Je regarde ailleurs

C’est bien le danger qui vous guette avec les meilleures séries : si le hasard vous fait manquer un épisode ou deux, si vous relâchez votre intérêt ne serait-ce que le temps de ces deux épisodes, ça ne manque pas, lorsque vous y revenez, vous relativisez. Comme s’il y avait plus important. Et puis, vous voyez les ficelles. Surtout les ficelles. Ca vous gâche le plaisir.

La dernière fois que ça nous a fait le coup, Michael Scofield venait de tirer Lincoln Burrows du pénitencier de Fox River. Il avait rejoint le Panama pour se retrouver, en fin de compte, dans une prison plus terrible encore, sorte de niveau 2 après avoir vaincu le boss du niveau 1. Alors que nous nous étions montrés d’une fidélité exemplaire, ma femme et moi-même nous sommes soudainement mis à passer la soirée du jeudi en couple.

Voilà précisément ce qui me guette ces temps-ci avec la vie politique française. Fort heureusement, je me sais plus accoutumé qu’à Prison Break, et les enjeux sont censés être plus réels. Je me surprends toutefois à ne plus lever, et péniblement encore, qu’une seule paupière à l’ouïr poindre les nouvelles polémiques qui, inlassablement, au rythme de deux (pas moins) par semaine frappent nos jours.

Bien évidemment, Nicolas Sarkozy n’est pas l’archétype du gars consensuel, de sorte qu’il ne récolte parfois que ce qu’il sème. Oui, aussi, les réactions outragées qu’il suscite ne sont pas nécessairement pour lui déplaire. Mais pourtant, on aurait tort de voir en lui le seul responsable du climat hystérique de nos semaines politiques.

Apparemment incapables d’exister autrement, ceux qui se définissent comme antisarkozystes – lorsqu’ils n’en appellent pas d’emblée aux tribunaux – rivalisent en effet de déclarations bouffies d’indignation, au point que l’on craint qu’in fine ils n’éclatent. C’est que les qualificatifs se doivent d’être suffisamment forts pour ne pas risquer d’être noyés dans le vacarme médiatique. Et la concurrence est rude. « Odieux » ou « scandaleux« , par exemple, ont eu leur temps mais se sont beaucoup dépréciés dernièrement sur le marché des propos indignés. On en cherche d’autres, ce qui serait de bon augure pour le renouvellement du vocabulaire politique français, si l’esprit de mesure cotait davantage.

Vous en aurez spontanément tous trouvé un exemple. Mais, que les bayrouïstes me pardonnent, le dernier exemple en date m’est donné par François Bayrou. Au sujet du financement partiel du RSA par un redéploiement des fonds accordés à la Prime Pour l’Emploi, voilà que François Bayrou a dégainé un « insoutenable« . Nous avons pourtant là, ce me semble, deux mécanismes dont le principe revient à accompagner le retour à l’emploi. Le premier ayant somme toute fait la preuve de son inefficacité – en raison notamment de la dispersion des fonds – il ne paraît pas inconvenant d’utiliser ces fonds au bénéfice de celui dont on escompte encore quelque effet. François Bayrou n’est pas d’accord. Soit. Mais pour l’exprimer, il qualifie la réforme d' »insoutenable »… Certains, mal embouchés, iraient jusqu’à penser que l’intensité dramatique du qualificatif employé est à proportion de la crainte de disparaître de son auteur. Or, qu’il s’agisse du leader centre-extrémiste ou de Ségolène Royal, les temps sont périlleux, ce qui ne laisse rien augurer de bon sur le front de la nuance, comme de l' »opposition constructive« .

Je relève aussi, en passant sur mon agrégateur, que Jean-Christophe Cambadélis a organisé le / participé au « 1er speed-meeting anti-sarkozy« . Au passage : soyez gentils d’aller poster un com’ chez JCC. Il est tout de même député de Paris et il n’a pas un seul com’ sous son speed-metting, ça la fout mal et, surtout, cela pourrait renforcer sa crainte de disparaître et, partant, accroître son ardeur[1]. C’est « le premier » de ces speed-meetings : vous aurez donc compris qu’il y en aura d’autres. Ainsi ceux qui n’ont existé longtemps qu’au rythme de ces stériles happenings anti-Le Pen durant lesquels ils s’assuraient consciencieusement d’être du côté des honnêtes gens se sont trouvés un autre épouvantard[2]. Ils ne sont pas près de le lâcher, tant il semble fonder leur identité. Mais rafraîchissez-moi la mémoire : entre 1981 et 1995, la droite, qui pourtant ne l’aimait pas, constituait-elle des comités antimitterrand ? Ou serait-ce que la gauche entretient un rapport particulier avec l’outrance et la violence qu’elle croit puiser dans sa mythologie révolutionnaire ?

C’est aussi l’inénarrable Marianne, l’hebdomadaire-junkie, sarkoïnomane, qui a si bien constaté l’effet d’un « Sarkozy » barrant la Une sur les chiffres des ventes, que ce dernier ne la quitte plus. Gilles Klein relevait la dernière Une d’avril d’un : « Marianne : Sarkozy encore et toujours« . C’était sans compter la première de mai, qui portait un « Putain 4 ans… » et un « Ca va mal finir » qu’ils ne sont pas allés chercher bien loin. Faut-il là aussi rattacher cette obsession à la mauvaise situation de la presse en France et voir dans ces Unes redondantes un décalque de la crainte de disparaître de nos amis précités ? Le parallèle serait peut-être excessif… Quoique l’on sache qu’Edwy Plenel avait envisagé de sauver Libération du gouffre par une ligne monomaniaque antisarkozyste, ligne que Joffrin applique sans le dire, tandis que Plenel en a fait l’argument marketing de lancement de son site Internet.

« Ca va mal finir » ? L’hypothèse n’est pas à écarter. Mais de même que l’opposition doit assumer sa responsabilité dans notre hystérie politique actuelle, un hebdomadaire comme Marianne ne pourra, si l’oracle se réalise, esquiver sa propre responsabilité. Avec des airs de presse d’entre-deux-guerres, l’hebdomadaire légitime par avance tous les dérapages, toutes les violences. Et l’on trouvera dans ce qui ressemble fort à des anticipations délibérément autoréalisatrices de quoi justifier l’inacceptable. Ce « ça va mal finir » le dispute d’ailleurs en ridicule au « peut-on encore écrire cela ? » qui barrait la Une du même hebdomadaire à l’automne, hebdomadaire qui n’a guère plus à craindre qu’une réflexion courroucée du Président de la République, du meilleur effet sur ses ventes. Et puis, à dire vrai, si quelques réformes modérées, une Rolex et des Ray-Ban suffisaient à ce que cela « finisse mal« , il y aurait matière à s’inquiéter sur l’ancrage véritable des convictions démocratiques en France.

Alors, bien sûr, les dernières polémiques en date ne m’ont pas échappé. Je m’étonne d’ailleurs d’une certaine atonie de la gauche après le dernier discours de Nicolas Sarkozy, lorsqu’il a affirmé que la France véritable n’était pas à Vichy. Le pont aura certainement nuit à la coordination de la polémique, et le « Secrétaire National à la Riposte » du Parti Socialiste se sera laissé tenter par quelques jours au vert. Je serais totuefois surpris que personne ne prenne le relais.

Cette agitation lasse. En prime, voilà qu’on nous assène l’heure du « bilan« . Le quinquennat est déjà bien court mais il faut encore faire le « bilan » après un an. Comme l’écrivait Bruno Frappat, dans un edito de La Croix de ce week-end, il nous faudrait tout de même « le temps de « faire les choses »« …

« Ainsi vivrons-nous les conséquences insidieuses de la funeste réforme de Chirac ayant abouti au raccourcissement du temps présidentiel, de sept à cinq ans. Accélération bien dans l’air du temps, qui veut que les choses se passent en accéléré, comme en zappant : les réformes, les avancées, les reculs, les présidents, les majorités. Quand la vie collective devient feuilleton, les rebondissements s’imposent en fin de journée comme les « bulles » surprenantes des fins de page de BD. Il nous faut des interjections, des exclamations, des interrogations, des « ?! », des « Oh! », des « Quoi? », des « Non…? »[3]

Alors, soit, nous les lisons, nous les entendons, ces polémiques. Mais jusqu’où faut-il vraiment répondre à ces exercices imposés ?

Je regarde ailleurs…

*

Mon propos n’est pas de relativiser. Évidemment, rien, ou presque, n’est important, en comparaison de ce que vivent les birmans. Mais ce que je vois, ce que nous voyons, en regardant ailleurs, est, là, inconcevable.

En septembre dernier, Bruno Frappat écrivait

« Sanctions, pressions, jusqu’à la Chine, indéfectible soutien de la junte birmane qui lui demande de traiter « convenablement » (sic) la colère du peuple. Tout cela a-t-il la moindre utilité? Dans l’immédiat, sûrement pas. Mais ce qui importe c’est le poids des regards de l’humanité entière. Les dictatures ne craignent rien tant que la publicité donnée à leur existence, à leurs crimes, à leur illégitimité. Elles détestent la lumière. Pesons donc de tous nos regards: c’est notre seule arme. Il faut regarder les dictateurs dans le blanc des yeux. »

Ces jours-ci, le cyclone Nargis a jeté une lumière crue, aveuglante, sur le régime birman, le révélant dans toute sa nudité, dans toute sa crudité, dans son absurdité. Un régime que ne sous-tend même plus une idéologie quelconque, qui n’est que brute oppression, prévarication, corruption. Le déroulement de cette catastrophe laisse interdit. Voilà un régime qui a ignoré les alertes adressées depuis l’Inde. Un régime qui a laissé, par son inefficacité structurelle, mourir plusieurs dizaines de milliers de ses concitoyens. Le cyclône passé, les morts amassés, c’est un régime qui refuse l’accès aux secours, qui refuse l’aide alimentaire, pour ne pas risquer une quelconque ouverture, une quelconque déstabilisation. C’est une clique qui saisit les rares stocks – pour quoi faire, sinon les revendre ? Inconcevable incongruité, voilà un régime qui persiste à organiser un référendum constitutionnel, dont le seul but est de consolider son pouvoir. Voilà sa préoccupation, lorsque son peuple meurt. Dans quelle réalité vit le régime birman, qui maintient cette farce sordide et qui ose affirmer au monde que son référendum a été un « succès » marqué par une « forte participation« . Comment peut-il croire un instant seulement que cela puisse déclencher chez nous autre chose qu’un haut-le-coeur ?

Notre seule arme, peser de tous nos regards, nous l’avons utilisée à l’automne dernier. Pour un résultat nul. Comment accepter qu’un tel régime criminel, mafieux, inepte, précisément ubuesque ne soit pas renversé, au besoin par la force ? Comment garder patience ? A quelle lente mais prétendument certaine évolution se fier lorsqu’un régime est ainsi directement et incontestablement responsable de la mort de milliers de ces personnes que tout régime est censé protéger ? Comment admettre qu’une simple résolution visant seulement à laisser entrer les secours ait pu être repoussée alors que l’on ne songe qu’à une résolution visant à balayer ce régime ?

Ca, oui, c’est à proprement parler insoutenable.

  1. tant que vous y êtes, commentez les autres, ce n’est guère mieux []
  2. source, pour les brêles []
  3. à noter, tout de même et toutefois, qu’il applique ce paragraphe davantage au pouvoir qu’à son opposition. Vous l’aurez remarqué : je suis plus généreux []

59 commentaires

  • Le plus étonnant, à propos de la Birmanie, est qu’ on ne nous a pas encore ressorti le coup de Total. Serait-ce parceque, à gauche aussi, on pense que l’ approvisionnement en pétrole et son prix sont actuellement plus importants ?

  • Koz, très bien dit à propos de la junte birmane. Les catastrophes ne sont pas seulement naturelles.

  • Le plus étonnant, à propos de la Birmanie, est qu’ on ne nous a pas encore ressorti le coup de Total. Serait-ce parceque, à gauche aussi, on pense que l’ approvisionnement en pétrole et son prix sont actuellement plus importants ?

    Juste une faute d’étourderie, Erick, juste une faute d’étourderie…
    A moins qu’ils n’aient noté que les accords pour le Projet Yadana (nom du projet Total en Birmanie) ont été signés en 1992… sous Mitterrand et Bérégovoy, ce qui rend la polémique partisane à ce sujet un peu malvenue.

    Koz, très bien dit à propos de la junte birmane. Les catastrophes ne sont pas seulement naturelles.

    Non, manifestement pas. Un meilleur régime n’aurait pu éviter des milliers de morts, mais je lisais que même le si pauvre Bangladesh avait réussi à diminuer fortement le nombre des victimes de cyclones. Et les victimes à venir, par manque de soins et de secours, seront très, très, majoritairement à imputer à la clique birmane.

  • Commentaire lu sur le fil de l’article de Mr. Bilger et qui résume parfaitement les encouragements à persévérer que j’adresse à Koz :

    « Que de réactions indignées! Et c’est bien naturel: blasphémer ainsi contre la Sainte Ligue Immigrationiste Droidelomiste, c’est l’abomination de la désolation!

    Persévérez Mr Bilger, quitte à être qualifié d’hérétique et relaps. Quelqu’un qui exaspère à ce point les bien-pensants ne peut pas avoir complètement tort. Et personnellement j’adore voir trépigner ces décérébrés.
    C’est un spectacle dont je ne me lasserai jamais. »

  • Insoutenable, dans le premier contexte, je pense ne pas me tromper en disant que c’est à rapprocher de l’expression « développement durable ou soutenable ».
    L’idée c’est que financer le RSA avec la PPE, c’est recréer des trappes et des effets de seuil alors que l’objectif était de lisser.
    Bayrou a dit « injuste et insoutenable » Le premier est un jugement de valeur, le deuxième un jugement d’efficacité. Je cite : « Cette proposition est impossible à soutenir …. et elle ne sera pas mise en application », car « c’est tellement injuste que les Français ne l’accepteront pas ». Plus loin : « cette proposition « va exactement dans le sens inverse de la revalorisation du travail » prônée par M. Sarkozy. »
    http://www.bayrou.fr/opencms/opencms/evenements/bayrou-reaction-rsa-ppe-250408.html

    En revanche, on peut dire insoutenable dans un sens moral, aussi. Et dans ce cas, la Birmanie, c’est insoutenable en effet.

  • Le commentaire est un peu sommaire, Margit…

    Lisette, ton interprétation me paraît un peu complaisante. Lorsque l’on dit d’une proposition qu’elle est « injuste et insoutenable », il me semble un peu tiré par les cheveux de… soutenir que cela vient de la dénomination anglaise du développement durable, et a contrario. D’autres en concluent étonnamment que François Bayrou a entendu dire que la proposition était « insoutenable ».

    Par ailleurs, le RSA a, aussi et ce n’est pas un détail, pour vocation d’harmoniser les aides sociales, et de leur donner un peu plus de cohérence. Mais il est tellement plus facile de pousser les hauts cris.

  • Pour résumer :

    1. tu prends la partie jugée inefficace d’un dispositif d’aide existant;
    2. tu ajoutes un financement supplémentaire;
    3. tu intègres les deux dans un nouveau dispositif d’aide que tout le monde trouve bien;
    4. ce que tu as fait est injuste et insoutenable

    Après, il ne faut pas s’étonner si la fiscalité française est un maquis inextricable d’aides, subventions, niches, dispositifs oubliés, cas particuliers, exonérations spécifiques…

  • Oui le rêve d’un impôt unique à la source n’est encore qu’une douce utopie. De même pour savoir exactement comment est dépensé l’argent du contribuable. À quand un Freedom of Information Act en France ?

  • Non non pour le coup je suis assez sûre de moi pour mon interprétation du mot. Le ton sur lequel c’était dit n’allait pas non plus dans le sens de la description d’une horreur insupportable à la pensée d’un humain normalement constitué.
    Je ne trouve pas que le mot soit particulièrement bien choisi, mais je le vois de plus en plus souvent s’agissant de politiques publiques.

    Libéral, j’ai plein de choses à dire, bien sûr, à commencer par le fait que je suis d’accord avec toi sur l’inefficacité de la PPE, mais que ça ne change rien à la constatation selon laquelle supprimer la prime pour l’emploi revient à recréer des trappes. Le RSA vise à les supprimer… sauf que le plan a été conçu dans un contexte où la PPE existe, et ne tient pas compte (pour le moment…) d’une suppression. Bon mais le diable est dans le détails, faut voir la mise en oeuvre.
    De toute façon, l’effet politique est tellement lamentable, surtout après la TEPA, je rappelle (encore cette question de timing), qu’il est probable qu’on verra une autre solution proposée.

    Pour les gens qui bénéficient de la PPE, ça veut dire payer des impôts lorsqu’ils n’en payaient pas. Ca représente énormément de gens, vu l’écrasement des salaires en France. Et ce, au moment où on arrive pas à limiter les niches fiscales, et après avoir donné un plafond d’impôt à tout le monde. Ca lui fait quoi au moral, au père de famille qui est juste au dessus du seuil et qui voit ses vacances s’envoler à Bercy? A votre avis? Et il en pense quoi du RSA auquel de toute façon il ne comprend rien, après?

    En même temps, c’est pas comme si Hirsch avait pas dit combien ça coûterait non plus. Dès l’été dernier.

  • « En même temps, c’est pas comme si Hirsch avait pas dit combien ça coûterait non plus. Dès l’été dernier ».

    Ou comme si le RSA avait été conçu, dès l’origine, comme pouvant, à terme, remplacer une aide telle que la PPE. Voir notamment, ce rapport sur la mise en place du RSA.

    Un truc marrant : dans le même temps où tu écrivais ton com’, Hirsch se disait « sans scrupules » sur la PPE.

    Et puis, question timing, c’est marrant, il se trouve que cette salope de loi Tepa qui a généralisé l’expérimentation du RSA.

    Mais bon, Bayrou est un homme qui a décidé de parler vrai. Loin de lui l’idée de simplifier démagogiquement les débats. Ca, c’est l’autre. C’est Sarkozy. Nécessairement. Tant pis si l’on s’accorde aujourd’hui à dire que la PPE est inefficace, on va continuer selon le bon vieux mode qui consiste à distribuer des allocations sans considération de leur efficacité sociale. Ca, c’est de l’ambition sociale.

    Pour ce qui est de ton interprétation, conseille donc à François Bayrou de parler français, alors. C’est encore la langue que les français interprètent le mieux.

  • Lisette,

    On ne parle que de redéployer une partie de la PPE, pas de la supprimer totalement. La PPE coûte environ 4,5 milliards par an; il ne s’agit que de la réduire d’1 milliard ou 1,5 sur la partie la plus « saupoudrée » : les centaines de milliers de foyers fiscaux pour qui elle ne représente que quelques dizaines d’euros par an.

    Bref, pour me répéter, on prend la partie la plus inutile de la PPE et on ajoute du financement complémentaire pour faire le RSA. Ce que l’opposition présente comme supprimer toute la PPE et ne rien ajouter. J’ai beau savoir que l’opposition adore encourager la confusion en matière fiscale, je reste abasourdi par la vacuité de la démarche.

  • Vous remarquerez, lisette, que le sort du père de famille n’est qu’un micro dégat collatéral, qui ne mérite pas 2 mots. Alors que « l’efficacité sociale » de la PPE, çà c’est source .. mais pas d’arguments.
    Est-ce l’efficacité sociale ou l’efficacité économique qui importe ? La Loi TEPA, en quoi est-elle efficace ?

    Si il faut revoir les redistributions inefficaces des deniers de l’état ; c’est par la PPE qu’il faut commencer ?

    « la généralisation de l’expérimentation »
    Celle-là, je ne connaissais pas, mais je comprends mieux l’inquiétude des chercheurs 🙂

  • Vous remarquerez, lisette, que le sort du père de famille n’est qu’un micro dégat collatéral, qui ne mérite pas 2 mots. Alors que “l’efficacité sociale” de la PPE, çà c’est source .. mais pas d’arguments.

    Parce que vous imaginez que le père de famille de Lisette n’est pas concerné par l' »efficacité sociale » ? Mais on peut préférer larmoyer.

    “la généralisation de l’expérimentation”. Celle-là, je ne connaissais pas, mais je comprends mieux l’inquiétude des chercheurs »

    Si ça vous semble trop compliqué, expliquons : jusqu’à la loi Tepa, le RSA n’était expérimenté que dans un nombre très limité de départements. Cette expérimentation a été généralisée par la loi Tepa. Si cela vous semble encore obscur, on pourra vous réexpliquer.

  • Les arguments, sur la PPE, c’est liberal qui les donne. On peut ne pas être d’accord sur l’aspect « saupoudrage », mais c’est clair.

    Pas besoin d’imaginer, koz, pour savoir que le père de famille, qui touchait la PPE même en « saupoudrage », va larmoyer, comme vous dites, sur l’injustice sociale dont il est victime.

  • Bon, d’accord, vous devez avoir raison : la PPE est inefficace, on en convient, mais maintenons-la, ce serait dommage d’en priver le père de famille cancéreux, dont la vieille mère est en chaise roulante et qui lui-même a subi des violences lorsqu’il était enfant. Quel salaud ce sarkozy de la lui retirer. Bon Dieu, quel salaud.

  • Problème technique visiblement, voici mon message un plusieurs parties :

    Comment accepter qu’un tel régime criminel, mafieux, inepte, précisément ubuesque ne soit pas renversé, au besoin par la force ?

    Dit autrement : Serait-il judicieux d’organiser par des moyens militaires, le renversement de dictatures en place?

    La question peut venir à l’esprit en effet, tant l’écho médiatique que suscite la Birmanie rappelle à tout le monde la nature réelle de la plupart des dictatures. Essentiellement :
    1- confiscation d’une partie de la richesse du pays par le clan au pouvoir,
    2- utilisation de la richesse restante pour financer une armée, dont le rôle est la répression de toute contestation (50% du PIB pour la Birmanie, sans ennemi extérieur).
    3- persécution de minorités identifiées comme telles par le régime (il faut bien occuper tous ces militaires…), visant à désigner des boucs émissaires à la vindicte populaire et à maintenir un climat de terreur.

    La question est intéressante et me donne l’occasion de préciser mon propos des messages précédents, qui a été quelque peu caricaturé.

    La question, donc, fait inévitablement penser à l’Irak, puisque l’une des raisons officielles de l’invasion était de libérer le peuple irakien du régime tyrannique de Hussein.
    L’amélioration mitigée de la vie quotidienne des irakiens depuis le renversement du dictateur suggère que ce n’est pas si facile que celà.

    Il est donc bon de s’interroger sur les autres options à disposition avant d’en arriver à cette extrémité.
    Quels sont ces options, en dehors des condamnations de principe, qui ont un impact réel mais limité?
    a) Compte tenu du point 1 çi-dessus, le gel des avoirs à l’étranger des dirigeants est une mesure pertinente (encore faut-il que l’opacité des paradis fiscaux le permette).
    b) En vertu du point 2, et en caricaturant à peine, tout revenu supplémentaire pour l’état dictatorial sera (s’il n’est pas directement détourné) investi dans le secteur militaire, assurant la survie du régime et prolongeant de fait le calvaire de la population. Ceci suggère une autre méthode de pression : rupture des relations commerciales et embargo sur les armes.
    c) Si une solution politique négociée, entre le pouvoir et l’opposition, existe et peut conduire à une ouverture, la soutenir à tous prix.
    d) Si l’opposition politique dégénère en conflit armé, laisser le régime se faire renverser, en pesant pour que le nouveau régime soit « moins pire » que le précédent (en utilisant au besoin les techniques a, b, et c).
    e) Last but not least : le régime peut-il changer de lui même, et à quelle échéance? Y a t’il des précédents? Oui : l’espagne franquiste.

    Examinons ces options dans le cas de la Birmanie :

    a) Le gel des avoirs à l’étranger se décide à l’ONU. La plupart des occidentaux souhaite ce type de mesure, la Chine bloque les décisions à ce sujet. Il faut donc – c’est ce que tout le monde dit – faire pression sur la Chine pour avancer sur ce dossier.

    b) Les relations commerciales. Contrairement aux autres pays occidentaux, la France a maintenu ses relations commerciales avec le régime, notamment au travers de Total. D’après La Croix : « Depuis l’appel du président français à ne pas investir en Birmanie, son directeur général Christophe de Margerie a précisé qu’il ne se retirait pas du pays, […] et que l’exploitation du champ gazier aurait rapporté en 2006 « 350 millions d’euros à l’État birman » » (http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2318442&rubId=786). C’est autant de millions qui sont utilisés contre le peuple birman. Ceux qui ironisent sur le silence de la gauche à ce sujet font minent de découvrir ce que tout le monde sait déjà : la politique étrangère de Mitterand en matière de dictatures et de droits de l’homme n’est guère plus reluisante que celle des président précédent et suivant. En fait si peu différente que Kouchner a pu passer de l’un à l’autre avec aisance. Le plus gros problème avec cette présence de Total est qu’elle empêche tout discours cohérent vis-à-vis de la Chine. On prétexte en effet, que si Total se retire la Chine prendra la place, sans se rendre compte que la Chine peut faire valoir exactement le même argument en sens inverse : si la Chine excerce une pression commerciale envers le régime Birman, ce sera au détriment de ses entreprises, et les francais prendront la place. Conclusion : on ne bouge pas et on blâme la Chine, la poutre dans l’oeil du voisin est tellement plus grosse… En pratique Chine et France restent donc les deux principales puissances alliées objectives de la junte birmane.

    c) L’opposition politique en Birmanie n’a quasiment aucun poids. Ce qui n’empêche pas de la soutenir, sans grande illusion.

    d) L’armée birmane pléthorique rend peu probable un renversement par la force par les seuls mouvements d’opposition birmans.

    e) Evolution spontanée vers un état plus démocratique. On ne sait jamais… On entends dire ces jours-çi que la catastrophe lié au cyclône pourrait précipiter la chute du régime. Personne ne s’en plaindrait.

    Conclusion : Les marges de manoeuvre francaises sur ce dossier sont faibles. La seule mesure réaliste est le retrait de Total. L’impact financier sur la junte serait limité mais bien réel (et il suffit parfois d’une goutte pour faire déborder un vase). Le gain serait aussi diplomatique, permettant de tenir un discours cohérent face à la Chine.
    A ceux qui prétexteront que cette mesure serait mauvaise pour la population, je propose de regarder ce qu’il advient de l’aide d’urgence envoyée en Birmanie, et d’estimer à partir de là les chances pour que les revenus pétroliers profitent réellement à la population…
    Par ailleurs, il serait incongru d’invoquer l’impact sur les civils si l’on est prêt par ailleurs à un renversement par la force sur le modèle irakien, avec son cortège de bombardements massifs et de bavures.

  • Voilà pour la Birmanie. Mais la mode médiatique ne doit pas faire de la Birmanie l’arbre qui cache la forêt. Des dictatures comparables existent ailleurs dans le monde, et méritent qu’on se pose les même questions, de a) jusqu’à e).
    La dictature tchadienne (encore…), est très comparable à la dictature birmane. Détournement des fonds publics et investissements militaires démesurés, au grand dam des bailleurs internationaux. Répression sanglante et aveugle : « Certains agents et d’autres hommes en armes font des fouilles parallèles de jour comme de nuit pour arracher les biens des citoyens, violer les femmes et les filles, passer à tabac, arrêter arbitrairement les innocents, semant ainsi la psychose » (http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2330265&rubId=786)

    De sorte que, comme pour la Birmanie, aider la population tchadienne et aider le gouvernement tchadien sont deux propositions contradictoires. Ce que Guy Sorman résumait, d’une certaine façon, sur son blog récemment : « il ne faut pas confondre nation et État. En Afrique, des nations n’ont pas d’État, ou ceux-ci ravagent la nation. »

    Dans le cas du Tchad donc :
    a) Sanctions financières contre Déby et sa clique : celà passe par l’ONU, la France s’y oppose (comme quoi, si la Chine cessait son soutien au régime Birman, rien ne dit que la France ne la remplacerait pas pour plaider la cause des généraux devant l’ONU).

    b) Relations commerciales et ventes d’armes. Là, çà tourne à la caricature : la France a fournit récemment du matériel militaire gratuit à Déby (dont des véhicules blindés – annonce du ministre M.A.M.), qui n’a du coup même plus besoin d’argent pour enrichir son arsenal.

    c) Solution politique négociée. Au Tchad, des solutions politiques exist(ai)ent. Des accords ont été signés par Déby et l’opposition, en 2006, et prévoient un partage du pouvoir entre partis politiques le temps d’organiser des élections libres. Déby n’a eu de cesse de torpiller ces accords depuis (les leaders emprisonnés dernièrement sont ceux avec qui le pouvoir été censé être partagé…) et la France l’y a bien aidé. Pour les mêmes mauvaises raison que dans le paragraphe précédent, elle considère que la démocratie doit être confisquée et que Déby doit rester au pouvoir.
    « Il y avait pourtant une autre carte à jouer, depuis le début des années 1990, celle de l’opposition légale, même imparfaite, dont la France n’a pu empêcher la liquidation politique et peut-être, hélas, physique. » (dans « Nicolas Sarkozy cherche toujours la rupture en Afrique », http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2330264&rubId=4077)

    d) Sur l’attitude vis à vis de l’opposition armée, les extraits suivant se passent de commentaires :
    « La France a permis à Idriss Déby de sauver son régime »
    (http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2328320&rubId=1094)

    « le soutien militaire apporté par la France à Idriss Déby a été négocié directement entre ce dernier et Nicolas Sarkozy, très probablement à l’insu de Bernard Kouchner. Sa mise en œuvre a été coordonnée par l’état-major des armées, l’état-major particulier du président de la République et la mission de coopération militaire et de défense de l’ambassade de France à N’Djamena. Cet appui était distinct de l’opération Épervier (déployée au Tchad depuis 1986 et forte de 1 200 hommes), bien que celle-ci compte parmi ses missions le soutien à l’armée nationale tchadienne.
    […] des officiers du commandement des opérations spéciales (COS) ont bien « coordonné » la contre-offensive de l’armée tchadienne.
    Sur le terrain, des soldats français « ont tiré pour tuer […] Quand des membres du COS ouvrent le feu, ce n’est pas pour effrayer les pigeons. » Selon nos sources, plusieurs facteurs expliqueraient ce soutien, qui se voulait plus discret que les habituelles implications militaires françaises en période de crise au Tchad : crainte de l’installation à N’Djamena d’un gouvernement sous influence islamiste ou simplement susceptible de mettre en cause les intérêts occidentaux au Tchad, à commencer par l’implantation militaire française ; manque d’« alternative » au président en place… »
    (http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2328564&rubId=4077)

    e) Evolution en douceur vers un régime démocratique : des raisons d’être plus optimiste qu’en Birmanie?

    Résultat : un régime, tout aussi « insoutenable » que celui des généraux birmans, perdure au Tchad. Il participe à l’instabilité régional en général et à la catastrophe du Darfour en particuliers : « La France n’a jamais voulu assumer le lien entre le Tchad et la crise au Darfour […]. Le conflit au Darfour ne pouvant être réglé militairement, il aurait fallu faire pression côté tchadien pour que ces rebelles négocient, et ce travail n’a pas été fait. » (http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2327984&rubId=786)

    Si les marges de manoeuvre francaises en Birmanie sont limitées, elles sont en revanche considérables au Tchad, mais inexploitées.

    Soit dit en passant, les rebelles qui ont tenté le dernier coup d’état au Soudan sont les mêmes qui ont lutté au côté de Déby lors du dernier coup d’état au Tchad (nottament le JEM). Je ne doute pas que ceux qui expliquaient hier que des rebelles armés étaient forcément illégitimes (au Tchad) expliquent aujourd’hui que la rébellion est légitime face à un régime totalitaire (au Soudan).

    Cette réalité de la politique de la France vis à vis des dictatures, ce parallèle avec la Birmanie, expliquent pourquoi le discours de Dakar a été si mal accueilli par beaucoup d’africains.
    Il suffit de transposer le discours de Dakar à Rangoon et le contenue choquant devient évident, je cite : « Le drame de la Birmanie, c’est que l’homme birman n’est pas assez entré dans l’histoire. Le paysan birman, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès.
    Jamais l’homme ne s’élance vers l’avenir. Jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin.
    Le défi de la Birmanie, c’est d’entrer davantage dans l’histoire. C’est de puiser en elle l’énergie, la force, l’envie, la volonté d’écouter et d’épouser sa propre histoire. »

    En birmanie, les moines ont bien essayé un peu de « s’élancer vers l’avenir », ils sont morts ou en prison. Au Tchad, les oppositions politiques et armées s’y essaient un peu aussi, mais elles touvent à chaque fois sur leur route les soldats et les mercenaires francais.
    C’est ce qui rend les appels aux africains à se prendre en main totalement creux en pratique.

    Je plaide donc pour un changement des pratiques francaises en Afrique.
    Le citoyen francais peut se sentir démuni face à la real-politique, sauf s’il se souvient qu’elle est faite en son nom, et s’il réalise que le principe énoncé pour les dictateurs s’applique tout aussi bien aux real-politiciens occidentaux :

    “ce qui importe c’est le poids des regards de l’humanité entière. Les dictatures ne craignent rien tant que la publicité donnée à leur existence, à leurs crimes, à leur illégitimité. Elles détestent la lumière. Pesons donc de tous nos regards: c’est notre seule arme. Il faut regarder les dictateurs dans le blanc des yeux.”

    Une autre objection courante, suggérée ici par Erick, consiste à mettre en relation la démocratie en Afrique et l’intérêt du consommateur francais.
    En pratique, quelle serait l’augmentation du prix de l’essence si Total se retirait de Birmanie (0.6% de la production du groupe)?
    Par ailleurs, est-il certain que les relations néo-coloniales avec l’Afrique profitent au francais maoyen? Rien n’est moins sûr. Si l’on observe les flux d’argent mis à jour dans l’affaire Elf ou dans les diverses affaires de vente d’armes, il devient flagrant que les bénéficiaires de ces relations occultes sont bien plus souvent des Charles Pasqua ou des Roland Dumas que des ménagères de moins de cinquante ans.
    N’aurions nous pas beaucoup plus à craindre qu’à gagner dans la banalisation de la corruption dans notre classe politique?
    Plus fondamentalement, en admettant qu’un impact économique réel devait se faire sentir, pourrait-on raisonablement mettre en balance la liberté des uns avec le pouvoir d’achat des autres?
    Une majorité de francais penserait (j’espère…) que non si la question leur été posé de cette façon. Et nul doute que la diplomatie francaise changerait quasi-instantanément si 50% des francais était capable de regarder leur dirigeants « dans le blanc des yeux » en leur disant que payer leur essence 0.1 centimes de plus ne les dérange pas si c’est le prix à payer pour la démocratie en Afrique.
    Le problème est que les francais préfèrent regarder ailleurs. Blâmer la Chine dictatoriale, ou les USA impérialistes, est tellement plus confortable.
    Et puis, au lieu de s’interroger sur le monde réel, on préfère se demander si celui qui en parle est sarkozyste ou anti-sarkozyste, dérisoire mais tellement plus intéressant (nous verrons bien les réactions à ce post…).

    Il y a donc deux alternatives à long terme :
    -La France continue de soutenir les dictatures contre les peuples. Des sentiments violemment anti-francais, pour l’instant très minoritaires, se développent – manipulés ou non par des politiciens sans scrupules (cf. Côte d’Ivoire). Un jour, une révolution, le peuple chasse ses bourreaux et la France avec. La « France amie de l’Afrique » n’est plus qu’un lointain souvenir, adieux les matières premières à prix cassés, adieu l’alignement de principe sur la France lors des votes à l’ONU, etc.
    -La France réforme sa politique radicalement et soutient les peuples contre les tyrans. Quelques contrats perdus à court-terme. Une chute accélérée des dictatures en place.
    La « France amie de l’Afrique » n’est plus un vain mot, mais traduit une réelle entraide entre les peuples, dont les français peuvent légitimement être fiers, et qui n’est pas pour nuire aux relations commerciales entre la France et l’Afrique.

    Le jour où la France aura épuisé toutes les options discutées çi-dessus pour favoriser la démocratie en Afrique, alors l’option d’un renversement direct, par la force, des dictatures, pourra être posée. On en est loin, et en attendant, personne ne se ferait trop d’illusions sur les objectifs réels d’une telle intervention et sur ses conséquences.

    Je conclus en citant Nicolas Sarkozy (discours du 28 février 2007):
    « Nous refusons le relativisme culturel qui voudrait que certains peuples ne soient pas faits pour la démocratie. L’histoire montre que le sacrifice des valeurs au nom d’intérêts à court terme ou d’une stabilité d’apparence n’engendre que la frustration, le désespoir et la violence. Ceux qui objecteront que les bons sentiments ne font que de la mauvaise diplomatie devraient faire le bilan de ces trentes dernières années. Ils y liraient l’exact contraire. »

    p.s. @Koz, pour ne pas réveiller à nouveau votre allergie à tout ce qui vous fait penser de près ou de loin à Meyssan, j’ai cité uniquement des sources dûment validées sur votre blog. Essentiellement La Croix, que je tiens d’ailleurs pour le journal grand public le mieux informé sur la présence française en Afrique (la présence d’ONG catholiques sur place n’y est pas pour rien). J’espère que vous n’allez pas me dire maintenant que La Croix est l’organe de propagande de courants catholiques fanatisés et vendus aux intérêts chinois ou anglo-saxons…

  • Bonjour.
    J’ai un problème pour poster une réponse.
    Problème technique ou banissement?

    Ne rêvez pas. Si vous étiez banni, ce com ne serait pas non plus passé. Il se trouve juste que les coms à plus de 3 liens sont généralement des spams. Et se retrouvent donc modérés.

    p.s. @Koz, pour ne pas réveiller à nouveau votre allergie à tout ce qui vous fait penser de près ou de loin à Meyssan,

    Celui qui ne penserait pas à Meyssan quand on lui cite le Réseau Voltaire serait un ignorant. Non seulement celui-ci en est le fondateur mais il y écrit encore. Et il n’est pas nécessaire de chercher Meyssan pour se faire une idée de ce que vaut cette source : allez donc lire cet article, assez odieux, qui pronostiquait un attentat en Italie, causés par ces firmes de gestion de crise qui avaient déjà profité d’exercices de simulation pour perpétrer les attentats de Londres et New-York…

    Alors, une telle source, forcément…

  • Ne rêvez pas. Si vous étiez banni, ce com ne serait pas non plus passé.

    C’est pour çà que j’ai tranché pour un problème technique dans le message suivant. Ce premier message était précisément un test…

    allez donc lire cet article, assez odieux, qui pronostiquaient un attentat en Italie, causés par ces firmes de gestion de crise qui avaient déjà profité d’exercices de simulation pour perpétrer les attentats de Londres et New-York…

    Je ne comprends toujours pas… Vous citez cette fois un article, anonyme, qui n’a rien à voir avec celui que j’ai cité précédemment, et qui s’appuie sur des ouvrages de Meyssan.
    Celui que j’ai cité est signé, et ses sources sont : Le Monde, l’AFP, le Monde Diplo, Le Figaro, Libération, Newsweek, etc.
    Pensez vous être incapable de juger un texte sur son contenu pour le rejeter ainsi, d’emblée, sous le seul prétexte qu’il est publié sur le même site que d’autres?
    Lisez donc ce texte (pour rappel : http://www.voltairenet.org/article12526.html) et dites moi franchement si c’est du même calibre que Meyssan et votre texte anonyme. Pour moi, clairement, non.

    Celà est de toute façon anecdotique. J’ose espérer – très immodestement – que ce n’est pas la seule réflexion que vous inspire ma dernière contribution…

  • Sur vos points… Je ne suis pas un expert en politique étrangère. Cela dit, de moins experts que moi encore donnent leur avis, alors… Je ne connais pas spécialement la question du Tchad, et préfèrerais connaître les raisons précises du soutien français. Contrairement à vous et à d’autres, je ne pense que la France ait une attirance particulière pour les dictatures.

    Pour faire une transition, je ne crois pas votre parallèle avec un discours de Dakar qui manifestement vous interpelle personnellement très pertinent. Le propos de Sarkozy à Dakar est maladroit à certains égards, peut-être excessif à d’autres, quelque peu ethnocentré, mais pas totalement aberrant, et le reprendre en remplaçant Afrique par Birmanie n’a pas de sens.

    En ce qui concerne la Birmanie, plus particulièrement, vous faites de la France une “alliée objective” au même titre que la Chine en raison de la présence de Total. Cela me semble un peu rapide.

    D’une part, l’”alliée objective” a tenté de faire passer une résolution à l’ONU la semaine dernière qui étonne de la part d’une alliée. Ensuite, pour être plus complet, pourquoi ne nous donnez-vous pas d’informations plus précises sur le montant des investissements français en Birmanie ? Ainsi que sur le montant des investissements étrangers, par pays ? Combien d’alliés objectifs trouverait-on, à ce compte ?

    A en lire cette interview (sur le site du Nouvel Obs) de la directrice du centre Asie de l’Institut français de recherches internationales,

    “Le retrait des investissements, les sanctions, bref la stratégie de marginalisation du régime ne sont pas nouveaux et on en voit les résultats aujourd’hui : ils ont fait le lit de la Chine. Finalement, c’est une puissance bien moins sourcilleuse sur la question des droits de l’homme qui a pris la place libre. De plus les sanctions sont déjà très sévères et les investissements français très limités.”

    Total agit en Birmanie en JV avec Unocal, filiale de Chevron. Cela fait-il des Etats-Unis l’allié objectif de la Birmanie ?

    Je lis sur le site de la Mission Economique
    que le projet Total représente 95% des investissements français, ce qui ne semble pas démontrer un enthousiasme particulier de la part de la France.

    Quant au classement des investissements, je trouve ceci :

    Principaux investisseurs
    1995-2006

    1 Thaïlande 55,90% – 7 035,41 MUSD
    2 Royaume Uni 11,90% – 1 408 MUSD
    3 Singapour 8,90% – 1116,03 MUSD
    4 Malaisie 4,70% – 591,18 MUSD
    5 Chine 3,70% – 469,49 MUSD
    6 France 3,70% – 460,37 MUSD
    7 Etats-Unis 2,90% – 359,83 MUSD
    8 Indonésie 1,90% – 241,5 MUSD
    9 Pays Bas 1,20% – 154,84 MUSD
    10 Autres 5,20% – 745,53 MUSD

    Cela fait un petit paquet d’alliés objectifs.

    Bref, je n’ai pas de raisons spécifiques d’être grand amateur de la présence de Total en Birmanie mais vous déployez un zèle à voir en la France le soutien actif des dictatures mondiales qui m’apparaît quelque peu excessif.

    Pour conclure, ne m’estimant pas personnellement responsable de la politique étrangère française – quoi que cela soit flatteur – j’ai un peu de mal à comprendre la véhémence de vos réactions.

  • J’assume de simplifier les choses : supprimer la PPE au-dessus de smic*x, ça fait payer des impôts à des gens qui n’en payaient pas… et ceux-là vont mal le prendre, d’autant que la TEPA est passée avant, défiscalisant un certain nombre de choses pour les gens qui gagnent beaucoup plus qu’eux (par définition). Mon principal argument contre la TEPA a toujours été le timing, elle relève d’une mauvaise gestion des priorités.
    Politiquement, c’est désastreux. Peut-être que j’ai tort et que ce sera totalement indolore pour tout le monde. Je doute, c’est toujours douloureux pour quelqu’un. La PPE ça concernait des gens jusqu’à 1.6 fois le SMIC. 2048 euros bruts…. ça fait un paquet de concernés, dans la classe moyenne.

    « Remplacer » PPE par RSA, je suis d’accord. Je crois que la société est gagnante à terme. Et vu que la TEPA est passée, on ne peut pas modifier l’ordre des priorités. En fait, dans mes discussions entre amis, je soutiendrai le gouvernement sur cette mesure.
    Seulement, ça me casse les pieds qu’on ait considéré comme ARCHI URGENT à l’été 2007 de filer plus de 3 milliards d’euros pour le remboursement des intérêts d’emprunts immobiliers (par exemple), alors que maintenant on est obligés de prendre sur la PPE. Et encore, heureusement que le conseil constit a empêché de faire encore plus con, à l’époque, je rappelle qu’on avait frôlé la cata.

    Donc : aujourd’hui, je préfère dire qu’il faut annuler la PPE pour certains plutôt que de ne pas financer le RSA. En même temps, franchement, je trouve ça complètement injuste, oui. Et politiquement ça m’étonnerait que ça passe tel que.

    Bon, mais j’en ai assez dit j’arrête. Le vrai sujet du billet, c’est quand même la Birmanie.
    Je suis pas d’accord pour aller « arrêter les dictatures » en notre nom de chevalier blanc du monde, mais quand même des fois je me demande s’il n’y a pas moyen d’imposer une aide humanitaire plus ou moins par la force. Kouchner a fait un ballet là-dessus il y a quelques jours, sans doute pour influencer l’ONU, je me demande ce qui est possible ou pas, ce qui relève de l’utopie dangereuse, et ce qui est vraiment possible.

    Quelque part, qu’on soit obligés d’attendre des visas à la frontière, ça me paraît un peu surréaliste. Et insoutenable.

  • “Remplacer” PPE par RSA, je suis d’accord. Je crois que la société est gagnante à terme.

    Zut je peux pas modifier : à terme, c’est à dire pas tout de suite. Je pense qu’il serait plus grave de ne pas faire le RSA que de supprimer la PPE pour les gens qui gagnent entre 1.x et 1.6 fois le SMIC.

  • De toutes façons, vous pouvez croire Bayrou sur parole…
    Il a constaté de visu lui-même tout seul l’impact du RSA sur son département à Pau ; il a même quantité de témoignages, s’pas …!
    Et il dit et affirme que ça ne marche pas …
    Si si, rappelez-vous l’émission d’un soir sur France2 🙂
    MDR comme on dit sur le woueb…

  • « Quelque part, qu’on soit obligés d’attendre des visas à la frontière, ça me paraît un peu surréaliste. Et insoutenable. »

    Au sens de développement durable ? Ou au sens que l’on emploie en français ? 😉

    « Zut je peux pas modifier : à terme, c’est à dire pas tout de suite. Je pense qu’il serait plus grave de ne pas faire le RSA que de supprimer la PPE pour les gens qui gagnent entre 1.x et 1.6 fois le SMIC. »

    La question, Lisette, c’est de savoir si l’on veut continuer à entasser les aides sociales, ou si l’on veut aider de façon rationalisée.

    Bien évidemment, certains ne toucheront plus la PPE et ne toucheront peut-être pas le RSA. Il se trouve que cela devrait concerner majoritairement la fourchette haute des bénéficiaires et, donc, des personnes pour lesquelles la PPE représente un apport négligeable, de l’ordre de 80 € par an (inutile de me faire le couplet sur : oui, mais 80 €, quand on est pauvre, je ne suis ni débile ni sourd). Le revenu fiscal de référence plafonné pour un couple avec deux enfants (sauf erreur par impossible de ma part) revient à 41 478 €, soit 3 456, 50 € par an. Ce qui n’est pas Byzance mais n’est pas véritablement la misère.

    Par ailleurs, peux-tu me faire la démonstration que le père de famille dont tu parlais tout à l’heure, qui ne touchera peut-être plus la PPE, ne touchera pas non plus le RSA ?

    Faut-il, à ton avis, aider un peu tout le monde, ou aider beaucoup ceux qui sont le plus dans la m… isère ?

    Que l’on trouve le principe critiquable, c’est une chose. Ce que je ne trouve pas acceptable, ce sont les qualificatifs outranciers et hystériques. Surtout de la part de ceux qui revendiquent le sens de la mesure.

    ____

    De toutes façons, vous pouvez croire Bayrou sur parole…
    Il a constaté de visu lui-même tout seul l’impact du RSA sur son département à Pau ; il a même quantité de témoignages, s’pas …!
    Et il dit et affirme que ça ne marche pas …
    Si si, rappelez-vous l’émission d’un soir sur France2 MDR comme on dit sur le woueb…

    Rhô, Olivier, c’est déloyal, ça. Quand il disait qu’il avait vérifié lui-même sur son département à Pau avec des assistantes sociales du coin, il voulait dire que bon, hein, s’il l’avait fait, cela aurait confirmé son a priori. C’que vous êtes tâtillon.

    ____

    J’aime beaucoup la nouvelle présentation. Aéré, fluide, élégant, tout Koz.

    Merci Charles’, je vois que tu me comprends parfaitement.

    Aéré, fluide et élégant.

    Tout moi, ça.

  • Koz :
    – Insoutenable au sens moral, évidemment.
    – le père de famille : mon exemple est hyper mal choisi, car il met en jeu la politique familiale. Encore une fois : peut-être que personne ne payera rien du tout, ou que ça ne fera rien à personne de payer 80€ de plus ici ou là, hein, et que tout le monde trouvera ça parfaitement normal. Je doute, c’est tout.

    Faut-il, à ton avis, aider un peu tout le monde, ou aider beaucoup ceux qui sont le plus dans la m… isère ?

    on compare PPE vs RSA depuis le début. Et dans ce cas, je suis d’accord, c’est bien pour ça que je fermerai ma gueule en public (Sarkozy n’a pas besoin qu’on le déteste plus en ce moment, et perso je suis prête à tout pour le RSA). On était pas obligés d’en arriver là, cependant. A l’origine, c’est pas PPE vs RSA. C’est RSA pour rendre le système d’aides plus productif, et ça aurait pu (dû?) être financé sur la petite marge de manoeuvre budgétaire utilisée à l’été 2007, en tant que priorité nationale. Plus prioritaire que tout un tas de choses qui sont passées, qui sont justifiables, mais à mon sens étaient beaucoup « moins prioritaires » que le RSA, et qui, mises en balance avec la suppression de la PPE, paraissent carrément injustes.
    Là je suis désolée, je n’emploie pas souvent ce genre d’expression, mais on en est quand même presque à faire payer les pauvres. En fait non, on en est à « faire payer les classes moyennes moins ». (revenue médian des ménages français : 1500€/mois, 50% ont plus, 50% ont moins, un ménage c’est un foyer, famille ou célibataire)
    Bon, mais si on est obligés de s’en tenir à RSA vs PPE, évidemment, je n’hésite pas une seconde (faut voir exactement comment c’est fait, qui paye quoi combien et comment, c’est toujours pareil). Mais on était pas obligés de faire ça.

  • j’aimerais trouver une bonne comparaison PPE vs RSA,
    les deux dispositifs ayant, si j’ai bien compris, la même finalité…
    les seuils sont différents….
    la PPE est plus large, le RSA est mieux ciblé,
    est ce à dire moins généreux?
    pour le RSA, le montant touché dépend de la situation financière antérieure
    et non uniquement de l’actuelle?

  • Je regarde ailleurs…

    Koz, qu’espériez-vous voir en regardant ailleurs?

    A la lecture de votre article, je me demande si la fin n’était pas en fait le début de votre réflexion. L’insoutenable, l’insupportable situation de la population birmane nous force à regarder ce que l’on ne veut pas voir : notre propre impuissance.
    Impuissance en tant qu’individu, en tant que citoyen, en tant que partie prenante de l’humanité toute entière.
    Impuissance là-bas, impuissance ici puisque, finalement, le discours politique est devenu une parodie de lui-même, un divertissement prévisible, souvent plus pitoyable et dangereux qu’une série du jeudi soir.

    Vous détournez le regard des bassesses du microcosme politico-médiatique français pour le plonger dans l’immense douleur qui traverse le vaste monde. Vous nous emmenez avec vous dans un voyage vers le désenchantement.
    Désenchantement du divertissement, désenchantement du jeu politique, désenchantement de l’autre et de nous-même.

    Ca ressemble à un billet politique, moi ça m’a surtout fait penser à Kant : « que puis-je savoir? » « que dois-je faire? » « que puis-je espérer? »

    Je n’ai pas encore trouvé les réponses… je crois qu’une vie n’y suffira pas mais ça n’est pas une raison pour ne pas essayer.
    Une chose est sure: votre article m’a fait gamberger toute la journée… et une bonne partie de la nuit. Merci.

    PS : juste un petit commentaire politique :

    un régime est ainsi directement et incontestablement responsable de la mort de milliers de ces personnes que tout régime est censé protéger

    Les dictatures militaires s’auto-justifient par la sauvegarde de la Nation contre le peuple qui est une menace à la survie de cette même Nation. Une Nation sans population, ça leur convient très bien.

  • Lisette a dit :

    (revenue médian des ménages français : 1500€/mois, 50% ont plus, 50% ont moins, un ménage c’est un foyer, famille ou célibataire)

    Tu fais une erreur Lisette, 1.500 c’est par personne, en salaire moyen ; pour un couple avec 2 enfants j’ai souvenir du revenu médian à 3.000 euros environ, calculé NET, c’est à dire après impôts et avec aides sociale et familiales.
    Ce qu’on appelle le revenu disponible.

    Enfin, RSA et PPE n’ont rien à voir : la PPE est octroyée à des personnes qui travaillent, mais peu (temps partiel) ou peu payées, selon le nombre d’heures travaillées. Le calcul est fait au niveau du foyer fiscal et non de l’individu, ce qui veut dire qu’une personne qui pourrait y avoir droit mais qui a un conjoint qui gagne bien sa vie, n’y aura finalement pas droit.

    Alors que le RSA est fait pour les personnes qui vont revenir à l’emploi.
    D’ailleurs, quid de ces personnes qui retrouvent un emploi, qui vont bénéficier du RSA, normalement il me semble que cela leur ouvrirait de facto également droit à la PPE qu’elles n’avaient pas jusqu’alors, puisque sans emploi du tout ?
    Là, je ne connais pas le mécanisme exact…

  • « Bon, mais si on est obligés de s’en tenir à RSA vs PPE, évidemment… »

    On ne peut pas fonctionner avec des bons sentiments, Lisette. Moi aussi, si je pouvais, j’abolirais l’argent. Et chacun recevrait selon ses besoins. Il se trouve que la société ne fonctionne pas comme ça, et qu’il n’est d’ailleurs pas dit que ce serait le meilleur mode d’organisation.

    Alors, on peut dire : ce sera RSA + PPE. On peut même, si on veut, y ajouter d’autres allocations. Il est certain que cela fait plus généreux, mais ce n’est pas nécessairement opportun.

    La loi TEPA, comme tu l’as dit ailleurs, a surtout un effet symbolique délétère. Seulement, on est entre grandes personnes ici, on est capables précisément de dépasser les symboles et de rechercher la réalité, non ? On peut, sur chaque sujet, ressortir la loi TEPA. Ca me fait penser, d’ailleurs, à un billet d’Aphatie que je pensais citer dans celui-ci…

    « Que fait-on ce matin ? On souffle la bougie, of course. Nous avons élu Nicolas Sarkozy il y a un an. Enfin, j’écris « on », mais je devrais écrire « vous », vu que j’ai voté blanc de blanc de chez blanc… Débrouillez-vous maintenant. Vous l’avêtes voulu, vous l’avez. Remarquez, c’était ça ou Ségolène Royal. Un après, au parti socialiste, zéro idée. Savez-vous à quoi on reconnaît un dirigeant socialiste aujourd’hui ? C’est une personne qui répète au moins quarante fois par jour la formule sacrée : « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal »…

    A croire que l’élu du 6 mai l’a fait juste pour eux, le « paquet fiscal » . Sinon, ils n’auraient rien à dire. Allez, encore un petit coup : « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal », « paquet fiscal ». »

    Il oublie qu’il peut y avoir confusion avec le Modem.
    _____

    A la lecture de votre article, je me demande si la fin n’était pas en fait le début de votre réflexion. L’insoutenable, l’insupportable situation de la population birmane nous force à regarder ce que l’on ne veut pas voir : notre propre impuissance.

    La raison d’être de ma réflexion n’est pas très importante mais pour répondre néanmoins, disons que j’étais surtout choqué cette semaine par ce qui se passe en Birmanie, et lassé, en comparaison, des polémiques auto-entretenues chez nous. Ca me passera, cela dit.

    Mais oui, sentiment d’impuissance et de vanité, nécessairement…

    ____

    Enfin, RSA et PPE n’ont rien à voir : la PPE est octroyée à des personnes qui travaillent, mais peu (temps partiel) ou peu payées, selon le nombre d’heures travaillées. Le calcul est fait au niveau du foyer fiscal et non de l’individu, ce qui veut dire qu’une personne qui pourrait y avoir droit mais qui a un conjoint qui gagne bien sa vie, n’y aura finalement pas droit.

    Je ne suis pas d’accord, Olivier, pour dire qu’ils n’ont rien à voir, puisque le RSA sera également versé à des personnes qui auront trouvé, ou retrouvé, un emploi.

  • @Olivier : en effet, ça alors. Je ne me souviens plus où j’avais trouvé ce chiffre de 1500€. Sur ce tableau on en est à 2100€. Pour le couple de deux enfants de moins de 14 ans, c’est un peu moins de 3000 en effet. Le fiscal plafonné de réf pour ce type de famille, d’après Koz, est à 3400 par mois environ.
    C’est ce que je disais : on touche les classes moyennes moins.

    On ne peut pas fonctionner avec des bons sentiments, Lisette. Moi aussi, si je pouvais, j’abolirais l’argent. Et chacun recevrait selon ses besoins. Il se trouve que la société ne fonctionne pas comme ça, et qu’il n’est d’ailleurs pas dit que ce serait le meilleur mode d’organisation.

    Le vote de la TEPA a changé l’histoire, forcément. On ne peut plus analyser de la même façon, tu as raison sur ce point. L’argent qui n’est plus là n’est plus là. Je continue à penser qu’une partie de ces dépenses étaient stupides (remboursement des intérêts d’emprunts), une autre prématurée car pas prioritaire (bouclier fiscal, droits de succession, défiscalisation des heures supp), et une dernière bienvenue (les heures supp, qu’il n’aurait pas fallu défiscaliser)
    Aujourd’hui cet argent n’est plus là, et si on veut faire le RSA, ce que je trouve très très important, il faut bien le trouver ailleurs, mettons le PPE, l’effet symbolique est naze, mais au finish ça tombe un peu toujours sur les mêmes alors…. N’empêche que si on met en balance avec certains éléments de la TEPA, ou avec les efforts avortés de suppression des niches fiscales, c’est injuste, et ça n’a rien à voir avec une quelconque volonté d’abolir le pouvoir de l’argent.

    Et puis, si on veut, comparons les avantages économiques, il y en a peut-être qui sauront le faire. Quand on parles des heures supp, il y a toujours un type du gouvernement pour dire que ça a été 3 milliards injectés dans l’économie, trop la classe. Et quand qqn dit « oui mais en moyenne ça fait peanuts par personne, ça change le niveau de vie de personne votre affaire », le type du gouvernement répond invariablement : 3 milliards, c’est beaucoup, en tout, et ça fait du bon pèze qui circule.
    Et là, on repique peu ou prou au total la même somme, sur la classe moyenne, et tout à coup ça ne serait plus rien? Ca ne fait pas une baisse du pouvoir d’achat? Faut m’expliquer là. Dans un cas on donne un peu, et en fait c’est beaucoup, et dans l’autre cas, on pique un peu (je refais pas les calculs), et c’est vraiment peu.

    Par ailleurs, j’ai cru comprendre que si on ne paye pas d’impôt sur le revenu sur les heures supp effectuées… le calcul de celles-ci rentre tout de même dans le revenu fiscal de référence. Tu sais, le truc qui fait que ton revenu fiscal de référence est plus élevé que ton salaire moyen. Il est donc en théorie possible pour l’instant que le fait de faire des heures supp fasse franchir des seuils à quelques uns… et qu’au final, ils se retrouvent avec plus d’heures supp, mais moins de PPE, et au final plus d’impôts donc moins de sous. Ca peut encore être modifié cependant.

    La loi TEPA, désolée, mais vous en entendrez parler jusqu’au bout, parce qu’il y a de quoi critiquer, et que ça fiche en l’air une partie du quinquennat. L’été dernier, quand nous disions qu’il n’y avait plus un rond après ça, on nous riait au nez je rappelle. Même le premier ministre a tenté un coup d’éclat, avec son Etat en faillite, et il s’est fait taper sur les doigts. Aujourd’hui on le sait… Ca ne change pas la perspective sur cet ensemble de mesures, de savoir qu’elles ont pompé toute la marge de manoeuvre budgétaire de la Nation? Vous ne vous dites pas que peut-être si on avait attendu un peu pour certaines, ça aurait permis de financer d’autres choses qui paraissaient plus urgentes?

  • Je commence à rejoindre la lassitude de Koz, tellement je suis fatiguée de lire des commentaires toujours aussi naïfs économiquement parlant, aussi boutiquiers et souvent de mauvaise foi quand il s’agit de voir un ensemble de mesures destinées à favoriser le travail et l’offre, donc la création de richesses.
    Cela me rappelle le Grand Jury avec E. Leclerc dimanche dernier où les éminents journalistes présents apparaissaient en écoliers naïfs devant quelqu’un obligé de leur expliquer le b-a-ba …

  • « I don’t wake up every morning asking what Hayek or Adam Smith would have done. » – Nicolas Sarkozy

  • Sans ironie, vous avez essayé « six feet under » ? A mon humble avis, aucune autre série ne lui arrive à la cheville… vraiment…

  • @margit

    E. LECLERC était là dimanche?
    en tout cas, son fils Michel Edouard est un très bon vendeur:
    il fait de la pub pour son groupe
    en faisant semblant de faire de l’économie politique….

  • Nous sommes bien d’accord, francis. J’ai également une certaine allergie pour le personnage, qui instrumentalise copieusement le débat public.

    de quoi oublier ma lassitude :
    lejdd.fr/cmc/politique/200820/…

    Je rigole, en constatant que c’est Farid Taha qui a provoqué la « foire d’empoigne » au Modem (foire d’empoigne au demeurant à relativiser puisque l’on cite 3 ou 4 personnes qui ont protesté – ma femme est plus dure, elle m’a dit : « ah bon, foire d’empoigne à combien ? A 1 ? »). J’ai eu quelques échanges un peu aigres avec lui, et ce n’est pas un personnage avec lequel je m’associerais dans la critique du Modem. Chacun la sienne.

  • La croissance accélère, en France… Quand on évoque « le temps de faire les choses », voilà qui vient à propos. L’avenir nous dira si cela se confirme ou non. Mais il est un peu tôt pour juger le quinquennat de Sarkozy. Alors, même si tout ne se réduit évidemment pas au taux de croissance, les excitations passagères…

  • C’est amusant de comparer les points de vue sur un même événement.

    Bon, le style du rédacteur du Modem est un peu imprécis. Passons sur la « pluie de caméras et de micros », qui a dû être fort douloureuse pour Bayrou, en revanche, je suis plus dubitatif quand il écrit :

    Farid Taha […] était seul à être en désaccord et que les conseillers présents (environ 300 présents) avaient adopté à la majorité le règlement intérieur national.

    La majorité au Modem est-elle fixée à 299 voix ?

    Plus sérieusement, les seuls reproches faits à F. Taha sont manifestement d’avoir publiquement exprimé un désaccord, le fond de ses propos n’étant même pas repris par le rédacteur du Modem. Lequel ne mentionne pas non plus les propos de T. Cornillet, cités par le JDD.

    Mais qui a dit (je cite de mémoire) : « si nous pensons tous la même chose, c’est que nous ne pensons plus rien » ?

  • J’ai appris ce matin qu’on avait déplacé le Mistral, qui est un bateau magnifique, et prévu très exactement pour ce genre de choses. J’imagine qu’on va essayer de s’en servir quand même. Je ne comprends pas pourquoi on ne peut pas survoler la zone en larguant des vivres.

  • J’y ai pensé aussi, mais

    (i) il y a peut-être des considérations d’opportunité à prendre en compte : quel serait l’effet véritable ? Peut-on craindre un durcissement du régime ? Je n’en sais rien, et ces questions ne sont peut-être pas pertinentes, mais elles entrent peut-être en ligne de compte.

    (ii) la Birmanie dispose-t-elle d’une aviation de chasse ? Et peut-on exclure qu’elle ne cherche à abattre un avion qui violerait son espace aérien ? Évidemment, ce serait « énôrme » mais compte tenu de la nature du régime, peut-on l’exclure ?

    addendum : la junte « crie victoire » et revendique une participation de 99%. C’est vraiment Ubu Général Birman. Qui croient-ils duper ?

  • Je sais pas trop ce que tu as contre Farid Koz, mais sur le fond il a plutôt raison, les adhérents ne sont pas écoutés, tout est fait pour les éloigner du débat et faire comme s’ils étaient dangereux pour le mouvement. Apparemment ils ne devraient être que des moutons qui suivent le chef. Vous avez dit démocrate ?

  • Oui, Koz, il y a sûrement des éléments qui nous échappent, et probablement une histoire de rapports avec la Chine, qui est le protecteur et/ou le financier là-bas (sauf qu’en ce moment, pauvres d’eux)
    N’empêche, on a beau se dire que tout le monde fait ce qu’il peut, qu’est-ce que ça fait frémir quand même.

  • J’ai oublié de répondre à Bob : Farid ne représente pas « les adhérents », contrairement à ce qu’il a tendance à penser. C’est pas pour ça qu’aucune de ses critique n’est justifiée…
    Sinon, Koz peut très bien à la fois ne pas aimer Bayrou et avoir des raisons différentes de celle de Farid pour avoir ce sentiment, et donc ne pas souhaiter s’associer à son « combat »

  • Lisette : « Je ne comprends pas pourquoi on ne peut pas survoler la zone en larguant des vivres. »

    Koz: « il y a peut-être des considérations d’opportunité à prendre en compte »

    Extrait d’un article du journal québecquois La Presse écrit par André Pratte :
    Les assassins birmans

    Les spécialistes en la matière croient que des gestes unilatéraux, par exemple le parachutage de denrées et de médicaments, seraient au mieux inefficaces et probablement dangereux. Sans un système de distribution au sol, les biens parachutés pourraient provoquer des affrontements ou être mal utilisés, ce qui, dans le cas des médicaments, aurait des conséquences catastrophiques.

    D’autres vont beaucoup plus loin et soutiennent qu’une intervention armée devrait être envisagée. On voit cependant mal comment une guerre pourrait améliorer les choses…

    Sur la situation en Birmanie et les conditions d’une intervention armée, un très bon et long billet d’Arnaud Hoyois : Quindi…. Birmanie: Le Devoir d’Ingérence Humanitaire

    Extrait :

    Dans ce cadre, une aide humanitaire aérienne ne serait pas efficace (pour ne pas dire contre-productive compte tenu des pillages par l’armée, et des risques sécuritaires qui s’en suivraient pour les populations qui ne remettraient pas cette aide à l’armée) sans personnel humanitaire sur le terrain pour l’administrer (d’autres risques, comme ceux d’une mauvaise utilisation des médicaments cherchant à limiter la propagation des épidémies pourraient aussi accroître les risques pesant sur la santé des birmans). L’envoi de bateaux civils non renforcés dans le delta de l’Irrawaddy peut aussi s’avérer contreproductif avec des pertes en matériel de transport et des prises de risques inacceptables par du personnel humanitaire. Il doit donc s’agir de laisser entrer en Birmanie du personnel humanitaire spécialisé, en quantités suffisantes (HCR, OMS, FAO, PAM, associations humanitaires), du matériel humanitaire en accord avec les besoins des deux millions de réfugiés, du matériel civil et militaire nécessaire pour accéder aux espaces touchés par le cyclone, notamment des hélicoptères, des engins permettant la construction de ponts provisoires, du matériel pour la construction de camps de réfugiés, et enfin du personnel permettant la sécurisation du personnel humanitaire, des réfugiés, et des stocks de matériel humanitaire. Plus tard, il sera question de faire entrer dans le pays les moyens humains et matériels nécessaires pour la reconstruction et le développement.

    Deux articles à lire et méditer, en particulier sur ce qui concerne « l’après ».
    De mon point de vue, la reconnaissance de notre propre impuissance actuelle ne doit pas nous (me) entrainer à l’inaction et au désintérêt : les militaires birmans ne cherchent qu’à gagner du temps et qu’on les oublie. Ne leur laissons pas cette chance.

  • @Koz

    Je résume votre position :
    -vous vous indignez du comportement du régime birman; au point d’envisager le renversement de tels régimes par la force.
    -vous pensez que la France n’est pas plus à blâmer que d’autres en Birmanie et qu’on ne peut pas la considérer comme une alliée du régime (je veux bien reconnaître que faire des seules Chine et France les alliés du régime Birman était un raccourci provocateur. Notez tout de même que Total reste le premier actionnaire de la JV avec Unocal, et que la comparaison des investissements ne fait que confirmer ce que j’ai déjà écrit : Total n’investit plus en Birmanie depuis que les installations sont en place, la demande de Sarkozy de limiter les investissements était donc de la pure blague).

    Admettons.

    Mais dès qu’il s’agit d’une situation plus proche de nous, le Tchad, où la situation d’alliance avec le pouvoir en place n’est pas contestable, vous bottez en touche au prétexte que vous ne connaissez pas grand chose à la politique étrangère. Subittement, votre capacité à trouver des données chiffrées disparaît…
    J’en conclus que vous avez une capacité d’indignation à géométrie variable, et une sérieuse capacité à regarder ailleurs quand la réalité ne vous plaît pas.
    Ou peut être vous faut-il absolument un cyclône pour distinguer une dictature d’une démocratie?

    Sur les raisons du soutien francais à Déby, La Croix (cité plus haut) en donne un éventail, non-exhaustif mais déjà assez complet :
    « plusieurs facteurs expliqueraient ce soutien, qui se voulait plus discret que les habituelles implications militaires françaises en période de crise au Tchad : crainte de l’installation à N’Djamena d’un gouvernement sous influence islamiste ou simplement susceptible de mettre en cause les intérêts occidentaux au Tchad, à commencer par l’implantation militaire française ; manque d’« alternative » au président en place…” »

    Autrement dit, outre peut-être la peur d’une succession islamiste (peu réaliste : il n’y a pas de parti islamiste au Tchad), toutes les raisons évoquées çi-dessus font fi de la démocratie et privilégient uniquement les intérêts de la France.

    La citation que vous reproduisez prêterait à rire si le sujet n’était pas si grave :

    “la stratégie de marginalisation du régime ne sont pas nouveaux et on en voit les résultats aujourd’hui : ils ont fait le lit de la Chine. Finalement, c’est une puissance bien moins sourcilleuse sur la question des droits de l’homme »

    Ou et quand la diplomatie francaise s’est-elle montré si sourcilleuse sur la question des droits de l’homme?

    je ne pense que la France ait une attirance particulière pour les dictatures.

    Problématique suffisament vague pour un bon dialogue de sourds…
    Ceci dit, vous souvenez vous du premier chef d’état étranger reçu à l’Elysée par Sarkozy après son élection? C’était Omar Bongo, placé à la tête du Gabon par Jacques Foccart il y a plus de 40ans et réélu à 99% depuis. Je ne vous infligerai pas un rappel des louanges adressées par Sarkozy à son « homologue » à cette occasion.
    Si vous vouliez dire que les dirigeants francais ne sont pas attirés que par des dictateurs, c’est peut être vrai…

    vous déployez un zèle à voir en la France le soutien actif des dictatures mondiales qui m’apparaît quelque peu excessif.

    Vous m’avez mal lu. Les dictatures soutenues activement par la France (dans le cas de la Birmanie, je ne parlerais pas de soutien actif) sont essentiellement en Afrique. C’est déjà bien assez.
    Ce que je dis c’est – au contraire – que le degré d’implication de la France n’est pas le même partout, que si l’on veut discuter de politique étrangère de la France et de démocratie (ce que vous faite), il vaudrait mieux se tourner vers le pré-carré françafricain (ce que vous ne faites pas) plutôt que de surfer sur la mode médiatique.
    Quitte à s’indigner, en effet, mieux vaudrait s’indigner utilement et examiner nos propres erreurs, plutôt que d’accuser un jour les anglo-saxons et le lendemain les chinois. A moins d’avoir comme réelle motivation le seul nationalisme, qui est bien sûr un point de vue défendable.

    Pour conclure, ne m’estimant pas personnellement responsable de la politique étrangère française – quoi que cela soit flatteur – j’ai un peu de mal à comprendre la véhémence de vos réactions.

    Vous maintenez un blog qui s’intitule « koztoujours ». C’est pour qu’on koz non? Rien de personnel à votre encontre en ce qui me concerne, et à vrai dire je n’avais pas l’intention de limiter la discussion à notre duo. Merci à vous et à Libéral pour vos réponses.

  • « Problématique suffisament vague pour un bon dialogue de sourds… »

    Le pluriel me convient : cela signifie au moins qu’on serait deux à l’être.

    « Ce que je dis c’est – au contraire – que le degré d’implication de la France n’est pas le même partout, que si l’on veut discuter de politique étrangère de la France et de démocratie (ce que vous faite), il vaudrait mieux se tourner vers le pré-carré françafricain (ce que vous ne faites pas) plutôt que de surfer sur la mode médiatique. »

    Je parle de politique étrangère de la France dans ce billet ? La seule allusion concerne la résolution repoussée, effectivement proposée par la France. J’aurais pu faire la même si j’avais été uruguayen.

    En l’occurrence, la « mode médiatique » est plutôt dictée par un évènement qui n’a pas dû vous échapper : un cyclone a frappé la Birmanie, qui est susceptible de causer la mort de 128 000 personne. Réduire cela à une « mode médiatique » me paraît déplacé.

    Dans ces conditions, effectivement, votre insistance à vouloir parler de la politique étrangère française en Afrique et, en particulier, au Tchad, ne me paraît pas des plus naturelles. Et, si vous affirmez maintenant que vous ne verriez pas en la France un « soutien actif de la Birmanie, vous en faisiez hier une « alliée objective » au même titre que la Chine.

    « Rien de personnel à votre encontre en ce qui me concerne, et à vrai dire je n’avais pas l’intention de limiter la discussion à notre duo »

    J’avais cru un moment que vos réactions m’étaient destinées. J’aurais probablement été induit en erreur par le fait que ce sont des réactions au billet que j’ai écrit. Ah, la difficulté de communiquer sur le Net…

    Maintenant, pour reprendre votre dernier commentaire, il est vrai que si vous évitiez d’insinuer que je m’indigne inutilement, que mes réactions soient guidées par le nationalisme, j’aurais une certaine tendance à envisager la possibilité de dialogues constructifs, qui ne me paraît pas des plus évidentes en l’occurrence. Notamment lorsque vous écrivez ceci :

    Mais dès qu’il s’agit d’une situation plus proche de nous, le Tchad, où la situation d’alliance avec le pouvoir en place n’est pas contestable, vous bottez en touche au prétexte que vous ne connaissez pas grand chose à la politique étrangère. Subittement, votre capacité à trouver des données chiffrées disparaît…
    J’en conclus que vous avez une capacité d’indignation à géométrie variable, et une sérieuse capacité à regarder ailleurs quand la réalité ne vous plaît pas.
    Ou peut être vous faut-il absolument un cyclône pour distinguer une dictature d’une démocratie?

    Par ailleurs, je vous félicite pour votre connaissance du système politique tchadien. Pour ma part, la possibilité qu’un régime islamiste, dans un pays frontalier du Nigeria et du Soudan, ne me semble pas stupide, d’autant que le Soudan semble faire preuve d’un certain activisme et l’hypothèse que les alternatives à Déby soient manifestement pas plus démocratiques ne me paraît pas non plus idiote. On ne compte plus le nombre de politiciens africains en exil à avoir agité le fanion de l’alternative démocratique pour se révéler ensuite plus autoritaire que celui qu’ils ont remplacé (au fait, vous n’êtes pas un tchadien en exil ? Rien de personnel, pour sûr, ni aucun sous-entendu, vous imaginez bien. Juste une question).

    Il est vrai que j’ai un préjugé favorable pour mon pays, sentiment idiot que vous ne partagez pas, et que je n’ai pas tendance à accorder par principe du crédit aux critiques, de surcroît systématiques, qui lui sont faites.

  • Impuissance, vraiment ?
    Quand les américains ont réellement voulu faire revenir la Corée du Nord en table de négociation, qu’ont-ils fait ?
    Tout simplement ils ont agi auprès de la communauté internationale pour geler les avoirs des dirigeants Nord Coréens, détruire leur production de fausse monnaie, leur interdire l’accès aux casinos asiatiques: ça a fait mal, très mal.
    Où est donc l’argent des dictateurs birmans, des présidents africains capables de faire d’un des pays les plus riches de l’Afrique une zone de pauvreté parmi les pires qui soient ?
    Quitte à les « regarder dans le blanc des yeux » on ne devrait plus les appeler « dictateur » ce qui est de nos jours peu différenciant et assez chic à porter mais plutôt  » corrompu » ou « capitaliste » voire même « Sarkoblingbling » quand on écrit chez Marianne.

  • Vercaud : « Impuissance, vraiment ? »

    Juste pour remettre les choses à leur place : l’impuissance, c’est de moi, pas de Koz.

    Ici la liste des sanctions américaines (10/10/2007)

    Ici un article du nouvel obs (28/09/2007) sur les sanctions américaines et l’appel à la Chine par le président Bush.

    Etait-ce assez? La preuve que non.
    Et maintenant? Les américains assouplissent les transferts de fond en échange de l’entrée de l’aide humanitaire. Ca marche? Pas franchement mais on peut toujours espérer.
    Et en Corée ? Le 1er souci des américains est le non-développement de l’arme atomique, les droits de l’homme, ça vient après. Avec les négociations est-ce que la Corée du Nord est devenue un paradis pour ses habitants? Non.

    Alors, oui, j’ai un sentiment récurrent d’impuissance et les amalgames douteux ne feront certainement pas avancer la condition des populations asiatiques, africaines ou même europénnes.

  • Philo
    Doit-on faire un constat d’impuissance face à un résultat partiel ?
    Il me semble que non.
    Peut-on chercher le succès complet dans toute action ?
    Il me semble que non.
    Sous quel délai mesure t on l’échec des actions humaines:
    Un journal télévisé, un mandat électoral, une génération ?

    Certes, si on prétend vouloir résoudre de concert le développement des armes atomiques, le bonheur des autres, l’omniprésence des dictatures, les conflits inter-régionaux et ce en quelques années, on se donne toutes les chances de constater l’impuissance réelle des hommes à régler leurs problèmes.

    Mais ce sentiment d’impuissance n’est pas plus justifié que la rencontre impossible dans le paradoxe d’Achille et de la tortue.

  • @Koz

    Par ailleurs, je vous félicite pour votre connaissance du système politique tchadien. Pour ma part, la possibilité qu’un régime islamiste, dans un pays frontalier du Nigeria et du Soudan, ne me semble pas stupide, d’autant que le Soudan semble faire preuve d’un certain activisme.

    Tout est bon tant que ça justifie la position de la France n’est ce pas?
    http://www.rfi.fr/actufr/articles/101/article_66102.asp
    Voici ce qui s’est passé au Soudan la semaine dernière : « Le chef de l’opposition islamiste Hassan al-Tourabi a été relâché lundi soir après avoir passé une douzaine d’heures entre les mains de la police. Trois autres membres de son parti, arrêtés en même temps que lui, restent incarcérés. Ils sont accusés de collusion avec le MJE, le Mouvement pour la Justice et l’Egalité, le groupe de rebelles du Darfour qui a attaqué samedi la ville d’Omdourman. Accusation que les deux mouvements ont démentie. Lundi soir, le Tchad a fermé sa frontière avec le Soudan et annoncé le gel des relations économiques. Khartoum avait annoncé dimanche la rupture de ses relations diplomatiques avec Ndjamena. »

    Le régime soudanais accuse le Tchad et l’opposition islamiste d’avoir soutenu une tentative de coup d’état. Est-ce très cohérent avec l’idée d’une influence islamiste du Soudan vers le Tchad?

    On ne compte plus le nombre de politiciens africains en exil à avoir agité le fanion de l’alternative démocratique pour se révéler ensuite plus autoritaire que celui qu’ils ont remplacé (au fait, vous n’êtes pas un tchadien en exil?

    Certes, mais ça ne donne pas un mandat à la France pour bloquer les processus démocratiques et choisir les dirigeants à la place des africains.
    Et de plus, à quoi rimeraient les renversements par la force que vous suggérez si l’on part du principe que les successeurs ne sont jamais mieux?
    Ce que je ne comprends pas dans votre discours c’est qu’il n’y a aucune piste intermédiaire entre s’accomoder de régimes totalitaires et les renverser par la force.
    Pour moi, toutes les positions intelligentes sont entre les deux.

    Ma connaissance du système politique tchadien, n’importe quoi peut l’avoir en lisant régulièrement La Croix et un peu de presse étrangère. Je ne suis qu’un francais moyen qui s’intéresse à la politique de son pays, et dont certains aspects lui font honte. J’évoque le Tchad comme je pourrais parler de Centrafrique, du Gabon, des deux Congo, du Cameroun, qui ont une relation à la métropole assez similaire. Simplement, vu la vitesse d’oubli des évènements en France sur ces pays, je me suis aperçu qu’il valait toujours mieux évoquer un pays qui a fait la une récemment, pour que les gens puissent raccrocher la discussion à quelques souvenirs.

    Il est vrai que j’ai un préjugé favorable pour mon pays, sentiment idiot que vous ne partagez pas

    J’ai moi aussi un préjugé favorable : je pense qu’on peut faire mieux, sinon ça ne vaudrait même pas la peine d’en parler. C’est une vision positive.

    si vous évitiez d’insinuer que je m’indigne inutilement, que mes réactions soient guidées par le nationalisme

    La première insinuation, oui. La deuxième, non. Je vous fait suffisament de reproches pour que vous n’en rajoutiez pas en voyant des sous-entendus dirigés contre vous à chaque phrase. 🙂

  • @Vercaud

    Je suis tout à fait d’accord avec vous. En fait, j’abordais les questions posées par Koz sous un angle différent :

    Comment accepter qu’un tel régime criminel, mafieux, inepte, précisément ubuesque ne soit pas renversé, au besoin par la force ? Comment garder patience ? A quelle lente mais prétendument certaine évolution se fier […]

    Le sentiment d’impuissance immédiate auquel m’a fait penser le billet de Koz, n’est pas du tout une désespérance de l’humanité mais plutôt un appel (discret dans mes remarques il est vrai), à ne pas s’arrêter à l’urgence mais à s’inscrire dans la durée.

    Deux articles à lire et méditer, en particulier sur ce qui concerne “l’après”.
    De mon point de vue, la reconnaissance de notre propre impuissance actuelle ne doit pas nous (me) entrainer à l’inaction et au désintérêt : les militaires birmans ne cherchent qu’à gagner du temps et qu’on les oublie. Ne leur laissons pas cette chance.

  • Comment accepter qu’un tel régime criminel, mafieux, inepte, précisément ubuesque ne soit pas renversé, au besoin par la force ?Notre seule arme, peser de tous nos regards, nous l’avons utilisée à l’automne dernier. Pour un résultat nul. Comment accepter qu’un tel régime criminel, mafieux, inepte, précisément ubuesque ne soit pas renversé, au besoin par la force ? Comment garder patience ? A quelle lente mais prétendument certaine évolution se fier lorsqu’un régime est ainsi directement et incontestablement responsable de la mort de milliers de ces personnes que tout régime est censé protéger ? Comment admettre qu’une simple résolution visant seulement à laisser entrer les secours ait pu être repoussée alors que l’on ne songe qu’à une résolution visant à balayer ce régime ?

    Ca, oui, c’est à proprement parler insoutenable.

    Je pourrais écrire la même chose en remplaçant « Birmanie » par Chine, si je n’étais pas certain de me faire traiter de « droits-de-l’hommiste », d' »anti-sarkozyste primaire » ou de « gauchiste ».

  • En même temps, sans avoir aucune prédilection spécifique pour le régime chinois, vous pourriez écrire la même chose en remplaçant « birmanie » par « chine », mais plus que de vous faire traiter de ce que vous dîtes, on vous ferait probablement observer, simplement, que ce serait faux.

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