Mesrine, la fascination absolutoire

Le film qui sort sera l’un de ceux que l’on me reprochera de ne pas apprécier sans l’avoir vu. Au demeurant, il est en deux parties, ce qui me dissuade tout à fait de seulement envisager de le voir pour me prononcer. Il faut savoir, parfois, faire confiance à tous les pores de sa peau.

Laurent Greismaler, dans une chronique du Monde, choisit son camp. Il évoque la collision de deux évènements : l’anniversaire de la mort de Françoise Dolto, et la sortie du film sur Mesrine. « Curieuse rencontre entre celui qui donnait la mort et celle qui savait redonner la vie… »

Chez Libé, Mesrine continue de fasciner, comme en témoigne cette Une surréaliste. Pour le réalisateur du film – on l’appellera J.-F.R., c’est déjà assez d’honneur – « Mesrine fait partie de l’inconscient collectif« . J’avoue que je ne voudrais pas voir la tronche de son inconscient.

Dans cet entretien, on apprend aussi que Mesrine a un « sens de l’honneur« , qu’il « n’est pas une crapule« . Puis vient ce passage :

Dans son rapport aux médias, Mesrine a une longueur d’avance sur tout le monde…

V.C. : Libération en sait quelque chose. Une certaine presse de gauche s’est servie de son image de bandit multipliant les cambriolages, défiant le pouvoir avec une audace incroyable. La mort précipitée de Mesrine est liée aux médias, à son utilisation de la presse et à la place qu’il occupe à travers eux. Il y a un délit de grande gueule qui va lui coûter.

J.-F.R. : Et puis après l’affaire du journaliste d’extrême droite qu’il torture dans une grotte, il est lâché par la presse, dans un réflexe corporatiste.

V.C. : Il a eu la naïveté de croire que l’opinion publique trouverait cet acte héroïque, il s’est radicalement trompé.

On apprend déjà que faire des casses, c’est défier le pouvoir. Passons.

On apprend surtout – pour les plus jeunes, peut-être – que la presse a pu soutenir Mesrine. On apprend que cette salope de presse l’a lâché, après qu’il ait torturé un homme. On apprend qu’il serait « corporatiste » de ne pas soutenir un homme qui torture. On apprend qu’imaginer que l’opinion publique puisse trouver héroïque de torturer un homme dans une grotte ne serait que de la « naïveté« .

On comprend qu’un homme qui torture n’est pas « une crapule » pour autant. Et l’on comprend que la condamnation de la torture est une autre de ces condamnations très relatives…

Laurent Greismaler a choisi son camp. Faut-il penser que Libération choisirait le sien, dans une veine de relégitimation de la violence qui n’est peut-être pas anecdotique, ni passagère, ni fortuite ?

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43 commentaires

  • Arriver à ce niveau de complaisance, c’est impressionnant. Que les auteurs du film soient fascinés par leur sujet au point d’en perdre tout recul peut, à la grande rigueur, se comprendre. Mais je trouve lamentable qu’on leur serve la soupe sans la moindre réserve.

    Ceci dit, le romantisme au sujet des grandes figures criminelles n’est pas un phénomène nouveau. Voici un cas qui ressemble beaucoup à celui de Mesrine.

  • Une Une surréaliste, c’est le cas de le dire. Visiblement ça intéresse les lecteurs de Libération et fait vendre le journal. Je ne suis pas convaincu qu’il y ait un volet politique au cas Mesrine digne d’intérêt.

    Comme le dit Gwynfrid, le public et la presse peuvent être passionnés par les grands hold-ups.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Ronnie_Biggs

  • Je suis frappée par le nombre de films et téléfilms tournés récemment sur des personnalités contemporaines, le dernier avant Mesrine étant Coluche, alors qu’il existe sur ces mêmes personnes des documents et archives en nombre et en qualité.

    Un manque d’imagination, de créativité, de prise de risque ?

    Faire un film sur Coluche ou Mesrine ( ou Edith Piaf ou François Mitterrand ou Françoise Sagan…) c’est prendre appui sur la notoriété du personnage principal pour trouver un public.

    Un personnage comme Mesrine, hors la loi, violent, manipulateur, médiatique, est bien plus  » cinématographique  » que Françoise Dolto.

    TF1 a diffusé lundi dernier un téléfilm sur Françoise Dolto que j’ai trouvé plutôt barbant pour ce que j’en ai vu, et c’est bien dommage car en plus d’être une pionnière cette femme était accessible, compréhensible et bienveillante, un cocktail plutôt rare.

    Elle ne s’est pas racontée depuis l’enfance et mirée dans l’écran de la télévision par narcissisme mais parce qu’elle pensait que l’expérience vécue par un psychanalyste pouvait aider les autres.

    Pour ceux qui aimeraient rencontrer Françoise Dolto, je leur recommande un coffret de DVD qui vient de sortir ( Françoise Dolto, une femme psychanalyste et citoyenne )

    Dans la famille Mesrine, je suis personnellement plus intéressée par le fils, dont j’ai oublié le prénom, qui a du trouver une place dans la société en tenant son père et l’image de son père à distance, sans le renier et se renier.

    Il a choisi la prestigiditation comme moyen d’expression ce qui aurait sans doute enchanté Françoise Dolto…

  • Pepito a écrit:

    Je ne suis pas convaincu qu’il y ait un volet politique au cas Mesrine digne d’intérêt.

    Le réalisateur évoque un contre-pouvoir au giscardisme. Un ridicule achevé. On ne peut pas dire que le giscardisme ait été une conception du pouvoir spécialement violente, ni qu’il appelait, en retour, une action de banditisme du type Mesrine.

    Mais on reste dans cette veine qui tend à légitimer la violence, comme si nous étions alors (et peut-être aujourd’hui ?) dans une situation d’oppression qui justifierait un tel recours.

    Je ne veux pas trop extrapoler, mais quand je vois la conclusion plus qu’ambigüe de Schneidermann sur sa chronique, et la couverture (dans tous les sens du terme) accordée par Libération à la sortie de ce film, je me dis que nombreux sont ceux qui vont faire la connexion… et que ce n’est peut-être pas totalement involontaire. Même si cela relève évidemment plus du « jeu avec le feu » que de l’appel à l’insurrection délibéré.

  • Et si Rouillan avait croisé Mesrine !
    Peut-être que hein !

    Ca sert à faire de la mousse pour cacher la mauvaise conscience tout ça…

    « Tous pourris, tous unis » aurait pu dire Coluche !

  • Là je ne vous comprends pas. On ne peut rien dire sans voir le film (mais vous avez déjà paré cet argument). Et dans cette même logique de votre post, alors il faut aussi stigmatiser les films sur ces salauds de cow-boys, sur Bonnie and Clyde, sur les salauds de policiers véreux, Le Parrain, les films sur les mafieux etc… on n’en sort plus !

  • Bin, j’ai beau relire l’interview…

    Mon impression est que vous tordez ce qui est dit, pratiquez l’ommission, en espérant en sortir quelquechose de choquant. Résultat : bof… (et je m’aperçois que vous avez déployé la même tactique contre Schneidermann)

    Si ce n’est le corporatisme, comment expliquez vous le (prétendu – je n’étais pas là pour vérifier) changement de ligne éditoriale après l’épisode de la grotte? Ce n’était pas le premier acte violent de Mesrine. Pourquoi changer à ce moment là?

    Donner des interviews à libé, Paris-Match, sans entourloupe, puis tendre un traquenard à un journaliste d’extrême droite. Vous ne voyez vraiment pas en quoi une partie de l’opinion publique, et la « certaine presse de gauche », pourrait trouver ça sympa? Allez, cherchez encore un peu, vous allez trouver (indice : « je ne suis pas un bandit ordinaire, je me bat pour des idées »).

    Sur l’inconscient collectif, là aussi, encore un effort. Robin des Bois, Mandrin, ça vous dit quelquechose? Niez vous qu’ils sont dans l’inconscient collectif et que Mesrine a cherché à jouer dans le même registre? Niez vous qu’il a mis en scène un défi au pouvoir en place?

    Je ne sais pas, si le film est bon, mais au moins ce que j’en ai entendu jusqu’ici est qu’il parvenait à ne pas ressembler à la caricature que vous exquissez… ni à son inverse.

  • « Laurent Greismaler a choisi son camp. »

    Je crois que c’est le point de notre désaccord, en fin de compte.

    Personnelement, je me méfie des gens qui invitent à choisir un camp (donc, entre autres, des militants de tous poils).

    Pour l’invasion de l’Irak ou pour le terrorisme? (Bush)

    Pour les criminels ou pour les victimes? (Sarkozy)

    Répéter 100 fois que Mesrines est un salaud et un assassin ou cautionner ses actes? (Koz)

    Allons, allons… L’esprit humain est capable de produire des concepts un peu plus élaborés, j’en suis sûr!

  • Koz, certaines parties de l’interview vous aurons probablement échappé.

    Par exemple, le sens que donne J-F.R. au mot crapule « Ce n’est pas une crapule, il ne met pas des filles sur le trottoir, il ne touche pas au trafic de drogue ».

    Il est évident, au passage, que le journaliste de minute n’a pas été torturé pour des motifs crapuleux. Donc oui, on peut être un tortionnaire sans être une crapule.

    Et puis çà :

    « V.C. : […] Je crois que j’ai eu une influence sur l’orientation du film, parce j’avais fini par me retirer du projet que devait tourner Barbet Schroeder.

    Qu’est-ce qui n’allait pas dans cette version ?

    V.C. : Toutes les parties sombres, violentes, compliquées à mettre dans un film étaient éludées ou atténuées au service d’une vision belle du personnage. »

  • Avouez qu’un film sur Guy Drut aurait été un peu ennuyeux.
    Au moins Mesrine a eu une vie palpitante, avec des flingues, des femmes et une fin tragique.
    Voler et se faire flinguer, est autrement plus romantique que voler et se faire amnistier par Chirac ….

  • L’erreur est probablement de trouver sa vie « romantique ». Qu’elle ait été tragique, brutale, et violente, soit. Romantique, j’ai un doute.

    Je suis un peu surpris en revanche que la caution apportée à la torture par le réalisateur, l’acteur, et sans réaction de Libération, ne suscite aucune réprobation chez ceux qui trouvent le personnage si romantique.

    Il me semble avoir entendu que toute tentative de justification de la torture – que ce soit en Algérie, ou à Guantanamo – était inacceptable, voire abject. Est-ce qu’il y aurait des cas dans lesquels cela le serait moins ? Dans lesquels les yeux se fermeraient pour passer à la ligne suivante ?

    Gatien, je vous lis, et je ne vois qu’une étonnante indulgence. Vous qui vous montrez si sourcilleux sur les droits de l’homme, le fait que l’on torture un homme ne vous fait pas bondir, ne vous fait pas réagir ?

    Oui, il était d’extrême-droite. Et les terroristes du FLN ? Et les terroristes d’Al Qaïda ? Soit on condamne la torture en bloc, soit on l’admet. Mais on ne peut pas affirmer en même temps que la torture est inacceptable même face à un homme qui va poser une bombe tuant des civils et rester étonnamment passif à l’évocation de la torture d’un autre homme qui ne fait qu’écrire.

    De quelle « presse de gauche » parlez-vous quand vous dîtes qu’elle pourrait trouver ça sympa ? Quelle presse peut trouver « sympa » de torturer un homme en raison de ses convictions ? Torturer un pauvre type dans une grotte, ce serait donc « se battre pour des idées » ?

    Que Mesrine se soit mis en scène – faisant croire à quelques gogos, et autres abrutis que leur idéologie aura rendu crédules et perméables aux pires saloperies – que faire des casses, ce serait défier le pouvoir, oui, c’est possible. Pour ce qui est de « Robin des bois », en revanche, on repassera. Votre enfance est peut-être un peu lointaine, mais je vous jure qu’il y a des détails qui différencient les deux « histoires ». Une relecture devrait vous permettre de les découvrir assez aisément. Mesrine n’est pas non plus « Arsène Lupin ».

    Je m’étonne de votre capacité à ergoter sur le terme de « crapule ». Lorsqu’on lit, dans le même article, que le mec avait le « sens de l’honneur », qu’il « n’était pas une crapule », et qu’il a torturé un homme, on peut s’étonner de trouver des gens pratiquant un tel raffinement sémantique.

    « Choisir un camp » vous est difficile ? Je crains que ce ne soit votre façon de présenter les choses qui soit sommaire. Assimiler mon propos au manichéisme de Bush est un ressort qui commence à être un peu éculé. Il vous faut quoi pour que la frontière soit claire ?

    Et je note que vous ne parvenez pas à interpréter grand-chose dans l’article de Libération, mais que vous vous montrez champion de l’interprétation de mon billet, y compris pour assimiler mon propos aux raisonnements que vous prêtez à Bush et à Sarkozy.

  • En fait, tout ça est tout à fait intéressant. Et je ne vais pas réécrire ce que viens juste d’en dire Koz mais je n’en pense pas moins et Koz l’écrit parfaitement.

    Je me souviens d’un interview d’un truand, en fait d’un ancien truand rangé des affaires, et qui parlait de la délinquance d’aujourd’hui, du milieu d’aujourd’hui.

    Contrairement à ce que je m’attendais – contrairement justement à « l’inconscient collectif » pour peu que celui-ci existe – celui-ci expliquait que le milieu était selon les époques, plus ou moins violent, mais que c’était avant tout un monde peuplé de psychotiques. Le soit-disant code d’honneur, revient plus à respecter à peu près la règle comme quoi c’est mal d’être une balance qu’autre chose. La plupart des règles que l’on attache au milieu d’antant étaient beaucoup plus pragmatiques que morales : on ne descend pas un flic…. parce que sinon c’est les emmerdes maximum pour tout le monde.

    Entre eux, c’est la cruauté, le sadisme, les trahisons multiples qui donnent lieu à d’interminables guerres des gangs parfois, l’absence totale de compassion, l’absence totale de vergogne, des égos démesurés, et j’en passe. En fait, un ramassis de pauvres types plus ou moins dingues, la plupart du temps incontrolables et qui se bouffent entre eux.

    Oh bien sur, il y a des degrés et certains ne sont pas si mauvais au fond – ont attérit là du fait de certaines circonstances de vie, et ont évité de comettre l’irréparable mais de la même manière qu’il est difficile de ressortir indemne d’une guerre, il est difficile de ressortir psychologiquement indemne du crime.

    Enfin, je me souviens que le type avait une dernière exhortation : en s’adressant aux réalisateurs, romanciers ou autres, il disait en substance « cessez de présenter ces truands de façon romantique. Ils ne le sont pas. Leur vie est fait de peurs autant des autres truands que des flics, de cavales, de prison, d’attentes avec un ennui incroyable parce qu’il ne peuvent pas faire ce que les autres peuvent faire, de désespoir. Avec quelques rares pointes de satisfaction après un bon coup, bien souvent vite terminées soit par la nécessité de passer à un autre ou par une arrestation qui vient tôt ou tard inévitablement. C’est d’un ennui mortel. Les qualités de courage, de bravoure, d’abnégation solidaire envers ceux qui participent aux équippées, n’existent que dans les films. Bien souvent ce sont des laches, trouillards ou des fous murés dans un inhumanité telle que rien ne les touche plus. »

    Par contre, lorsque un jeune type est tenté par une proposition, lorsqu’il s’apprêtte à franchir le pas, c’est l’image de Scarface, d’Al Pacino, qu’il a en tête. Du « petit », parti de rien, qui devient le chef de la pègre à la force du poignet.

    Ce n’est pas que ces films entraînent directement une délinquance. Ca serait leur donner bien trop de pouvoir. C’est plus simplement que la noblesse, le côté romantique du personnage tel qu’il est mis en scène aident ces jeunes à endosser une personnalité qu’ils trouveraient trop dur à supporter s’il n’avait pas ce genre de modèle en tête. Voilà, en gros, quel était le message de ce truand repenti.

    De fait, dans les discussions que j’ai pu avoir avec des jeunes issus des cités, ceux qui ont plus ou moins fréquenté le milieu, leur films préférrés c’était Orange Mécanique (pris au premier degré) et Scarface. Nul doute que Mesrine, même si « certains aspects noirs de sa personnalité » sont mis en relief dans le film, va encore conforter quelques vocations.

  • @Koz

    Indulgence en quoi? Je n’admet pas plus la torture de la part de Mesrine que de la part de n’importe qui d’autre!

    Lui, en revanche, estimait légitime de torturer un journaliste PARCEQUE il était d’extrême droite. Vous ne pouvez pas occulter ce point sans dénaturer complètement le sens de ce qui s’est passé dans cette grotte.

    Puis-je suggérer qu’il existe une différence entre, d’une part, torturer le premier venu, au hasard, et d’autre part, torturer quelqu’un pour des motifs politiques?

    Je veux dire : puis-je souligner la différence entre les deux actions sans que vous me reprochiez de cautionner l’une des deux?

    Je ne sais pas très bien ce que vous voulez me voir interpréter dans cet article de Libé, qui est pour moi limpide…

    Pour donner un autre exemple de la déformation des propos tenus, vous dites :
    « Le réalisateur évoque un contre-pouvoir au giscardisme. Un ridicule achevé. On ne peut pas dire que le giscardisme ait été une conception du pouvoir spécialement violente, ni qu’il appelait, en retour, une action de banditisme du type Mesrine. »

    D’abord, ce n’est pas le réalisateur, mais Vincent Cassel, qui dit ceci :
    « Nous étions enfants à l’époque où ces événements se sont déroulés. Pour la génération précédente, qui les avait vécus en direct, Mesrine était soit un salopard sadique soit un héros rebelle, un genre de contre-pouvoir au giscardisme. »

    Accuse t’il le giscardisme d’être opresseur? Y a t’il besoin d’un pouvoir opresseur pour trouver dans la population des cohortes de rebelles sans causes? Non, évidemment.
    V.C. semble t’il donner raison à ceux qui prenaient Mesrine pour un contre-pouvoir (le terme « genre » devrait vous mettre sur la voie…)? Pas plus.
    Dans cette interview, on parle d’un type, médiatique, et de la manière dont il est perçu dans la population, mais vous voulez y voir le choix d’un camp… et rejeter le film dans un même mouvement.

    Que vous le vouliez ou non, Mesrine a un capital sympathie dans une partie de la population, le côté Robin des Bois n’y est pas étranger, même si de votre point de vue les deux histoires n’ont rien à voir (pour ma part, j’attendrai de connaître la vie REELLE de Robin des Bois pour me prononcer, n’a t’il vraiment torturé personne? tué personne?). Le côté romantique si amplement commenté dans les deux billets précédents y est pour quelquechose aussi.

    C’est un simple constat.

  • Ce qui vous choque, au fond, Koz, c’est le fait de dire que quelqu’un puisse à la fois être un tortionnaire et avoir un sens de l’honneur. C’est çà?

    Pour ma part, je pense que les militaires américains qui torturaient des irakiens à Abou-Graïb pouvaient très bien être de bons pères de familles et, pourquoi pas, avoir un sens de l’honneur. Je n’ai aucune raison de penser qu’ils étaient tous fondamentalement des crapules au départ.

    Est-ce que ça vous choque aussi?

  • Gatien, accrochez-vous, ce que je vais vous dire risque de vous être difficile à entendre : Robin des Bois n’a jamais existé. La fée clochette non plus. Maintenant, s’il faut comprendre, de votre propos, que Robin des bois, s’il avait existé aurait probablement dû tuer ou torturer quelqu’un, je comprends que vous ayez une dent contre Françoise Dolto et les pédopsychiatres.

    Etonnament, vous avez oublié quelqu’un dans votre liste : est-ce que le para français qui a torturé un fellaga a un sens de l’honneur ?

    Peut-on distinguer ? L’homme qui a « le sens de l’honneur » et l’homme qui torture ? Si le militaire qui torture à Abou GraIb n’était pas une crapule « au départ », voulez-vous dire par là qu’une fois qu’il a torturé, il en est une ? Dans ce cas, pourquoi ne pas admettre que Mesrine était une crapule ?

    Gatien a écrit:

    Lui, en revanche, estimait légitime de torturer un journaliste PARCEQUE il était d’extrême droite. Vous ne pouvez pas occulter ce point sans dénaturer complètement le sens de ce qui s’est passé dans cette grotte.

    Puis-je suggérer qu’il existe une différence entre, d’une part, torturer le premier venu, au hasard, et d’autre part, torturer quelqu’un pour des motifs politiques?

    Parce que vous avez la naïveté de croire cela ? Mesrine était un mégalomane. Il voulait sa place dans les journaux. Il fait ce qu’il faut pour, dans le contexte des années 70. Après, ce qui est magnifique, c’est que dans la grande confusion des valeurs de l’époque (qui manifestement perdure aujourd’hui), il y a des gogos pour ne pas avoir la lucidité de comprendre que ce type était avant tout un psychopathe manipulateur, avec l' »intelligence » de ces gars-là.

    Gatien, vous qui êtes si exigeants vis-à-vis de la France, de l’Etat, des droits de l’homme, permettez-moi de vous trouver « étonnamment » compréhensif. A moins que ce ne soit pas étonnant, en fin de compte.

  • Gatien a écrit:

    Si ce n’est le corporatisme, comment expliquez vous le (prétendu – je n’étais pas là pour vérifier) changement de ligne éditoriale après l’épisode de la grotte? Ce n’était pas le premier acte violent de Mesrine. Pourquoi changer à ce moment là?

    Apparemment, vous ne parvenez pas à comprendre pourquoi des gens peuvent être horrifiés par la torture d’un homme. Ni pourquoi la torture n’est pas un acte violent comme un autre.

    Gatien a écrit:

    Lui, en revanche, estimait légitime de torturer un journaliste PARCEQUE il était d’extrême droite. Vous ne pouvez pas occulter ce point sans dénaturer complètement le sens de ce qui s’est passé dans cette grotte.

    C’est justement le problème avec l’ambiguïté de la position de JFR, de Libé et d’une certaine gauche. Les crimes de Mesrine sont présentés sous un jour favorable précisément parce qu’il les avait habillés d’une coloration politique de gauche. Il n’était pas une crapule, il ne volait QUE les banques. Il ne tirait QUE sur les flics. Il ne torturait QUE les mecs d’extrême droite.

    On retrouve là l’essence de ce que Koz condamnait au sujet de Rouillan ou de Fortyun. Pour beaucoup de gens de gauche, les pires exactions sont tolérées ou comprises, ou édulcorées dès lors qu’elles sont commises par quelqu’un qui a la bonne étiquette. Il est urgent que la gauche républicaine mette en place son propre cordon sanitaire.

  • Gatien demande : « Puis-je suggérer qu’il existe une différence entre, d’une part, torturer le premier venu, au hasard, et d’autre part, torturer quelqu’un pour des motifs politiques? »

    Ma réponse, et je vois que je ne suis pas le seul à la donner, tient en un mot :

    Non.

    Moyennant quoi, Mesrine a pu être ce qu’il a été, et en faire un anti-giscardien de choc est malhonnête, il n’a été ni jugé ni condamné comme tout délinquant et criminel, qualité que je lui reconnais, mais est passé tout de suite à l’étape exécution.

    Or la France est une démocratie, avec des lois.

  • Robin des Bois étant un personnage légendaire, il est difficile d’affirmer qu’il n’a pas existé. Disons qu’on n’en sait rien. L’important est de constater que la figure du gentil voleur subsiste dans bien des mythes, et refait surface avec Mesrine.

    Vous perdez votre temps, à me prendre pour un naïf, et à m’expliquer que Mesrine, en fait, bin c’était un méchant et un manipulateur. Reste que, dans sa mise en scène, il a bel est bien choisi sa cible pour son appartenance à l’extrême droite. Pourquoi avez vous tant de mal à l’admettre? (pong)

    « Etonnament, vous avez oublié quelqu’un dans votre liste : est-ce que le para français qui a torturé un fellaga a un sens de l’honneur ? »

    Pourquoi pas?
    Vous n’avez pas compris mon exemple précédent visiblement.

    « Si le militaire qui torture à Abou GraIb n’était pas une crapule “au départ”, voulez-vous dire par là qu’une fois qu’il a torturé, il en est une ? »

    Je ne range pas la torture parmis les actes crapuleux. Cependant, si votre proposition consiste à utiliser le terme « crapule » comme une insulte générique, je dirais que même pendant et après, ce militaire US reste un être humain ordinaire. Il n’ai pas nécessaire de l’insulter.

    « Mesrine était un mégalomane. Il voulait sa place dans les journaux. Il fait ce qu’il faut pour »

    Diantre! Vous voulez dire qu’il n’était pas un simple voleur?! Il soignait son image? Comment donc? Il aurait eu un sens de l’honneur?!!!

    Et cette torture organisée dans une grotte pourtant? Il aurait eu la naïveté de croire que ça le rendrait plus populaire?

    Je vous trouve bien compréhensif.

    @Liberal

    Un type qui pose dans Paris-Match en faisant des bras d’honneur à la police, êtes vous bien certain qu’il a plus de succès dans l’électorat de gauche que dans celui de droite? Moi, je dirais kif-fif.

  • Gatien a écrit:

    Robin des Bois étant un personnage légendaire, il est difficile d’affirmer qu’il n’a pas existé. Disons qu’on n’en sait rien. L’important est de constater que la figure du gentil voleur subsiste dans bien des mythes, et refait surface avec Mesrine.

    Ca me fout les boules pour la fée clochette. Rien ne me permet d’affirmer qu’elle n’a pas tué mère-grand, alors…

    Quant à la figure du « gentil voleur » qui « refait surface avec Mesrine », on tombe dans le délire cocasse. Que je sache, si Robin des Bois est si mythique, cela tient peut-être aussi au fait que sa violence, mesurée, est toujours légitime, qu’il ne tue personne, et torture encore moins.

    Inutile de s’appuyer sur le prétendu ressenti inconscient des français pour justifier ses complaisances.

  • @Koz, confondriez vous Robin Hood et Peter Pan par hasard?

    En résumant R.H. à un gentil bienfaiteur, c’est vous qui devenez naïf. R.H. s’attaque aux riches ET donne aux pauvres. S’il ne faisait que donner aux pauvres, ce serait Soeur Emanuelle, pas de quoi vendre des livres.

    Quand Guignol donne des coups de bâton au gendarme, la plupart des gens lui pardonnent bien volontiers. C’est dommage peut-être, mais c’est comme çà, et ça joue à fond pour Mesrine.

    @P.M.B.
    « Ma réponse, et je vois que je ne suis pas le seul à la donner, tient en un mot :

    Non. »

    Ah bon. Je continue pourtant de penser que parler de « la torture » sans la replacer dans son contexte n’aide pas vraiment à comprendre. Peut-être n’est-ce pas votre objectif.

    « en faire un anti-giscardien de choc est malhonnête »

    Qui donc s’est rendu coupable de cette malhonnêteté, sinon Mesrine lui-même? Il est décidemment difficile de dire une chose à quelqu’un qui veut en entendre une autre…

  • Plutôt que Robin des bois, légendaire, prenez MANDRIN (un voisin à moi 😉 )…

    Je cite : « L’homme est mort [Mandrin], mais c’est alors le début de la légende du bandit justicier qui a lutté contre l’iniquité des taxes de l’Ancien Régime. Elle est portée dans tout le pays par une chanson, la Complainte de Mandrin, dont on ne connaît pas les auteurs. Très populaire de son vivant, Mandrin demeure, aujourd’hui encore, très célèbre en Dauphiné, Savoie, et dans une moindre mesure dans le reste de la France. »

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Mandrin

    Lui au moins c’est du vrai pas de la légende !

  •  » Le Mandrin dont tu vois le déplorable reste,
    qui termina ses jours par une mort funeste,
    Des gardes redoutés, des villes la terreur,
    Par des faits inouïs signala sa valeur,
    Déguisant ses desseins sous le nom de vengeance.
    Deux ans en plaine paix il ravagea la France,
    Dans ses incursions, ami des habitants,
    Taxa d’autorité les caisses de traitants.
    Lui seul à la justice arrachant ses victimes
    Il ouvrit les prisons et décida des crimes.
    Quoiqu’en nombre inégal, sans se déconcerter,
    Aux troupes de son prince il osa résister (…)
    Il fut pris sans pouvoir signaler son courage.
    D’un œil sec et tranquille il vit son triste sort.
    Fameux par ses forfaits, il fut grand par sa mort. « 

  • Gatien a écrit:

    En résumant R.H. à un gentil bienfaiteur, c’est vous qui devenez naïf. R.H. s’attaque aux riches ET donne aux pauvres. S’il ne faisait que donner aux pauvres, ce serait Soeur Emanuelle, pas de quoi vendre des livres.

    Par contre Mesrine s’attaquait aux riches SANS donner aux pauvres (et le bord politique avec lequel il avait le plus d’affinités était la gauche – on se demande bien pourquoi). En fait le « sans donner aux pauvres » c’est juste comme n’importe quel truand ordinaire finalement. C’est même la définition d’un truand, non ?

    Vous allez me dire, « oui mais il ne s’attaquait qu’aux RIIIIIIIIIICHES ! » Ben, il aurait plus manqué qu’il s’attaque aux pauvres pour se donner à lui même, non plus. Surtout qu’entre nous, on trouve plus facilement d’argent en grande quantité et en peu de temps dans une banque que dans le portefeuille d’un OS de chez Renault. Il aurait vraiment fallu être une nouille.

    Quant à Guignol qui fait rire tout le monde en tapant sur le gendarme – lorsqu’un truand descend un flic qui a femme et enfants, lorsqu’un bouffon de banlieue tire sur un type de la BAC à coups de fusil à pompe, là c’est nettement moins drole (surtout pour la femme et les gosses du flic).

    Non vraiment, à part le fait que Mesrine était un gros affabulateur, manipulateur, mytho qui essayait de justifier sa vie de merde par un charabia politique qui n’avait pas une once de valeur, je ne comprends pas bien vos analogies.

    Ceci dit, un gros mytho affabulateur, manipulateur, truand, assassin qui cache ses véritables intentions derrière un charabia politique ça doit bien se trouver dans l’histoire de France/du monde ou dans l’inconscient collectif. Faudrait chercher.

  • @Eponymus

    « Non vraiment, à part le fait que Mesrine était un gros affabulateur, manipulateur, mytho qui essayait de justifier sa vie de merde par un charabia politique qui n’avait pas une once de valeur, je ne comprends pas bien vos analogies. »

    C’est le portrait craché de Mandrin, ne cherchez pas plus loin l’analogie.

    Conclusion : attaquez vous aux riches et les envieux seront vos amis. Attaquez vous aux puissants et se seront les faibles.

    « Quant à Guignol qui fait rire tout le monde en tapant sur le gendarme – lorsqu’un truand descend un flic qui a femme et enfants, lorsqu’un bouffon de banlieue tire sur un type de la BAC à coups de fusil à pompe, là c’est nettement moins drole (surtout pour la femme et les gosses du flic). »

    Et donc?

     » (et le parti avec lequel il avait le plus d’affinités était le PS – on se demande bien pourquoi) »

    Ahahahaha. To the point.
    Mesrine votait PS, vraiment? Si c’est le cas, c’est vraiment un anarchiste à deux sous. Mais d’où tenez vous cette info, j’ai un gros doute.

    Après la LCR, parti des assassins, avec Besancenot dans le rôle de Jack l’eventreur, voici le PS parti des truands, avec Francois Bonnie et Ségolène Clyde.

    En fait c’est simple chez Koz : même quand vous croyez qu’on parle de cinéma, il s’agit en fait de taper sur le PS. 😉

  • Gatien a écrit:

    En fait c’est simple chez Koz : même quand vous croyez qu’on parle de cinéma, il s’agit en fait de taper sur le PS.

    Mais noooooon !

    D’ailleurs je vois pas quelle référence cinématographique pourrait s’appliquer. A moins, éventuellement :

    « Réglement de comptes à Reims Corral »…

    « Les barons flingueurs »

    « Danse avec les loubards »

    « Ma femme est une sorcière »

    « Ma meilleure ennemie »

    « La magicienne Ose »

    « Fabius voit rouge »

    etc….

  • « Peut-être n’est-ce pas votre objectif » me dit Gatien.

    Mon objectif est de ne jamais légitimer la torture.

    Jamais.

  • Eponymus a écrit:

    Par contre Mesrine s’attaquait aux riches SANS donner aux pauvres (et le parti avec lequel il avait le plus d’affinités était le PS – on se demande bien pourquoi). (…) C’est même la définition d’un truand, non ?

    Eponymus a écrit:

    D’ailleurs je vois pas quelle référence cinématographique pourrait s’appliquer. A moins, éventuellement :

    “Les barons flingueurs”

    “Danse avec les loubards”

    Cher Eponymus, bénissez le ciel que les socialistes ne soient pas aussi procéduriers que notre actuel chef d’état…

  • Mesrine: Médiatique Rouge Brun ou habile réactionnaire ?

    quant à la caricature, à mon tour d’acquiescer et d’enfoncer le clou:

    « ni pour, ni contre, bien au contraire »
    « larmes à gauche »
    « la joyeuse divorcée »
    « irréconciliables différences »
    « la moitié gauche du frigo »
    « une (love) affaire d’état »

  • Non mais si vous allez par là, en termes de clous, il y a aussi :

    Autant en emporte le vent

    L’auberge Rose

    Y-a-t-il un pilote dans l’avion

    L’arnaque

    Les vieux de la vieille

    Les diaboliques

    Psychose

    😉

  • Alors si il y a un truc qui m’énerve, c’est le coup de finkelkraut. « Je ne vois pourquoi je verrais ce film avant de le disqualifier publiquement. »

    Que ça viennent des imbéciles snobinards qui n’iront jamais voir les Ch’tis mais qui savent que c’est nul ou des bloggeurs trop pressés de crier au loup, ça m’agace prodigieusement.

    Il se trouve que Richet a travaillé trois ans à ce Mesrine. Juger son travail et son point de vue sur le gangster sur un entretien donné à Libé alors que son film passe dans toutes les salles, franchement, c’est navrant.

  • @PMB

    “Peut-être n’est-ce pas votre objectif (de comprendre)” me dit Gatien.

    Mon objectif est de ne jamais légitimer la torture. »

    Objectif à minima sur lequel je vous rejoins, sauf que j’ai un peu plus d’ambition : lutter contre la torture.
    Et je ne pense pas que l’on peut, en général, lutter efficacement contre quelquechose que l’on ne comprend pas.

    C’est curieux, cette idée que « comprendre » serait « légitimer ». On retrouve souvent le même raisonnement à propos de la délinquance.

  • gasper a écrit:

    Cher Eponymus, bénissez le ciel que les socialistes ne soient pas aussi procéduriers que notre actuel chef d’état…

    Franchement, vous vous rendez seulement compte de ce que vous écrivez?
    Ou vous ne lisez pas la Presse? (en réf à cet excellent avocat, ami de certains politiques d’opposition au gouvernement actuel)

    A moins que le fait de vendre des poupées vaudoues, de pirater un compte bancaire, écrire dans les journaux une vraie-fausse copie de vrais-faux SMS soient le fait de « robins des bois » excusables pour « raisons politiques » et qu’un vrai-faux cambriolage, une vraie photo de vacances ou une biographie soient inexcusables parce que non dirigés vers le gouvernement en place?

    Bref, j’avoue à la lecture de vos coms, que je situe mal votre logique et/ou votre morale.
    Ce n’est pas un jugement : je suis incapable de juger, parce que je n’ai pas compris.

    Pas compris si vous aimiez Robin des bois et Mandrin, si vous estimiez qu’ils étaient coupables ou héros (tout en comprenant par contre qu’on puisse être à la fois coupable et héros pour certains de nos concitoyens)

    Pas compris non plus si vous pensiez que, parfois, la torture était légitime (« torturer un journaliste d’extrême droite est il plus légitime que de torturer un terroriste d’Al Quaïda ?)

    Pas compris, non plus, quelle était votre définition de l’honneur…

    Pas compris non plus votre sens de l’humour (ni compris, de ce fait, votre réponse à Olivier)

    Merci de m’expliquer.

    J’ai adoré les réponses de Koz (ben oui, je suis une kozette) même si je lui en veux d’avoir dévoilé mon identité et mis ma photo sur son blog…

    Et merci à Eponymus et à PMB pour leurs coms .
    Ils vous ont répondu et exprimé beaucoup mieux que moi, ce que je pense après cet excellent billet.

  • Eponymus a écrit:

    Par contre Mesrine s’attaquait aux riches SANS donner aux pauvres (et le bord politique avec lequel il avait le plus d’affinités était la gauche – on se demande bien pourquoi). En fait le “sans donner aux pauvres” c’est juste comme n’importe quel truand ordinaire finalement. C’est même la définition d’un truand, non ?

    dites donc vous, quand vous disiez avoir corrigé, je n’avais pas noté que vous vous étiez contenté de remplacer « socialistes » par « la gauche »… mais qu’est ce qui peut inspirer chez vous une vision aussi sévère du camp d’en face… j’avoue ne pas comprendre.

  • Tiens, je suis passée dans la boîte à spams…
    je n’avais pas l’impression d’avoir utilisé des mots ou des expressions malencontreuses.
    Bof, pas grave, ce n’était pas important.
    je demandais seulement des explications à Gasper, en disant que je n’avais rien compris à ses coms.

    Bonne nuit.

  • Tara, j’avoue ne pas bien comprendre ce qui provoque chez vous une telle indignation… je souligne juste, qu’a mes yeux, Mesrine n’est pas une figure de la gauche puis ajoute au passage que d’établir un lien systématique entre la gauche et les malfrats est tout simplement injustifiable. J’espère que nous nous accorderons, au moins, sur ce point.

    Quant à la procédurite chronique du chef d’état, si elle s’avère, évidement, légitime dans le cas du sms Routier ou dans l’affaire des 200 euros piratés, elle peut prêter à rire, et pour des raisons différentes, dans le cas des poupées vaudou ou dans l’affaire des carnets noirs de Bertrand.

    Et pour tout vous dire, je partage l’entonnement de Koz concernant la fascination exercée par de telles figures du grand banditisme sur les médias, à l’époque et encore aujourd’hui, et leur indulgentes analyses sur des faits qui ne méritent que la réprobation et l’indignation.

    Et pour finir, je rappelle ici, et afin d’éviter tout mauvais procès, que le récent dérapage de Schneidermann a été unanimement condamné dans la presse, qu’elle soit de gauche ou de droite.

    en espérant avoir répondu à vos questions.

  • gasper a écrit:

    Mesrine n’est pas une figure de la gauche puis ajoute au passage que d’établir un lien systématique entre la gauche et les malfrats est tout simplement injustifiable

    Cher Gasper, vous vous égarez un peu. Transformer une boutade pour l’attaquer ensuite comme une thèse ce n’est pas très élégant.

    Ma boutade se réferrait aux inclinaisons politiques affichées de Mesrine qui l’avait fait, par exemple, rencontrer les Brigades Rouges italiennes. A la façon dont la presse de gauche a exploité le personnage à l’époque pour le positionner plus ou moins comme une sorte de Robin des Bois. Ou comme un rebelle faisant partie du contre pouvoir face au « giscardisme ». A la « culture » de gauche dont les côtés anti-flics ont été régulièrement admis par les dirigeants de gauche eux-mêmes. A une certaine complaisance envers ceux qui commettent des actes illégaux lorsque les auteurs sont labellisés « de gauche ».

    Mais aussi, aux slogans dans les manifs de gauche « Ah bas, (la France, l’Europe, etc…) des flics et des patrons ». A la défense immédiate et systématique des jeunes morts dans un transformateur sans la mise en parallèle du contexte et du simple fait que la police souhaitait tout simplement effectuer un contrôle d’identité. A la défense systématique des jeunes roulant sans casque, sur une mini moto interdite de circulation, à une vitesse supérieure à la vitesse autorisée, à deux sur la même mini moto contre des policiers qui en démarrant auraient dépassé la vitesse autorisée de 14 km/h. Au TSS et à la surexploitation du mot « racaille ».

    Enfin, l’allusion, concernant le fait de prendre aux riches sans donner aux pauvres, je pensais juste aux années Mitterand, à leurs fastes et à l’augmentation des prélèvements obligatoires, à Urba et au racket des entreprises et aussi à tous ces régimes dits de gauche qui on pris aux riches tout en appauvrissant leur population, voire dans certains cas et certains régimes, pour l’appauvrir à un point tel que des millions sont morts de la famine.

  • Qui ça ? Moiiii ? Je penserais ce que j’écris ? Même à travers une boutade ? Je ne fais que souligner par un trait d’esprit un paradoxe, une pensée qui procède par association et qui est, elle, hautement élaborée, la preuve :

    gouvernement = mauvais = flics = gouvernement = mauvais ; truands étant contre flics = truands peuvent pas être vraiment mauvais.

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