Cohérence et stratégie du bouh !

Repensant au discours de Nicolas Sarkozy, depuis dimanche, il me semble de plus en plus évident – et je rejoins Autheuil sur ce point – que c’est éminemment stratégique. Le discours était offensif. A un moment où l’on attendrait d’un candidat du 2ème tour – surtout dans cette configuration, avec les 18% de Bayrou – qu’il fasse patte de velours, Sarko lui, « effraie le gauchiste« … en prenant le risque d’effaroucher le centriste avec. Or, Sarko ne fait pas cela sans but. Autant d’occurrences de « mai 68 » dans son discours, ce n’est évidemment pas involontaire. Simplement parce que ça lui aurait traversé l’esprit, par un petit matin printanier, dont la douceur lui aurait rappelé celle du joli mois de mai et sa première manif’ (pour De Gaulle, s’entend).

Sa dénonciation de l’idéologie de mai 68 correspond tout de même à un fond, comme en témoigne ce billet de xerbias, sur son propos lors de l’Université d’Eté de septembre dernier. Un fond que je partage en partie. Pas nécessairement avec la même intensité et auquel, si plus de 11 000 000 de personnes avaient porté leur suffrage sur moi-koz, je n’aurais pas consacré une telle part de mon dernier discours de campagne. A la différence près que moi-koz, les chiraquiens m’auraient tué depuis longtemps, que Clearstream aurait eu ma peau, que je n’aurais pas mené la campagne de Sarko et me serais probablement enferré dans tous les chausses-trappes stratégiques de la gauche.

Aussi, si l’on part du principe – assez généralement admis – que Nicolas Sarkozy n’est pas un imbécile, il faut se demander pourquoi il l’a fait. Quels bénéfices il en attend.

J’y vois, à cette heure, quatre raisons.

La première est de s’assurer de ne pas revivre la semaine dernière, durant laquelle il s’est retrouvé complètement hors du jeu. Il le disait dernièrement : lorsque, durant sa campagne, il a suivi les conseils de son entourage, et se faire « rassurant« , il a connu trois semaines de trou d’air.

La seconde est de jouer la carte de la cohérence doctrinale. Ségolène Royal, elle, est frappée du sceau de l’inconstance et de l’hétéroclitude. François Bayrou a rappelé lundi dernier les discours opposés qu’elle a tenus sur les 35 heures. On se souviendra aussi des survols israéliens au Liban, jugés inacceptables au Liban, mais compréhensibles en Israël. Ces derniers jours sont aussi l’occasion de signes en ce sens. Ainsi, dimanche, à seulement huit jours du deuxième tour, elle affirme encore être prête à modifier son projet – sur quels points et dans quelle direction, nul ne le sait toutefois. Dimanche, toujours, elle ne s’interdit pas de nommer François Bayrou premier ministre, avant de déjeuner ostensiblement avec Dominique Strauss-Kahn, et de juger très sympathique le slogan d’Olivier Besancenot… Et le fait est qu’elle est « soutenue » par une coalition plus que diverse, et guère cohérente. Ce sont des petites touches, défendables isolément, mais qui brossent un tableau général dont Nicolas Sarkozy entend probablement tirer parti.

La troisième raison est cousine de la seconde : afficher sa volonté de parler au peuple, non aux appareils. Nicolas Sarkozy n’a fait aucune alliance avec le Front National. Il est d’ailleurs probable que Jean-Marie Le Pen dans son discours de ce jour développera un laïus sur « la peste et le choléra« , conscient que Nicolas Sarkozy tente, comme l’expliquait Serge July sur RTL, de lui appliquer la tactique de Mitterrand avec le Parti Communiste, le baiser qui tue, sans toutefois pouvoir, politiquement, aller jusqu’à l’alliance. De même, il n’a pas fait d’alliance avec l’UDF. Pas de promesses, au contraire. Je continue à dire ce que j’ai toujours dit, ceux qui veulent me rejoindre le font sur mon projet. En lieu et place des stratégies évidentes et classiques de recentrage du discours au deuxième tour, Nicolas Sarkozy poursuit sur sa lancée. Le recentrage, figure imposée du second tour, deviendra probablement un jour figure dépassée. Nicolas Sarkozy estime peut-être que ce jour est venu (outre le fait que cette figure imposée nécessiterait, pour lui, un grand écart probablement trop périlleux), et que le temps est à la préservation de la cohérence.

Enfin, la dernière raison serait peut-être la stratégie du bouh ! Effrayer le gauchiste. Le faire sortir du bois. Faire monter au front de la défense de mai 68 – certainement pas majoritaire dans le pays – tout ce que les soutiens de Ségolène Royal en compte d’héritiers. Les transformer en épouvantails. La stratégie fonctionne passablement bien. Quoique le PS ait, je pense, trouvé une parade assez efficace en répondant certes sur le terrain de mai 68 – ce qui installe le débat pour la semaine, alors qu’il aurait peut-être plus sage de l’ignorer – mais en invoquant ce que Nicolas Sarkozy n’a pas mis en cause : les évolutions économiques et sociales depuis mai 68 qui, au demeurant, seraient probablement intervenues par une évolution historique naturelle. Nous verrons ce qu’il en sera lors du débat de demain…

Ce faisceau de raisons apporte probablement une explication à un discours étonnant. Aucune stratégie politique n’est sans risque. Mais je ne serais pas outre mesure surpris que Nicolas Sarkozy non seulement consolide ce qu’il pouvait encore être nécessaire de consolider dans son électorat, mais gagne un utile point dans les sondages. Nous serons tous, de toutes façons, très prochainement fixés.

Pour plus de cohérence, et ne pas trop se disperser, merci d’envisager davantage ici l’aspect stratégique du discours, le débat sur le fond restant ouvert

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91 commentaires

  • Tout à fait d’accord avec toi Koz.
    Je me permettrai toutefois de souligner le point 3 : afficher sa volonté de parler au peuple, non aux appareils.

    Je pense que tu mets le doigt sur la pièce maitresse de la stratégie sarkozyste.
    A la différence de Royal, Sarkozy a complètement analysé et digéré le sens de l’election du président de la république française au suffrage universel.
    Il parle au peuple, et non aux partis.
    Et ce depuis bien avant le lancement officiel de la campagne.
    La « liquidation » (voir la gauche la bave au lèvres en evoquant ce mot montre à quel point il touche juste) de l’héritage de Mai 68 est, dans son analyse, le moyen de déverouller les esprits et de redonner la liberté de penser au peuple, liberté confisquée depuis 40 ans par la pensée 68arde : « Tout se vaut », donc plus rien n’a de valeur…

    Qu’il soit élu ou non ne changera rien à ce constat : Mai 68 est en voie de liquidation, les protéines ont été assimilées par la France, elle est maintenant en train d’éliminer les toxines.

  • Globalement d’accord avec l’analyse. Mais, à votre différence, cette stratégie me « glace » comme disait Bayrou.

    Dans une semaine, il sera le président de tous les Français. Le problème c’est qu’avant même qu’il ait commencé à gouverner une bonne petite moitié des Français (46-49 %) le haïra profondément, intensément, viscéralement.

    Rien de tel avec Mitterrand 88, Chirac 95, Chirac 2002.
    Il faudrait remonter aux sombres jours de 1981-82 pour retrouver une telle ambiance en France. Et encore: la campagne de 2e tour de Mitterrand en 1981 avait cherché à arrondir les angles.

    Il est tout de même paradoxal que le défenseur de l’ordre et de la droite rejoue une forme de révolution, ou bien ne serait-ce pas plutôt une « contre-révolution » ? Consternant, terrifiant même.

  • Comment peut on « hair » quelqu’un que l’on ne connait pas personnellement?! On approuve ou pas un programme, une posture, un personnage. Mais de la haine???

    Cette élection est l’élection des superlatifs. Une sommes de mots dont certains oublient le sens profond.

  • Il n’y a pas 36 explications à ce discours tellement hors des clous de la Raison : démence réactionnaire (et on sait que les révolutionnaires de droite sont les plus dangereux) ou cynisme absolu d’un politicien prêt à tout pour accéder au pouvoir (thèse défendue ici), y compris s’inventer un bouc-émissaire fantasmagorique, déclencher une guerre civile (si moi qui me lêve tôt le matin et bosse dur, je m’en sors pas c’est la faute de XXX.), en un mot s’adresser à ce qu’il y a de plus bestial en l’homme, à éveiller en l’électeur ses passions tristes.

    Dans les deux cas, c’est extrêmement inquiétant pour quelqu’un qui s’apprête à concentrer TOUS les pouvoirs entre ses mains.

    Evidemment, il est hors de question de participer à cet engrenage en montant au front de la défense de mai 68 comme nous y invite koz. La ficelle est grosse, d’autant plus qu’elle a déjà servi de nombreuses fois ces dernières années :

    Première étape : attaque du sinistre contre certaines catégories bien délimitées (magistrats, avocats, racailles de banlieue, étrangers, gauchistes, juges laxistes, bobos, soixante-huitards…), attaque systématiquement mensongère mais qui a l’avantage de coller avec les préjugés et les clichés de « la France des bistrots », qui est la cible permanente des attentions intéressées de ce méprisable arriviste.

    Deuxième étape : réactions et défense des calomniés, réactions et défense qui ne font qu’attiser la haine et conforter les préjugés de la France des bistrots, au nom du principe selon lequel il n’y a que la vérité qui blesse et que si on se défend c’est de fait qu’on a quelque chose à se reprocher …

    Troisième étape : mise en scène médiatique du « courage » du sinistre, qui refuse de céder aux « gardiens de la pensée unique« , qu’il a « dérangé » dans leurs habitudes et leur « impunité constante« , et aux « attaques » qui se multiplient contre sa courageuse petite personne. Gros titres médiatiques sur le thème : « Sarko persiste et signe« . Et bistrots de s’ébaubir et de se pâmer d’admiration devant un homme qui ne se « mâche pas ses mots » : « celui-là au moins il s’en laisse pas compter », « il en a, lui« , « il se dégonfle pas« , etc etc

    Quatrième étape : c’est celle dont je peux déjà vous annoncer qu’elle se produira demain ou dans les jours qui viennent. A la une du Parisien, du Figaro ou du Monde : Polémique sur mai 68 : Une majorité des Francais donnent raison …. à Nicolas Sarkozy. Sondage de l’IFOP (merci au MEDEF) commandé par Le Figaro (merci à Marcel Dassault) qui sera abondamment repris et commenté par les médias audiovisuels.

  • C’est le discours d’un homme de droite qui veut faire le plein de voix à droite d’un électorat de droite.

  • [quote comment= »19002″]Comment peut on « hair » quelqu’un que l’on ne connait pas personnellement?! On approuve ou pas un programme, une posture, un personnage. Mais de la haine???

    Cette élection est l’élection des superlatifs. Une sommes de mots dont certains oublient le sens profond.[/quote]

    Quand quelqu’un abuse encore et encore de propos caricaturaux et outranciers, il n’y a rien d’étonnant qu’il soit pris lui-même pour une sinistre caricature.

    Cette haine vous déplaît peut-être, moi-même je n’utiliserais pas ce mot, mais le fait est qu’elle existe, que vous le vouliez ou non. C’est un fait objectif.

  • Vite, au stade le « sinistre de l’extérieur » allez cracher votre haine avec les camarades, vous ne pouvez pas rester encombré comme cela mon petit lapin !

  • [quote comment= »19013″]démence réactionnaire (et on sait que les révolutionnaires de droite sont les plus dangereux) [/quote]

    eheum eheum…

    Hitler quelques millions de morts était membre du Parti National SOCIALISTE allemand

    Staline quelques millions de morts de plus était membre du parti COMMUNISTE russe ( comme ces communistes qui appelent à voter Mlle Marie-Ségolène)

    ou alors tu dois avoir une définition personnelle du mot dangereux qui semble m’être étrangère…

  • Pas bête, la stratégie du bouh!

    La réponse de Cohn-Bendit dans Le Monde (ou dans Le Temps repris par Le Monde, le site est tellement nul qu’on ne sait pas d’où ça vient) est effectivement gratinée. Il traite Sarko de bolchevique, de stalinien, et autres fariboles vachement crédibles (et qui ne montent pas du tout les Français les uns contre les autres, no-no-nooon… peace & love à donf, man!).

    J’avoue que j’y aurais pas pensé. Ben, ça tombe bien, je suis comme Koz, je me présente pas.

    A la réflexion, le gauchiste est pas très compliqué à faire sortir du bois: suffit d’agiter le bon chiffon. Ca marche à tous les coups. Reste plus qu’à mettre les banderilles.

  • Oh pas si vite !
    N…, pexi et Marchenoir viennent d’illustrer brillament la deuxième étape exposée par « Stratégie médiatique », alors à moi la troisième !
    Personnellement j’ai trouvé Sarkozy très courageux sur ce coup ! Enfin quelqu’un qui dit la vérité sans céder aux gardiens de la pensée unique ! Lui au moins ne mâche pas ses mots ! Heureusement qu’il est là pour secouer un peu l’impunité suffisante de ces pseudo-intellectuels gauchistes donneurs de leçons ! Vas-y Nicolas !

  • Voici peut-être une autre explication complémentaire à cette charge hallucinée et fantasmatique contre mai 68 (un point de vue exprimé par Frédéric Dabi, directeur du département opinion publique de l’IFOP, dans Le Monde) :

    « On se focalise sur les reports de voix, mais il convient de s’intéresser à ce que donnent les intentions de vote selon les catégories de population. Et ce qui frappe dans les enquêtes de l’IFOP, c’est la très forte avance de Sarkozy dans l’électorat âgé. Il obtiendrait 63%, soit 10 points de plus que sa moyenne, chez les 65 ans et plus. Auprès de ce segment traditionnellement mobilisé, qui va voter, Royal accuse donc un vrai retard.
    Alors que dans d’autres catégories, chez les jeunes, les moins de 35 ans, Royal l’emporte. Elle l’emporte aussi chez les catégories supérieures et au sein des professions intermédiaires. En revanche, chez les ouvriers, Sarkozy et Royal font jeu égal. Au-delà des reports de voix, il faut donc aussi procéder à une analyse par segment démographique, qui explique l’avance prise par Sarkozy ».

  • @Francisc
    [quote post= »282″]Cette haine vous déplaît peut-être, moi-même je n’utiliserais pas ce mot, mais le fait est qu’elle existe, que vous le vouliez ou non. C’est un fait objectif.[/quote]

    Le fait est que la haine du juif (du noir, de l’arabe, …) existe elle aussi.
    C’est un fait non moins objectif.
    Cela devrait-il empêcher les français d’élire un juif (noir, arabe,…, FEMME) ?

    @sinistre
    [quote post= »282″]les préjugés et les clichés de “la France des bistrots”[/quote]
    L’amour et le respect du prochain, vraie valeur de gauche !

  • Il a failli me faire peur le Jeff ……hahaha ….il mélange catégories supérieurs et cadres supérieurs,professions libérales…sinon je me demande si je ne vais pas faire une liste des imbéciles qui seraient capables de voter Marie-Ségolène pour réduire leur prime ou leur donner un poste plus difficile pour qu’ainsi frustrés (doublement frustrés) ils puissent encore mieux se consacrer, à deux cent pourcent, à plus de rentabilité, ainsi ce surcroit de charge de travaille leur permettra de la canaliser et ils ne s’en porterons que mieux.

  • Merci à stratégie médiatique, génial, illustration parfaite du taureau de gauche 68huitard piqué par les banderilles qui ne peut pas s’empêcher de foncer sur la capote tout en sachant que l’estocade est proche …

  • [quote comment= »19002″]Comment peut on « hair » quelqu’un que l’on ne connait pas personnellement?! On approuve ou pas un programme, une posture, un personnage. Mais de la haine???
    [/quote]

    C’est vrai on ne peut pas haïr « l’homme » Sarkozy. Ses actes et ses paroles de violence et d’exclusion sont évidemment haïssables, mais sans doute l’homme lui-même a-t-il ses raisons, qui trouveront peut-être grâce aux yeux du Seigneur ou de son psychanalyste.

  • Il y en marre de cette repentance sur les évènement qui constituent notre Histoire Nationale.
    « Je veux leur dire qu’ils auront à choisir entre ceux qui assument toute l’Histoire de France et les adeptes de la repentance qui veulent ressusciter les haines du passé en exigeant des fils qu’ils expient les fautes supposées de leur père et de leurs aïeux » (Sarkozy le 30 mars à Nice)
    😉

  • [quote comment= »19049″]
    L’amour et le respect du prochain, vraie valeur de gauche ![/quote]
    L’amour et le respect du prochain, vraie valeur chrétienne, peu visible dans la stigmatisation des racailles, juges laxistes et autres soixante-huitards.

  • Fine analyse Koz…
    Je me permets d’y ajouter une brique.
    Primo (oui je sais, çà veut dire qu’il y aura un secondo, donc deux briques!), au soir du 1er tour, NS a une confortable avance (disons que la gauche est plutôt courte) ce qu’il fait qu’il n’est pas obligé de trop ratisser vers la gauche… alors que MSR ne peux pas ne pas ratisser à droite, d’où le grand écart doctrinal… Et la fragilité d’équilibre qui nait de tout grand écart. Perdons 2 ou 3 points, se dit NS, nous gagnerons en compacité et en cohérence! Les législatives seront le vrai moment du rassemblement.
    Secondo, NS interroge les électeurs UDF : regardez les, les rouges avec le couteau entre les dents, prêts à remettre le couvert, c’est avec eux que vous voulez construire la prochaine majorité ? Il a remis les électeurs UDF face à leurs responsabilités. On a crié au loup sarko, il crie à l’ogre anarchiste… et les anciens combattants de 68 d’y aller comme un seul homme… « Celle que j’préfère moi mon colon, c’est la guerre de 14-18! »… Petit hommage à Georges, anarchiste platonique, les seuls qui sont supportables!
    Décidément, je crois que cette campagne a beaucoup muri cet homme là… Même si je l’observe depuis longtemps avec des hauts (93 et 02) et des bas (95 et 97). Il s’est forgé à tous les feux, et il est maintenant suffisamment trempé pour la place qu’il demande aux français… Quelle différence avec l’autre candidat!

  • Eh bien vous voyez que tout le monde est d’accord ici : comme Vétéran le souligne très bien, Sarkozy est un vrai homme de guerre !

  • Et une chose que vous semblez négligé, il fait passer pour des ringards tous ces braves gauchistes qui défilent aujourd’hui tout en occupant l’avant de la scène et en obligeant ces pauvres gauchistes à assurer la défense des acquis de 68 sinon leurs électeurs n’y comprendrait plus rien…

  • [quote comment= »19047″]Voici peut-être une autre explication complémentaire à cette charge hallucinée et fantasmatique contre mai 68 (un point de vue exprimé par Frédéric Dabi, directeur du département opinion publique de l’IFOP, dans Le Monde) :

    « On se focalise sur les reports de voix, mais il convient de s’intéresser à ce que donnent les intentions de vote selon les catégories de population. Et ce qui frappe dans les enquêtes de l’IFOP, c’est la très forte avance de Sarkozy dans l’électorat âgé »[/quote]

    1. Si cette charge est hallucinée et fantasmatique, alors il y a beucoup d’hallucinés en circulation. Et qui écrivent des livres, en plus. Bien qu’ils ne se présentent pas aux élections. Cette thèse a été maintes fois démontrée. Je vous laisse le soin de retrouver les titres.

    2. En sous-entendant que Sarkozy tape sur mai 68 pour draguer les vieux (supposés réactionnaires et hostile à toute « révolution »), vous restez dans le cliché. Mais votre arithmétique ne fonctionne pas. Calculez: ceux qui avaient vingt ans en mai 68 en ont cinquante-neuf aujourd’hui.

    Ce que vous vous refusez visiblement à comprendre, c’est que le rejet de l’héritage dévoyé de mai 68 est aujourd’hui largement le fait des jeunes, de la génération arrivée après celle de mai 68, de tous ceux qui constatent que les soixante-huitards ont pris tous les postes, les verrouillent, et se préparent à se faire payer de longues retraites par des jeunes auxquels ils n’ont laissé que le chômage, la dette et une école détruite par les théories dites pédagogistes.

    Et qui, en plus, leur donnent des leçons de morale!

    Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi…

  • [quote comment= »19070″]Cette thèse a été maintes fois démontrée. Je vous laisse le soin de retrouver les titres.[/quote]

    « Voyez comment le culte de l’argent roi, du profit à court terme, de la spéculation, comment les dérives du capitalisme financier ont été portés par les valeurs de mai 68. Voyez comment la contestation de tous les repères éthiques, de toutes les valeurs morales a contribué à affaiblir la morale du capitalisme, comment elle a préparé le terrain au capitalisme sans scrupule et sans éthique des parachutes en or, des retraites chapeaux et des patrons voyous, comment elle a préparé le triomphe du prédateur sur l’entrepreneur, du spéculateur sur le travailleur. »

    Je cherche les « titres » qui ont démontré cette filiation, je cherche … Pourriez vous m’aider ?

  • [quote comment= »19070″]les soixante-huitards ont pris tous les postes, les verrouillent, et se préparent à se faire payer de longues retraites par des jeunes auxquels ils n’ont laissé que le chômage, …[/quote]

    Vous faites référence à la génération de 1968 et non à l’esprit de 1968, ou bien vous surenchérissez dans la charge hallucinée et fantasmatique ?

  • [quote comment= »18989″]Globalement d’accord avec l’analyse. Mais, à votre différence, cette stratégie me « glace » comme disait Bayrou.

    Dans une semaine, il sera le président de tous les Français. Le problème c’est qu’avant même qu’il ait commencé à gouverner une bonne petite moitié des Français (46-49 %) le haïra profondément, intensément, viscéralement.

    Rien de tel avec Mitterrand 88, Chirac 95, Chirac 2002.
    Il faudrait remonter aux sombres jours de 1981-82 pour retrouver une telle ambiance en France. Et encore: la campagne de 2e tour de Mitterrand en 1981 avait cherché à arrondir les angles.

    Il est tout de même paradoxal que le défenseur de l’ordre et de la droite rejoue une forme de révolution, ou bien ne serait-ce pas plutôt une « contre-révolution » ? Consternant, terrifiant même.[/quote]
    tu rigoles en 81 j avais tellement de haine que je me suis tourne versle fn

  • Paradoxalement, je pense que ce discours, que j’ai personnellement apprécié à 2 ou 3 points près, s’adressait essentiellement aux jeunes.

    Ces jeunes qui auront une retraite non garantie, qui ne prendront pas de vacances aux frais du CE,qui n’auront pas le loisirs de partager à 3 un poste dans la fonction publique, qui ne pourront pas faire un prêt si leur salaire est inferieur à 2500€, qui ne pourront pas prendre un ascenseur social « hors service », qui devront se doucher dans 30 ans avec 3 litres, qui ne pourront pas montrer à leurs gosses les paysages devenus arides, etc… (la liste est longue). Ces jeunes qui se sont fait voler leur avenir par une génération de bons vivants insouciants, une générations d’enfants gâtés. Foutus 68ards. Vous ne partirez pas la conscience tranquille, promis.

    Pour en revenir au discours, est-il honnête de faire une belle vidéo parlant d’espoir, d’avenir et de changement et d’enchaîner aussitôt avec des fait divers et un discours de la peur comme l’a fait SkZ dimanche ?

  • Je ne sais pas si vous écoutez le discours de SR en ce moment mais dès le départ j’ai sursauté en entendant SR s’adresser à la foule par « Salut, peuple de France »
    Ce n’est plus 1968, ni 1981 mais une reine qui s’adresse à son peuple …

  • [quote comment= »19075″]Ces jeunes qui se sont fait voler leur avenir par une génération de bons vivants insouciants, une générations d’enfants gâtés.[/quote]

    Merci de nous avoir éclairés : c’était donc bien un appel à la haine des vieux, pas des gauchistes soixante-huitards. Voilà enfin une base solide pour construire une présidence.

  • [quote comment= »19075″]Paradoxalement, je pense que ce discours, que j’ai personnellement apprécié à 2 ou 3 points près, s’adressait essentiellement aux jeunes.[/quote]

    Je conseille de voir ou revoir « Un éléphant ça trompe énormément », outre le fait que c’est un super film, ça raconte tout le problème à mon avis. C’est à dire l’irresponsabilité.

    J’ai 45 ans, et je ne sors jamais avec les hommes de mon age ou plus âgé – trop irresponsables. On crachait sur la génération d’avant, mais certes ces hommes avaient des maitresses, mais jamais ils n’auraient quitté leurs femmes, question de « devoir ». C’était pas forcément bien, mais je préfère ça aux gens de mon âge qui te baisent et partent, comme l’homme de ma vie, pour une gamine, en expliquant qu’il n’est « qu’un adolescent attardé » (à 40 piges passés, père d’une enfant de 10 ans!).

    Ou alors ces messieurs, qui, sous prétexte de libération sexuelle te traitaient de frigide coincée si tu ne voulais pas coucher. Ou qui te « faisait dedans » sans te demander ton avis, puisque évidement tu prends la pilule. Et pour ce qui est des capotes, n’en parlons même pas, ça empêche de jouir …

    Je préfère la génération plus jeune, qui certes, savent que l’amour n’est pas facile, cela ne marche pas toujours, mais au moins essaie d’être cohérente et surtout responsable de ce qu’elle fait.

  • Yogi, je me réfère bien entendu à la fois à la génération 68 et à l’esprit de 68.

    Concernant les livres auxquels je faisais allusion, non, désolé, je n’ai pas noté les noms de leurs auteurs, et je n’ai pas le temps de chercher maintenant.

    Mais je pense qu’une petite recherche sur Amazon, Google et éventuellement Wikipédia, avec les termes « 68 », « mai 68 », « génération », « enfants », « génération perdue », « vos enfants vous haïront », et d’autres de ce genre, devrait vous permettre de trouver rapidement.

    Vous pouvez aussi voir les sites anti-pédagogistes, qui documentent de façon précise et extensive les conséquences de l’idéologie 68 sur le désastre scolaire: le site de Sauver les lettres, celui de Jean-Paul Brighelli (auteur de « La Fabrique du crétin » –, tiens, en voilà un, de livre anti-68, dans le fond), celui de l’appel Refonder l’école, et bien d’autres.

    Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’une des réactions les plus violentes contre la charge anti-68 de Sarkozy est venue de Philippe Meirieu, le gourou socialiste qui a imposé les méthodes pédagogistes en France, directement issues de mai 68 (bien qu’elles aient, aussi, des racines historiques remontant au début du XXème siècle: mais c’est bel et bien mai 68 qui les a fait passer de l’état de curiosité excentrique à celui d’idéologie d’Etat).

  • @R.Marchenoir : Ca, le débat sur l’école, je le connais. Mais la tirade comme quoi les patrons voyous, les parachutes dorés et le culte de l’argent roi sont issus de 68, ça me paraît une grande percée conceptuelle sarkozyste, qui prend à contre pied toutes les études sociologiques de ces 40 dernières années.

  • Et dire qu’un certain Bayrou , vous vous souvenez ? Le chevalier blanc sur son tracteur ! Dire qu’il pensait pouvoir gouverner au centre !

  • Euh… Yogi, vous êtes sûr que Sarkozy a dit que les patrons-voyous étaient le résultat de mai 68?

    Cela dit, oui, il y a un rapport entre mai 68 et la société de consommation, le cynisme consumériste, l’argent roi. Un symptôme significatif est le poids et l’importance des rubriques consommation dans Libé. Voyez l’hédonisme de Michel Onfray. La place du téléchargement pirate de musique dans les revendications de la gauche. Le bling chez les rappeurs. La façon dont le patron d’un grand média de gauche parle de sa Jaguar. La relation n’est pas univoque, mais elle est bien là. Je dirais que c’est une espèce de complicité objective. De malhonnêteté fondamentale. Note: mai 68 est à considérer comme un phénomène mondial, pas seulement français.

    Et la relation entre mai 68 et le désastre éducatif, vous pensez qu’elle ne justifie pas, à elle seule, l’intervention de Nicolas Sarkozy?

  • Peut-etre Sarko anticipait-il aussi l’appel à l’abstention de Le Pen et estimait qu’il n’avait pas encore fini son boulot de siphonnage de l’électorat d’extrême-droite, qui doit être celui qui a le plus « goûté » cette charge surréaliste contre mai 68.

  • [quote comment= »19091″]Euh… Yogi, vous êtes sûr que Sarkozy a dit que les patrons-voyous étaient le résultat de mai 68?[/quote]
    Voir la citation en italique dans mon message de 18:38. Si le sujet c’est l’éducation post 68, parlons de l’éducation, avec en effet une chance d’être crédible. Mais l’essor de la société de consommation et les dérives du capitalisme seraient dus à mai 68 parce qu’ils ont eu lieu après mai 68 ? Vous conviendrez que ce type d’amalgame est du grand n’importe quoi.
    Généraliser, diaboliser l’adversaire, répandre l’opprobre. Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose. Ce n’est pas digne d’un Président.
    J’attends avec impatience la 4eme étape prédite par « stratégie médiatique ».

  • Assez d’accord avec Robert Marchenoir, lorsqu’il dit que Sarko s’adresse surtout aux jeunes. Est-ce surtout ou est-ce aussi aux jeunes ? Je suis d’avis que nombre de jeunes regardent avec plus que de la circonspection cette génération qui s’est bien marrée, ça oui, mais leur laisse une France dans un état pas particulièrement reluisant.

    L’argument de l’âge des électeurs, assez prisé à gauche en ce moment, puisque ce doit être la 3ème ou 4ème fois que je le lis -c’est comme le coup de l' »homme de paille », on sent l’argument prisé des forums et blogs de gauche – est à mon avis malvenu et erroné.

    D’une part, malvenu parce qu’il traduit une vision assez sectaire de la population : le jeune est brillant, donc de gauche, le vieux est un vieux con, donc de droite. Il est vrai que, pour beaucoup de gens de gauche, un jeune n’est vraiment un jeune que s’il est de gauche…

    Si cela leur plaît. Néanmoins, ces oeillères n’aident pas à l’analyse.

    Erroné parce que, précisément, si cet électorat vote déjà Sarko, la nécessité de faire un discours spécial pour lui n’est pas évidente…

  • « afficher sa volonté de parler au peuple, non aux appareil »
    je ne suis pas d’accord avec cette assertion. Je suis la politique d’un peu plus loin que vous et nombre de vos commentateurs, cependant il me semble que NS ces derniers temps a légèrement fleurté avec des députés UDF et je les considèrent plus comme des personnages d’appareils que des gens du peuple.
    j’ai bien aimé l’idée de « la stratégie du bouh » et c’est ce côté provoc de NS que j’aime bien.

  • Je voudrais vous donner un exemple concret des conséquences de mai 68.

    Mon fil est en CM1 dans l’école primaire publique au bout de ma rue (et pourtant je dois habiter dans la ville de France qui compte le plus grand nombre d’écoles privées au m2).
    Depuis qu’il est à l’école nous nous désolons du peu de devoirs qu’il a à faire à la maison. Dès le CP le directeur nous avait « rassuré » en nous disant que normalement c’était interdit d’en donner, mais vu la concurrence avec les écoles privées il en faisait donner quand même un peu ». Quel soulagement !! Nous avons donc pris le parti de faire faire nous même à nos enfants les devoirs qui permettent de confirmer l’acquisition des leçons apprises dans la journée.
    Dans le courant de cette année nous avons observé une chute brutale de cette déjà faible quantité de devoirs. Nous nous en sommes ému auprès de la maîtresse qui ne cache pas depuis la rentrée scolaire ses colorations politiques tendant vers le rouge mais que nous apprécions néanmoins par la qualité de son travail. La réponse a été très claire. Une inspectrice « soixante-huitarde » est passée et lui a reproché de donner trop de devoirs. Nous avons compris que la notation de cette institutrice suite à cette inspection n’allait pas la satisfaire …

    Y’en a des quantités invraisemblables d’exemples comme celui là.

    Alors oui … au chiottes mai 68.
    Tirons la chasse pour évacuer ces excréments nauséabonds d’une révolution acquise par une minorité au détriment des autres.

    Ces quelques bobos minoritaires de l’époque ont acquis la gloire en terrorisant le pays tout entier. Ils ont obtenu le renoncement à beaucoup de valeurs et de pratiques qui favorisaient le travail plutôt que l’assistanat, qui mettaient en avant le respect plutôt que la condescendance malsaine …

    Ces anciens soixante-huitards augmentés des nouveaux bobos promettent aujourd’hui un troisième tour dans la rue.
    Je veux leur dire que s’il le faut je renoncerai à ce principe selon lequel ce n’est pas la rue qui gouverne. Et j’y serai aussi dans la rue pour soutenir l’action du gouvernement de N.Sarkozy.

  • [quote comment= »19105″] il me semble que NS ces derniers temps a légèrement fleurté avec des députés UDF et je les considèrent plus comme des personnages d’appareils que des gens du peuple.[/quote]

    Je ne le vois pas comme ça. Les députés UDF, il leur a dit (ou fait dire) les choses clairement : si vous ne me soutenez pas, ne vous étonnez pas d’avoir un adversaire UMP. Ca en fait hurler certains (sincèrement ou non), mais je trouve ça logique et légitime. En revanche, il n’est pas allé négocier avec eux. Il n’a pas proposé, comme Royal, de modifier son projet, ni évoquer (ce serait certes difficile) la possibilité de nommer Bayrou premier ministre.

    J’aurais volontiers pris un peu de recentrage de son discours. Mais le fait est que ce n’est pas la voie qu’il a choisie.

    On verra si cette stratégie sera payante ou non. Mais je pense, sans en avoir la certitude, qu’il table sur une volonté populaire de cohérence plus que de recentrage.

    [quote comment= »19066″]Et une chose que vous semblez négligé, il fait passer pour des ringards tous ces braves gauchistes qui défilent aujourd’hui tout en occupant l’avant de la scène et en obligeant ces pauvres gauchistes à assurer la défense des acquis de 68 sinon leurs électeurs n’y comprendrait plus rien…[/quote]

    Ca, c’est un point que je voulais rajouter dans mon billet. Si la gauche l’accuse d’être « réactionnaire », il se peut que, par sa stratégie, il parvienne à les faire passer pour des ringards.

    « Ségolène Royal à Charléty se pose en héritière de mai 68 » titre l’AFP. La stratégie a peut-être déjà fonctionné.

    i) Ringardisation
    et
    ii) Une fois de plus, royal se retrouve sur le terrain de Sarko, sur le thème qu’il a choisi.

    Bien sûr, elle n’est pas complètement stupide et elle répond sur les « avancées sociales ». Mais elle donne encore le sentiment de courir derrière lui.

    Me vient l’idée d’ailleurs que Sarko a peut-être aussi voulu la « dépouiller » aux yeux de l’opinion des valeurs d' »ordre » et d' »autorité » qu’elle voulait incarner, en bonne… post-soixante-huitarde.

    A la dépouiller de ce qui faisait une partie de son succès dans l’opinion : la conciliation affichée entre l' »ordre » et les valeurs de gauche. Que restera-t-il de ce discours de Royal (programmé trop tard d’ailleurs pour avoir un bon résumé au 20H) sinon cette assimilation à mai 68 ?

    C’est tout de même assez fascinant, ce jeu d’échec.

    Allez, une autre piste : Sarko aurait-il même anticipé son discours, en remarquant qu’elle s’en allait titiller la mythologie Charléty ?

  • Le titre de la dépêche de l’AFP Ségolène Royal se pose en héritière de mai 68 est bien orienté. Encore un ami de Sarko ? Qu’il se rassure, il ne sera pas viré comme une vulgaire direction de France 3.

    J’étais au stade Charléty – ambiance très sympa, du beau temps, du bon son -, la vérité est que justement elle a évité de tomber dans le piège de l’indignation des grosses ficelles très bien décrites dans le message plus haut (la spirale : provocation mensongère du démagogue – indignation maladroite des intéressés – « sarko persiste et signe » quel courage – puis un sondage commandé par les amis de Sarko qui clôt la discussion en sa faveur et menace du sceau d’ennemi du peuple qui oserait le contredir ).

    Elle l’a pris sur le bon ton, celui de l’ironie, elle a mis en évidence l’absurdité qu’il y a à déclarer dans au moment crucial l’enjeu de la présidentielle c’est de tourner la page de mai 68, bref la stratégie de provoc’ a fait un flop et Sarkozy est apparu tel qu’il est, ridicule.

    [quote]
    Ségolène Royal revient sur les propos de Nicolas Sarkozy « Il disait que tout était de la faute de mai 68. Quelle mouche l’a piqué? Car Mai 68, c’était il y a 40 ans ». « Tout semblait calme autour du Palais omnisports de Bercy », poursuit-elle en évoquant le meeting au cours duquel Nicolas Sarkozy a souhaité dimanche voir « liquider » l’héritage de 68: « Mais à l’écouter, à l’intérieur, ce n’étaient que voitures fumantes, barricades, charges de police, délitement des valeurs, laxisme des moeurs, crise de l’autorité ».

    « La machine à remonter le temps avait été mise en marche. A Bercy, on était en juin 68. Moi, je ne souhaite pas que la France parvienne à ce point de blocage pour précisément susciter comme en mai 68 des révoltes, des revendications, des grèves qui ont tout bloqué ».

    « Le Palais de Bercy, ce n’est pas la remontée des Champs Elysées, Malraux, ce n’est pas Doc Gynéco, François Mauriac, ce n’est pas Bernard Tapie, et Nicolas Sarkozy, ce n’est pas le général de Gaulle.
    [/quote]

  • @Boun
    il ne faut pas tomber dans l’excès inverse même si je suis globalement d’accord avec vos propos. Pour reprendre votre exemple sur l’éducation, mon fils en CE1 puis en CE2 l’année dernière avait entre 1h30 et 2 h de travail par soir (école de jésuite sous contrat). Je ne savais pas la couleur politique des maitresses, du directeur et des inspecteurs et je m’en fous. Ce que je sais, c’est que dans cette école se retrouvaient tous les enfants dont les parents étaient notaires, médecins, avocats, chefs d’entreprise, bref vous imaginez la couleur politique. Les parents étaient intérieurement fiers de cette « valeur travail » mais gueulaient quand même. Et certains enfants pétaient les plombs, passaient pour des nuls et étaient laissés pour compte…
    Il ne faut tout de même pas tout jeter ! Et on peut conjuguer la valeur « travail » avec la valeur « bien-être ».

  • J’imagine que les 51, 52, 53 ou 54% de Français qui risquent d’élire Sarkozy dimanche ne sont pas tous des réactionnaires souhaitant revenir 40 ans en arrière.

    Malheureusement, une fois élu, Sarkozy sera libre d’interpréter sa victoire à sa guise et de considérer qu’une majorité de nos concitoyens ont estimé, comme lui, que « l’enjeu de cette élection » était effectivement de « liquider une bonne fois pour toutes l’héritage de mai 68 » et « sans faire semblant ».

    On peut néanmoins espérer que s’il va trop loin, « le peuple » (qu’il aime tant) saura gentiment lui rappeler qu’une élection, si elle donne une légitimité certaine, n’est pas non plus exactement un chèque en blanc.

    En tout cas, sur de telles bases, les cinq ans qui viennent risquent d’être très « chauds »… Et si c’est Chirac qui avait raison quand il dit : « Elire Sarkozy, c’est comme faire un barbecue dans l’Estérel en plein été ».

  • @jeff

    1 etape : imagination

    2 étape : induction d’une conclusion sans aucuns fondements

    3 étape : intimidations et menaces

    tu crois pas que l’on ne preferait discuter implication sociale ou économique de telle mesure ou tel point d’un programme que devoir analyser ta méthode de desinformation et d’intimidation?

  • @Thaïs
    Si cela peut vous rassurer mon fils doit faire autour de 30min de devoirs par soir. J’estime qu’il doit aussi faire d’autres choses. Et d’ailleurs la pratique de sports et de la musique lui ouvre l’esprit et l’aide à comprendre qu’apprendre n’est pas réservé au seul territoire de l’école et qu’il faudra continuer toute sa vie.
    Par ailleurs, le positionnement politique des institutrices ne me gênerait pas si le suivi scrupuleux des consignes de grève pendant les jours de classe ne venaient pas diminuer un peu plus le nombre de jours d’apprentissage et s’il n’y avait pas de discours idéologiques prononcés aux enfants en occultant ou caricaturant volontairement le positionnement des personnes qui ne sont pas d’accord avec elles …
    De plus, Kouchner est médecin, Montebourg est avocat, il y en a d’autres qui sont chefs d’entreprises, notaires ou d’autres professions libérales et sont de gauche. Les cadres supérieurs sont majoritairement de gauche à mon grand désarroi.
    Tous les politiques de gauche héritiers de mai 68 ont leurs enfants dans les meilleures écoles privées …
    Mais je ne voulais absolument pas faire l’apologie des écoles privées. Je suis bien placé pour savoir qu’il y en a de toutes qualités. Il y a aussi de très bonnes écoles publiques dont la renommée et les pratiques leur permettent de faire la sélection qu’il convient pour garder leur rang !

  • [quote comment= »19123″] Les cadres supérieurs sont majoritairement de gauche à mon grand désarroi.
    [/quote]

    après cette étude des intentions de votes par l’IFOP, j’en ai discuté en famille il y a quelques heures et ils m’ont affirmé que cela était parfaitement logique car comme la droite est au pouvoir, il y a beaucoup de brillants cerveaux de gauche ayant un tas de compétences utiles qui ne trouvant pas de postes au sein de l’Etat et se sont vus offrir des postes de cadre dans beaucoup de boîtes qui y trouvent des gens bien formés, intelligents et qui ne coutent pas trop cher car n’ont pas la possibilité de pouvoir afficher une grande expérience dans le secteur.

  • [quote comment= »19108″]Allez, une autre piste : Sarko aurait-il même anticipé son discours, en remarquant qu’elle s’en allait titiller la mythologie Charléty ?[/quote]

    franchement il fallait pas être devin pour se douter qu’avec un conseiller comme Cohn-Bendit elle vire dans la mythologie des 68 tards sur le retour ou ne voulant pas quitter le devant de la scène et la meilleur méthode est dans ce cas de tirer le premier et vider de leurs substances les futurs éléments de Mlle Marie-Ségolène.

  • @ Yogi, allez voir du côté d’Elzabeth Badinter pour trouver une approche intelligente et implacable sur le fléau (inattendu mais est-ce une raison ?) de 68 {« Honnie soit la nouvelle bienpensance »} ; écrit en 99 mais toujours actuel. Voici un petit extrait pour vous mettre l’eau à la bouche : http://www.denistouret.net/constit/Badinter_68.html

    @ Weemee, j’adore votre approche et, en tant que femme, je me retrouve (ou plutôt je retrouve l’esprit des hommes) dans vos propos

    @ Koz, Dang et Jules, blog réjouissant ; j’aurais presque envie de recroire en dieu (parce que pour le programme de NS c’était déjà fait)

    @ Robert Marchenoir, parmi vos commentaires croustillants, il y en a qui marche super fort autour de moi ; à propos de Bové à qui Ségo a confié une mission sur la mondialisation {« autant confier une mission sur le christianisme à Ben Laden »} Magnifique !

  • je veux modifier qu’un truc, c’est les balises pour avoir des italiques), mais je sais pas comment faire, désolée !

  • [quote comment= »19114″]

    Elle l’a pris sur le bon ton, celui de l’ironie[/quote]

    le seul qui lui restait possible car elle ne pouvait pas trop défendre les acquis, ni passer comme complément ringarde et à côté de la plaque…

    et à ce que je sache la dérision n’est pas argumentation comme le fait Nicolas en passant en revue positions de 68, conséquences pour la société française d’aujourd’hui, raisons de changer de cap et même solutions proposées.

  • Tiens j’apprend que Le Pen a appelé à s’abstenir massivement. On ignore bien évidemment dans quelle proportion ses électeurs comptent le suivre, mais ça donne enfin une explication rationelle à la diatribe ridicule et à côté de la plaque de Nicolas Sarkozy.

    Sarkozy se doit maintenant à lui tout seul de mobiliser la France moisie.

    Comment faire ?

    Rappelez-vous :

    [quote]
     » La France moisie a toujours détesté pêle-mêle les Allemands, les Anglais, les Juifs, les Arabes, les étrangers en général, l’art moderne, les intellectuels coupeurs de cheveux en quatre, les femmes trop indépendantes ou qui pensent, les ouvriers non encadrés, et, finalement, la liberté sous toutes ses formes. (…) La France moisie a bien aimé le XIXe siècle, sauf 1848 et la Commune de Paris. Cela fait longtemps que le XXe lui fait horreur, boucherie de 14 et humiliation de 40. Elle a eu un bref espoir pendant quatre ans, mais supporte très difficilement qu’on lui rappelle l’abjection de la Collaboration. (…) Le danger, vous le connaissez : il rôde, il est insaisissable, imprévisible, ludique. Son nom de code est 68, autrement dit Cohn-Bendit. Résumé de sa personnalité, ces temps-ci : anarchiste mercantiliste, élite mondialisée, Allemand notoire, candidat des médias, trublion, emmerdeur, Dany la pagaille. Il a du bagou, soit, mais c’est une sorte de sauvageon. (…) dans « ministre de l’Intérieur », il faut aujourd’hui entendre surtout « intérieur ». C’est l’intériorité qui s’exprime, ses fantasmes, ses défenses, son vocabulaire spontané. Le ministre a des lectures. Il sait ce qu’est la « vidéosphère » de Régis Debray (où se déplace, avec une aisance impertinente, cet Ariel de Cohn-Bendit, qu’il prononce « Bindit ») « .

    28 janvier 1999, Philippe Solers, Le Monde, La France moisie
    [/quote]

  • tiens moi j’attends toujours une condamnation par Marie-Ségolène des trotkystes et autres anti-démocrates notoires qui la soutiennent et qui ont eux appelés à vôter pour elle.

    Et si ça peut te rassurer c’est Pompidou qui a fait un petit musée bien bourgeois pour l’art moderne…

  • [quote comment= »19131″]allez voir du côté d’Elzabeth Badinter pour trouver une approche intelligente et implacable sur le fléau de 68 {« Honnie soit la nouvelle bienpensance »} ; écrit en 99 mais toujours actuel.[/quote]

    Vous faites référence je suppose aux phrases suivantes de l’article :
    « Au-delà des conquêtes fondamentales que nous valut ce printemps historique, … »
    « A l’anticonformisme frénétique de jadis ont répondu une bien-pensance et un nouveau conformisme qui nous ramènent presque cinquante ans en arrière. »

    Et curieusement il n’y est pas fait allusion aux patrons voyous et au culte de l’argent roi, qui sont pourtant des héritages marquants de la pensée « 68 ».

  • [quote comment= »19124″]j’en ai discuté en famille il y a quelques heures et ils m’ont affirmé que cela était parfaitement logique car comme la droite est au pouvoir, il y a beaucoup de brillants cerveaux de gauche ayant un tas de compétences utiles qui ne trouvant pas de postes au sein de l’Etat et se sont vus offrir des postes de cadre dans beaucoup de boîtes qui y trouvent des gens bien formés, intelligents et qui ne coutent pas trop cher car n’ont pas la possibilité de pouvoir afficher une grande expérience dans le secteur.[/quote]

    Votre famille veut donc dire que la droite au pouvoir préfère embaucher, pour gérer l’Etat, des imbéciles mal formés, aux compétences inutiles, surpayés, pourvu qu’ils soient de droite, plutôt que de brillants cerveaux de gauche bien formés, intelligents et qui ne coûtent pas trop cher ? Je ne la félicite pas.

  • [quote comment= »19133″]dérision n’est pas argumentation comme le fait Nicolas en passant en revue positions de 68, conséquences pour la société française d’aujourd’hui, raisons de changer de cap et même solutions proposées.[/quote]

    Vous êtes tombé dans le panneau, dénoncé pourtant y compris par koz : ce discours n’est pas une argumentation, puisque les « positions de 68 » évoquées sont clairement erronées. Il s’agit d’une pure provocation rhétorique, d’un chiffon rouge. Mais visiblement les matadors en herbe y répondent plus vite encore que le taureau.

    Exacerber les passions, pousser à bout l’expression des extrémismes : voilà une technique de gouvernement prometteuse.

  • tu as oublié (surement par hasard) de me répondre avec la même intelligence sur

    [quote comment= »19138″]tiens moi j’attends toujours une condamnation par Marie-Ségolène des trotkystes et autres anti-démocrates notoires qui la soutiennent et qui ont eux appelés à vôter pour elle.

    Et si ça peut te rassurer c’est Pompidou qui a fait un petit musée bien bourgeois pour l’art moderne…[/quote]

  • @franciscq
    je ne suis pasdaccord la detestation qui a suivi l election de mitterand en 81 etait bien tanjible peut etre etaittu trop jeune pour leressentir

  • à pexi

    Soyons clair, je ne trouve l’extrême-gauche condamnable que lorsqu’elle est anti-démocrate. Si elle est anti-démocrate, à terme elle a vocation à rejoindre le Front National comme l’ont fait hier les George Sorel et aujourd’hui les Alain Soral et autres Dieudonné. Je ne crois pas que ce soit le cas d’Olivier Besancenot ni de José Bové. Autrement l’idéologie n’a rien à voir avec celle du Front de la Haine, du repli sur soi, d’exclusion de l’autre. On est plus dans l’utopie, dans des revendications syndicalistes maximalistes, dans le contestataire stérile, du programme inapplicable (les idées de Le Pen elles le sont, c’est bien pour ça que leur reprise par des partis de gouvernement m’inquiètent)..

    De toute façon, ils se prononcent plus contre Nicolas Sarkozy (à raison) que pour Ségolène Royal et ne feront pas parti du gouvernement qui sera une alliance parti démocrate-PS-écologistes

    Sur Pompidou, ça ne me rassure pas du tout, je ne vois pas de filiation entre la droite républicaine depuis 1945 et Nicolas Sarkozy, je vois plutôt une communauté d’esprit avec Berlusconi, Aznar, Reagan, Bush aux pires moments, … Comme ça a été dit hier, Nicolas Sarkozy n’est pas le général De Gaulle (dont le dernier ministre en vie a écrit une lettre touchante en faveur de Ségolène Royal).

  • @Boun
    Je suis entièrement d’accord avec tout ce que vous dites. Néanmoins, je confirme qu’une grande partie des parents de cette école étaient de droite voire droite-droite et que si on avait que deux enfants et que l’on travaillait on faisait figure d’extra-terrestre ! (c’est marrant j’avais l’impression d’être de gauche quand j’entendais certains propos)
    Je suis absolumment convaincue qu’il y a d’excellentes écoles publiques mais quand on est « nomade » comme nous, on prend le moins de risque possible.(mon fils en CM1 cette année et ma fille en CE1 ont déjà « visité » 5 école différentes publiques ou privées)
    J’ai travaillé dans plusieurs grandes entreprises cotées au CAC ou semi publiques ou petites entreprises et je n’ai pas du tout eu l’impression que les cadres sup étaient de gauche, ce que je vois dans mon entourage ne fait que confirmer cette impression. Peut-être que l’activité de l’entreprise joue sur la couleur politique. Quant aux professions libérales à part cette expérience d’école je n’en ai pas dans mon entourage. Je ne sais pas ce que c’est… une espèce bizarre 🙂

  • @jmfayard

    Si tout le monde tenait ton raisonnement, il ne faudrait pas faire de cordon sanitaire avec l’extrême droite, il suffirait de ne pas être d’accord avec elle sur les points anti-démocratiques de son programme.

    Voyant que tu as une vision claire et objective de la situation vis-à-vis de l’extrême gauche et de l’extrême droite, je préfère te laisser libre dans tes visions quant à la position de NS par rapport à la droite républicaine.

  • Parfois il vaut mieux éviter de répondre à des commentaires qui portent en eux ce qu’ils accusent. C’est d’ailleurs ce que la gauche fait de mieux, utiliser les méthodes qu’ils condamnent…

    Sur la stratégie, il est en effet étonnant de la part de NS d’insister sur ce point qui est pour bcp dépassé, de l’histoire ancienne etc.

    Pour autant, si l’on comprend son discours comme la recherche de l’origine du mal dans notre pays, un peu comme un médecin qui vous interroge sur ce que vous avez mangé ces derniers jours pour trouver pourquoi vous n’étés pas bien, alors le retour à mai 68 est judicieux car il pointe l’origine de la déchéance de l’autorité de l’état, mais aussi des parents, des profs, etc.

    Du coup je ne vois plus ce passage comme un élément stratégique dans sa course à l’Élisée mais comme le diagnostic qui justifie son ordonnance. Après on peut ne pas être d’accord ou l’être c’est au choix.

  • [quote comment= »19170″]Comme ça a été dit hier, Nicolas Sarkozy n’est pas le général De Gaulle (dont le dernier ministre en vie a écrit une lettre touchante en faveur de Ségolène Royal).[/quote]

    Pierre Messmer, Yves Guéna, Jacques Chirac ou VGE soutiennent Ségolène Royal ?

    D’ailleurs, après toutes ces critiques sur le discours de Sarkozy à Bercy, je m’attendais à quelque chose d’un niveau supérieur de la part de Royal. Et on se retrouve avec comme argument « Doc Gynéco ce n’est pas André Malraux »… Sans blague ? J’ai du mal à voir comment ce discours aura pu convaincre ceux qui sont censés être déçus par le discours de Bercy.

  • à pexi

    Mais Jacques Chirac a t’il dénoncé les gens d’extrême-gauche qui l’ont soutenu au second tour en 2002 ? Pardonnez la question naïve, mais je trouve quand même étrange de demander à Ségolène Royal de doubler Chirac sur sa droite.

  • @jmfayard

    Si je me rappelle bien il n’a pas eu besoin comme Marie-Ségolène maintenant de se rabaisser à trouver Besancenot « sympathique » pour être élu comme président.

  • Comment ça pas besoin ? Chirac a été élu majoritairement avec les voix de la gauche et de l’extrême-gauche, ça vous gène peut-être mais c’est comme ça. D’ailleurs c’est ce qui explique que l’électorat de droite modérément libéral mais fermement républicain s’apprête à faire le même trajet en sens inverse.

    Hier, l’extrême-gauche n’aimait pas Chirac mais trouvait Le Pen très largement pire, aujourd’hui elle n’aime pas beaucoup Ségolène Royal mais trouve Sarkozy très largement pire (surtout que lui a de grandes chances d’être élu). Le jeu s’est déplacé vers la gauche, mais la règle reste la même : au premier tour on choisit celui qu’on trouve le meilleur, au second on élimine celui qu’on trouve le pire (en l’occurence : Sarkozy), ce qui est totalement différent d’un soutien gouvernemental (Besancenot a ensuite été dans l’opposition à Chirac, il le sera toujours par rapport à Royal si elle est élue, je peux d’ores et déjà vous l’annoncer).

    Le reste est fallacieux, et très franchement les 1.5% de Laguiller et les 0.3% de Schivard ne me font pas trembler d’effroi.

    PS : j’aime beaucoup le Marie-Ségolène, ça cadre tout à fait avec les théories génétiques de Nicolas Sarkozy, quand on est né à droite, il est interdit de changer ensuite.

  • Tu dois être fatigué, Koz. Ou un peu déformé pas les manoeuvres politicardes type coup de billard à 4 bandes entre Bayrou et Royal. Du coup, tu oublies ce qui est pour moi une des raisons essentielles de la référence à mai 68 : les profs.

    Les profs sont en effet les principales victimes de l’idéologie 68arde. Non seulement parce qu’ils subissent quotidiennement violences et indiscipline. Mais surtout parce que ça nuit aux élèves, ce qui est intolérable pour un prof consciencieux (la majorité).

    Contrairement à ce qu’essaie de faire croire la gauche, les profs ne sont pas des idéologues sectaires faisant passer leurs intérêts corporatistes avant ceux des élèves. Les grandes grêves de l’Education Nationale, ne sont plus suivies que par une minorité d’enseignants. Beaucoup regrettent le pacte faustien qui leur a donné un statut à vie, au prix exorbitant du sacrifice de l’avenir des élèves.

    Comme toujours, Sarkozy choisit de miser sur la grandeur d’âme et l’ambition plutôt que sur les bas instincts conservateurs. Je suis convaincu que des centaines de milliers de profs placent l’intérêt à long terme des élèves avant la sécurité illusoire du statu quo.

    Combien voteront Sarkozy dans l’anonymat de l’isoloir?

  • @jmfayard

    Si je suis ton raisonnement, je commence à avoir un problème dés le premier tour où si je me rappelle bien il n’y avait même pas assez d’électeurs de gauche démocratique pour placer Jospin au second tour, et ensuite tu me prétends que ceux-ci ont été les plus nombreux à voter Chirac au second.

    Et comme tu continues à avoir un problème à voir la différence entre aller chercher les voix et les recevoir je commence à trouver ton objectivité quelque peu flétrie. Moi, je n’ai pas envie de passer mon temps à analyser les 17% des membres du FN qui vont voter pour Marie-Ségolène.

    Quand à ton analyse sur le positionnement de la société française, elle, comme la première, est loin de la réalité des urnes du premier tour.

  • quant au post scriptum

    Je n’ai même plus envie de me rabaisser à répondre à des arguments de cette profonditude et objectivitude. Si le sujet te passionne il y a un post à se sujet sur ce blog où j’ai donné mon avis et où la discussion est toujours possible.

  • @ Libéral

    Bien vu !

    Je trouve ça assez gonflé de la part de Sarkozy d’oser critiquer mai 68. Il est tellement convenu de trouver que c’est un événement grandiose qui a ouvert des lendemains qui chantent, qu’affirmer le contraire est plus que courageux.

    On a le droit de ne pas être d’accord avec ce qu’il affirme mais il oblige à avoir un regard plus critique sur ce qui nous reste de cette révolution.

    Tout n’est bien sûr pas à jeter, mais est-il si absurde de dire que tout n’est pas à garder ? Que des erreurs aient été commises et qu’on les ait prolongées au delà du raisonnable, c’est l’évidence même. Si on veut que la société profite de ce qu’elle y a réellement acquis, il faut faire un peu le tri, sinon tout finira par partir à l’égout et ce sera bien dommage.

    Le plus frappant dans tout ça, c’est que Sarkozy nous fait une belle grosse provocation et que ça marche ! Immédiatement, la gauche unanime se lève et hurle. S’il fallait encore démontrer la réalité de la pensée unique, c’est réussi !

    @pexi

    Je te rejoins, toute cette agressivité et ce sectarisme dans ce simple post-scriptum, sont totalement lamentables.

  • Chers amis militants de l’UDR, comment vous dire, Mai 68 c’était il y a 40 ans.
    C’est drôle comme en regardant les images des meetings de Bercy puis de Charletty on a l’impression de faire un bond de 50ans en avant en moins de 24h.

    A Bercy, cravatte et la calvitie de rigueur : people has-has-been, acteurs de navets des années 70, conservateurs bedonnants, réactionnaires à double menton, vieux notables dix fois ministres depuis Pompidou, fraudeurs fiscaux, patrons voyous…
    Les raffarinades, les bretonneries, la fatitude du candidat du RPR…
    L’électorat du RPR, c’est la France des rentiers et des vieux comme le montrent bien les études sur le vote du premier tour.

    A Charletty, c’est le 21ème siècle. Plus de 60000 personnes, les portes se ferment une heure avant le début : le stade est plein à craquer. Des jeunes partout, la nouvelle génération. Celle qui travaille dur pour payer vos dividendes, qui se bat tous les jours contre la précarité et le chômage, celle qui veut virer Raffarin, Fillon, Sarkozy et Balladur.
    Les travailleurs, les chercheurs, les étudiants, les jeunes, les précaires d’un côté, contre les banquiers, les rentiers, les vieux.
    Cette jeunesse n’abandonnera jamais la lutte, sachez-le.

    Nous vaincrons parce que nous sommes l’énergie de ce pays. Sans nous, vous n’êtes rien. Vous vous en rendrez compte lorsque nous arrêterons les machines.

  • [quote comment= »19199″]Comment ça pas besoin ? Chirac a été élu majoritairement avec les voix de la gauche et de l’extrême-gauche, ça vous gène peut-être mais c’est comme ça. [/quote]

    Jmfayard n’a pas complètement tort : Jacques Chirac a trouvé derrière lui en 2002 une majorité aussi hétéroclite et dépourvue de cohérence idéologique que celle que revendique aujourd’hui Royal.

    Certains n’hésitent pas à imputer à cela une part de l’immobilisme qui s’en est suivi. Et que perpétuerait assurément Ségolène Royal (en dehors même de ses facultés toute personnelles).

    [quote comment= »19201″]Tu dois être fatigué, Koz. Ou un peu déformé pas les manoeuvres politicardes type coup de billard à 4 bandes entre Bayrou et Royal. Du coup, tu oublies ce qui est pour moi une des raisons essentielles de la référence à mai 68 : les profs.[/quote]

    Ce n’est pas faux, et il n’est pas difficile d’entendre des profs, même de gauche, faire référence à l’idéologie 68tarde pour expliquer ce qu’ils subissent.

    [quote comment= »19220″]Nous vaincrons parce que nous sommes l’énergie de ce pays. Sans nous, vous n’êtes rien. Vous vous en rendrez compte lorsque nous arrêterons les machines.[/quote]

    Une bonne conclusion qui fleure bon, effectivement, les grèves de 68. Une bonne conclusion pour un commentaire qui suinte l’agressivité et la haine. Outre le fait qu’OlivierA aurait dû faire un tour à Bercy pour en apprécier comme moi l’assistance, pourtant guère alléchée par le concert donné (un vrai « show à l’américaine » pour Ségolène, dites-moi).

    J’espère que certains, lisant le commentaire d’OlivierA, ne manqueront pas d’en tirer quelques conséquences quant à l’agressivité des uns et des autres.

  • Je ne sais pas à qui s’adressait Sarkozy, mais il m’a parlé. Malgré les réserves sur le fond que j’ai faites ailleurs. Je me demande par ailleurs s’il a jugé bon d’amender son discours en le sachant télévisé, ce qui aurait pu révéler l’objectif stratégique.
    Je n’ai pas eu l’impression qu’il jouait le choc générationnel en s’adressant à une partie plutôt qu’à l’autre (et comme personne n’est d’accord entre savoir si la cible était plus ou moins jeune…)
    Ce que je vois, c’est que sa charge anti-68 a porté ses fruits. En répondant sur le thème « mais comment peut-on contester… », la gauche ne donne-t-elle pas raison à Sarkozy sur la pensée unique ? Tout en allant jouer dans sa cour, comme le souligne Koz.

  • [quote comment= »19220″]Nous vaincrons parce que nous sommes l’énergie de ce pays. Sans nous, vous n’êtes rien. Vous vous en rendrez compte lorsque nous arrêterons les machines.[/quote]

    Voilà un discours bien démocratique comme il faut.

    « nous contesterons dans la rue ce que les urnes auront décidé ».

    Et vive la France.

  • Je vous rejoins également : c’était stratégique.

    Ma grand-mère qui a glissé un bulletin Royal dans l’urne, un Magnum collé à sa tempe, me disait hier que c’était plus que stratégique ! C’est génétique !

  • [quote comment= »19131″]
    @ Robert Marchenoir, parmi vos commentaires croustillants, il y en a qui marche super fort autour de moi ; à propos de Bové à qui Ségo a confié une mission sur la mondialisation {« autant confier une mission sur le christianisme à Ben Laden »} Magnifique ![/quote]

    Merci, John Deere, faites circuler… A propos: c’est un pseudonyme de bayrouiste, ça…

    http://www.deere.com

  • [quote comment= »18989″]Globalement d’accord avec l’analyse. Mais, à votre différence, cette stratégie me « glace » comme disait Bayrou.

    Dans une semaine, il sera le président de tous les Français. Le problème c’est qu’avant même qu’il ait commencé à gouverner une bonne petite moitié des Français (46-49 %) le haïra profondément, intensément, viscéralement.

    Rien de tel avec Mitterrand 88, Chirac 95, Chirac 2002.
    Il faudrait remonter aux sombres jours de 1981-82 pour retrouver une telle ambiance en France. Et encore: la campagne de 2e tour de Mitterrand en 1981 avait cherché à arrondir les angles.

    Il est tout de même paradoxal que le défenseur de l’ordre et de la droite rejoue une forme de révolution, ou bien ne serait-ce pas plutôt une « contre-révolution » ? Consternant, terrifiant même.[/quote]

    Je ne vois pas pourquoi 46% des Français le haïront. Certes leur candidate aura été battue mais je crois qu’ils devront accepter la règle de la démocratie.
    D’ailleurs c’est ce qui s’est passé pratiquement lors de toute les élections présidentielles depuis 1965.
    Je ne pense pas que les Français dans leur grande majorité veulent s’inscrire dans un climat de guerre civile permanente.
    Je n’en dirai pas autant des apparatckiks socialistes et de leurs alliés qui effectivement hurlent au loup parce qu’ils vont perdre de leurs privilèges et sinécures.
    Attention ne cédons pas au chantage ,du type de certains articles de l’Express où l’on nous dit « que la banlieue va s’enflammer »

  • Selon un commentaire de ce fil, Ségolène Royal s’est moquée, au stade Charléty, du discours anti-mai 68 de Sarkozy dans ces termes: « A l’écouter, [autour du stade de Bercy où parlait Sarkozy] ce n’étaient que voitures fumantes ».

    Ben… oui. Celles de novembre 2005. Pas celles de mai 68.

    Les socialistes ont déjà oublié? Ils ont déjà oublié que les émeutes des banlieues sont le fruit de l’angélisme droit-de-l’hommiste de la gauche, de la faillite son école, de son chômage massif, tout cela ayant, effectivement, un lien historique et idéologique direct avec mai 68?

  • N’en déplaise aux contempteurs de la candidate, José Bové par son expérience de porte parole de la Coordination Rurale et ses connaissance dans la mouvence Via Campasina, j’espère ne pas me tromper, est tout a fait désigné pour pondre un rapport sur une autre vision que celle des organisations « officielles » de la problématique de l’autonomie alimentaire et l’organisation des échanges agricoles.
    Je ne vois là rien de choquant. Les analyses de Pascal Lamy sont bien utilisées indépendement des couleurs politiques des lecteurs et de celles qui lui sont attachées non ?
    M Bové a eu eune vie avnt de devenir le toublion médiatique de ses dernières années. Et je ne suis pas sur qu’il ait démérité dans ces précédents rôles.
    Sinon, si le feu ne se déclanchera pas le 6 mai à 20h01 si le résultat n’est pas celui espéré, il reste vrai qu’un GROS tas d’étoupe est bien en place dans certains lieux. Au (à la) gagnant(e) de savoir faire ce qu’il faut pour qu’aucune étincelle ne jaillisse ou que ces tas d’étoupes soit grandement humidifiés.

  • [quote comment= »19284″]Les socialistes ont déjà oublié? Ils ont déjà oublié que les émeutes des banlieues sont le fruit de l’angélisme droit-de-l’hommiste de la gauche, de la faillite son école, de son chômage massif, tout cela ayant, effectivement, un lien historique et idéologique direct avec mai 68?[/quote]
    Félicitations pour le troll le plus velu de ce fil déjà bien fourni.

  • [quote comment= »19288″][Félicitations pour le troll le plus velu de ce fil déjà bien fourni.[/quote]
    Serait-ce trop vous demander, Yogi, de proposer à l’auguste assemblée ici réunie un début, un soupçon ou même un semblant d’argumentation, de justification ou de raisonnement?

    Parce que « troll », ici comme bien souvent chez blogueurs de gauche, ça veut dire à peu près: gros con avec lequel je suis pas d’accord et qui a le culot, malgré tout, d’exprimer son opinion en public.

    Ne vous donnez pas la peine de procéder à des opérations informatiques compliquées (citer un commentaire, prendre un pseudonyme, etc), si c’est simplement pour dire ça.

  • Robert, « vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaires« . Enfin bon, à ce jour, vous êtes majoritaire (d’une majorité relative, certes, mais majoritaire) mais vous avez tort parce que vous ne pensez pas comme lui. Alors, ça suffit, Robert. La vérité est ailleurs. Enfin en tout cas, pas à droite.

  • J’avais, comme on dit, 20 ans en 1968 (non, en fait, 23 !)..et j’ai assisté à la prise de pouvoir des Cohn Bendit et consorts, au nom de la liberté (la leur, bien sûr, pas celle des autres !), la main mise sur l’université de la pensée unique de gauche – au point d’avoir abandonné ma thèse à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes pour incompatibilité idéologique… Et il a fallu attendre les années 80 pour que les mêmes se pavanent dans les médias parce qu’ils reconnaissaient leurs erreurs passées, chute du mur de Berlin aidant, toujours aussi insupportables, monopolisant la parole pour leur repentance, exaspérant ceux qui ne s’étaient pas trompés mais qui n’avaient eu qu’un droit, celui de se taire ! Voilà ceux qui entourent MSR aujourd’hui ! Et ce qui explique les réactions dans ce blog ! Cela fait du bien de voir que l’on est pas seule ! Il faudrait relire aussi aujourd’hui les textes féministes de l’époque pour voir jusqu’où pouvait aller la c….
    Quand aux excès de M.Onfray, cela fait plaisir de voir que ses insultes font enfin réagir…quand elles atteignaient les chrétiens, qui a protesté ???
    J’ai l’impression que ces élections sont une véritable entreprise de « dé-glaciation » intellectuelle et cela fait du bien !

  • [quote comment= »19284″]Les socialistes ont déjà oublié? Ils ont déjà oublié que les émeutes des banlieues sont le fruit de l’angélisme droit-de-l’hommiste de la gauche, de la faillite son école, de son chômage massif, tout cela ayant, effectivement, un lien historique et idéologique direct avec mai 68?[/quote]

    Assez gonflé d’exonérer totalement la droite de ses responsablités dans le problème des banlieues, alors que depuis 1965, celle-ci a quand même gouverné 27 ans contre 15 ans à la gauche.

    Assez gonflé également d’oublier que c’est quand même votre champion qui a mis le feu aux poudres en 2005 par ses multiples provocations, la pire (au-delà des fameux « racaille » et « karcher », paroles indignes d’un homme d’Etat) étant sans doute d’avoir affirmé lors de la mort de deux jeunes dans une centrale EDF qu’il s’agissait de délinquants en train de commettre un vol sur un chantier et que ceux-ci n’étaient pas poursuivi par la police. Deux affirmations qui se sont rapidement révélées complètement fausses.

    Si votre champion est élu, doit-on s’attendre à ce type de « révisionnisme » historique ? J’espère pour mon pays, M. Marchenoir, que vous n’êtes pas représentatif de l’électorat sarkozyste et de la politique qu’il s’apprête à mettre en place…

  • [quote comment= »19295″] »troll », ici comme bien souvent chez blogueurs de gauche, ça veut dire à peu près: gros con avec lequel je suis pas d’accord et qui a le culot, malgré tout, d’exprimer son opinion en public.[/quote]
    Selon les bons auteurs « troll » signifie à peu près « Commentaire exhibant une violence, un biais de présentation des faits et un parti pris tels, qu’il ne peut être rédigé qu’à des fins de provocation pure et simple ».

    Ne niez donc pas que vous trolliez, cela arrive aux meilleurs ; mais quelles que soient vos récriminations à propos de la gauche en général et de mai 68 en particulier, on ne peut pas imaginer que votre pensée soit aussi réductrice que votre commentaire.

  • [quote comment= »19300″]
    Assez gonflé également d’oublier que c’est quand même votre champion qui a mis le feu aux poudres en 2005 par ses multiples provocations, la pire (au-delà des fameux « racaille » et « karcher », paroles indignes d’un homme d’Etat) étant sans doute d’avoir affirmé lors de la mort de deux jeunes dans une centrale EDF qu’il s’agissait de délinquants en train de commettre un vol sur un chantier et que ceux-ci n’étaient pas poursuivi par la police. Deux affirmations qui se sont rapidement révélées complètement fausses.[/quote]

    A tout hasard, juste pour rectifier, il n’y avait qu’une seule de ces affirmations qui était fausse. Ils étaient bien poursuivis. Mais on dévie du sujet initial…

  • [quote comment= »19282″]
    Je ne vois pas pourquoi 46% des Français le haïront. Certes leur candidate aura été battue mais je crois qu’ils devront accepter la règle de la démocratie.
    D’ailleurs c’est ce qui s’est passé pratiquement lors de toute les élections présidentielles depuis 1965.
    Je ne pense pas que les Français dans leur grande majorité veulent s’inscrire dans un climat de guerre civile permanente.
    Je n’en dirai pas autant des apparatckiks socialistes et de leurs alliés qui effectivement hurlent au loup parce qu’ils vont perdre de leurs privilèges et sinécures.
    Attention ne cédons pas au chantage ,du type de certains articles de l’Express où l’on nous dit « que la banlieue va s’enflammer »[/quote]

    Ces 46-49% de Français le haïront car il a tout fait pour en être haï (provocations permanentes et assumées). Cette élection n’a rien à voir avec les élections présidentielles précédentes (1981 excepté, mais dans l’autre sens).

    Je ne sais pas trop de quels « apparatchiks » socialistes il est question dans votre réponse ?? La vérité, c’est que les hautes sphères du pouvoir sont déjà entièrement verrouillées par l’UMP et ses amis et que ce verrouillage va encore s’accentuer (regardez les nominations récentes de procureurs par exemple, à Nanterre par ex…: très instructif !).

    Personne ne souhaite que la banlieue ne s’enflamme. Mais si l’Etat sarkozyste s’y comporte comme l’armée américaine à Bagdad, il ne faudra pas s’étonner si les émeutes repartent.

  • [quote comment= »19305Selon les bons auteurs « troll » signifie à peu près « Commentaire exhibant une violence, un biais de présentation des faits et un parti pris tels, qu’il ne peut être rédigé qu’à des fins de provocation pure et simple ».

    Ne niez donc pas que vous trolliez, cela arrive aux meilleurs ; mais quelles que soient vos récriminations à propos de la gauche en général et de mai 68 en particulier, on ne peut pas imaginer que votre pensée soit aussi réductrice que votre commentaire.[/quote]
    Votre pensée à vous, Yogi, se fait toujours attendre. Et, non: je maintiens chaque mot que j’ai écrit.

  • [quote comment= »19300″]
    Assez gonflé d’exonérer totalement la droite de ses responsablités dans le problème des banlieues, alors que depuis 1965, celle-ci a quand même gouverné 27 ans contre 15 ans à la gauche.

    Assez gonflé également d’oublier que c’est quand même votre champion qui a mis le feu aux poudres en 2005 par ses multiples provocations, la pire (au-delà des fameux « racaille » et « karcher », paroles indignes d’un homme d’Etat) étant sans doute d’avoir affirmé lors de la mort de deux jeunes dans une centrale EDF qu’il s’agissait de délinquants en train de commettre un vol sur un chantier et que ceux-ci n’étaient pas poursuivi par la police. Deux affirmations qui se sont rapidement révélées complètement fausses.
    [/quote]

    Où avez-vous lu que j’exonère la droite de ses responsabilités dans le problème des banlieues? Toute la classe politique et toute la France sont responsables. La question est: qu’est-ce qu’on fait maintenant?

    Simplement, la responsabilité de la gauche est beaucoup plus écrasante, car elle a trahi. Elle a trahi ceux qu’elle prétend défendre.

    Ayant perdu les voix du prolétariat, il lui fallait une nouvelle classe messianique: elle a alors exploité les immigrés pour se faire du capital politique, elle a favorisé et organisé le viol de la loi par les clandestins.

    Tout cela pour mieux les maintenir dans un assistanat qui la fait vivre, elle, puisque ce sont ses troupes qui sont aux commandes des zillions d’agences d’Etat et d’associations subventionnées, vivant de l’argent public, qui organisent cet assistanat.

    Mais quand il ne s’agit plus seulement de prodiguer des bonnes paroles et des bons sentiments aux immigrés, quand il s’agit de leur donner du pouvoir, il n’y a plus personne, au PS.

    Karim Zéribi, président du Parlement des banlieues, a demandé une circonscription au PS à Marseille: refusée.

    C’est pourtant quelqu’un d’intéressant, Karim Zéribi: c’est lui qui a réussi à faire venir Sarkozy en banlieue parisienne il y a quelques jours, pour dialoguer avec des habitants (et non pour faire une déclaration aux journalistes à une heure où il n’y a personne dans les rues, comme Le Pen), alors même que l’atmosphère d’hostilité attisée par la gauche rendait ce déplacement périlleux, et alors même que Zéribi clame à qui veut l’entendre son opposition à Sarkozy.

    Mohammed Abdi, secrétaire général de l’association Ni putes ni soumises, a eu une phrase révélatrice quand il a raconté son voyage en Israël avec Ségolène Royal: « Ce voyage a marqué un véritable tournant dans ma vie politique, mais aussi personnelle », a-t-il expliqué à la revue Le Meilleur des mondes.

    « J’ai découvert qu’on se faisait beaucoup d’idées fausses sur Israël. D’abord, en arrivant là-bas, je craignais, en tant qu’Arabe, d’être plus contrôlé que les autres en arrivant à l’aéroport. En fait, en tant qu’Arabe, je me suis senti très à l’aise dans ce pays où coexistent des gens du monde entier, de toutes les couleurs, de toutes les religions. J’ai rencontré des dirigeants israéliens, j’ai eu des discussions vives avec eux, mais à aucun moment je n’ai ressenti le moindre racisme de leur part. »

    Puis, ceci: « Ce n’est pas le cas en France où je me sens souvent, y compris au parti socialiste, regardé comme un Arabe. »

    Enorme! Un membre arabe du PS (je suppose qu’il a sa carte), suffisamment bien en cour pour accompagner la campagne présidentielle de Ségolène Royal, déclare tranquillement qu’il règne un racisme anti-arabe au parti socialiste.

    Normalement, cette prise de position aurait dû passer en boucle dans les médias, au même titre que le Kärcher de Sarkozy. Or je parie que c’est la première fois que vous en entendez parler.

    Et ce n’est pas la première de ce genre. Un responsable assez haut placé du PS (je n’arrive pas à retrouver son nom, mais je crois qu’il est au bureau national), d’origine arabe lui aussi, a dit exactement la même chose il y a quelques mois. Non: il a dit pire, en fait. A chaque fois qu’aux cours des dernières années, il a sollicité l’investiture de son parti aux élections, on lui a expliqué: « Non, on ne peut pas. Tu comprends, ça ferait le jeu de Le Pen. »

    Voilà. Le sale petit secret du PS, sur la question du racisme, est là.

    Et en juillet de l’année dernière, après les émeutes de 2005 dûes uniquement, bien entendu, à une poignée de gardiens de la paix reliés par oreillette à Sarkozy qui ont ordonné à deux adolescents de se faire électrocuter — en juillet 2006, donc, après que la gauche nous a fait ses trémolos habituels sur l’inacceptable racisme de la droite et du grand K-k-kapital qui a mis le feu aux banlieues, le parti socialiste a investi exactement… six militants issus de l’immigration dans des circonscriptions où ils avaient une chance d’être élus. Sur 142 députés.

    Six sur 142: voilà, une fois ventilé le brouillard des militants de gauche qui s’indignent contre ce raciss’ de Sarkozy sur les blogs, en quoi consiste, exactement, l’égalité républicaine à la sauce socialiste, la France métissée qu’elle promeut, son seuil de tolérance vis-à-vis des députés arabes à l’Assemblée nationale. Ce n’est pas une opinion. C’est un fait.

    Quant à mon « champion », comme vous dites (vous pouvez écrire son nom, il s’appelle Nicolas Sarkozy, ce n’est pas un gros mot), il n’a absolument aucune responsabilité dans le déclenchement des émeutes de 2005.

    Le fait que les deux morts se soient livrés à un vol ou pas, le fait qu’ils aient été poursuivis ou pas, n’est qu’un détail sans signification dans l’histoire de novembre 2005.

    Il faudrait quand même que vous affrontiez la réalité: les deux adolescents sont seuls responsables de leurs mort. Quand des flics poursuivent quelqu’un et que ce type commet une grossière imprudence qui cause sa mort, c’est ce dernier qui est responsable, pas les flics. Sauf s’ils lui tirent dessus sans être en état de légitime défense. Ce qui n’était pas le cas.

    Mais évidemment, pour les pleureuses de gauche décérébrées par le fameux « esprit de mai 68 », c’est inaudible: quand un flic poursuit un membre d’un minorité ethnique, le premer est toujours coupable et le second toujours innocent, par définition et quoi qu’il arrive.

    Quant aux incendies de voiture, il s’en produit des paquets tous les ans à la Saint-Sylvestre à Strasbourg depuis… combien de temps déjà? et Sarkozy n’a jamais rien dit sur Strasbourg. Alors?

  • [quote comment= »19337″]Où avez-vous lu que j’exonère la droite de ses responsabilités dans le problème des banlieues? Toute la classe politique et toute la France sont responsables.

    Le fait que les deux morts se soient livrés à un vol ou pas, le fait qu’ils aient été poursuivis ou pas, n’est qu’un détail sans signification dans l’histoire de novembre 2005.[/quote]

    Pour la première citation, heureux de vous l’entendre dire. Mais comme vous disiez précédemment que « les émeutes des banlieues sont le fruit de l’angélisme droit-de-l’hommiste de la gauche, de la faillite son école, de son chômage massif, tout cela ayant, effectivement, un lien historique et idéologique direct avec mai 68 », cela semblait effectivement exonérer la droite de cette responsabilité partagée. A moins de considérer que tous les gouvernements de droite qui se sont succédés n’étaient pas vraiment de droite car contaminés par l’abominable esprit de Mai 68 (ce qui est peut-être votre avis)…

    Pour la deuxième citation, dont je vous laisserai évidemment l’entière responsabilité, jusque dans sa proximité avec le fameux dérapage nauséabond de Le Pen sur la deuxième guerre mondiale, je maintiens que le fait que le ministre de l’Intérieur en exercice ait affirmé à chaud et à tort que les deux jeunes qui sont morts étaient des délinquants et que la police n’y était pour rien, a bien constitué l’étincelle qui a mis le feu aux poudres, provoquant la révolte que l’on sait.

    Et c’est là que la phrase de Chirac prend tout son sens : « Elire Sarkozy, c’est comme faire un barbecue dans l’Esterel en plein été ».

  • [quote comment= »19634″]Mais comme vous disiez précédemment que « les émeutes des banlieues sont le fruit de l’angélisme droit-de-l’hommiste de la gauche, de la faillite son école, de son chômage massif, tout cela ayant, effectivement, un lien historique et idéologique direct avec mai 68 », cela semblait effectivement exonérer la droite de cette responsabilité partagée. A moins de considérer que tous les gouvernements de droite qui se sont succédés n’étaient pas vraiment de droite car contaminés par l’abominable esprit de Mai 68…

    [/quote]

    Et l’on comprend bien mieux la profondeur démocratique, l’angélisme de Marie-Ségolène Royal quand elle nous propose aujourd’hui moi ou le chaos.

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