Invisiblement entourés par une telle foule de témoins

Je n’aurais pas dû être là. Je ne pensais me rendre qu’à la messe des Invalides. Et puis, après quelques péripéties, Céline H. la persévérante m’appelle : elle a une invitation… pour l’intérieur de la cathédrale ! Me voilà donc pont Saint-Louis, pressant le pas pour rejoindre la file d’attente… 100 prêtres ! Allez, 110. Soutanes et clergyman (men ?). Là, c’est foutu : à coup sûr, je vais me faire repérer. Encore heureux que je ne sois pas une fille ! L’Abbé Arnaud Spriet, copain d’enfance, me rassure : tu aurais pu te faire passer pour une femme de diacre. Bref, j’attends. Plutôt amusé de me retrouver là. Et nous entrons dans la cathédrale, au niveau du chœur. Eh oui, quitte à être à un endroit où je ne suis pas censé être, autant me mettre devant. Ou presque.

Je me livre à quelques observations in petto sur la diversité du clergé. Autour de moi, que de jeunes prêtres ! Derrière moi, tout un banc de Port-Royal et, à ma gauche, logiquement, le Père Guy Gilbert. A côté de moi, un père âgé, à qui j’ai promis de rapporter ici la performance qu’a constitué pour lui – plus encore que pour les autres – le fait d’enfiler une aube dans un espace réduit (allez, 50 x 50). Il s’inquiète de ce que j’ai pu oublier la mienne. Encore un peu, il m’en proposait une et je me faisais passer pour prêtre.

Après la diversité du clergé, celle, persistante, des chrétiens, représentés, près de moi, par des membres des églises anglicane, orthodoxe, réformée, et même d’autres que je peine à identifier.

*

Me voilà donc à 20 mètres de la chaise papale. Je me laisse peu à peu gagner par la quiétude du lieu, par l’ambiance particulière, absolument inédite pour moi, d’une assemblée de religieux, réunis pour « Lui faire l’hommage de [leur] prière vespérale ». Aux vivats qui nous viennent de l’extérieur, nous comprenons que le Pape est proche. Il remonte l’allée centrale, sereinement, passe à quelques pas.

Puis commencent les vêpres. Peut-on raconter les vêpres ? D’autres que moi, peut-être. Peut-être faut-il être un peu éclairé en matière liturgique. Pour ma part, c’est l’émotion qui monte, émotion de la prière, émotion d’être au milieu de tous ces religieux qui consacrent leur vie au service de Dieu et des hommes, émotion devant la beauté des chants, devant la beauté de Notre-Dame. Benoît XVI évoque longuement la cathédrale Notre-Dame, cette cathédrale construite entre le XIIème et le XIVème siècle. Deux siècles de construction, deux siècles de fidélité et de persévérance ! Quelle leçon ! Pendant qu’il l’évoque, mon œil parcourt la rosace, embrasse la pierre, pierre sculptée il y a 600 ans par ces hommes bâtisseurs, pierre portée à mains d’homme. Je remonte les piliers, accueille cette matière, si bien mise en valeur par l’éclairage.

Moi qui aime le recueillement d’un petit oratoire, de la plus petite chapelle aux murs nus, j’admire, et je prends conscience aussi de la diversité de nos églises, témoin des sentiments variés des croyants : il y a le temps de la prière intime, le temps du simple silence dénudé, et celui de la louange, le temps de rendre grâce, dans une cathédrale qui rappelle la constance et l’enracinement de la foi de nos prédécesseurs dans l’Eglise. Une cathédrale qui témoigne de l’élan de leurs cœurs. Benoît XVI, plus tôt, aux Bernardins, retournait aux « racines de la culture européenne ». Nous sommes assis « dedans ». « Quelle joie en effet de nous savoir invisiblement entourés par une telle foule de témoins ! ».

Je garderai aussi en moi une autre émotion. Les personnes auxquelles j’ai voulu en faire part m’ont, chacune, regardé un peu perplexes, je comprendrais donc qu’elle me reste personnelle. Au cours des vêpres, Benoît XVI a évoqué les jeunes, qui priaient avec nous, à l’extérieur. Dans le silence recueilli de Notre-Dame, on a alors entendu s’élever du parvis et des quais une clameur enveloppant la cathédrale. Toute l’assemblée qui se rappelait ainsi à nous, qui manifestait sa présence. Moi qui aurait normalement dû me trouver à l’extérieur, là, je réalise comme on entend, de l’intérieur cette clameur. Et puis s’ensuit un léger brouhaha à l’intérieur de la cathédrale, de tous les prêtres et religieux qui évoquent, amusés et bienveillants, leurs fidèles, leurs groupes de jeunes, qui se manifestent ainsi. Comme un moment de complicité.

*

Les vêpres s’achèvent. Benoît XVI quitte la cathédrale pour rejoindre le parvis, pressé par quelques prêtres… et quelques religieuses très enthousiastes. Cette fois, ce sera à mon tour de suivre Benoît XVI depuis un écran. Il délivre son message aux jeunes, que les un peu moins jeunes sont parfaitement en droit d’entendre aussi. Oui, un beau passage de témoin, une belle complémentarité, une belle maturation de notre Eglise. « N’ayez pas peur ! Ayez « le courage de vivre l’évangile et de le proclamer » ! ». De le proclamer… et de le vivre. Et puis, la confiance : « N’oubliez pas les deux trésors que le pape vous a présentés ce soir : l’Esprit Saint et la Croix ! Je voudrais, pour conclure vous dire encore une fois que je vous fais confiance, chers jeunes, et je voudrais que vous éprouviez aujourd’hui et demain l’estime et l’affection de l’Église ! »

*

Ci-dessous, quelques photos qui n’ont pas trouvé leur place plus haut

Comme depuis le début de cette visite, n’hésitez pas à commenter ce même billet sur le blog de La Croix Un Pape, un blog. Tous les points de vue, sous réserve de respect des autres et de courtoisie certes, sont les bienvenus

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9 commentaires

  • posté par Marc FAVREAU le 13 sept 2008 à 19:28

    Sacrée Celine H. 🙂


    2 posté par Gwynfrid le 13 sept 2008 à 20:21

    Ce que c’est que d’être un reporter engagé… Vous rendez superbement le vécu et l’émotion, à l’égal du son et de l’image.

    J’apprécie particulièrement le petit moment d’imprévu, au milieu d’une cérémonie où l’on n’attend pas, a priori, beaucoup de spontanéité. Merci!


    3 posté par Adrienne le 13 sept 2008 à 21:51

    Femme de diacre !
    Voilà un titre auquel je n’avais pas pensé pour avoir droit à une entrée…
    Le plus haut grade féminin, sans doute.
    Veuillez m’excuser, Koz, tout ce que vous dites est fort beau,et je vous remercie de nous faire part de vos émotions.
    Mais cette petite intervention de votre copain me rappelle tout à coup que, malgré tout le charisme qui émane de Benoît XVI, malgré les clameurs et l’enthousiasme de la foule, malgré les paroles fortes et le rappel des valeurs évangéliques, malgré le fort désir de m’associer sans retenue, je ne me sentirai pas bien dans cette Eglise tant que la moitié de l’humanité en sera tenue à distance.
    Et dire que mon mari n’est même pas diacre !


    4 posté par Philo le 14 sept 2008 à 10:40

    Magnifique texte.

    Je retrouve en tes mots l’émotion qui me saisie lorsqu’il m’arrive d’entrer dans une église et que je me sens, le temps d’une messe partie intégrante de l’Humanité et de la Création.


    5 posté par Thaïs le 14 sept 2008 à 11:43

    est-ce la rosace sud ? il semble que l’axe soit décalé ?
    tu retranscris bien les émotions as usual…Bonne journée


    6 posté par Koz le 14 sept 2008 à 14:05

    D’après mon ami prêtre, j’étais dans le transept sud, j’en déduis qu’en face, ce devait être la rosace nord…

    Adrienne, n’étant pas femme, je doute de pouvoir vous assurer avec suffisamment de conviction que l’Eglise ne tient pas les femmes à distance. Je me souviens d’un billet d’Isabelle de Gaulmyn dans lequel elle rapportait les paroles de BXVI soulignant leur place dans l’Evangile : ce sont elles qui sont jusqu’à la fin de la vie du Christ auprès de lui, au pied de la croix, et c’est à des femmes que le Christ se montre le premier (chose difficilement concevable à l’époque). Isabelle de Gaulmyn soulignait que, malheureusement, la Curie ne reflétait pas cette présence. Et, sur ce point, je veux bien relayer votre inquiétude, voire votre agacement. Il est certainement urgent, et respectueux de la parole du Christ, d’accorder une place plus visible aux femmes (car la place, elles l’ont, et elles la prennent). Le Christ n’a pas choisi de femmes comme apôtres, certes, mais le fait qu’il se soit montré d’abord à des femmes est un signe non moins immense de leur place. Pendant que les hommes “bavassaient”, elles, elles y étaient, au tombeau.

    Et merci à tous pour vos appréciations sympathiques.


    7 posté par N… le 14 sept 2008 à 14:29

    Je n’ai pas eu votre chance, Koz, d’être au milieu des prêtres, à 20 mètre de Benoît XVI, mais ayant suivi cette visite devant mon écran de TV, j’ai parfaitement ressenti ce que vous exprimez quand l’on entendait la réactions des jeunes, heureux que l’on s’adresse à eux,( ils sont notre espoir, notre avenir, notre vie, notre survie) et les commentateurs, avaient les réactions que vous décrivez de vos prêtres, heureux de voir qu’ils ne prêchaient pas dans le désert !
    P.S. : c’est très difficile de faire des commentaires sur votre blog via L a Croix… ne soyez pas étonné que certains y renoncent !


    8 posté par Thaïs le 14 sept 2008 à 14:35

    Tiens voici le sens spirituel de ces fleurs du paradis. Je trouve qu’il s’applique bien à l’atmosphère que tu nous as si bien rendue.
    http://www.notredamedeparis.fr/Les-Rosaces


    9 posté par Dang le 14 sept 2008 à 15:12

    @Koz :heureux élu!…Merci de nous avoir fait vivre un peu de ce moment d’exception.
    @Adrienne : je ne dirais pas que la moitié de l’humanité est tenue à l’écart de l’Eglise alors que le Pape n’arrête pas de dire son attachement à Marie mère de Dieu. Mère de Dieu, comment pourrait-on imaginer une plus belle vocation, un plus beau titre, pour une femme?
    Par ailleurs j’ai eu la chance de voir la Curie romaine au travail et je puis vous dire qu’il y a des femmes, des religieuses et des laïques dont un nombre non négligeable de femmes jeunes. Elles sont très présentes dans les commissions, dans les salles de presse, à Radio-Vatican, à l’Osservatore Romano. Il ne faut surtout pas imaginer que les seules femmes du Vatican sont de vieilles religieuses qui servent le Saint-Père et le personnel de la Curie. En tout cas ce n’est pas l’impression que j’ai eue.


    10 posté par tcheni le 15 sept 2008 à 10:02

    Salut Dang,

    Mère de Dieu, comment pourrait-on imaginer une plus belle vocation, un plus beau titre, pour une femme?

    Heu… Dieu ?

  • Ah !

    Constatant à cette heure le manque de réactivité du blog de La Croix, je comptais poster ma réponse ici mais j’y vois que, faute de question, il serait probablement plus avisé que j’attende, sauf à parler tout seul en donnant l’impression que j’affirme haut et fort et avec force arguments être d’accord avec moi.

    C’est ça la modernité, ça cultive l’impatience. La suite sur La Croix, donc.

    PS : waow, le module d’édition !

  • Je n’ai pas bien compris ce que tu veux dire tcheni. Tu voulais que je reprenne ici la question que je t’ai posée sur le blog de La Croix ? Si oui, c’était celle-ci : « Mais Dieu est-il un homme ? »

  • Salut Koz,

    Mais tu m’avais très bien compris ! Voici donc ma réponse, toujours en attente de modération sur La Croix par-delà les mers de l’Internet (assortie d’une petite introduction qui, à la relecture, s’impose naturellement) :

    Dieu est un Dieu (donc ni homme ni femme), nous sommes d’accord, n’empêche… Il fit l’homme à son image, et ça se sent un peu.
    Dans la torah, très clairement, même si l’anthropomorphisation de Dieu reste hasardeuse. On n’y compte pas les déséquilibres créés entre homme et femme, même en se limitant au pentateuque, à commencer par Ge 1:26 et 2:21-23 pour ne prendre que les plus célèbres, mais surtout dans le Lévitique (l’ensemble des règles de pureté), l’Exode 20:17 (le premier décalogue, rien que ça) et même sa redite dans le Deutéronome . Au-delà, le déséquilibre se répercute même chez les prophètes parmi lesquels Ruth et Ester sont bien isolées.
    Dans le nouveau testament, le fils de Dieu est aussi un homme. Alors d’accord, il fallait bien choisir (un hermaphrodite aurait probablement eu moins de succès), et les représentations de Jésus ont tendance à ne pas trop en faire niveau virilité, mais reste que Jésus incarné est un homme, issu d’une lignée d’hommes.

    Cela dit, cela ne pose pas de problème particulier même à la partie la plus féministe de mon cerveau du moment qu’on contextualise ces textes et leurs rédacteurs, en se disant bien qu’ils vivaient dans un monde dirigé par des hommes. Loin de moi l’idée de réclamer la parité homme-femme dans les textes saints, donc. Par contre, affirmer que “Mère de Dieu” est le plus beau titre auquel une femme peut prétendre ne me paraît pas juste, voire condescendant (le coté matrice, réceptacle, tout ça tout ça) et surtout, me paraît bien trop conforme aux aspects misogynes de la doctrine qu’une lecture plus riche, plus adoucie des textes (et en particulier des Évangiles) permet sans peine de désavouer. L’ordination de femmes prêtres chez les protestants le prouve. Il me paraît ainsi absurde que l’Église répercute cette tradition d’exclusion. Le rôle dévolu à Marie, par l’Église pour le coup, pas par les Évangiles, est certes beau (les protestants s’en passent, cela dit : il faut croire que l’importance des femmes s’y exprime autrement), mais je ne vois pas en quoi cela dispense l’Église de considérer la femme comme l’égal spirituel de l’homme jusque dans ses propres institutions.

  • @tcheni :Je ne vois vraiment pas ce qu’il y a de misogyne à dire qu’être « la mère de Dieu » est un titre incomparable qui met la femme au plus haut niveau.La nature est ainsi faite que c’est la femme qui porte l’enfant en son sein. Si la procréation assistée montre que l’on peut se passer de rapports sexuels avec un homme pour faire un enfant, il n’en reste pas moins qu’un enfant est forcément porté 9 mois par une femme avant de naître. Que Dieu ait choisi de s’incarner en naissant d’une femme confère à Marie et à toutes les femmes une mission exceptionnelle, unique, qu’aucun homme ne pourra jamais remplir. Il suffit d’étudier un peu la révolution sociologique que le culte marial entraîna pour se rendre compte que le titre « Marie mère de Dieu » va à l’encontre de toute misogynie.
    Quant aux protestants s’ils sont protestants c’est bien parce qu’ils expriment une sensibilité différente de la nôtre. Je ne vois pas pourquoi les catholiques devraient adopter la théologie protestante.
    Vous parlez aussi des femmes-prêtres chez les protestants. Il serait plus juste de parler de pasteurs-femmes. Le pasteur n’est pas un prêtre. Le sacrifice de la messe durant lequel selon la théologie catholique le prêtre se substitue au Christ n’a rien à voir avec la Cène qui est un mémorial plus qu’un sacrifice.

  • Salut Dang!

    Je ne vois vraiment pas ce qu’il y a de misogyne à dire qu’être “la mère de Dieu” est un titre incomparable qui met la femme au plus haut niveau.

    Je n’ai pas dit que c’était misogyne, mais que c’était conforme aux aspects misogynes de la doctrine, qui font de la femme un réceptacle de la gloire de Dieu, quand l’homme en est son expression.

    Que Dieu ait choisi de s’incarner en naissant d’une femme confère à Marie et à toutes les femmes une mission exceptionnelle, unique, qu’aucun homme ne pourra jamais remplir.

    Précisément. Une mission dans laquelle bien des hommes, parmi lesquels des hommes d’église, ont voulu les cantonner. Alors, autant je vous suis sur la différenciation biologique fondamentale, sur la dignité indépassable du rôle maternel et même, sur la force spirituelle que cela confère aux femmes, autant je vois ici ou là, dans l’histoire et les mentalités, une volonté de déduire précisément de tout ceci que la femme n’est pas proprement constituée pour d’autres tâches, telles que, tout à fait au hasard, le soin des âmes ici-bas, la réflexion théologique, l’étude des textes ou le sacerdoce, l’argument étant bien souvent le suivant : la maternité, n’est-ce pas suffisant ? N’est-ce pas là le rôle naturel de la femme, la source de sa dignité ? D’ailleurs, Dieu n’a-t-il pas choisi de naître d’une femme, qui ainsi accoucha de sa gloire ? La femme qui véhicule quand l’homme lui conduit. C’est là mon désaccord : n’accorder à la femme qu’un rôle naturel, passif, c’est donner des arguments à ceux qui lui dénient culture et intelligence. C’est ancrer dans les textes la disqualification de toute femme qui voudra nous guider dans l’action, humaine et civilisée. La femme est alors nécessaire à l’homme comme la mère l’est au vinaigre : elle le produit mais ne s’y mélange pas. Elle reste séparée. Comme les femmes à la synagogue.

    Or, il m’a semblé, comme je le disais plus haut, qu’étant donné les évangiles, leur tonalité générale qui ne fait aucune différence spirituelle entre hommes et femmes, la femme aurait pu trouver dans l’église la même place que l’homme comme un esprit vif, sachant, et non une simple matrice, acceptant.
    Malheureusement pour les femmes, certains hommes ont accordé plus d’importance au sexe des apôtres qu’au message de Jésus. Moi, niveau interprétation des textes, je trouve ça ptite bite.

    Pas vous ?

  • @tcheni : « la femme aurait pu trouver dans l’église la même place que l’homme comme un esprit vif, sachant, et non une simple matrice, acceptant ».

    Je ne suis pas du tout d’accord avec vous. Non seulement les femmes occupent une place éminente dans le Nouveau Testament mais elles ont continué de jouer un grand rôle dans l’Eglise. Catherine de Sienne, Thérèse d’Avila, et plus près de nous Thérèse de Lisieux, ne sont-elles pas « docteurs de l’Eglise »? Si elles ne sont pas des esprits vifs, à l’égal des hommes, que sont-elles? Et il suffit de faire un peu d’histoire pour trouver des femmes chrétiennes, religieuses ou laïques, ayant eu une influence prépondérante.Clotilde, Geneviève, Jeanne d’Arc et bien d’autres ont eu une action égale voire supérieure à celle des hommes, sans pour autant être forcément de simples matrices. L’Eglise en a fait des saintes reconnaissant ainsi leurs dons particuliers. Saintes aussi sont les carmélites de Compiègne qui ont confessé leur foi à un moment où tant d’hommes avaient les chocottes. L’Eglise les a magnifiées pour qu’elles servent d’exemple y compris aux hommes.Le rôle de la femme dans l’Eglise est donc bien loin d’être réduit à celui que vous décrivez?

  • Hello Dang,

    Catherine de Sienne, Thérèse d’Avila, et plus près de nous Thérèse de Lisieux, ne sont-elles pas “docteurs de l’Eglise”?

    Oui. Depuis 1970 pour Catherine de Sienne et Thérèse d’Avila, soit respectivement 600 et 400 ans après leur mort. Thérèse de Lisieux fut mieux lotie en effet : il ne lui fallut patienter que 100 ans.

    Comprenez-moi bien : je ne cherche pas à juger l’église d’aujourd’hui à l’aune de celle d’hier. Il est donc tout à fait positif que ces femmes soient reconnues doctes, fût-ce six siècles trop tard. Mais je persiste dans mon idée première, exposée plus haut : la femme n’a longtemps pas eu de statut digne au sein de l’église, et les arguments invoqués pour expliquer ce fait recourent selon moi à une interprétation partiale des évangiles. La position récente de l’église conforte d’ailleurs ce fait : une justice est à rétablir. C’est à porter à son crédit qu’elle l’entreprenne. J’aimerais que ce raisonnement parvienne à son terme.

  • Bonjour Tcheni,
    Je ne veux pas polémiquer à l’infini sur la place de la femme dans l’Eglise d’hier ou d’aujourd’hui mais je crois que vous-même reconnaissez l’évolution entreprise dans l’Eglise d’aujourd’hui. Après tout c’est cela qui compte n’est-ce pas? Le passé nous échappe forcément et juger ce qui fut fait pendant vingt siècles avec nos mentalités de 2008 n’a pas trop de sens.
    Bon dimanche.

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