Le temps d'un bilan, celui du choix

J’ai entamé l’écriture de ce billet sur un banc de la gare du Puy-en-Velay. La veille, pendant plus de quatre heures, j’ai traversé une moitié de la France. Des vaches m’ont regardé passer. J’ai regardé les vaches, en passant. Vous ne serez pas surpris d’apprendre que leur vue a réveillé mon âme romantique. Le long et lent défilé de ce pays auquel j’appartiens a accompagné la fin de ma lecture d’un livre dont chaque page le concerne, Ensemble.

Je m’étais interrogé sur l’opportunité de ce billet. Evoquer mon intention de vote… Pour mettre fin à quel haletant suspense ? Et n’était-ce pas présomptueux d’y voir une quelconque utilité ? Le fait que d’autres s’y soient collés a levé certains de mes scrupules. J’ai levé les derniers en constatant que l’ouverture même de ce blog avait été un acte de grande présomption.

Près de deux ans d’une pratique quotidienne du blog – voire pluri-quotidienne, les jours de grand vent – par plaisir et par engagement, deux ans de réactions éparses, de « coups de mou » et d’enthousiasmes. Deux ans de discussions, de débats, de suivi attentif, qui ont changé mon regard sur bien des choses. Au « final », je me devais bien – et à vous peut-être aussi – un bilan, une cohérence, l’important étant moins le choix, que ses raisons.

* * *

Je voterai pour Nicolas Sarkozy. Il apporte à mon sens une réponse cohérente aux attentes des français, à l’état de la France. Une réponse cohérente, la meilleure réponse, la plus fiable, la plus efficace. Une réponse sur le fond des idées, pas une réponse d’artifices[1].

J’ai retrouvé, à la lecture d’Ensemble, les premières raisons qui m’ont amené à m’intéresser à Nicolas Sarkozy. J’y ai trouvé, aussi, la finalisation et la formalisation, de convictions, d’aspirations, que j’ai pu formuler sur ce blog. Nicolas Sarkozy n’est pas la synthèse de ce que je crois. La synthèse de ce que je crois, c’est moi. Mais il en est la meilleure synthèse disponible.

Je me souviens de ce meeting de mai 2005, au cours duquel il évoquait ce modèle social français, qui n’est pas un modèle puisque personne ne l’imite, et qui n’est pas social, vu le nombre de chômeurs qu’il produit. Il évoquait, aussi, la « République des droits réels ».

«Il nous faut passer des droits virtuels aux droits réels. De l’égalité formelle à l’égalité réelle» (p.54)

De fait, je perds patience devant les gargarismes de certains. « Parlant du cœur comme d’autres parlent du nez », ils évoquent depuis trop longtemps grandeur, égalité des chances, fraternité ou liberté sans que, dans les faits, les choses ne changent.

* * *

Nicolas Sarkozy fait référence à deux périodes charnières de notre Histoire : la Renaissance, et la Résistance, ou plutôt la Libération. Deux renaissances, donc, en somme.

«Aujourd’hui, tout reste à faire pour que survienne cette nouvelle Renaissance, pour retrouver cet état de grâce où dans l’art, la science, dans l’économie, dans la société, partout la vie explose, partout l’intelligence humaine se met à féconder l’avenir. Je me souviens de cet historien qui disait : «si je devais résumer en une phrase la mentalité de la Renaissance, je dirais : tout est possible». Tout est possible ! C’est exactement ce sentiment qui manque à notre époque, à la France en tout cas. Nous avons besoin d’une nouvelle Renaissance» (p. 71)

Evoquant la négociation avec les partenaires sociaux comme préalable nécessaire au débat parlementaire, Nicolas Sarkozy se prononce pour une refondation du dialogue social.

«Car nous vivons une période de changement comparable à celle de l’après-guerre, où nous devons tout reconstruire pour pouvoir relever des défis d’un type radicalement nouveau, où nous devons tout réinventer tant nos anciennes méthodes, nos anciennes manières de penser sont révolues» (p.155)

Je le cite parce que je le crois aussi. La France vit depuis trop longtemps dans un parfum de naphtaline. Dépourvue d’ambition collective, elle se croit arrivée, quand l’Histoire ne s’arrête pas. Alors, elle conserve, elle protège, elle produit des normes, bâtit des statuts, comme autant de forteresses. Où le temps s’arrêterait.

La France s’est forgée un nouveau principe. Principe de droit, principe de vie : principe de précaution. Comme si elle n’avait rien eu de plus pressé, rien eu de plus ambitieux, rien eu de plus noble à faire… que d’ériger la précaution en principe. Protégée, cadenassée, bordée, la France d’aujourd’hui, c’est ceinture et bretelles !

Voilà le cœur de ce que j’attends de l’avenir, en commençant pas les cinq prochaines années : une nouvelle Renaissance. Oxygène, et ambition.

* * *

Je ne crois pas que la France ait aujourd’hui d’abord besoin d’une réforme institutionnelle. D’un changement de numéro. D’une aventure – si l’on peut parler d’aventure quand l’issue est si prévisible – dont la seule conscience de l’Histoire permet de savoir qu’elle mènera à l’instabilité, donc à l’immobilisme. Toutes les convictions ne sont pas négociables. A la baisse. Même au prix de petits arrangements d’appareil par défaut, qui font curieusement abstraction, par anticipation, des choix des français. Rappelons-nous, c’était il y a moins de 50 ans et l’homo politicus n’a guère changé.

Précisément, l’une des meilleures réponses de Nicolas Sarkozy à la situation actuelle de la France, de sa République, de sa démocratie, l’une de ses meilleures réponses aux messages des français, des 21 avril 2002 & 29 mai 2005, réside dans son volontarisme politique.

« L’épreuve du pouvoir (…) m’a convaincu que la politique a le devoir moral d’agir et qu’elle le peut » (p. 15)

« La politique ne peut pas tout. Mais il est sûr qu’elle ne peut rien quand elle ne veut rien » (p.18)

Les politiques ont trop souvent géré la France, avalisant par leurs discours même l’idée d’un pouvoir politique impuissant.

Or, face aux angoisses que peut susciter la mondialisation, angoisse d’un monde sur lequel le citoyen n’a plus prise, dans lequel les décisions seraient prises à un niveau inatteignable au sein d’instances nébuleuses, il faut un président qui mette toute son énergie à pouvoir.

Oui, répondre aux angoisses a sa légitimité. Je ne suis pas le plus sensible aux questions d’immigration. Le fait de n’être guère concerné ne doit pourtant pas amener à sous-estimer la préoccupation que cela représente pour d’autres. Et il me parait évident que la France ne peut intégrer que si elle s’efforce de gérer l’immigration et, surtout, qu’un pays dont le maître-mot serait « protection » ne peut qu’être enclin à voir le monde comme autant de menaces quand un pays dynamique, inventif, créateur, est seul susceptible d’intégrer sereinement.

« Ce que je vous propose, c’est de sortir de la logique du partage et de la rareté pour renouer avec celle de la création et de la croissance » (p. 141)

Dans un pays qui partage le travail, on ne peut gère s’étonner que certains regardent l’immigré avec une certaine angoisse pour la taille de leur part de gâteau.

Il est inutile et inefficace de se braquer moralement contre ceux qui perçoivent l’immigration comme une menace, il faut donner aux plus inquiets les moyens de passer outre leur angoisse. Et cela, ça passe, notamment, par la création, et la croissance.

J’ai eu un moment d’incrédulité quant à l’opportunité du débat national dans cette campagne. Nicolas Sarkozy confirme, dans le son livre, le sentiment que j’ai exprimé : évoquer le pays, la Nation, ce n’est pas satisfaire à un quelconque « vil » instinct, c’est répondre à un besoin, une nécessité. L’homme cherche naturellement un groupe auquel s’identifier. C’est un besoin, une aspiration qu’il est stérile de nier. L’absence de sentiment national, c’est l’ouverture à tous les communautarismes. En outre, pour accueillir pleinement les promesses de la mondialisation, il faut être dépourvu de craintes pour soi[2]. Proposer d’être « citoyens du monde » est un peu court quand la mondialisation, elle file les pétoches audit citoyen.

« Le retour de la Nation, c’est un besoin d’identité et un besoin de politique » (p. 157)

* * *

Nicolas Sarkozy propose une synthèse. Pragmatique, donc, non dogmatique.

Sans revenir sur le sujet, c’est l’immigration régulée et le volontarisme à l’intégration.

C’est flexibilité, contrat de travail unique et sécurisation des parcours professionnels. Je retrouve les mots de Chérèque, lus en juin 2005, dans ces lignes :

« dans l’avenir, je suis convaincu qu’il faudra moins protéger les emplois que les personnes, qu’au lieu d’essayer vainement d’interdire les licenciements, il vaudra mieux accompagner les travailleurs tout au long de leur vie active pour éviter les décrochages, pour faciliter les transitions, pour les aider à trouver un emploi, à se reconvertir » (p. 150)

D’où sa proposition de maintien de la rémunération de ceux qui touchent des salaires faibles, en cas de chômage, contre l’engagement de ne pas refuser plus de deux offres d’emploi correspondant à leur qualification… quand Ségolène Royal, sur une proposition proche, accorde des droits mais ne prévoit aucun devoir.

C’est le refus de l’assistanat, la valorisation du travail, de l’effort, de l’entreprise, sans complaisance pour les abus des « patrons-voyous ». Nicolas Sarkozy consacre un chapitre entier à la « morale du capitalisme ». Car s’il croit à l’économie de marché, au modèle capitaliste, il croit aussi à juste titre que ce modèle ne peut en rester un s’il tolère ces excès que sont les parachutes, dorés, des excès de ceux qui laissent une entreprise sur le carreau, les spéculations de ceux qui privilégient le rendement à court terme sur une politique à long terme, de l’intérêt de l’entreprise, des salariés, et du pays.

C’est le Oui à l’Europe, mais à une Europe-politique, une Europe-puissance, une Europe qui protège ses membres.

Le libre-échange, les frontières ouvertes, oui, mais c’est à l’intérieur de l’Union, ou sous condition de réciprocité. Nicolas Sarkozy a raison de penser que l’on devrait moins se préoccuper d’une fusion GDF-Suez que de la constitution d’une centrale d’achat capable de faire contrepoids à une entreprise telle que Gazprom.

Il a raison, aussi, d’exiger davantage de réciprocité. Si l’Europe est dotée d’outils antidumping – ce que l’on ne sait pas assez, puisqu’on ne le dit pas – elle doit les renforcer et prendre en compte d’autres exigences : l’Europe n’a pas à s’ouvrir trop largement aux produits de pays qui ne s’imposent pas les mêmes contraintes, sociales ou environnementales. L’incitation au progrès en ces domaines seraient probablement plus efficace que l’espoir d’une évolution que l’on espère inéluctable.

Nicolas Sarkozy a raison, aussi, de « s’étonner » que les Etats-Unis disposent d’une dérogation aux règles de l’OMC pour favoriser le développement des PME quand l’Europe n’en dispose pas. J’ajouterais que je m’étonne quand, lors de la conclusion de l’accord « Ciel ouvert », on apprend que les compagnies aériennes américaines disposent d’un accès sans restriction aux aéroports européens quand les compagnies européennes se contente, elles, d’un accès restreint.

C’est, encore, une voie économique pragmatique.

« Rien ne m’est plus étranger que le laisser-faire. Je crois à la force créatrice du marché mais je ne crois pas qu’il ait toujours raison » (p. 144)

Confiant dans l’économie de marché et soucieux de prospective et de politique industrielle.

C’est aussi une vision pragmatique de la dette. « Pragmatique », vous insurgez-vous ?! De fait, s’il poursuit un objectif de diminution des dépenses de fonctionnement, prévoyant notamment que l’Etat ne présente pas de budgets de fonctionnement en déficit, il ne renonce pas à une politique d’investissement, souhaitant que « le classement en investissement procède d’une analyse économique et non d’une nomenclature administrative et comptable » (p. 126). Bref, l’invocation de la dette ne doit pas opportunément servir de paravent à un manque d’ambition.

Hors de la seule synthèse, c’est aussi la proposition d’exonérer de l’ISF les foyers qui investiront dans les PME, à hauteur de 50 000 €. Cela revient à supprimer l’ISF, rugit-on à gauche. Ce qui est inexact. En tout état de cause, l’ISF vise-t-il à punir les « riches » de l’être ? Lorsque l’on a idée du seul coût de la collecte de l’ISF, n’est-il pas plus solidaire, in fine, d’inciter à l’investissement de ce sommes ?

C’est la « TVA sociale », qui vise à financer une baisse du coût du travail, de l’embauche, par une augmentation de la TVA, étant précisé que « l’assiette de la TVA étant plus large que celle des cotisations sociales, environ un tiers de la baisse des cotisations pourrait être réallouée à l’augmentation du pouvoir d’achat. Ce qui contribuerait à la revalorisation des salaires ». La TVA sociale serait, en outre, « un bon moyen, avec la taxation écologique des importations à l’échelle européenne, d’esquisser une forme de préférence communautaire, sans céder à la tentation du protectionnisme » (p. 136)

C’est l’autonomie des Universités, les pôles de compétitivité, le crédit d’impôt à 100% pour les dépenses d’innovation…

* * *

J’ai trouvé, à la lecture d’Ensemble, certaines similitudes avec des propositions de François Bayrou. Parmi les différence que je note toutefois entre eux, on peut en citer deux : la première est que Nicolas Sarkozy aura les moyens de sa politique[3], la seconde est que l’on ignore quelle(s) mesure(s) de son programme, de droite, François Bayrou sacrifiera sur l’autel de l’alliance avec le PS, petit arrangement entre partis qui se dessine déjà. Et je ne comprends pas que l’on vote à l’aveugle.

Une certitude, enfin : depuis 2002, Nicolas Sarkozy a su s’imposer, ce qui laisse augurer qu’il aura l’habileté nécessaire à la mise en œuvre de sa politique. Il a aussi su imposer ses thèmes, imposer des idées nouvelles, hors de la pensée unique, sans craindre de bousculer, et s’est montré libre de carcans idéologiques. Si telle est sa nature, on peut espérer qu’il soit le plus à même de l’insuffler au pays, cette nouvelle Renaissance.

Près de deux ans d’attention, d’enthousiasmes, comme de lassitudes ou d’interrogations. Voilà un bilan, long et pourtant pas exhaustif.

Le temps du bilan passé, vient celui de l’action. A mon niveau et pour le moment, l’action passera par l’isoloir. Et « Ensemble », ce sera, notamment, avec moi.

  1. participativité ou réforme institutionnelle []
  2. ce n’est probablement pas un hasard si les plus favorisés sont si ouverts à l’international… []
  3. s’interroger sur la stabilité de sa majorité est une farce []

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117 commentaires

  • Bon je crois que l’essentiel est dit Koz, merci encore une fois pour ton billet qui est, je l’avoue, un réconfort en ces temps de TSS (cf bayrou encore hier sur France 2).

    Méritocratie, créativité, liberté…puissent ces mots ne pas être jetés aux lions par quelques inconscients…

  • C’est un plaisir de commencer sur un commentaire d’une telle puissance d’argumentation, Fulcanelli. Une telle vacuité a une tendance naturelle à conforter mes convictions.

  • Pour information : sans vouloir vous « commander », je vous serais très reconnaissant d’envisager (et vous pouvez même faire plus qu’envisager) d’argumenter sur le fond. J’ai dans ma liste de modération deux commentaires qui ne sont qu’épanchements pavloviens de fiel, sans aucune tentative d’argumentation, et sans aucune considération pour ce que j’ai écrit. Ca me lasse, si vous saviez…

    [quote comment= »13669″]Bon, et bien tant mieux ; ça me permet de renvoyer à un lien plus précis dans mon billet.

    Sinon, le suspense était haletant ;-)[/quote]

    En lisant ton billet, hier, et ton renvoi sur moi, j’ai effectivement pensé que tu avais anticipé d’une journée.

  • Méritocratie, créativité, liberté…puissent ces mots ne pas être jetés aux lions par quelques inconscients…

    Carotte, baton, récompense, répression, sélection des plus aptes, suer plus, liberté des puissants et des riches, société asservie, offerte aux prédateurs du profit

    puissent ces mots ne pas passer d’une oreille à une autre…

  • J’aime beaucoup le « Nicolas Sarkozy n’est pas la synthèse de ce que je crois. La synthèse de ce que je crois, c’est moi. Mais il en est la meilleure synthèse disponible » (chacun peut remplacer NS par son candidat).

  • [quote comment= »13673″]Méritocratie, créativité, liberté…puissent ces mots ne pas être jetés aux lions par quelques inconscients…

    Carotte, baton, récompense, répression, sélection des plus aptes, suer plus, liberté des puissants et des riches, société asservie, offerte aux prédateurs du profit

    puissent ces mots ne pas passer d’une oreille à une autre…[/quote]
    Et si ce n’était pas la richesse qui offrait la liberté, mais la liberté qui rendait possible la richesse ?

    Et la richesse n’est pas seulement matérielle : elle est aussi celle de l’esprit, celle de l’énergie, celle des possibles.

    Et en France, ce serait quand même ‘achement (pardon : kozment) bien que tout redevienne possible. 😉

    Ce serait kozment bien qu’on cesse de répéter aux élèves que s’ils ne travaillent pas bien, ils ne trouveront jamais de boulot.

    Ce serait kozment bien qu’on leur apprenne plutôt que le travail, la ténacité, l’envie, l’inventivité, l’effort, sont des garanties plus efficaces qu’un CDI.

    Ce serait kozment bien qu’on retrouve cette société du libre emploi que nos parents ont connu, et que tant de pays dans le monde connaissent encore.

    Putain : vivement le 6 mai, vivement les réformes, vivement la France qui avance, vivement Sarkozy !

  • En fait, Fulcanelli, tu me déprimes.

    Alors je te répond quoi ? « Miroir » ? « pas le droit de retoucher son père » ? Vive la paresse, le laxisme et la dictature du prolétariat ?

    Je n’arriverai jamais à comprendre que l’on puisse redouter le mérite dans une démocratie. On veut tous être récompensé à la hauteur de ses efforts, c’est d’ailleurs physiologique avant d’être social. Tout ce qui fera que la sélection ne se fera pas seulement sur l’héritage au sens bourdieusien du terme me convient. C’est la véritable égalité des chances.

    Fulcanelli, quel meilleur système proposez vous ?

    Les riches, les prédateurs…on voit que vous êtes bien loin du monde de la finance. Je sais le discours est hyper tendance. C’est le nouvel antisémitisme propre, somme toute. On remplace les noms et on garde les discours. Chapeau les artistes !

  • [quote comment= »13673″]
    Carotte, baton, récompense, répression, sélection des plus aptes, suer plus, liberté des puissants et des riches, société asservie, offerte aux prédateurs du profit

    puissent ces mots ne pas passer d’une oreille à une autre…[/quote]
    Bonjour Fulcanelli,

    Un petit témoignage personnel. Ma mère a été étudiante en France peu après la seconde guerre mondiale. Issue de mileu modeste, elle a toujours été boursière. Pour être boursière, il lui fallait et en avoir besoin (conditions de ressources) et le mériter (concours, interdiction de redoubler sauf cause médicale).

    Une question : que préfères-tu parmi les choix suivants ?

    1) donner une miette à tous ceux ayant de faibles ressources, y compris ceux ne voulant pas ou ne pouvant pas étudier (et donc massivement gaspiller et être inutile au vu du faible montant)
    2) investir beaucoup plus massivement sur ceux (toujours sous conditions de ressources) ayant une forte probabilité de réussite et donc de renvoi d’ascenceur une fois dans la vie active (impôt, consommation, création d’emplois, …)
    3) augmenter indéfiniment le budget des bourses pour donner beaucoup à tous sans se demander comment financer cela ?

    Mon choix est bien évidemment le 2) si la France privilégie le 3) plutôt, je ne vois pas de mal à parler de mérite en plus de besoin.

    Enfin, je ne crois pas que feu Marcel Pagnol soit ou ait été un dangereux libéral. Relis ses mémoires, il a aussi été boursier suite à un concours, et n’a jamais trouvé cela insultant ou inhumain pour ceux ne l’ayant pas obtenu. Il est à mon avis plus humain de ne pas les laisser gâcher leurs plus belles années dans des études subies si elles ne doivent pas leur convenir. Les différents concours de bourse peuvent déceler qui est bon en science, ou en sociologie, ou en métier manuel, etc.. et de mieux laisser chacun s’épanouir.

    Le credo égalitariste du bon coeur n’est pas nécessairement le mieux du point de vue humain, une fois mis en pratique.

    Oui, les valeurs mérite, travail et autres sont les meilleures à promouvoir et non, elles ne mènent pas nécessairement à l’asservissement.

    Luc

  • Paradoxalement, c’est la campagne électorale qui a érodé chez moi l’idée que Nicolas Sarkozy avait :

    1. Conscience de la nature et de la profondeur des maux dont souffre notre pays ;
    2. Toute la détermination nécessaire pour prendre les mesures qui s’imposent.

    Ses « dérapages » très contrôlés sur l’identité nationale, sur la délinquance, sur la génétique, etc. m’ont conduit à douter de sa sincérité sur tous les autres sujets. Sans même parler de ses charges récentes contre le libéralisme et l’Europe.

  • Koz !

    Merci de m’avoir épargné un travail d’analyse que j’aurai bien été incapable de rédiger comme vous l’avez fait, avec tant de talent et de lucidité.

    J’ai aussi lu ce livre, et si vous le permettez, je signerai votre travail des deux mains.

    Le mien sera d’aller voter le 22 avril et le 6 mai pour Nicolas Sarkosy.

  • Et ce serait kozment bien que fucanelli se donne la peine de lire les billets qu’il commente, notamment sur la société « livrée aux prédateurs du profit » – ce qui au passage ne veut strictement rien dire : j’imagine que fucanelli ne parle pas des communistes, ce sont pourtant bien eux qui en veulent le plus au profit.

    Je ne débats pas avec quelqu’un qui ne fait pas l’effort de lire la position qu’il conteste.

    [quote comment= »13675″]J’aime beaucoup le « Nicolas Sarkozy n’est pas la synthèse de ce que je crois. La synthèse de ce que je crois, c’est moi. Mais il en est la meilleure synthèse disponible » (chacun peut remplacer NS par son candidat).[/quote]

    Je n’ai pas voulu faire l’inventaire des points que je ne partage pas. Il y en a. Mais à vrai dire, il s’agit souvent de formulations. Ainsi du Ministère de l’Immigration et l’Identité Nationale. Je n’aime pas cette formulation. Sur le fond, en revanche, je comprends le propos, l’idée, et je pense que, contrairement à ce que ses adversaires disent, il ne s’agit pas d’un positionnement tactique et d’un discours populiste, mais de la réponse à une véritable nécessité.

    Et je note aussi que Simone Veil, qui le connait bien, n’a pas faibli pour marquer son désaccord sur cette formulation. Mais qu’elle a déclaré en même temps : « c’est un gentil« . On peut lui faire crédit, je pense, d’une certaine cohérence dans sa vie politique.

    J’aurais aussi aimé que Nicolas Sarkozy prenne davantage de gants. Qu’il soit plus soft sur certains points. Mais ce faisant, aurait-il été entendu ? Et aurait-il été entendu, en particulier, de ceux dont chaque vote est l’expression d’un rejet ? Bref, pour faire plaisir à une minorité de français, fallait-il continuer à se couper d’une grande part des français ? Parce que ça ne fait « pas bien » de parler de certaines choses ?

    Je n’ai pas d’inquiétude sur l’avenir. Les critiques ont été outrancières comme elles le sont toujours en campagne. Nicolas Sarkozy a rappelé avec raison hier soir que l’on a accusé De Gaulle de vouloir instaurer une dictature, qu’on l’a accusé de fascisme, qu’en 81, certains voyaient les chars russes sur les champs-elysées, qu’on a vu, aussi, en Chirac, un xénophobe. Tout passe…

    Nicolas Sarkozy a des défauts. Eh oui… Mais je pense que sa réponse est fondamentalement la seule qui permettra à la France d’obtenir des résultats à la hauteur de ses capacités. Et de là, beaucoup de choses découleront (l’intégration pose rarement de problèmes en période de croissance).

    Au final, je crois que la lecture d’Ensemble m’a permis de mieux saisir la cohérence de son projet, et de sa volonté de l’axer sur le travail.

    [quote comment= »13680″]Paradoxalement, c’est la campagne électorale qui a érodé chez moi l’idée que Nicolas Sarkozy avait :

    1. Conscience de la nature et de la profondeur des maux dont souffre notre pays ;
    2. Toute la détermination nécessaire pour prendre les mesures qui s’imposent.

    Ses « dérapages » très contrôlés sur l’identité nationale, sur la délinquance, sur la génétique, etc. m’ont conduit à douter de sa sincérité sur tous les autres sujets. Sans même parler de ses charges récentes contre le libéralisme et l’Europe.[/quote]

    Si vous en avez encore l’envie, je vous conseille, alors, la lecture d’Ensemble. Cela donne une bonne idée de la cohérence.

    [quote comment= »13681″]J’ai aussi lu ce livre, et si vous le permettez, je signerai votre travail des deux mains.[/quote]

    Je permets. 😉

  • [quote comment= »13675″]J’aime beaucoup le « Nicolas Sarkozy n’est pas la synthèse de ce que je crois. La synthèse de ce que je crois, c’est moi. Mais il en est la meilleure synthèse disponible » (chacun peut remplacer NS par son candidat).[/quote]

    Le plus beau – et koz lui-même l’écrit à la fin – c’est que les points sur lesquels koz approuve Nicolas Sarkozy sont ceux qui sont défendus depuis longtemps … par François Bayrou.

    Et koz s’en explique fort bien : Nicolas Sarkozy, selon koz donc (salut, koz !), « peut » faire ce que souhaite … François Bayrou. Oui, mais le veut-il ? Koz a une raison de le penser : Nicolas Sarkozy en parle dans son livre. C’est une bonne raison.

    Hélas, Nicolas Sarkozy a dit tant de choses différentes et changeantes sur tant de sujets, s’est réclamé de tant d’écoles de pensées différentes, a débité tant d’énormités et de contre-vérités sur la situation factuelle du pays (je ne parle pas de l’avenir, sur lequel chacun peut avoir son avis) que je trouve la parole de Nicolas Sarkozy totalement démonétisée. Plus exactement, il est clair que chacun pourra trouver son bonheur dans le stock d’idées sarkozyste. Mais de là à lui faire confiance, c’est un pas que je ne franchirai pas.

  • Mon cher Koz, allons-y pour une discussion sur un point précis

    TVA sociale, j’aime le mot, pour ma part, cela renvoie à une TVA anti-sociale, qui pénalisera forcément ceux dont le pouvoir d’achat est déjà pénalisé.

    Ajoutons à cela le côté ridicule de cette mesure. On augmente les salaires de 2 points, et le salarié paiera 2 points de plus ce qu’il achète. Si c’est pas du foutage de gueule, même un collégien ferait ce raisonnement mais pas apparemment un actif trentenaire, qui a oublié la raison et veut croire en cet homme qui libèrera le travail

    conseil de lecture, les irresponsables, Herman Broch

  • On ajoutera au niveau économique le crédit d’impot pour les emprunts immobiliers … Ou comment mettre du charbon dans la bulle immobilière et donc comment favoriser les gens qui ont déjà de l’immobilier (les vieux donc l’éléctorat de monsieur Sarkozy (je simplifie un peu, j’avoue)).
    On peut aussi parler de son bilan lors de son passage éclair à l’économie : baisse des droits de succession compensée par une hausse de la CSG. Et après, il vient nous parler de favoriser la France qui se lève tôt !!!! La CSG n’est certes pas qu’un impôt sur le travail mais principalement donc il ne favorise pas le travail par ce type de mesure, mais plutôt le rentier.
    Il explique que le type qui travaille, a envie de léguer quelque chose à ses enfants, ce qui explique sa politique. Bon why not … Puis sur Antenne 2, il fait remarquer que les anglais sont beaucoup plus endettés que les français et qu’ils n’ont pas peur d’investir, de consommer. Le Français est donc frileux … il épargne pour léguer à sa descendance … Alors, on fait quoi ??? on favorise les droits de succession pour donner un pécule aux enfants ou on consomme à tout va pour relancer la machine ????
    Moi, je ne comprends pas la vision de notre prochain président. Mais alors, pas du tout.

  • Ma vision sur le rapport entre Sarkozy et l’histoire

    Sarkozy est un égaré, le pouvoir égare

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=20768

    [désolé, je ne prends pas les copier-coller de billets. Comme je l’ai expliqué plusieurs fois ici, mais vous n’étiez pas là, alors je recommence, j’attends une certaine réciprocité dans le rapport entre le blogueur et le commentateur. Je réponds à ceux qui font l’effort du dialogue. Coller un texte écrit il y a plusieurs semaines sans autre rapport avec le billet que le fait qu’il évoque Sarkozy… Ceux que ça intéresse iront le lire]

  • [quote comment= »13688″]On augmente les salaires de 2 points, et le salarié paiera 2 points de plus ce qu’il achète. [/quote]

    (i) Où avez-vous lu ça ?
    (ii) Vous oubliez aussi l’autre intérêt de cette TVA sociale : favoriser la production nationale, et communautaire, donc notre économie.

    [quote comment= »13687″]Et koz s’en explique fort bien : Nicolas Sarkozy, selon koz donc (salut, koz !), « peut » faire ce que souhaite … François Bayrou. Oui, mais le veut-il ? Koz a une raison de le penser : Nicolas Sarkozy en parle dans son livre. C’est une bonne raison.[/quote]

    Le doute sur la sincérité, on peut l’entretenir à propos de tous les candidats, et l’on n’avancera pas parce qu’à moins de se projeter dans 5 ans nous n’aurons pas de réponses.

    En revanche, si l’on peut avoir un doute sur la sincérité des uns et des autres, on a une certitude avec Bayrou : son programme de droite, il va le négocier avec des gens de gauche. Bref, nous savons déjà, à cette heure, qu’il envisage de négocier ses convictions.

    C’est bien son projet qui est démonétisé.

    Ensuite, je trouve intéressante la position de Sarko sur la dette, plus intéressante que celle de Bayrou qui, en fin de compte, camoufle ses lacunes et son manque d’ambition derrière le paravent de la dette.

    Enfin, je pense que l’évolution institutionnelle voulue par Bayrou condamne à l’évidence le pays à l’immobilisme. Il n’y a strictement aucune raison de penser que les petits mécanismes politiciens qui ont prévalu sous la IVème ne reverront pas le jour. Au contraire, c’est déjà bien parti, même.

    Cela condamnera le pays, et de façon bien plus grave qu’une quelconque politique, parce que Bayrou veut l’inscrire dans la constitution.

    Au final, j’ai donc des raisons structurelles de penser que Bayrou ne mettra pas ses propositions (ce qui diffère de son projet institutionnel que, par malheur, il pourrait réaliser) en oeuvre : parce qu’il négociera son projet, et que je ne sais pas ce qu’il va abandonner et parce que le pays vivra l’instabilité qui condamnera toute initiative.

    Pas un simple doute sur la sincérité…

  • [quote comment= »13688″]Ajoutons à cela le côté ridicule de cette mesure. On augmente les salaires de 2 points, et le salarié paiera 2 points de plus ce qu’il achète. Si c’est pas du foutage de gueule, même un collégien ferait ce raisonnement mais pas apparemment un actif trentenaire, qui a oublié la raison et veut croire en cet homme qui libèrera le travail[/quote]

    Non.

    On transforme un coût fixe (charge sur le salaire) en un coût variable (taxe sur le CA). On passe d’une taxe sur les coûts à une taxe sur les revenus.

    Pour l’entreprise, ça change tout. Elle n’est plus taxée si elle recrute mais si elle vend. On réduit son risque, on cesse de la désinciter à recruter ou à augmenter les salaires.

    Je reconnais cependant que cette nuance essentielle pourrait échapper à un collégien ou à quelqu’un qui n’a jamais eu besoin de se demander pourquoi les entreprises françaises ne créent pas assez d’emploi.

  • Malgré mon entière adhésion au programme économique de NS j’ai hésité pendant assez longtemps à me prononcer pour ce candidat que la désinformation décrivait comme proche d’un Le Pen nationaliste.

    Mes origines autrichiennes et mon adhésion sans réserves à l’Europe m’ont pendant longtemps fait douter de l’utilité de mettre en avant, de prendre conscience et d’exprimer mon attachement pour ma seconde patrie, la France.

    En écoutant les discours de NS et en lisant ses livres j’ai compris la nécessité de resserrer les liens qui nous unissent, qui favorisent le vivre ensemble, qui empêchent les communautarismes de prospérer.

    C’est pendant les émeutes des banlieues en 2005 que j’ai compris qu’il y avait urgence à renverser la vapeur aux sujets de la repentance, du multiculturalisme à tous crins, du laisser-faire et des excuses sociales automatiques pour des agissements de racailles, voyous et autres sauvageons.

    Tendre la main à tous ceux qui veulent s’en sortir, qui cherchent à s’intégrer, qui font des efforts et fermeté face à ceux qui dérivent c’est cela l’ordre juste, ce n’est pas SR avec son assistanat généralisé, ces excuses sociales des dérives d’un côté et les camps de redressement surveillés par des militaires de l’autre.

    Oui, je pense que c’est cela qui a fait pencher la balance en faveur de NS.

    Quant à Bayrou, pour moi sans intérêt, j’ai tant pesté contre le ni-ni de Chirac que je n’accorderai aucune attention à cet opportuniste assis entre deux chaises qui nous prépare une valse d’hésitations bien pire que les diverses cohabitations déjà expérimentées.

  • Fulcanelli, Nietszche, c’est hyper sympa comme lecture. Mais c’est pas une boîte à outil politique pour autant. Enfin sauf si vous aimez le principe du Surhomme et ce qui en a été fait par la suite…

    Egarement le fait de parler de l’Histoire des peuples ? Comme dirait Malraux, sans culture l’homme n’est rien. Il n’existe plus, il est un animal.

    Egarement culturel ? Le fait d’aimer Sardou ? Depuis quand une culture vaut mieux qu’une autre ? C’est vous qui en décidez ? Ca me fait penser à ceux qui veulent interdire le rap ou le RnB sous prétexte que cette musique est bien éloignée de la Grande Musique. Je suis fier pour ma part d’avoir dans ma bibliothèque, parmi d’autres, un livre de Mauriac et un Picsou ou dans ma discothèque, parmi d’autres, un disque de Diams et les tableaux d’une exposition de Moussorgsky.

    Fulcanelli, votre mépris de tout (très nitszcheen) ne regarde que vous. Pour ma part, envoyer à l’échafaud la Culture et l’Histoire, c’est refuser aux plus humbles ce qu’ils ont de plus cher parfois : leur identité.

  • @Luc,

    Les 3 choix que tu proposes sont assez caricaturaux.
    Si l’on s’en tient à des considérations pragmatiques, il est évident que l’on ne peut, ni augmenter indéfiniment un budget, ni se permettre de gaspiller de l’argent sans avoir rien en retour.

    Le problème n’est pas de savoir s’il faut investir massivement, tel un business angel, sur un « portefeuille » d’élèves à forte probailité de réussite. Le problème c’est de savoir comment on fait pour qu’une majorité d’élèves se retrouvent en situation de réussite !

    Sarkozy me semble un peu court sur ces aspects là. La méritocratie, c’est bien quand ça reste à dose contrôlée, pas quand il ne s’agit que d’un vernis social qui, au nom d’une liberté qui a perdu tout sens de fraternité, transforme une loi du plus riche en une loi du plus fort au sens de celui qui sera capable de réussir dans un contexte laissé aux seules lois du marché.

    Les propositions de Bayrou qui visent à essayer d’injecter de l’excellence là où on en a perdu toute notion (classes d’excellence dans les zones les plus fragiles, proposer partout les mêmes options) me semblent aller dans une bien meilleure direction en régulant les libertés au nom de l’égalité et sans tomber dans l’égalitarisme.

  • Pour l’entreprise, ça change tout. Elle n’est plus taxée si elle recrute mais si elle vend. On réduit son risque, on cesse de la désinciter à recruter ou à augmenter les salaires.

    @ Libéral

    Oui, mais si ce qu’elle vend est surtaxé, les gens n’achètent moins et donc elle vend moins. Elle licencie.

    Plus généralement, sur le plan social, la politique économique de Sarkozy conduit au désastre. Je ne comprends pas comment on peut encourager un tel désastre.

  • @ koz : je me réjouis qu’il y a ait des gens qui doutent que mon candidat soit le meilleur choix ; c’est la preuve que la démocratie vit.

    Ceci dit, j’ai un désaccord avec chacun des deux points suivants :

    « Le doute sur la sincérité, on peut l’entretenir à propos de tous les candidats, et l’on n’avancera pas parce qu’à moins de se projeter dans 5 ans nous n’aurons pas de réponses.

    En revanche, si l’on peut avoir un doute sur la sincérité des uns et des autres, on a une certitude avec Bayrou : son programme de droite, il va le négocier avec des gens de gauche. Bref, nous savons déjà, à cette heure, qu’il envisage de négocier ses convictions. »

    Sur la sincérité : ces candidats ont tout de même un « track record » important. On peut juger de leurs intentions à leurs actes, et de leur constance, à leurs écrits passés (depuis 1978 pour ce qui concerne F. Bayrou).
    http://www.bayrou.fr/portrait/editorialiste.html

    Sur la certitude : on peut avoir avec F. Bayrou une certitude : son projet rassemble des gens de droite et de gauche, tous convaincus qu’étiqueter un projet pour la France avec les étiquettes « droite » et « gauche » de ces dernières décennies, c’est la certitude de l’échec.

    J’ajouterais un mot. Réduire les convictions à une étiquette « droite » ou « gauche », c’est avoir bien peu d’ambition pour la politique, c’est montrer bien peu de convictions.

  • [quote comment= »13698″]Fulcanelli, Nietszche, c’est hyper sympa comme lecture. Mais c’est pas une boîte à outil politique pour autant. Enfin sauf si vous aimez le principe du Surhomme et ce qui en a été fait par la suite…

    Egarement le fait de parler de l’Histoire des peuples ? Comme dirait Malraux, sans culture l’homme n’est rien. Il n’existe plus, il est un animal.

    Egarement culturel ? Le fait d’aimer Sardou ? Depuis quand une culture vaut mieux qu’une autre ? C’est vous qui en décidez ? Ca me fait penser à ceux qui veulent interdire le rap ou le RnB sous prétexte que cette musique est bien éloignée de la Grande Musique. Je suis fier pour ma part d’avoir dans ma bibliothèque, parmi d’autres, un livre de Mauriac et un Picsou ou dans ma discothèque, parmi d’autres, un disque de Diams et les tableaux d’une exposition de Moussorgsky.

    Fulcanelli, votre mépris de tout (très nitszcheen) ne regarde que vous. Pour ma part, envoyer à l’échafaud la Culture et l’Histoire, c’est refuser aux plus humbles ce qu’ils ont de plus cher parfois : leur identité.[/quote]

    Ce n’est pas l’Histoire et la Culture que j’envoie à l’échafaud, c’est la Figure de Nicolas Sarkozy à travers son rapport à la culture, l’histoire l’économie, et même la France. Sarkozy ne connaît pas la France dixit Emmanuel Todd (attention, un dangereux gauchiste)

    Quant à ma position, elle ne consiste pas à interdire la culture mais à donner mes préférences et hiérachiser les oeuvres et les produits plus populaires. Un poème symphonique de Debussy sera toujours supérieure à du folklore breton ou de la musique militaire ou une fanfare basque. Ce qui n’empêche pas d’apprécier les fêtes à Bayonne

  • Fulcanelli, votre vision de l’économie est formidable car il part d’un postulat que plus de salaire n’a d’impact sur rien d’autre que le salaire.

    Plus de travail, c’est plus d’offre, c’est une demande effective qui s’élargit. Et qui a un impact sur la création d’emploi puisque que le marché des consommateur s’étend et que les besoins augmentent. La création d’emploi est un facteur de tension à la hausse sur les salaires (il faut recruter davantage pour attirer les travailleurs). Par conséquent, une hausse des salaires globale plus importante que l’augmentation des prix.

    Quelle est votre vision de l’économie Fulcanelli ? ne me dites pas que vous êtes keynésien…si ?

    Sinon pour revenir sur la culture, intéressante cette idée de hiérarchie et de préférence (nationale ?) : )
    Les fêtes de Bayonne, quelle horreur, mais vous vous abaissez là !

  • (suite) excuse si la dernière phrase peut paraître agressive. Mais elle exprime bien ma déception de voir encore et encore ces deux mots vides ressortir dans le débat. Hier encore, en « tractant » à la gare, une dame me reproche « votre Bayrou, on ne peut pas lui faire confiance, il a eu des ministres dans des gouvernements de droite » …

    ET ALORS ? quelle importance ? ce qui compte, c’est ce qu’on fait !

    Une autre dame entre dans le procès d’intention « Je réfléchis entre Royal et Bayrou, mais ma soeur me dit que Bayrou voterait pour Sarkozy au second tour ».

    Si j’ai eu une déception dans cette campagne, c’est de voir l’efficacité de la propagande PS-Sarkozy pour faire croire qu’on peut enfermer une personne et son projet pour le pays, dans la question « est-il avec la droite ou avec la gauche ». Une majorité des Français, plus de 70%, ne ferait confiance ni à un gouvernement de gauche ni à un gouvernement de droite, mais une majorité sans doute aussi grande semble convaincue qu’un homme politique a un cerveau réduit à 1 bit avec 2 positions possibles.

  • Ca n’interessera personne, mais moi, apres d elongues hesitations, je voterai NS, non pas pour les jolis mots qu’il prononce dans son livre ou dans ses meetings (il a une bonne plume), car Chirac m’a largement vaccine dans le registre jolies paroles sans suite (de 95) mais:

    1. par defaut – j’ai encore plus de doutes sur les autres que sur lui

    2.ET SURTOUT PAR REACTION A L’HYSTERIE ANTI SARKO de LA BLOGOSPHERE et des media (dont Fulcanelli est un beau specimen- pourquoi ce pseudo Fulcanelli d’ailleurs ? Pour evoquer Fumaroli ? – on est bien loin de la rigueur intellectuelle de ce dernier).

    Car quand tous vont vers le debordement … c’est qu’il y a quelque chose qui cloche, et quelqu’un qui suscite une telle loghorree (ortographe ?) doit avoir quelque chose de positif en lui ! Je voterai donc Sarko, et na !

  • Elle peut le paraitre, en effet, Frédéric.

    Ca ne répond qu’à un besoin minimum de prévisibilité. Lorsque l’on vote pour quelqu’un, on a envie d’avoir une idée un peu précise de ce qu’il fera, de son inspiration, au-delà de ce qu’il promet.

    Alors, certes, c’est réducteur – et moi-même, je n’aime pas que l’on croit avoir saisi ce que je suis en disant que je suis de droite – mais les électeurs en ont besoin. Et on ne peut guère leur en vouloir.

  • [quote comment= »13706″]Fulcanelli, votre vision de l’économie est formidable car il part d’un postulat que plus de salaire n’a d’impact sur rien d’autre que le salaire.

    Plus de travail, c’est plus d’offre, c’est une demande effective qui s’élargit. Et qui a un impact sur la création d’emploi puisque que le marché des consommateur s’étend et que les besoins augmentent. La création d’emploi est un facteur de tension à la hausse sur les salaires (il faut recruter davantage pour attirer les travailleurs). Par conséquent, une hausse des salaires globale plus importante que l’augmentation des prix.

    Quelle est votre vision de l’économie Fulcanelli ? ne me dites pas que vous êtes keynésien…si ?

    Sinon pour revenir sur la culture, intéressante cette idée de hiérarchie et de préférence (nationale ?) : )
    Les fêtes de Bayonne, quelle horreur, mais vous vous abaissez là ![/quote]

    Pas de vision économique sans analyser les superstructures que sont la technologie, le système productif et le système monétaire

    Ma vision est celle d’une révolution copernicienne en matière de politique monétaire. Planche à billet européenne et financement d’une tierce économie.

  • [quote comment= »13672″]Pour information : sans vouloir vous « commander », je vous serais très reconnaissant d’envisager (et vous pouvez même faire plus qu’envisager) d’argumenter sur le fond
    [/quote]

    Purée, on se fait même engueuler sur ce blog. Serait-ce prémonitoire d’une victoire annoncée ? 😆

    Votre post est limpide, argumenté digne d’un Koz et j’y souscrits. Cependant, permettez moi, mais je n’ai peut-être pas compris l’ampleur de votre commentaire :

    « De fait, je perds patience devant les gargarismes de certains. « Parlant du cœur comme d’autres parlent du nez », ils évoquent depuis trop longtemps grandeur, égalité des chances, fraternité ou liberté sans que, dans les faits, les choses ne changent. »

    Je pense personnellement qu’il est bon d’écouter les « gargarismes de certains ». Ils rappellent certaines valeurs et on ne peut nier la sincérité de certains. Vous êtes peut-être tellement dans l’action, l’écriture, la reflexion et peut-être l’un des rares a connaître par coeur toutes les propositions y compris celles de FB et SR que tous les arguments n’ont plus de prise sur vous.

    Effectivement, ces personnes feraient peut-être mieux de s’interroger sur le bien-fondé de leurs actions et là je vous rejoins.

    Ne pas écouter les gargarismes, c’est donner « le monopole du coeur » à d’autres, notamment à la gauche. Le « coeur » de la droite s’inscrit dans le moyen terme et passera par une Renaissance que vous décrivez si bien.

    Avant de me faire engueuler 😆 , je pars en vacances loin de tout (pas de Tv , pas d’ordi, pas de journaux seulement un poste radio pour savoir quand même dimanche soir !). Entre nous je ne sais qui est le débile qui a choisi la date du vote en plein milieu des vacances scolaires. Sans doute quelqu’un qui ne peut pas partir en vacances …

  • [quote comment= »13708″]Ca n’interessera personne[/quote]

    Ne croyez pas ça.

    Au demeurant, vous pourrez constater que certains sont loin d’avoir de telles pudeurs, et s’écartent bien davantage du sujet…

    [quote comment= »13713″]Purée, on se fait même engueuler sur ce blog. Serait-ce prémonitoire d’une victoire annoncée ? 😆

    Votre post est limpide, argumenté digne d’un Koz et j’y souscrits. Cependant, permettez moi, mais je n’ai peut-être pas compris l’ampleur de votre commentaire :

    « De fait, je perds patience devant les gargarismes de certains. « Parlant du cœur comme d’autres parlent du nez », ils évoquent depuis trop longtemps grandeur, égalité des chances, fraternité ou liberté sans que, dans les faits, les choses ne changent. »

    Je pense personnellement qu’il est bon d’écouter les « gargarismes de certains ». Ils rappellent certaines valeurs et on ne peut nier la sincérité de certains. Vous êtes peut-être tellement dans l’action, l’écriture, la reflexion et peut-être l’un des rares a connaître par coeur toutes les propositions y compris celles de FB et SR que tous les arguments n’ont plus de prise sur vous.

    Effectivement, ces personnes feraient peut-être mieux de s’interroger sur le bien-fondé de leurs actions et là je vous rejoins.

    Ne pas écouter les gargarismes, c’est donner « le monopole du coeur » à d’autres, notamment à la gauche. Le « coeur » de la droite s’inscrit dans le moyen terme et passera par une Renaissance que vous décrivez si bien.

    Avant de me faire engueuler :lol:, je pars en vacances loin de tout (pas de Tv , pas d’ordi, pas de journaux seulement un poste radio pour savoir quand même dimanche soir !). Entre nous je ne sais qui est le débile qui a choisi la date du vote en plein milieu des vacances scolaires. Sans doute quelqu’un qui ne peut pas partir en vacances …[/quote]

    En l’occurence, ce n’est pas vous qui vous faites « engueuler ». Seulement, ceux qui passent, lisent « Sarkozy » et déposent leur petit commentaire comme on lâche une … avant de repartir.

    Pour les « gargarismes« , je pense autant à ceux de gauche qu’à ceux de droite. On parle beaucoup de « metre l’humain au centre de toute politique« , de « vivre ensemble« , etc… Et je partage la préoccupation. Je partage même le fond. Mais une fois que l’on a dit cela, on n’a rien dit. Cela fait trop d’années que l’on se pare de toutes ces grandes vertus, dont on enregistre pourtant pas de grands progrès. En revanche, pour dresser des tabous, là, on est très fort. Et tout se termine dans un grand divorce entre le peuple et les dirigeants.

    Alors, oui, les affirmer et, fort heureusement, Nicolas Sarkozy parle aussi d’égalité des chances, de liberté, de fraternité. Je me souviens même de Sarko au forum de l’UMP en décembre (sur Liberté, Egalité, Fraternité) disant clairement à tous qu’il n’était pas question que l’UMP se cantonne à une campagne sur la liberté, parce qu’elle n’avait pas de leçons à recevoir sur les deux autres valeurs, et que la droite se plantait systématiquement quand elle se limitait à « liberté ».

    Pour les vacances, je crois qu’il y a certaines contraintes de calendrier (notamment pour la fin de mandant présidentiel) mais je suis d’accord avec vous, le choix peut paraître très étonnant.

  • Personnellement je ne suis pas en désaccord foncier avec les propositions économiques et institutionnelles de Sarkozy.

    J’observe cependant que, sur l’ensemble, ces réformes sont nombreuses et parfois lourdes. Elles demandent l’adhésion de pas mal de français.

    Or Sarkozy ne s’est déliberé pas positionné sur un créneau psychologique très consensuel.
    Honnêtement beaucoup de gens vont être non seulement très déçus de son éléction (normal) mais très énérvés , voire carrément remontés : cela ne va pas faciliter sa tâche.

    Je ne préjuge de rien, car une très large victoire aux législatives lui offrirait une grande liberté d’action jusqu’à la fin de l’année.

    Mais même si le champ politique en ruine de ses adversaires ne le gênera certainement pas , le champ des mouvements sociaux et syndicaux pourrait se sentir investi d’une mission de contre-pouvoir …
    Il a lui même rendu plus difficile son propre passage vers la réussite de son programme.

    Et donc s’il ne renoue pas les fils de la confiance avec une partie des français assez rapidement , il s’expose -peut-être- à des mouvements de blocage du pays, mais qui seront alors massifs.

    Il lui faudra donc , a mon avis, tous ses indéniables talents de négociateur . Je ne les mets en doute mais j’observe qu’il s’est souvent posé en intercesseur , en arrangeur , en intermédiaire jouant sur le fait qu’il n’avait pas les coudés vraiment franches puisque le pouvoir était quand même un peu ailleurs.
    Et que de plus il pratique souvent – à légères doses il est vrai- la flatterie , la connivence des ors du pouvoir ou la politique des yeux fermés sur de petits avantages.

    Donc je pense qu’il devra , en plus lever le pied dans l’application de ses réformes , face à des partenaires sociaux qui demanderont des gages …

    Bref je ne le vois pas son parcours de façon très évidente et un scénario où son programme serait vidé de sa substance ne me parait pas impossible.

    Sans savoir s’il finira en petit Napoléon, en Balladur ou comme un général Boulanger qui serait arrivé au pouvoir.

  • [quote comment= »13710″]
    Pas de vision économique sans analyser les superstructures que sont la technologie, le système productif et le système monétaire

    Ma vision est celle d’une révolution copernicienne en matière de politique monétaire. Planche à billet européenne et financement d’une tierce économie.[/quote]

    Là, je suis d’accord avec vous, surtout pour la méthode d’analyse. Par contre, je suis pas chaud pour la planche à billet, ça me semble un peu tôt (augmentation de l’inflation, chute de la monnaie sur une longue durée possible, comme pour le Yen). Il faudrait que l’euro devienne une vrai valeur refuge, comme le dollar. Mais on a le droit d’être optimiste pour l’avenir !

  • [quote comment= »13709″]Ca ne répond qu’à un besoin minimum de prévisibilité. Lorsque l’on vote pour quelqu’un, on a envie d’avoir une idée un peu précise de ce qu’il fera[/quote]

    C’est bien pourquoi les étiquettes « droite » et « gauche » ont bien peu d’intérêt, ce sont des artifices qui font croire à l’électeur qu’ils savent où on va les mener … et éviter qu’ils regardent où sont les priorités de leur futur(e) président(e).

    Mais si suffisamment de gens partagent mon avis là dessus, ça va peut-être changer dans 5 jours 🙂

  • [quote comment= »13716″][quote comment= »13710″]
    Pas de vision économique sans analyser les superstructures que sont la technologie, le système productif et le système monétaire

    Ma vision est celle d’une révolution copernicienne en matière de politique monétaire. Planche à billet européenne et financement d’une tierce économie.[/quote]

    Là, je suis d’accord avec vous, surtout pour la méthode d’analyse. Par contre, je suis pas chaud pour la planche à billet, ça me semble un peu tôt (augmentation de l’inflation, chute de la monnaie sur une longue durée possible, comme pour le Yen). Il faudrait que l’euro devienne une vrai valeur refuge, comme le dollar. Mais on a le droit d’être optimiste pour l’avenir ![/quote]

    Cela ferait baiser l’euro, oui, mais c’est une bonne chose pour rééquilibrer nos exportations et éviter le marasme à l’Allemande, cette inféodation du travail à la puissance économique et monétaire. Une monnaie forte avantage aussi les riches (cf. le currency board argentin avant la crise)

    Les risques d’inflations sont limités de part l’ouverture des marchés.

    Voilà deux liens, notamment celui de Rachline, prof

    d’économie,

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=16206

    http://www.amazon.fr/dp/2755701579?tag=cooperativere-21&camp=1414&creative=6410&linkCode=as1&creativeASIN=2755701579&adid=1AXYQ5RYQST8QYPBSAW9&

  • Je suis sur tes liens Fulcanelli.

    Commentaires :

    L’auteur part du principe que l’euro pourrait être assez fort pour faire chauffer la planche à billet. Il prend comme exemple la guerre de Sécession, à l’époque où justement les marchés sont particulièrement régionalisés.

    En ce qui concerne la répartition entre le capital et le salaire, c’est stable, la rémunération sur dividende représentant 1/3 (aujourd’hui on est à 38%). Sinon, le mur de l’argent, ça c’est du fantasme pur : il y a beaucoup de lois anti trusts au Etats Unis et des limitations de présence par état pour les Bank. Tout est fait pour éviter les positions dominantes. C’est par ailleurs le cas sur les marchés européens (cf directive européenne et réglement AMF).

    En ce qui concerne le risque inflationniste, le postulat d’auto régulation par les marchés est inexacte. En réalité, les marchés financiers sont très régionalisés ou plutôt multi régionalisés, surtout en ce qui concerne la monnaie. C’est effectivement moins vrai pour les actions des multinationales car ils ont une plus grande profondeur de marché.

    Conclusion :

    La même que tout à l’heure. C’est encore un peu tôt mais ne désespérons pas !

  • @ Oppossum

    Vous soulevez un point important mais je ne suis pas vraiment d’accord avec votre analyse.

    Ca n’est effectivement pas consensuel de dire que notre modèle social n’est ni un modèle ni social. Ca n’est pas non plus consensuel de dire qu’il faudra rompre avec nos facilités et accepter des réformes difficiles. Sarkozy a pris le risque de tenir ce discours aux Français justement pour légitimer ses réformes futures.

    Un(e) candidat(e) qui dirait que tout va s’arranger sans effort, qu’il suffira de faire payer les riches, d’interdire les licenciements, d’exiger que l’Europe nous protège, que rien ne se fera sans concertation et accord de toutes les parties… un(e) tel(le) candidat(e) n’aurait pas de mandat clair pour réformer.

    Alors oui, ces positions ont valu à Sarkozy l’opposition de tout ce que la France compte de conservatismes. Et la campagne en diabolisation qu’il a subie a clairement échauffé les esprits. Mais il s’agit d’une élection au suffrage universel. L’élection de Sarkozy signifirait que la France a choisi la réforme. Les électeurs socialistes et UDF sont essentiellement démocrates, quoiqu’en donnent à penser les hystéries de fin de campagne. Je n’imagine pas un instant qu’ils s’opposeraient en masse au verdict des urnes.

    Alors oui, Sarkozy devra se montrer fin négociateur. Mais je suis persuadé qu’il saura trouver dans la société civile des interlocuteurs responsables prêts à passer un partenariat avec lui.

  • Salut Koz,
    je crois qu’on se connaît…

    Merci pour la qualité de ton argumentaire, clair et précis. J’entends volontiers tes arguments même si pour moi le problème clé de dimanche est ailleurs.

    Bayrou tape sur NS et SR car il a fallu se créer un espace politique dans un pays caractérisé par son bi-polarisme. Il est cohérent avec lui-même, même s’il est constament renvoyé à la « vacuité » de son programme ou à la fragilité de son équipe future.
    Mais là, on lui fait un mauvais procès car on parie sur du virtuel puisqu’il n’est pas encore élu… les autres aussi d’ailleurs. Qui peut nous dire par exemple que Sarko ne choisira pas un ministre FN par exemple? Aujourd’hui, absolument personne.

    A mon sens, à moins d’être de gauche, on ne peut pas reprocher à Bayrou son programme (dont tu reconnais, et là je te suis, qu’il est assez proche de celui de Sarko) mais son volontarisme. Tu vois en Sarko le champion du volontarisme. Je suis d’accord pour dire qu’il a insufflé un nouveau discours qui tranche avec la bonne langue de bois habituelle.

    Mais Bayrou cherche à casser un système qui sclérose la France depuis 30 ans, si ça ce n’est pas du volontarisme! Il n’y a sans doute pas plus difficile que de faire prendre conscience aux français qu’il ont changé de « culture politique » et que les vieux clivages sont en train de bouger. Il faudra peut-être une génération pour qu’on y arrive, et alors? Rien ne nous empêche d’être de culture de droaaate ou de gôôche, au contraire, soyons-en fiers!

    On peut le traiter d’utopiste, mais l’argument de l’utopie se retourne comme une crèpe et pourrai faire un bon sujet de philo au bac: la politique n’est-elle pas aussi fondée sur l’utopie (réaliste)?

    Concernant le personnage Sarko, je renvoie les lecteurs au dossier dans le Marianne de cette semaine. Il est, comme dirait FB, un peu… glaçant.

    Merci Koz et à vite 😉

  • Roujnob Lennob,

    Très heureux d’avoir de tes nouvelles.

    Qui peut nous dire que Nicolas Sarkozy n’aura pas un ministre FN ? Personne n’est Madame Irma, il est vrai. Et personne n’est obligé de croire Nicolas Sarkozy lorsqu’il déclare au Figaro Magazine ce WE que, s’il est possible qu’il fasse appel à des ministres de gauche, il est « exclu » qu’il ait des ministres FN. Au demeurant, à ce train, je crois que l’on ne peut exclure que François Bayrou fasse appel à un ministre FN ? Il a déclaré le contraire ? Et alors, Sarko aussi. Sarko aurait des thématiques plus proches ? Dans le rejet du système, Bayrou et Le Pen sont compères.

    Si je fais le choix que je fais, c’est, tu le comprendras, que je ne fais pas le même constat que toi. Pas le même diagnostic.

    Je ne pense pas que ce soit la bipolarisation du système français qui soit à l’origine de la sclérose du pays. Des pays bipolarisés sont dynamiques et en remontre au monde entier, d’autres sont à la traîne. Il y a même, me suis-je laissé dire, en Asie, un pays dans lequel règne un parti unique et qui est susceptible de devenir la première économie mondiale. Bon, ça, c’est plus une boutade, je ne serai pas de ceux qui vantent les mérites de la justice chinoise.

    Bref la sclérose, je la mets davantage sur le compte de la pensée unique, le refus de l’affirmation de ses valeurs, l’absence de volonté politique. La trouille de la confrontation, alors même qu’elle peut être féconde.

    Je pense surtout que les français ont besoin d’une véritable action politique, d’une véritable responsabilité politique, d’une véritable ambition.

    Demain, si Bayrou est élu, il usera son absence de volontarisme – guère employé que de façon opportuniste, pour se faire une place sur l’échiquier politique, mais que l’on n’a pas trop vu à l’oeuvre sur des situations concrètes – à s’assurer ses « majorités de projet ».

    C’est, à cet égard, subjectif et personnel, mais je ne le sens pas, pour diriger la France et lui insuffler le dynamisme dont elle a besoin.

    François Bayrou est peut-être un bon théoricien des idées, mais en matière politique, retire-lui son combat anti-système bipolarisé, il ne reste pas grand-chose, pas spécialement de raisons de voter pour lui. Pire, même, il revendique, avec Rocard, l’absence de mesures nouvelles. C’est, pour moi, une bonne raison d’ajouter à l’angoisse des français.

    Enfin, je ne crois pas qu’il soit nécessaire de se fondre dans un parti unique pour marquer que l’on peut avoir, d’un bord à l’autre, des points d’accord. Je préfère le dialogue sincère entre identités assumées à l’affadissement.

    Au demeurant, son parti Démocrate n’a pas de sens : qui excluerait-il donc en France ? L’extrème-gauche et l’extrème-droite ?

  • Pseudo à la con, j’en conviens 😉 Mais est-ce bien toi…

    [quote post= »249″]Je pense surtout que les français ont besoin d’une véritable action politique, d’une véritable responsabilité politique, d’une véritable ambition.[/quote]

    Retirer à Bayrou qu’il manquerait d’ambition est un peu fort. Ce n’est comme tu le dis, que « subjectif ».

    Il y a quand même une tradition bien française c’est, lors des alternances politiques, de faire un peu table rase de ce que la légisalture précédante a tenté, à tort ou à raison de mettre en place. Et de se renvoyer la balle dans les discours politiques. ca a toujours eu un côté « C’est lui qui a commencé!  » Tu ne diras pas le contraire. Peut-être est- parce que je me suis exilé un certain temps, mais j’ai m’impression que les choses n’ont pas beaucoup changé. Je trouve cela très infantilisant.

    Dans les états-major politique, ça daube sur le camp d’en face. Normal, on est en campagne. Le problème est qu’à mon sens, « les petites phrases » ont pris trop d’importance dans le champ politique. Parce que la médiatisation est totale. Oui mais il y a un moment où l’action politique ne se fait pas que dans le « volontarisme » affiché, les promesses le front ruisselante, le rictus à la bouche, les coup de poing maternels sur la poitrine. (tu auras noté que je ne vise pas que Sarko…) Tout cela est de la communication. Sarko est l’archétype du communicant, dans tout ce qu’il a de plus caricatural. Je me reconnais dans bien de ses idées, mais à être sans arrêt dans l’imprécation et l’hypertrophie du moi, ça me gène un peu aux entournures…

    Bayrou est à l’évidence moins « sexy ». Tant mieux, non? Je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’il dit, mais au moins a-t-il le courage de proposer une autre façon de faire de la politique, fût-elle vaine, là encore, comme tu le dis, nous ne sommes pas des Mme Irma (dont l’efficacité, soit dit en passant, reste à prouver)

  • La question de la Renaissance telle qu’elle est transposée par Sarkozy mériterait un billet complet.

    Non, tout n’est pas possible, nous ne sommes pas à l’aube d’une Renaissance mais comme l’Empire romain pendant la chute, révolte des pauvres, arrogance des classes de loisirs supérieures, perte des valeurs. Le césarisme de Sarkozy est largement déplacé quant à son souci des Arts, je ne le crois pas, c’est du bricolage, de la langue de bois, opportuniste, Sarkozy est une posture

  • [quote comment= »13748″]Retirer à Bayrou qu’il manquerait d’ambition est un peu fort. Ce n’est comme tu le dis, que « subjectif ».[/quote]

    Loin de moi cette idée. De l’ambition personnelle, c’est certain, comme tous.

    Pour le reste, oui, je suis d’accord. Une campagne électorale, c’est lassant, c’est usant. Oui, c’est souvent un assaut de petites phrases et de petites attaques. Une campagne électorale, ce n’est aps le meilleur moment pour les discussions sereines, contrairement à ce que l’on pourrait espérer.

    Mais à vrai dire, contrairement à sa pose, Bayrou n’a pas échappé à cela non plus. Il a pris sa part des petites phrases critiques – sur Sarko, s’entend, car il n’a guère taper sur Royal – et des polémiques stériles et auto-entretenues.

    [quote comment= »13752″]La question de la Renaissance telle qu’elle est transposée par Sarkozy mériterait un billet complet.

    Non, tout n’est pas possible, nous ne sommes pas à l’aube d’une Renaissance mais comme l’Empire romain pendant la chute, [/quote]

    Avant d’écrire ce billet, vous prendrez la précaution de lire ce que dit Sarkozy. Il ne dit pas que nous sommes à l’aube d’une Renaissance. Il dit que tout est à reconstruire, et qu’il faut tout faire pour qu’advienne cette Renaissance.

    Maintenant, le débat est stérile. Nous ne sommes pas d’accord, et nous ne le serons pas. Tant que vous resterez dans les affirmations péremptoires. C’est sans intérêt.

  • @KOZ
    Je suis admiratif de ton billet, de sa clareté, et de sa profondeur. Les commentaires sont souvent pauvres à côté de se que tu as le courage de poster.
    Je soutiens aussi le thème de la renaissance, de la redécouverte, du renouveau, car je crois que peut de nos compatriotes ne réalisent à quel point l’on va se découvrir une nouvelle France si on arrive à mettre place ces douloureuses réformes.
    Avec une grande lucidité, de nombreux blogs (Authueil, Verel…) et également de nombreux médias internationaux expriment ces jours-ci l’évidence.
    On peut ne pas aimer l’homme, ne pas être en empathie avec lui mais force est de reconnaître que celle son équipe est à même de relever ce défi.
    Je me suis inspiré du papier du « The Economist » à ce sujet sur mon blog.
    http://laurentpoujol.typepad.com/
    Amitiés
    Laurent

  • Je vous avais fait une longue réponse, qui n’est pas passée et qui a été perdue : maudite soit la technique !

    Je résume donc :

    Vous ne conservez que des points économiques dans les propositions du candidat UMP, de plus dans son seul dernier ouvrage. C’est dommage.

    Vous occultez le volet judiciaire, qui complèterait les lois sécuritaires initiées par le candidat ces dernières années : peines plancher, peines « automatiques », baisse de la majorité légale à 16 ans, détection des délinquants dès le plus jeune âge, etc. De quoi renforcer l’arsenal des fichiers en tous genres, de la videosurveillance partout et des mesures soi-disant antiterroristes.

    Vous occultez le volet social, qui choisit les « bons » immigrés, qui fait travailler plus pour gagner plus des salariés qui ne sont pas en position de le décider (subordination du salarié), qui stigmatise les démunis qui gagneraient autant que des actifs, etc. Vous choisissez d’accepter l’immigration « choisie » qui trie le bon grain de l’ivraie, pille le tiers-monde et rejette les pauvres du monde à leur malheur d’être né dans un pays pauvre ou en guerre.

    Vous choisissez un modèle de société qui promeut les gagnants, les vainqueurs, les entrepreneurs, ceux qui se battent, ceux qui ont de la volonté et de l’ambition, en oubliant que beaucoup de gens ne rentrent pas dans ces catégories, soit par leur parcours personnel (contraintes externes : famille, société, maladie, etc.) soit beaucoup plus rarement par choix. Vous occultez le fait que beaucoup de gens ne cherchent qu’à vivre tranquillement, sans chercher forcément mieux ou plus. Et ces gens là ne sont pas méprisables pour autant.

    La société que promet le candidat UMP est destinée aux gagnants : les biens-nés, les aisés, les gens en bonne santé, les volontaires et les ambitieux. Quant aux autres, à eux de jouir de la liberté de travailler plus quand ils ne choisissent pas leurs horaires, de jouir de l’égalité face à la précarité du contrat de travail unique, de profiter de la fraternité des franchises médicales instaurées pour sauver soi-disant le système de solidarité, et de la joie de la prison automatique pour 3 délits…

    Non, je ne trouve pas le projet du candidat UMP intéressant, en tous cas pas pour une personne née dans une famille moyenne et qui n’a pas l’ambition de se battre toute sa vie contre les autres pour transmettre un bas-de-laine à ses enfants.

    J’entends déjà les procès en caricature : je vous propose donc de relire attentivement les propositions du programme législatif de l’UMP ainsi que l’ensemble des discours du candidat.

  • Merci Laurent !

    YR, je vais faire bref, sinon je vais avoir des pépins.

    Moi non plus, YR, je n’ai pas envie de passer ma vie à me battre. Moi aussi, j’ai de putains de coups de mou. Moi aussi, je voudrais, souvent, vivre pépère. Je voudrais être tranquille, jouir de la vie, sans m’inquiéter.

    Et pourtant, je vote Sarko.

    Eh bien oui, YR, parce que je pense que « pépère », ça ne peut pas être un modèle de société. Et que je pense qu’une société doit se doter d’un modèle, pour avancer. Libre à ceux qui ne le souhaitent pas de vivre leur vie à leur rythme tranquille. Mais lorsque l’on doit faire un choix de société, il ne faut pas mettre d’obstacles aux créateurs, aux gagnants.

    Un pays qui ne se fixe comme seule ambition que la préservation de l’acquis, que la protection, ne tarde pas à décliner. Et là, vous verrez que vos fesses seront bien davantage menacées.

    Et non, je ne pense pas que Sarko oublie ceux qui ne veulent pas avancer. Notamment, pas seulement, parce qu’ils n’en ont le loisir que grâce aux gagnants, comme vous dites, les créateurs, les volontaires, les ambitieux, qui avancent pour eux.

  • «  » »Eh bien oui, YR, parce que je pense que “pépère”, ça ne peut pas être un modèle de société. Et que je pense qu’une société doit se doter d’un modèle, pour avancer. Libre à ceux qui ne le souhaitent pas de vivre leur vie à leur rythme tranquille. Mais lorsque l’on doit faire un choix de société, il ne faut pas mettre d’obstacles aux créateurs, aux gagnants. » » »

    Koz, je ne trouve pas notre débat stérile. Je commence à comprendre. La position de Sarkozy telle que tu la présente est celle de Reagan en 1980. Je ne pense pas que la France puisse adhérer à ce genre de projet. Voilà pourquoi je parle d’irresponsables. C’est une illusion et une profanation de l’intelligence que de croire que le monde se sépare entre le bien et le mal, ceux qui créent et ceux qui sont à la traîne. Il y a une république des anarchistes, cj. Nick Cohn chez les précaires, il y a tant de paraistes chez ceux qui habitent les beaux quartiers de Neuilly et qui sont des rentiers. Tu ne connais pas la France, Koz, encore moins que Sarkozy. Ton modèle, c’est celui de Jünger, dans le Travailleur, Jünger qui avec sa puissance de pensée s’est rétracté ensuite en concevant la figure du Rebelle. la Liberté, ontologique, vraie, elle est dans les héritiers de mai 68 et pas dans le bagne de Sarkozy auquel tu souscris

  • [quote post= »249″]je pense que “pépère”, ça ne peut pas être un modèle de société[/quote]

    Vous déformez ma pensée. je n’ai pas dit « pépère », j’ai juste indiqué qu’il y a des gens pour qui l’ambition n’est pas un moteur. J’ai écrit qu’ils n’étaient pas méprisables. Vous me laissez penser que vous croyez le contraire.

    Vous indiquez que vous aimeriez faire une pause de temps en temps, pour souffler. Vous n’auriez pas la liberté de le faire ? Pas de vacances ? Pas de périodes chômées entre deux contrats ? Pourquoi voulez vous obliger tout le monde à souffrir comme vous au travail ? Pour la beauté de participer à la croissance du pays pour le profit principalement de vos gagnants ? Reditribuez les bénéfices créés en participation pour les salariés et vous les verrez augmenter les cadences et la qualité.

    Je n’ai jamais dit que la politique devait se donner comme ambition de préserver les acquis. Mais dans la politique de votre candidat, les acquis sont « brisés » comme autant de « tabous ». Pourquoi aller si loin dans ce sens et me taxer de soutenir ceux qui iraient dans l’autre sens ? Il y a d’autre voie que de supprimer les acquis d’un côté ou les maintenir de l’autre. Cela s’appelle négocier et c’est trop rare en France, mais je ne pense pas que la négociation promise par votre candidat en soit une puisqu’il souhaite déjà fermer les discussions au bout de six mois maximum.

    [quote post= »249″]parce qu’ils n’en ont le loisir que grâce aux gagnants, comme vous dites, les créateurs, les volontaires, les ambitieux, qui avancent pour eux.[/quote]

    Seuls les gagnants seraient les créateurs de richesse permettant aux oisifs de se la couler douce ? Vous voyez que vous êtes méprisant. Des tas de gens vivent normalement et avec satisfaction de leur activité, sans chercher forcément à
    se développer ou à croître ou à bouffer le voisin, sans être « oisifs ». Sont-ils pour autant si minables ?

    Tout le monde ne peut pas être entrepreneur sinon il n’y aura plus de bras pour le salariat. Qui concevra ? Qui fabriquera ? Qui transportera ? Qui vendra ? Tous entrepreneurs ?

    Le monde ne se partage pas entre les actifs et les oisifs, entre les créateurs de richesse et les parasites. Il existe des tas de gens qui joignent les deux bouts et s’en contentent : un toit, à manger, une famille, une activité (légale ou non d’ailleurs, le black çà existe) pour financer le tout, quelques loisirs et basta.

    Mais je sais que ceux que vous visez sont plutôt les chômeurs ou les assistés (allocataires d’ASS, comme vous le savez), qui « gagnent à ne rien faire presque autant que certains actifs », selon votre candidat.

    Demandez vous si ceux là sont le prototype des gagnants que vous adulez et demandez vous quelle activité ils pourront reprendre, sans formation, sans mise de départ pour un commerce ou une entreprise, sans famille ou amis pour leur mettre le pied à l’étrier, et en étant radié après avoir refusé 2 jobs qui ne leur permettront pas de gagner vraiment plus qu’au RMI tout en leur rendant la vie plus pénible (temps partiel imposé, transports, garde d’enfant, etc.) ?

    Pensez vous vraiment que c’est seulement parce que les aidés sont des feignants qu’ils restent dans leur mouise (car le RMI, c’est la mouise, essayez vous verrez) ? Pensez vous que c’est en pressurant encore les pauvres que vous les transformerez en winners ? Je crains qu’au contraire vous ne finissiez par en désespérer beaucoup. Iront-ils peupler les prisons en construction ou sont-ils opportunément génétiquement enclins au suicide ? (Et voilà, j’ai dérapé…)

    Mais enfin, je note que vous ne répondez pas à mes remarques concernant la partie du programme de votre candidat que vous n’encensez pas dans votre billet, en particulier le volet sécurité et justice, pourtant son coeur de métier ces dernières années…

  • Erreur de la base de données de WordPress : [MySQL server has gone away]
    INSERT INTO wp_comments (comment_post_ID, comment_author, comment_author_email, comment_author_url, comment_author_IP, comment_date, comment_date_gmt, comment_content, comment_approved, comment_agent, comment_type, comment_parent, user_id) VALUES (‘249’, ‘Fulcanelli’, ‘[email protected]’, ‘http://www.u-blog.net/Fulcanelli’, ‘83.200.211.10’, ‘2007-04-17 21:23:56’, ‘2007-04-17 19:23:56’, ‘[quote comment=\ »13773\ »]@FULCANELLI : mec, tu m\’as convaincu ! j\’ai rien entravé à ce que t\’a mitonné dans ton délire trop puissant pour mon cerveau de larve. Mais si toi tu votes pas Sarkozy, alors pour moi, c\’est trop clair maintenant ! Ce sera SARKOZY ! Le candidat anti-Fulcanelli ! Putain, trop merci ! bob, ancien indécis.[/quote] T\’en sais quoi, que Sarkozy est anti-Fulcanelli ? Moi je suis contre Sarko, c\’est certain mais Sarko, je crois qu\’il serait fasciné par mon parcours s\’il en avait connaissance’, ‘1’, ‘Mozilla/5.0 (Windows; U; Win98; fr-FR; rv:1.7.12) Gecko/20050919 Firefox/1.0.7’,  », ‘0’, ‘0’)

  • [quote comment= »13771″][quote post= »249″]je pense que “pépère”, ça ne peut pas être un modèle de société[/quote]

    Vous déformez ma pensée. je n’ai pas dit « pépère », j’ai juste indiqué qu’il y a des gens pour qui l’ambition n’est pas un moteur. J’ai écrit qu’ils n’étaient pas méprisables. Vous me laissez penser que vous croyez le contraire.

    Vous indiquez que vous aimeriez faire une pause de temps en temps, pour souffler. Vous n’auriez pas la liberté de le faire ? Pas de vacances ? Pas de périodes chômées entre deux contrats ? Pourquoi voulez vous obliger tout le monde à souffrir comme vous au travail ? Pour la beauté de participer à la croissance du pays pour le profit principalement de vos gagnants ? Reditribuez les bénéfices créés en participation pour les salariés et vous les verrez augmenter les cadences et la qualité.

    Je n’ai jamais dit que la politique devait se donner comme ambition de préserver les acquis. Mais dans la politique de votre candidat, les acquis sont « brisés » comme autant de « tabous ». Pourquoi aller si loin dans ce sens et me taxer de soutenir ceux qui iraient dans l’autre sens ? Il y a d’autre voie que de supprimer les acquis d’un côté ou les maintenir de l’autre. Cela s’appelle négocier et c’est trop rare en France, mais je ne pense pas que la négociation promise par votre candidat en soit une puisqu’il souhaite déjà fermer les discussions au bout de six mois maximum.

    [quote post= »249″]parce qu’ils n’en ont le loisir que grâce aux gagnants, comme vous dites, les créateurs, les volontaires, les ambitieux, qui avancent pour eux.[/quote]

    Seuls les gagnants seraient les créateurs de richesse permettant aux oisifs de se la couler douce ? Vous voyez que vous êtes méprisant. Des tas de gens vivent normalement et avec satisfaction de leur activité, sans chercher forcément à
    se développer ou à croître ou à bouffer le voisin, sans être « oisifs ». Sont-ils pour autant si minables ?

    Tout le monde ne peut pas être entrepreneur sinon il n’y aura plus de bras pour le salariat. Qui concevra ? Qui fabriquera ? Qui transportera ? Qui vendra ? Tous entrepreneurs ?

    Le monde ne se partage pas entre les actifs et les oisifs, entre les créateurs de richesse et les parasites. Il existe des tas de gens qui joignent les deux bouts et s’en contentent : un toit, à manger, une famille, une activité (légale ou non d’ailleurs, le black çà existe) pour financer le tout, quelques loisirs et basta.

    Mais je sais que ceux que vous visez sont plutôt les chômeurs ou les assistés (allocataires d’ASS, comme vous le savez), qui « gagnent à ne rien faire presque autant que certains actifs », selon votre candidat.

    Demandez vous si ceux là sont le prototype des gagnants que vous adulez et demandez vous quelle activité ils pourront reprendre, sans formation, sans mise de départ pour un commerce ou une entreprise, sans famille ou amis pour leur mettre le pied à l’étrier, et en étant radié après avoir refusé 2 jobs qui ne leur permettront pas de gagner vraiment plus qu’au RMI tout en leur rendant la vie plus pénible (temps partiel imposé, transports, garde d’enfant, etc.) ?

    Pensez vous vraiment que c’est seulement parce que les aidés sont des feignants qu’ils restent dans leur mouise (car le RMI, c’est la mouise, essayez vous verrez) ? Pensez vous que c’est en pressurant encore les pauvres que vous les transformerez en winners ? Je crains qu’au contraire vous ne finissiez par en désespérer beaucoup. Iront-ils peupler les prisons en construction ou sont-ils opportunément génétiquement enclins au suicide ? (Et voilà, j’ai dérapé…)

    Mais enfin, je note que vous ne répondez pas à mes remarques concernant la partie du programme de votre candidat que vous n’encensez pas dans votre billet, en particulier le volet sécurité et justice, pourtant son coeur de métier ces dernières années…[/quote]

    C’est une belle mise au point. Je rajoute que le bénéficiaire de l’ASS n’a rien demandé, il travaillait et on l’a foutu dehors pour X raisons. Idem pour le RMiste. Il n’y a pratiquement aucun individu qui a pour objectif de rester en ASS ou en RMI.

  • A quelques reprises au cours de ma vie, j’ai croisé des gens dont les qualités personnelles les distinguaient nettement de leurs contemporains. Longtemps après, je me suis aperçu qu’ils étaient catholiques. Ce que je ne suis pas, naturellement.

    Cela a un rapport avec le sujet. Je vous laisse trouver lequel.

    Par ailleurs, je vous soumets, parce qu’elle me paraît à la fois originale et pertinente, la comparaison que vient de faire un journaliste du Spectator anglais: Sarkozy, dit-il, lui rappelle Rudi Giuliani, l’ancien maire de New York, celui qui en a fait la grande ville la plus sûre des Etats-Unis après avoir été la capitale du crime. Les deux hommes ont la même capacité à changer les choses de par la force de leur volonté, dit-il.

    Au lendemain du massacre de l’université Virginia Tech aux Etats-Unis, qui va remettre le débat sur le contrôle des armes à feu au centre de la campagne présidentielle américaine, il n’est pas inintéressant de rappeler que Rudi Giuliani, l’homme qui a prouvé l’efficacité de la tolérance zéro, est un fervent partisan des restrictions sur les ventes d’armes, contrairement à la position officielle de son parti, les Républicains. Et à celle d’un sénateur démocrate qui s’est empressé de défendre le second amendement de la constitution américaine à peine le massacre terminé.

    Le journaliste anglais ajoute: dommage que nous n’ayons, en Angleterre, aucun homme politique de l’envergure de Nicolas Sarkozy.

    Si même les Anglais nous l’envient, vous savez ce qui vous reste à faire…

  • [quote comment= »13724″]

    Ca n’est effectivement pas consensuel de dire que notre modèle social n’est ni un modèle ni social. … Sarkozy a pris le risque de tenir ce discours aux Français justement pour légitimer ses réformes futures. …

    [/quote]

    @ Libéral (j’ai vu votre note un peu tard)

    Vous avez mal compris ce que je voulais dire par consensuel . C’est ma faute , ce n’est pas le terme exact.

    Personnellement je ne reproche pas à Sarkozy un certain langage de ce que je crois être la vérité (Langage du bon sens qu’il n’est pas seul à tenir et qui fait qu’on appelle un chat un chat)

    Je lui reproche de le faire sur un mode de fausse niaiserie provocatrice qui va lui compliquer considérablement les choses . De se repaître de son propre discours qui fonctionne d’abord comme un hymne de clan soulignant la séparation d’avec ceux qui pensent autre chose.

    Bien sûr c’est un discours clair, c’est vrai, et qui pose une direction sans ambiguïté mais je ne pense pas que cela ‘légitimera’ par la suite quoi que ce soit, car il n’ y pas la moindre trace d’une pédagogie de persuasion (sans demander la lune non plus).

    De plus je ne comprends pas sa droitisation excessive, ces clins d’oeil permanents et répétés à je ne sais quel électorat sur sa droite. Un peu ça va car il faut être réaliste Mais il y a un moment où l’on s’ honore à s’arreter de pratiquer ce genre d’exercice.
    Sarko y va jusqu’à l’exces et la nausée avec une sorte d’air satisfait du moindre grignotage de %. Ca finit par être un peu rat.
    Où est la droite qui a un peu de hauteur et de gueule ? Qui joint à l’efficacité l’élégance du geste ? Au sens du détail , la profondeur de vue ? Sans demander la lune non plus !

    Non seulement cela me consterne un tantinet mais en plus je suis sûr que pour son second tour c’est contre productif.

    Vous voyez je me fais du soucis pour votre candidat : parce que franchement ça m’embêterait qu’il se ramasse face à Ségolène ! Et s’il continue sur le mode tribal, le futur blocage de la rue, il va le trouver et buter dessus dans les urnes du second tour.

  • @ Robert Marchenoir
    A qui s’adresse cette enigme sur les qualités personnelles des catholiques qui les distinguent nettement de leurs contemporains ?

    Si vous pensez à Koz , on va encore se disputer !
    Je veux bien lui reconnaitre quelques qualités mais PAS qui le distinguent nettement de leurs contemporains ! 😉
    De toute façon , c’est un modeste (et surtout un malin) et il refusera le tout ! 😉

    PS/ Bon pour la comparaison avec Rudi Giuliani , on verra . Mais en France on a besoin de beaucoup d’autres qualités , en plus, pour arriver à quelque chose. On verra.

  • Bravo à Koz pour son texte, et merci. Je vous lis régulièrement et vous trouve en général pertinent. Je me dis régulièrement: voilà ce que je pense et qui est dit mieux que ce que j’aurais su faire 🙂

    Je ne me suis jamais autant intéressé à une élection présidentielle. D’habitude je n’y crois pas vraiment, parce que je ne sens pas les candidats, il y a trop de choses auxquelles je n’adhère pas. Pour tout dire, je n’ai jamais voté Chirac par premier choix, ni aucun des autres présidents élus d’ailleurs.

    Cette fois ci, je suis avec un grand intérêt le parcours de Sarkozy, et pourtant, je suis agacé comme beaucoup par nombre de ses postures, de ses attitudes, de ses traits de caractère. JL’intérêt vient du fait que je ressens une force de conviction et une volonté de bien faire assez exceptionnelles, alliés à un pragmatisme étonnant. Je peux me tromper, mais je sens qu’il peut être un grand président, qui fait vraiment avancer la France. Je suis sidéré par la radicalité de l’opposition qu’il suscite, qui est à la fois un vrai problème, qu’il faudra qu’il gère avec intelligence s’il est élu, et en même temps le signe d’une personnalité forte qui ne laisse pas indifférent, c’est le moins qu’on puisse dire. Plutôt bon signe d’une certaine manière, si on ne veut pas qu’un président inaugurateur des chrysanthèmes, ou prononceur de belles paroles, de beaux discours sympathiques et consensuels.

    J’ai été très sensible au soutien de personnalités de premier ordre, au premier rang desquelles je mettrai Christian Blanc, pourtant pas du même bord à l’origine, qui ont eu le loisir de se faire une opinion solide sur le personnage, dont le moins qu’on puisse dire est qu’il n’agit pas en catimini. Il est plus que vraisemblable que ce que dit Sarko, il le fera ou en tous cas essaiera, et si on lit attentivement ce qu’il dit qu’il fera, pour ma part je n’y vois pas grand-chose de répréhensible, et pourtant je ne suis pas une âme de dictateur.

    J’aimerais réagir aux propos de Fulcanelli. J’y retrouve cette tendance trop fréquente, trop tendance, de tout caricaturer, de tout noircir, de tout tirer vers le bas, le pire. Pourquoi voulez vous que les pauvres soient plus pressurés? Ce n’est pas parce que l’environnement est plus favorable pour qu’ils s’en sortent qu’ils seront pressurés. Pourquoi les RMistes auraient-ils plus tendance à rester dans leur « mouise » s’ils ont davantage d’opportunités pour s’en sortir ? Or ce que veut, je crois, sincèrement et fortement Sarkozy, c’est créer les conditions pour qu’il soit plus facile de s’en sortir, quelle que soit sa situation, qu’on ne soit plus définitivement coincé dans sa situation de RMiste, chômeur, intérimaire, SDF etc… Que l’espoir ne soit plus un vain mot, qu’il puisse se concrétiser, même si ça veut dire commencer par un petit boulot, qui permette de redémarrer, puis d’avoir une formation, de trouver quelque chose de mieux etc… Bref, recréer un environnement dynamique et ouvert, dans lequel on puisse simplement évoluer, travailler ou se reposer, bref vivre. Quel mal y a-t-il à ça ?

    Je vous rappellerai, Fulcanelli, ce qu’a dit le dernier prix Nobel de la Paix, M. Yunus, qu’on ne peut taxer de se désintéresser du sort des plus pauvres: il s’agit avant tout de redonner de la dignité aux hommes et aux femmes, en leur faisant confiance pour qu’ils s’en sortent par eux-mêmes. J’ai été frappé par sa condamnation de l’assistanat trop généralisé dans nos sociétés occidentales. On l’a assez peu repris (sans doute cela n’est pas politiquement correct), et c’est bien dommage.

    Quant à la sécurité et à la justice, Fulcanelli, certes Sarko n’a sûrement pas fait que des choses parfaites, mais pourquoi diaboliser? Ne croyez-vous pas que le commun des mortels, celui dont vous dites qu’il n’aspire pas à être un gagnant, mais à vivre tranquillement, « pépère », aspire à la sécurité, à un minimum d’ordre, à ce que sa police soit présente et efficace, tout simplement. Alors bien sûr, on peut débattre de beaucoup de choses, de police de proximité ou pas, de peine plancher ou pas, etc… mais comment reprocher au ministre de l’Intérieur d’avoir tenté de faire son boulot ? Pourquoi toujours dénigrer ceux qui prennent des risques, mais agissent, quitte à se tromper, voire parfois à déraper ? Pourquoi toujours le verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein ? A certains moments, je me dis que nos beaux (soit-disant) défenseurs des libertés, des belles idées généreuses, sont ceux qui exercent une vraie dictature intellectuelle, et sont les vrais conservateurs, au sens qu’ils ne veulent surtout pas que les choses changent. Mon souhait est que ce ne soit pas eux les vainqueurs de l’élection.

  • YR

    Ce qui est méprisable, ce n’est pas de vouloir vivre tranquillement, c’est d’exiger de vivre avec des revenus supérieurs à ceux de 90% des habitants de la planète sans se donner de mal.

    Ce qui est méprisant ce n’est pas d’être exigeant avec les gens, c’est de ne rien en attendre.

    [quote comment= »13771″]Tout le monde ne peut pas être entrepreneur sinon il n’y aura plus de bras pour le salariat. Qui concevra ? Qui fabriquera ? Qui transportera ? Qui vendra ? Tous entrepreneurs ?[/quote]

    Et pourquoi pas ? Il n’y a pas de différence fondamentale entre un client et un employeur, entre un fournisseur et un employé. L’entreprise est une invention de la révolution industrielle, quand il a fallu créer des structures pour héberger les investissements colossaux qui finançaient les machines. Avant, il n’y avait que des gens qui vendaient leur travail à d’autres gens. Clients ou patrons, quelle différence ?

    Encore une fois, que de mépris dans votre conception. On devrait se satisfaire de voir les pauvres vivre de la charité dégradante de l’Etat, dans l’espoir fou qu’ils obtiennent un jour un emploi qu’il faudra empêcher par la contrainte les patrons de leur retirer ? Ne pouvez vous pas imaginer qu’un ouvrier mérite son salaire et son emploi par la qualité de son travail ? Qu’un patron soit satisfait de l’employer et de le payer ?

    Personne ne parle de pressurer les pauvres. Il s’agit de leur donner leur chance. De leur permettre de prendre leur destin en main et de vivre dignement du fruit de leur travail. De cesser d’acheter la paix sociale en les payant à attendre la mort. Rien n’est pire que l’assistanat. 2 ans avec le sentiment de sa propre inutilité sont une épreuve dont on ne se relève pas.

    Notre « modèle social », en prétendant protéger ceux qui ont la chance d’avoir un CDI ou un statut a engendré un chômage de masse qui exclut les outsiders du système (jeunes, pauvres, immigrés).

    Pendant les débats sur le CPE (réforme mal foutue s’il en fut) on entendait ça et là de pauvres gens qui disaient : « On en veut bien nous de votre CPE. On se fout de la sécurité, on veut avoir notre chance » Qui les a entendu ? Pendant ce temps, les gosses de riches de la bande à Julliard négociaient un salaire étudiant.

    Il était grand temps que la droite s’occupe à nouveau des pauvres. Les avoir confié à la gauche pendant des décennies a mené au désastre.

  • @ Oppossum

    Assez d’accord avec vous : le ton de Sarkozy peut agacer. Ceci dit, je vous trouve dur sur le coté non pédagogique et diviseur. Il a montré une capacité à rallier des gens provenant de tous les horizons idéologiques (sauf l’extrême droite) plus qu’aucun autre candidat.

    L’exercice est difficile. Sarkozy sort des catégories habituelles en émettant des propositions assez provocantes dans un sens ou dans l’autre. Vu dans son ensemble, ça retrouve une cohérence rafraichissante. Si on ne retient que les écarts dans un sens, on a tôt fait d’être choqué.

    Alexandre Delaigue (d’econoclaste) a écrit que rien ne distinguait le programme économique de Sarkozy de celui de l’extrême gauche. Sans aller aussi loin, je le trouve moi aussi très peu libéral et excessivement interventionniste.

    Beaucoup d’autres ont surtout vu ses écarts à droite.

    Au global, cela donne un ensemble plutôt intéressant et fort peu inquiétant, mais je reconnais que ça peut lui nuire au second tour.

    @JeanMarieS

    Très bon commentaire. La référence à Yunus est très pertinente.

  • Koz,

    Il est difficile de fouiller plus dans la réflexion pour un choix de vote.

    J’ai beau consulter de nombreux blogs de sympathisants et militants de gauche, je ne trouve aucun argumentaire aussi construit qui aboutisse à une conclusion aussi claire. On trouve par contre dans ces blogs de très nombreux propos agressifs et insultants envers les sympathisants de droite.
    A croire que quand on fait une réflexion aussi approfondie et structurée que la tienne on arrive toujours à la même conclusion !

    Comme je suis très en phase avec ton analyse sur le fond des différents programmes et sur la conclusion quant au vote, je voudrais parler de la forme que donnent les principaux candidats à cette élection.

    N.Sarkozy avoue pour ceux qui n’en auraient pas conscience qu’il a construit sa candidature depuis le 21 avril 2002.
    1/ Il a voulu avoir la responsabilité la plus forte possible dans les gouvernements de J.Chirac pour appliquer au mieux la politique qu’il défend (du fait des divergences de point de vue avec J.Chirac et les premiers ministres successifs il n’a pu aller au bout de ses ambitions sur ce point).
    2/ Il a ensuite construit sa candidature et gagné son élection à la présidence de son parti, toujours pour y construire le projet correspondant à sa vision et défendre ses positions auprès du gouvernement.
    3/ Il a employé le parti et ses militants à concevoir et voter pour un programme législatif structuré et cohérent qui a été voté par la quasi unanimité des adhérents à ce parti.
    4/ Il utilise sans détournement cet édifice programmatique dans ses discours et ses débats de cette campagne présidentielle.
    5/ Les équipes sont soudées derrière lui. Les principales personnalités en position de prendre des portefeuilles sont relativement identifiables. Les ralliements de tous bords se multiplient.

    F.Bayrou
    1/ Au lendemain du 21 avril a tenté ardemment de négocier la place de premier ministre avec J.Chirac. C’était ça ou rien. Ca a été rien !
    2/ Il a entretenu pendant quelques années le doute sur son soutien au gouvernement et son opposition.
    3/ Il a finalement choisi l’opposition systématique pendant les dernières années pour cultiver son indépendance et son nouveau positionnement attrape tout.
    4/ Un programme un peu vite fait.
    5/ Des discours et débats hésitants, fluctuants sans positionnement clair pour séduire les indécis comme lui.
    6/ Impossible pour tous mais surtout pour lui d’être précis sur les personnes sur qui il s’appuierait dans l’hypothèse d’une victoire.
    7/ Les ralliements tactiques issus du désespoir de certains cadres historiques du PS craintifs d’une défaite si profonde et voulant saisir l’opportunité de construire sur ces ruines le nouveau parti social démocrate que la France envie à tous les autres pays en lieu et place de ce vieux PS trop proche de partis extrémistes si révolutionnaires et éloignés de l’envie de gouverner.

    S.Royal
    1/ Forte d’avoir battu la candidate UMP succédant à JP.Raffarin fut instrumentalisée par F.Hollande à l’issue du ras de marée des élections régionales pour écarter les éléphants PS du premier rang télévisuel.
    2/ Absente permanente du parlement (au point de ne pas connaître la loi sur les femmes battues qu’elle appelle de ses voeux un peu tard !)
    3/ Prépare sa candidature à la candidature en allant soutenir des candidat(e)s dans des pays ou la démocratie et la pratique du pouvoir sont assez éloignées de ce que nous connaissons du fait des conditions de vie différentes.
    4/ Participe de manière importante à l’organisation de faux débats entre candidats des primaires du PS (les candidats ne doivent pas se parler directement mais répondre aux journalistes qui les interrogent)
    5/ Organise les débats participatifs où les militants ou sympathisants sont invités à déballer leurs sacs et surtout écouter la bonne parole.
    6/ Stigmatise le machisme et l’éternelle condition de femme victime d’agressions et d’insultes qu’on ne lui ferait pas si c’était un homme !
    7/ Prône le respect des personnes et affuble son principale concurrent de qualificatifs peu honorables.
    8/ Se comporte en maîtresse d’école qui sanctionne et donne les bons points.
    9/ Arrive enfin à sortir un programme « lastminute »
    10/ Multiplie les bourdes, les imprécisions, les contradictions, les démentis ou corrections …
    11/ Reste silencieuse sur les personnes qui pourraient constituer son gouvernement.
    12/ Motive l’éparpillement sinon le rejet de certains des principaux cadres du parti

    JM.Le Pen
    1/ Toujours le même depuis 40 ans
    2/ Répète à qui veut que tous les autres candidats ont fini par adhérer à ses principales idées.
    3/ Insulte, méprise, insinue …
    4/ On ne sait pas quelle part de votes protestataires il réussira à rassembler mais profite certainement pleinement du flou que F.Bayrou et S.Royal distillent dans cette campagne.

    Voilà.
    Sur le fond dont tu as si savamment parlé et sur la forme que j’ai modestement abordée … c’est N.Sarkozy qui a ma faveur.

  • Le Puy-en-Velay ? Mais bien sûr ! J’y ai croisé quelqu’un qui te ressemblait furieusement le vendredi 13 vers la place Michelet ! Si j’avais su que c’était toi, je t’aurais invité prendre une verveine, en essayant de te convaincre de voter Bayrou…

  • @Liberal
    Je suis tout à fait d’accord avec toi, il faut vraiment se lever tot pour trouver du libéralisme dans se programme.
    Pour l’aspect pédagogique, je peux témoignier de la difficulté de ce type de communication, mon métier étant justement de rendre accessible du contenu en le mettant en forme avec pédagogie. J’ai d’ailleurs fait une note il y a longtemps à ce sujet: « des bénéfices, des bénéfices »
    http://laurentpoujol.typepad.com/laurents_blog/2007/01/des_bnfices_des.html

    @Boun
    Je suis en phase avec ton annalyse sur les blogs gauchos, c’est très dommage de voir que le dialogue y est quasiment impossible. Cela m’a souvent frappé mais en y réfléchissant, si on enlève l’aspect un peu utopiste des gens naturellement de gauche, dans notre pays je suis convaincu que beaucoup (et ça on le doit à Mitterrand) d’entre eux reste dans cette idéaologie par opportunisme afin d’être certains de préserver leurs avantages acquis.

    Amitiés, Laurent

  • Ecnore une petite phrase d’un hiérarque socialiste qui m’a fait sursauter, ce matin.

    « Rappelant que Lionel Jospin était « engoncé dans son programme de déplacements », Rebsamen ajoute : « Avec elle, on n’aura pas papy Voise qui passe pendant une semaine sans qu’elle réagisse. » »

    C’est ainsi que François Rebsamen justifie les annulations d’interviews dont Ségolène Royal a fait une habitude, d’abord par désinvolture, puis par stratégie délibérée.

    On passera sur le mépris de la démocratie qui consiste à s’essuyer délibérément les pieds de cette manière sur les journalistes et surtout sur leurs lecteurs.

    Ségolène Royal a, par exemple, annulé une rencontre où elle devait être interrogée par les lecteurs du Parisien, selon une remarquable formule pratiquée depuis un certain temps déjà par ce journal.

    Quelle que soit l’opinion que l’on puisse avoir sur les journalistes, la façon dont ils font leur métier et les médias qui les emploient, refuser leurs questions en pleine campagne électorale, surtout après avoir accepté leurs rendez-vous, c’est révéler, derrière les postures moralisatrices, le peu d’estime dans lequel on tient les électeurs.

    Sans compter que c’est, aussi, trahir une singulière incapacité à s’organiser, à organiser une équipe de campagne et à tenir ses engagements. Il est vrai que ce sont là des qualités tout à fait secondaires pour un président de la République.

    Mais ce qui m’a fait sursauter, c’est surtout ceci: « Avec elle, on n’aura pas papy Voise qui passe pendant une semaine sans qu’elle réagisse. » »

    Papy Voise.

    Voilà un pauvre homme qui, il y a quelques années, s’est fait sauvagement agresser dans des conditions sur lesquelles je ne reviendrai pas, et qui est au soir de sa vie.

    Et le représentant officiel d’une femme qui prétend diriger la France, qui prétend représenter tous les Français, le désigne publiquement, devant la presse nationale, sous le nom de Papy Voise. Pas Monsieur Voise. Pas par son prénom suivi de son nom (d’ailleurs, qui connaît le prénom de « Papy Voise »?).

    Non: sous ce vocable méprisant, ressassé depuis des années par les militants de gauche. Dans une phrase qui sous-entend qu’il a fait des pieds et des mains pour passer à la télévision, qu’il s’est réjoui de son malheur lui permettant cette exposition médiatique, qu’il est personnellement responsable de la défaite de Lionel Jospin.

    A ma connaissance, Monsieur Voise est toujours de ce monde. En tous cas, il a de la famille; et s’il n’en a pas, il a des proches, des amis.

    Papy Rebsamen s’est-il interrogé une seule milliseconde sur la gifle que « Papy Voise » et ses proches pourraient ressentir en lisant, dans leur journal, la façon dont le traite cette éminente personnalité de la République, maire de Dijou, ancien sous-préfet, ancien chef de cabinet du ministre de l’Intérieur socialiste Pierre Joxe, qui reproduit sur son site un article du Monde le désignant comme « le ministre de la police du PS »?

    A-t-il eu conscience de l’abyssal mépris que cela représente, de la hargne dont cela témoigne, de l’insulte que cela ajoute au malheur, et ce d’autant plus que Rebsamen est puissant, et Voise inconnu?

    Et ce sont ces gens qui nous donnent sans cesse des leçons de morale, de respect des pauvres, des petits, des sans-grade, des dominés, qui hurlent au mépris et à la stigmatisation pour éviter d’avoir à argumenter sur le fond, au moindre désaccord sur les politiques qu’ils préconisent?

    Mais ça n’a aucune importance, hein, on est entre nous, entre gens importants: la crème du PS, les journalistes — sur lesquels on crache aussi, mais on est malgré tout du même monde — alors Papy Voise, voyez, on peut parler de lui à haute voix dans son dos, c’est pas grave, il entend pas, puis c’est un papy, hein, un vieux, une merde, en plus il nous a fait perdre les élections la dernière fois, il va tout de même pas nous emmerder, nous on s’occupe des choses qui comptent, on a la charge de la France et du socialisme.

    Virez-moi ces cochons.

    http://www.lefigaro.fr/election-presidentielle-2007/20070418.FIG000000223_quand_royal_esquive_les_questions.html

  • Quelle surprise !

    Gageons que chacun, sympathisan d’un ou d’une candidate, saurait défendre avec de solides arguments les raisons de son choix, qui dans le cas présent est arrêté depuis longtemps.

    Les raisons d’un choix politiques sont diverses: intérêt personnel, intérêt général, attirance pour la personne, contestation, humeur, protestation, idéal, image que l’on se fait du président, de sa fonction…

    Elles peuvent aussi parfois être de bon sens, comme ce voisin, dans la campagne du Loir-et-Cher, me le présentait il y a quelques semaines:

    « Avec Sarkozy, la moitié du pays est dans la rue dans les 6 mois. Et avec Royal, la liste de promesses est longue comme le bras… »

    Elle peuvent enfin être viscérale, comme ma mère, qui a connu la guerre dans le nord de la France, me le confiait après une discussion avec sa voisine, toutes deux plutôt de droite normalement:

    « Les propos de Sarkozy sur les pédophiles, cela nous a rappelé les justifications des nazis pour arrêter les juifs, les homosexuels etc.. ».

    Le côté positif de cette élection, c’est qu’elle a permis un formidable débat entre citoyens: rarement une campagne n’aura été si commentée, débattue. Les candidats proposent des visions très différentes de la société, et nous sommes vraiment à un tournant, un saut de génération, un passage historique.

    Le côté plus inquiétant, est qu’en cas d’erreur, ce choix ne nous engage, ne nous entraine pour longtemps dans une voie sans issue, dangereuse, inefficace…

    En 2002, de nombreux électeurs ont choisi de protester contre un système politique qu’ils considéraient comme clanique, deconnecté de la réalité, autiste, méprisant ou simplement ignorant envers leurs préoccupations. Ceci après de multiples alternances, droite-gauche.

    En 2007, ils voteront, pour beaucoup, avec l’espoir que ce geste démocratique servira, enfin, à quelque chose. Que les politiques dépasseront leurs querelles habituelles pour faire leur travail, c’est à dire régler les problèmes principaux du pays, du mieux possible. Ceci après avoir eu un seul parti, ayant tous les pouvoirs de la république, échouer à effectuer les réformes nécessaires, échouer à redonner l’espoir.

    Si cet espoir est de nouveau déçu, alors ces mêmes électeurs renonceront sans doute au système même de notre démocratie, puisque quel que soit le vote, rien ne change. Et alors ils choisirons, j’en ai peur, d’autres formes d’actions.

  • Et le bilan de 5 ans de pouvoir UMP absolu (AN, Sénat, Gouvernement, présidence, conseil constitutionnel, conseil d’état, cours des compte, CSM, CSA) en parle-t-on ?

    Le chômage est revenu à son taux de 2002 (9.8%)
    Les emplois précaires se sont multipliés.
    Tentatives de détruire le droit du travail : CNE, CPE, acharnement administratif pour attaquer en justice les décisions des prudhommes, étouffement budgétaire des services d’inspection du travail, de la médecine du travail.
    Une des plus faible croissance économique en Europe.
    Disparition accélérée de toute notre industrie (quasi disparition du textile et de l’électronique, fermetures quotidiennes d’usines dans l’automobile, l’aéronotique, la chimie, la mécanique…)
    Disparition progressive des services publics (Poste, transports, administrations)
    Privatisations pour faire des cadeaux aux copains au dépens du contribuable (autoroutes, GDF, CDC…)
    Diminution des crédits de la recherche
    Atteintes à la protection sociale, diminution des subventions aux associations d’utilité publique (soutien scolaire, aide aux SDF, aux handicapés, associations culturelles dans les quartiers défavorisés)
    Atteintes aux principes de l’état de droit (lois répressives, fichages, rafles d’étrangers, arbitraire, bavures policières non sanctionnées, voire encouragées…)
    Et tout ça pour une augmentation de l’insécurite ! (cf Emeutes en banlieue, à la gare du nord)

    Bref : 5 ANS UMP = ZERO POINTE

    Et les mensonges du candidat sortant à propos de son appartement à Neuilly, de son patrimoine on en parle ?

    Et son incompétence ? On en parle ?
    Le ministre des cultes ne sait pas ce que veulent dire les mots chiites et sunnites.
    L’ancien ministre de l’économie ne connait pas le pourcentage des smicards.

    Et ses opinions nauséabondes sur l’inné, les délinquants de 3 ans et les pédophiles de naissance ? Sa vision évangélique du monde avec d’un côté le bien (lui) de l’autre le mal (les étrangers, les travailleurs, les chômeurs, les grévistes, les gauchistes, les socialistes, les centristes, les écologistes….). Ses liens avec la secte de la scientologie ?

    Et son caractère nerveux, colérique, hystérique parfois, violent même ?

    Je sais bien que la France a déjà survécu à Deschannel et à Chirac, mais quand même, même à l’UMP vous auriez pu trouver mieux.

  • Salut Voltaire, le très prestigieux chroniqueur d’Agoravox. Ecoutez sa sagesse parler…

    Enfin bon, cela ne m’empêche pas d’enfoncer le clou. Prenons les indemnités de Forgeard, c’est Breton qui a insisté pour lui attribuer cette coquette somme. On voit bien de quel côté penche la droite. Denis Robert, ce journaliste qu’on tente de faire taire et de dépouiller. On voit bien les manoeuvres des puissants. On sait à peu près où se situe Sarkozy qui va surtout aider les parvenus et les marchands à augmenter la fortune. Mais je comprends qu’il puisse séduire ceux qui ne réfléchissent pas trop et croient qu’il va leur permettre d’entrer dans la vie, peut-être en réduisant les minimas sociaux. L’assistanat est un mythe. Ce mythe qui a fait élire en 1980 Reagan.

  • Fulcanelli, Voltaire et OlivierA : ça va on vous dérange pas trop ? Pensez à fermer la lumière en partant. Et embrassez SR pour moi.

    Sinon, Voltaire je serai presque d’accord avec vous si vous évitiez de placer d »ignobles » raccourcis par le compte rendu du meeting entre Maman et Madame Michou dans le corps de votre message. Bisous à Maman aussi. Et à Madame Michou.

  • http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2007-04-18-Identite-nationale#nh5

    Une analyse de la façon dont le candidat UMP compte parvenir au pouvoir en jouant les uns (les gagnants) contre les autres (les assistés).

    Je suppose que comme c’est le Diplo, c’est forcément sans valeur.

    Mais je vous le cite tout de même :

    Premier axe : se dire hors-système, ce qui est quand même énorme pour un candidat qui sort du gouvernement sortant.

    [quote]tel un républicain américain, le président de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), sans doute conscient qu’un candidat défendant le statu quo en France ne pourrait que perdre l’élection, martèle l’idée que « trop souvent la pensée unique et le politiquement correct [ont] dominé le débat ». Il précise que la droite n’a jamais osé être vraiment à droite, étouffée qu’elle était par une orthodoxie de gauche[/quote]

    Deuxième axe : un discours destiné à l’électorat populaire, pourtant peu enclins noramlement à voter pour un candidat de droite, qui baissera les impôts des plus riches (ISF, héritage) et s’adresse plutôt aux gagnants, entrepreneurs, etc, plutôt bien partis dans la vie. Pour cela, un système : parler à ceux qui travaillent et les monter contre les assistés. Un discours que je retouve dans ce blog et en particulier dans ce billet.

    [quote]il est a priori difficile pour un candidat qui a le soutien du patronat et qui réclame simultanément la suppression de l’impôt sur les successions et la réduction de l’impôt sur les sociétés de se présenter comme le porte-parole du peuple contre les élites.[…] M. Sarkozy se prétend, lui, soucieux de « réconcilier la France qui gagne et celle qui souffre ». La première lui semblant acquise, il s’adresse volontiers à la seconde, profitant du fait que la gauche de gouvernement l’a délaissée […] « Je n’accepte pas qu’il y ait des gens qui soient au RMI et qui, à la fin du mois, aient autant que des gens comme vous [des salariés] qui se lèvent tôt le matin. »[…]« les allocations sociales sont financées par le produit de la France qui travaille et qui se lève tôt le matin ». N’est-il pas légitime alors « que ces allocations (soient) affectées et utilisées sans fraude, sans mensonge et sans malhonnêteté » [/quote]

    Troisième axe : bien que riche et bien placé dans la vie, se poser en ami du peuple.

    [quote]Etre vraiment de droite, proche des milieux patronaux, et s’adresser néanmoins aux catégories sociales victimes du néolibéralisme implique souvent une technique de brouillage supplémentaire : celle qui consiste à exhiber des goûts d’homme ordinaire.[…]M. Sarkozy, de son côté, est l’ancien maire d’une des communes les plus cossues du pays (Neuilly) en même temps que l’ami intime de plusieurs milliardaires. Oui, mais il aime les émissions de Michel Drucker, le vélo, et les chansons de Johnny Hallyday.[quote]

  • J’ai tout lu, tout vu, tout réfléchi

    Je n’ai commencé à lire les blogs que vers la fin de l’année dernière, alors que l’élection présidentielle était déjà en campagne sur le web.
    Je suis tombée presque tout de suite par une suite de liens électroniques : Versac, Maître Eolas, Loïc Le Meur….
    Venant du parti d’une abstention chronique, je n’en avais pas moins d’humeur contre une société bloquée, recroquevillée où la sécurité de l’emploi de certains voulait dire le chômage des autres, la victimisation s’intitutionalisait comme alibi à l’immobilisme : les « sans » en général que des associations instrumentalisaient sous les feux des projecteurs pour leur propre bénéfice…
    Je suis pendant cette période passée « Bayrouïste » quelques semaines, ayant surtout la crainte que NS soit empêché de gouverner par la  » pression de la rue », et maintenant ce sont les échappées de Bayrou vers la gauche archaïque qui me font craindre qu’il puisse en être l’otage et que nous restions dans un immobilisme dévastateur pour tous.
    La lecture des blogs a été l’occasion d’ouvrir et d’enrichir ma réflexion et a certainement compté pour beaucoup dans ma décision de ne pas être abstentioniste cette fois-ci.
    Je pense que les billets de  » koz » ont été les plus décisifs car j’ai finalement choisi le même candidat que lui.

  • YR,

    Tout votre post repose sur l’hypothèse implicite qu’on ne peut aider les pauvres qu’en nuisant aux riches. Ce qui est heureusement totalement faux.

    Prisonnier de la lutte des classes, vous ne vous rendez même pas compte que c’est vous qui montez les Français les uns contre les autres : pauvres contre riches, employés contre patrons.

    Un salarié a beaucoup plus d’intérêts en commun avec son patron qu’avec un fonctionnaire. Les pauvres ont servi de chair à canon pour des idéologues bien à l’abri de leur statut. Ca ne marche plus, ils n’aspirent qu’à travailler en paix.

  • @ Olivier 06, Fulcanelli, Voltaire

    Votre descriptif détaillé m’a convaincue. Lectrice assidue de Koz, je n’ai jamais osé y poster, mais à la lecture de vos posts successifs je ne peux résister à la tentation.
    Je m’incline et je dis : « chapeau bas, nous avons devant nous 3 génies »…. Mais génie de quoi au fait si ce n’est celui de mal faire en dénigrant systématiquement.

    Ayant eu a subir durant 4 ans l’immobilisme d’un ministre incompétent (EN), je ne voterai pas pour lui.
    Subissant encore les effets prolongés de 14 années d’un socialisme inconséquent et non coupable (selon la formule consacrée) je ne voterai pas pour la candidate présidente.

    Car voyez-vous, vos diatribes m’ ont effectivement convaincue de ne surtout pas m’arrêter au dernier loup qui hurle : Les chiens aboient, la caravane passe.

    La génétique (ne vous en déplaise) a certainement son importance, car je suis génétiquement pour NS.

  • Vos raisons sont tout à fait louables Koz, je comprends votre raisonnement et vos attentes. Pour ma part, je ne voterai pas NS car sa personnalité et l’image qu’il a donné de la politique à l’intérieur m’ont convaincu que cet homme n’était pas, ne serait pas, ne pourrait pas être, le président de tous les Français.

    J’ai déjà écrit des commentaires plus détaillés sur ce site, mais je pense que vous connaissez déjà mes positions sur l’économie sociale et solidaire, sur la réforme de l’Etat, sur la politique de l’emploi. Là aussi, je suis plutôt en désaccord avec NS, mais ce que je retiens avant tout, c’est cette personnalité qui clive énormément les français entre-eux, et qui conduit à de très fortes tensions sociales.

    Je crois aussi qu’il n’est pas nécessaire de faire la « rupture » avec notre modèle de développement économique et social (pour moi, ce mot est associé aux politiques menées à une autre époque par Thatcher et Reagan), mais qu’il faut y apporter des corrections : sur la réforme de l’Etat, sur la maîtrise des dépenses publiques, sur un meilleur équilibre entre le triptyque Etat (moins de fonctionnaires, plus de contractuels), Entreprises (politique en faveur des PME) et Economie Sociale (plus de moyens à ce secteur dynamique, créateur d’emplois et de solidarités)…

    C’est dommage peut-être, mais je pense que la personnalité de NS aura un impact fort sur le résultat des élections (par exemple, ses affiches sont systématiquement déchirées, caricaturées, ce sont celles qui font l’objet du plus grand nombre de dégradations).

  • Liberal, vous n’avez rien compris.

    Si le post auquel vous faites allusion est le dernier, celui qui cite le Monde Diplomatique, votre critique s’adresse au Monde Diplomatique.

    En cela, il me semble correct que les auteurs qui publient dans le Diplo sont en effet plutôt fondés sur une analyse de type « lutte des classes ».

    Si vous parlez de mon premier post, un peu plus haut, vous vous trompez encore. L’hypothèse implicite que vous me prêtez (selon la méthode habituelle des tenants de ce site, copiée sur le candidat UMP semble t’il) n’est pas la mienne.

    C’est celle de koz dans un commentaire plus haut : « ils n’en ont le loisir que grâce aux gagnants, comme vous dites, les créateurs, les volontaires, les ambitieux, qui avancent pour eux. » Et qui seraient donc pénalisés pour aider les pauvres…

    Ceci étant éclairci, je vous souhaite un excellent quinquennat. Je ne commenterais plus ici, pour votre plus grand repos.

  • [quote comment= »13886″]C’est celle de koz dans un commentaire plus haut : « ils n’en ont le loisir que grâce aux gagnants, comme vous dites, les créateurs, les volontaires, les ambitieux, qui avancent pour eux. » Et qui seraient donc pénalisés pour aider les pauvres…[/quote]

    En terminant prétendument mon raisonnement, vous laissez parler vos préjugés. Je n’ai pas écrit cela. Je ne l’ai pas pensé non plus.

  • @ Praxis
    Si les affiches de N.Sarkozy « sont systématiquement déchirées, caricaturées, ce sont celles qui font l’objet du plus grand nombre de dégradations » c’est peut être parce que les militants de ses concurrents sont à la fois les plus moralistes et les plus irrespectueux !
    Ne serait-ce pas d’ailleurs le témoignage grandeur réelle que ces personnes à l’origine de ces actes sont exactement ce qu’ils reprochent à N.Sarkozy, à savoir qu’elles ont un coportement de « personnalité qui clive énormément les français entre-eux, et qui conduit à de très fortes tensions sociales » …

  • @Fucannelli:
    Moi je travaille à l’ANPE et je vais écrire deux choses qui vont me faire fusiller sur le champs par les gauchistes bienpensants.
    1-Je vois l’effet de l’assistanat dans la déresponsabilisation des gens§
    Pas qu’ils ne veulent pas bosser,à part quelques exceptions qui veut paser sa vie à ne rien faire?
    Non mais comme le montre Martin Hirsch, parce que parfois il devient économiquement moins intéressant de travailler avec le cumul CMU+RMI+APL+cartorange gratos+ ++++ qu’on perd.
    2-A contrario les gens que j’aimerai aider et à qui donner un coup de pouce je ne le peux pas car l’hyper collectivisation de l’aide publique fait que je ne peux pas apporter des solution personnalisées comme le financement d’une formation si elle ne fait pas partie du quota décidé par le conseil général sur des stats dépassées et des métiers parfois plus à pourvoir…

  • Blogblog :

    1. Je bosse dans l’insertion, là où, potentiellement, il y a beaucoup plus de personnes en situation d’assistanat qu’à l’ANPE (avec qui je bosse aussi).

    Ce que vous pointez est la face émergée de l’iceberg. Il y a très peu de personnes, contrairement à l’idée que l’on veut faire passer, qui profitent éhontément des aides publiques. Il y en a, et notre rôle est de mieux les contrôler. Il est possible de radier les personnes de l’ANPE, de suspendre les aides. Il est aussi possible de se mettre en relation avec le référent social et mettre en doute le projet d’insertion, etc.

    Bref, si chacun fait son boulot, cette petite partie de l’iceberg fondra comme neige au soleil. Il faudrait arrêter de regarder les problèmes par le petit bout de la lorgnette.

    2. Je vais être méchant, mais vous ne connaissez certainement pas assez votre job, car le financement de formation existe en-dehors des ASSEDIC, de la Région. Il y a des fondations, par exemple, qui financent ces formations. Il existe aussi des associations qui peuvent le faire, mais cela demande d’être suffisamment intéressé par son job, et d’avoir du réseau, pour connaître ce qui se fait.

    Boun :

    Chacun son interprétation. C’est vrai qu’on peut crier à la manipulation, au travail dégueulasse des militants… Je n’en mettrais pourtant pas ma main à couper à votre place… Sur votre inversion des valeurs finale, excusez-moi, mais je suis encore très dubitatif…

  • @Praxis:
    je vais faire mon Koz!
    Il faut lire les post avant de commenter! je me recite:
    [quote comment= »13935″]@Fucannelli:
    Moi je travaille à l’ANPE et je vais écrire deux choses qui vont me faire fusiller sur le champs par les gauchistes bienpensants.
    1-Je vois l’effet de l’assistanat dans la déresponsabilisation des gens!
    Pas qu’ils ne veulent pas bosser,à part quelques exceptions qui veut passer sa vie à ne rien faire?
    quote]

    1-Je suis d’accord avec vous, mais j’ai l’impression de ne pas regarder parle même bout de la lorgnette que vous! Le petit bout je vous signale c’est celui qui à le diamètre le plus petit!Je n’ai jamais écrit ce que vous dites! Relisez moi!J’ai écrit: A PART QUELQUES EXCEPTIONS! (pardon Koz pour les majuscules!)

    2-Technique classique, je ne comprends pas pourquoi vous m’attaquez personnellement sur ma compétence on ne se connait pas!Venez bosser chez moi puisque vous êtes si fort!!Nous ne sommes pas de trop!
    Je ne dis pas le contraire sur d’autres sources de financement!
    Mais on n’a pas les moyens de bosser!
    Je gère 150 personnes par mois à raison d’une demi heure par personne!
    Je bosse une journée par semaine aux ASSEDIC, je prends les offres d’emploi des entreprises et je les gère, je fais l’acceuil, je visite les entreprises, je conseille sur les aides et mesures gouvernementales, etc…
    Alors je veux bien être incompétent mais les travailleurs sociaux figurez vous que je travaille avec certains et qu’ils on plus de temps à consacrer à la personne, facile quand on ent gère moins!!

  • [quote comment= »13934″]@ Praxis
    Si les affiches de N.Sarkozy « sont systématiquement déchirées, caricaturées, ce sont celles qui font l’objet du plus grand nombre de dégradations » c’est peut être parce que les militants de ses concurrents sont à la fois les plus moralistes et les plus irrespectueux ![/quote]

    Devant mon arrêt de bus, ce matin, seule l’affiche de Nicolas Sarkozy était dégradée. Seule celle-là… Pas celle de Le Pen. D’où la question que je me suis posée : est-ce parce que les militants socialistes ont la « dégaradation utile« … ou est-ce le fait de militants FN ?

  • [quote comment= »13935″]@Fucannelli:
    Moi je travaille à l’ANPE et je vais écrire deux choses qui vont me faire fusiller sur le champs par les gauchistes bienpensants.
    1-Je vois l’effet de l’assistanat dans la déresponsabilisation des gens§
    Pas qu’ils ne veulent pas bosser,à part quelques exceptions qui veut paser sa vie à ne rien faire?
    Non mais comme le montre Martin Hirsch, parce que parfois il devient économiquement moins intéressant de travailler avec le cumul CMU+RMI+APL+cartorange gratos+ ++++ qu’on perd.
    2-A contrario les gens que j’aimerai aider et à qui donner un coup de pouce je ne le peux pas car l’hyper collectivisation de l’aide publique fait que je ne peux pas apporter des solution personnalisées comme le financement d’une formation si elle ne fait pas partie du quota décidé par le conseil général sur des stats dépassées et des métiers parfois plus à pourvoir…[/quote]

    Blogblog, j’ai eu souvent l’occasion de lire les annonces de l’ANPE

    On y trouve par exemple des CES de journaliste pour travailler avec des radios assoc ou autres, c’est 400 euros et en plus, on demande de fournir le matos

    J’ai bossé dans un lycée quelques temps, 17,50 brut de l’heure de cours, cela donne un salaire de 500 euros mois pour un temps plein de prof (18 heures cours plus préparation) Les gens ont envie de bosser mais pas de se faire exploiter et d’être pris pour des cons !

  • Blogblog :

    1. Il ne faut pas se lasser de le dire et de le répéter. Ce que vous écrivez (vraiment je vous ai lu), c’est que l’assistanat déresponsabilise les gens parce qu’ils ont plus intérêt à gagner leur vie en ne pas travaillant : en travaillant, ils vont gagner la même chose. Pourtant, beaucoup (la majorité) préfèrent travailler que ne rien faire, et gagner la même chose.

    Donc : certains personnes profitent du système. Ces personnes sont minoritaires. Il faut que nous, conseillers, travailleurs sociaux, faisions notre boulot avec ces personnes : contrôler et sanctionner (le cas échéant).

    2. Je connais vos problématiques à l’ANPE, je soulage certains conseillers à l’agence dont dépendent mes gars, parce qu’effectivement, vous n’avez pas les moyens de travailler correctement. Trop de suivis, trop peu de moyens. De mon côté, je gère moins de personnes que vous : une centaine à l’année, dont 35 suivis individualisés, réguliers. Mais votre commentaire visait une « hyper-collectivisation » des aides publiques… Là encore, je pense que le problème est mal posé. Il y a diminution des aides publiques à la formation, vous devez le savoir aussi bien que moi. Les enveloppes ne cessent de diminuer alors que, pour beaucoup d’observateurs, la question de la formation est essentielle dans la lutte contre le chômage. A votre avis, à qui la faute si ces aides ne cessent de diminuer et que nous avons de moins en moins de solutions de formation à proposer ?

    Koz :

    Est-ce que ces dégradations sont vraiment le fait de militants ? Pourquoi est-ce que des personnes non militantes, que la vue de NS insupporte, ne feraient pas cet acte pour témoigner de leur sentiment de colère à l’égard de cet homme ? Pourquoi voir toujours de la manipulation, de l’attaque militante, face à votre candidat ? Pourquoi ne pas prendre en compte cette inquiétude à son endroit comme des actes de contestation ?

    De mon point de vue, c’est parce que NS provoque le clivage et le conflit. S’il suscite un sentiment d’adhésion très fort dans son électorat, il suscite aussi, au-delà, un très fort sentiment de rejet (parfois irrationnel).

  • Mon point de vue:
    1-C’est Martin Hirsch (peu suspect de Sarkozysme) qui pointe le problème notamment avec le transport gratuit pour les RMIste en ile de France. intention louable mais moye npas adapté car solution collectiviste, entrainant un effet trappe a pauvreté. Il suggère un payement en % adapté aux revenus pour éviter cette trappe.
    Le problème du traitement collectiviste égalitaire c’est que çà ne tiens pas compte de la situation individuelle!
    Un RMiste ne nage pas dans l’or c’est clair. Mais si pour un job au SMIC tu pers RMI, APL, CMU, tarif social EDF, trnsport graots, etc, l’incitaiton a acccepter le poste n’est rationellement pas là! Je ferai pareil à sa place!
    Martin Hirsch propose le RSA pour éviter cet effet!!

    2-Le sens de mon propos c’est que le problème n’est pas dans la taille de l’enveloppe mais dans sa répartition!
    Plutôt qu’une grosse enveloppe gérée par un gars à la région pou aux ASSEDIC (j’en connais un) qui achète des places en dépit de tout logique, pourquoi ne pas allouer un budget par tête affecté à un formation adaptée déterminée par le référent qui connait bien le chômeur c’est à dire moi ou vous?
    Vous voyez la différence de logique?

  • Une « Renaissance » ? Truc habituel de communiquant, qui propose une dramaturgie toute faite. On ne peut guère sortir de ces petites histoires, quant on se fonde principalement sur le livre-propagande d’un candidat (plutôt que sur, par exemple, une analyse de la situation politique général, les équilibres entre forces, etc.). Entre celle qui se prend pour Jeanne D’Arc, notre gentleman farmer, et Sarkozy en Michel-Ange, on a de quoi faire.

    Le volontarisme? C’est prendre Sarkozy pour l’homme providentiel. Il a choisit, sans relâche, de mettre en avant sa personnalité. On accorde beaucoup trop d’importance à la personne en croyant qu’un pays se gouverne avec des « je veux ». Un président n’est pas là pour vouloir, mais pour faire. De ce point de vue, aborder le bilan de notre ministre, et de son parti, aurait pu être bienvenu. Sujet trop délicat?

    Les valeurs (le travail, par exemple)? C’est important, les valeurs, mais les choix politiques, c’est bien aussi. Et les valeurs qui ne servent qu’à dissimuler les choix, c’est embêtant. Mais j’y reviendrai.

    Restent quelques points plus précis. La maîtrise de l’immigration, et la récompense de l’effort, du travail, contre l’idéologie de l’assistanat. Ces deux projets me semblent reposer sur des logiques exactement inverses. Pour le travail, il faudrait, semble-t-il, passer le chat échaudé sous la douche froide. Puisque les français réclament plus de protection, il faut leur en donner moins, pour leur montrer qu’ils en avaient trop. Pour l’immigration, au contraire, il faut croire que notre chat échaudé aurait parfaitement raison d’avoir peur, puisqu’on souhaite maintenant assécher les flux migratoires. Pourquoi ne pas défendre la position inverse (plus d’immigration, pour mettre fin à la peur irrationelle des immigrés, et plus de protection, pour satisfaire le besoin irrationnel de protection), on se le demande.

    On ne se le demande pas très longtemps, en réalité. Ces deux projets politiques, reposant en apparance sur des logique incompatibles, ont un point commun: d’être dur avec les faibles. Une idéologie de purge, de saignée, de rigueur. Tant pis pour les travailleurs précarisés, tant pis pour les sans-papiers, les clandestins, les immigrés en général, les couples mixtes. En retour, on peut accuser la gauche d’être « bien pensante » et trop pleine de « bon sentiments ».

    Ne pourrait-on pas, au contraire, avoir sur ces questions une approche pragmatique? Si seulement. Malheureusement, voyez-vous, il s’agit de « valeur ». C’est important, les valeurs.

    Pourtant, quand on se renseigne sur ces deux sujets, on constate que, ben, c’est plutôt la gauche qui a raison… Qu’en étant « gentil », on obtient plus de résultats qu’en étant « méchant » (si je me laissais aller, je parlerais de « gagnant-gagnant »…).

    Sur le « travail ». On pourrait, déjà, cesser de parler de « l’assistanat » pour décrire l’ensemble du système de protection sociale, et laisser entendre que les bénéficiaires sont 1)confortablement rémunérés 2)bien contents de leur sort. On pourrait cesser de mettre sur le dos des « rigidités » le niveau du chômage, quand on sait à quel point les économistes sont divisés, les corrélations non pertinentes, quand on sait surtout, très simplement, à quel point en réalité il existe un marché du travail souple et flexible, en France. C’est celui des CDD, des intérimaires, du temps partiel contraint aux horaires mouvants, des stagiaires, du continent du travail au noir. Qu’il existe un problème de segmentation du marché du travail, ça semble être assez clair. Que ce soit l’explication du chômage, c’est largement discutable. Que la solution soit de diminuer, qutant qu’on peut, les protections, c’est raisonner par l’absurde.

    Sur le travail, encore, on pourrait au contraire expliquer que les relations sociales execrables dans les entreprises françaises sont tragiques, et que la faute est, au moins, partagée. Que le droit du travail, avant d’être trop complexe, est surtout trop peu appliqué. Que les conditions de travail empirent. Que l’avenir appartient, qu’on le veuille ou non, aux travailleurs qualifiés, et qu’il faut donc augmenter la masse des étudiants. Que les discriminations, contre les noirs, les arabes et les autres, mais aussi contre les femmes, sont dramatiques non seulement pour les discriminés, mais aussi pour les entreprises, pour le pays, pour l’emploi. Enfin, et la liste pourrait continuer, que la RTT n’a pas seulement été un « partage » du travail, mais surtout l’occasion d’une flexibilité accrue (douloureuse pour les plus faibles), d’un allongement de la durée d’utilisation des équipement, et donc d’une forte hausse de la productivité horaire, d’une création ponctuelle d’emploi, et donc d’un effet net de relance. On critique beaucoup les 35 heures, sans en voir les véritables bénéfices. Mieux vaut éviter de publier les mauvais chiffres du chômage, sans doute.

    Sur l’immigration, il faudrait énumérer la longue liste des actes et des mots sarkoziens qui ont contribué, plus qu’à calmer les esprits, à souffler sur l’incendie. Les moutons égorgés dans les baignoires, pour citer un exemple marquant parmi d’autres. Je dis ce que je pense: cette récupération démagogique des peurs est criminelle. La haine du bouc emmissaire est une des pulsion sociale les plus dangereuses et les plus incontrôlables. L’incapacité des précédents gouvernements à faire baisser le FN n’excuse pas le recyclage de ses idées. Si Le Pen baisse, Sarkozy claironnera. Mais à quel prix?

    Sur l’immigration, il faudrait au contraire rappeler que c’est une chance. Ce n’est pas une importation de « misère », comme l’expression le colporte, c’est, d’abord, une liberté, un acte de dignité humaine et d’espoir, c’est, ensuite, l’arrivée de gens qui, par leur simple (et souvent difficile) déplacement prouve leur désir de vivre en France (mieux que n’importe quel examen d’entrée). C’est une chance démographique et économique. C’est une chance culturelle. C’est aussi une chance pour les pays d’émigration, qui en reçoivent en général en retour la meilleure aide au développement connue à ce jour, les transferts monétaires familiaux. C’est, enfin, la condition indispensable à ce qu’on appelle « l’intégration ». Car comment prétendre intégrer tout en grillageant les frontières, en signifiant ainsi, très clairement et contre la réalité, que les immigrés sont d’abord une charge, une gène, un problème social? Comment prétendre intégrer en disant aux descendants d’immigrés qu’ils seront, pour toujours, les « derniers arrivés »?

    Je suis trop long, je ne parle pas du protectionnisme imbécile, dont je m’étonne que « Libéral » ne dise rien (et je rappelle malgré tout à Koz qu’un pays s’enrichit plus fondamentalement de ses importations que de ses exportations, au risque de contredire la mode mercantiliste actuelle). Je ne parle pas non plus de la politique sécuritaire contre-productive, elle occupe déjà trop le débat. Je ne parle pas de l’Europe. Ah! l’Europe… Je ne parle pas du mépris pour les contre-pouvoirs. Je ne parle pas, enfin, de l’idée malheureuse qu’on refonde un lien social en désignant des coupables (les assistés, les fonctionnaires, les racailles) à la vindicte.

    Quant à moi, je vote Royal. Non pas par admiration un rien béate pour ses qualités de Grand Homme. Pour plusieurs raisons précises, qui dominent pour moi les autres question (et malgré mon envie de voter pour un(e) autre candidat(e) de gauche).

    1)Pour éviter le risque d’un Le Pen au second tour.
    2)Pour battre Sarkozy au second tour. Je ne crois pas aux sondages de second tour avant le premier, et je pense que, politiquement, elle aura plus de chances que Bayrou.
    3)Pour son programme qui met l’accent sur la méthode (réformes institutionnelles, concertations). Au moins, quand on prétend qu’elle pourra agir, on se fonde sur un projet de méthode, pas sur les coup de menton de la « volonté ».
    4)Pour l’approfondissement démocratique qu’elle propose et qui, lui, peut laisser espérer une réconciliation.
    5)Parce que c’est une féministe, que la question des femmes est centrale dans les problèmes sociaux français (et en bien d’autres pays), et qu’elle le sait et le dit. Largement mieux que les autres.
    6)Parce qu’elle est, un petit peu, de gauche, au sens où elle ne dénie pas le devoir de solidarité au non d’une prétendue nécessité économique.
    7)Enfin, parce qu’à tout prendre, les socialistes semblent faire de bien meilleurs gestionnaires que les politiciens de droite.

  • a force d’entendre répéter le terme d’utile par tous les partisants de SR et autres je me suis interessé au sens profond de se terme et qu’elle n’a pas été ma surprise de découvrir que le mot utile est opposé à honnête

    « Préférer l’honnête à l’utile »

    http://portail.atilf.fr/cgi-bin/dico1look.pl?strippedhw=utile&headword=&docyear=ALL&dicoid=ALL&articletype=1

    la polémique est fort ancienne et remonte aux stoïciens et les péripatéticiens ,et Ciceron nous résume assez bien ce qui oppose ces deux concepts qui d’après ces imbéciles (Epicure, Ciceron) bien entendu partisants de NS arrivent à la conclusion :

     » Au surplus ce qui mérite d’être appelé le droit, est fondé sur la nature, et rien ne convient moins au sage non seulement que d’offenser ses semblables, mais même de leur nuire le plus légèrement du monde. Nous ne croyons pas non plus qu’il soit permis de faire avec ses amis ou ceux qui vous ont obligé, des associations et des complots de haine et d’inimitié contre personne ; et ce que nous soutenons fortement et excellemment, c’est que l’équité ne peut jamais être séparée de l’utilité; que tout ce qui est équitable et juste, est toujours honnête, et réciproquement que tout ce qui est honnête est toujours équitable et juste. Aux vertus dont je viens de parler, les stoïciens ajoutent la dialectique et la physique ; et ils leur donnent même le nom de vertus. Ce qui fait le mérite de la dialectique, c’est qu’elle nous empêche de donner notre consentement à rien de faux, de nous laisser tromper par des probabilités décevantes, et qu’elle nous met en état de soutenir fortement nos sentiments touchant les biens et les maux. Nous pensons que, sans la dialectique, tout esprit peut être écarté de la vérité et jeté dans l’erreur. Si c’est à bon droit qu’en toutes choses la témérité et l’ignorance sont regardées comme vicieuses, l’art qui nous en délivre est donc très justement nommé vertu.  »

    et à lire ciceron ca me rappelle NS…

     »Les choses sont ou estimables (car c’est ainsi qu’il faut nommer, je crois, ce qui est conforme à la nature de ce qui produit quelque chose de tel, et que l’on juge digne d’être choisi à cause d’une certaine valeur naturelle, qui mérite l’estime, appelée par Zénon ŽjÛa); ou méprisables, c’est-à-dire ayant des caractères précisément opposés à ceux que nous venons de décrire. Les principes d’action ainsi déterminés, et ayant établi qu’il faut rechercher ce qui est conforme, et fuir ce qui est contraire à la nature, le premier devoir (car c’est ainsi que je traduis kay°kon), sera de se maintenir dans sa condition naturelle; ensuite, de s’attacher à ce qui est conforme, et de repousser ce qui est contraire à sa nature. Lorsqu’on a su choisir ce qui est bien et rejeter ce qui est mal, on en vient ensuite à distinguer et à choisir entre les diverses sortes de devoirs ; l’on fait enfin un choix ferme, inébranlable et en parfaite harmonie avec sa nature; et dès que l’homme se rend fidèle à un tel choix, il comprend ce que c’est véritablement que le souverain bien. Car notre première inclination nous porte vers ce qui est conforme à notre nature; mais du moment que nous commençons à avoir l’intelligence, ou plutôt la connaissance, que les Grecs nomment ¦nnoian, et que nous venons à concevoir l’ordre et, pour ainsi dire, l’harmonie d’une vie bien réglée, nous en faisons encore beaucoup plus d’estime que de tout ce que nous avions aimé d’abord; et le fruit que nous recueillons de notre intelligence et de notre raison, est de juger que le souverain bien de l’homme, le bien que l’on doit estimer et rechercher pour lui-même, consiste dans ce que les Stoïciens nomment õmologoÛan, et que nous appellerons, si vous le voulez, harmonie de la vie. C’est dans cette harmonie que réside le bien auquel il faut tout rapporter et partant l’honnête lui-même, que l’on doit placer seul au rang des biens, quoiqu’il ait dans notre existence morale une origine comparativement tardive, mais qui seul aussi mérite d’être recherché pour lui-même et par sa propre dignité : quant aux objets de nos premiers désirs, aucun d’eux ne mérite d’être recherché pour lui-même. Ce qu’on nomme proprement les devoirs, ayant leur origine dans ces premiers désirs de la nature, il faut nécessairement les rapporter à leur source; et l’on peut dire justement que tous les devoirs ont pour objet l’acquisition des premiers biens naturels. Toutefois, on ne peut pas voir là le souverain bien, car dans les premières inclinations de la nature, il n’y a pas encore d’action honnête. Ce n’est qu’ensuite, comme je l’ai dit, que l’honnête vient à se former; mais quoiqu’il ne soit venu qu’après, il est tellement selon la nature, qu’il nous porte bien plus fortement à le rechercher que n’avaient fait tous les premiers biens naturels. Qu’on n’aille pas toutefois s’imaginer que de ce que nous venons de dire il résulte qu’il y ait deux souverains biens. Mais comme si on avait dessein de lancer un javelot ou de tirer une flèche en quelque endroit, et de frapper un but que nous pouvons comparer au souverain bien dont nous parlons, il faudrait faire tout ce qui serait possible pour frapper juste; tout pareillement dans la vie faut-il faire tout ce que l’on peut pour rencontrer le but : mais tout en faisant ce que l’on peut pour frapper juste, on doit bien entendre que le véritable objet de nos efforts, c’est le bien suprême, et que nos efforts eux-mêmes, et les coups que nous portons, sont des moyens que nous choisissons, et non pas une fin que nous nous proposions.  »

    d’accord c’est un peu long mais pour ceux que cela intéresse voici la source

    http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Ciceron/finibus3.htm

  • [quote comment= »13993″]Le volontarisme? C’est prendre Sarkozy pour l’homme providentiel. Il a choisit, sans relâche, de mettre en avant sa personnalité. On accorde beaucoup trop d’importance à la personne en croyant qu’un pays se gouverne avec des « je veux ». Un président n’est pas là pour vouloir, mais pour faire.[/quote]
    Pas d’accord. L’Etat doit permettre à chacun de se réaliser, pas faire pour lui. C’est le sens du discours de Sarkozy, encourager les Français, leur dire que c’est possible, qu’il peuvent le faire. C’est Royal qui joue la carte de la femme providentielle, la présence maternelle qui va nous réconforter et tout ira bien. La dérive totalitaire est beaucoup plus forte dans les systèmes p(m)aternalistes.

    [quote comment= »13993″]
    Restent quelques points plus précis. La maîtrise de l’immigration, et la récompense de l’effort, du travail, contre l’idéologie de l’assistanat. Ces deux projets me semblent reposer sur des logiques exactement inverses. Pour le travail, il faudrait, semble-t-il, passer le chat échaudé sous la douche froide. Puisque les français réclament plus de protection, il faut leur en donner moins, pour leur montrer qu’ils en avaient trop. Pour l’immigration, au contraire, il faut croire que notre chat échaudé aurait parfaitement raison d’avoir peur, puisqu’on souhaite maintenant assécher les flux migratoires. Pourquoi ne pas défendre la position inverse (plus d’immigration, pour mettre fin à la peur irrationelle des immigrés, et plus de protection, pour satisfaire le besoin irrationnel de protection), on se le demande.[/quote]
    Raisonnement intéressant, mais que je pense erronné.

    La protection de notre système social est illusoire. Il suffit pour s’en convaincre de voir les plans sociaux d’EADS et Alcatel. Etre éduqué et diplômé et être employé en CDI par une entreprise mondiale (même semi-publique) ne protège pas contre le licenciement. Et cette protection illusoire est contre-productive car elle inhibe les embauches et augmente donc l’ampleur du risque. Et cette illusion est pernicieuse car elle pousse à l’immobilisme et à l’arc-boutement. La vraie sécurité provient de notre capacité de travail, de notre bonne volonté, de notre ouverture d’esprit. Faire croire aux gens qu’ils sont en sécurité et qu’on va les protéger quand c’est totalement faux est criminel et conduit aux drames que l’on sait.

    S’agissant de l’immigration, Sarkozy ne parle pas d’assécher les flux migratoires mais de les contrôler. L’immigration est une chance si on la maîtrise et si on est capable d’intégrer les immigrés. Le chômage de masse et le faible taux de rotation de notre économie sont pour moi le résultat d’une gestion excessivement socialiste de l’économie et constituent les principaux moteurs du racisme et du rejet de l’immigration. Les Etats-Unis que vous connaissez bien ont une économie beaucoup plus libérale que la nôtre et reçoivent une immigration également beaucoup plus forte.

    [quote comment= »13993″]On ne se le demande pas très longtemps, en réalité.[/quote]
    On s’était pris à rêver.

    [quote comment= »13993″]
    Ces deux projets politiques, reposant en apparance sur des logique incompatibles, ont un point commun: d’être dur avec les faibles. Une idéologie de purge, de saignée, de rigueur. Tant pis pour les travailleurs précarisés, tant pis pour les sans-papiers, les clandestins, les immigrés en général, les couples mixtes.[/quote]
    Vous avez tort. La fausse générosité de la gauche crée les conditions de la misère en ouvrant les frontières après avoir bloqué le moteur économique et laisse ensuite les faibles se démerder en rejettant la faute sur la droite. Vous oubliez les chômeurs dans votre liste des victimes, c’est éloquent. Les chômeurs ne veulent pas de beaux discours généreux, ils veulent un travail et un salaire. La gauche a bâti son identité idéologique en tapant sur ceux qui fournissent emplois et salaires (les entreprises), tout en prétendant aider les faibles. C’est vertigineux.

    [quote comment= »13993″]
    Ne pourrait-on pas, au contraire, avoir sur ces questions une approche pragmatique? Si seulement. Malheureusement, voyez-vous, il s’agit de « valeur ». C’est important, les valeurs.

    Pourtant, quand on se renseigne sur ces deux sujets, on constate que, ben, c’est plutôt la gauche qui a raison… Qu’en étant « gentil », on obtient plus de résultats qu’en étant « méchant » (si je me laissais aller, je parlerais de « gagnant-gagnant »…).[/quote]
    La droite n’est pas méchante, la gauche n’est pas gentille. Cessez ce manichéisme de bas étage, on dirait du mauvais Karl Rove.

    [quote comment= »13993 »]
    Sur le « travail ». On pourrait, déjà, cesser de parler de « l’assistanat » pour décrire l’ensemble du système de protection sociale, et laisser entendre que les bénéficiaires sont 1)confortablement rémunérés 2)bien contents de leur sort. [/quote]
    Sarkozy ne dit pas cela. Il dit que l’assistanat est dégradant et inhumain. Ses « bénéficiaires » en sont les victimes, pas les coupables. Il doit falloir être de gauche, avec ce que cela comporte d’hubris et de mépris des masses, pour se satisfaire de voir vivre des millions de personnes dans une telle dépendance. L’assistanat est déshumanisant car il pousse ses victimes à la passivité et à la résignation. Des pays aussi ultra-libéraux que le Danemark ou la Suède sont infiniment plus coercitifs que la France dans l’attribution des indemnités de chômage. Ce n’est pas pour le plaisir de taper sur les faibles, c’est pour les aider à s’en sortir.

    [quote comment= »13993″]On pourrait cesser de mettre sur le dos des « rigidités » le niveau du chômage, quand on sait à quel point les économistes sont divisés, les corrélations non pertinentes, quand on sait surtout, très simplement, à quel point en réalité il existe un marché du travail souple et flexible, en France. C’est celui des CDD, des intérimaires, du temps partiel contraint aux horaires mouvants, des stagiaires, du continent du travail au noir. Qu’il existe un problème de segmentation du marché du travail, ça semble être assez clair. Que ce soit l’explication du chômage, c’est largement discutable. Que la solution soit de diminuer, qutant qu’on peut, les protections, c’est raisonner par l’absurde.[/quote]
    Les économistes français sont divisés. Dès qu’on sort des frontières, le consensus est patent. Les CDD, intérim, stagiaires etc… sont la

  • Messieurs, tous ces commentaires m’ont inspiré, jouons un instant à « qui fait peur… »:

    La stratégie habile des socialistes pour les derniers jours avant le premier tour, sorte de préambule à la campagne du second (s’ils sont qualifiés bien sur !) est très appuyée par les médias, sans surprise d’ailleurs. Cette stratégie repose sur le spectre de l’autorité de Nicolas Sarkozy, un candidat qui « ferait peur aux français » nous dit on. Mais quelle belle connerie !

    Depuis quand fait-il peur ? Depuis quand fait-il plus peur que JM LePen ? Que Mme Royal ? Que Bayrou et sa feuille blanche ?

    Je ne reviens pas sur Le Pen tellement c’est évident, ni sur Bayrou là aussi le vide gigantesque qu’il représente devrait suffire à faire réaliser à tous à quel point il est effrayant, par contre un re-tour du côté de Mme Royal serait recommandé pour tous ceux qui ont soudain oublié les errements des 12 derniers mois.
    Le bouquin de l’ex secrétaire national du PS en charge du chiffrage du projet de Ségolène Royal, Eric Besson, par ailleurs le plus gros succès populaire en librairies loin devant les romans (du jamais vu !), nous éclaire sur ce sujet. Petit extrait (et pas le plus lourd !) :
    Page 18
    C. Askolovitch : Cela commence…
    E. Besson : Ça commence à Villepinte où Ségolène Royal a présenté son programme.
    C.A. : Les fameuses 100 propositions ?
    E.B . : Les fameuses 100 propositions, que l’immense sagesse des débats participatifs avait inspirés….vaste blague, évidemment, puisque tout s’est décidé entre Ségolène et ses conseillers dans l’opacité la plus insupportable, à l’insu même des dirigeants du PS !
    ….
    Page 19
    ….
    Le système Royal est un aspirateur : ça remonte vers le haut, on la nourrit, mais il n’y a aucun retour, aucun dialogue, aucun débat…Rien, juste la surprise de la chef à l’arrivée ! Avant Villepinte, je demande, poliment que, cette fois, on fasse autrement…
    CA : On tient compte de cos remarques ?
    EB : Evidemment non. L’inorganisation est consubstantielle à cette campagne et au fonctionnement « particulier » de la candidate. J’insiste : ce n’est pas seulement une question de confort, mais un problème politique lourd. Elle et sa cour veulent ces dysfonctionnements pour ne jamais être remis en cause, ou soumis aux débats. ça ne s’est jamais vu !
    ….
    CA : Une dictature ?
    EB : Un pouvoir ultra personnel, sous des formes évidemment charmantes, pleines de bonnes intentions affichées, de discours compatissants et de leçons de morale. Une com’ sirupeuse, s’il y en eut. Mais cette com’ masque un pouvoir personnel sans contrôle aucun, qui annonce le pire si jamais elle l’emporte. Sans élaboration collective ni débat, on est dans l’arbitraire pur et simple…Et cet arbitraire ne peut que conduire à la catastrophe….

    Fin de l’extrait

    Bref, de qui se moque t-on franchement ? Tout, absolument tout dans le fonctionnement de Ségolène Royal devrait effrayer les hésitants de tous bords.
    Regardons le « coup » des éléphants. Du « buzz » pendant 15 jours, puis une annonce incroyable sur le club des 13 relayée par tous, et finalement…plus aucun journaliste ni même blogueur/influenceur n’en parle. ILS NE SE SONT JAMAIS RENCONTRES, N’ONT JAMAIS DEBATUS OU TRAVAILLE ENSEMBLE, du propre aveu du PS. Cela serait senser insipré confiance ou faire PEUR?
    Comment arrive t-on à faire penser à la masse qu’à côté de ces alternatives Nicolas Sarkozy serait « dangereux » ? C’est extraordinaire et ça fait très peur sur ce qui nous attend sur on repars avec Ségolène ou François pour les années qui viennent.
    Laurent
    http://laurentpoujol.typepad.com/laurents_blog/

  • Suite et fin, jai fait une fausse manip.

    Les économistes français sont divisés. Dès qu’on sort de nos frontières, le consensus est patent. Les CDD, intérim, stagiaires etc… sont la preuve que notre système n’est pas protecteur et tourne à 2 vitesses. Le problème c’est que ce type de souplesse permet peut être d’absorber des pics d’activité industrielle, mais ce n’est pas avec des intérimaires qu’on lance un nouveau produit, qu’on ouvre un nouveau bureau, qu’on attaque un nouveau marché. Notre système cumule donc le pire des deux mondes : il n’est pas protecteur mais il est ultra-rigide dans les activités risquées.

    [quote comment= »13993″]Sur le travail, encore, on pourrait au contraire expliquer que les relations sociales execrables dans les entreprises françaises sont tragiques, et que la faute est, au moins, partagée.[/quote]
    Oui, elles sont pires que dans les pays ultra-libéraux, ça devrait faire réfléchir.

    [quote comment= »13993″]Que l’avenir appartient, qu’on le veuille ou non, aux travailleurs qualifiés, et qu’il faut donc augmenter la masse des étudiants. [/quote]
    Pas sûr. Il y a des besoins forts pour des travailleurs peu qualifiés et je crains que l’Université ne soit pas le meilleur endroit pour donner une qualification valorisable.

    [quote comment= »13993″]Enfin, et la liste pourrait continuer, que la RTT n’a pas seulement été un « partage » du travail, mais surtout l’occasion d’une flexibilité accrue (douloureuse pour les plus faibles), d’un allongement de la durée d’utilisation des équipement, et donc d’une forte hausse de la productivité horaire, d’une création ponctuelle d’emploi, et donc d’un effet net de relance. On critique beaucoup les 35 heures, sans en voir les véritables bénéfices. Mieux vaut éviter de publier les mauvais chiffres du chômage, sans doute.[/quote]
    Les 35h ont aussi généré de l’inflation et induit une stagnation des rémunérations. Il y a 200 pays sur cette planète. Aucun ne nous a suivi, plusieurs sont partis dans l’autre sens. Martine Aubry aurait elle compris quelque chose qui échappe à tout le monde?

    [quote comment= »13993″]Je dis ce que je pense: cette récupération démagogique des peurs est criminelle. La haine du bouc emmissaire est une des pulsion sociale les plus dangereuses et les plus incontrôlables.[/quote]
    Venant d’un camp politique qui martèle depuis des décennies que tous les problèmes viennent des riches et des patrons qui volent les travailleurs, je trouve cela piquant. Sur l’immigration, je comprends que vous sombriez dans la diabolisation de Sarkozy, ça ne m’émeut pas. Votre éloge de l’immigration est assez convaincant mais hors sujet. Sarkozy ne veut pas couper l’immigration.

    [quote comment= »13993″]Je suis trop long, je ne parle pas du protectionnisme imbécile, dont je m’étonne que « Libéral » ne dise rien [/quote]
    Vous avez raison, c’est complètement con. Je me tue à le dire, Sarkozy n’est pas libéral.

    [quote comment= »13993″]Je ne parle pas non plus de la politique sécuritaire contre-productive, elle occupe déjà trop le débat. Je ne parle pas de l’Europe. Ah! l’Europe… Je ne parle pas du mépris pour les contre-pouvoirs. Je ne parle pas, enfin, de l’idée malheureuse qu’on refonde un lien social en désignant des coupables (les assistés, les fonctionnaires, les racailles) à la vindicte.[/quote]
    Pour parler en économiste, une société fonctionne si elle encourage les comportements coopératifs et qu’elle punit les comportements non-coopératifs. La répression est donc importante. A contrario, acheter la passivité d’un caïd est la pire chose qu’on puisse faire.
    J’ai déjà parlé des assistés. Sarkozy ne désigne pas les fonctionnaires à la vindicte, la plupart sont des gens bien. Mais la sécurité absolue dont ils bénéficient constitue un privilège immérité qui est selon moi la principale raison de l’hostilité que leur porte une partie de la population. Notons que Sarkozy ne propose pas de revenir sur le statut des fonctionnaires.

  • Intéressant les commentaires de Damien et de Libéral. Effectivement, nous sommes fasse à deux échelles de valeur, deux paris en quelque sorte.

    Pour ma part, j’inclinerai plus dans le sens de Libéral. Contrairement à l’idée que si les français demandent plus d’aide il faut leur en donner, je pense que c’est cela qui rend un peuple plus timoré. L’aide entraîne l’aide à l’infini, le risque entraîne le système D où l’individu est plus que jamais en responsabilité mais ne perçoit plus l’intérêt collectif.

    Evidemment, la solution ne peut pas être l’un ou l’autre. Le risque doit être plus récompensé que l’aide. C’est, si j’ose dire, moral. C’est en ce sens que M.Hirsch me semble particulièrement intéressant avec sa proposition de RSA. C’est d’ailleurs une révolution dans les discours.

  • SR et NS s’entendent tous les deux pour dire que l’assistanat a ses limites et que notre modèle économique et social doit être repensé. NS n’est pas le champion de la relance par le travail, c’est aussi le premier thème mis en avant par SR.

    Alors, il est où le débat sur le sujet ? Qu’on arrête de nous faire croire que d’un côté l’UMP veut se battre pour mettre un terme à l’assistanat et que le PS, de l’autre l’encourage (c’est tout aussi ridicule que de dire : « je suis pour la protection des victimes et non celle des délinquants » – phrase répétée par NS et Guéant, son directeur de campagne – : tu m’Elton John, qui dirait le contraire ?)…

    Sur le côté peu rassurant du personnage, j’ai l’impression que vous faites semblant de ne voir qu’une toute petite partie du problème : comme s’il suffisait de manoeuvres politiciennes pour que les citoyens se laissent berner. Fumée, montre-moi d’abord ton feu.

    Le mouton dans la baignoire, les racailles, le karchër et les émeutes de novembre 2005 ne sont pas faits pour rassurer une grande partie de la population.

  • [quote comment= »14031″]SR et NS s’entendent tous les deux pour dire que l’assistanat a ses limites et que notre modèle économique et social doit être repensé. NS n’est pas le champion de la relance par le travail, c’est aussi le premier thème mis en avant par SR.[/quote]
    En généralisant les 35h? En proposant le contrat assisté ultime où le salarié est intégralement pris en charge par l’Etat? Vous croyez vraiment ce que vous dites?

    [quote comment= »14031″]c’est tout aussi ridicule que de dire : « je suis pour la protection des victimes et non celle des délinquants » – phrase répétée par NS et Guéant, son directeur de campagne – : qui dirait le contraire ?)…[/quote]
    Je suis d’accord que ça vole pas haut. Mais la gauche nous serine depuis toujours qu’elle est du côté des faibles contre les exploiteurs. Hôpital, charité, tout ça…

    [quote comment= »14031″]Le mouton dans la baignoire, les racailles, le karchër et les émeutes de novembre 2005 ne sont pas faits pour rassurer une grande partie de la population.[/quote]
    Les émeutes de novembre 2005 ont été gérées par Nicolas Sarkozy avec un sang froid et une maîtrise qui démontrent sa stature d’homme d’état. Ces émeutes témoignent selon moi d’un problème profond dans notre société, problème qui ne date pas d’hier. La gauche a choisi de les exploiter dans un but politicien en les mettant sur le dos de Sarkozy. Ce n’est pas à son honneur. Cela fait penser à l’administration Bush qui a voulu rendre Clinton responsable du 11 septembre. Accessoirement, notons que Sarkozy n’a jamais eu l’indécence de se féliciter d’avoir protégé la France d’attentats terroristes. Il est des sujets où il faut savoir être humble et reconnaître la part de la chance, et de la malchance. Je regrette que l’humilité et la décence ne soient pas partagées.

    Les histoires de racailles et de kärcher ont été montées en épingle pour attiser la haine. On a feint de croire que Sarkozy visait la population. La rapidité avec laquelle beaucoup se sont empressés de faire l’amalgame est d’ailleurs assez inquiétante.

    J’y vois l’influence délétère du déterminisme social (on y revient). Si ce sont les circonstances qui décident, alors tous ceux qui subissent les mêmes circonstances évoluent de la même façon. Je lisais dans le JDD d’il y a 2 semaines une interview d’un philosophe qui expliquait que si on était à la place des jeunes des quartiers, on casserait tout. Ca n’a manifestement choqué que moi mais c’est extrêmement grave. Pour ce philosophe, les jeunes des quartiers sont des délinquants. C’est juste pas de leur faute. Pour ce philosophe, être sévère avec les délinquants signifie l’être avec les jeunes.

    Moi je crois que la majorité des jeunes des quartiers ne sont pas des délinquants. Je crois qu’ils veulent s’en sortir honnêtement, par leur travail. Je crois que la dernière chose qu’ils souhaitent, c’est d’être assimilés à des délinquants. Je crois qu’à chaque fois que quelqu’un légitime la violence dans les quartiers, ils les poignarde dans le dos.

  • Et la droite va y parvenir avec le CPE ? en exonérant les heures sup’ ? (vous voyez, ça marche dans les deux sens)

    Les émeutes de novembre 2005 ont heureusement été gérées par NS, ministre de l’intérieur alors, je vous le rappelle. Je pense qu’avec un autre ministre, il n’y aurait pas eu ces émeutes, ni celles de la gare du Nord. Et, croyez-moi, je ne suis pas le seul à faire le lien…

    Au départ des émeutes, le signalement d’un homme qui voit des jeunes rôder autour d’une baraque de chantier et prévient la police. Les jeunes s’enfuient à la vue de la police, ils sont coursés. Deux d’entre-eux s’enferment dans un transformateur électrique et grillent comme des poulets…

    Selon les déclarations des jeunes des cités (et pas que les jeunes d’ailleurs), la situation s’est tendue suite aux actions médiatiques du ministre et son utilisation de termes tels que racaille ou nettoyage au karchër.

    Mais ces jeunes des cités sont certainement tous des abrutis, manipulés par le PS ou l’extrême-gauche ou que sais-je, ils ne sont pas capables d’avoir leurs propres sentiments, de faire des liens logiques, de se révolter contre l’ordre injuste, etc.

  • Apres avoir longtemps hesite entre Bayrou et Sarko (Royal ? hahahahahahaha !), je vais faire du Sarko sans joie.

    Pourquoi ? Tout simplement parce que le Bayrou commence a me gonfler avec sa derive gauchiste, son cote gnangnan. Il m’a franchement decu.

    Sarko, ce qui m’inquiete, c’est la derive securitaire. Vivant dans un pays ou il y a le plus de cameras au monde pour les resultats que l’on connait, j’ai bien peur que la France ne sombre dans le meme travers. Et ca, je ne vous le souhaite pas.

    C’est le personnage aussi, qui quoi qu’on en dise est pret a tout pour arriver, qui a probablement le complexe du petit et qui ne m’inspire aucune confiance. Mais alors, aucune.

    Pour ce qui est du reste, il y a du bon et du mauvais. Le cote liberal qui n’a de liberal que le nom me navre.

    Quand a ceux qui veulent se la rouler douce, personne ne vous en empeche. Mais il me semble que vous oubliez qu’il faut des gens qui en veulent pour que vous soyez tranquilles, et qui surtout en ont marre de payer pour les autres. Ca n’a rien a voir avec le mepris.

  • Si Sarkozy fait peur… c’est parce qu’il le veut bien … un tout petit peu quand même.
    Si certains ont peur de lui, c’est certainement suite à certaines de ces déclarations [les moutons, les réactions, …]. Vous n’allez pas me dire que Sarkozy, avec tout le bagou et le métier de politiciens qu’il a, ne sait pas ce qu’il dit et ce qu’il fait.

    Donc, à mon avis il sait ce qu’il fait ou alors il est vraiment mal conseillé et ne sait pas se tenir [ce que je n’espère pas].

    Maintenant, les racailles sont des racailles… ce qui est intéressant est de savoir :
    1. Pourquoi ils sont devenus comme cela et agir pour qu’il n’y en ai pas d’autres.
    2. Ce qu’il faut faire pour sortir les racailles actuels du système [éducation, formation, prison, …]

  • Le dernier volontariste politique connu s’appelait Alain Juppé, et il bénéficiait lui d’une réputation un peu moins délicate. L’on sait ce qui arriva.

    Que la france n’aime pas les réformes, c’est un fait historique quasiment acquis, mais la question de savoir pourquoi reste ouverte. Est-on trop frileux pour tenter?
    Reste t-on bien au chaud dans notre modéle?

    Tu sembles croire et NS avec toi que les français sont rétifs aux progrès, aux avancées…

    Je crois qu’ils ne le sont pas mais qu’ils supportent mal que l’on avance en laissant du monde sur le bord du chemin.

    NS pourra faire toutes les gesticulations qu’il veut, cela n’aura d’impact que s’il propose un modèle social que l’UMP n’aime pas, et qu’il réussit à l’imposer.

    Il n’a jamais parlé d’économie sociale et solidaire dans le détail, le renouveau du dialogue social pour lui c’est le vote au bout de 8 jours en matière de grève, la politique sociale et préventive se traduit par le dédain des travailleurs sociaux et la répréssion-préventive…

    On pourra toujours dire que ce n’est pas argumenté, il suffira de reprendre les déclaractions et surtout les actes de ces 5 dernières années.

    Tout est possible, slogan de la renaissance? Le genre d’anachronisme plutôt étonnant auquel il va falloir nous habituer, enfin peut être…

    Ensemble?

    J’aimerai tellement que ce soit le cas, mais si tu crois vraiment à ce « ensemble », c’est que tu es plus crédule que je ne le pensais..

    On peut vouloir y croire, très fort même, mais derrière le brouillard des chiffres et des belles envolées, il reste comme aux EU la réalité d’une population pauvre, qui s’appauvrit encore et se trouve désormais bien mal en point.

    J’ai rencontré un militant UMP qui pensait que 15% d’une population sans assurance maladie c’était négligeable… Il m’a paru assez clairvoyant sur ce que sera les prochaines années si dimanche 6 nous élisons NS.

  • [MODE APARTE = ON]

    Je me sens petit, je me sens isolé, dans une France qui ne me ressemble pas.

    J’espère qu’elle me ressemblera un peu plus dans un mois.

    Mais j’ai peur. Est-ce normal la peur d’une élection?

    Le résultat changera-t-il ma vie?

    Les précédentes élections avaient-elles changé ma vie?

    Non, mais je sens que cette élection est différente. ça vibre.

    ça vibre car je commencerai ma vie professionnelle sous la magistrature suprême d’un des candidats.

    ça vibre car l’intérêt que les Français y portent me semble, de ma courte expérience et de mes quelques connaissances, unique depuis la fin des années 1960.

    ça vibre, parce que cette élection sera significative de la direction qu’aura choisie la France pour son futur, y compris à long terme.

    Et j’ai donc peur.

    Peur que le résultat ne me ressemble vraiment pas, et que la France me montre, inconsciemment (parce qu’elle ne s’intéresse pas à moi, personnellement), un visage hostile, celui de l’incompréhension.

    Ce sera dur à vivre, parce que j’AIME mon pays.

    Après tant de mots, tant de discussions, tant de mépris et de bassesses, il sera difficile de tomber dans les bras des partisans des autres candidats, tels des boxeurs épuisés.

    Je me sentirai petit, je me sentirai isolé, dans une France qui ne me ressemblera pas.

    Mais chez vous, Koz, je me sens moins petit, moins isolé. Pas parce que je partagerais des opinions communes avec qui que ce soit, ici. Mais parce que chez vous, on réfléchit.

    Tout le monde en est grandi. Merci.

    [/MODE APARTE = OFF]

  • Pingback: Le blogueur, ce drôle d’animal politique : Frednetickworld

  • L’heure du choix

    A en croire les sondeurs, l’incertitude et l’hésitation sont pour l’instant les grands gagnants du premier tour. Les français sont indécis depuis des semaines, des mois et leurs doutes, toujours selon les instituts, ne se dissiperont que quelques jours, quelques heures avant le scrutin. Dans le jargon de la Sofres ou de BVA, on appelle cela la « cristallisation ». Réaction chimique intime et secrète, la cristallisation de l’électorat semble avoir besoin d’un catalyseur puissant : l’isoloir.

    Pour ma part, j’ai l’impression de subir une réaction inverse. A mesure que le jour J approche, mes doutes augmentent au lieu de disparaître, ma conviction s’étiole à la vitesse des heures qui nous séparent du dimanche fatidique. A force d’entendre encore et encore les arguments des uns, les attaques des autres, les soutiens qui se croisent et qui transforment petit à petit le paysage politique français en plat de spaghettis, les appels au désespoir ou au vote utile, j’en ai le vertige. Et si je me trompais ? Et si tout ce que je raconte dans mon blog depuis trois mois n’était que ma façon personnelle d’être manipulé par tous ces discours de circonstances ? Et si je restais dans mon jardin pour tailler mes rosiers (je n’aime pas la pêche) ?

    Bref, l’angoisse est à son comble. S’il y en a beaucoup comme moi, ça promet des divines surprises et un joyeux foutoir sur les plateaux de télévision ce dimanche à 20 heures.

    Reprenons nos esprits. Comme tous les militants et sympathisants UDF, je viens de recevoir un ultime message hyper court, hyper synthétique, hyper pédagogique, reprenant les « 4 raisons de voter François Bayrou dimanche 22 avril ». Oubliez tout le bla-bla de la campagne, revenez aux fondamentaux (cela prouve en tout cas qu’en haut lieu, ils se rendent bien compte de l’état d’inquiétude des troupes et des français).

    Je cite :

    Il est le seul vote utile pour la France
    Il est indépendant du système
    Il refuse de faire des fausses promesses
    Il propose un projet équilibré et concret pour améliorer votre quotidien

    Je traduis pour ceux qui n’auraient pas tout compris :

    1- Ségolène est cuite, si vous voulez battre Sarkozy, y’a plus que Bayrou.

    2- Si vous voulez vous défouler, oubliez Le Pen et Besancenot, soyez dans le coup, le vrai vote protestataire en 2007, c’est Bayrou.

    3- Vous n’y croyez plus, vous n’avez plus confiance dans la politique pour résoudre vos problèmes, la vérité c’est que vous n’avez pas complètement tord.

    Cette campagne a été longue, très longue, trop longue. Ras-le-bol d’entendre les mêmes litanies, les mêmes postures. Vivement dimanche.

    Je vais voter Bayrou. Tout de même.

    Parce que je hais les extrêmes et les extrémistes. De droite, de gauche, ils se ressemblent tellement. Ils ont en commun de refuser la réalité, de se focaliser sur les misères et les peurs. Ils ont en commun une certaine haine de l’humanité, avec ses bons et ses mauvais côtés. Ils idéalisent la pureté. Pureté d’un monde imaginaire, peuplé de gaulois depuis cinquante générations ou peuplé d’ouvriers sans entreprises et sans patrons. Parce qu’ils refusent de voir le monde tel qu’il est, ils ont en réalité en commun le refus de la réforme. Leurs solutions se résument à jeter l’anathème sur une catégorie de la population (les immigrés, les riches, les patrons), source de tous nos problèmes. L’extrémisme est un leurre, c’est le pire de tous les conservatismes déguisé en révolutionnaire.

    Parce que la France a besoin d’une politique économique libérale. En ce point, les orientations de Bayrou et de Sarkozy ne sont pas très éloignées.

    Parce que le parti socialiste reste vieux, dogmatique, langue de bois, que personne ne sait où ni avec qui il va gouverner. Parce qu’il est incapable d’impulser la modernisation nécessaire à la gauche, qu’il camoufle ses divisions, qu’il se retranche derrière une image providentielle de candidate qui ne lui ressemble pas. Parce que rien de garantit que Ségolène Royal ne fera pas alliance avec les communistes et les gauchistes de l’extrême, prélude à de nouveaux échecs et de nouveaux renoncements. Non merci.

    Parce que Dominique Voynet ne représente pas grand-chose à par elle-même et quelques potes. C’est dommage sans doute. Hulot aura dissous l’écologie politique dans Ushuaia. Un peu comme BHL aura vendu la cause du Darfour au rabais contre un bulletin Royal.

    Parce que Nicolas Sarkozy joue trop avec le feu. Il n’est ni extrémiste, ni raciste, ni eugéniste. Certes. Mais ce ne sont pas des concepts dont on s’amuse en campagne. J’étais de ceux qui s’agaçaient il y a quelques mois du discours « Sarkozy fait peur », un discours qui ressemble trop à celui décrivant les communistes avec le couteau entre les dents. Mais tout de même. Trop c’est trop.

    Parce que je crois sincèrement que le paysage politique doit se recomposer en France autour de deux grandes sensibilités : la droite conservatrice et la social-démocratie. Il y a peut-être plusieurs voies pour y parvenir. Nicolas Baverez dans la Point explique pourquoi le vote Sarkozy est la meilleure. Après en avoir dit pis que pendre, BHL penche pour Ségolène en appelant de ses vœux la désignation de DSK comme premier ministre. Je continue de penser quant à moi que seul l’électrochoc centriste fera exploser le vieux socialisme d’Epinay.

    Un vote par défaut ? En partie. Pas complètement.

    Le deuxième tour risque fort d’être une toute autre histoire …

  • Pas de texte à citer. Koz, tu aimes écrire et disserter.
    Pour ma part j’aime également mais très très occasionnellement.
    SR et NS ont les mêmes idées, pas les mêmes méthodes.
    Pourquoi les mêmes idées ?
    Nous vivons dans l’Economie de Mondialisation et il nous faut nous adapter. Cette Economie rend la Société de plus en plus violente pour éviter d’en rajouter avec un NS qui ne fait que stigmatiser les différences.
    Pour moi aujourd’hui, un PRésident de la République n’a pour fonction que de représenter dignement la France, que de véhiculer ses Valeurs et de Belles Valeurs, que de tendre vers le rassemblement des uns et des autres.
    Certes, il y a une politique à mettre en place aussi. Mais comme SR et NS devront s’adapter à l’Economie mondiale déjà bien formatée, c’est Ségolène qui véhiculera une bien meilleure image de la France grâce à sa personnalité, qui rassemblera bien mieux et plus subtilement les énergies. NS me fait penser à ces mecs qui, dans la vie, marchent sur la tête des autres pour s’élever. Tôt ou tard, ils en pâtiront. Il pue l’ambition malsaine. Je n’ai rien contre l’ambition, mais pas celle là. SR sera, une fois en place, bien plus consensuelle que ton favori qui a changé, comme il le dit avec conviction (pffff !), depuis que, pour se frayer un chemin dans son destin d’ambitieux malsain, il s’était rangé aux côtés de Balladur. Sarko, c’est l’opportuniste par excellence. A ton avis, pourquoi Chirac ne lui a jamais tourné le dos ?

    Allez, bonne nuit et… Causes toujours !

  • Il y a des arguments qui m’agacent prodigieusement :

    – Les rabâchages sur le franchissement d’une ligne jaune par NS
    Je me demande quel prétentieux a fixé cette fameuse ligne jaune ou quelle instance supérieure agréé par je ne sais qui, quelle police de pensée prétend avoir le droit de porter un jugement sur un hypothétique dépassement. Il y a des lois à respecter dans ce pays, c’est la seule ligne jaune à ne pas dépasser, sinon il y a encore, que je sache, la liberté de pensée et d’expression.

    – Penser que l’élection de Bayrou changera la bipolarisation de l’électorat. En dehors de quelques opportunistes et seconds couteaux tous les éminents membres de l’UDF ont pris le chemin de l’union pour une majorité présidentielle…
    Quant a souhaiter faire exploser le PS en votant pour Bayrou et provoquer de se fait son aggiornamento, je ne me dévouerai pas pour une si grande cause … de toute façon cela se fera après une nouvelle défaite du PS.
    Pas besoin de risquer la paralysie, l’immobilisme du pays suite à la pagaille politique provoquée par la recherche d’alliances, sans parler des compromis et tractations pour la constitution d’un gouvernement, d’une majorité à l’AG et pour mettre en œuvre la moindre reforme …
    Bayrou avait 5 ans pour créer un nouveau parti centriste, pour le fortifier et se présenter avec une nouvelle équipe gauche droite centriste devant les électeurs. Venir nous susurrer maintenant à l’oreille (nous ne sommes pas de ses chevaux) que l’on verra après, qu’il faut lui faire confiance, c’est singulièrement manquer de respect aux électeurs.

  • Quant à penser qu’il faut être particulièrement « consensuel » pour évoluer dans « le concert de la mondialisation » et que l’on n’y peut pas grande chose pour que la France retrouve la place qu’elle a perdue dans ce concert, laissez moi rire…

    Certains pays s’en sortent bien mieux que nous, pourquoi ?

    En ce qui me concerne je pense au contraire qu’il faut de la compétence, la connaissance de dossiers multiples et leurs interconnexions, de l’énergie, de la ténacité, de la volonté et last not but least un grand pouvoir de négociation et de persuasion.
    Qualités que je trouve réunies chez NS et que SR est loin d’approcher.

    Etre « consensuel » avant tout signifie que l’on n’avancera pas dans un bocal rempli de crocodiles, on se fera vite fait bien fait « bouffer » … :-))

  • @Margit
    J’adore le concept de la ligne jaune ! C’est tout à fait ça, qui a dit que …? Par quelle authorité?
    J’aime aussi le mo sur l’aspect consenuel des choses, tu as raison. c’est pas vrai, les pays qui avancent sont dans le compromis, pas dans le consensus.
    Laurent

  • Bonjour,

    les rédacteurs d’Ensemble transcrivent une pensée réfléchie, non contrainte par le temps de l’action. Au plan théorique, je partage une grande partie des raisons qui vous rapprochent de la pensée de Sarkozy.

    Dans l’instant de la décision, Sarkozy a malheureusement maintes fois abdiqué ses convictions annoncées et cédé à l’opportunisme. Dans l’action, spécialement dans la communication d’accompagnement, il a souvent besoin de mettre en scène un ‘faible’ pour exprimer sa volonté. Un peu comme si chez lui diviser était consubstantiel d’agir.

    Cocktail rédhibitoire pour un homme d’Etat de mon point de vue, il n’aura donc pas mon vote.

    Bonne journée

  • Quand il cite le nom des victimes d’actes de barbarie, pour vous, c’est diviser en prenant appui sur un faible ? Je trouve la figure rhétorique un peu facile mais tout de même. On ne peut pas tout lui reprocher et son contraire. Certains lui reprochent de prendre pour repoussoir des adversaires imaginaires, et je veux bien admettre qu’il force le trait (ce que mes interlocuteurs, eux, en revanche, n’admettront pas de leur candidat(e), tout en me taxant de partialité). N’oublions pas que nous sommes dans le cadre de meetings, dans le cadre de discours de campagne. Tant qu’on en vient pas à tenir des discours mensongers, l’exagération, la dramatisation, est juste une technique, utilisée par tous.

    Quant aux maintes occasions dans lesquelles il aurait renié ses convictions, je trouve un peu facile de l’asséner ainsi.

  • Loin de France depuis douze jours et suivant la campagne en pointillés avec un ou deux jours de décalage, j’ai néanmoins constaté avec un certain ahurissement la droitisation hallucinée du candidat pour lequel vous avez choisi de voter. En s’adressant ouvertement à « la France exaspérée » et en siphonnant ainsi entre le quart et le tiers de l’électorat du Front national, il est parti pour s’assurer le meilleur score d’un candidat de droite au premier tour depuis 25 ans (entre 27 et 30% selon les derniers sondages).

    J’attire néanmoins solennellement votre attention, ainsi que celle de la plupart des commentateurs de ce blog, sur les possibles conséquences de votre acte. Si l’élection présidentielle est la rencontre entre un homme et un peuple, encore faut-il évaluer sérieusement, derrrière les discours de séduction, la véritable personnalité d’un candidat. Si vous voulez bien les voir, vous disposez dans ce domaine de nombreux éléments pour le moins préoccupants…

    Il vous restera de toute façon jusqu’au second tour pour vous demander, en votre âme et conscience, si Nicolas Sarkozy est vraiment la personne la plus apte à rassembler les Français, et à bien évaluer les risques de donner les clés de notre pays à un homme comme lui. Après, s’il met le feu partout et étouffe toute contradiction, il sera trop tard…

  • Petite question, sans doute encore décalée par rapport aux débats de ce blog, mais n’êtes-vous pas sincèrement saisi d’un vrai frisson quand vous entendez votre candidat affirmer, au mépris de l’état des connaissances de la science, de la psychanalyse, des études cliniques de terrain, et pour tout dire de l’intelligence – au mépris aussi de la pensée chrétienne soit dit en passant – la prédiposition génétique du suicide des jeunes ou de la pédophilie ? N’êtes-vous pas un poil gêné, en tant que père ou mère de famille, quand il dit qu’il veut détecter les prédispositions à la délinquance chez les enfants de moins de trois ans ? Franchement ? Entre nous…

  • @ Jeff,

    Non.

    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-897854,0.html

    En revanche, je suis stupéfait par la facilité avec laquelle beaucoup d’opposants à Sarkozy ont inventé de toutes pièces une « science » niant les influences génétiques pour coller à leurs préjugés idéologiques.

    On croirait l' »intelligent design » des évangélistes américains.

    Cette capacité à s’inventer une réalité alternative, à décrire le monde comme on voudrait qu’il fut plutôt que comme il est caractérise les totalitarismes qui ont ensanglanté le 20e siècle.

    Vous me faites peur.

  • @ Liberal,

    Si vous êtes obbjectif, vous aurez remarqué que le point de vue que vous citez est très très isolé dans la communauté scientifique et qu’il faut, si l’on est honnête, le mettre en regard des nombreuses réactions contraires de la plupart des généticiens comme Axel Kahn ou Jacques Testard. Vous aurez également remarqué que l’Inserm (l’Institut de recherche médicale) et la communauté psychiatrique ont également réussi à s’opposer au projet de Sarko de dépister la déliquance chez les enfants de moins de trois ans ! Croyez-vous que ce soit un hasard ?

    Effectivement, ça fait peur ! Autre question : que faudrait-il que Sarkozy fasse ou dise pour que vous décidiez que, décidément, non, vous ne pouvez pas accorder votre voix à un individu pareil ? Quelle est aujourd’hui la limite que vous vous fixez ? Jusqu’où êtes-vous prêt à le suivre ? Jusqu’à l’alliance avec le Front national (programmée pour 2012) ? Jusqu’au culte de la personnalité (en marche) ? Jusqu’à une dictature berlusconienne (en germe) ?

    @ Koz,

    J’avais effectivement raté votre billet, qui est une tentative rhtéorique habile mais néanmoins désespérée de défendre l’indéfendable. Au fond, vous connaissant un peu à travers vos écrits, je ne peux pas croire que vous ne soyez pas quand même un peu gênés par les déclarations récentes de votre candidat. On imagine ce qui se serait passé si c’est Le Pen qui vait commis de tels dérapages…

  • [quote comment= »14451″] N’êtes-vous pas un poil gêné, en tant que père ou mère de famille, quand il dit qu’il veut détecter les prédispositions à la délinquance chez les enfants de moins de trois ans ? Franchement ? Entre nous…[/quote]

    « Si vous êtes objectif » – j’aime bien quand on commence comme ça : si vous êtes objectif, alors vous pensez comme moi – vous ne déformez pas les propos que vous citez. Il n’a jamais été question de « dépister la délinquance chez les enfants de trois ans ». Sarkozy dit que les adolescents à problèmes ont souvent eu été des enfants avec des difficultés comportementales. A ce stade, c’est tellement banal qu’on a du mal à comprendre les réactions provoquées.

    Et il propose d’assurer un suivi de ces enfants. Il n’y a que la gauche pour avoir voulu y voir un dépistage de la délinquance.

    Le fait est, aujourd’hui, que les enfants qui ont ce type de problèmes sont souvent envoyés d’établissements en établissements, sans que jamais rien ne figure sur le dossier qui permettent à l’établissement d’accueil de s’adapter rapidement.

    Maintenant, j’imagine que vous me contredirez. Mais pour ça, j’imagine aussi que vous me retrouverez les propos précis de Sarkozy et non l’interprétation que vous cherchez à imposer.

  • @ Kos

    Et si c’était justement parce que Sarko est en partie étranger qu’il est ce qu’il faut pour la France d’aujourdhui?

    Je suis étrangère et « la France, tu l’aimes ou tu la quitte » ne me choque pas du tout. Je suis en France parce que je l’aime.

    Il y a en France en ce moment une sorte de consanguinité des idées. Justement le bien de l’immigration c’est que ça renove tout, les gènes, la culture, du sang neuf quoi. Je viens de quitter le PS (trop marre des insultes dès que l’on sort du dogme), où à chaque fois que l’on voulait déconsidérer mes idées politiques, l’on commencait par dire « tu es xxx », en faite parce que mes idées étaient soit disant xxx, c’est à dire étrangère, elles étainet mauvaises.

    J’entends beaucoup, beaucoup de mal des français et de la France autour de moi. Des fois je m’éverve, c’est bizarre, c’est comme s’il fallait être étranger pour aimer la France dans les temps actuels!

  • D’accord avec toi à 100% !!! Quand on a comme moi du sang algérien, espagnol et normand, ce que tu dis me va droit au coeur.

    Donc merci merci merci merci WeeMee !!

  • [quote comment= »14085″]Les émeutes de novembre 2005 ont heureusement été gérées par NS, ministre de l’intérieur alors, je vous le rappelle. Je pense qu’avec un autre ministre, il n’y aurait pas eu ces émeutes, ni celles de la gare du Nord. Et, croyez-moi, je ne suis pas le seul à faire le lien…
    .[/quote]

    Et si c’était aussi la faute de la gauche, qui a chaque fois que quelqu’un commet une agression, il l’encense? Quand est-ce que la gauche se met du côté des victimes et non celle des agresseurs?

    Je vous rapelle que les commerçants de la gare du Nord sont surtout des personnes d’origine étrangère et pas très riches non plus. Vous croyez qu’ils ont envie de voter Ségo? Ou le contrôleur qui s’est fait donner un coup de tête jusque parce qu’il faisait son boulot?

    Et ce jeune qui est accusé d’avoir tué le policier, en quoi est-ce que le discours de gauche (« ne t’inquète pas, tu es complètement irresponsable » -par quoi au juste – ses gènes?- « rixer avec la police c’est bien mon chéri »), lui fait du bien? Il risque 10 à 20 ans de prison, en quoi ça l’aide à avoir une vie meilleur?

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