout… On compte sur eux.

    Bah oui, c’est super intimidant de venir sur un blog, on est tous des héros. En revanche, les non-grévistes qui vont bosser malgré les menaces et les violences, que dalle.

  • @ London

    Quoi, vous ne m’avez pas reconnu? je sais que ça date le coup des royalistes qui proposaient de corrompre ou de contraindre des électeurs par SMS interposés … mais quand même …

    Mais depuis le temps, même si j’ai été très occupé, je n’ai pas changé 😉

    Quand il y à des grèves et que j’enrage de voir ces fainéants venir quémander nos impôts pour pouvoir offrir de meilleures merdes chinoises à leurs enfants; et bien oui je le reconnais, la RAGE monte en moi! Et je vais les voir dans la manifestations locales et leur dire mes quartes vérités en face à la gare de ma ville ou pendant leur manifestation!

    Je ne me lamente pas, et je je cède pas à la tristesse! Au contraire! Surtout quand j’entends mes concitoyens qui rongent leur frein pour ne pas sortir les fourches et les barres à mines … et les foutre dans la gueule des branleurs qui ne respectent même pas l’expression des urnes

    Je vous promets mon cher London, le peuple gronde … et bien plus fort qu’on ne l’entend pour le moment.

    sam

    ps: les municipales sont dans trois mois … le tsunami bleu est en préparation … et je crains fort que l’on voit émerger le FN dans des grandes villes tellement le peuple demande de l’ordre et des réformes.

  • @Liberal

    Effectivement, elle était pas mal. Et c’est vrai que les commentateurs habituels sont tellement inféodés à la « Main Mise sur les Médias » qu’on s’imagine bien un pogrom pour vilain gauchiste militant…

    Tiens, d’ailleurs en parlant de pogrom, j’ai vu un sketch des guignols sur les cheminots non grévistes menacés par leurs collègues (des « timides » comme dirait juju), avec les véhicules saccagés. Et la chute du gag (oui ça avait l’air d’en être un) était (approximativement) : « R9, 2CV, on savait pas que les cheminots avaient des voitures de collection ». Toujours cette même petite remontée d’estomac…

    Je viens de me rendre compte que j’ai dit pogrom. Et comme l’aurait dit Juju, le mot serait excessif, car ça n’a rien à voir avec la réalité, présente ou passée. Tout comme le mot « otage » pour nous désigner nous, les utilisateurs, car n’est pas Ingrid Bethancourt qui veut. Ah, ce sens de la mesure et de la pondération de ces consciences éclairées de gauche… ce ne serait pas ces mêmes personnes qui auraient crié au fascisme et au retour de l’eugénisme après « détail » ou « tests ADN », ça non !

    @sam : exact !! You’re welcome !!! Merci encore pour ton mail !

  • La colère doit nous aveugler tous, nous qui ne comprenons pas que si les privilégiés conservateurs aux avantages acquis se battent, c’est pour le bien de tous les travailleurs (« camarades! ») que nous sommes, pour préserver la valeur de la parole donnée (« moi on m’a dit que j’aurai ça, sinon c’est trop injuste » « yes camarade, mort à l’injustice ») et pour un monde meilleur et des lendemains qui chantent. Pas du tout par peur d’une nouvelle nuit du 4 aout.
    J’étais un peu enervé à la lecture de commentaires ici angéliques et benêts, je suis passé chez la Judith de radio-Moscou, et maintenant j’ai envie de vomir et/ou d’aller prendre un valium.

    Dormir… Pour oublier cette cohorte d’idiots utiles.
    Étonnant pourtant, plus personne ne les manipule, mais le système s’auto-entretient.

    En tout cas à dimanche car c’est ma « liberté » à moi que de pouvoir encore choisir d’aller gueuler dans la rue que les fascistes de gauche commencent à nous les briser menu.
    (et si j’entends cette petite frappe de Julien Dray émettre comme pour la dernière manif d’usagers à Paris l’opinion que c’est honteux d’avoir ainsi bloqué les rues de la capitale, privant les travailleurs (« camarades! ») de leur détente dominicale, alors je monte une milice anti-fasciste. M’énervez pas!)

  • moi, les syndicalistes (et d’autres) me font bien rire quand ils disent « quand on fait la grève, on n’est pas payé » parce que, le plus souvent, une des conditions de la reprise du travail est le payement des jours de grève………….
    La grêve de la gratuité serait impossible parce qu’illégalee ?? et les grêves sur les barrières de péage où les employés mécontents laissent passer les voitures, c’est du pipi de chat ?? Et je n’ai jamais entendu qui que ce soit se plaindre d’une sanction suite à ce type de mouvement.
    Hier matin j’ai entendu une grèviste dire « la lutte des classes, j’y crois encore »………………………

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  • [quote comment= »57952″]
    Hier matin j’ai entendu une grèviste dire « la lutte des classes, j’y crois encore »………………………[/quote]

    Et à juste titre !

    Je m’explique : la lutte des classes n’a pas été inventé par Marx… mais par deux libéraux du XIXème siècle, soit les deux Charles, Dunoyer et Comte. En réalité, il y a deux classes qui se définisse par rapport à l’impôt : ceux qui en profitent et ceux qui les paient. Même vision de l’histoire, les seigneurs lèvent des impôts et les pauvres paysans les payent, les romains ont fait leur richesse sur les esclaves, etc…

    Et par édulcoration successive, on en est arrivé à Mr Internationale.

    Mais revenons aux fondamentaux, camarade !!!! Mort à l’Etat spoliateur !!!

  • YR nous narrait :
     » et il est difficile de demander aux gens de faire grève en continuant leur travail habituel : on ne fait pas une manif aux commandes d’un train ou au guichet d’une gare… So what ? »

    Mais mon bon YR, vous semblez oublier que, sans aller chercher au delà de la sphère de la fonction publique, c’est pourtant déjà ce qui se passe pour au moins une profession du corps médical : les infirmières (il n’y a évidemment pas qu’elles, mais je parle toujours plus facilement de ce que je connais le mieux). Vous n’êtes pas sans savoir que dans une logique de service publique à destination de la préservation des intérêts des usagers (c’est à dire, au cas où cela vous aurait échappé, potentiellement vous le jour où par un malencontreux hasard vous vous retrouviez aux urgences, en dialyse….), il n’est pas rare que cette profession travaille exactement de la même façon qu’elle soit en grève ou non. Un simple brassard noir distingue les grévistes des non-grévistes.

    J’ose croire, que vous n’aurez pas l’audace de nous dire que cette profession est un repère de privilégiés : elle aussi travaille sur des horaires difficiles non choisis (1er mai, Pentecôte, vacances scolaires…), elle aussi a des salaires faibles (primes incluses !)…

    Et accessoirement, il ne faudrait pas confondre droit de grève et « manif ». L’un est un droit constitutionnel (dans son principe), l’autre est une volonté individuelle.

    Nicolas

  • Ce billet de Judith Bernard est totalement énorme. A mi-billet, elle va jusqu’à confier qu’elle ne sait pas de quoi elle parle. C’est assez hallucinant !…

    Le pire est, à mon sens, sa réponse à « Valérie » qui rappelle que les voyageurs sont loin d’être tous des privilégiés et que pour certains cette grève va les enfoncer dans la misère. Juju est en colère devant cette leçon d’humanisme et rappelle qu’elle est aussi embêtée par cette grève et qu’elle ne répondra donc pas au reste.

    C’est là qu’on se dit que la nature est bien faite, si mes bras n’avaient été si solidement accrochés, ils m’en seraient tombés…

  • Vu d’ici (Londres), ca fait plaisir de voir que les choses ne changent pas en France, surtout au moment ou les Anglais inaugurent la nouvelle gare Eurostar !!

    C’est quand meme pas une surprise ces greves, on le savait tous depuis l’election de Sarko que ca allait venir. Sauf que cette fois ci, il semble que l’opinion se soit enfin reveille a 60% et que les medias aient mis un peu d’eau dans leur vin.

    Pas beaucoup quand meme, on voit bien Laguiller chez Fogiel (ce dernier a ete assez impartial a ma grande surprise), avec une audience d’abrutis qui applaudissaient ce vestige d’un autre age, qui plus est toujours supportrice d’une ideologie responsable de millions de morts et de l’appauvrissement de plusieurs pays.

    Ceci dit, je m’etonne (ou plutot, je suis navre) que certains ne decouvrent que maintenant le fait que l’extreme gauche soit tres capable pour organiser ce genre de choses (ca fait longtemps qu’on sait qu’il faut tres peu de gens pour arreter le pays). Les minorites agissantes, ce n’est pas nouveau, mais il semble que cette fois ci, la majorite silencieuse en ait marre.

    Vieux motard que j’aimais.

  • –> »Ne serait-ce pas aussi parce que la représentation syndicale est inexistante dans le privé et que les pressions des employeurs sont sans contre-pouvoir dans les petites entreprises, ultra-majoritaires en nombre en France ? »

    Je me suis vue répondre par je ne sais plus qui ici même sur un autre billet que la représentation syndicale existait et était réelle…
    Alors qui croire ?

    –> »salauds, ils font grève en arrêtant de travailler. Faut qu’y z arrêtent. Y z’ont a pas le droit de faire çà. Qu’y fassent grève, mais en continuant de travailler. Cà, çà serait bien. Y seraient en grève, donc pas payés, hein, sinon c’est pas une grève, mais y continueraient à faire le boulot comme un jour où y f’raient pas grève. Paske sinon l’autre salarié, celui du privé pas service public qui peut pas faire grève sauf à perdre son job, y peut pas continuer à aller bosser et y peut pas lire son journal en faisant ses 2 heures de trajet quotidiens.

    Ah ouais, çà ce serait bien. Supprimons z’y le droit de grève aux salariés du service public. C’est vrai quoi, merde à la fin ! »

    Que croyez vous qu’il se passe dans les hôpitaux ?
    Un employé ( du médecin chef de service à l’agent de service hospitalier en passant par l’infirmière ) travaillent …gratuitement…avec un badge : « en grève ».
    Heureusement pour vous d’ailleurs, car j’imagine le scandale si vous vous trouviez avec votre gamin malade aux urgences en frève sans aucun personnel ou avec un piquet de grève devant la porte !

    –> »Et ce qui m’énerve le plus, c’est que ces imbéciles viennent nous expliquer que si les “anti-blocages” (merci la novlangue de ne pas appeler cela des étudiants qui veulent travaillent) veulent empêcher cet état de fait, ils n’ont qu’à manifester et se faire entendre.  »

    Sans doute avez vous raison sur le fond, car c’est un appel à la guerre civile ( ou assimilée ). Cependant à notre époque, c’est la seule façon de se faire entendre : manifester. C’est triste mais c’est ainsi : les médias ne s’interessent qu’aux gens violents et pas à la multitude de pacifiques ( ou pacifistes ).
    C’est pourquoi je crois que la manifestation de Dimanche à laquelle je n’assisterai pas pour cause professionnelle est importante. Montrer que la majorité silencieuse et encore pacifique risque de prendre les fourches et les baillonnettes.

    –> »Les gentils sont les clients et les contribuables. Usager est un terme novlangue qui se traduit en Français par pigeon. Il s’agit d’améliorer les conditions de tous notamment en évitant de leur pourrir la vie en bloquant les transports »
    Bravo !
    Un article de Valeurs Actuelles intitulé « les mots contre les maux » va totalement dans ce sens.

    –> »Quand il y à des grèves et que j’enrage de voir ces fainéants venir quémander nos impôts pour pouvoir offrir de meilleures merdes chinoises à leurs enfants; et bien oui je le reconnais, la RAGE monte en moi!  »
    Je ressens exactement la même chose, c’est terrible parce que je m’imaginais paisible, sympa, tolérante, tout de la sainte, quoi :-))) et je me rends compte qu’en fait je suis d’une intolérance incroyable et que j’arrive à devenir violente devant cette violence !
    Enfin, cela permet de prendre conscience de son côté ombre et de son côté lumière.
    ( encore que le côté lumière n’est pas très allumé chez moi en ce moment )

    Enfin en ce qui concerne l’article de Judith Bernard, je n’ai pas pu aller jusqu’au bout devant ce qui m’a paru être une énormité !
    Quant à la plupart des commentaires ( je n’ai pas tout lu ), impossible d’en faire …un commentaire…

  • Désolée, je me suis emmêlée avec les citations de commentaires et je ne suis pas arrivée à corriger… En espérant que ma réponse ci dessus soit lisible

  • une heure après la même !
    je viens de lire les commentaires à un article annonçant cette contre manifestation :
    http://www.lefigaro.fr/actualites/2007/11/15/01001-20071115ARTFIG00215-le-front-anti-grevistesmobilise-ses-troupes.php
    Aussi déprimant que ceux de Judith Bernard !
    genre » on leur jettera des cacahouettes à ces singes » [qui défilent]
    « marrant de voir Marie Chantal et Charles Edouard défiler dimanche »

    Plus tous ceux qui pensent que défiler est l’équivalent de mettre de l’huile sur le feu.
    ( ce qui est peut être vrai ? )

  • @ liberal :
    Merci pour les commentaires sous mon commentaire.

    [quote comment= »57845″]
    Les salariés RATP et SNCF profitent de la rente que leur procure la conjonction de leur monopole et de leur emploi à vie. Ils utilisent la grève pour préserver ou améliorer cette rente. Ils font pression en faisant chier.[/quote]

    Et ils n’ont pas d’autre moyen de revendiaction que de cesser le travail. Même en cas de service minimum, vous seriez dérangé.

    L’équité voudrait qu’on autorise d’autres formes de revendications que de quitter son poste de travail. Alors il y aurait des grévistes qui pourraient éviter de faire chier le monde.

    [quote]
    La juxtaposition du discours « patron=salaud » et de la complainte du bouc émissaire est particulièrement savoureuse. A l’évidence, la stratégie de monter les uns contre les autres a admirablement fonctionné avec vous. Vous semblez authentiquement incapable de concevoir qu’on puisse considérer un patron autrement qu’en ennemi.[/quote]

    Mon exagération du patron-salaud était volontaire. Elle répondait à l’éxagération du gréviste-salaud. Mais vous l’aviez compris.

  • Un petit conseil en passant : attention quand même, avec votre contre-manif de dimanche pour la « liberté », à ne pas embarrasser le gouvernement plus qu’il ne l’est actuellement. Je ne suis pas sûr que Sarko voit d’un bon oeil cette opération qui sera de toute façon symbolique (pour l’heure, les sondages lui suffisent pour garder sa ligne). Exacerber les tensions et donner l’impression que l’on oppose les Français les uns aux autres pourrait se révéler contre-productif dans la gestion de cette crise, qui était de toute façon prévue, et qui ne se dénouera que par la négociation.

    Certains commentaires, que je lis ici et qui semblent en appeller à l’affrontement, me semblent tout de même un peu inquiétants…

  • sam écrit
    « alors OK, va pour la faillite! moi je m’en tape j’aurais du boulot vu mon niveau de qualifications et d’expériences (et le fait que je peut m’adapter à presque tous les jobs) … vous, vous serez à la rue? vous crèverez de faim? vous crèverez de froid? Et alors????? Qu’est ce qu’on en aura à foutre? »

    je trouve ces paroles de haine :souhaiter le mal des autres, incompatible, avec les valeurs morales de notre société: respect de l’autre , sans compter l’amour du prochain prêché par la religion de beaucoup…

    peut-être est le double zéro dont il se pare qui lui donne cette envie, ce « permis de tuer »?

    par ailleurs, @jms, fonction publique ou pas, quand on fait grève on n’est pas payé, la négo porte en général sur l’étalement des retenues, sur les modalités de prise en compte des congés ou fériés durant la grève, la possibilité pour certains qui on des difficultés de fin de mois d' »échanger » des retenues de grève contre des congés, oude faire des « heures sup » pour en compenser une partie, voire, comme un geste de fin de conflit, de ne pas retenir le dernier jour de grève, en général passé en grande partie en négociations, si le travail reprend immédiatement, en cours de journée….
    j’ai une certaine expérience des conflits sociaux, « des deux côtés de la barrière », à des époques et des âges différents…

  • Une manif ! dimanche !! Bigre ! diantre ! fichtre ! foutre !
    Pas à l’heure de la sortie de la messe, tout de même !!!
    Ce serait prendre de bons catholiques « en otage ».

    Attention, les manifs, c’est presque un métier, ça ne s’improvise pas.

    🙂

    Mais bon, il faut bien s’encanailler un peu.

    Tiens, je vous regarderai à la télé en attendant avec impatience les chiffres donnés par les organisateurs et ceux donnés par les forces de l’ordre.

    Sérieusement, je rappelle que dans une grève il y a deux acteurs et parfois 3. Les gens qui défendent leur bifteck ( et celui d’autres accessoirement), les directions patronales et parfois, comme ici, le gouvernement, enfin le gouvernement, Nicolas Sarkozy plutôt.

    A ceux qui adorent la métaphore « pris en otage », sans bien se rendre compte de ce qu’ils disent, je rappelle que les « preneurs d’otages », les grèvistes, ont un complice, Nicolas Sarkozy, sans qui tout cela ne serait pas arrivé.

    PS : je suis assez étonné de la retenue de Robert Marchenoir qui s’abstient de proposer la peine de mort pour les grévistes. Tant de calme et de « zénitude » forcent l’admiration.

  • Les uns sont animés d’une vraie colère envers les cheminots grévistes. D’autres supputent que le gouvernement n’a pas bien organisé la négociation. Mais tous, forcés de se rendre au travail par tous les moyens, se seront posé au moins une fois la question: « pourquoi travailler? » Et cette vertu pédagogique de la grève, quoi qu’on en dise, est inestimable…

  • Qui étaient ces 2 premiers de la liste du groupe (qui s’étoffe en permanence) appelant à manifester contre les blocages au moment du billet?

    Quoi qu’il en soit, et même si j’ai du mal à m’associer à certains, je crois que pour la seulement troisième fois de ma vie je me joindrai aux manifestants. Tu t’occupes des Guez, j’amène la Kro, on se fait pousser la stache?!

    Je me suis récemment énervé (cf le lien ci-dessus) contre la méthode et autres symboles qui auraient du eux aussi être bousculés…mais je suis désormais convaincu que même si Sarko n’avait pas augmenté son salaire, même si le gouvernement lui-même avait travaillé et négocié avant sur la redéfinition de la pénibilité du travail, même s’il avait laché du lest (payé pour réformer…) on aurait eu droit à exactment les mêmes grêves et blocages.

    C’est vraiment too much, le droit de grêve non encadré dans les services publics prend en otage tout le monde, surtout les plus faibles qui n’ont pas le choix du transport, this is not a method either!

    On aurait du mettre le paquet sur le service minimum, par referendum. Car c’est un vrai choix de société, une nouvelle conception du service public (au service du public et pas lieu de luttes politiques) qui était en jeu.

    (avoue que t’aurais bien aimé ne pas avoir de sacoche entre toi et l’élégante!)

  • [quote comment= »58031″]Si Jeff se met à se soucier que l’on n’embarasse pas le gouvernement, c’est plutôt bon signe.[/quote]

    Je m’efforce simplement d’être « responsable ». Je pense qu’une réforme des régimes spéciaux est nécessaire. Je ne me réjouis pas de cette grève, même si je peux comprendre que dans ce monde où chacun défend avant tout ses intérêts (voir par exemple le triplement de salaire de notre président ou le maintien du régime spécial des parlementaires), les cheminots et les autres fassent de même. Je m’interroge également sur la pertinence de la méthode choisie par ce gouvernement pour faire passer cette réforme car je pense que l’on n’en sortira finalement que par la négociation et une forme de donnant-donnant.

    Dans ce contexte, j’estime donc qu’une petite contre-manif de droite contre le droit de grève ne pourrait que jeter de l’huile sur le feu et attiser les tensions. A lire certains commentaires, j’imagine déjà les slogans des plus virulents, qui n’auront rien à envier, dans leur genre, à ceux de l’extrême-gauche… Et je pense que tout cela n’est pas très bon, y compris pour la réussite de cette réforme. Mais ce n’est que mon avis… Alors, bon dimanche.

  • [quote comment= »58050″]Dans ce contexte, j’estime donc qu’une petite contre-manif de droite contre le droit de grève ne pourrait que jeter de l’huile sur le feu et attiser les tensions. A lire certains commentaires, j’imagine déjà les slogans des plus virulents, qui n’auront rien à envier, dans leur genre, à ceux de l’extrême-gauche… Et je pense que tout cela n’est pas très bon, y compris pour la réussite de cette réforme. Mais ce n’est que mon avis… Alors, bon dimanche.[/quote]

    Sachez en tout cas que sur le groupe Facebook que j’ai créé depuis longtemps pronant une contre manif pacifique, je réprime les extrémismes « de mon camp » ! Et jappelle à une responsabilisation de chacun. Non décidément, nous n’avons pas le même genre d’ahuris dans nos rangs respectifs, ni la même façon de les gérer !

  • Mais c’est vrai que Jeff mets en lumière autre chose : les gens de droite (dont moi) excecre le fait de manifester dans la rue. C’est culturel. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de sujet d’agacement, non. Mais cette « majorité silencieuse » préfère choisir la voie démocratique, le vote, à toute manifestation « collective » où on a l’impression de perdre son libre arbitre, son individualité, son choix.

    Moi même, j’avoue que Dimanche, ce sera la deuxième manifestation à laquelle je participerais. Avec une certaine appréhension d’ailleurs.

  • @YR : vous laissez supposer que les journées de grève ne sont pas payées. Rien n’est moins sûr. Les syndicats négocient généralement le paiement des journées de grève.
    Je tiens aussi d’un cadre supérieur de la SNCF qu’il fut bien difficile lors de la grande grève de 1995 de savoir avec certitude qui avait travaillé et qui avait fait grève.
    Vous laissez entendre que les salariés du privé qui ne font pas souvent grève parce qu’ils ont peur de perdre leur place sont finalement bien contents que d’autres fassent les grèves qu’eux ne peuvent pas faire.Il faudrait demander aux intéressés leur avis mais je ne suis pas certain qu’ils suivraient votre raisonnement.
    Vous parlez aussi des infrastructures construites par les retraités de la SNCF et d’EDF, infrastructures qui ont participé puissamment à la prospérité du pays.
    Il ne fait aucun doute que ces infrastructures ont été construites avec talent et compétence mais elles ont été financées avec l’argent des contribuables, donc je ne vois pas pourquoi le pays devrait avoir une dette particulière envers les retraités de la SNCF ou d’EDF. De nombreuses autres catégories ont participé à la prospérité de la France.

  • @London : j’espère que tu avais participé (ne serait-ce que dans ta poussette) aux grandes manifs en faveur de l’enseignement privé, en 1984 si je me souviens bien. Dans ces manifs on ne voyait pas que des bourges en gants beurre frais mais la réalité sociologique de tout un peuple de droite. Le cours des choses s’en trouva changé.

  • Bien vu Dang, et c’est vrai que j’étais en poussette en plus… Ce qui mettra mon compteur à 3 manifs. En fait, je commence à me dire que j’ai ça dans le sang 🙂

  • En fait, il y a bien une personne qui aurait correctement négocié cette difficile mais nécessaire réformes des régimes spéciaux.

    Dans une déclaration à l’AFP, Ségolène Royal, après avoir dit qu’elle ne « se réjouissait pas de voir un pays en grève » (le pays entier en grève, hein, vous avez noté) affirme que :

    « Bien sûr qu’il faut faire la réforme des régimes spéciaux, mais cela ne va pas régler tout le problème des retraites. Il faut faire la réforme petit à petit pour que tout le monde cotisent quarante ans, sauf les professions les plus pénibles ».

    La grande différence de style qui aurait tout résolu, et les cheminots de SUD vont certainement apprécier, c’est « petit-ta-petit »… Ben voilà, personne n’y avait pensé avant. Alors que c’est pourtant simple de réformer ce pays quand on a l’expérience et l’envergure que se donne Ségolène. Il faut juste le faire « petit à petit ».

    Parfois les solutions les plus simples échappent complètement aux gouvernants, ils sont trop loins du peuple alors qu’Elle, Elle a les deux pieds dans le peuple. Elle connait l’importance du petitàpetit. Elle aurait pas fait l’erreur elle.

  • @ Eponymus,

    vous avez tellement raison ! Je suis sûr que vous commencez à regretter votre vote. On vous l’avait pourtant bien dit 🙂

    [quote comment= »58104″]@London : j’espère que tu avais participé (ne serait-ce que dans ta poussette) aux grandes manifs en faveur de l’enseignement privé, en 1984 si je me souviens bien. Dans ces manifs on ne voyait pas que des bourges en gants beurre frais mais la réalité sociologique de tout un peuple de droite. Le cours des choses s’en trouva changé.[/quote]

    Ah voilà la chienlit de droite aux méthodes anti-démocratiques devant laquelle la gauche n’aurait pas du céder ! « Ce n’est pas la rue qui gouverne » ! Les gens de droite ne respectent pas le vote des Français puisque François Mitterrand avait inclus le projet Savary dans ses 101 propositions qui avaient emporté la majorité des scrutins !

    Rien que cet exemple témoigne de votre discours à géométrie variable. La rue gouverne quand elle est de votre côté en quelques sortes.

    D’ailleurs, le commentaire de london témoigne de sa mémoire bien sélective :

    london, le 16.11.07 à 18:21, a écrit :

    Mais c’est vrai que Jeff mets en lumière autre chose : les gens de droite (dont moi) excecre le fait de manifester dans la rue. C’est culturel. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de sujet d’agacement, non. Mais cette “majorité silencieuse” préfère choisir la voie démocratique, le vote, à toute manifestation “collective” où on a l’impression de perdre son libre arbitre, son individualité, son choix.

    Ca vous dit quelque chose les manifestations des boulangistes de droite (dont Barrès), de l’Action française qui culmineront le 6 février 1934 ? Occident dans les années 1960, ça vous dit quelque chose aussi ?

  • [quote comment= »57997″]
    Mais mon bon YR, vous semblez oublier que, sans aller chercher au delà de la sphère de la fonction publique, c’est pourtant déjà ce qui se passe pour au moins une profession du corps médical : les infirmières (il n’y a évidemment pas qu’elles, mais je parle toujours plus facilement de ce que je connais le mieux).

    Nicolas[/quote]

    Mon bon Nicolas, comme je n’ose imaginer que vous puissiez aller demander des soins à un cheminot, je ne vous fais pas l’affront de vous expliquer en quoi votre remarque est déplacée…

    L’accès à la médecine peut être une question de vie ou de mort. Un train qui ne part pas est au mieux une anecdote.

  • Il faut être bien naïf et bien peu au courant des usages du monde du travail pour croire que les grévistes sont rétribués pour leurs jours de grève.
    C’est une belle légende, certes, mais elle est totalement fausse.

    Citation :
    « Je tiens aussi d’un cadre supérieur de la SNCF qu’il fut bien difficile lors de la grande grève de 1995 de savoir avec certitude qui avait travaillé et qui avait fait grève. »
    Fin de citation

    Quelqu’un extrêmement compétant, certainement 🙂

    Lorsqu’une grève est effectuée dans une entreprise, même petite, (alors à la SNCF à plus forte raison), l’effectif gréviste est connu dès les premières heures (même dès les premières minutes lorsqu’il s’agit d’un arrêt de travail de 55 minutes).
    Dans le cas contraire, la gestion du personnel laisse à désirer et le DRH a du soucis à se faire pour son avenir.

    Je tiens mes renseignements de mes 40 ans passés dans le monde du travail en tant que gréviste, non gréviste, ouvrier, employé, cadre et responsable de personnels.

  • [quote comment= »58129″]

    L’accès à la médecine peut être une question de vie ou de mort. Un train qui ne part pas est au mieux une anecdote.[/quote]

    Cool, Baudry, alors tu es d’accord pour que la SNCF ne soit plus considéré comme du service public ! Franchement, l’accouchement a été long, mais le débat a su te montrer la voie 🙂

    @ Claudius : légende fausse ? Vous savez que les institutrices il y a encore quelques années touchaient quand même leur paye pour les jours de grêve ? Je prend ce cas en particulier car je le connais de façon « familiale ». Peut être ce système existait il aussi ailleurs dans la fonction publique…

  • @Claudius : vous affirmez que la rémunération des journées de grève est une belle légende.
    En êtes-vous sûr pour la grève de 1995 par exemple? Reprenez les protocoles d’accords qui ont suivi Grenelle en mai 68 et vous verrez que les syndicats ont négocié âprement le paiement des journées de grève.
    Dans tous les grands conflits le paiement des journées de grève est gardé par les uns et par les autres comme dernière carte.
    Et même s’il ne s’agit pas d’un grand conflit il arrive que l’on paye le jour de grève sans autre forme de procès. Il y a 7 ans nous fumes 6 non-grévistes dans mon établissement.Nous avons été payés bien sûr et tous les autres collègues aussi.

  • @Claudius : je vous laisse la responsabilité d’estimer que certains cadres de la SNCF sont incompétents. Quant à moi je ne puis que confirmer les propos qui m’ont été tenus.

  • Sur le paiment des jours de grève:
    http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2320357

    2.Les jours de grève seront-ils payés ?
    Contrairement aux idées reçues, les textes sont clairs, et appliqués : les jours de grève ne sont pas payés. La loi « sur la continuité du service public dans les transports », votée cet été, dispose qu’un salarié « participant à la grève n’est pas rémunéré pour la durée non travaillée en raison de la participation à la grève ». Ce principe figurait déjà dans le code du travail, qui prévoit une « retenue de traitement ou de salaire en fonction des durées d’absence » (article L.521-6).

    À la RATP, cette réglementation a toujours été appliquée, insiste-t-on à la direction comme chez les syndicats. En outre, il est impossible pour un gréviste de « transformer » a posteriori ses journées de grève en jours de congé, ou de RTT, « pour échapper aux pénalités financières », assure la direction. « Le seul élément négociable lors de la sortie de crise, confirme Jacques Eliez pour la CGT-RATP, c’est l’étalement des retenues lorsque la grève a été longue. » En 1995, les 15 à 20 jours non travaillés ont ainsi été défalqués des feuilles de paie sur plusieurs mois.

    À l’époque, un scénario similaire avait été appliqué à la SNCF. Hormis cette éventuelle souplesse sur la forme, « le non-paiement des jours de grève est strictement appliqué depuis l’arrivée de Louis Gallois à la tête de l’entreprise, en 1996, souligne la direction. Auparavant, des négociations de sortie de crise avaient pu, çà et là, conduire à payer certains jours, mais jamais intégralement. » À la CFTC-cheminots, Bernard Aubin confirme : « Ces arrangements, très localisés et exceptionnels, n’ont plus cours ! Et vu le climat actuel dans l’entreprise et au gouvernement, les grévistes ne s’attendent à aucun geste de clémence. »

  • Une chose est sure, la direction de la SNCF nous prend également pour des imbéciles mais il s’agit d’une pratique habituelle.

    En effet, selon l’entreprise, aujourd’hui à la mi-journée, 32% des cheminots étaient recensés comme grévistes, ce qui sous entend que 68% des agents étaient au travail. Si ces chiffres sont exacts, difficile de ne pas se demander pourquoi il n’y a pas davantage de circulations dans une entreprise qui prétend disposer de plus de 2/3 de ses effectifs ?

    Tous ceux qui ont du emprunter les transports aujourd’hui, que ce soit sur les grandes lignes ou sur la banlieue ne se sont pas vraiment rendus compte de cette amélioration de la situation tant annoncée par la SNCF.

    J’ignore s’il s’agit d’incompétence mais une telle situation dénote un manque évident de réactivité car il sera difficile de me faire avaler qu’avec plus de 2/3 de ses effectifs, la SNCF n’est pas capable d’assurer plus d’un quart de son trafic habituel (et je suis généreux en parlant d’un quart du trafic habituel).

  • Le fait qu’ils disent qu’ils font ça pour nous m’énerve particulièrement. Je ne les ai pas attendu pour faire grève, et dans des circonstances autrement plus difficiles, j’ai d’ailleurs été virée de mon travail après (on me l’avait dit carrément, je pense que si j’avais été aussi méchante qu’ils disaient, que je gagnait haut la main au prudhommes).

    Si mes conditions de travail ne plaisent pas, je suis assez grande pour savoir ce qu’il faut faire. Ils se prennent pour des gros durs, mais faire al grève quand on est planqué à vie, c’est facile quand même.

  • [quote comment= »57779″]
    Quant aux merguez et à la Kro, faut pas confondre[/quote]

    Ah non! il y a des gauchos pro réforme aussi (d’ailleurs à mon avis plus qu’on ne le croit, mais ils osent pas le dire).

  • Selon Claudius:
     » il faut être bien naïf et bien peu au courant du monde du travail pour croire que les grévistes sont rétribués pour leurs jours de grève  »
    Pourquoi cette condescendance ?
    J’ai travaillé de nombreuses années au service paie d’un établissement public et j’ai vu des grèves de 4 jours se transformer en retenue sur salaire d’une ou deux journées, des grèves d’une journée purement et simplement oubliées et aussi les  » étalements  » et  » transformations  » a posteriori en jours de congé.
    Selon Claudius:
     » une manif! dimanche!!…pas à l’heure de la sortie de la messe tout de même!!!
    ça, c’est de la discrimination religieuse sous couvert d’un humour tendance IIIe république ( fichtre diantre etc…)
    et je le dis d’autant plus tranquillement que je n’ai pas de convictions religieuses.
    Selon YR :
     » un train qui ne part pas est au mieux une anecdote  »
    et au pire ?
    Ne trouvez pas un peu léger de répondre aux usagers  » ne vous plaignez pas y a pas mort d’homme!  » ?
    Selon Jeff ou comment dénigrer… :
    je m’efforce d’être responsable et déconseille  » une petite contre manif de droite contre le droit de grève  »
    la manifestation prévue dimanche ne peut être que  » petite  »
     » de droite  » et  » contre le droit de grève  » autant de qualificatifs  » infâmants  » pour stigmatiser à l’avance ceux qui auraient l’idée d’y participer.

  • Pour qu’il y ait « blocage » il n’y a pas besoin d’un fort taux de grévistes; il suffit que les grévistes soient les gens qui font « tourner » l’entreprise. A la SNCF ou à la RATP, les roulants par exemple, à Air France, les navigants, etc.

    Lorsque les « administratifs » de ces entreprises sont en grève, par exemple, ça ne bouleverse pas grand monde; d’autant plus qu’ils ne sont pas payés et que, de toute façon, ils rattraperont le travail non fait lors de la reprise. La gène est éventuellement morale puisqu’elle provoque des tensions entre personnels, tensions qui mettront des semaines à s’estomper.

  • @Jonathan_G : vous affirmez que le projet Savary sur l’école privée était inclus dans « les 101 propositions » de François Mitterrand.
    En fait il s’agit de la propoition 90 des ses 110 (et non 101) propositions.
    Cette proposition N°90 était suffisamment vague pour être interprétée de façons différentes.
    Les ultras laïcs y voyaient la suppresson pure et simple de l’enseignement privé, ce qui n’était de toute évidence pas l’idée de Mitterrand.
    Ses propres déclarations et mises au point à la presse ou devant des interlocuteurs privilégiés ouvraient la porte à toutes les interprétations.
    Le 9 Novembre 1981 Mitterrand déclare à Mgr Vilnet qu’il « n’est pas question de toucher au statut de l’enseignement privé ».
    Il ne faut pas s’étonner que la rue ait voulu se faire entendre devant des convictions aussi peu affirmées.
    Il n’est donc pas exact de dire que les français avaient voté en connaissance de cause car Miterrand lui-même ne savait pas trop où il voulait aboutir.

  • Je suis pour une réforme des régimes spéciaux, bien évidemment. Le constat est là : notre sytème de retraite, s’il veut survivre, doit se réformer, prendre en compte le déséquilibre entre actifs / retraités. En 2003 a déjà eu lieu la réforme des retraites pour le régime général, les trimestres ont été allongés pour tous. Il faut se pencher sur le cas des régimes spéciaux. Donc, a priori, je suis pour cette réforme, surtout que je suis attaché à la répartition et que je n’ai pas envie de voir entrer la capitalisation dans notre système de retraites : il ne faut pas s’arc-bouter sur des principes mais étudier les conditions socio-économiques actuelles et réformer en conséquence.

    Maintenant, quand je lis les commentaires de certains, les amalgames pour faire passer les grévistes et bloqueurs pour des gauchistes, terroristes, etc. j’ai presque envie, par contradiction, de les supporter ! Il y a des réactions exacerbées totalement fielleuses par ici, qui font revivre la lutte des classes, ou qui réaniment des réflexes de classe (pourtant de plus en plus résiduels).

    Je suis revenu à la fac à près de 30 ans, pour entrer dans la fonction publique territoriale et préparer les concours. Le blocage des universités est débile et dénoncé comme tel sur la fac. C’est une minorité qui agit, mais cette minorité n’a pas l’assentiment ou la sympathie des collègues, à la différence du CPE ou le blocage suscitait tout de même un accord sur le fond du sujet. Pour la loi Pécresse, il existe un relatif consensus. Les bloqueurs n’ont aucune chance.

    Je vais bientôt entrer dans la fonction publique, après des années dans l’associatif. Et mon régime spécial de fonctionnaire, je m’asseois dessus ! Je veux bien travailler plus longtemps, pas de soucis. Maintenant, comme chacun le sait, les fonctionnaires sont payés de manière statutaire et avec des primes. Ces primes sont comptabilisées dans le calcul de l’impôt sur le revenu mais pas dans le calcul de la retraite, il y a donc quelque chose à faire pour harmoniser et rationnaliser cette situation.

    Et je pense que pour beaucoup de métiers, c’est pareil, il faut réfléchir à une réforme intelligente, ciblée, qui correspond à la réalité du métier. Honnêtement, je serais pour des régimes spéciaux étendus aux professions les plus pénibles : le BTP par exemple ! Si conduire à la RATP est difficile, qu’en est-il d’un travail de manoeuvre et de maçon pendant 30 années ? que dit la médecine du travail ?

    Il y aurait encore quantité de choses à dire sur ce sujet de société éminemment important, qui engage notre conception du monde (quel modèle de société : solidaire ou individualiste ?), mais je vais m’arrêter à ce point : réformer les retraites oui ! mais ne pas faire une petite réforme à l’emporte-pièce, revoir toutes les conditions de travail dans tous les corps de métier, rallonger les trimestres là où c’est possible, réfléchir à la pénibilité, et instaurer des régimes spéciaux là où c’est nécessaire.

  • D’accord avec pas mal de choses que vous dites, Praxis, notamment sur les primes.

    Mais la pénibilité, c’est complètement autre chose.

    D’abord, s’il est possible de la définir, elle dépendra des métiers et des conditions dans lesquelles ils sont exercés, certainement pas de l’entreprise ou du secteur. Peut être que conducteur de métro est un job pénible (je n’en ai pas la moindre idée) mais je ne pense pas que le job d’un comptable de la RATP soit plus ou moins pénible que celui d’un comptable d’une autre entreprise.

    Ensuite, s’il s’agit d’assoir les retraites sur ce concept, il va falloir être capable de mesurer cette pénibilité pendant des des décennies et de la faire évoluer au rythme des évolutions de chaque métier.

    Précisons que personne n’a la moindre idée de la façon de définir et de mesurer ladite pénibilité. Doit on se référer à l’espérance de vie? à d’autres critères? La dépense physique, les horaires, l’environnement, le bruit…

    Enfin, si un job est pénible, il n’est pas rare qu’il soit mieux payé qu’un autre. Pour être juste, une réforme devrait donc tenir compte du différentiel entre la pénibilité mesurée et le niveau de salaire pratiqué, à niveau de compétence égal bien sur.

    Bref, quand on voit à quel point il est difficile de réformer les régimes spéciaux qui sont objectivement avantageux, je n’ose pas imaginer ce que serait la mise en place (et l’adaptation au cours des décennies) d’un mécanisme indexé sur une notion aussi floue que la pénibilité.

    Pour finir, je pense que ceux qui mettent en avant la pénibilité sont parfaitement conscients de tout cela et le font précisément pour enliser la réforme.

  • Oui. Ce que je dis surtout, c’est que la réforme des régimes de retraite doit être l’occasion d’une remise à plat du système.

    Quant à la pénibilité du travail, je parle avant tout de la pénibilité physique et pour ça, la médecine du travail me semble tout à fait indiquée pour déterminer les catégories d’emploi touchées. Pas de parano sinon : la pénibilité du travail n’est pas utilisée pour enliser les réformes, elle doit faire partie intégrante du débat.

    Enfin, un point soulevé est très juste : pourquoi un régime général pour des fonctions qui, au sein du corps de métier, ne relèvent pas de la pénibilité de l’emploi ? (comme quoi cette notion de pénibilité a son importance !)

  • Le problème, cher Praxis, c’est que toute activité humaine peut être considérée comme pénible. Et que, quelque part, la notion de pénibilité est intrinsèquement liée à celle de travail. Si ce n’était pas pénible, d’une façon ou d’une autre ce ne serait pas un travail (du latin tripalium, instrument de torture assez brutal). Et en outre d’une personne à l’autre la pénibilité ressentie ou pas variera.

    Cette notion arbitraire, subjective et inutile n’a pas a être présente dans la notion de retraite. Si nous faisons partie de gens qui pensent que telle activité est trop pénible pour que la rémunération afférente la compense, nous choisirons de faire autre chose. Si tout le monde pense comme ça les salaires monteront pour compenser cela. Maintenant dire que oui, j’ai fait ce métier, risqué, pénible etc (et donc empoché les avantages compensant cela sous une forme ou une autre) et que maintenant je veux, après en avoir bien profité, m’arrêter plutôt que les autres et à la charge des autres, c’est bien un déni de justice et d’égalité.

    Je pense que c’est bien pour cette raison que cette notion n’est pas présente en France, sinon de façon très ponctuelle pour justifier des privilèges qui dès l’origine ne se justifiaient pas… Si vraiment c’était si pénible de travailler dans les trains et que les salaires (et primes, et horaires réduits, et autres multiples avantages en nature pour soi et les siens…) ne compensaient pas, la SNCF n’aurait pas pu recruter tant de « seigneurs du rail ». Cessons donc de les plaindre, aujourd’hui comme hier. Et ne nous compliquons pas la vie avec cette notion indéfinissable.

    A ceux qui voudront répondre à mon dernier paragraphe que la retraite à 50 ans faisait partie des avantages qui compensaient la désutilité de ce travail, je répondrais que tous les autres français ont également consenti des sacrifices sur leurs retraites… Et que si la SNCF veut maintenir son régime particulier, qu’elle finance son régime particulier… Il est « spécial » dans tous les sens, c’est à dire indépendant. Et ce n’est certes pas au régime général de combler les déficits de ce régime particulier. Finalement je ne vois même pas pourquoi on en discute… S’ils veulent partir à 30 ans et que leurs cotisations le leur permet, pas de problème… Faut juste pas demander aux moins privilégiés de financer les privilèges d’une caste nantie, non à cause de la pénibilité de son travail, mais bien plutôt à cause de sa capacité de nuisance.

  • Un petit rat de l’opéra, il va danser jusqu’à 65 ans ? Un manoeuvre, il va porter des parpaings jusqu’à 65 ans ? Etc., etc.

    Comment fait-on pour attirer des personnes vers une profession jugée trop pénible par les français, comme la restauration ou le BTP ? parce qu’en ce moment ça recrute à tour de bras mais ils ne trouvent personne ? Des professions difficiles et sous-payées, personne n’en veut s’il n’y a pas de compensations.

    Des études sur la pénibilité et le stress au travail ont été réalisées depuis 2003 (rapport Struillou, même le Medef a proposé un accord sur la pénibilité du travail). La pénibilité doit être prise en compte, on ne peut demander à un rat de l’opéra de danser jusqu’à 65 ans, ou à un manoeuvre de se ruiner la santé jusqu’au même âge. Ca coûte cher à la Sécu, par exemple…..

    C’est vrai que certains ne veulent pas s’embêter, il y aura toujours des jaloux, des envieux, pour demander l’égalité à la place de l’équité. Mais bon, un petit détour par ces métiers pour comprendre peut-être ?

  • Bon, on ne peut pas dire que la manif soit spécialement aidée par les medias. Difficile (impossible ?) d’en trouver une mention quelconque. On verra ce que ça donnera. Dans 2 h 45.

  • [quote comment= »58629″]Un petit rat de l’opéra, il va danser jusqu’à 65 ans ? [/quote]

    Ce n’est pas parce qu’il ne peut plus danser au plus haut niveau qu’il doit directement toucher une retraite. Pour les autres professions sportives, il y a la reconversion.

    [quote comment= »58629″]Comment fait-on pour attirer des personnes vers une profession jugée trop pénible par les français, comme la restauration ou le BTP ? parce qu’en ce moment ça recrute à tour de bras mais ils ne trouvent personne ? Des professions difficiles et sous-payées, personne n’en veut s’il n’y a pas de compensations.[/quote]

    J’étais pourtant persuadé qu’il y avait 2 millions de chômeurs (voire plus) qui attendent tous avec impatience de retrouver un travail. Je suis sûr que l’Etat peut offrir des formations, si on trouve des gens refusant de travailler, c’est bien parce que la société leur permet… et je ne suis pas sûr que ce soit normal.

    Quant à la pénibilité, elle peut être prise en compte, mais en terme d’espérance de vie, les bénéficiaires des régimes spéciaux ne sont en rien désavantagés (ils ont la même que la moyenne de la population), ce qui fait qu’ils ont les retraites les plus longues en France. Rien qui ne justifie leurs statuts.

  • [quote comment= »58638″]Bon, on ne peut pas dire que la manif soit spécialement aidée par les medias. Difficile (impossible ?) d’en trouver une mention quelconque. On verra ce que ça donnera. Dans 2 h 45.[/quote]
    Non. En revanche, France Info parle d’une manifestation anti-grévistes. Bel exemple de manipulation.

  • Ben, tout de même, c’est aussi pour manifester un ras-le-bol vis-à-vis des grévistes aussi, non ? Est-ce une manif’ pro-réforme des retraites ? C’est pas ce que j’appellerais de la manipulation…

    Pour ceux que ça intéresse, la notion de pénibilité est en débat, à la médecine du travail (+syndicats) : http://www.medecinedutravail-syndicat.org/actualites/penibilite_positionsCGC0305.htm
    et au sein du conseil d’orientation des retraites : http://www.medecinedutravail-syndicat.org/actualites/penibilite_positionsCGC0305.htm

  • Ben si Praxis. C’est un peu comme dire que les grévistes sont anti-usagers ou que José Bové est anti-scientifiques ou que les bloqueurs de facs sont anti-étudiants. Une façon de simplifier en donnant une image négative.

    Ca se comprend dans la bouche d’un militant, pas dans celle d’un journaliste. A plus forte raison d’un journaliste du service public. Si je m’écoutais, je dirais qu’il s’agit de remonter les Français les uns contre les autres…

  • [quote comment= »58687″][quote comment= »58638″]Bon, on ne peut pas dire que la manif soit spécialement aidée par les medias. Difficile (impossible ?) d’en trouver une mention quelconque. On verra ce que ça donnera. Dans 2 h 45.[/quote]
    Non. En revanche, France Info parle d’une manifestation anti-grévistes. Bel exemple de manipulation.[/quote]

    Je vous avais prévenu… Mais, croyez-moi, le mieux pour cette « manif » était qu’elle reste effectivement anecdotique. Peut-être, avec un peu de chance, aurez-vous droit à une petite reprise dans le journal de Jean-Pierre Pernaut, sur le mode « une manifestation pacifique d’honnêtes travailleurs se révoltant contre l’inadmissible prise d’otages opérée par des fonctionnaires égoïstes et archaïques ».

    Au fait si elle n’était pas « anti-grèves », elle était pro-quoi ou anti-quoi, cette petite manif ? Comment voudriez-vous que les journalistes la qualifient ? Elle servait à quoi ? A demander l’ouverture de négociations, à participer au dénouement de la crise ?

  • Beaucoup de retraités, de personnes agées, donc pas forcèment beaucoup d’ambiance, surtout en queue de cortège. Par contre, j’ai pu constater avec plaisir que toutes les droites étaient représentées, pour une fois qu’il est possible de toutes les réunir pour un objectif commun.

    Par contre, le final à Nation a été totalement improvisé, c’est dommage.

    En tout cas, l’objectif me semble réussi, les médias en ont parlé.

    Et le tube YMCA-SNCF a fait un carton dans la manif !

  • [quote comment= »58971″]Beaucoup de retraités, de personnes agées, donc pas forcèment beaucoup d’ambiance, surtout en queue de cortège. [/quote]

    ‘marchent moins vite…

  • @Praxis : bien sûr qu’il faut tenir compte de la pénibilité du travail, surtout dans le bâtiment. Avec un peu d’imagination on pourrait faire plusieurs métiers dans une vie. C’est le cas aux Etats-Unis. En France on a du mal à imaginer que l’on puisse changer de métier. Et pourtant ce serait tellement logique. L’exemple du petit rat de l’opéra illustre parfaitement cette nécessité. Une danseuse va-t-elle être mise à la retraite à 35 ans sous prétexte qu’elle a grossi? Un acteur qui a fait sa réputation comme jeune premier sera bien obligé de trouver des rôles différents au fur et à msure qu’il vieillira. Un métier comme l’enseignement qui est un métier de jeunes mériterait aussi qu’on puisse le quitter pour faire autre chose à partir de 45-50 ans. Et ce serait un enrichissement pour d’autres professions. Un maçon qui a soulevé des parpaings toute sa vie pourrait devenir formateur, maître d’apprentissage, magasinier, que sais-je encore? Il faut simplement se donner la peine de revoir beaucoup de nos attitudes conservatrices.

  • Tout-à-fait d’accord Dang ! Pour ce qui me concerne, malheureusement, la seule chose que je sache bien faire, c’est utiliser trois doigts pour tenir un stylo (ou sept doigts pour tapoter un clavier)… Idéalement, il faut envisager ces évolutions, reconversions (la VAE est un bon outil, comme le bilan de compétences), avec une grande ouverture d’esprit. C’est à mon avis une excellente idée pour la mobilité du travail et le dynamisme du marché de l’emploi.

  • [quote comment= »58893″]Au fait si elle n’était pas « anti-grèves », elle était pro-quoi ou anti-quoi, cette petite manif ? Comment voudriez-vous que les journalistes la qualifient ? Elle servait à quoi ? A demander l’ouverture de négociations, à participer au dénouement de la crise ?[/quote]

    Ils n’ont pas dit anti-grève, ils ont dit anti-grévistes. C’est très différent.

    Sinon, ils auraient pu utiliser la terminologie employée par les organisateurs de la manif : manifestation contre les blocages. S’ils manquaient d’inspiration, ils auraient pu trouver : « pour l’égalité face à la retraite », « pour la solidarité des cheminots avec la population », « contre l’abus de monopole », « pour le service public »…

    Je crois que cette manif avait pour objet d’appeler à l’arrêt des blocages des transports publics de notre pays et rappeler que des avantages catégoriels ne doivent pas préempter l’intérêt public.

    Enfin, puisqu’on est parti de France Info, revenons y pour finir. Je les écoute tous les matins et je les trouve d’une candeur désarmante. Ca fait des semaines qu’ils font des tartines sur le conflit d’intérêt insurmontable dans lequel sont plongés les journalistes des Echos, avec le rachat par LVMH. Tout occupés à montrer la paille dans l’oeil de leur voisin, ils semblent authentiquement incapables de concevoir que leur appartenance au service public les place dans un conflit d’intérêt parfaitement analogue dès qu’il s’agit de traiter les grèves du service public.

  • [quote comment= »57759″]Ils ne font pas grève contre les usagers, non. Ils ne les haïssent pas, non. En revanche, ils s’en servent, ils les instrumentalisent, ça, c’est certain.

    Ah, au fait, plus les heures passent, moins il y a de trains : voir ratp.fr. Le trafic est passé de 1/5, à 1/10, il est désormais « quasi-nul », comme ce matin, à l’heure de pointe. Sans vouloir être désagréable, sittingbulle, vous ne me prendriez pas pour un con, par hasard ?[/quote]

    Aujourd’hui encore, j’invite ceux qui soutiennent que c’est à contre-coeur que les grévistes utilisent ce mode de grève à suivre l’évolution du trafic sur ratp.fr. En milieu de matinée, il y avait 1 train sur 5 sur la ligne A, puis était annoncé 1 train sur 4. A 12 h 15, « Ligne A : service quasi nul ».

    A chaque fois que l’on s’approche d’une heure de pointe, ils arrêtent le service…

  • [quote comment= »59259″]A chaque fois que l’on s’approche d’une heure de pointe, ils arrêtent le service…[/quote]

    Question d’une naïveté totale : y a-t-il le même nombre de rames en milieu de matinée et en heure de pointe ? Si on laisse circuler une rame toutes les 20 minutes au lieu d’une toutes les 4 minutes, ça fait un train sur 5. Si on laisse circuler une rame toutes les 20 minutes au lieu d’une toutes les 2 minutes, ça ne fait plus qu’une sur 10 et pourtant le rythme n’a pas changé.

  • YR nous expliquait « Mon bon Nicolas, comme je n’ose imaginer que vous puissiez aller demander des soins à un cheminot, je ne vous fais pas l’affront de vous expliquer en quoi votre remarque est déplacée…
    L’accès à la médecine peut être une question de vie ou de mort. Un train qui ne part pas est au mieux une anecdote. »

    Ce qu’il y a d’extraordinaire dans votre propos, c’est votre capacité à détourner ceux des autres du point auquel ils répondaient : vous nous avez expliqué qu’il n’était pas possible de faire grève tout en accomplissant les taches liées à sa fonction. Je réitère ma réponse : c’est parfaitement faux quelque soit la gravité de l’impact du non accomplissement de la dite fonction. Ne vous en déplaise, c’est possible et parfois même souhaitable quand bien même ce ne serait pas une question de vie ou de mort. Cela étant dit, je peux parfaitement concevoir que ce ne soit pas quelque chose qui vous plaise particulièrement.
    Dans ce contexte, oui, j’aimerais bien que vous m’expliquiez en quoi ma remarque est déplacée.
    Enfin, et pour être un peu polémique, je vous renvoie à une interview (http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=461692), dont voici un extrait « En effet, à cause des grève dans les transports, de nombreuses personnes ont emprunté des deux-roues et le nombre d’accidents – graves ou non – les mettant en cause a doublé ».

    YR ajoutait « Un train qui ne part pas est au mieux une anecdote ».

    Un train qui ne part pas est effectivement une anecdote. 600 trains qui ne partent pas dans la même journée, ça fait 600 anecdotes. J’y ajoute quelques centaines (miliers ?)d’anecdotes au titre du métro, quelques autres pour le bus, et enfin une poignée d’anecdotes de RER et de tramway. Cela me fait donc quelques (« petits ») milliers d’anecdotes quotidiens qui « selon Bercy, pour la seule région Ile-de-France, le coût socio-économique de la grève du 18 octobre s’est élevé à 150 millions. Pour moitié supporté par les entreprises, pour l’autre par les salariés. ». Vous comprendrez assez bien j’imagine qu’une anecdote à 75milions d’euros (par jour) à beau ne pas être une question de vie ou de mort, il n’en est pas moins qu’elle m’est totalement indigeste. D’autant plus qu’elle est la conséquence d’une grève dont le seul objet est la défense des avantages propres à certaines catégories de personnels, dont ceux qui ne prennent pas le dit anecdotique train ne font pas nécessairement partis. Ou plutôt si, mais au titre de contribuable qui finance ces mêmes avantages.
    Je n’ose imaginer ce que ce pourrait donner dans le cas du pire.

    YR nous faisait remarquer dans une autre intervention « Que la France, au vu de sa richesse, ait les moyens de financer l’ensemble de ses retraites n’est pas à prendre en compte : haro ! »

    Je sais bien que « nos vies valent plus que leurs profits », mais tout de même, avant que de penser à les répartir, il faudrait peut être commencer par éponger les dettes.
    A cet égard, je vous rappellerais simplement ceci : « le service de la dette, c’est-à-dire le paiement des intérêts, se montait à 47,4 milliards d’euros pour l’année 2005, soit la presque totalité de l’impôt sur le revenu payé par les français (qui représente, en 2006, 17 % des recettes de l’État). » (Wikipedia)
    Essayez d’imaginer : 17% de votre salaire mensuel servant à payer les intérêts de vos emprunts. Pas le capital, les intérêts uniquement.
    Avec une telle proportion, n’importe quelle entreprise est en faillite, et n’importe quel ménage est « au mieux » (je crois que vous appréciez ce vocable) en commission de surendettement.
    La France en tant qu’état a une plus grande latitude, mais la France comme n’importe quel état est passible de faillite.

    Nicolas

  • J’en ai marre d’entendre que les salariés du privé ne font pas grève parce qu’ils n’ont pas de couilles. J’ai déjà fait la grève. C’est juste que comme c’est l’arme atomique que fait du mal a tout le monde, moi comprise parce que ça fait du mal a l’entreprise, je ne le fais pas tous les 5 minutes.

  • francis a écrit :

     » je trouve ces paroles de haine :souhaiter le mal des autres, incompatible, avec les valeurs morales de notre société: respect de l’autre , sans compter l’amour du prochain prêché par la religion de beaucoup… »

    Parce que contraidre les citoyens contribuables a attendre pendant des heures un train qui n’arriva jamais, les entasser comme des bestiaux dans des rames tellement rare que nous nous demandons encore si elles sont existé (et encore, pour les bestiaux, il y a des normes européene de surface minimale), causer l’échec de jeunes qui arrivent en retard a des entretiens d’embauche pour cause de sabotage des circuits de signalisation SNCF, demander aux escalaves contribuables de payer pour les privileges honteux de certains, etc etc etc … parce que tout cela c’est respecter l’autre comme vous dites et aimer son prochain?

    Cessez donc de venir donner des lecons d’une morale que vous n’appliquez meme pas a vous meme!

    Et pour ce qui est du double zéro de mon pseudo, si c’est la votre seul argument pour me destabiliser, cela montre le niveau de votre culture 😉

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