Et si on faisait de la limonade ?

opportideoNous vivons une époque formidable. Des crises à la pelle. Crise économique, crise écologique, crise financière, crise immobilière. Autant d’occasions de redécouverte. Al Gore, en tournée mondiale, usait de deux images. Toujours utiles, les images. Dans des cas approchants, certains ont théorisé cela sous le terme de storytelling, comme si cela ne faisait pas déjà 2000 ans qu’on avait perçu l’intérêt de parler en paraboles. Al, lui, raconte qu’en chinois, crise et opportunité sont représentés par le même idéogramme. Manière de signifier que la crise est le moment opportun pour prendre des décisions. J’ai décidé de lui faire confiance. Pour moi, de toutes façons, le chinois, c’est de l’hébreu.

Sous mon précédent billet, Stef m’interpellait : « les traditionalistes ont étudié en profondeur ce Concile et le connaissent bien, les catholiques dits « pro-conciliaires » peuvent-ils tous en dire autant ?« .

A son interpellation, je répondrai : probablement pas. Le grand peuple des catholiques fidèles à Rome connaît très mal le Concile Vatican II. Pour beaucoup, Vatican II n’est qu’une affaire de rite. Et je peux le dire avec assurance, puisque je parle notamment de moi. Ce n’est en effet que récemment que cherchant des sources pour asseoir mes assertions, sur mon blog, je suis tombé sur des développements lumineux. Avec l’enthousiasme de celui qui découvre, il m’est arrivé plus d’une fois d’interpeller ma femme : « tu imaginais toi, qu’ils disaient déjà ça dans Vatican II ? »

Bon, je vous passe un petit laïus tout prêt de sociologie empirique : serait-il si étonnant que les intégristes connaissent mieux les actes du Concile que nous ? Vous, si vous vouliez faire un schisme, ne liriez-vous pas la doc avant ? Et puis, entre nous soit dit, mais à voix basse : est-on vraiment certain qu’ils les connaissent si bien, les actes du Concile ?

Quelle attitude adopter, alors ?

La suite, vous la trouverez sur le blog Le Vatican et les intégristes, ici,  précisément.

13 commentaires

  • Sinon pour les textes du Concile Vatican II c’est là et gratos
    http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/index_fr.htm

    Et en plus on comprend quand on lit! 😉 Qui l’eut cru!! 😉

    Comme le dit un copain prêtre un des problèmes de l’Eglise c’est qu’elle écrit de super bons et beaux textes, mais personne ne les lit par paresse intellectuelle ou par peur que çà oblige à changer de vie…

    A lire notamment Gaudium et Spes:« sur l’Église dans le monde de ce temps », cf Wikipedia pour les paresseux…
    Pour les autres (c’est à dire la majorité) cf le lien plus haut…

    A lire aussi Nostra Ætate, la Déclaration sur l’Église et les Religions Non-Chrétiennes (cf Wikipedia again) qui est très claire rapport à la polémique actuelle…

    L’Église reconnaît que les prémices de son salut se trouvent dans les patriarches, Moïse et les prophètes.
    « L’Église croit, en effet, que le Christ, notre paix, a réconcilié les Juifs et les Gentils par sa croix et en lui-même des deux a fait un seul » (Eph 2, 14-16).
    Même si, durant la Passion, des autorités juives et leurs partisans ont poussé à la mort du Christ, cela ne peut être imputé aux Juifs vivant alors, ni aux Juifs de notre temps, poursuit la déclaration. Les Juifs ne doivent plus être représentés comme maudits. Le patrimoine spirituel entre juifs et chrétiens étant si grand, le Concile encourage la reconnaissance et l’estime mutuelle entre juifs et chrétiens.
    L’Église cite l’Apôtre Paul qui rappelle que le peuple juif est toujours très cher à Dieu. (Romains, 9, 4-5). Par ce document, l’Église « réprouve toutes les persécutions contre tous les hommes », faisant allusion à la Shoah et aux nombreux pogroms et persécutions qui ont marqué l’histoire du peuple juif. L’Église dit aussi qu’elle croit que le Christ, par sa croix, a réconcilié les Juifs et Gentils et des deux n’en a fait qu’un seul peuple.

    Et celui sur l’Apostolat de Laics, énorme aussi: Apostolicam Actuositatem.

    Pour un résumé général rapide des textes de V II cf wikipedia

    http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/index_fr.htm

  • Oh l’autre eh, j’ai donné tous les liens sur le blog de La Croix… Bon, mais tu as raison de les redonner.

    Ceci dit en passant : je ne sais pas trop comment traiter ma participation à ce blog. D’un côté, je crains fort de lasser des lecteurs qui ont d’autres préoccupations que les relations entre l’Eglise catholique et les intégristes, et qui ont déjà eu quelques explications. D’un autre, il va m’être difficile d’écrire des billets sur le blog de La Croix et, sur celui-ci, des billets différents… La solution est peut-être de faire plus court ici, sur d’autres sujets, tant que le sujet « intégristes » est d’une actualité brûlante. J’annoncerais la publication d’un nouveau billet ici, en quelques lignes seulement.

    Qu’en pensez-vous ?

  • oui, sur ce thème, tu nous « mets en appétit » ici
    et les plus motivés vont lire le billet sur le blog de la croix
    pour les autres sujets, nous attendrons un peu a pour avoir tes lumières

    par exemple sur le point que je soulignais en chat
    éclaire nous sur les expos ouvertes la nuit, lorsque les chaînes de montage sont fermées, ce qui permettra de reconvertir les ouvriers en gardiens de musée!

  • C’est vrai aussi. Lors de ma participation au blog pour la venue du Pape, j’avais fait le choix de laisser les textes dans leur version intégrale, mais de fermer les commentaires. Meilleur choix ?

  • Blogblog a écrit:

    Comme le dit un copain prêtre un des problèmes de l’Eglise c’est qu’elle écrit de super bons et beaux textes, mais personne ne les lit par paresse intellectuelle ou par peur que çà oblige à changer de vie…

    C’est une de mes grandes interrogations. Et parfois, je me demande si cette messe, où nous passons 1 heure par semaine, ne pourrait être le lieu de partager sur ces textes, d’en parler, de donner envie de les lire, de donner les clefs pour les comprendre… Certes, cela obligerait à prendre un peu de liberté avec la liturgie mais l’expérience du CPHB en ce sens est intéressante (cela ne va pas vraiment dans le sens des traditionalistes, mais je m’en fiche un peu)

  • Bon alors, je fais quoi, je les ferme les commentaires ? 😉
    Je ne vais pas le faire d’emblée mais à la rigueur, oui, privilégions [http://vatican-integristes.blogs.la-croix.com/](le blog de la Croix) pour les coms.

  • Pourquoi utiliser en illustration le nom de l’explorateur chinois Zheng He (1371-1433) ?

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Zheng_He

    Si c’est le mot « crise » que vous cherchez, vous pouvez utiliser le dictionnaire du site chine-nouvelle :

    http://www.chine-nouvelle.com/outils/dictionnaire.html?dico=crise

    qui vous donnera la solution :

    Crise = ?? (weiji) , qui se décompose en ? (wei) (danger) et ? (ji) (machine/pivot/occasion).

    D’après l’article de Wikipédia anglophone « Chinese word for « crisis » », l’interprétation qui veut voir dans « ji » l’idée d’opportunité est fantaisiste. La véritable étymologie du mot est l’idée d’un pivot ou tournant historique, lorsque se produit un danger.

    L’étymologie fantaisiste aurait été popularisée entre autres par le très catholique président John Fitzgerald Kennedy dans ses discours.

    http://en.wikipedia.org/wiki/Chinese_translation_of_crisis

    Voici un lien vers le mot chinois crise (weiji) en calligraphie semi-cursive :

    http://img222.imageshack.us/img222/8627/weijiqj5.png

    (Je connais mal la syntaxe Markdown, aussi je n’ai pas trouvé comment on fait pour insérer une image, si c’est possible)

  • Parce que je n’ai ni la chance d’être un grand théologien, ni celle d’être un illustre sinologue. Je ne suis qu’un modeste petit ver de terre qui a utilisé ce qu’il a pu trouver et cru être le bon idéogramme. Mais qui se réjouit de voir sa culture ainsi accrue par ses commentateurs. Un jour, moi aussi, je serai infaillible.

    En revanche, je connais assez bien la syntaxe markdown.

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